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L'Éveil économique de

l'Indochine : bulletin
hebdomadaire / directeur : H.
Cucherousset, rédacteur en
chef

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


L'Éveil économique de l'Indochine : bulletin hebdomadaire /
directeur : H. Cucherousset, rédacteur en chef. 1933/05/21-
1933/05/28.

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17*°e.Année NUMERO 789 Dimanche 21 Mai 1933

Sommaire
4e ia.piastre ...........
Ce que donnera au Tonkin la déstabilisation
L'exposition des Arts Indigènes à ITadông
ÏÏ.CUCHICKOUSSET
C.
Le Caoutchouc
Le Kouang-Si .
. .
L'Orchestre Javanais
. , .

ou gamelan

. . . . .
.P.. BRÉZET
Pouf, DE PÉKIN

.........
Irf. L. SELLEGER

...
La France s'elîraie de nos exportations de. Variétés : Gamelan. . . .
.
.A.. BADD
riz CATON Chez nos confrères . , . . . . .
.
Un général défend les fonctionnaires GÉNBHAL MEUNIKK Informations diverses
. . . . . . . . . . .

Ce que donnera au Tonkin la déstabilisation de la piastre


La conduite énigmatique de M. soir en se couchant se demande- créancier à qui un riziculteur
le Ministre des Colonies et de ront quelle sera leur fortuné le doit dix mille piastres, échues.
M. le Gouverneur Général nous lendemain. Nous verrons réap- Le créancier dira à son débiteur :
force à examiner quels pourront paraître dans les banques, et pour Vous mè devez 10.000$, transi-
être au Tonkin les effets de la dé- le plus grand, profit de ces établis- geons pour 80.000 francs. C'est à
stabilisation de la piastre. sements charitables, le fructueux prendre bu à laisser.
11 est difficile déjouer au pro- commerce des contrats de change. Néanmoins la plupart des
phète en ces matières ; toutefois Et l'Indochine, qui tendait à ac- créanciers se trouveront surpris
il est possible de prévoir les.effets croître d'année en année ses rela- par la déstabilisation. Alors le
immédiats apportant un certain tions économiques avec la Fran- débiteur ayant vendu, en bais-
trouble dans l'économie du pays, ce, redeviendra un peu plus dé- sant un peu ses prix, pour 60.000
en attendant la réadaptation à la pendante de ses voisins d'Ex- francs de riz, touchera 10.000
nouvelle monnaie. Après quoi trême-Orient. Ce ne serait pas piastres déstabilisées, avec quoi,
1-on s'apercevra sans doute que ce un mal si il ne dépendait que le sourire aux lèvres, il rembour-
n'était pas la peine d'apporter ce d'elle-même que ses relations sera son créancier. Et celui-ci, s'il
trouble dans le régime des mon- avec ses voisins fussent bonnes. a compté là-dessus pour prendre
naies, la situation redevenant ce Mais la Métropole continuera à sa retraite et rentrer en France,
qu'elle était autrefois à ce point nous imposer un tarif douanier n'aura plus que la ressource de
de vue^mais les autres causes qui conforme à ses seuls intérêts et rester en Indochine et trimer
agissent sur notre économie, res- où il ne sera pas question des in- quelques années de plus.
tant ce qu'elles sont. térêts de l'Indochine. Second effet. Notre riziculteur,
En fait, la mesure consistera à Voilà pour les résultats d'ordre qui se réjouit à la pensée que les
reprendre le petit jeu si amusant général. lonnes de riz qu'il vend aujour-
d'autrefois, le;jeu du change et du Quant aux résultats particu- d'hui cinquante piastres à dix
hasard, autrement dit le petit liers et immédiats ils pourront francs lui en rapporteront qua-
jeu du « tàulaplate j». Nous re- bien ne pas être agréables pour tre-vingt-trois, (a six francs) avec
trouverons un sujet de conversa- tous. quoi il paiera le même nombre
tion dont la disparition rendait Les riziculteurs, qui ont des de piastres qu'autrefois ses fer-
la vie coloniale monotone, nous dettes en piastres feront tout de miers et ses ouvriers, gardant
verrons réapparaître dans les suite une bonne affaire, à moins pour lui un substantiel bénéfice,
gtantts magasins les prix en que leurs créanciers prudents s'apercevra très vite d'une chose,
francs, ce,qui .doublera |e plaisir ne les aient amenés préalable c'est que ça ne peut pas durer.
dîacheter de l'émotion du jeu ; ment.jmoyennant un petit sacri- Car tous les acheteurs de pro-
les libraires -réimprimeront des fice, à une novation fixant la duits étrangers s'apercevront que
barèmes ou en chercheront dans dette en francs, se prévalant pour le prix en a augmenté. Or la po-
leurs vieux fonds de magasin. cela de l'exemple de l*Etat. Cela pulation ih'digène est, plus large-
•Quant aux épargnants français dans certains cas rendra inutile ment qu'oty lie le croit, tributaire
ils retrouveront ce sel delà vie lé recours aux Crédits fonciers del'étran^èrrlait Nestlé, cigaret-
qu'est l'esprit du jeu, et «haque prêtant au nom de l'Etat. Soit un tés,pétrole,essence,cotonnades et
>2 L'EVEIL DE L'INDOCHINE

FUMEZ LE "GLOBE"
soieries, fils et aiguilles, machi- Elles cultivaient la canne, car là rie pacifiée ses céréales et ses ha-
nes à coudre, bicyclettes et pous- vente du sucre à l'étranger leur ricots. Il est a prévoir que le Ja-
se-poUsse, matériel pour des mil- procurait un bénéfice qui leur pon se suffira rarement en riz ;
liers de mécaniciens etc. etc. Pour permettait de demander à l'Indo- mais il achètera là d'abord, Si
la plupart de ces produits elle va chine l'appoint en riz. nous ne voulons pas de ses pro-
se trouver devant des prix en L'Indochine, (et d'autres pays) duits il ne faut pas nous étonner
francs, les mêmes prix qu'avant, fermant leur porte au sucre java- que lui, se fournisse ailleurs. Or
mais cela fera deux fois plus de nais, Java remit en rizières ses bien qu'il soit encore très loin de
piastres. champs de cannes, d'autant plus nous vendre pour autant qu'il
Et le percepteur réclamera bien facilement que les deux cultures nous achète, nombreux sont déjà
vite le double de la piastre, en rai- alternaient auparavant tous les nos producteurs, non seulement
son des nombreuses dépenses en deux, quatre ou six ans. Au lieu de la Métropole mais de la Colo-
francs auxquelles l'Etat aura à de cultiver le riz deux années sur nie qui réclament protection
faire face:soldes des fonctionnai- six, c'est la canne qu'on ne culti- contre ses produits. Ils ont sans
res français, achats de matériel, vera que deux années sur six. doute raison mais il faut tout dé
service des emprunts, entretien Bien entendu Java produisant même bien comprendre que l'In
des prisonniers de l'Inini, spor- dès lors tout le riz qui lui est né- dochine devra choisir : économie
tules à la presse métropolitaine cessaire, ne va pas permettre au fermée ou économie ouverte.
et à l'Agence Havas etc. Et les ou- riz indoehinois de venir concur- Dans le premier cas restrei-
vriers et les paysans, qui auront rencer le sien. gnons notre production de riz
été parfaitement dupé:s parce que En Malaisie, la culture de l'hé- pour n'avoir plus qu'un faible
pour eux, pauvres ignorants, une véa et l'industrie minière rappor- surplus à exporter ; dans le se-
piastre est une piastre, et qu'ils taient tellement que l'on pouvait, cond cas n'ayons pas la préten-
n'auront rien compris au tour de sans regarder au prix, importer tion de nous suffire industrielle-
passe-passe, se rendront finale- du riz d'Indochine pour nourrir ment.
ment compte d'une chose, c'est la main-d'oeuvre des mines et Mais c'est absurde de préten-
que le coût de la vie augmente ; plantations. Mais voici la crise, dre inonder l'étranger de nos pro-
non seulement le luxe, de par le 1'étain et le caoutchouc ne rap- duits et en même temps lui fer-
prix des produits importés, mais portent presque plus rien ; c'est mer notre marché.
surtout le riz. Parfaitement, le la compression générale des prix, En ce qui concerne d'autres
riz! ce bon riz savoureux dont le renvoi de milliers d'ouvriers. clients, directs ou indirects (via
pour la première fois peut-être Autorités anglaises et sultans prê- Hongkong), nous voyons que les
dans tout le Nord indoehinois le chent à qui mieux-mieux le re- Etats-Unis ont pris des mesures
petit peuple mange à son saoul, tour aux cultures vivrières et l'ex-
parce qu'il est d'un bon marché tension de la culture du riz. Un
extrême ! Mais dès que la chute autre marché nous échappe.
de notre piastre, de 10. francs à En Chine notre exportation
moins de six francs (peut-être à n'est qu'un appoint, qui ne dépas-
peine 4 frs4o si l'on maintient la se guère certaines régions côtiè-
piastre-Pasquier de vingt gram- res ou riveraines des grands fleu-
mes) aura donné aux exportations ves, et le manque de voies de com-
ce stimulant qu'on escompte, — munications et les troubles so-
autrement dit nous aura permis ciaux n'ont jamais permis à nos
depratiqueràl'étrangerun formi- riz d'alléger les famines dans l'in-
dable dumping,—ce sont des cen- térieur. Or voici que par milliers
taines de milliers de tonnes qui rentrent dans ces régions chinoi-
fileront en plus du tonnage nor- ses maritimes les Chinois d'Amé-
mal ; et ces centaines de milliers rique ou de Malaisie, fuyant la
de tonnes il faudra les prendre crise et rapportant de quoi ache-
sur ce dont la population a pris ter en Chine des rizières pour en
la douce habitude de se nourrir. augmenter le rendement par de
Immédiatement donc les prix meilleurs procédés culturaux.
intérieurs augmenteront et le Une bonne saison, et voilà que
coût de la vie augmentera rapi- la Chine n'a plus tellement be-
dement. soin de nos riz indoehinois et se
En même temps le dumping dispose à les frapper d'un droit de
indoehinois alertera nos clients, 300/0. Mesure prematurée,qui sou-
qui, ne l'oublions pas, sont tous lève des protestations en Chine
eux-mêmes producteurs de nz et qui est retirée ; mais que nous
ou de céréales, et ne nous deman- nous mettions, grâce à une mon-
dent que de quoi parfaire la dif- naie qui réduirait provisoirement
férence entre leur production et chez nous le coût de la produc-
leur consommation. tion, à faire un véritable dum-
Déjà les Indes Néerlandaises, ping, et nous verrons aussitôt ap-
congrue il a déjà été rappelé dans pliquer la taxe de 30 0/0.
ce journaj, ont fermé leurs ports Au Japon l'on s'est également
à nos riz parce qu'elles ont large- arrangé pour être moins dépen-
ment remplacé la culture de la dant des fournisseurs étrangers et
canne à. sucre par celle du riz. pour demander a la Mandchou-
l/EVEIL DE L'INDOCHINE 3

pour nous fermer le marché de vaincante, voit sa thèse triom- des trois grands pays producteurs
Cuba <3o;ooo t.), que Madagascar pher, il verra aussi ses 200 $ tom- de la péninsule et d'un tantinet
tend à nous disputer celui de la ber à 1.200 francs environ. Alors, en plus, les prix bondiraient en
Réunion ; que nos exportateurs, tel l'avocat Patelin, il réclamera piastres-or, comme en roupies ou
habitués à attendre que les cailles des honoraires plus élevés. Le en ticaux.
leur tombent toutes rôties dans journal ne lui répondra peut-être Voilà donc un fait : Faibles be-
la bouche, ne font eux- mêmes pas pas : Bê, bê, bê, mais probable- soins mondiaux en riz, ce qui n'a
grand effort pour chercher des ment : « Mon cher confrère, nous rien à faire avec la question mo-
marchés nouveaux en Allema- sommes désolés,mâis nous netou- nétaire.
gne, en Pologne, aux Antilles, en chdns que des abonnements et Quant au charbon, il y a plu-
Afrique du Nord ou ailleurs.Com- dés publicités en piastres, et nos sieurs causes autres que la ques-
me aux années d'abondance ils dépenses en papier et encre, en tion monétaire :
attendent l'acheteur. Par de très francs ont augmenté. Mille re- i-o — La clientèle des navires a
bas prix, grâce à l'effet provisoire grets.» Et ce confrère lui-même, .. réduite
été au minimum, Â) Parce
d'une déstabilisation, ils pourT qui a au Tonkin le maximum d'a- que, vu la politique générale de
raient espérer voir revenir leurs bonnés qu'un quotidien puisse chauvinisme économique et d'é-
anciens clients jusqu'à ce que espérer, n'en aura pas davantage. conomie fermée il y a un bon
ceux-ci en soient empêchés chez Bref, nous sommés persuadé tiers en moins de marchandises
eux par des mesures anti-dum- qu'après toutes sortes de troublés à transporter, donc 33 navires
ping, ou jusqu'à ce qu'en Indochi- dans notre économie la situation sur cent inoccupés. B) Sur les
ne le prix de la main-d'oeuvre et serait.aprèsla déstabilisât!oh,aus- 67 il y en a 33 qui chauffent au
le coût dé la vie se soient réadap- si peu brillante qu'avant.saufpour mazout ou marchent au moteur
tés à la piastre nouvelle; quelques malins qui auront su au à explosion.
Et nous serons Gros Jean com- bon moment, profiter de circons- Voilà donc une formidable ré-
me devant. tances fugitives. duction de clientèle, qui n'a rien
Seulement nous aurons eu Nous ne croyons pas en effet à faire avec la question monétaire.
quelques petites secousses. Les que la question monétaire ait 20— Quant à la perturbation,
fonctionnaires français auront fa- l'importance capitale qu'on lui passagère croyons-nous, due au
cilement obtenu d'être payés en attribue : fait que le Japon ayant de gros be-
francs, mais les fonctionnaires Notre système monétaire nouveau, soins d'argent pour la guerre de
indigènes pourront se dire qu'il écrit M. Dandolo dans l'Avenir du Mandchourie a jeté sur le marché
eût beaucoup mieux valu pour Tonkin, nous a isolés en Extrême- à bas prix tout ce qu'il pouvaii
eux une réduction de 20 °/0 sur Orient; et l'Indochine « dans son mi- avoir de marchandises disponi-
une soldé de 50 $ =*• 500 francs, lieu », telle que nous la montrait au bles : charbon sur le carreau des
que de garder la même solde de trefois M. Henri Brenier, s'est trou- mines, ciment etc. c'est encore un
50 $==300 francs ! Car ces braves vée en marge de ce milieu et dans fait qui n'est pas lié avec la ques-
gens, vu le coût peu élevé du riz, l'impossibilité de commercer avanta-
qui leur laissaient de l'argent dis- geusement avec lui. La baisse des
ponible, ont pris l'habitude d'un monnaies d'argent voisines a créé en-
certain confort et d'acheter beau- tre ces monnaies et la nôtre, survalo-
coup d'objets étrangers, dont il risée outrageusement du fait de sa
leur faudra à nouveau se passer. stabilisation arbitraire, une impossi"
Les contribuables, qui ont tant bilité de relation. Le riz ne s'est plus
de peine à payer leurs impôts en exporté, et nos ventes de charbon sont
piastres à dix francs, mais qui devenues ou irréalisables ou sans
pouvaient espérer une réduction marges suffisantes. Supprimer des
des impôts, comme M. le Rési- droits de sortie ne pouvait être qu'un
dent Supérieur Pages a commen- palliatif, d'ailleurs onéreux pour les
cé à en accorder au Tonkin, ne bé- finances delà colonie.
néficieront pas longtemps de l'a- Il y a du vrai là. dedans. Evidem-
bondance dés piastres. D'abord ment le; riz s'est quand même
les gros se seront empressés exporté; et notre exportation sem-
d'empêcher les petits d'en pro- ble devoir être cette année très
fiter, sans quoi l'opération au- au-dessus de la moyenne, mais
rait été sans intérêt pour eux; elle laisse un bénéfice insuffisant,
mais ces gros eux-mêmes auront vu les conditions intérieures de la
à faire face à une augmentation colonie. Toutefois s'il y a eu en
inévitable des impôts et se trou- 1931-1932 mévente et maintenant
veront bientôt dans le même cas vente à trop bon marché, est-ce
qu'auparavant. seulement en raison de notre
Mais voyons un cas plus con- monnaie ? Nous l'ayons montré,
cret, celui d'un de nos confrères ci-dessus, il y a d'autres raisons.
qui fait une ardente campagne Pour le riz les pays acheteurs
déstabilisatrice et qui jouit d'un n'ont plus un tel besoin de s'en
des plus grostirages dé l'Indochi- procurer à.tout prix. Ils ont aug-
ne. Nous ignorons quels sont les menté leurs propres récoltes et
honoraires, qu'il sert à Paris à cette année les récoltes sont
l'auteur des articles déstabilisa- bonnes partout. Ils ne nous achè.
teurs. Supposons que ce soit 200$ tent que ce dont ils ont»besoin
par mois. Gela fait 2.000 francs à et parce que nos prix sont bas.
Paris. Si le distingué écrivain, qui Par contre s'ils avaient besoin
plaide si bien et de façon si con- de la totalité de 3a disponibilité
/. L'EVEIL DE L'INDOCHINE

tion monétaire puisqu'avec un d'après-guerre et par les oeuvres elle les résultats heureux qu'en
yen plus cher, les Japonais, déci- de mégalomanie dues aux excès attendent les déstabilisateurs,
dés à faire un sacrifice, n'auraient de crédit ; que toutes ces autres questions
eu qu'à faire des prix un peu plus Transformations industrielles, continueraient à peser sur notre
bas. qui, pour une même machine, économie.
Mais déjà voici qu'ayant de remplacent le combustible na- 11 est bon de nous faire désor-
grands besoins de fer. acier et au- tional (charbon, anthracite etc.) mais à cette idée, car contre une
tres métaux, le Japon achète tant par un combustible étranger, (pé- propagande déstabilisatrice cha-
de vieux navires pour les démon- trole, mazout) ; que jour croissante, le Gouver-
ter que le prix des navires bons Etat de guerre civile en Chiné ; nement réagit faiblement. En fait
à la démolition a augmenté de Appauvrissement actuel du Ja- il a cessé de garantir rintangibjli-
20 °/o dans toute cette partie du pon, par suite de sa guerre de té de la piastre-or.Il y a donc bien
monde. Encore un fait dû à la Mandchourie • des chances pour que la déstabili-
guerre, non à la dévalorisation Soumission d'un tiers dé là sation se fasse. Devant cette éven-
d'une monnaie quelconque. Chine au régime communiste, et tualité un homme averti en vaut
Donc, même si nous admettons d'un tiers à la tyrannie dés sei- deux.
qu'ayant la même monnaie sinon gneurs de la guerre ; Prenons tous nos précautions
que la Chine (qui a trente-six Etat troublé de l'Inde et propa- pour en souffrir le moins possi-
monnaies différentes, y compris gande gandhiste- ble, ou même pour en profiter si
le dollar yunannais, en crasse la- Poids des gaspillages insensés nous sommes dans des conditions
minée) en tout cas que Hong- de l'Administration indochinoise qui nous permettent d'en profi-
kong, notre commerce en sera depuis cinq ans : Exposition de ter, mais disons-nous bien que
facilité, même si nous admettons Vineennes, bâtisses folles au toutes les autres difficultés reste-
qu'ayant la facilité de payer à un Tonkin pour de simples satisfac- ront entières.
prix dérisoire pendant quelque tions d'orgueil, hôtels et autres Et la difficulté, qui dépend de
temps l'ouvrier et le paysan, nos absurdes dépenses touristiques, chacun de nous, c'est de nous pé-
grands propriétaires et exporta- achats incohérents, travaux.com- nétrer de ce bon sens qu'expri-
teurs obtiendront des bénéfices et mencés puis abandonnés, frais mait si bien jadis un de nos rois :
des commandes qui stimuleront excessifs de publicité en France, «
Nous qui voulons raison gar-
notre économie, tout cela sera mécénomanie etc. Mentionnons der ».
insuffisant pour mettre fin à aussi les conséquences des trou- Si nous voulions tous bien en-
Une crise où nous trouvons par bles en Annam-Tonkin et des visager les choses avec bon sens,
exemple les causes suivantes : exactions des révolutionnaires telles qu'elles sont et non telles
Enorme surproduction en tous aboutissant, avec d'autres exac- que nous voudrions qu'elles fus-
pays; tions, à tripler le poids des im- sent, si nous admettions de re-
Restriction générale.par chau- pôts. noncer à nos caprices et de faire
vinisme, des importations ; Tout cela n'a rien à voir avec quelques sacrifices dans l'intérêt
Appauvrissement des peuples la question monétaire. Celle-ci général, tout irait bien.
par leurs gaspillages de guerre et serait-elle résolue et donnerait- H. CuCHEnoUSSET.

L Exposition des Arts Indigènes à Hadong


Dimanche 7 Mai a eu lieu à Hadong, a depuis longtemps estimé que c'était là, Idée importée dans ce pays par les
le joli chef-lieu de la province qui en- et non dans certaines oeuvres tapageuses, Français, l'Exposition est aujourd'hui si
globe Hanoï, l'inauguration de la Salle qui furent à la mode il y a quelques an- bien adoptée par les indigènes qu'ils sont
d'exposition et des nouveaux ateliers des nées, qu'était la vraie solution au paupé- passés maîtres dans l'organisation de
arls et métiers indigènes. risme et l'événement lui a donné raison. ces fêtes : et c'est la foule indigène qui a
Tout le monde sait, en effet, quel écho Les petites industries, améliorées et éten- fait à celle de Hadông un succès inespéré.
l'apostolat du bon M. Charles Crévost dues, sont prospères au milieu de la cri- Certes la cérémonie d'inauguration a
qui, au Musée Commercial de Hanoï a se, donnent lieu à un commerce local attiré un grand nombre de nos compa-
tant fait depuis vingt ans pour les petites intéressant et restent le seul élément triotes, d'autant plus qu'elle était prési-
industries et métiers manuels, a trouvé d'exportation qui jouisse encore d'une dée par M. le Gouverneur Général, ce
dans l'esprit et le coeur de S. R. Hoàng certaine activité. qui lui a valu l'habituel imposant dé-
trong-Phu, gouverneur de la province Aussi a-t-il voulu donner un nouvel ploiement de forces policières qui,' en
4e Hadong. encouragement à cet enseignement pro- fait, servirent surtout à guider les visi-
On sait avec quelle méthode et quelle fessionnel, sans professeurs, bancs ni ta- teurs et à leur quérir leurs autos. M. le
persévérance ce haut fonctionnaire, chef bleaux noirs, qui est le seul enseigne- Résident Supérieur prononça un fort
d'une province dont l'agriculture ne ment pratique. Il a fait construire de nou- joli discours, après celui, tout fleuri de
saurait suffire à nourrir la population, veaux ateliers, extrêmement bien con- rhétorique et enrichi de considérations
a, depuis de longues années, encouragé çus, (toujours dans cet esprit libéré du philosophiques, de M. le Résident de
les artisans du chef-lieu à relever et stérilisant pédagogisme), et une très élé- Hadong.
perfectionner des industries qui ne gante salle d'exposition, en façade sur Quant à M. le tong-doc Hoang-trpng-
comptaient plus que quelques ateliers une place neuve, qui est l'orgueil de la Phu, il laissa les faits parler et ils parle-
dégéaérés, a encouragé en même temps petite ville. ront avec éloquence.
dans les campagnes tous les villages trop Cet ultime efforl,après de longues an- L'exposition, très complète, des meil-
pauvres en rizières à développer les pe- nées d'efforts convergeant toujours vers leurs échantillons des industries si nom-
tits métiers et à utiliser à des travaux le même but, n'a pas laissé la popula- breuses et si variées de la province, les
productifs des bras auxquels la culture tion française de Hanoï indifférente ; longues files d'ateliers, où les artisans
n'offrait pas d'emploi. mais surtout il semble avoir vivement endimanchés travaillaient devant le pu-
S. E. M. letong-docHoang-trong-Phu intéressé les Annamites; blic, les amusements variés : danses
L'EVEÏL DE L'INDOCHINE 5

muongs et annamites, prouesses athlé- néanmoins il y eut plus de sept mille la dernière foire de Hanoï, et cela pour
tiques et les chansons populaires, qu'un visiteurs. Mais les jours suivants lès en- une foire purement provinciale et limi-
haut parleur faisait entendre à des cen- trées payantes furent très,»nombreuses. tée aux petites industries !
taines de gens, le cirque, les expositions 1ère journée 7 Mai 1933 7 200 Après Nam-Dinh, après Bac-Ninh,
particulières et les petites maisons de 2ème » 8 » 2.O0O c'est Hadong ; l'idée de la foire triomphe
thé et rafraî hissements tout autour de 3èmé 9 3.800
4ème
»
» 10
»
1.200. en province. Dès aujourd'hui les élèves
la place, tout cela constituait un ensem- 5ème » 11
»
2.800 dépassent leurs maîtres ; quelle triom-
»
ble d'attractions comme on n'en avait 6ème » 12 » 2.ÔQ0
: phe pour ceUx-cî !
jamais vu à Hadong ; et des fêtes, variées 7ème » .
13 » ,2.000
; : Cette exposition, en dit long sur le
n'ont Sème .
14 4.600
tous les jours de la semaine, pas » .
»
25.60Ô~~.. sens dans lequel tend à se développer îè
un seul jour laissé tomber l'intérêt. Total . .
. . Tonkin et sur l'esprit d'initiative que la
Le premier jour, il y eut beaucoup, Soit la moitié du chiffre dont là der- France a réussi à éveiller chez les Anna-
d'entrées gràluites,invités des autorités et nière foire dé Namdinh fut si fi ère, le mites.
dés exposants et villages de ces derniers, cinquième de ce qu'attira eh quinze jours ' H.C.

La France s'effraie de nos exportations de riz


La Chambre de Commerce de Saigon, les forcer à en manger malgré eux. On coup plus de riz. Il est exact qu'en fait ce
la Chambre d'Agriculture de Cochiuchi- réclamait une loi qui eût autorisé, en n'est pas au blé que nos importations eau-
ne et l'Association des exportateurs, attendant de la rendre obligatoire, la sent un préjudice, mais c'est bien le blé
viennent d'adresser à M. le Gouverneur fraude du pain par la farine de riz; on qu'une propagande inepte menaçait. On
général un télégramme dont nous déta- demandait la complicité du ministère a donc réussi à faire croire au paysan
chons les passages que voici : pour imposer d'office la consommation qu'il était menacé. Et par les tentatives
« Apprenons que sur insistance produc- du riz aux soldats, pensionnaires des répétées d'obtenir l'obligation pour ceux
(< leurs blé Minisire Agriculture deman- collèges, malades des hôpitaux et orphe- qui n'en voulaient. pas, dé consommer
a de Ministre Colonies limiter importa- lins des hospices. du riz, directement ou en mélange avec
*" tion annuelle riz et dérivés Indochine à Nous avons ici, dès le début, signalé la farine de froment, on s'est attiré la
«320.000 tonnes
. . . . . . . , ce qu'une telle campagne avait d'insen- campagne actuelle contre le riz. Ce fut
« Considérons absolument abusif vou- sé et de dangereux, et nous en voyons souverainement maladroit. Quant à la
• loir limiter importation produits indo- maintenant les résultats : On a réussi à campagne organisée par l'Administra-
« chinois en France alors que Indochine ameuter les paysans contre le riz et cela tion, de l'aveu et avec le concours des
(< accepte par solidarité nationale proié- sans réussira faire consommer beau- riziculteurs et riziers, et qui coûte
" ger sur son territoire production fran-
(< çaise contre concurrence étrangère.

Limitation exportation sur France


«
(< manquerait pas entraîner forte baisse
w prix paddy réduction pouvoir achat po-

• pulaliqns locales au détriment industrie


(( nationale et aurait effet moral désas-

« treux en montrant désintéressement


« égoïste métropole vis-à-vis domaine co-
(<lonial. Déclarons riz indoehinois ne
9 pas concurrencer effectivement céréales

« métropolitaines.

Considérons enfin que si demande


ft
• cultivateurs français est adoptée il de-
« oient inutile continuer campagne pro-
«pagande en faveur du riz ».
N.D.L.R. — Les deux premiers argu-
ments sont excellents; malheureuse-
ment le dernier ne vaut rien.
Le riz indoehinois ne concurrence pas
les céréales métropolitaines, c'est cer-
tain, mais uniquement parce que la pro-
pagande et les campagnes stupides dès
riziculteurs et des riziers ont échoué.
Mais cette propagande, (non pas seu-
lement la propagande officielle, mais
celle qui a servi de modèle à cette der-
nière, des riziculteurs et des riziers) était
nettement dirigée contre le blé. Il s'agis-
sait non seulement d'engager les Fran-
çais de la métropole à manger du riz, ce
qui est très bien, ce qui eût été mieux
encore si les Français de la Colonies
avaient commencé par donner l'exem-
ple en mangeant eux-mêmes, mais de
.6 L'EVEIL DE L'INDOCHINE

200.000 $ par an, s'il est douteux qu'elledu bétail ; mais non à la propagande Pour cela il suffirait que la Cochinchi-
ait fait vendre pour 200 000 $ de plus de Bavas et de l'Agindo. ne encourageât au Tonkin le dévelop-
riz de bouche |de provenance indochinoi- Nos riziculteurs feront mieux sur- pement des industries, petites et gran-
se, ce qui n'est pas douteux c'est que, tout d'améliorer la qualité et la présen- des. Seulement il faudrait pour cela que
maladroite et tapageuse comme elle l'a tation de leur riz et de faire, pour sa les transports du Tonkin en Cochinchi^
été, avec ses phrasés de perroquets, elle consommation comme riz de bouche, ne coûtassent moins cher. Dernièrement
à fortement contribué au résultat dont une propagande à la fois plus intelligen- nous avons du payer au chemin de fer
gémissent maintenant nos braves « corps te et plus discrète. Surtout ils feront le transport d'np colis de Saigon à Ha-
élus » et exportateurs de Cochinchine. mieux de chercher en Pologne, en Alle- noï, au tarif de 10.000 francs la tonne;
Et ils ont bien raison d'en demander la magne, aux Antilles et autres pays, c est, on l'avouera, assez cher !
suppression. des débouchés qui ne demanderaient Quant aux transports par mer, les ta-
L'on ferait bien de laisser les choses peut-être pas un grand effort à con-
:
rifs sont excessifs, en particulier sur le
suivre leur cours normal, car l'énorme quérir. Nous leur indiquerons même un « Claude Chappe », qu est subvention-
exportation de riz sur France des vingt débouché bien plus proche ; le Tonkin, né au point que (oui est, pour ce navire,
derniers mois est due au bon marché de qui aurait besoin d'importer de Saigon bénéfice net.
nos riz et à l'avantage de leur emploi 200.000 tonnes de riz pour que ses popu- BARBISIER
dans l'industrie, et pour la nourriture lations mangent vraiment à leur faim •

Un général défend les fonctionnaires


« Si les fonctionnaires en activité ou d'allocations de toute nature à des par- humbles qui tapent d'orgueil, des
en retraite étaient, non pas certains, mais ticuliers ou à des collectivités qui n'y petits qui souvent touchent des
seulement convaincus que l'amputation ont aucun droit et qui. sous couleur de soldes hors de proportion avec
de leurs traitements pourra contribuer contribuer, par leur travail, à la pros- les services qu'ils rendent. Il est
au redressement économique de la Na- périté du pays, font tout simplement en Indochine de notoriété publi-
tion et faciliter réellement la mise en leurs affaires, et quelles affaires ! que que c'est parfois dans une
équilibre du budget, la grande majorité « Quel est donc l'agriculteur, le com- province le plus petit fonction-
accepterait ce sacrifice. » merçant, l'industriel, le financier ou les naire qui, par le jeu dé toutes sor-
Au surplus, une question se pose : collectivités se référant à ces professions, tes d'indemnités, gagne lé plus.
« Pourquoi les coffres de l'Etat, qui re- qui ne compte sur l'Etat, c'est-à-dire sur Seulement de cet esprit nive-
gorgeaient d'or.sont ils à peu près vides ? l'argent de3 contribuables, ses frères, leur qui voudrait mettre tous les
« Tous les partis politiques ont riva- pour rétablir ses affaires si elles vont fonctionnaires au même rang :
lisé pour jeter cet or, à poignées, au nez mal, et les accroître si elles vont bien; l'infirmier militaire avec l'ancien
de gens qui, souvent même ne deman- qui ne sollicite l'argent du budget, sous interne des hôpitaux, le maître
daient rien : Assurances sociales, re- forme de primes, de subventions, d'in- d'école primaire frais émoulu de
traite du combattant, subventions, pri- demnités ou secours pour calamités pu- l'école avec le professeur agrégé,
.
mes, indemnités, extension sans limite bliques, de moratoires, etc... ? Quel est le sous-off avec le colonel, l'es-
des bénéficiaires de tout ordre ». le citoyen conscient et organisé qui ne prit cafard de la démocratie est
Pendant cette période de vaches gras- réclame une pension sous le plus futile responsable certes, mais moins
ses, seuls ---ou a peu près — les fonc- prétexte, même sans prétexte ? que ces chefs qui n'ont rien de
tionnaires étaient exclus du c pâturage >. « Les économies qu'on pourra réali- chefs, que ces hauts fonctionnai-
Or, c'est maintenant à eux qu'on deman- ser avec une diminution du traitement naires qui ne pensent qu'à leurs
de des sacrifices, alors qu'ils n'ont béné- des fonctionnaires seront inefficace, aises et à leurs avantages person-
ficié que depuis quelques années dun car déjà, on creuse de nouveaux trous nels, que ces inspecteurs qui
rajustement de traitement. dans le budget : extension gratuite de n'inspectent pas, ces contrôleurs
<r Et voilà pourquoi, moi-même qui l'enseignement secondaire, étatisation qui ne contrôlent pas, ces chefs
suis classé parmi les « gros », je marche des fabrications d'armement, à grand qui ne se donnent même pas la
avec les petits » ; et pourquoi, ayant renfort d'ingénieurs assimilés aux géné- peine d'expliquer à leurs subor,-
été toute ma vie — par tempérament raux de division et de brigade, création donnés ce qu'ils ont à faire.
aussi bien que par métier — un homme d'un Office du Blé, etc.. etc.. C'est du haut en bas et du bas
d ordre, je ne suis pas bien sûr de l'être Général MEUNIER en haut le caractère qui manque.
encore aujourd'hui. Réponse à « VAnimateur des temps nouveaux-» En bas le plus petit et plus récent
< L'hostilité des fonctionnaires à tou- N. D. L. R. —Et nous pouvons employé de l'Administration se
tes mesures de réduction concernant les ajouter que le mauvais rende- contenterait, s'il avait du caractè-
traitements et indemnités a pour origi- ment de l'Administration est dû re, d'une toute petite solde et ne
ne la certitude que les sommes qui leur le plus souvent à la carence de jalouserait pas la solde élevée de
seront retirées, et qui constituent, som- chefs, dont les hautes soldes se- son chef, car il se dirait : «: Je suis
me toute, un impôt particulier, passe- raient beaucoup trop faibles s'ils un débutant, un apprenti, mon
ront simplement, par la voie budgétai- étaient réellement des chefs. utilité est petite mais je veux
re, dans la poche de citoyens moins Seulement il faudrait aussi re- m'instruire de ce que j'ai à faire,
scrupuleux, sans que la Nation en retire noncer à cet esprit démagogique acquérir expérience et habileté,
aucun profit. qui fait que pour avoir leurs voix, m'acquitter à la perfection de
c Pour qu'ils n'aient pas la tentation ou leurs abonnements, politi- mon rôle pour que, devenu à mon
et le droit moral de s'insurger contre ciens et journalistes ont toujours tour un chef, j'aie conscience de
l'amputation de leur légitime salaire, il un stock de larmes en réserve à la bien gagner, cette haute solde
faut que l'Etat, le Parlement, commen- verser sur les soi-disant petits, que mon chef actuel gagne, lui,si
cent par supprimer les scandaleux abus sur les soi-disant humbles, des mal.
L'EVEIL DE L'INDOCHINE 7

LE C40UTCHQUC
Oa en arrive à se demander si, à bref de conseiller aux planteurs de compri- plus.
délai, le caoutchoucpourra encore trou- mer sans cesse leur prix de revient, Ces prix exorbitants soat exclusive-
ver acheteur à n'importe quel prix. mais il serait de beaucoup préférable ment le fait des tarifs douaniers excessifs
Tous les efforts, pour trouver des dé- que ces aimables conseilleurs prêchent qui entendent protéger l'industrie métro-
bouchés nouveaux, sont restés vains, les par l'exemple. politaine, car sans ces droits de douane
manufactures continuant, maljgré la cri- Et quand je parle de prime^ c'est pour le planteur indoehinois pourrait les ob-
se et la baisse sensible: de toutes .choses, là forma, car elle n'existe pratiquement tenir au même prix qu'à Singapour.
à pratiquer pauf leurs produits manu- plus depuis que, réduite à un chiff,e ri- Il y a mieux encore : le planteur qui
facturés des prix de venté quasi prohi- dicule, elle ne suf dt plus à acquitter les possède du matériel fabriqué à Singa-
bitifs pour le consommateur. charges aussi élevées aujourd'hui qu'à pour en raison de la commodité avec la-
La manufacture trouve très naturel l'époque où le caoutchouc valait encore quelle on peut y obtenir les pièces de
de payer de moins en moins cher ses 68 francs le kilo. rechange, doit payer un droit de dou-,
matières de fabrication et sa miin-d'oer Dans de telles conditions, te planteur ane de 1 $ 20 par kilo pour toute pièce
vre, mais il ne lui viendrait pas à l'idée indoehinois se trouve en plus mauvai- de rechange, qu'il s'agisse d'un mal-
d'en faire bénéficier le consommateur. se posture que ses concurrents de Malai- heureux pignon ou d'un bâti de fonte,
Quant aux manufactures françaises sie qui peuvent obtenir à moitié prix de dont le prix initial à Singapour est à
métropolitaines elles seront les derniè- ce qu'on les paie ici les fournitures né- peinele tiers du montant de ce droit.
res à. tenter nn effort dans ce sens, la cessaires à l'exploitation des hévéas. Et l'on voudrait que le Planteur d'In-
protection douanière excessive dont Exemples : dochine, puisse arriver à produire son
elles jouïssent en France et dans les co- PRIX PRIX caoutchouc au même prix que le planteur
lonies françaises leur permettant de me- à Singapour à Savgon de Malaisie!
ner toujours grand train sans se soucier Caisses d'emballa-
Charges fiscales, droits de douane,
de trouver des débouchés nouveaux. ge, la caisse 0$53 1&10 prix de la main-d'oeuvre et coût de la vie
Ce qu'elles peuvent écouler de leurs Gouttières à. latex,
. .
en Indochine, etc..., tout s'oppose à ce
produits, en Indochine et autres posses- le 1..O00 2 75 7 00 que le caoutchouc indoehinois puisse
Acide , ,
sions françaises est vendu tellement cher formique concurrencer celui de Malaisie sur lé
que cela suffit à leur assurer, malgré la 90°, les 25 kilos
. .
10,50.. 22,50 plan du prix de revient.
bânéfnes impressionnants (à Bisulfite, le fût. 8 50 19 00 Qu'on ne vienne pas prétendre que
crise, des . , ,
Singapour et à Baagkok notamment, les On voit que les planteurs indoehinois le planteur indoehinois est inhabile; il
pneumatiques sont à peu près à la moi- — le change de Singapour étant à peu subit le prix de revient contre lequel
tié du prix auquel ils sont vendus en près au pair avec celui d'Indochine — il est désarmé, car c'est à Paris que s'éla-
Indochine.) s paient plus du double
tous les produits borent, sous la conduite des indus-
Et ce sont précisément les manufac- et articles indispensables à l'exploitation triels, les tarifs douaniers qui pèsent sur
turiers français qui prétendent que la de leurs plantations. les prix de la production coloniale.
prima à l'exportation dont bénéficie le 0.1 obtient au prix de 50 $ à Singapour Résumé d'un article de M. R. BRÉZET
caoutchouc indoehinois est injustifiée ! un laminoir à main couramment vendu dans le. BMelin de la Chambre d'Agriculture
C'est évidemment uns excellente idée à Saigon de 15!) à 200$, quelquefois de Cochinchine.

LE KOUANG-SI
Ou-tchéou on a supprimé cette organisation dont les Rien qu'il y ait aussi des articles japo-
affaires ont été incorporées aux deux bu- nais à Ou-tchéou, il y a très peu de com-
La ville de Ou-tchéou est le plus grand reaux de la Sécurité Publique et des Tra- merçants japonais. Dès les événements du
port de la province du Kouang-Si et la por- vaux Publics. Les employés touchent au 18 Septembre, la population de Ou-tehéou
te de estte province. Ls KiuingSi a une plus 120$ par mois et au moins 20$. Il a montré une indignation violente. Quel-
terre stérile et sa population est pauvre ; leur est interdit de jouer aux dominos. ques Japonais sont partis. On a exposé des
la recette annuelle .de toute la province Quiconque est pris est condamné à sept articles japonais dans un <c Bâtiment d'Ex-
n'atteint même pas les 3/10 de celle du jours de prison. C'est pourquoi l'usage du ' position des Articles Japonais » dans le
Kouang-Tong, c'est pourquoi les articles jeu est très peu développé. but d'en faire cesser l'achat et la vente.
d'exportation sont très rares en dehors du D'après mon ami Eoang, lorsqu'il a fait Les femmes de Ou-tchéou sont modeste-
riz et de l'huile « Tong-yiou » Mais les auto- en 1923 son premier voyage à Ou-tchéou, ment habillées et ne sont pas aussi co-
rités de cette province ont bien travaillé les boutiques étaient laides et les rues quettes que celles de Canton.
pour les progrès et le développement des mauvaises, partout se révélait une situa- Ce qui est digne de remarque, c'est qu'il
affaires. tion pauvre. Or maintenant les maisons à y a même une usine de soufre dans la pro-
Dans la province de Kouang-Tong les étages sont nombreuses, avec éclairage vince du Kouang-Si, à Ou-tchéou ; cette
fonctions proviennent plutôt des personna- lumineux ; il y a 25 rues pavées et tout usine a été intallée en 1929, avec une mise
ges, c'est-à-dire qu'il n'est pas nécessaire unies. On est actuellement en train.de tra- en train de l.ODO.OOO S. L'ingénieur est un
d'avoir certaines fonctions, le. gouverne- vailler à l'entreprise de l'eau et on aache- Allemand. Mais il n'y avait pas encore une
ment les a créées spécialement pour placer té une nouvelle machine pour la centrale semaine que l'usine fonctionnait, que la
ses créatures ; c'est pourquoi on traite à électrique gouvernementale. L'Université guerre éclatait entre Canton et le Kouang-
Canton les affaires qui ne devraient pas du Kouang-Si se trouve sur la Montagne Si, ce qui fit suspendre le fonctionne-
être traitées et on néglige les affaires sé- du Nord eu face de la ville de Ou-tchéou ; ment de l'Usine pendant une période de
rieuses. Par exemple les entreprises in-. le bâtiment est joli et bien construit. trois ans ! Ainsi les machines ont été
dustrielles sont très rares et les maisons Les. troupes de la garnison observent rouillées, les fours ruinés, les toits des
de jeu et d'opium sont ouvertes au public. .
bien la discipline militaire, elles n'inter- bâtiments percés par la pluie et mille cho-
Tandis qu'au Kouang-Si c'est tout diffé- viennent en rien, excepté contre les ban- ses perdues. Quelle perte pour cette usi-
rent. Les personnages ont été mis à leur dits. On ne voit jamais les soldats et les ne ! Maintenant cette entreprise est me-
place pour des affaires sérieuses et on tra- agents de police-se disputer, ni les. sol- née coopérativement par les deux pro-
vaille avec conscience. Il y avait dans le dats outrager les marchands. Les .soldats vinces du Kouang-Tong et du Kouang-Si,
temps à Ou-tchéou une organisation mu- du Kouang-Si que j'ai rencontrés dans la car le Kouang-Si n'ayant pas de fonds est
nicipale. Dernièrement en vue d'économie rue ont un air différent de ceux d'ailleurs. obligé de recourir à l'appui du Ivouang-
8 ' L'EVKIL UE L'INDOCHINE

FUMEZ LE "GLOBE"
Tong.Bien que cette usine ne soit pas très Liou-tchéou tenant il étudie l'amélioration delà situa-
grande, les installations sont bonnes. ' tion: dés,cultivateurs, et il à> fait dés essais

J'aifait un.trajet de 12 heurespar chemin. de culture et de- travaux hydrauliques dans
Koei-ling de fer de. Koei-Iing à Liou-tchéou, Cette le village de S.hatanrtGhpuen à 30.lis de la
dernière est la ville où résidait lé célèbre ville de Liou:tchéou
De Ou-tchéou à Koei-ling,, jiai fait le tra? écrivain Liotf Tsorig-yùen dé' la dynastie
jet en quatre jours ; trois jours en bateau des Tang Les vues sont également jolies
NAN-NING.
— De. Liaurtchéo.u à Nan-
et un jour en chemin de fer. Le voyagé ning, la distance est dé 800 lis (lli. =;400
ici; on a.une impress;io.n'plus: moderne qu'à métrés, donc :*-2®. kilbmë'tres) et le trajet
en bateau est assez dangereux, car le cours: Kpei-ling. au point, de' vue dés .bâtiments' est de'moins dè; i0; heures. Nan-ning est
est rapide et?il y a'pas-mal d'écueilSv Une' ëtVclës.rues qui sont plus corrects. la; GapitaléMciuc, Kouang-Si;'le commerce
expression chinoise dit : K Le paysage ïde Lé' Gouvernement du Kôùàng-Si a' divi-
Koei-ling est le: premier d'ici bas! »; Vrai-, sé la provihëè en quatre-régions1: Nari-nihg y. est plus prospère-.qu'èn-d'autres villes de
menton a de jolies vues ici. Dans le temps la province,.' mais, est moins grandiose
esfc'ilà Région'poil'ibique, Koéi-litig la Région cl'aspect que Kouang-tçheôu. (capitale du
où Koei-Iing était la capitale du KoUâng-Si scientifique;. Ou-tchéou; la Région.; Cpnif
lèr commercé y était prospère et les habi-' KouBng-T6ng).:Cè qui nous donne en pre-
merciale et Liou-tchéou, la Région Indus- mier lieu satisfaet-i'on, çëst que lés em-
tants nombreux. Depuis que: LourYong- trielle. C'est pourquoi.les industries se çon-
iing. a déplacé le- Gouvernement à: ;Nan-, ployés -dé toutes les organisations sont tous
: centrent'' plutôt à Libù-'chëôu ; lès plus, modestement habillésiet;travaillent active-
ning, la ville de Koei-Iing est. devenue, dé- connues sont : la Distillerie, l'Usiné des
serte, les affaires ne marchent pas, (a vie pièces mécaniques et la Cimenterie; La ment; en observant strictement les heures
est difficile, lés rués né sont'pas pavées et du service. Lès administrations sont tout à
Distillerie a; ;été.cféée, en 1928 sous; là cli- lait ouvertes au public;, et il n'y a aucun
le téléphone manque. Mais la ville, toute'
1
reçtion de -M. Tchang Tsi-hsi, ; diplômé., de
modeste, donne l'impression-de la: vie du; égoïsme au sujet dé l'engagement des per-
l'Ecole, de. Fermentation en. Allemagne.
Moyen-Age éf n'en offreipas. moins un; in- Dès'que là communication dès rôtîtes, de sonnes. Il y a bien des gens chantres pro-
térêt naturel. Il parait que dans toute la vinces qui sont fonctionnaires au Kouang-
la province du Kouang-Si a été établie, la Si.* Et. ce qui nous donne en, second lieu
ville de Koei-Iing, on ne trouve aucune consommation du pétrole est devenue très
maison de commerce qui ait 30.000$ de satisfaction, c'est que les civils et militaires
coûteuse tous les ans. Pour éviter des per- son bien d'accord et travaillent en coopé-
capital ; et par conséquent il n'y a point tes sur la dépense à ce sujet, les autorités
de luxe ni de gaspillage. ration. Une fois par semaine, les chefs des
L'instruction publique de Koei-Iing est ont compté fabriquer l'alcool pour rem- organisations s'entretiennent entre eux
placer le pétrole (2). Comme le Kouang- et chacun expose ses avis sur les affaires
bien organisée : il y a l'Ecole spéciale de Si produit des pommes de terre, du
Droit, l'École, de l'Enseignement Secon- à proposer. Ainsi non- seulement toute
maïs, du riz, de la canne à sucre, etc., il barrière entre civils et rai.litaires,a disparu,
daire Supérieur, des Ecoles de l'Enseigne- a là d'excellentes matières pour en extrai-
ment Secondaire dès Jeunes Filles et des mais aussi les malentendus entre organi-
Ecoles Primaires.- Il y a encore une as- re l'alcool. D'ailleurs avec lés substances sations sont tombés. Il'y a bien des choses
fer.mentées des produits précités, on peut importantes qui ont été résolues sur le
sez grande bibliothèque. encore élever quelques milliers de porcs. champ et comme en se jouant. G'est vrai-
Le niveau des écoliers est un peu infé-
: .
M. Tchang a projeté de produire 1.500
^

rieur à celui des autres villes, mais ils sont bouteilles'd'alcoorpar jour avec un capi- ment une bonne idée et une bonne mé-
modestes et peu aventuriers. Les étudiants thode!
tal de 200.000 dollars. L'usine de cons-
ont tous reçu une instruction militaire tructions mécaniques a pour but de fabri- ' Ce qui nous donne surtout une. impres-
assez sérieuse. Au nord de la ville Impé- quer des avions,, le capital a été fixé sion touchante au Kouang-Si c'est l'idée
riale se- trouve un jardin publie où l'on à 2.000.UUO de dollars. Actuellement' par de former les soldats populaires. Deôuis
peut faire des promenades. La Colline suite du manque de fonds, cette usine ne queLi-Tsong^jen et Pei-Tchong-hsi "ont
Tze-tsin-shan est située clans l'a région sep- fait que réparer dès armes: à feu et confec- diminué effectivement les troupes. le nom-
tentrionale du dit- jardin et a une hauteur tionner des pièces de.-rechange-. La cimen- bre de ces dernières, n'est, que de 30.000
de plusieurs dizaines de pieds. C'est un terie souffre, aussi de la question de; Ijar- seulement, et on a économisé les frais mi-
des paysages connus de Koei-Iing. gent et n'est pas encore mise en train. litaires, en même temps qu'on'à imposé le
La province du Kouang-Si a deux admi- Au Sud-Est de la ville dé Liou-tchéou il service obligatoire aux habitants du
nistrations: civile et militaire, qui sont tout Kouang-Si. Ceux qui ont plus de 20
à fait séparées. Jamais il n'arrive que le y a une entreprise d'agriculture sous la
direction de M. Yang Che-tsao, diplômé ans et moins de 40 ans doivent servir
Commandant en chef ou qu'un général de de Université de l'Agricultu e de Péping. pendant une certaine période. Chaque
division recommande des fonctionnaires
1

La superficie delà place de l'entreprise est période est de 6 mois ; et tous les six mois
civils ou qu'il intervienne dans les ad- de 4 000 meous, le terrain est vaste, les on fait manoeuvrer 200.000 hommes qui
ministrations civiles. Le chiffre de la.re- installations sont parfaites, il y a là une sont mis au service tour à tour. On a pro-
cette annuelle du Kouang-Si. est de bibliothèque, u'-rt laboratoire, des pièces jeté que dans 5 ans la province du Kouang-
$ 23.000.001) ;'dernièrement la décision a d'échantillon. On Fa pourvue de machines Si pourra produire; 2.00O 000 de braves
été prise, à la session du Gouvernement agricoles achetées à l'Amérique. Cette en- soldats du peuple (3).
provincial, que ces 23 millions soient dis- treprise compte faire de? travaux agrico- Les troupes actuelles du Kouang-Si sont
tribués moitié pour frais d'armée et moitié les, forestiers, jardiniers, et encore l'éleva- au public et non point privées. Les armes
pour frais d'administration (1). Dans le ge des animaux domestiques, de la méde- à feu ont été distribuées au peuple pour
chiffre, des frais administratifs, il y a
S 4.000.000 pour la Reconstruction et cine vétérinaire, etc. Avant la guerre civi- qu'il puisse se défendre contre les bandits.
le entre le Kouang-Tong et le Kouang-Si,. En. somme, les affaires administratives
% 3.000.000 pour l'Instruction. En. somme
l'Instruction Publique et la Reconstruc- ladite entreprise qui avait une Centaine ,
de la province du Kouang-Si sont traitées
d'employés, avait dès dépenses annuelles en vue .du public: les gens ont un esprit
tion ne sont pas dépourvus. Il paraît que deSU.OOU dollars et plus ; elle est mainte-
dans le Kouangtong dont la recette an- de concorde, les supérieurs.sont d'un bon
nuelle est triple de celle du Koung-Si, les nant presque revenue à son état primitif. exemple pour leurs subordonnés ; tout Je
Toutes les mesures énoncées ci-dessus: monde, a plutôt un caractère honnête et
frais de Reconstruction ne sont que de sont dues à M'. Wu Ting-yang alors qu'il
500.000 dollars et qu'encore on songe à y déteste les malhonnêtes gens. C'est vrai-
faire une réduction. Quelle différence ! était Directeur du Département de Recons- ment Une bonne qualité des Chinois!
D'ailleurs les autorités civiles et militaires truction. Ce dernier est diplômé dé l'Ecole
des officiers de Pao^-ting (Uo-pei) et était Traduit par la Politique de Pékin de là rovue
ont fait appel à la loyauté et imposent, dés auparavant général de :divisiôn. Il a re- ta Vie. de Chaiiff-Ha).
châtiments sévères, aux fonctionnaires vé- noncé ensuite à la carrière: militaire. La
naux. On dit qu'il y a 22 sous-préfets qui vivacité de ses pensées et l'activité' de ses
sont emprisonnés à Nanning sous inculpa- occupations sont l'objet des louanges du (3) N.D.L.R. — Il faut se rappeler que
tion d'avoir mis de l'argent clans leurs po- public. Dans une période de deux ans, il a l'auteur et le traducteur sont Chinois (nous
ches. Même l'ex-sous-préfet de Koei-Iing construit au Kouâng-Si des routes pour avons retouché quelques phrases) et que
est également en prison pour le même automobiles dont la longueur totale est de les Chinois comme les Annamites ayant
crime. mot 10.000 et un mot pour I00."000
5;000 lis (2.000 kilomètres) et plus. Main- un pour
(1) N.D.L.R. — Notez que la Chine est sont tout à fait déroutés par le fait qu'en
(2) N.D.L.R. — En quoi ce gouverne- Europe il n'y a pas de mot entre mille et
un pays antimilitariste, mais dans ce attri-
pays million et qu'ils prennent souvent notre
antimilitariste la moitié du budgetest ment provincial chinois se montre plus million pour la traduction de leur mot
buée aux dépenses militaires! et cela pa- éclairé que le Gouvernement général de
yait extrêmement peu. l'Indochine. wang (10.000).
L'EVEIL DE L'INDOCHINE 9

Orchestre javanais à Djokjakarta. Gamelan « Kodok Ngorek»: Croassement des grenouilles.


{Photo J. Kunsi)

L'Orchestre Javanais ou « gamelan »


Conférence faite à la Société de Géographie de Hanoï
par Mademoiselle Selleger
le 5 Décembre 1932
Mesdames, Messieurs,
Le chaleureux accueil que vous avez bien voulu accorder nature qui l'entoure et dont il est la créature. En effet, le
à ma conférence sur «t Le Symbolisme dans le Wayang java- Wayang, ce théâtre tout symbolique, dont l'origine remonte
nais » m'a encouragée à vous parler encore une fois de Java, à l'antiquité la plus reculée, ce vaste panthéon de divinités
et en particulier, des différentes expressions de sa civilisation et d'entités malfaisantes, qui se font la guerre selon le ry-
millénaire, de son art merveilleux. Cette fois encore le sort thme et la loi éternelle de la nature, ce wayang, qui peuple
m'a permis de vous parler des Javanais, de ce peuple remar- son imagination féconde, le Javanais l'aime avec la même
quable, qui par le langage de l'art a su s'exprimer avec un passion, qu'il aime sa terre natale et son existence simple et
sens de l'esthétique, qui fait preuve d'un goût raffiné et étran- heureuse. >.
gement séduisant. En effet, en fait an t connaissance plus inti- Mais cette fois ce n'est pas du Wayang que je vous parle-
mement avec ces différentes expressions d'art,et en particulier rai* C'est la musique, la douce musique de l'orchestre java-
la danse et la musique, on ce peut douter que chez les Java- nais, le Gamelan, que j'ai choisie comme sujet de ma confé-
nais cet art a été cultivé avec soin, comme on cultiverait une rence, et qui constitue pourtant avec le Wayang et avec la
rare fleur exotique ; raffiné comme une essence précieuse ; Danse une unité indissoluble-
gardé comme un don intime de l'âme, objet d'un véritable Tagore, dans son « Réalisation of Beauty » a dit que toute
culte, si bien qu'il atteint un tel degré de perfection qu'il sé- la création est imprégnée de musique. La musique est I ex-
duit non seulement le Javanais, qui s'en est pénétré depuis pression la plus pure de l'art, dont la manière de s'exprimer
son enfance, mais également est la plus unique et, en mê-
l'étranger de l'Occident, s'il est me temps, la plus simple. En
sensible aux belles choses de musique le coeur trouve un
ce monde. mode d'expression directe,
La première fois, c'est du sans aucun obstacle d ordre
Wayang que je vous ai parlé, matériel. Voilà pourquoi la
le théâtre du Javanais, em- musique est capable d'expri-
preint d'idées profondément mer la beauté dans ses moin-
philosophiques et de vérités dres nuances. Tandis que la
cachées sous des symboles, parole est souvent imparfaite
dont l'Occidental a de plus en pour exprimer tout ce qui se ;

plus tendance à s'éloigner, passe dans les profondeurs


tant la lutte avec les soucis de de notre être, la musique est
la vie matérielle devient poi- le miroir de l'âme et les sen-
gnante et risque de 1 envahir timents les plus profonds s'y
tout entier. Mais pour le Java<-
.
reflètent comme dans un pur
nais, moins occupé de soucis cristal;
matériels, plus insouciant et .loueurs de souling (flûte) et de rebab Aussi est-il essentiel, si l'on
plus fataliste, ces vérités sont (rebec indonésien à deux cordes) à Bali. désire faire une connaissance
encore aussi simples, que la (l'hoto J. Knnsi) plus intime avec la pensée
10 LiEVJifL ::l)K LWB9GH1NE

d'un peuple ou d'une nation, d'étudier l'expression de cette Tout à.coup se fit entendre, parmi tout ce brouhaha de
pensée dans sa musique nationale. conversations et de rires, une musique extrêmement douce,
Un Javanais de marque, R. M. Soumitro, a déclaré dans un qui, pour ne point incommoder, semblait-il, la conversation
article écrit de sa main, que nulle part chez aucun peuple générale, se parlait à elle-même son doux langage carillon-
asiatique, l'art de la musique n'a atteint un si haut degré de né.
perfection que chez le peuple javanais. Chaque peuple a sa Hélas 1 à part peut-être les Javanais, j'étais la seule dans
façon particulière de s'exprimer par la voix de l'art. Par toute cette société, à tomber sous le charme de Cet exquis
exemple la peinture est l'art essentiel des peuples de la Chine prélude javanais. Quoiqu'il en 4M, personne sue songeait à
et du Japon de sorte qu'on ne peut penser à ces deuxpays atténuer le bruit qui régnait, pour écouter cette veix, tou-
sans évoquer des visions de lignes harmonieuses, de lumières chante par sa modestie, cette voix de Java qui semblait sur-
exquises et de couleurs aux nuances limpides, que ces peu- gir des profondeursde son^âtie nostalgique.
ples d'artistes savent reproduire avec une adresse admirable Je choisis un moment propice pouf ni^échapper inaper-
sur leurs porcelaines, leurs étoffes et leurs tableaux . çue dans le jgrand jardin abandonné, Où dans l'ombre d un
Quand nous pensons à l'Inde, notre imagination évoqué l'ar- vaste banyah, je pus écouter dans le silence de la nuit ces
chitecture monumentale et grandiose des temples, recouverts notes limpides et cristallines, qui se succédaient comme les
de sculptures, véritables chroniques écrites sur de la pierre... Claires gouttes d'une cascade et dont lé cours n'était inter-
De même en pensant à Java on croit entendre au loin, les rompu de temps en temps que ;pâr la voix grave des gongs,
sons doux et cristallins du gamelan, qui semblent, par la profonde et mystérieuse comme les lames del<0céaU qui se
brisent sur une côte TOcheuse.

Depuis cette époque, cependant, les opinions ont


heureusement changé, et tout en abandonnant ce point
de vue mesquin qui dédaigne tout ce qui provient de
l'indigène, on a peu à peu reconnu la haute valeur
artistique du gamelan qu'il mérite pleinement ; loin
de le mépriser l'on s'y intéresse.
Ces dernières années surtout, des savants se sont
occupés de l'étude de la musique de l'Archipel Indoné-
sien, et en particulier du Gamelan de Java et de Bali.
Des études détaillées.récemmént parues dans des livres
et dès revues,ont jeté plus de lumière sur cette expres-
sion artistiqup, unique en son genre, et je vais me faire
l'interprète de ces intéressants travaux, auprès de vous
Orceshtre du second sultan (mangkou negaran)
de Solo. Différents types de SARONS.
(Photo J. Kutisl)
magie de leurs mélodies langoureuses, révéler à l'audi-
teur attentif, toute la poésie de l'âme javanaise.:
Je me rappellerai toujours la soirée, où la voix;mys-
tique du gamelan m'a parlé pour la première fois. C'était
par une de ces belles soirées, comme nous, habitants des
tropiques en connaissons souvent, mon père et moi
étions convoqués à une réception chez le Chefjavanais* ;

le « Régent », ;d'une" petite ville située à l'intérieur-du '


pays. Je venais de revenir à Java après une très longue
absence consacrée à mes études. Partie toute petite fille,
le souvenir de Java s'était complètement effacé de ma
mémoire.
Aussi le pays se révéhvt-il devant mes yeux comme
un pays de féerie, un.paradis sur terre. A cette âge l'âme Même orchestre. I-e.gambang kajou (gambang enbois)
est sensible aux belles choses, et je subissais tout le
charmev toute la poésie de l'Orient sans voir le revers de (PAûto J..kutiét)
la médaille, ce qui hélas arrive plus tard au contact des ru- qui êtes nos voisins très proches *et »qui vous:intéressez aux.
des réalités. belles choses, d'où qu'elles puissent vous parvenir.
Mais ce soir là j'étais jeune, ignorante et heureuse, prête à :
En particulier,:je;désirewus signaler l'oeuvre de Monsieur
tout aimer, tout admirer.... air était embaumé des parfums
1 et Madame Kunst, qui; dans deux pièces de leur maison par-
d'arbres aux grandes fleurs "blanches, qui, en cette saison ticulière à Batavia, ont rassemblé une collection des phas re-,
,
fleurissaient avec l'abondance caractéristique de cette nature marquables de presque tous les instruments de musique,<qui
tropicale et une lune éblouissante baignait d'une lumière ir- existent dans l'archipel dealndes Néerlandaises. La collection
réelle toute cette nature luxuriante. 9e compose actuellement de 950 instruments. C'est un vérita-
Dans la Rrande galerie ouverte, qui est la salle de récep- ble musée où l'on peut voir depuis des instruments rituels de
tion de tout Javanais de marque, le traditionnel a Pendoppo», cérémonies employés par les Mudras de Hali, jusqu'aux ina-
aux larges colonnes, le Chef recevait avec toute la pompe qui Iruments les plus primitifs, qui proviennent des .coins les
convenait à sonihaut rang.!La réception était très animée ; plus éloignés de l'Archipel. Cependant j'ai été étonnée d'en-
on parlait beaucoup et on buvait encore plus. C'était un ré- tendre sortir de quelques uns de ces instruments,Jdontlastroc*
gal, peur les yeux, de voir les fonctionnaires javanais, drapés ture et le matériel employé sont pourtant des plus simples,
de leurs magnifique* batiksiaux tons mineurs se mêler avec des sons raffinés extrêmement agréables à l'oreille. EéUeJa
leurs gestes rangés, lents et .graves, parmi les uniformes plus triple flûte de l'île de Florès, dont l'accord de trots noles; res-
brillants et plus gais des fonctionnaires civils et militaires semble étrnngement au jeu d'orgue.
héUAttàs>ts<et leurs épouses habillées à la «dernière mode A côté de la collection d'imtmmtttts, Monsieur!l^unat
dfctots. ' m'a aussi montré sa bibliothèque, très 4acuw«ntée ^où
.
L'EVEIL 1>E '-L'INDOCHINE n

Même orchestre. Instruments appelés « BQNANG ».


12- L'EVEIL DE L'IJYLKJCIIIIYL

l'histoire, les deux genres musicaux coexistaient déjà: le SLEN-


DRO pour l'usage du .WAYANG PURWA c'est-à-dire du théâtre
d'ombres lorsqu'il représentait des sujets empruntes à la my-
thologie de l'Inde ; le PELOG étroitement lié aux manifestations
de la civilisation typique indonésienne, etc.
Le gamelan est joué dans sa plus grande perfection dans
les Principautés de Djokja et de Solo, dans le centre de Java.
C'est là, je dirai: au coeur du pays, que cet art s'est concentré
et raffiné, et il faut croire que l'atmosphère silencieuse de ces
palais demi-obscurs, où tout respire la paix et le silence et
où les vieux murs sont imprégnés du
patfum d'encens et de fleurs, que tou-
te cette ambiance a été particulière-
ment propice à son développement.
Djokja et Solo, qui constituent le
berceau de la culture et de la pensée
javanaises en sont encore aujour-
d'hui les gardiens jaloux, où l'on es-
père, derrière les murs épais du Kra-
ton, protéger et préserver le précieux
trésor des ancêtres, de la banalité et
du nivellement qui résultent de la
tendance moderne à tout vouloir dé-
mocratiser.
C'est dans cette ambiance que le
gamelan a été étudié et perfectionné
par des maîtres-artistes et qu'il est
joué darjs sa plus grande perfection.
Aussi les Sultans possèdent-ils plusieurs orchestres très
anciens, qui portent des noms différents et qui sont vénérés
comme des objets sacrés auxquels on apporte aux jours et aux
heures indiquées des offrandes de fleurs et d'encens.
L'EVEIL DE L'INDOCHINE la

en bois de teck. Il est joué avec les deux pouces, tandis qu'en Comme quatrième instrument de percussionj il faut m en-
glissant les doigts aurdessous des cordes, le. son est étouffé à tionneple «saron». Ici les petites barres de métal,q,ui sont les
volonté.. touches^— six. dans la gamme pélog et sept dans le salendro,
Le jeu du Ijlempoung a beaucoup de charme. (Xa peut le — reposent sur des coussinets afin de ne point troubler les
comparer au babil continu d'une petite cascade fraîche et résonances. Dans un orchestre quelque, peu complet, onver-;
claire, d;nn ruisseau ou-d'une source qUj. franchit des: obsta- ra généralement plusieurs sarons de grandeurs; différentes.
cles sur son passage. Voici;donepour les principaux instruments de percussion,
Comme instrument à vent, il faut mentionner: le « soulingt»r il yen a e.nçore;d'autres,mais. qui. jouent un rôle moins im-
une petite: flûte eus bambous munie de.-4 ou, 6 trous. Le sou trèsr portantret dont, la description me porterait trop loin.
doux et clair rappelle le chant des oiseaux dans, la: forêt. Les; Cependant ce serait une grave omission de ne rien dire
Javanais de la partie occidentale de Java : les Soundanais, du «; Rendangfin », sorte, de; tambour de forme allongée
sont trèst amateurs de; squliogj qu'ilsi jouent souvent; en; soin dont les, deux, extrémités sont recouvertes d'une peau, de buf-
:

par: les belles nuits de clair de: lune pour faire des .sérénades? fles Long d'enyi.ron un demi mètre et, d'un diamètre d'ènvirson
sentimentales. Entendue; de loin cette, musique; a beaucoup 25 centimètres, il repose généralement sur les genoux de
de charme, mais les Soundanais en abusent souvent en; exa-s- l'artiste. Frappé des deux mains, il donne-suivant qu'onle
gérant l'accent mélancolique d'une façon: exaspérantepour- joue,des doigts ou de la paume de la main — quatre sons cJiif—
une oreille occidentale. : i férents, appelés «long», « pak », « doung» et a dengi.Son rôle
Ensuite il y a encore le=« selompret » dérivé du; mot tronflb est liés imporjantjCar c'est lekendangan qui dirige le rythme,
pette. On peut le comparer à un hobo, en bois, généralement: les accélérations et les ralentis, tandis qu'il accompagne
en bois de teck, se terminant en forme: die. coupe à là hase., également tous les gestes elles mouvements des danseurs ou
Cependant sa présence est plutôt rare dans, l'orchestre de ga-. des,acteurs de wàyàrg. Le a bèdoug* est un tambour beau-
melan. Personnellement ie ne l'ai jamais vu ui: entendujouer. coup plus grànd,!émpioyé également dans les mosquées pour
Après la description des instruments,, à: cordes et à veut*; indiquer les heures de prière, et dont la voix est beaucoup
c'est le tour des instruments de percussion, qui, eorUme je; plus gravé tandis que le « kétipoung » est un kendangah de
l'ai déjà dit, jouent un rôle très important dans:l'orchestre format beaucoup plus petit, au son beaucoup plus élevé.
de gamelan. Enfin.je dirai encore quelques mots sur les «gongs», dont
En premier lieu je parlerai des « Bojtangs». Ce sont des: la tâche est de terminer chaque phrasé musicale.
espèces de gongs en cuivre, rehaussés, ouverts paï la basé et Généralement il y à plusieurs gongs de grandeurs différen-
disposés en deux rangées sur un cadre en bois. Ce dernier est tes, accrochés au moyen de cordés à une espèce de tréteau
le plus souvent, richement décoré. Sur le haut ces gongs mon- appelé « gsjor »,.qui, également offre une occasion aux artis-
trent chacun une protubérance, une bosse, que l'on frappe tes javanais, de déployer tout leur talent et leur goût en fait
avec des petits maillets recouverts d'étoffe.pour atténuer et: d'ornementation. Le grand gong a parfois en diamètre de un
adoucir le son, qui a un accent riche et sonore. La musique mètre. II a une voix très grave et des modulations lentes qui
des bonangs, n'est jamais étouffée, ce qui contribue beaucoup se perdent peu à peu dans l'atmosphère. Il est très important
à la richesse du son. On a des grands et des petits bonangs, que le coup de gong arrive juste au bon moment, car le Java-
comme on distingue également des bonangs mâles:.et des nais musicien, avec un sens du rythme très net, s'apercevra
bonangs femelles. tout, de suite,.soit d'une omission, soit d'un coup de gong
Encore un instrument de première importance : le ma! place.
% gambang», dont on. distingue deux espèces, à savoir le En somme le rôle du joueur de gong est un rôle ingrat. Si
«gambang Gangsa » et le « gambang KBJOU ». Lési toucbes, tout va bien personne ne lui en fera 1 éloge, mais gare si le
,
1

au nombre de 15 pour le gambang gangsa sont en métal. Le coup de gong est frappé à un moment inopportun, les regards
gambang ksjou, qui constitue un des instruments de percusr lourds de reproches ne lui seront pas épargnés.Il arrive aussi
sion, le plus ancien que l'on connaisse, a 16, 18, ou: 20 tou- quelquefois, que celui à qui cette tâche délicate est confiée.
ches, en bois dur, comme le mot kajou, qui signifie bois, bercé par la douce fluidité de la musique, s'endort pendant
l'indique. Ces touches reposent directement sur un clavier. lés longs intervalles où il n'a rien à faire, ce qui est assez
Les maillets sont tenus très légèrement entre le pouce et compréhensible, puisque les représentations durent quelque-
l'index. L'orchestre cambodgien connaî; un instrument:pres- fois toute là nnit ou même plusieurs nuits. Cependant le ré-
que, pareil. sultat est toujours une catastrophe que l'on né manquera pas
Ensuite il y aie «ge/idèr», dont les louches en cuivre,générar: de faire sentir au malheureux coupable.
lement au nombre de 14, se trouvent les unes à côté des autres Actuellement les beaux grands gongs se font de plus en
suspendues sur des cordes au-dessus de petites colonnes de plus rares; parle fait que lés forgerons qui connaissent le se-
bambou creux, qui forment des chambres de résonnance. En cret dé leur fabrication tendent à disparaître et que le talent
apparence ces colonnettes sont toutes delà même longueur, et lé flair dé leurs successeurs sont inférieurs à ceux dès an-
mais en réalité ce n'est pas le cas, car le son haut ou bas dé- ciens fabricants. Autrefois la fabrication degongsàSamarang
pend de la longueur des cloisons vides, qui séparent L'ouver- était célèbre, les forgerons employaient le cuivre et l'étain
ture en haut, du roeud qui la bouche en bas. Plus le tuyau dans la proportion de 10 pour 3. Le mélange, fondu dans
sera long, pins le ton sera gra\e, aussi dans le gendèr^ les un creuset est versé dans un moulé de terre glaise, en se
bambous sont disposés d'après la hauteur des noeuds, de fa- refroidissant le métal prend la forme d'une galette, dont un
çon à ce que les notes se succèdent, en montant, de gauche à côté est convexe. Après l'avoir bien chauffé sur une enclume
droite. Pour ie gendèr les ti&es des maillets sont beaucoup en pierre, il est forgé, l'abord au moyen de marteaux eh fer
plus courtes afin de faciliter l'amortissementdu son au moyen qui plus tard seront remplacés par des maillets en bois. En
des poignets, qui se trouvent constamment au-dessus des tou- moins d'une minute le métal se sera trop refroidi et nécessi-
ches. Il va sans dire que pour pouvoir jouer de cet instrument, tera un nouveau chauffage, une manoeuvre qu'il faudra répé-
il faut avoir des poitnets extrêmement souples. Le Rendèr est ter plusieurs fois. Ainsi un gong pesant environ six kilos est
un instrument de paraphrase, dont le son est très doux et retrempé jusqu'à 150 fois dans lé feu. Pour l'accorder, on le
mélodieux. Généralement il est joué quand il s'agit d'accom- tapé, quand le métal s'est refroidi, à l'extérieur et à l'inté-
pagner doucement un dialogue dans une scène de wayang, rieur. C'est encore le travail le plus délicat, cette opération
pendant que le dalai g explique de sa voix monotone et chan- déterminera également le nombre des modulations qu'il
tante. Chez Monsieur Kunst, j'ai eu l'occasion d'entendre un émettra. Il existe des gongs, célèbres auxquels on a donné
gendèr, dont le son était ravissant comme clarté et l'on au- dés noms poétiques, qui suggèrent le mouvement et les
rait dit que les touches, au lieu d'être en métal, étaient en ondes de l'Océan.
cristal tellement les sons étaient clairs et limpides. Le « kémpoul » est un gong beaucoup plus petit, dont le
14 L.KVKIL DP: .L'INDOCHINE

ton.par conséquent, est beaucoup plus haut. : en scène d'un= certain-héros du wayang etc.- èé serait trop
Le « kènong » a la mênïs formé que lé gong du bonang, long d'en faire l'énuméralion, il suffit de vous faire compren-
mais il repose tout seul dans une cuve. La gamelan salendro dre que là encore la sensibilité extrême du Javanais est ma-
comote trois, le pélog quatre kèiongs. Qaand l'instrument nifestée quant à l'harmonie d'une certaine musique avec une
en
est frappé par de rapides petits coups successifs, l'effet est certaine ambiance, une certaine atmosphère, jun certain
d'exciter les combattants dans une scè as de lutte de wàyacig* « climat » comme
l'exprimerait votre écrivain Maurois.
-Le i kêtôiik » est un gong mâle du bonang, plus petit en- En outre ces mélodies sont encore divisées en trois catë-'
core que lé kéaoug. Daux ;coùps secs suivis d'un coup plûs: gories, qui correspondent à des périodes bien définies du jour
long, et ceci répété à plusieurs reprisés exprime' l'enthousias- et de la nuit, pendant lesquelles elles sont jouées. Ces pério-
me dans un combat.
des s'appellent « taras » ; ainsi le « laras ném » se joue de 19
Les « rodjèh *\ « kéljër », et « tjëlouring B sont dès instru- heures à minuit, les « laras songo » et tt linia » dé minuit à
ments dans le genre du hochet qui simplèmêit ématteht des trois heures du matin et .dé midi à 10 hëures, et enfin lé« laras
rehausser Cèrtaius effets au coiifj'd Un morceau de ttienjoura et « laras barang de trois heures du matin à midi.
sons pour ' » »
L'article dé l'Encyclopédie né cionne- pas d'éiplication
:''
musique."
.-..
:" : Y.. --,-:. -.:
-
. -
* ': -.- Y'. ;.. V .-:.'; Y
-

gamelan,
à ce sujet mais personnellement je suis convaincue qu'il faut
chercherlê rapport dans; les traditions que l'on retrouvé éga-
Après vous avoir parlé dé là valeur artistique du
idée de la richesse lement dans le Wayang Koulit. Là les heures spéciales de la
où j s mè suis efforcée de vous donner une nuit Sont indiquées parla position du (la
dé la haute valeur musicale de d'orchestre aprëi. «gounoungan. mon-
et ce genre ;
tagne sacrée onl'arbrêgénéalogique)>Commè j'ai déjà ôàl'oe-
vous avoir décrit le rôle de chaque instrument, dans l'en-
l'apparence casion de vous le dire dans ma conférence précédente : dans
semble, je vous dirai encore quelques mots sur l'an.tiquilé: ces enfants de la nature qui étaient plus sensibles
de ces instrumeats, qui sont aussi beaux à voir que leur mu- moindres palpitations moindres vibrations indi-
séduisante. ET effit, généralement l''prnem3.atati.oà' aux et aux
sique est quant les changements dans révolution de la journée, sen-
est très riche en ciselures, couleurs et dorures, lai encore la
trouvé occasion de taient le besoin dé changer de rythme en hàrmîaieaved le
riche imagination du Javanaisî a une se ma-
rythme de la L^^-
nifester. Très souvent des animaux mythologiques empruntés nature.
l'époque le leurs for- Nous retrouverons ce même trait caractéristique dans lès
à classique, naga et le garouda, prêtent l'Inde.
c'est- mélodies appelées Raghnis de
mes aux dessins d'ornementation. Ainsi le « grobogan »
«r » : L

touches des instru- Dans un livre sur la musique de l'Inde par Sha Hinda; je
à-dire le cadre en bois où reposent lés
percussion exécuté forme de lion me rappelle avoir lu que tous les Raghs, Raghnis, Poutras et
ments de est souvent en ou Bharjas
couché, portant plutôt dans dos, les la- et autres mélodies, se jouent seulement à certaines
de tigre sur, ou sou saisons et à certaines heures du jlur et de la nuit. Les musi-
meiles sonores, tandis que le motif des queues entortillées
s'emploie la supérieure du gajor ciens attachent une très grande importance à ce principe. On
des nagas pour traverse ou serait tenté dé croire c'est
peut-être que purement une ques-
tréteau du gong. Ensuite les ailés deployeesdugarouda.se tion d'imagination ou une tradition millénaire dont l'origine
prêtent merveilleusement à l'ornementation des côtés.
Bâlinais qui aiment à leurs ins- s'est perdue dans la nuit des temps. En effet le Javanais ac-
Ce sont surtout les orner secrète
profusion tuel ignore la loi qui gouverne cette tradition; pour le
truments de gamelan, et c'est une richesse et une Javanais moderne c'est
de. dessins et de couleurs à éblouir les yeux. Moins raffinés une tradition des ancêtres, une tradi-
Javanais, ils plus exubérants, plus tion mystérieuse et voilà tout. Mais les anciens; arbitres des
dans leur art que les sont lois de la nature, avaient acquis une connaissance profonde
ivres de couleurs et plus avides d'effets grandioses, plus osés
d'ornementation caractère le retrouvera éga- du rapport intime qui existe entré 'la vibration de la nature
en fait et ce on celle du
et son. Au cours de longues méditations dans la forêt
lement en leur musique. où ils se retiraient dans une profonde solitude et où ils prati-
' *.....''+*. *
Au sujet du jeu, il faut encore observer que les instru-
quaient une abstinence rigoureuse, ce que le Javanais appelle
le* tapa », ils écoulaient delà nature sa voix et son rythme,
ments ne jouent pas tous à la fois, que lorsque l'orchestre pour ensuite établir entr'elle et la musique, une harmonie
joue doucement ; si l'on désire jouer avec plus de verve, les parfaite, pour que la musique ne soit pas simplement un di-
instruments plus fins, comme le rébab, le gambang kajou, vertissement mais que son rôle soit pour ainsi dire celui d'un
le tjélempoung et le souling se tairont, puisque leurs voix se- agent qui permettrait d'entrer en communion plus f iciie et
raient dominées par les instruments aux sons plus vigoureux. plus intime avec la voix divine qui est celle de la nature. Dans
Tous les Javanais n'ont pas l'oreille fine, mais ceux qui ce but, la journée de 24 heures était partagée en huit parties
l'ont, savent apprécier un gamelanjustement accordé ; la diffé- égales, car ils avaient constaté qu'un changement de vi-
rence de caste ne conduit pas forcément à une différence d'ap- bration, de rythme, avait lieu environ toutes les trois heures.
préciation. Même si l'homme cultivé peut mieux comprendre Quelle différence avec notre façon débraillée de faire de
les détails d'une oeuvre musicale, l'homme inculte possédera la musique mécanique à toutes les heures possibles du jour
cependant la même attraction pour la beauté qui en est l'ex- et de là nuit, et souvent, hélas, de quelle qualité ! Il n'est
pression ; et la mélodie qui caressera l'oreille du Régent, em- pas
étonnant que beaucoup de gens sensibles, même saris avoir
portera également le coeur du simple laboureur des champs. la sensibilité extrême des anciens Hindous, souffrent pé-
Un mot encore sur les mélodies ou géndings : en
niblement.
Il y a des mélodies de gamelan spécialement composées .
Pour en revenir à notre gamelan de Java, il est impossible
pour le salendro et d'autres pour le pélog. Mais celte distinc- même approximativement, d'an évaluer l'âge. Une légende ja-
tion n'est pas capitale. La plupart de ces mélodies visent à un vanaise prétend que le premier gamelan fut construit par
but spécial, c'est-à-dire d'exprimer, par la musique, un cer- « Batara Gourou » et ce fat « Prabo Kano », Roi de l'empire
tain événement, une cérémonie. Ainsi il y a des géndings qui de Pourwotcharita, qui fut le premier être humain à recevoir
accompagnent l'accueil ou le départ des convives de marque, le don d'une série d'instruments. L'ensemble le plus ancien,
l'apparition sur la scène des danseuses, des danseurs ou encore existant, date de quatre siècles au moins. La simpli-
des acteurs, et, la danse ou la scène terminée, accompagnent cité presque rustique de sa composition, démontre que l'or-
leur sortie. D'autres mélodies encore accompagnent les évo- chestre javanais a parcouru une évolution, dont l'origine
lutions des célèbres danseuses, les Bedayas et les Sarim- se
résume peut-être à un simple instrument de percussion.
pis, ou enfin les scènes du jeu d'ombres : le « Wayang », par Encore aujourd'hui, le gamelan fait partie de là vie java-
des accents pres'qu'aussi expressifs que les paroles mêmes du naise et ne sera jamais absent d'aucun événement d'une cer-
Dalang, ou Raconteur. taine importance. Le gamelan'et sa beauté d'expression est
Certains géndings encore se jouent pour annoncer l'entréa la propriété de tous, des princes et du simple roturier. Au
L'EVEIL DE L'INDOCHINE 15

lieu de murs, qui réservent jalousement les belles choses à plan, je ne vous ai encore rien dit de la belle danse choré-
une élite qui peut se permettre le luxe de payer une entrée, graphique, que le gamelan accompagne si harmonieusement,
comme c'est le cas dans nos théâtres d'Occident, les c pen- au point de former avec elle une unité exquise du geste et du
doppos » des Régents sont largement ouverts, au lieu de son, un accord parfait entre les organes de l'ouïe et de
murs, d'élégantes colonnes permettant au plus misérable !a vue.
mendiant de jouir de sa musique, héritage béni des ancêtres. De la Trinité qui constitue une unité inséparable, c'est-à-
Aux premières notes claires et perlées, voilà que l'on accourt dire le Wayang, la Musique et la Danse je ne vous ai parlé
de près et de loin, attiré par la mélodie magique, l'appel que des deux premiers facteurs: le Wayang et la Musique.
irrésistible. Et voilà qu'accroupis sur l'es marchés de la gran- Mais sur la Danse, Monsieur Th. van Leîyveldt a consacré
de galerie accueillante du Régent, on oublie pendant quelques un livre de tout premier ordre, dont l'année dernière a paru
instants, l'estomac vide et les soucis de l'existence, et l'on une édition en français. Mieux que je ne pourrais jamais le
écoule béatement en se laissant bercer sur le rythme familier, faire dans Une conférence, ce bel ouvrage constitue pour ceux
lesyeux perdus dans le néant, les sons qu'on connaî et qu'on qui désirent approfondir davantage ce sujet, une véritable
aime depuis que l'on respire. mine de détails intéressants, écrits dans un beau style musi-
Et voici, que le coup de gong devrait également mettre fin cal et poétique qui en fait, non seulement un ouvrage d'une
à ma causerie musicale, mais je crois que le responsable s'est grande valeur scientifique mais en même temps une oeuvre
encore endormi car il m'a laissé causer pendant beaucoup littéraire de grand mérite.
trop longtemps déjà. En vous quittant ce soir, Mesdames et Messieurs, je vou-
Cependant, tout ce que j'ai dit n'est qu'une étude 1res su- drais quand-même que ce fut la voix de Java et non la mien-
perficielle, au cours de laquelle je n'ai fait qu'effleurer un ne qui dise son dernier mot, et, en vous laissant son dernier
sujet dont il resté encore tant à dire. En vérité, je n'ai fait écho, j'espère avoir réussi à vous mettre un peu plus en
que juste toucher une corde, dans l'espoir de réveiller un contact avec une belle chose de Java, l'île voisine et amie de
écho, rien de plus. Je ne vous ai encore rien dit des chanteurs l'Indochine.
et des chanteuses, qui très souvent font partie du gamelan, L. SELLEGER
assis impassiblement derrière les instruments du premier

VARIÉTÉS
Gamelan
et j'entends Allez, allez, petits sons, Tape plus fort ;
Le Gamelan ! Alignez-vous L'autre plus faible
Doux grincement de notes lointainep, En rangs géométriques Tape à peine.
Incompréhensibles, pour l'oreille aryen- Interminables ! Et tout à coup,. .
[ne. Ils se renversent.
Prolongement du son à l'infini Jouissez de votre vie A nouveau . .

Doux et monotone, Toute nouvelle ! Dans la boite mélodieuse


Comme le vert éternel du riz, Sûrs de vous mêmes, petits sons, Dans la boite à jeux
Qui nous entoure ! Trottez, grimpez là haut De l'éternel enfant humain
Plainte craintive A l'échelle musicale
D'un être à venir, De l'Archange tout blanc, Les petits clous dorés,
Qui, pensif, vous regarde Se renversent
Avec un devenir incertain ! Dans sa tour toute bleue. Avec un léger soupir
Lointain passé De délassement
Dans les couches interminables
De l'atmosphère
Un jour imprudent.
Il a laissé tomber ... Et on les ramasse
Laborieusement,
Jadis si légère, De sa harpe parfaite Nonchalamment,
Aujourd'hui si dense ! Quelques clous dorés. Paresseusement —
Grelottement délicat de notes Les enfants prodigues . . . Ou très activement :
Sans aucune tonalité Ne les lui ont pas rendus Cela dépend de l'heure
Et avec tant d'expression Mais ils se sont mis
Marquée, naïve, A taper dessus Dans l'espace infini !
Presque enfantine ! Avec des petits marteaux Encore un son
En bambou Long, monotone,
Grel, grel, grel, Et Gamelan
Les petits sons se suivent Bam, bam, bam, . . .
Est fini.
Apparaissent, disparaissent, Bou, bou, bou ! . ..
Pour aujourd'hui.
Comme l'écume des vagues Sautillent, grincent
De l'océan infini. S'enfoncent dans le temps, On le recommencera
Joyeusement cliquetissent, Les petits clous dorés, Demain
Mélancoliquement,jaillissent Parsemés quelquepart . .
Ou dans . un siècle
De l'atmosphère légère, N'importe:
Vespérale,
Presque sans aucune densité.
Dans l'espace.
Un plus fort, ... Le jeu se répète
A l'infini !

ALLA BAUD
L'EVEIL DE L'INDOCHINE
1(5

GHEZ NOS CONFRÈRES


Paroles réconfortantes «M. Pasquier signale qu'il a toujours « Tant la chose en preuves abonde » .!

Un article de notre confrère R.E.Michel,


agi avec (intention très nette de rendre « M. Pasquier désire la liberté de la pres-
dans I'AMI DU PEUPLE INDOCHINOIS, intitu- la vie moins dure au menu peuple». se, de toute ta presse, qu'elle soit en lan-
lé.: UNE BONNE NOUVELLE, a répandu sur Et ces gredins de « L'INTERA'.MICAL » qui gue française ou en langue indigène»
tout Je pays une vive allégresse. Nous som- l'accusent de faire des économies d'abord
-

mes heureux d'en citer les principaux pas- lan- Seulement voilà, il y a ce maudit dé-
sages, en italiques, avec quelques réflexions
sur le dos des petits et ces mauvaises cret Varenne et notre' bon Robespierre
qui, nous l'espérons, .ne troubleront pas gues qui s'en vont dire qu'il a recom- n'est arrêté que par ce décret. Un décret
mandé, aux grands chefs de diminuer Ja cest facile, à faire, mais le défaire c'est
l'alleluia général. solde de leurs domestiques indigènes ! terriblement, difficile.
«J ai vu jeudi M. le Gouverneur Général Ces gens- sont capables d'aller dire, que
l'enfer est pavé de bonnes intentions! • Quoi qu'il en soit, M. Pasquier se mon-
Pasquier.' Ce n'est pas une habitude, car
c'est exactement ma troisième entrevue Pasquier tre très libéral, et si mes confrères veu-
« Le désintéressement de M.
seul à seul avec lui ». ton sait, lent bien faire campagne avec moi ^con-
est d'ailleurs reconnu, et par tre le décret scélérat, M. le Gouverneur
Mais mon cher confrère, personne ne exemple, qu'un seul fonctionnaire a été
général ne demandera qu'à soutenir une
vous en fait un reproche. Il serait à sou- diminué en Indochine, par rapport aux
haiter que les directeurs de journaux eus- c'est le Gouverneur réclamation qui''.....» '
soldesror de 1914.
sent beaucoup plus souvent des entrevues général ». Mais voyons, voyons cher confrère ! est-
avec les.chefs.du pays. ce vous maintenant qui auriez perdu la foi
« // est cependant bien agréable de con-
Ah ! ici personnene contredira. Un mau- du charbonnier ?
vais plaisant est bien allé découvrir dans le
verser avec le Chef de la Colonie, dont budget de 1932 que le jour où M le Gou- Mais nous nous en garderons bien,
l'amabilité est extrême, et la parole char- de faire campagne avec vous! Une campa-
verneur Général a réduit, en Octobre gne, et pourquoi '? N'avons-nous pas la
meuse ». 1981, quelques-uns des avantages des fonc- certitude M. Pasquier est un acharné
C'est de notoriété publique. On est sous que
tionnaires, il venait de l'aire passer sa partisan de la liberté de la Presse, de toute
le charme, on sort ravi, puis au bas de propre solde de 20.000 à 25.000 piastres. Ja Presse, qu'elle soit en langue française
l'escalier on se dit « Oh ! imbécile que Ce mauvais plaisant s'était laissé -influen- langue indigène? Mais n'est-ce
ou en une
.
je suis! je me suis laissé rouler »! cer par l'esprit cafard de la démocratie et pas une vérité révélée, et par votre propre
Pasquier se s'aventure pas. Quand
M. personne., ne l'a cru, car le désintéresse- intermédiaire? Pierre est Pierre et Maho-
« ment de M. Pasquier est, fait
un reconnu. Si michél est son prophète.
il affirme, il a ses raisons pour affirmer. dans la chapelle du Palais Puginier, le
Il n'avance rien qui ne doive se réaliser. veau d'or d'or noir) est toujours debout, Nous avons la foi, la certitude Alors!
Ceci dit pour annoncer la bonne nou- M. Pasquier; n'y pénètre pas: il y invite pourquoi faire campagne ? Et ne savons-
velle. M. le Gouverneur in a déclaré que peut-être ses amis, d'anciens collègues ou nous pas qu'au-dessus du Fils, Pierre, il
de vieux copains, mais lui n'y met pas les y a le Père, Albert, et que le divin Albert
des signes avant-coureurs de la fin de pieds, l'odeur de l'opium (qu'en raison des est, lui aussi, un partisan acharné de la li-
la crise avaient été décelés avec certitude. droits de douane on brûle ici au lieu d'en- berté de la Presse ?
M. Pasquier n'avançant rien sans preu- cens) lui répugne. Nous attendons donc , pleins de con-
fiance, en cette double divinité. Mais
ves, je crois pouvoir lui faire confiance « Que deviendra la piastre, M. le Gou- c'est vous, Michel, qui nous inquiétez.
sur ce point comme sur les autres ». verneur ? — M, Pasquier n'hésite pas un Comment? vous auriez donc si peu -pon-
Alors, pour une bonne nouvelle, ça instant. La piastre est liée au franc ; il Jiance, que vous voudriez faire campagne?
c'est une bonne nouvelle. Jouez haui- est impossible maintenant de l'en sépa- Le doute serait donc entré dans votre
bois, résonnez musettes ! Seulement voyez- coeur ?
vous, cher confrère, vous avez eu tort d'ê-
rer ».
Encore une bien bonne nouvelle ! Tou- Michel, mon ami, vous sentez le fagot.
tre si timide. Un bon reporteur n'a pas à
faire une confiance telle qu'il n'ose de- tefois, cher confrère, si vous n'aviez pas
mander des preuves. M. Pasquier sachant été totalement sous le charme, médusé, La discussion scandaleuse
que ce n'était pas pour vous que vous les comme un petit oiseau jaune que fixe un La Chambre a voté l'autre jour le budget
demandiez mais pour Je public, vous les au- cobra, vous auriez^pu demander à M. le des colonies. Voté, non pas discuté. Les
rait données, et cela vous aurait permis Gouverneur Général ce qu'il pensait de journaux signalent le scandale de cette
de faire un article plus intéressant encore, deux gestes de M. le Ministre : nomina- caricature de délibération au cours de la-
et qui aurait pu convaincre quelques mé- tion d'une commission pour étudier la quelle le ministre n'a même pas trouvé le
créants qui n'ont pas encore celte belle question de la piastre, et mutisme à la temps de répondre aux orateurs qui s'é-
foi. Et M. le Gouverneur Général, dont Chambre après le plaidoyer de M. Ou- taient succédés à Ja tribune. M. Ernest Ou-
vous auriez ainsi encore mieux servi la trey pour la déstabilisation. Vous auriez trey a donné sur la situation de l'Indochi-
cause, se serait fait un plaisir de vous dire: même pu demander ce que signifie cette ne et les résultats de la réforme monétai-
« Mais mon cher Michel, ma certitude de
précaution de prévoir dans les contrats re des informations qui eussent mérité
« la lin de Ja crise, et, en tout cas, d'un
de prêt à long terme le remboursement quelques commentaires. Ils étaient d'au-
« très prochain afflux de piastres dans les
dans une monnaie autre que la piastre. tant plus indispensables que M. Ernest
« caisses publiques, est telle que pas On peut, sans mettre en doute la parole Outrey a accepté, en ce qui concerne le
« plus tard qu'hier j'ai repris mes muni- d'un homme qui inspire une absolue con- problème monétaire, un mandat impératif.
« licences envers l'Art et Jes Artistes. fiance, solliciter tout de même quelques Le raisonnement qu'a tenu M. Outrey
« Faut-il qu'un pays soit tombé bas pour éclaircissements. est simple : s'appuyant sur l'avis de MM.
« cesser d'encourager les Arts, et quelle «M. Pasquier, autant que moi, se mon- Germain Martin, Patenôtre et Archim-
« honte pour lui si Jes artistes manquent baud, il déclare que la stabilisation a été
« du superflu ! C'est pourquoi je viens de tre acharné partisan de la liberté de la
« faire l'acquisition pour Ja bagatelle de Presse ». une faute et que, pour la réparer, il faut
5.000$, d'un superbe tableau, et pour revenir au système ancien.
« Nous n'en doutons pas, confrère, nous Le ministre n'a pas répondu.
« 2.500$ d'une collection de vases de toute n'en doutons pas, et nous sommes persua-
« beauté. dé que les directeurs de la « VOLONTÉ 1N- Le Courrier de Haïphong
« Finie la mouise, Michel, finie la moui- DOCHINOISE » viendront apporter eux aussi N.D.L.R.— « Qui ne dit mol consent »,
« se! leur témoignage : dit le proverbe Est-ce que M. Sarraut con-
L'EVEIL DE L'INDOCHINE '17

FUMEZ LE " GLOBE"


sent à la déstabilisation, puisqu'il ne répond Il en réclame .une autre. Et à défaut des serventen réalité à combler des trous que
même pas au député de Cochinchine, au- traitements classiques proposés, mais ja- des imprudences générales, mais peu ex-
quel ses électeurs ont intimé l'ordre de ré- mais appliqués, il se tourne naturellement cusables de la part de financiers, ont creu-
clamer la déstabilisation ? vers les sorciers du type Labasthe, Il ne se sés dans les comptes de certains établis-
Or M. Sarraut a d'autre part accepté trouve pas mieux de la sauce verte de ces sements dont la tête est métropolitaine.
de remettre en question la question de la marchands d'illusions, mais il est au moins Quant aux riziculteurs ils verront les
piastre, puisqu'il a nommé une commis- excusable de s'être tourné vers eux; fonds passer sous leurs yeux»., sous leur
pour cela. UN COLON nom, sous leur nez sans même en perce-
Nous n'avons donc plus aucune garan- L'Opinion voir la couleur.
tie et tous ceux qui ont mis leurs écono- Quant aux nhaqués et aux entrepre-
mies eh piastres en vue de les transférer Joseph Prud'homme, neurs les fonds des travaux neufs se sont
plus tard en francs, n'ont qu'à prendre le l'Oncle Sam, évanouis, il leur restera pour se pendre
plus tôt possible; leurs précautions les poutrelles et les câbles du téléphérique
Quant, aux personnes fixées en Indochi- John Bull et autres construit par une maison allemande:
ne, qui ne pensent pas rentrer en France Notre excellent confrère Neuman, di- Ô'RELLY
avant longtemps, et qui continuent à tra- France Indochine
vailler, elles ne souffriront finalement que recteur de la PRESSE INDOCHINOISË se dé-
très peu de la déstabilisation. clare vexé de ce qu'à propos de l'affaire
Elles n'y gagneront rien non plus, et la Chauvin nous l'avons comparé à Joseph A propos du tronçon de chemin
crise continuera comme avant, si l'on ne Prud'homme, personnage ridicule, dit-il. de fer îMottgkolborêy-Poïpet...-
veut pas envisager les remèdes qu'indique Mais non, mais non, confrère! Joseph .

le bon sens. Prud'homme, même avec son sabre, dont A ja suite de l'article que nous avons
il se sert pour défendre nos institutions et publié sur cette question nous avons reçu
Les surchettys jaunes. au besoin pouf les démolir, n'est nullement une lettre d'un abonné nous demandant
ridicule, pas plus qu'aux Etats-Unis l'On- l'attitude de la CHAMBRE MIXTE sur la ques-
cle Sam et en Angleterre John Bull. C'est tion. Nous avons déjà indiqué que la Cham-
Notre confrère le Courrier de Saigon
dédie à M dt Fegssal la note suivante : une assez bonne personnification du Fran- bre, SAISIE DE LA QUESTION PAR SON rrtÉsi-
çais moyen et une évocation assez juste DENT M. MARINETTI, avait émis un avis net-
L'enquête faite par M. de Feyssal lui a d'un travers bien français. Et ne voyons- tement favorable.
révélé ce fait, connu de tous ceux qui nous pas en ce moment Joseph Prud'hom- Bulletin de la CHAMBRE du 23 Novem-
vivent au contact des Annamites^ à savoir me, côlon, demander que l'on réduise les bre 1^32 N° 333 page'250.
que ces derniers pratiquent entre eux impôts et que l'on augmente les prêts et
une usure formidable, très supérieure à subventions, c'est-à-dire un petit brin « Considérant que la jonction par voie
celle des Chinois ou des Chettys. Nous d'inconséquence dans des revendications ferrée du Cambodge avec les ports de Sai-
lui livrons les résultats du calcul suivant: .exposées de très bonne foi ? gon, deCholon, et avec le transindochinois
Au marché, les petites 'marchandes ar- C'est par ce travers, dont les Français ne saurait être envisagée avant de longues
rivent le plus souvent démunies du pre- les plus intelligents ont peine à se défaire années y>.
mier cent Nécessaire à l'achat des den- que nous rendons parfois difficile la tâche « Que le tronçon actuellement construit
rées qu'elles revendront. Elles emprun- de nos gouvernants. Et néanmoins nous sur une longueur de 860 km. est trèsdifficU
tent, mettons 5 $> et, à l'issue du mar- aimons notre Joseph Prud'homme com- lement exploitable d'une manière normale
ché, vers midi, rendent 6$, soit 20% me les Angjais aiment leur gros ventru de à cause de son isolement; »
en plus, soit 0$ 20 pour une piastre, mais John Bull.
« Que le développement économique du
par jour. Voilà donc dans quel esprit nous avons Protectorat du Cambodge est intimement
A ce taux, 1. piastre rapporte, par an comparé à Joseph Prud'homme l'ami Neu- lié à l'augmentation des échanges avec les
et à intérêts simples, 73$, ce qui fait mann, qui pourfend M. Pasquier pour Etats étrangers voisins ».
du 7.300 pour 100 : comme taux, ce n'est avoir été finalement dur avec le pauvre
Chauvin, avec le même sabre dont, avec « Qu'aucune règle administrative où fi-
pas mal. Mais à intérêts composés, et rien nancière ne s'oppose à la réalisation des
ne s'oppose à ce qu'il en soit ainsi, puisque nous, il le pourfendait pour avoir aban- travaux demandés ; »
les intérêts sont payés jour par jour et donné les intérêts de la douane aux fantai-
peuvent être prêtés à leur tour, cela donne sies dudit Chauvin. Evidemment il aurait Emet le voeu. — « Que la jonction du
un résultat intéressant. mieux valu arrêter ces fantaisies dès le réseau du chemin de fer cambodgien
Une simple piastre? prêtée à ce taux de début. avec le réseau siamois soit mise au pro-
20 % par jour, à intérêts composés, don- gramme des grands travaux des chemins
ne en fin d année, une somme en piastres Les mannequins hauts parleurs de fer à exécuter sur les fonds d'emprunt
qui nécessite, pour être écrite, VINGT-HUIT et l'Indochine autorisé par la loi du 22 Février 1931' ».
CHIFFRES, en négligeant les décimales bien
entendu ; cela avoisinè Jes OCTILLIONS ! ! De En ce qui nous concerne, nous, les co-
quoi équilibrer le budget de l'Indochine loniaux, si nous examinons les faits nous Ce voeu présenté et défendu au Grand
pendant un nombre illimité d'années. sommes amenés à conclure que les pom-
.
Conseil des Intérêts économiques de l'In-
peux discours sur le grand intérêt des Co- dochine ne souleva aucune objection.
La vache à lait à la diète lonies pour la Métropole et l'attachement On nous assure que ce fut l'opposition de
de celle-ci pour celles-là ont abouti à de M. Gassier qui l'empêcha d'abcutir.On ne
Depuis trois ans, des ministres, des singuliers résultats. sut, on ne saura jamais les raison QUI ONT
parlementaires, des banquiers, d'autres Il y a pour l'Indochine un emprunt POUSSÉ L'INSPECTEUR GÉNÉRAL DES T. P. À
compétences aussi, se penchent sur la prévu en faveur du relèvement de la S'OPPOSER À CETTE JONCTION.
rizière et le riziculteur malade. rizière co&hinchinoise à 7,75 ou ...7,80 °/0 ha Presse Indochinoise
Ils ont établi des.projets de sauvetage. d'intérêts - je ne me rappelle plus le chif-
Le gouvernement général a examiné ces fre exact.
projets. Il les a trouvés^ remarquables. Il Pendant ce temps le Gouvernement
en a même adopté quelques uns et créé français fait appel à J'épargne publique au
des services pour les réaliser Mais là s'est taux de 41/2 <»/0 mais dans le même temps
arrêté son zèle. il consent au GOUVERNEMENT DE M. HIT-
L'heure des réalisations n'a pas encore, LER une prolongation de crédit de pas mal
paraît-il, sonné. de centaines de millions au tarif de 4%,
Le gouvernement général professe qu'il employé naturellement à l'achat de maté-
faut d'abord soumettre le pays à une cure riel de guerre et de bottes destinés au
de déflation. « Nach Paris ».
Depuis deux ans, recettes, dépenses, Comparez les chiffres. Ils sont déjà co-
tout est justiciable de la déllation : la ri- casses.
chesse privée comme la fortune publique. Ajoutez à cela que les emprunts colo-
Le riziculteur trouve que cette méthode, niaux, destinés en principe à remettre
qui l'affaiblit de plus en plus,ne vaut rien. tians le pays les pécunes qui lui manquent,
18 L'EVEIL DE L'INDOCHINE

INFORMATIONS DIVERSES
Les Chambres de Commerce unanimes rieur, après avis des commissions spécia- qui, ayant accueilli tous les dieux dés
contre la Poste. — Nous avons été heu- les, selon le roulement ci-après : peuples voisins, avaient, nous dit Saiiit
année général à Hanoï Paul, fini par ériger un temple Au Dieu
reux de voir les diverses Chambres de « l>;e : concours ; «
domaines Inconnu ». Seuls les catholiques (environ
commerce se préoccuper enfin de la ques- « 2e année : visite de tous les
tion des taxes téléphoniques. Toutes sont d'élevage du Tonkin ; un douzième de la population annamite)
unanimes à faire remarquer que ces taxes « 3e année : concours-foires régionaux auraient, selon le
conférencier, réellement
étant déjà très élevées pour le public In- à Moncay, Langson, Cao- la foi.
dochinois, leur relèvement amènera de bang, Hagiang, Backan,
nombreux désabonnements, une restric-
tion des communications téléphoniques et,
1 a où Paveugie directeur des Postes; es-
Sonia et Laichâu ;
« 4e année : visite, de tous.les domaines
d'élevage du Tonkin. »
"
lies avocats saîgcnnais poursuivis pour
crime de lèse-majésté. — Quatre avo-
cats, MM. Vabois, Lalung-Bonnaire, Cou-
compté un accroissement, une réduction Non seulement les concours sont rares : gel et Lefèvre vont paraître devant le Con-
de recette. -;-,:
Mais les Chambres de commerce feront
tous les quatre ans, mais ils sont faible- seil de l'ordre dés avocats, pour avoir ex-
pédié des télégrammes outrageant pour le
ment dotés.
bien de revenir fréquemment et énergi- Oh leur reproche généralement que les Gouverneur Général.
quenient Sur ce sujet. Surtout elles de- éleveurs annamites n'étant pas de taille à Cette affaire fait grand bruit au Palais,
vraient demander au Gouvernement d'im- lutter à égalité avec' les meilleurs éleveurs car lés dits télégrammes seraient privés
poser à la Poste de publier mensuellement français, la plus grande partie des primes et, dans ces conditions, personne n'a le
dans le Journal Officiel ses recettes à diffé- va en général à ceux-ci. droit d'en connaître Jà teneur.
rents titres, comparées à celles de la pério- Ne pôurrait-on donc pas établir une ca- l'Opinion
de correspondante de l'année précédente. tégorie spéciale pour les éleveurs indigè- N.D.L.R.. —- Notre confrère est bien
* - nes pour qu'ils ne soient pas découragés ? honnête ! s'il s'imagine qu'au Tonkin, par
Eh Annam. * +
Des ministres jeunes pour un Enfin nous avons toujours critiqué, à exemple, la direction des Postes s'arrête à
un roi jeune: —: M. le Gouverneur Gé- L'EVEIL-ce fait que l'importance des primes de tels scrupules ! Il s'agit d'ailleurs d'a-
néral ayant convoqué les journalistes pour soit proportionnée à la taille des animaux vocats, qui ont le toupet de prendre la
et en proportion inverse de leur utilité. eu
leur commenter ce que l'on appelle déjà : le défense du Bouc émissaire : le Chetty, et
coup d'Etat du 2 Mai, après leur avoir Par ordre d'utilité les animaux devraient qui auraient, dans ces télégrammes, pré-
expliqué que ce coup d'Etat était le fait du venir dans l'ordre suivant : poulet, cochon, tendu que le culte de Pallas n'est né-
buffle, boeuf, vache à lait, cheval, mouton. cessairement le culte delà Vérité. pas
roi, agissant de sa propre initiative et que
les vieux ministres s'étaient inclinés devant Par conséquent un beau coq devrait être Nous sommes très curieux de savoir ce
la force... du, raisonnement, leur vanta primé plus qu'un étalon ; un beau verrat que décidera ie Conseil de l'ordre.
l'heureuse idée de S. M. de s'entourer plus qu'un taureau.,,. En tout cas il pourrait demander à son
d'hommes jeunes, c'est-à-dire ,de moins D'autre part il devrait y avoir, au moins tour pourquoi, expulsant les banquiers
en
tous les deux ans, une visite par la com- indiens coupables d'avoir demandé l'exé-
de cinquante ans : Leurs Excellences Thai-
van-ïoan, 4S ans ; Bui bang Doan, 47 ans, mission des cultures maraîchères et des cution de jugements définitifs, l'on n'a
Pham-Quynh 40 ans ; llo-dac Khai, 39 ans primes importantes devraient être attri- pas'expulséen même temps les avocats qui
et Ngô-dinb Dièm 38 ans. buées aux meilleures cultures de légumes. ont demandé, les juges qui ont rendu, les
Au-dessus de 50 ans, pour M. le Gou- Enfin puisque l'Administration se propo- greffiers qui ont écrit, et les huissiers qui
verneur Général, c'est de la gérontocratie ;
.
se de s'intéresser à Ja pisciculture; il sem-
il n'en faut plus. M Pasquier a bien, lui, blé que des primes d'encouragement de-
56 ans, mais comme il est du bois dont on vraient être accordées pour les meilleurs
fait les centenaires, il fait exception à la élevages d'alevins. .;
règle. Loin d'être un Géronte c'est un Lé-
andre.
Quant à M. Douguet, 53 ans, Géronte !
Scandaleuse vente *aux:
*
''''.
+ .',t
enchères à Hanoï.
'

On parle beaucoup dans les milieux



Et M. Thibàudeau, 5<i ans le 19 Septem- indigènes, d'une rizerie,toufe neuve ayant
bre prochain, ce sera alors lui aussi, un coûté 30,000.$ et qui sèmerait vendue l'au-
Géronte. Ghimène qui l'eût cru. !... tre jour, aux.enchères 450.*-; Il' y avait, pa-
Et M'.' Krauthéimer, 59an$, Mathusalem ! raît-il ; vieux personnes présentes aux en- :
Et cet excellent M. Bride ? chères. Dès que le bruit s'en répandit'en
Hum ! M; Pasquier est-il bien sûr que ville, le même jour, l'heureux acheteur au-
ce soit la date de naissance qui détermine rai reçu des offres et en aurait refusé une
l'âge? qu'il n'y pas de jeunes de 60 ans et de'4.000$. .-.._
•'.,''
de vieux de 30 ? Si les faits sont exacts ' nous espérons
Toutefois dans l'ensemble il a raison. que la Justice, aura, à.,coeur d'intervenir
L'équipe de Louis XIV avait en moyenne pour en éviter le retour.
30 ans, quand d'un pays ruiné et déséqui- Il est inadmissible qu'un matériel acheté
libré par des années de révolutions elle fît ily a quelques mois 30.000 & et pour lequel
la Grande France de 1660. il y aurait certainementeu, avec une publi-
i
Quoiqu'il en soit le coup d'Etat semble cité bien faite, des amateurs à au moins
avoir une bonne presse. Même M. Ng.- 6 000 S se soit vendu aux enchëresà.450 $.
van-Vinh en est devenu royaliste. et Il semble qu'une vente aussi désastreuse
. .
même plus royaliste que le roi. Y. ne de- devrait pouvoir être annulée. Car de telles
mande-t-il pas que les Français puissent ventes aboutissent à une spoliation .com-
être nommés mandarins ? ..-,.;, plète du débiteur et de ses créanciers et a
Ce serait dommage que le jeune.,,roi, qui un véritable « enrichissement sans cause »
a si bien commencé vit compromettre sa d'un tiers favorisé par la chance, ce qui
popularité en permettant que son nom fût est absolument démoralisant.
mêlé à ces affaires d'opium que crée l'ima-
gination des., certaines gens et pour un peu
d'argent risquât sa gloire dans le sens que Société de Géographie. — Le mercredi 9
lé XVIIe siècle attachait au 'mot gloire. Mai,.à la Société de Géographie M.
Ileureusement nous savons par Ja parole NGUYÈN VAN.VINII a donné devant une
d'iionheur des gràhds chefs de l'Adminis- nombreuse assistance une conférence très
tration que ces histoires ne sont que des intéressante sur « LES CULTES PUBLICS ET
bobard. SEMI-PUBLICS DANS LE VILLAGE ANNAMITE »,
"j
.,
* '
...'

' qu'il publie in-extenso dans son. excellent
journal « L'ANNAM NOUVEAU ».
I es primes * *
d'encouragement à Tagricul-
.
Il nous a- fait entrevoir chez l'Annamite
*•* ture^au Tonkin. —'Lés primes à l'éle- une mentalité religieuse d'un éclectisme
vage *sont attribuées par le Résident Supé- inquiet semblable à celui des anciens Grecs
L'EVEIL DE LMJNDOCHÏINË 19

ont signifié;/et les commissaires priseurs lue cette terre est chinoise. Nous crài- l'on ne souffre pas en France, j'entends
qui ont exécuté ces jugements... jnons bien que, lisant l'information de no- matériellement. Mais ce sont les volontés
tre confrère, le Gouvernement de Canton qui sont malades. Et cela tient à ce que sur
I in. Dragon d'Annam bien mérité. — On au celui de Haïnan, ou celui de Loyang un même sujet, quel qu'il soit, il y a trop
*-* sait que l'initiative de Hardouîn au de Nankin, ou celui de Mandchourie, d'opinions diverses,toutes soutenues,si l'on
sur M.
Delâforge, son directeur, le journal fran- ne revendique cet îlot et les rochers et s'en lient à la seule forme, avec autant de
çais de Huê, FRANCE-ANNAM, a ouvert une écueils environnants, et qu'il ne faille talent.
.

souscription publique qui a produit une joindre cette affairé à celle des Paracels, Le bon sens ne trouve plus son chemin
de 28.000 $ profit des sinistrés soumise, si nous en croyons la déclaration au milieu du réseau Chatoyant qui le
somme au de M. le Gouverneur Général, à l'arbitra- retient prisonnier et le paralyse. Le nom-
des typhons qui ont à trois reprises diffé- Cour Internationale de La Haye. bre, l'éclat et la brillante confusion des
rentes ravagé l'Annam l'an dernier. ge de la
Il
Pour témoigner au directeur de FRANCE- de phosphates n'y a pas dans certains de ces gisements idées créent dans toutes les formes de l'ac-
ANNAM Ja reconnaissance du gouverne- aSsez riches pour tenter la tivité une incapacité de décision, ou ce
annamite Sa Majesté vient de lui dé- convoitise dès Chinois dé Hongkong et qui est peut-être, pire, une véritable apti.
ment pour les inciter à intriguer pour obtenir tude aux décisions contradictoires, qui
cerner la décoration de Chevalier du Dra-
d'Annam. '-.!.-.. que les Français et sujets indoehinois en consternent lorsque l'on est appelé à en
gon
NoS félicitations au gouvernement an- soient écartés. ' mesurer l'étendue et les effets. Pour les
namite pour s'être montré reconnaissant. D'ailleurs l'îlot Spratly n'est pas à 200, spectateurs de ce chaos, qui ressemble
mais à 342 milles dé Saigon, soit 300 mil- à l'agitation moléculaire, tout se passe
les du Cap Saint Jacques, beaucoup plus comme s'il y avait dans l'humanité trop
FUI onoprapnies des provinces du Tonkin. loin que les îles PaTacels ne le sont de la de gens intelligents. Et il semble bien
ITi
— [jne commission se réunira à la côte du Quang-Ngaï (135 milles). Son rôle qu'en définitive il en soit réellement ainsi.
Résidence supérieure à Hanoi, à l'effet tant au point de vue naétéorologique que Imaginez la situation d'une ruche, dans la-
d'apprécier la Valeur des monographies des de la navigation, est beaucoup moins im- quelle une erreur d'élevage aurait été com-
provinces et territoires du Tonkin, éta- portant. mise et qui serait encombrée d'innombra-
blies par les Résidents, Commandants et bles reines. N'est-ce pas un peu ce que
Mandarins, conformément aux instruc- nous avons fait ? : l'humanité a voulu don-
tions de la circulaire du 25 Sept. 1932. Le chemin de fer du Cambodge dépasse ner indistinctement de la pâtée royale à
Les deux: meilleures monographies re- Mongkol-Borey — Voici une bonne tous ses enfants. En d'autres termes, si vous
tenues par Ja commission recevront cha- nouvelle pour tous ceux qui demandent la le préférez, je ne crois pas que nous nous
cune une prime de cent piastres. jonction du chemin de fer cambodgien préparions à sortir de cette crise par des
Communiqué avec le chemin de fer siamois, le plus tôt créations sociales comme l'Ecole unique,
N.D.L.R. — Très bonne idée qu'a eu là possible. dans notre pays, ou en instituant une Fa-
M. le Résident Supérieur, mais il est dom-
Contrairement à ce que nous avions pen- culté de droit à Hanoï».
sé, la ligne qui vient d'être achevée, et «Peut-être est-il encore temps en Indo-
mage que la situation budgétaire ne per- qui, dans quelquesjours, sera ouverte de chine d'enrayer la marche des institutions
mette pas d'accorder des primes un peu bout bout à l'exploitation, ne s'arrête qui ont toujours conduit à l?anarchie et de
plus alléchantes. Aussi nous nous permet- en
pas à la gare de Mongkol-Borey, maisplus revenir, plus vite qu'en France, à la rec-
tons de suggérer à la Société de Géogra- loin, à 1.200 mètres au-delà de la traver- titude de conception d'idée,
phie d'étudier à son tour les monographies sée de,la Rivière de Mongkol-Borey, dont et qui conduit
primées et d'en choisir une à laquelle elle le pont est maintenant bien près d'être à la décision et à l'autorité. Quelle belle
accordera une surprime et eh assurera en achevé.. La oeuvre il y a à accomplir en Asie pour de
pose de la voie atteint déjà vrais publicistes comme vous, si l'on vou-
outre publication,
Ja la halte terminus, qui n'est plus qu'à lait leur en fournir les moyens »!
4 km. de la rivière de Sisophon. C'est
* * *
L'Indochine s'agrandit. — PRISE DE POS- dire combien il serait ridicule de ne pas
pousser tout de suite la construction jus- Comment préparer le riz de table pour son
SESSION DE PLUSIEURS ÎLES. qu'à cette rivière et même jusqu'à la envoi en Franc — (Nous extrayons
« Une mission maritime partie au début de Sisophon, de l'autre côté de la le suivant .
d'une lettre adressée
d'avril de Saigon et comprenant deux ville rivière
passage
M. Emile Baillaud, Secrétaire général
avisos de la marine de l'Etat et le « de par
Que les habitants d'un centre si impor- de l'Institut Colonial de Marseille, à M. le
Lânessan » de -Institut Océanographi-
1
obligés Président de la Chambre d'Agriculture de
tant soient de faire quatre kilomè-
que, vient de prendre officiellement pos- tres pour aller prendre le train c'est véri- Tananarive, le 3 Février dernier) :
session d'un groupe d'îlots dans la ré- tablement absurde. Une batellerie
gion des îles Pratly, possessions théori- dessert les nombreux intense « Sur les inconvénients que présente le
delà France, mais délaissées jusqu'à centres qui se suc- « glaçage du riz dans les régions tropicales
ques cèdent le long de la rivière de Sisophon « le Syndicat du Commerce des Riz et dé-
ce jour.
Ces îlots situés à 200 milles à l'Est de et relie Sisophon au Grand Lac et à ses « rivés de Marseille donne à nouveau son
Saigon ne sont guère fréquentés que par pêcheries. Cette seule raison devrait suf- « avis de la manière suivante :
des pêcheurs chinois ou philippins, mais fire à faire prendre sur les fonds d'emprunt « Les riz de table sont généralement
leur hydrographie offre un intérêt incon- les quelques 250.000 piastres qu'il fau- « consommés en France à l'état «glacé».
testable pour là navigation internationale drait pour pousser de suite la ligne au « Le riz « naturel » est très peu demandé.
Extrême-Orient. moins jusqu'à la gare de Sisophon. « En demandant du riz glacé, le con-
en
Il paraissait opportun que nous renou- « sommateur n'obéit pas seulement à une
velions notre présence dans ces îles qui « question de goût, mais bien aussi à celle
pourraient être i objet de différends ana- Impressions d'un Indochinois sur l'état « de la conservation du produit.
logues à ceux survenus à propos des îles d'esprit actuel.des ^
Français.
Paracels, ne serait-ce d'ailleurs que dans nos lecteurs, depuis un an réinstallé en « le riz naturel
Un de « On sait, en effet, par expérience, que
est susceptible de se ver-
l'intérêt de la navigation ». France nous écrit : « miner rapidement, surtout à la saison
« Je voudrais pouvoir- vous adresser de « chaude; il est aussi sujet à se charan-
Le Courrier de Saigon. la Métropole quelques paroles optimistes « çonner. Le glaçage est un obstacle à la
N.D L. R. — C'est, croyons-nous, au pour un avenir prochain. Mais la vie à « contamination des insectes.
moins la deuxième fois depuis trois ans Paris, la fréquentation des milieux cultivés « Dans ces conditions, les expériences
que l'Indochine prend officiellement pos- ou des milieux populaires, même d'un « ayant trouvé que le glaçage ne peut pas
session de l'îlot, qui s'appelle non pas monde très spécialisé et très calme com- « être Jàit à la Colonie, pas plus en Indo-
« PRATLY » mais « SPRATLY », dont la su- me celui de l'Université, ne m'y incitent « chine qu'à Madagascar, il convient donc,
perficie atteint presque un demi kilomètre pas. « dans un intérêt commun d'expédier sur
carré et dont l'altitude moyenne est de Bien que notre pays soit calme il y rè- « la Métropole les riz destinés à la table,
deux mètres. On y pèche la tortue et nous gne, dans toutes les castes sociales, un «c non pas entièrement blanchis, car c'est
nous étonnons que cette pèche, exercée sentiment d'inquiétude, qui parfois monte « dans cet état que l'on obtient les meil-
de temps immémorial par des Chinois, jusqu'à l'angoisse. Gela est sans cause pré- « leurs résultats.
n'ait pas encore été invoquée par la Chine cise, ou du moins sans cause facile à ana- « En effet, si le riz est complètement
comme argument suffisant à démontrer lyser, car il faut se hâter d'ajouter que « blanchi à l'origine, son passage sur les
20 L'EVEIL DE L'INDOCHINE

« machines à blanchir dans les usines de (sans les ac-


M. Carlotti, dont la solde
« la Métropole, occasionne un déchetinu- cessoires) est de 192.494 frs, est assez
« tile en brisures et farines, tandis que magnanime pour se réduire lui-même de
«
s'il n'est qu'aux TROIS QUARTS BLANCHI, la 3<V«.
.
«
matière grasse qui enveloppe le grain Son chancelier (81.790 frs) sera réduit
«
le PRÉSERVE contre un DESSÈCHEMENT de '15 »/o et les autres de 20 %, 22 «/<,, 32 "/„,
«;
PRÉMATURÉ, et le rendement est alors 43 »/o et 45 %, en proportion inverse des
«.meilleur à tous les points de vue. soldes, les plus petits souffrant de. la plus
« C'est après avoir étudié attentivement forte réduction.
a cette question qu'on est arrivé, sur no- M. Carlotti est un charmant homme. Il
« tre place, à la formule qui est
bonne.
«11 serait évidemment intéressant de est vrai que nous ayons vu pire en Indo-
seulement à l'état décor- chine de la part d'.ùh,grand chef, à qui ce-
« recevoir le riz la n'a d'ailleurs pas porté bonheur.
« tiqué, et contenant encore tout son pé- Nous remarquons dans ce- modeste bud-
« ricarpe
(membrane) de l'albumen. Mais
« alors, il y a DANGER D'ÉCHAUKFEMENT en
get de .7.782.600 frs que les transports de
de route, tandis que, trois quarts fonctionnaires figurent pour 410.000 1rs./
* cours
blanchi, il est à l'abri de cette éventua- C'est comme si, au budget général de l'In-
« dochine, ces transports, figuraient pour
« lité:.
«Il nous parait donc, que |a pratique 4.M0.O0O piastres ! .

« que nous
préconisons SAUVEGARDE LES
« INTÉRÊTS DES RizieuLTEURS de l;origine,.
« car le riz ÉTANT PRÉSENTÉ À LA .ctiiENTÈLE BEN S El GN ÈM Ë'NTS TÔ ÙK.I STIQ U ES
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mais ,a lieu;
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