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L’INDUSTRIE DU FUTUR
Cependant, la supply chain n’est pas aussi simple que le schéma ci-dessus. En
effet, l’activité de l’entreprise ne se résume pas simplement à un seul
fournisseur et à un seul client.
L’entreprise se fournit auprès de multiples fournisseurs, lesquels se
fournissent eux-mêmes auprès de multiples fournisseurs… pour livrer de
multiples clients… Cela donne :
L
a supply chain et les divers flux
On appelle aussi ce quatrième flux, la logistique inversée, celle qui traite la fin
de vie de nos produits pour en assurer le traitement, le recyclage de tout ou
partie des éléments constitutifs de ces articles.
CHAPITRE II : Identifiez le rôle et les missions de la supply
chain
La supply chain doit satisfaire au triptyque Qualité – Coûts – Délais. C’est-à-
dire que l’entreprise se donne les moyens de livrer le service ou produit
correspondant au besoin client (le marché), en quantité négociée, au
moment et à l’endroit convenus, et au niveau de qualité attendu.
I- Approvisionnez
Pour commencer, nous garderons le terme approvisionner pour son rôle
d’achat, de mise à disposition de l’organisation des matières premières, des
produits, des ensembles et sous-ensembles.
La fonction « approvisionner » constitue une part non négligeable de la
supply chain. Le secteur automobile en est le bon exemple.
Le processus « approvisionner » peut-être illustré comme suit :
Fo
rmule de Wilson
Plus une quantité de commande est élevée, plus le coût de possession est
élevé. Moins la quantité de commande d’approvisionnement est faible, plus
le coût de passation est élevé.
La quantité économique de commande est donc la quantité optimale
permettant de minimiser le coût total.
3- Réceptionnez
Réceptionner les marchandises, c’est préparer leur réception, les
réceptionner, les contrôler, les entreposer :
Les 6 étapes du processus de réception
II- Transformez
Les activités de transformation, de production, d’assemblage, c’est-à-dire
l’ensemble des actions qui permettent de créer de la valeur ajoutée dans
l’entreprise, sont un maillon de la supply chain. L’ensemble des activités
associées à la transformation des matières, des produits, des éléments,
ensembles ou sous-ensembles, y compris les flux d’informations, flux
physiques et flux financiers, ne peuvent être dissociés.
III- Distribuez
Distribuer, ou la logistique de distribution, c’est la pratique des méthodes de
la logistique traditionnelle pour une gestion optimisée des flux des
commandes clients, du fournisseur (entrepôt d’usine, entrepôt de
distribution…) jusqu’au lieu de livraison convenu dans le contrat
commercial.
Voici les étapes de distribution :
Le
s étapes du processus de distribution
D
écomposition coût du cycle de vie
Le coût de cycle de vie de la solution, soit l’ensemble des coûts de la
naissance jusqu’à sa fin de vie est un objectif fixé en début de projet, comme
le sont les divers critères constituants du besoin client. Par conséquent, c’est
un paramètre actif résultant d’un choix et non d’un résultat. L’ensemble des
décisions liées à la conception se font en accord avec cet objectif de coût.
Cela suppose donc que la supply chain soit impliquée dans la conception
produit, pour ensuite contribuer à optimiser la fluidité de l’organisation au
service de la satisfaction client.
IV- En résumé
Au cours de cette première partie, nous avons découvert la supply chain,
identifié les divers flux qui la constituent et vous avez pris un peu de recul
pour améliorer ces mêmes flux. Votre rôle est de garantir la satisfaction de
vos clients ; c’est pourquoi je vous propose de nous retrouver dans la
deuxième partie pour y découvrir les moyens pour gérer votre supply chain :
nous y verrons le management de la production, la planification de la
demande, la satisfaction de la demande client, la gestion des
approvisionnements et la distribution via les entrepôts.
Partie 2 - Gérez l’activité avec la supply chain
CHAPITRE I : Managez les ressources de production de la
commande à la livraison
La supply chain constitue l’ensemble des opérations comprises de
l’approvisionnement à la livraison, incluant les retours. Pour gérer
l’intégralité des flux, physiques, d’information, financiers et des retours, une
organisation structurée est inévitable. Je vous propose de développer ces
points dans ce chapitre.
3- Coût d’achat : Ca
C’est un coût fixe qui ne dépend pas ou peu (cas des ristournes sur quantité)
des modes d’approvisionnement.
Coût de possession CP :
Il s’agit de la possession du stock moyen. Si l’acheteur commande
régulièrement q = 150 pièces, le stock moyen est de q / 2 = 75 pièces.
CP = (q / 2) x a x t = 75 x 25 x 0,20 = 375 €
I- Tendances
1- Saisonnalité
La rentrée des classes est, par exemple, un événement représentatif
des enjeux de la saisonnalité. Chaque année, toujours sur la même période,
des pics et des creux sur les courbes de ventes, ce que l’on appelle
la saisonnalité des ventes.
La saisonnalité est un paramètre essentiel à considérer pour garantir le bon
stock, au bon moment, au bon endroit, en quantité suffisante.
Il est donc impératif de savoir gérer et d’anticiper les pics de demande, et de
supprimer le risque de rupture. C’est pour cette raison que l’on utilise des
outils de gestion type S&OP pour Sales & Operations Planning, inventé en
1984 pour optimiser la gestion des opérations (achats, production, supply
chain) en vue de répondre au mieux aux trois fondamentaux du besoin client
(qualité – coût – délai).
C’est un processus formel qui engage l’intégralité des maillons et des
fonctions de l’entreprise, en vue de déployer sa stratégie dynamique. La
conséquence directe de cet outil est de passer d’un management axé sur le
contrôle à un management autonome.
Enfin, nous passons d’une gestion de la demande axée sur les prévisions de
ventes à la gestion de la demande.
Aléatoire
La demande est sujette à des évolutions imprévisibles, comme les
consommations impactées par les phénomènes météo.
Stable
La demande peut varier d’une période à l’autre, mais reste relativement
stable sur la période.
II- Prévisions et gestion des commandes clients
1- Prévisions
Il s’agit là de donner une orientation pour la prévision et la gestion des
commandes clients ; c’est aussi garantir un juste équilibre entre la charge
générée par la demande et les capacités de la supply chain.
En effet, il s’agit de définir les horizons de planification, ces derniers étant
eux-mêmes définis par le délai de mise en œuvre de décisions portant sur les
objets les plus critiques : matière première, fournisseurs, composants,
opérations spécifiques/techniques, etc.
On distingue deux types de prévisions :
les méthodes qualitatives que l’on utilise principalement pour des
prévisions dites tactiques (consolidées et basées sur l’intuition et le
jugement, initiées par les experts) ;
les méthodes quantitatives nécessaires pour l’élaboration des
prévisions opérationnelles, détaillées au niveau article. Il s’agit de
prévisions issues d’analyses rationnelles de la demande, que l’on doit
toutefois valider avec nos experts Marketing et commerciaux.
Ces méthodes quantitatives se classent en deux catégories :
les méthodes intrinsèques, la demande future est corrélée aux ventes
réalisées sur ce produit dans le passé, et pour un nouveau produit,
nous utiliserons les données de référence similaires pour une même
gamme, complétée par des études marketing.
Le modèle de calcul est le suivant : Ventes = Saisonnalité x (Moyenne +
Tendance) ;
les méthodes extrinsèques : la demande des produits est corrélée à
l’activité d’un ou plusieurs secteurs, comme par exemple la sidérurgie
et l’automobile.
Pour cela, nous verrons qu’il est possible de planifier et gérer les commandes
à l’aide de solutions et outils : le processus Sales & Opérations
Planning, S&OP, est le processus de mise en adéquation de la demande et
des ressources d’une activité au niveau global de l’organisation. Il offre la
possibilité de se projeter sur 12 à 18 mois, à condition bien évidemment que
les adaptations et décisions d’ajustement de la capacité soient opérées en
temps et en heure.
Processus décisionnel d’arbitrage de la demande et de la capacité à l’horizon
tactique
Pour l’utiliser, il est nécessaire de suivre quelques règles :
segmentez la demande +/- 10 familles technologiques représentatives
de la charge des ressources critiques que l’on aura identifiées ;
définissez les règles de calcul des plans de charges et leur
valorisation ;
structurez les liens avec les processus opérationnels de planification
de la supply chain, la vente, le plan de production (PDP), le plan
d’approvisionnement…
2- Moyennes mobiles
La méthode des moyennes mobiles se traite en deux temps et permet de
lisser les prévisions de la demande par rapport à l’évolution permanente des
ventes.
Dans un premier temps, il s’agit de calculer la moyenne des ventes sur une
période donnée et d’effectuer les moyennes, en vue de dresser une
moyenne de deux moyennes mobiles. Regardons l’exemple suivant :
Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4 Moyenne annuelle
2016 150 170 139 201 165
2017 160 200 250 180 197,50
2018 320 350 380 290 335
La moyenne mobile non centrée.
Soit la moyenne de 4 trimestres consécutifs :
moyenne 1 : (150+170+139+201) / 4 = 165
moyenne 2 : (170+139+201+160) / 4 = 167,50
moyenne 3 : (139+201+160+200) / 4= 175
La moyenne mobile centrée de deux moyennes non centrées consécutives :
(M1 + M2) / 2= (165 + 167,50) / 2 = 166,25
(M2 + M3) / 2 = (167,50+175) / 2 = 171,25
(M3 + M4) / 2 = (175+202,75) / 2 = 188,75
(M4 + M5) / 2 = (202,75+197,50) / 2 = 200,12
Le
s avantages du lissage exponentiel
La prévision de la nouvelle période (Pn+1) est égale à la prévision de la
période précédente (Pn) plus un pourcentage (a) correspondant à l’erreur
de prévision de la période antérieure (Rn – Pn).
Pn+1 = Pn + a(Rn – Pn) = a Rn + (1 – a) Pn
Rn = ventes réalisées lors de la période précédente ;
a = coefficient de lissage compris entre 0 et 1 (plus il est proche de 1,
plus le poids des informations récentes est important et plus le lissage
est réactif aux variations des ventes).
Chaque composante de l’historique est remise à jours séparément à chacune
des périodes de l’historique
moyenne M : Mn = a (Rn / Sn-p) + (1- a) (Mn-1 + Tn-1) ;
tendance T : Tn = β(Mn – Mn-1) + (1- β) Tn-1 ;
saisonnalité S : Sn = χ (Rn/Mn) + (1- χ) Sn-p.
Avec a, β, χ comme coefficients de lissage respectifs de la moyenne, la
tendance et la saisonnalité. P est la période de saisonnalité, soit le
plus souvent l’année (12 mois). Pour initialiser les composantes suivantes,
procédons ainsi :
moyenne M = moyenne sur la période précédente de saisonnalité ;
tendance T = 0 ;
saisonnalité S = saisonnalités x (Rn / moyenne de la période de
saisonnalité précédente).
Par conséquent, la prévision à la période n+h se calcule ainsi :
Pn+h = (Mn + h x Tn) x Sn+h-p
Prenons un exemple :
Nous prenons pour coefficient de lissage :
A = 0.3 - β = 0.1 - χ = 0.2
E
xemple de calcul de moyenne mensuelle
Exemple de calcul de moyenne mensuelle
M = 0.3 * (263.9 / 0.7) + (1-0.3) * (571.3+0) = 512.6
soit la saisonnalité de janvier n-1 est Sn-p
T = 0.1* (512.6-571.3) + (1-0.1)*0 = -5.9
S = 0.2 * (263.9 / 512.6) + (1-0.2) *0.7 = 0.67
Pn+h = (512.6-7*5.88) * 0.62 = 294
Représentation graphique du lissage exponentiel de notre prévision
IV- CPFR
Le CPFR signifie “Collaborative Planning, Forecasting and Replenishment”,
ou comment confier au fournisseur l’approvisionnement des entrepôts et/ou
des magasins. Cela implique la mise en place de règles de gestion et de
collaboration définies dans un contrat. On parle de pilotage collaboratif des
prévisions de ventes, des plannings de production et d’approvisionnement.
Les avantages que procure cette collaboration :
Pour l’industriel :
lissage des approvisionnements ;
pérennité de son référencement chez le distributeur ;
davantage de visibilité et de réactivité sur des approvisionnements.
Pour le distributeur :
fiabilité de l’approvisionnement qui garantit du stock en linéaire ;
un temps de gestion des approvisionnements redéployé sur le conseil
et la vente en magasin.
Pour l’industriel et pour le distributeur :
augmentation du taux de service pour le client final, en intégrant les
stratégies commerciales des acteurs dans le processus de
planification ;
réduction des ruptures et augmentation du chiffre d’affaires ;
réduction des surstocks (muda) sur l’ensemble de la supply chain.
Méthodologie à suivre en vue d’une optimisation de notre future
collaboration :
1. Élaborer un accord de coopération + règles de confidentialité (rôles
des acteurs et indicateur de performance communs).
2. développement d’un plan commercial commun (objectif de niveau de
stock – capacité de production et approvisionnement – tendance du
marché).
3. Établissement des prévisions de ventes et de demandes
consommateurs.
4. Proposition de prévisions (à ce stade non validée).
5. Validation des prévisions.
6. Plan d’approvisionnement de l’industriel (en tenant compte des
contraintes et des capacités de production).
7. Identifier les ordres planifiés et fermes non validés.
8. Lancement des commandes et de la fabrication.
CHAPITRE III : Répondez à la demande
I- Développement des produits
Le développement de produit ne peut être que l’affaire du service Recherche
et Développement ou des méthodes.
Le développement produit est l’affaire de l’entreprise et donc de l’ensemble
des parties prenantes de la supply chain. Les caractéristiques du produit, le
prix, la qualité, tout ce qui répond au besoin du marché est déterminé lors de
la phase de développement, et c’est pourquoi 80 à 95 % des coûts logistiques
sont induits par le développement.
Les processus de production, l’industrialisation du produit, le mode de
gestion sont des éléments déterminants dans le développement d’un
produit ; d’où la nécessité de les définir dès la conception.
La logistique associée à un produit est axée sur le cycle de vie du produit, de
la conception à son retrait lié à sa fin de vie. Une telle approche offre un
service de qualité tout au long de la durée de vie du produit de la livraison,
pendant la période d’utilisation, en vue de satisfaire et de fidéliser notre
client.
On parle de CCV, “Coût de Cycle de Vie” en terme économique, puisque l’on
comptabilise l’ensemble des coûts générés, par la conception, la production,
l’utilisation et le retrait de service du produit.
Co
ûts engagés et effectifs dans le déroulement du programme
Ce schéma nous fait apparaître que 80 à 95 % des composants du CCV sont
figés en fin de phase de conception, rendant toute modification ensuite soit
inefficace, soit trop onéreuse.
On peut distinguer diverses approches de conception dans le
développement de nouveaux produits :
séquentielle = conception produit + industrialisation + fabrication
produit + SAV et maintenance ;
séquentielle et soutien logistique = conception produit +
industrialisation + fabrication produit + SAV et maintenance et
déploiement des moyens nécessaires dès que le produits est connu ;
SLI (soutien logistique intégré) = intégration du soutien à la
conception et optimisation disponibilité et CCV ;
ingénierie intégrée (concurrent engineering) = intégration globale
avec prise en compte totale de l’ensemble du processus associé au
produit, en particulier la production et le soutien en service dès la
conception.
L’ingénierie simultanée
L’ingénierie simultanée ou comment engager des tâches simultanément à
d’autres en vue de réduire les délais de mise sur le marché, tout en
satisfaisant nos clients.
Le but de cette démarche est d’intégrer l’ensemble des paramètres, tout en
réduisant les délais de conception et mise en production des nouveaux
produits.
II- Taille de lot de lancement
La taille de lot de lancement de fabrication correspond au nombre de pièces
lancées en fabrication en une seule fois pour satisfaire ma demande.
Un lot de commande peut représenter plusieurs lots de fabrication, si le lot
de commande a une taille trop importante.
Au contraire, plusieurs lots de commande d'un produit identique peuvent
être regroupés dans un lot unique de fabrication, afin de diminuer le nombre
de réglages.
La taille de lot de lancement de commande correspond au nombre de pièces
devant être acheminées vers le client :
Fo
rmule de Wilson
Pour définir la taille de lot optimale, nous utiliserons la formule de Wilson
développée dans la première partie du cours. L’intérêt de cette approche,
c’est de pouvoir diminuer le coût de lancement et donc la taille des lots. Il est
plus intéressant de diminuer le coût de lancement et donc la taille des lots.
Plus les prévisions de vente seront exactes, plus les tailles de lots seront
précises et économiques.
L’autre conséquence directe de cette optimisation des tailles de lot
permettra d’éviter les stocks de produits invendus, déclassés lors de
prévisions trop optimistes. Un avantage non négligeable est de pouvoir
augmenter le niveau de réactivité lors de problèmes constatés pendant
la production, et donc de n’impacter qu’une taille limitée de lot.
Enfin, les délais de mise sur le marché sont plus faciles à tenir et à respecter
du fait d’une bonne maîtrise des besoins client. Le respect des délais est plus
facile à obtenir.
III- “Make to stock” ou “Make to Order”
“Make to Stock” et “Make to Order” sont deux modèles de production
différents, l’un en flux poussé (“Make to Stock”) et l’autre en flux tiré
(“Make to Order”).
1- “Make to stock” : production sur stock
Dans le cas d’une demande prévisible et de produits peu onéreux à stocker,
ou bien lorsque le délai de production est plus long que le délai client, nous
produirons selon nos historiques de demande et la prévision des ventes.
C’est la méthode MRP que nous avons vue au début de la partie 2.
2- “Make to Order” : production à la demande
La production est effective uniquement quand la commande client est
confirmée. Elle est utilisée pour limiter les coûts de stockage lors de la
confection de produits unitaires onéreux, lorsque la demande est volatile, ou
lorsque les volumes à produire sont faibles.
Make to order ou Make to stock
Il ne s’agit pas d’utiliser une méthode ou l’autre, mais de compiler les deux
afin d’optimiser la réponse à la demande, de gérer nos stocks, comme dans
la différenciation retardée que nous verrons ci-dessous. Par conséquent, une
bonne maîtrise dès la conception permettra de concevoir une composition
modulaire du produit finis.
Voici un tableau permettant de se situer et de définir quelques orientations :
Stratégie Quand Avantage
Make to stock Produit standardisés Coût de fabrication bas
Demande relativement Délai de remise au
prévisible consommateur court
Make to Order Produits personnalisés Personnalisation
Variabilité Réduction des stocks
Amélioration du taux de service
Assemble to Multiples finitions par Réduction des stocks
Order produit Planification simplifiée
Demande faible Offre large de produits
3- La différenciation retardée
La différenciation retardée (“postponement” en anglais) est une forme
d’assemblage à la commande. C’est-à-dire le fait de repousser le plus en aval
possible les opérations de finition et de personnalisation du produit
(“Assemble to Order”).
Le but est de mutualiser un maximum de stocks de produits semi-finis et
ensuite, le plus tard possible, de proposer la personnalisation
correspondante à la demande client.
Les clients souhaitent avoir des produits de plus en plus personnalisés,
exemple DS avec des modèles DS3 personnalisables qui obligent le groupe à
disposer d’un outil de production important, davantage de calage et de
temps de changement d’outillage (SMED à voir cours Production).
Par conséquent, l’objectif sera de produire le plus longtemps en « série »
avec le prévisionnel, “Make to Stock”, puis de différencier à la demande,
“Make to Order”.
L
a différenciation retardée (“postponement” en anglais)
La différenciation retardée présente plusieurs avantages, directement
impactants sur les coûts de l’entreprise :
la réduction des stocks ;
la réduction des coûts de production ;
la réduction des risques ;
l’augmentation de la satisfaction client.
4- Les différents types de différenciation :
différenciation d’étiquetage ;
différenciation de packaging ;
différenciation d’assemblage ;
différenciation de fabrication.
5- Pour répondre aux différentes stratégies :
différenciation au stade de la distribution ;
différenciation perceptuelle (même produit, services différents) ;
différenciation au stade de la production (standardisation vs
technologie).
IV- Management des capacités et planification des charges
La supply chain, c’est aussi être capable de fournir, donc de produire ou
assembler les produits attendus par nos clients, par le marché.
Être capable, c’est quoi ?
Nous entendons par être capable, la faculté d’une organisation, d’un
collaborateur, d’une machine, d’une entreprise, à produire une quantité
donnée sur une période définie :
la capacité théorique correspond à la capacité maximale d’une
ressource, sans prendre en compte les irritants (arrêts, pannes, casses,
etc.) ;
la capacité démontrée ou établie est quand à elle la capacité issue
d’expériences, c’est-à-dire constatée à l’issue d’une quantité produite
sur une période donnée ;
la capacité nominale correspond à la capacité calculée à partir de
données, comme l’efficience, le nombre d’heures planifiées… que l’on
calcule via l’une des formules suivantes.
Nbre d’heures d’ouvertures X Taux de rendement X Taux utilisation
Capacité Théorique X Coefficient d’efficience
La capacité disponible, pour désigner la quantité envisageable pouvant être
produite par une ressource pendant une période donnée.
La capacité requise, pour désigner la capacité d’une ressource nécessaire
pour produire une quantité d’unités donnée, toujours sur une période
donnée. Cette capacité peut varier en fonction du temps d’ouverture du
poste de charge, du rendement de l’outil de production, du nombre de mes
opérateurs, etc.
CHAPITRE IV : Gérez les approvisionnements
I- Achats et approvisionnements
Pour que l’entreprise puisse produire en temps et en heure et dans la qualité
attendue par les clients, il est impératif qu’elle s’organise pour acheter et
approvisionner ses unités de manière efficiente.
On regroupe les activités d’achat et d'approvisionnement en deux grandes
catégories : la gestion des achats (ci-dessous) et la gestion des
approvisionnements (voir partie 1 chapitre 2 “Approvisionnez”).
Processus de gestion d'achat :
Définir la stratégie Définir la politique achat
d’achat Analyser : les dépenses, le marché des
fournisseurs, les besoins
Établir la stratégie d’achat
Sélectionner les Définir le panel fournisseurs
fournisseurs Consulter les fournisseurs
Sélectionner les fournisseurs
Négocier avec les fournisseurs
Mettre en place les contrats
Gérer la relation Définir pour chaque fournisseur le type de relation
fournisseur Développer conjointement de nouveaux produits
Gérer conjointement les stocks (GPA), le
transport, le développement des fournisseurs, la
performance des fournisseurs
Piloter la Analyser les dépenses, la performance de
performance achat l’organisation achat, l’apport de la fonction achat à la
stratégie de l’entreprise.
Définir les fournisseurs, c’est aussi définir avec eux quel type de contrat nous
allons conclure.
Il existe plusieurs types de contrat :
l’accord-cadre, conclu entre le client et son fournisseur, qui a pour
objet de définir les termes régissant les accords futurs pour une
période définie, le prix et les quantités envisagées ;
le contrat-cadre détermine les termes régissant les accords futurs
pour une période définie, et doit être impérativement être suivi d’un
bon de commande ;
le contrat formalise les relations entre les deux parties et se suffit à lui-
même (plus généralement utilisé pour les achats d’investissement
comme l’immobilier, les équipements industriels, les systèmes
d’information, etc.) ;
le bon de commande est un document écrit et adressé par un client à
un fournisseur pour préciser la nature des prestations attendues, et
contient donc les conditions générales d’achat.
Les contrats ne suffisent pas, la nature des relations client-fournisseur et
tout aussi importante :
la relation classique se caractérise chez le client par le besoin d’obtenir
avant tout le meilleur prix ; et pour y parvenir il multiplie ses sources
d’approvisionnement en vue de mettre en concurrence ses différents
fournisseurs. En contrepartie, de nombreuses inspections chez les
fournisseurs s’imposent, en vue de garantir le niveau de qualité
attendu ;
la relation de collaboration engage chacune des parties sur le prix, la
qualité et les délais de livraison. Il s’agit de mettre en place un accord
commercial avec son fournisseur, qui pourra être facilité par le
développement de démarches certifiantes, en vue de réduire les
inspections chez ce même fournisseur ;
enfin, la relation de partenariat ; c’est une relation entre les deux
entités qui permet de mettre en place des actions communes
d’amélioration, dont les bénéfices seront profitables au client et au
fournisseur.
Pour définir le type de relation, plusieurs options peuvent se présenter à
nous ; regardons l’exemple suivant :
Le
transfert de responsabilités
Ce transfert de responsabilité contribue à une diminution significative des
stocks, mais aussi offre la possibilité d’éviter les effets « bullwhip » ou effets
coup de fouet (vus précédemment au point 5 de cette partie). Il s’agit de
contrer les aléas d’approvisionnement lors des variations de la demande
client.
L’objectif recherché par cette gestion partagée, c’est déjà pour le
fournisseur l’optimisation de la supply chain, en commençant par la
logistique, des préparations de commandes (moins de picking), de la
production, en lissant l’activité, par une meilleure anticipation de la
production et donc des stocks de sécurité, et enfin une meilleure prévision
des ventes.
Pour le client, c’est une amélioration significative de sa performance supply
chain, concrétisée par l’amélioration du taux de service entrepôt-magasin
(suppression des ruptures), optimisation des stocks nécessaires et le
transfert des coûts administratifs de gestion des approvisionnements.
Ce schéma est adapté aussi bien pour une relation client-fournisseur interne
qu'externe, et exige l’existence d’un système informatique permettant le
traitement de données en temps réel en vue des mises à jour quotidiennes.
Enfin, cette collaboration invite le client à fournir des prévisions de qualité au
fournisseur et ce dernier, à être capable de traiter et interpréter les données
pour garantir la réussite de la GPA.
CHAPITRE V : Distribuez via l’entrepôt
I- La distribution physique
La distribution physique est aujourd’hui l’apanage des « entreprises
industrielles de la supply chain ». Ce qui signifie aussi que les rôles de
chacune des parties, entre demandeur et distributeur, ont évolué en même
temps que l’évolution même du transport.
Les grandes évolutions peuvent être représentées ainsi :
années 1960 : chargeurs - transporteurs ;
années 1970 : chargeurs - entrepreneurs du transport ;
années 1980 : chargeurs - entrepreneurs de la logistique ;
années 1990 : chargeurs - industriels de la logistique ;
années 2000 : chargeurs - industriels de la supply chain
Ce qui veut dire aussi que l’évolution est passée de « moi je suis le client et
toi mon fournisseur » à une relation commune chargeur-prestataire plutôt
collaborative que directive, voire conflictuelle.
1- Le transport
Le transport constitue un élément important dans le coût de l’entreprise
industrielle, soit entre 3 et 5 % du chiffre d’affaires. Le transport routier de
marchandise occasionne +/- 10 % des émissions de CO2 et représente +/- 85 %
des flux de transport.
La distribution physique des produits nécessite la mise en place d’un
processus de transport. Le transport est rarement sous la responsabilité
d’un seul département, mais plutôt une combinaison de plusieurs
départements, chacun acteur pour un seul objectif : satisfaire notre client.
2- Exemple de processus de gestion de transport :
Planifier le transport Créer les contrats de transport
Gérer les ordres de transport
Définir le plan de transport
Préparer les ordres de Affréter un transport
transport Établir les documents de transport
Définir le plan de chargement
Prendre les rendez-vous de chargement et
de déchargement
Gérer la relation Transporter
fournisseur Suivre le transport
Clôturer les ordres de Contrôler les factures des transporteurs
transport
Piloter la performance du Pilotage de la performance du transport
transport (indicateurs, plans d’action, etc.)
Transporter est un élément majeur de la supply chain que l’on peut optimiser
dès notre approche de stockage.
Le magasinage est et reste aussi un élément essentiel dans la distribution, y
compris avec le déploiement du flux tendu. Il est donc impératif, pour
optimiser la distribution des produits, de bien définir la solution
d’optimisation des coûts.
Soit je distribue à partir d’un seul et unique entrepôt, donc j’optimise mes
coûts de stock et d’entrepôt (un seul), mais en contrepartie contribue à
augmenter mes coût de transport, ou bien j’opte pour une autre solution,
multiplier les magasins de distribution avec un possible impact sur les coûts
de stockage. Alors, quelle option dois-je prendre ?
3- Zoom sur le DRP
La gestion de production utilise un outil vu précédemment, appelé MRP -
MRP2, tandis que la gestion de la distribution s’oriente sur le DRP, «
Distribution Resource Planning ».
Il s’agit de disposer d’un outil simple et efficace de prévision, en tenant
compte chaque fois que possible des commandes fermes du PDP. Le DRP est
donc une extension du MRP à destination de la gestion de la distribution.
C’est pourquoi une distribution de produits de consommation courante
(exemple des supermarchés) est organisée sur le même modèle que
l’organisation industrielle, et nous pouvons différencier deux cas :
4- Le système Poussé : cas du DRP pour lequel :
le système est centralisé, les stocks de l’ensemble des magasins sont
connus et gérés par un système comme le MRP ;
le système calcule les besoins en réapprovisionnement des sous-
magasins, semblable aux règles de calcul du MRP ;
le système attribue les stocks disponibles aux sous-magasins.
5- Le système tiré du type Kanban, pour lequel :
le système est décentralisé ;
le sous-magasin est acteur de ses commandes en amont ;
le produit est tiré par l’aval, pour en déterminer l’importance des
stocks.
Si notre acteur fabricant utilise le MRP et notre distributeur le DRP, chacun
de manière optimale, il est indispensable que nos deux entités s’entendent
pour intégrer leur système, en vue d’intégrer le DRP au MRP du fabricant
pour que ce dernier ait une excellente vision des stocks de ses produits finis,
quel que soit l’endroit où ils sont présents.
Une bonne intégration des deux systèmes permet de réaliser des économies
globales de coûts logistiques et une diminution significative du risque pour
l’ensemble des parties prenantes (transport, lots de fabrication, fabrication à
l’unité consommateur, ruptures, surstocks, etc.).
En résumé
À présent, vous êtes en mesure de gérer votre supply chain ! En effet, vous
avez abordé le management de la production, la planification de la demande,
la satisfaction de la demande client, la gestion des approvisionnements et la
distribution via les entrepôts. Vous disposez à ce stade des outils pour une
optimisation de la gestion des stocks. Je vous invite à poursuivre dans
l’industrie 4.0, l’industrie du futur, où nous abordons les innovations de
demain, les systèmes d’information, l’industrialisation des entrepôts, les
Cobots, les AGV, les drones d’inventaire autonomes, mais aussi l’intelligence
artificielle et ses applications analytiques avancées. À tout de suite dans la
prochaine partie !
Avantages :
étiquetage adapté aux produits à forte valeur ajoutée et forte
rotation ;
facilité d’inventaire : suppression des comptages manuels ;
réduction du taux d’erreur (ex. : quantités disponibles sur une palette
sans avoir à compter manuellement) ;
gains de productivité – suppression de certains MUDA : plus besoin de
rendre systématiquement visible le code barre produit pour être lu, le
contrôle quantitatif à la réception ou à la préparation ;
traçabilité pour contrer le vol, campagne de rappel produit
(défectueux).
Concrètement, nous sommes tous concernés par cette évolution, voyons
comment :
Cartes RFID et badges RFID décomposition Étiquettes et stickers RFID
carte RFID
Systè
me économique linéaire (Source : avise.com)
I- Référentiels existants
Les différents niveaux de maturité de la supply chain :
Logistique non L’entreprise ne connaît pas ou ne maîtrise pas les bonnes
maîtrisée pratiques de gestion logistique et industrielle. La logistique
n’est pas anticipée, elle ne répond que partiellement à la
satisfaction client, ce n’est pas un levier stratégique pour
l’entreprise.
Les objectifs de notre supply chain doivent être compris de toutes les parties
prenantes, en vue de satisfaire pleinement nos clients.
Nous nous poserons quelques exemples de questions pouvant servir à
dresser un audit objectif :
Nos objectifs sont-ils tous mesurables et alignés sur la stratégie de la
supply chain ?
Nos objectifs sont-ils connus et acceptés par l’ensemble des
collaborateurs à chaque niveau de responsabilité de l’entreprise ?
Nos objectifs sont-ils revus et alignés régulièrement par la direction du
groupe ?
Ces questions vous aideront à déterminer vos points forts et ceux que vous
devrez améliorer !
Il s’agit donc, lors de cet audit, de traiter l’ensemble des points traités sur la
rosace et de chaque fois décliner l’audit pour chaque sous-niveau de
l’analyse que vous trouverez ci-dessous :
M
aîtrise produit/processus
Il s’agit pour l’organisation d’évaluer ses processus et de s’assurer de leur
performance, de doter des moyens nécessaires lors de la mise en place d’un
plan de progrès, qu’ils s’écoulent naturellement sans générer des gaspillages
(Muda), des irrégularités (Muri), et/ou des excès (Mura). L’ensemble des
points sont à traiter méthodiquement en vue de dresser un bilan objectif de
la situation, et donc d’investir dans des axes d’amélioration.
Je vous invite à poursuivre ce point dans la partie suivante du chapitre,
« Identifier le processus ».
L’interface fournisseur est une partie importante de notre audit, puisqu’il
s’agit d’évaluer un maillon essentiel de notre supply chain, la relation
fournisseur : comment travaillons-nous avec nos fournisseurs, quels sont les
différents niveaux de responsabilité, les attentes de part et d’autre, autant
de points que nous avons abordés dans les parties précédentes et que nous
devons à présent évaluer en vue de toujours améliorer nos performances.
Il s’agit aussi d’identifier les divers contrats, le niveau de collaboration
réciproque, mais aussi d’évaluer le niveau de responsabilité des parties
prenantes (fournisseurs, sous-traitants, notre organisation, etc.).
Int
erface fournisseurs
L’interface client regroupe l’ensemble des points pour satisfaire le client. Il
s’agit :
d’évaluer notre capacité à recueillir de l’information, à la traiter et à
effectuer le feedback nécessaire ;
de gérer la relation amont et aval avec notre client, de mesurer les
moyens mis en œuvre pour acheminer les produits finis en temps, en
qualité et au coût acceptables pour notre client ;
de gérer les relations client, de s’assurer que la supply chain ne soit
jamais rompue pour une quelconque raison et de mettre en œuvre, le
cas échéant, les moyens d’amélioration de ce processus.
In
terface client
Il s’agit dans le point suivant, "Capacité et planning de production", de
mettre en avant le niveau de contribution et d’implication de la supply chain
en amont dans le processus de développement produit et son rôle support
pour le démarrage de la production.
Le processus de planification de l’entreprise prend-il en compte tous les
besoins de la production et de validation produit, pour s’assurer que
l’ensemble des besoins seront satisfaits ?
Capa
cité et planning de production
Il est impératif de décrire et comprendre de manière globale les processus
qui décrivent les flux internes et les relations avec les partenaires, ils ont une
importance capitale pour la mise en œuvre d'une démarche d'amélioration
continue.
Les compétences doivent être prises en considération en vue de déployer les
plans de formation et d’accompagnement de nos équipes : l’objectif majeur
est de garantir des standards de réalisation des tâches et de faciliter les
formations. À nous, au cours de l’audit, de déterminer les points
d’amélioration qui devront faire partie de notre futur plan de progrès.
Orga
nisation et compétences des ressources
II- Établissez un référentiel
Pour commencer, je vous propose de définir ce qu’est un référentiel :
1- Référentiel est un nom masculin, il s’agit :
d’un ensemble auquel doivent appartenir les éléments, les solutions,
d’un problème posé ;
d’un ensemble général dont on étudie les sous-ensembles ;
d’un système de repérage permettant de situer un événement dans
l’espace et dans le temps.
Il s’agit donc pour nous de définir le cadre de notre supply chain en tenant
compte de l’ensemble des éléments constituants, ainsi que des sous-
ensembles (voir audit) de l’entrée (amont) jusqu’à la sortie (aval), en
intégrant la mise à disposition du produit pour le client, et de considérer la
logistique inversée (traitement des services SAV – retour client – échange,
etc.).
2- Les étapes pour déployer une nouvelle stratégie :
1. Définir les objectifs.
2. Identifier l’ensemble des stratégies possibles.
3. Définir les critères de choix et de mesure des stratégies et évolutions.
4. Sélectionner la meilleure stratégie.
5. Formuler la nouvelle stratégie.
6. Déployer la nouvelle stratégie.
3- Identifiez le processus
Processus est un nom masculin désignant un ensemble de phénomènes, de
tâches mises en œuvre dans l’entreprise pour réaliser et assurer son activité,
en vue de fournir des produits ou services à ses clients.
Et selon l’AFNOR et la norme ISO 9000-2015, c’est l’ensemble des activités
corrélées ou en interaction, qui utilisent des éléments d’entrée pour
produire un résultat escompté.
Rep
résentation simplifiée d'un processus
Lorsque le bilan est dressé, il est bon de définir des objectifs, de nouveaux
objectifs qui vont orienter notre travaille d’amélioration ; pour ce faire, je
propose que nous définissions un objectif SMART.
4- Définissez des objectifs SMART
C’est quoi, un objectif SMART, et à quoi sert-il ? C’est ce que je vous propose
de découvrir ensemble.
Spécifique : un seul but
Il s’agit de formuler un objectif le plus précisément et de la manière la plus
compréhensible possible pour en limiter les écarts non productifs au bon
déroulement de notre projet.
Un objectif simple sera un réel atout pour permettre une bonne
compréhension par quiconque du but à atteindre, et d’en mesurer
rapidement la faisabilité.
Mesurable : un indicateur
Le mesurable donne du concret au projet.
On peut se baser sur ce critère pour mesurer et évaluer le niveau
d’avancement, ce qui est réalisé, ce qui reste à atteindre. Il nous permet de
déterminer les actions à mettre en place pour atteindre la cible.
Ambitieux et atteignable : des étapes
Il est nécessaire de rendre accessible l’objectif que nous nous sommes fixés,
d'être certains que nous pouvons, que nous sommes capables de mener à
bien le projet. Il s’agit de définir les objectifs ambitieux et non démesurés, en
vue de fédérer nos équipes autour du projet.
Réaliste : des moyens
Ambitieux mais réaliste ! En effet, quels que soient les obstacles rencontrés,
il ne peut y avoir de doute dans la démarche.
Il est donc nécessaire de constituer une équipe dotée des compétences
nécessaires pour surmonter les difficultés qu’elle pourra rencontrer.
L’objectif est de fédérer l’ensemble des parties prenantes.
Temporel : une date
Tout objectif doit avoir des dates de début et de fin connues. Il est impératif
qu’il soit limité dans le temps en vue de maîtriser et contenir le budget, pour
éviter des dépassements de temps et de budget autour de projets dont
l’objectif n’est pas temporel.
Je vous invite à mesurer l’importance et l’avantage que revêt l’utilisation
d’un objectif SMART :
adopter un objectif SMART confère un avantage certain pour le bon
déroulement du projet ;
il offre un gain temps non négligeable, car en gestion de projet les
bases ont été définies et actées dès le démarrage. Ainsi, il est plus
difficile de sortir de la trajectoire coûteuse ;
il permet aux équipes de rester concentrées sur l’objectif, puisque
chacun sait quoi faire et pour quand ;
un objectif SMART quel que soit le projet, professionnel ou personnel,
permet de bien définir notre projet, son avancement, qu’il est possible
de le réaliser et que le risque financier est connu et maîtrisé.
III- Mesurez la performance avec des outils de contrôle
Mesurer la performance est indispensable pour mener à bien notre
démarche d’optimisation : il s’agit du ou des résultats obtenus dans un
domaine précis, par quelqu’un, une machine, un véhicule….
Pour compléter cette définition, nous préciserons que ce résultat est à
comparer avec un objectif initial. Il s’agit de définir les outils de mesure, de
suivi et de vérification des résultats par rapport à l’objectif initial, et de
mettre en évidence l’ensemble des écarts constatés.
C’est pourquoi nous mettons en place un certain nombre d’indicateurs pour
parvenir à notre objectif de mesure de la performance. Nous aborderons les
différents indicateurs en commençant par l’entrée de la supply chain, en
partant des fournisseurs vers nos clients.
Voici deux exemples :
taux de respect des délais : Nombre de livraisons à l’heure/Nombre
total de livraisons ;
taux de non-conformité : Nb produits livrés non conformes/Nb total de
produits livrés.
IV- Managez la performance
Pour performer votre supply chain, outre nos indicateurs, nous nous devons
de fédérer nos collaborateurs et parties prenantes autour d’un même
objectif et d’en mesurer quotidiennement l’existence ou l'absence d’écarts.
Mais c’est aussi mettre les conditions optimales pour revenir rapidement
dans l’alignement des objectifs, et donc actionner sur la performance.
Manager la performance, c’est développer un premier axe plutôt orienté sur
des outils de management visuel de la performance, et sur un second axe
développer des actes de management. En effet, c’est s’assurer que le
territoire est sous contrôle et qu’il est possible d’y développer des actions
d’amélioration.
Ma
nagez la performance avec des outils de communication visuelle
Matri
ce SWOT (Source : Lamiot - Wikipedia)
la troisième étape, systémique, c’est une analyse de l’existant. Les flux
d’informations sont représentés et les processus existants et cibles
sont décrits (jusqu’à la tâche), en mettant en évidence les ruptures de
chaîne ;
enfin, la dernière étape, la mise en œuvre d’un plan d’action détaillé
des divers projets détectés en amont et du projet SCOR dans son
intégralité. Cela consiste à développer, tester et mettre en production
la chaîne optimisée, avec une prise en compte des aspects
organisationnels.
Il convient à chaque entreprise de définir les tâches élémentaires des
activités.
Les apports du modèle SCOR, y compris les bénéfices qui lui sont propres,
impactent directement d’autres domaines de compétences.
Sécurisation de la supply chain qui favorise la mise en évidence de :
o potentielles sources uniques d’approvisionnement,
o ruptures organisationnelles,
o traitements redondants,
o flux d’informations empruntant des circuits tortueux.
Le modèle SCOR offre la possibilité d’identifier le chemin critique de la
supply chain (nœuds et liaisons). Une fois les points de défaillance
identifiés et évalués, des traitements peuvent être proposés. Le
modèle SCOR rend cohérentes les actions de diminution des
défaillances entre elles, afin que la gestion des risques s’inscrive dans
un cadre d’action global et non pas local.
Alignement de la supply chain, pour répondre aux objectifs
stratégiques. Rendre aussi la supply chain plus flexible et facilement
configurable pour mettre en place des modèles économiques
répondant à l’environnement changeant. Appliquée à la supply chain,
la résilience est la capacité d’un système à retrouver un état stable
après une perturbation (défaillance d’un fournisseur, augmentation
imprévue de la demande…).
Autres apports : par essence, étant générique, le modèle s’adapte à la
plupart des problématiques supply chain issues de changements
stratégiques tels que les fusions/acquisitions d’entreprises, analyses
précédant la mise en place de nouveaux SI… (lors de la fusion avec
Compaq, HP a annoncé une économie d’environ 1 Md $ sur la marge
opérationnelle après mise en place du modèle SCOR ; ce qui tend à
confirmer que lorsqu’il est parfaitement mis en place, ce modèle
assure un retour certain et significatif).
Comme tout projet transversal, mener un projet sur le modèle SCOR et
de surcroît, s’il est conjugué avec d’autres démarches liées, elles aussi,
à l’amélioration continue, nécessite le soutien de la direction générale,
ainsi que l’adhésion de tous les acteurs impliqués dans le projet.
Par ailleurs, il est évident que l’étape de formation au modèle est une
des clés essentielles à la réussite du projet. Convergence SCOR/Six
Sigma/Lean : conjuguer les trois méthodologies SCOR/Six Sigma/Lean
Manufacturing rend plus efficace les efforts d’amélioration.
Les utilisateurs les plus avancés du modèle SCOR sont actuellement tournés
vers cette convergence qui leur assure une meilleure rentabilité de leur
supply chain.
Les gains issus de cette convergence sont de 3 à 5 fois supérieures aux
investissements. La méthodologie SCOR structure l’alignement des
opérations sur les indicateurs et objectifs stratégiques, et identifie les
opportunités d’amélioration de la profitabilité, confortée par la mise en
œuvre combinée des trois démarches. Ainsi, la supply chain tend vers
l’excellence attendue par le marché et les actionnaires !
IV- Détectez les NVA en logistique
Comme dans chaque processus, la supply chain n’est pas épargnée et il est
facile de constater que nous produisons de la VA (valeur ajoutée), mais aussi
de la NVA (non-valeur ajoutée), et même des gaspillages (muda).
Comment se manifestent -ils ?
Les
muda détaillés
1 - La surproduction se manifeste par la réalisation de tâches avant même
d’avoir reçu des commandes à traiter, ou bien encore des déplacements de
quantités d’un stock à l’autre, plus importants que réellement nécessaire.
2 - Un gaspillage de temps d’attente, c’est un préparateur qui attend le
cariste, les produits du picking sont absents et doivent être
réapprovisionnés.
Il est possible aussi de constater ces attentes lors d’un défaut informatique,
quand nos préparateurs attendent de recevoir les bordereaux.
3 - Le transport inutile dans un entrepôt correspond aux trajets réalisés par
les caristes à vide ; il s’agit aussi des manipulations en deux temps, mettre
dans un « coin » les réceptions, en vue de les intégrer au stock.
4 – Le processus inadapté consiste à avoir un processus plus complexe qu’il
ne devrait l’être, lorsque les préparateurs font trop d’erreurs dans les
commandes, alors nous positionnons un contrôle des commandes avant leur
expédition… Nous pouvons parler de surprocess, dans ce cas.
Idem si le processus nécessite un réemballage ou un suremballage : il s’agit
aussi de surprocess.
Pour éradiquer ces gaspillages, faire bon du premier coup, via des pokayoké,
des standards, etc… sera une réelle solution.
5 – Les stocks excessifs, c’est l’ensemble des stocks qui ne correspondent
pas aux commandes clients. Il est donc indispensable d’optimiser les stocks
par une réelle optimisation et prévision des ventes, car la seule VA de
l’entrepôt logistique réside en fait dans la préparation de commande.
6 – Les mouvements inutiles concernent tous les déplacements autres que
les transferts de stocks de produits physiques.
Ce peut être le déplacement inutile des préparateurs de commande qui sont
obligés d’aller à l’autre bout de l’entrepôt pour récupérer leur chariot de
préparation.
Ce peut être des déplacements inutiles causés par des imprimantes qui
seraient mal positionnées.
7 – Les non-conformités se traduisent par des erreurs de préparation, des
inversions de commandes, tout ce qui ne correspond pas totalement à ce qui
est attendu par le client.
Ces non-conformités peuvent être allouées aux préparateurs, mais aussi aux
erreurs de picking (mauvaise référence au mauvais emplacement), dont les
conséquences directes sont une perte de temps et de nouvelles erreurs. Les
problèmes de casse entrent également dans cette catégorie.
8 – Le potentiel humain ignoré : le savoir-faire et les connaissances terrain
des préparateurs et des caristes sont sous-exploités. Il s’agit là d’une vraie
source de gaspillage, car ce sont ces opérationnels qui connaissent le mieux
les leviers de réduction de gaspillage.
Il faut donc rester attentif à leurs remarques et les prendre en compte pour
améliorer la qualité de service de l’entrepôt.
V- Imaginez un plan de progrès
Il est temps à présent de supprimer nos irritants, nos gaspillages, nos
irrégularités, nos excès, de revoir notre processus et d’optimiser les flux
pour gagner en valeur, et surtout limiter les coûts inappropriés de notre
activité.
Le plan de progrès est une démarche contractuelle qui vise à améliorer la
performance, la productivité, la qualité et en définitive les coûts de votre
supply chain. Il s’agit de définir des objectifs partagés avec vos différents
interlocuteurs portant sur les points clés d’amélioration et d’établir un plan
d’action à court, moyen ou long terme intégrant les conditions de la réussite,
les contraintes et les acteurs concernés.
Le plan de progrès permet d'encourager la productivité en collaboration
avec les divers collaborateurs des différents maillons de la supply chain.
1- Identification des éléments stratégiques majeurs en vue de
définir notre plan de progrès sur les 3 à 5 prochaines années :
Situation actuelle Position actuelle - concurrence
Objectifs et stratégie actuelle
Les 5
étapes du processus S&OP
Toutefois, il est important de respecter quelques conditions en vue de
rendre crédible notre démarche :
tous les acteurs prennent et assument leurs décisions concernant le
périmètre qui est le leur ;
chacun est fournisseur de l’étape suivante et met tout en œuvre pour
définir les solutions plutôt que de générer des problèmes ;
chaque acteur fait confiance à la production qui favorise la valeur
ajoutée.
Utiliser cet outil, c’est permettre de garantir les objectifs à court et long
termes de l’organisation, en structurant une équipe de déploiement
stratégique.
Le processus S&OP est un processus d’entreprise animé par la supply chain
et son but est fixé par le directeur de l’entreprise. Cet outil permet de mettre
la supply chain sous contrôle, surtout si les indicateurs de performance ne
sont pas au niveau attendu, de mettre sous surveillance les budgets, si le
plan opérationnel n’est pas atteint, et enfin de travailler sur le long terme
lorsque le court terme est sous contrôle.
Pour performer dans l’utilisation de l’outil, trois questions doivent être prises
en compte dans l’ordre suivant, et uniquement dans cet ordre :
Pourquoi le fait-on ?
Comment le fait-on ?
Qui fait quoi ?
Étape 1 : Gestion des activités
Cette étape permet à l’entreprise de développer une culture axée sur la
construction de son avenir, plutôt que de subir les événements. C’est lors de
cette étape que nous devons fédérer les équipes autour d’un projet, en
expliquant les carence de notre processus actuel et en mettant en avant les
bénéfices du futur processus. C’est développer une dynamique positive pour
libérer la créativité.
Étape 2 : Gestion de la demande
L’objectif est ici de gérer la performance des marchés – marques-clients, non
seulement en valeur mais aussi en volume. C’est aussi élaborer un plan de la
demande à long terme et ce sans contraintes, sur la base des hypothèses du
marketing et de la vente.
Les 4 étapes de maturité du déploiement du processus de la demande
Mo
dèle de distribution n° 1 : vente directe au consommateur
2. Dans ce cas, le client final est une entreprise ou administration ; il s’agit
d’un circuit court grâce auquel le fabricant maîtrise l’ensemble de la chaîne.
Modèle de distribution n° 2 : circuit court
La distribution via réseau exclusif
3. En tant que fabricant, je distribue directement vers mes points de
distribution exclusifs, je fabrique et distribue uniquement mes produits.