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ZEINA KONTE

4ème B

LE MOUVEMENT DES IDEES

Le 18e siècle se caractérise par le succès des idées philosophiques. Ce mouvement, né en


France dans la première moitié du 18e siècle, aura des conséquences importantes :

 Étant donné le blocage des réformes dans la France de l’ancien Régime, le mouvement
va déboucher sur la révolution française de 1789.
 Il va inspirer les monarchies de type « despote éclairé » qui se développent en Europe
centrale. Les despotes éclairés comprennent la nécessité des réformes dans certains
domaines mais refusent les réformes politiques qui porteraient atteinte à leur pouvoir
absolu. Sur ce point, ils continuent à se comporter comme les souverains « de droit
divin » du 18e siècle.
 Ce mouvement va contribuer largement à la formation des régimes parlementaires
contemporains

LES LUMIERES
Les Lumières[1] sont un mouvement culturel, philosophique, littéraire et intellectuel qui
émerge dans la seconde moitié du XVIIe siècle avec des philosophes comme Spinoza, Locke,
Bayle et Newton, avant de se développer dans toute l'Europe, notamment en France, au
XVIIIe siècle. Par extension, on a donné à cette période le nom de siècle des Lumières.

Par leur engagement contre les oppressions religieuses et politiques, les membres de ce
mouvement se voyaient comme une élite avancée œuvrant pour un progrès du monde.
Combattant l’irrationnel, l’arbitraire, l’obscurantisme et la superstition des siècles passés, ils
ont procédé au renouvellement du savoir, de l’éthique et de l’esthétique de leur temps.
L’influence de leurs écrits a été déterminante dans les grands événements de la fin du
XVIIIe siècle que sont la Déclaration d'indépendance des États-Unis et la Révolution
française[2].

Le mouvement de renouveau intellectuel et culturel des Lumières reste, au sens strict,


européen avant tout, et il découle presque exclusivement d’un contexte spécifique de
maturation des idées héritées de la Renaissance. La pensée des Lumières s’est étendue à
l’Europe, quoique la traduction de ce terme dans les autres langues européennes ait toujours
privilégié l'idée d'une « illumination » provenant de l’extérieur, alors que le terme français
privilégie le fait que les Lumières viennent de soi-même. De manière très générale, sur les
plans scientifique et philosophique, les Lumières voient le triomphe de la raison sur la foi et la
croyance ; sur les plans politique et économique, le triomphe de la bourgeoisie sur la noblesse
et le clergé.

Le mouvement des Lumières a été, en grande partie, un prolongement des découvertes de


Nicolas Copernic au XVIe siècle, peu diffusées de son vivant, puis surtout des théories de
Galileo Galilei (1564-1642). Une quête d’axiomes, de certitudes éprouvées, se poursuivit dans
le mouvement du cartésianisme tout au long du XVIIe siècle[réf. nécessaire].

Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716) développa les mathématiques et le calcul


infinitésimal. Sa philosophie des monades se démarquait également de celle de René
Descartes. Les philosophes britanniques comme Thomas Hobbes et David Hume, adoptèrent
une démarche empirique, mettant l’accent sur les sens et l’expérience dans l’acquisition des
connaissances, au détriment de la raison pure.

Baruch Spinoza prit parti pour Descartes, surtout dans son Éthique[3]. Il se démarqua pourtant
de son aîné dans son Traité de la réforme de l'entendement (Tractatus intellectus
amendatione), où il montra que le processus de perception engage non seulement la raison,
mais aussi les sens et l’intuition. La conception de Spinoza était centrée sur une vision de
l’Univers où Dieu et la Nature ne font qu’un. Cette idée deviendra centrale au siècle des
Lumières[4], depuis Isaac Newton (1642-1727) jusqu’à Thomas Jefferson (1743-1826).

Un changement notable fut entre autres l’émergence de la philosophie naturaliste à travers


toute l’Europe, incarnée par Isaac Newton. Ses idées, sa réussite indéniable à confronter et
assembler les preuves axiomatiques et les observations physiques en un système cohérent,
source de prédictions, donnèrent le ton de tout ce qui allait suivre son exemplaire
Philosophiae Naturalis Principia Mathematica (1687). Pour montrer le progrès entre l’Âge de
la Raison et le mouvement des Lumières, l’exemple de Newton reste en effet indépassable, en
ce que le scientifique utilisa des faits observés empiriquement, comme la dynamique des
planètes de Johannes Kepler ou l’optique, pour construire une théorie sous-jacente expliquant
ces faits a priori : la théorie de la gravitation universelle. Ce mouvement correspond à
l’unification d’un pur empirisme, comme celui de Francis Bacon et de l’approche axiomatique
de Descartes (1596-1650).

La croyance en un monde intelligible ordonné par le dieu chrétien a représenté le plus fort
élan du questionnement philosophique sur la connaissance. D’un côté, la philosophie
religieuse se concentrait sur la piété, la toute-puissance et le mystère de la nature ultime de
Dieu ; de l’autre, des idées telles que le déisme soulignaient que le monde était visiblement
compréhensible par la raison humaine et que les lois le gouvernant l’étaient tout autant.
L’image de Dieu comme « Grand Horloger » pénétra alors les esprits, tandis que les
observateurs du monde prenaient conscience que ce dernier semblait bel et bien parfaitement
ordonné et que, dans le même temps, on réalisait des machines de plus en plus sophistiquées
et précises[5]. À cet égard, il est intéressant de souligner la critique de cette théologie naturelle
portée par Buffon, le célébrissime naturaliste du XVIIIe siècle, dans son œuvre monumentale
Histoire naturelle. Buffon rejette l'attitude qui consiste à attribuer à l’intervention divine,
surnaturelle, ce que la science ne sait pas – pas encore – expliquer. Cette critique lui valut
d’affronter la Sorbonne qui, dominée par l’Église catholique, n’eut de cesse que de vouloir le
censurer. En 1751, il est ainsi sommé de se rétracter sur « des propositions contraires à la
croyance de l’Église », pour avoir proposé un âge de 74 000 ans à la Terre, quand on admet
alors le récit biblique comme vérité scientifique et la datation de notre planète à environ 6 000
ans. Hostile par ailleurs au système de classification de son contemporain suédois non moins
célèbre, Linné, il n’est pas loin de penser que l’ordre n’existe pas dans la nature[6].

Liberté individuelle et contrat social


Cette constance à rechercher et énoncer des lois, à déterminer les comportements particuliers,
fut également un élément important dans la constitution d’une philosophie où le concept
d’individualité prévalait, dans le sens où l’individu avait des droits basés sur d’autres
fondements que la seule tradition. On parle alors d’avènement du sujet pensant, en tant que
l’individu peut décider par son raisonnement propre et non plus sous le seul joug des us et
coutumes. Ainsi, John Locke rédigea ses deux Traités du gouvernement civil dans lesquels il
avance que le droit de propriété n’est pas familial, mais totalement individuel et légitimé par
le travail consacré au terrain concerné, ainsi que de sa protection face à autrui. Une fois l’idée
émise qu’il y avait des lois naturelles et des droits naturels, il devenait possible de s’aventurer
dans les domaines nouveaux qu’on appelle maintenant l’économie et la politique.

Dans son célèbre essai Was ist Aufklärung?, Emmanuel Kant donne des Lumières la
définition suivante : « Les Lumières c’est la sortie de l’homme hors de l’état de tutelle dont il
est lui-même responsable. L’état de tutelle est l’incapacité de se servir de son entendement
sans la conduite d’un autre. On est soi-même responsable de cet état de tutelle quand la cause
tient non pas à une insuffisance de l’entendement mais à une insuffisance de la résolution et
du courage de s’en servir sans la conduite d’un autre. Sapere aude ! Aie le courage de te
servir de ton propre entendement ! Telle est la devise des Lumières ».

Les Lumières se basent donc sur l'observation d'un monde explicable par la raison, exigeant
de l’homme l’établissement d’une connaissance rationnelle et organisée. Cela commence par
l’idée que les lois gouvernent aussi bien les cieux que les affaires humaines, et que le pouvoir
du Prince émane de la loi et non l’inverse. La conception de la loi en tant que contrat social
théorisée par Jean-Jacques Rousseau comme relation réciproque entre les hommes, plutôt
qu’entre les familles ou des groupes, devint de plus en plus remarquable, accompagnée du
souci de la liberté individuelle comme réalité imprescriptible – le seul droit tiré de Dieu. Le
mouvement des Lumières créa ou réinventa donc les idées de liberté, propriété et rationalité,
telles qu’on les connaît toujours aujourd’hui et telles qu’introduites dans cette philosophie
politique : l’idée et le désir d’être un individu libre, liberté d’autant plus garantie que l’État
assure la stabilité des lois.

Pour comprendre quels changements interviennent réellement entre « l’Âge de Raison » et le


« mouvement des Lumières », la comparaison entre Thomas Hobbes et John Locke est une
bonne approche. Hobbes, qui traverse les trois quarts du XVIIe siècle, a entrepris de classer de
façon systématique les émotions humaines, ce qui l’amena à construire un système rigide
garantissant par coercition la stabilité du chaos primaire – qui est la source de son travail (voir
le Léviathan). À l’inverse, Locke voit en la Nature la source de l’unité et de tous les droits,
que l’État doit s’assurer de reprendre et de protéger, non pas d’étouffer. Ainsi, la
« révolution » culturelle entre les deux siècles fait intervenir la relation de l’homme à la
Nature.

Cette recherche aboutit, en France, à la formulation des droits de l'homme, qui trouve son
expression dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, qui influencera
largement les déclarations de droits lors des siècles suivants, et entraînera dans son sillage des
bouleversements politiques dans le monde entier. Tant en France qu'aux États-Unis, les
libertés d'opinion, de religion, de pensée, d'expression tiennent une place fondamentale

Les philosophes
Ce sont principalement des hommes de lettres français séduits par le modèle de la monarchie
limitée développé en Angleterre dès la fin du 17e siècle.

Quelques philosophes parmi les plus réputés :

 Montesquieu, auteur de « l’Esprit des Lois », inspirera les Constituants de 1789


 Voltaire, esprit satirique, à la fois historien, poète, philosophe et dramaturge, il exerce
une véritable royauté intellectuelle
 Jean-Jacques Rousseau, écrivain sensible et auteur du « Contrat Social » et de «
L’Emile » dans lequel il expose un système nouveau d’éducation basé sur la bonté
naturelle de l’Homme.
 Beaumarchais, auteur dramatique ; on lui doit notamment « Les Noces de Figaro » où
il fait dire à Figaro que « les nobles n’ont d’autre souci que celui de naître »
 Le littérateur Diderot et le mathématicien d’Alembert dirigèrent la publication de
l’Encyclopédie

Leur philosophie
 Ils sont adeptes de la méthode de Descartes. Ils exaltent la Raison et le Progrès par
rapport à la tradition. Par conséquent, ils appliquent l’esprit critique dans tous les
domaines de la vie politique, économique et sociale. Ils mettent notamment en cause
l’intolérance religieuse et l’absolutisme royal.
 Ils rejettent ce qui n’est pas conforme à la science, à la Raison ou au progrès
o Du point de vue politique, ils désirent
 une monarchie tempérée sur le modèle anglais : monarchie
constitutionnelle garantie par la séparation des pouvoirs exécutif,
législatif et judiciaire
 ou une monarchie de type « despote éclairé » qui tiendrait compte de la
souveraineté populaire et constituerait une sorte de contrat entre
gouvernants et gouvernés

o Sur le plan religieux, ils condamnent les excès de l’intolérance de même que la
soumission aux dogmes et à la religion révélée au nom de la liberté de
conscience et de la liberté de culte.

o Au niveau social, certains condamnent les inégalités sociales et préconisent le


principe de l’instruction publique.
o En ce qui concerne la justice, ils condamnent l’usage de la torture, de la lettre
de cachet, l’absence d’harmonisation entre les différentes cours de justice, etc.
 D’une manière générale, ils défendent les « droits naturels » de l’individu, c’est-à-dire
la liberté et l’égalité.

Conclusion
L’esprit philosophique est une sorte de nouvel humanisme qui se caractérise par une
confiance excessive dans la Raison et une foi optimiste dans le progrès : l’Homme peut
comprendre et expliquer le monde ; il peut même le transformer.

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