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gramme structurel d’une entreprise industrielle
1- Type projet
Les besoins sont uniques pour les entreprises de type projet et donc non
reproductibles. L’atelier est polyvalent et évolue au gré des commandes. Le
matériel productif est simple et standard. En revanche, les membres du
personnel possèdent un niveau élevé de compétence dans leur domaine. Ils
doivent être capables de s’adapter régulièrement à de nouveaux défis.
Le risque de ces PME est de considérer que leur souplesse, leur adaptabilité
est une arme concurrentielle, et que cela justifie une certaine forme
de désorganisation ! La notion d’amélioration continue est pour elles une
vision de grande entreprise, ce qui est faux bien entendu. Elles peuvent elles
aussi travailler sur leurs méthodes et analyser leurs problèmes.
2- Type atelier
On entre, avec ces entreprises, dans la production en séries limitées et
spécifiques. L’entreprise est découpée en ateliers spécialisés et homogènes
(même coût de production).
La production est obtenue par “lots de fabrication” suivant une suite
chronologique de postes de travail sur lesquels les pièces passent selon un
chemin non automatique, mais sans retour en arrière.
La fabrication peut aussi être segmentée en 2 phases :
production par lots de parties communes à tous les articles et
stockage des semi-finis ;
production à la commande pour personnaliser au dernier moment les
articles semi-finis.
2- Type process
Ce sont des entreprises, souvent de grands groupes, qui produisent
des matières premières pour l’industrie : cimenterie, raffinerie de pétrole,
machine à papier, traitement d’uranium, production d’électricité, sidérurgie.
Leurs procédés de fabrication ne sont pas modifiables, contrairement au
type masse.
Quand les clients ou les besoins disparaissent, elles disparaissent aussi et se
transforment en friches industrielles. Le procédé est totalement automatisé,
supervisé et continu 24h/24. Le produit est unique et généralement stocké.
Le producteur gère son processus à partir d’une salle de contrôle.
IV- Maîtrisez l’organisation dans chacun des types
Maintenant que vous connaissez les 4 types d’entreprises, vous souhaitez,
bien sûr, en savoir plus sur l’organisation de leur production et les
responsabilités de leur management.
1- Type projet
L’entreprise est souvent une PME, voire une TPE. Le responsable de
production, souvent aussi chef d’entreprise, est pluridisciplinaire : gestion,
achats, organisation, planification, management. Sans délégation, sa charge
de travail devient exponentielle avec le temps, mais son travail est
passionnant. Si le temps de cycle est long et comporte de multiples tâches,
son mode d’organisation de la production sera du type PERT que nous
détaillerons plus loin. C’est un diagramme chronologique des actions de
production. Il se présente ainsi :
Ex
emple de diagramme PERT
Le quotidien du responsable est de respecter les délais du client
en contrôlant les tâches du chemin critique en rouge (ADEH dans le cas ci-
dessus) et de standardiser les tâches communes à ses différentes
commandes, pour ne pas répéter les procédures. Il doit également s’assurer
de la formation du personnel afin de garder des équipes qualifiées.
Cette standardisation lui permet de réduire les temps, les stocks, les coûts et
les risques humains.
2- Type atelier
Contrairement au type précédent, il est souhaitable de concevoir des postes
de travail ergonomiques, semi-automatisés, équipés d’aide à la production,
puisque les séries se ressemblent, selon les personnalisations commandées
par le client. L’organisation est de type MRP que nous verrons dans
l’ensemble du cours. Le cheminement des séries à travers les ateliers est très
variable, comme nous l’avons vu ci-dessus.
Le quotidien de la production est la traçabilité et le suivi des
différents lots de fabrication.
Le défi est de réduire le temps de traversée des pièces, c’est-à-
dire le temps passé dans l’usine depuis leur entrée dans l’usine
jusqu’à leur sortie.
3- Type masse
L'organisation est inspirée du taylorisme basé sur la rationalisation des
tâches et la standardisation des pièces. Chaque ouvrier fait une seule et
unique tâche, pour laquelle le scénario est bien rodé, dans l’objectif de ne
pas perdre une seule seconde. Il s’agit donc d’un travail répétitif et lourd
pour ce dernier, mais qui permet à l’ensemble de la chaîne de montage des
gains de temps conséquents. Il n’y a pas de mouvements superflus, pas de
changements de poste. Chaque seconde est importante. La gestion de la
production est de type MRP.
Il s’agit d’une organisation en flux-tiré, dont la méthode est celle des cinq
zéros :
zéro délai : c’est le juste-à-temps ;
zéro stock : aucune surproduction et pas de surcoût de stockage ;
zéro papier : le kanban permet un management visuel sans nécessité
de papier ;
zéro défaut : il faut éviter les coûts de SAV et respecter le cahier des
charges du client ;
zéro panne : indispensable pour assurer les autres zéros.
4- Type process
Le débit de sortie du produit unique de ces usines est connu, constant et
maintenu 24h/24, ce qui simplifie à l'extrême la gestion
d’approvisionnement, de production et de livraison.
Le défi est justement de maintenir les installations disponibles et en état
entre deux arrêts usine. Cette période peut être de 15 ans dans le cas de la
fabrication de verre, quand il s’agit de reconstruire le four, ou de 1 an dans le
cas de la révision d’un four à chaux. Le service dominant dans ce type
d’entreprise est la maintenance.
V- Analysez les flux
1- Flux poussé
Cette méthode se base sur l’historique des ventes et en particulier sur leur
saisonnalité au cours des années passées, et sur les prévisions de la
demande obtenues par les informations commerciales : prises ou pertes de
marchés, lancement de nouvelles gammes de produits, contrats reconduits.
Ces prévisions semaine par semaine structurent toute une chaîne d’actions
chronologiques (supply chain, en anglais), de l’approvisionnement anticipé
des matières premières au jalonnement (suite chronologique) des tâches de
production, puis à la distribution au client final. On parle de plan directeur de
production (PDP).
Si l’orchestre est bien la production, le “chef d’orchestre” de cette
planification au jour le jour est le service de gestion de production. Il définit
le “tempo”, c’est-à-dire la cadence de production, aux “instruments”, c’est-
à-dire aux postes de travail des différents ateliers. Comme tout chef
d’orchestre, il donne des ordres : ordre de fabrication, OF, et ordre
d’achats, OA.
C’est une organisation centralisée. Tout doit être décidé en amont et suivi au
jour le jour en cours de fabrication.
En
flux poussé, la production produit au rythme maximum
Avantages et inconvénients
Cela crée nécessairement des stocks de matières premières et d’en-cours de
production. D’autre part, l’anticipation comporte évidemment des
incertitudes quant aux besoins des clients. L’entreprise engage donc de
l’argent (achats de matières premières, salaires, énergies) sans avoir la
certitude de vendre ses produits ; ce qui crée des stocks “à vendre en
priorité” par les commerciaux.
L’avantage, cependant, est que les produits finis sont disponibles après avoir
été empaquetés et expédiés. Et le client est ainsi livré rapidement, ce qui
optimise le taux de satisfaction du client.
2- Flux tiré
En “Flux tiré”, la demande vient de l’aval et non de l’amont comme en flux
poussé. C’est la politique du juste-à-temps (JAT, ou JIT en anglais).
C’est une organisation décentralisée. La décision de produire est prise par
l’opérateur au niveau de son poste de travail, de l’aval (distribution au client
final) vers l’amont, c’est-à-dire vers le fournisseur. Il n’y a pas de “chef
d’orchestre” qui gère le début et la fin de chaque tâche. C’est le besoin du
consommateur à l’instant t qui déclenche la mise en fabrication du produit.
En flux tiré, c'est le poste en aval qui régule à tout instant le rythme de
fabrication
Avantages et inconvénients
Ainsi, puisque l’on produit au dernier moment, les stocks tout au long de la
“supply chain” disparaissent ! Cette méthode est recommandée pour :
optimiser les coûts de l’entreprise ;
réduire les flux de trésorerie ;
réduire le coût de revient ;
gagner de la place au sol ;
remplacer les zones de stockage par des zones de production
créatrices de richesses.
Cependant, le responsable de production n’a plus de stocks disponibles à
offrir aux clients en cas d’arrêt de production fortuit. Il est donc contraint à :
“faire bien du premier coup” ;
prévenir les pannes ;
s’assurer de la disponibilité, de la compétence et de la polyvalence de
ses opérateurs.
Ce sont ces 3 objectifs qui ont été atteints par le Toyotisme.
VI- Identifiez les services supports à la production et leurs
rôles/les interactions entre la production et la maintenance
Vous n’êtes pas seul au monde ! Nous l’avons vu dès le début, vous avez des
partenaires pour vous préparer le travail :
Gestion de production pour le planifier ;
Achats et magasin pour vous approvisionner ;
RH pour gérer et former votre personnel ;
Outillage pour gérer vos outils ;
Bureau méthodes pour vous former aux modes opératoires ;
Bureau d’études pour identifier chaque composant.
Au quotidien, les partenaires de la production sur le terrain sont la
maintenance et la qualité. On parle de services connexes.
1- La maintenance
Son partenaire privilégié est la maintenance, avec laquelle les relations
peuvent être conflictuelles et les liens, hiérarchiques. L’énorme différence
entre ces deux partenaires réside dans leur vision court terme pour la
production et long terme pour la maintenance.
Court terme : l’objectif pour les ateliers de production est de livrer la
commande à la fin de la semaine.
Long terme : l’objectif pour la maintenance est de maintenir en état
optimal le fonctionnement son parc machine pendant 20 ou 30 ans !
Évaluons ensemble les avantages et les inconvénients de chaque type
d’organigramme hiérarchique qui lie les services Production et Maintenance.
Organigramme de subordination
Dans ce jeu de pouvoir, la production a souvent le dernier mot, car c’est elle
qui fournit la richesse de l’entreprise.
Organigramme de subordination
Organigramme en râteau