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l'Indochine : bulletin
hebdomadaire / directeur : H.
Cucherousset, rédacteur en
chef
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Lorsqu'en octobre 18931a France se années, en même temps que s'organisait Devant l'impossibilité de monter les.
fut assuré la possession des pays.de la l'administration du pays, de trouver un rapides de Khône une voie ferrée de
rive gauche du Mékong et des districts moyen pratique de le débloquer. transbordement fut construite à travers
delà rive droite faisant partie des royau- Naturellement c'est par le fleuve qu'on l'île de Khône avec équipement spécial
mes de Louang-Prabang et de Bassac, fit les premières tentatives. L'explora- pour le transbordement des chaloupes,
dés projets ne tardèrent pas à voir le tion de Doudart de Lagrée en 1867 n'a- et. le 31 Octobre 1893 les deux canon-
jour pour la mise en valeur de ces régions. vait pas eu d'autre but que chercher par nières Massie et Hamluoïig flottaient en.
Gïâce aux voyages d'exploration et cette voie fluviale un exuloire pour le, amont des chutes. Le Massie réussit à la
d'études de Mouhot et plus tard des Yunnan et le Sétchouen ; mais on s'était saison des hautes eaux 1894 à franchir,
missions Doudart de Lagrée (1868) et vite aperça qu'il fallait abandonner cet les rapides de Kemmarat et parvenait à
Pàviè (1887-95), dont les résultats avaient espoir et la conclusion de Francis Gar- Vienliane.
été publiés pn de magnifiques ouvrages, nier à la suite de la mission Doudart de L'année suivante le lieutenant Simon
.
les pays laotiens placés sous notre pro- Lagrée fut qu'il était préférable de cher- atteignait avec le Lagrandière Luang-
tectorat étaient assez connus. cher à débloquer le Yunnan par le Fleu- Prabang le 1er Sept. 1895 et, le 25 Oc- .
-
' On les savait assez
peu peuplés ; les ve Rouge. C'est, ce que réalisa le com- tobre, Tang Ho à 2.500 km. de la mer
Laotiens occupent surtout les vallées et merçant français Jean Dupuis, dont les et 400 m. d'altitude.
des tribus les unes d'origine thaï comme démêlés avec les autorités annamites fu- L'impossibilité d'aller plus loin avec
les Laotiens, les autres d'origine chinoi- rent une des causes de notre interven- les chaloupes fut reconnue.
se, occupent les montagnes du Nord tion au Tonkin. La voie ferrée par la Le résultat de la mission de M. le
tandis que des peuplades plus ou moins vallée du Fleuve Rouge et de son af- lieutenant S.mou fut la création par la
sauvages d'origine malaise occupaient fluent le Nam-Ti devait d'ailleurs quel- Cie des Messageries fluviales d'un ser-
les vastes plateaux que se partagent au ques années plus tard, 1906 (Laokay) vice régulier utilisant, suivant la na-
Sud le Laos, l'Annam et le Cambodge. et 1910 (Yunnanfou), remplacer avan- vigabilité du fleuve et les saisons, tan-
On savait'les Laotiens doux et indo- tageusement la voie fluviale. tôt les chaloupes et tantôt les pirogues.
lents mais que cependant le pays n'é- Dès 1885 le Capitaine de vaisseau Ce service fonctionne depuis 1895 avec
tait pas sans ressources ; qu'il possédait Réveillère était parvenu à franchir sur les chaloupes Gdrcerie,Trentinian et Go-
des vallées et quelques plaines fertiles, un torpilleur les rapides de Préapa- lombert.
de belles forêts et des richesses miniè- tang ; en Septembre 1889 le Capitaine Mais ces voyages étaient alors de .vé-
res intéressantes, de vaisseau Heurtel amenait le, vapeur ritables tours de force. On commença
[ Mais le Laos isolé entreles immenses des Messageries fluviales.: le Cantonnais, donc aussitôt à effectuer les balisages et
plaines du Laos siamois à l'Ouest, la de 40 m. de long et 1.90 de tirant d'ea u dérociièments nécessaires pour rendre
Chaîne Annamitique quasi infranchissa- au pied des chutes de Khône ; l'année la navigation moins aléatoire. Le plus
ble à l'Est et la série des rapides et des suivante cette Compagnie poussait jus^ gros effort est dû au Résident Supérieur
cataractes du Mékong au Sud, ne pouvait que là sa ligne régulière de navigation. Mahé de 1903 à 1906. Depuis le chenal
ui sortir ses produits ni recevoir sans Le a Bassac », qui fait encore ce servi- a été aussi amélioré qu'il puisse l'être et
d'énorme frais les marchandises d'échan- ce, fut construit dans ce but, en 1891... des dépenses considérables ont été faites
ge. On se préoccupa dès les premières (33 ans). principalement aux abords de l'île de
a. L'EVEIL KGOiNOMlUUft
Khône sans toutefois permettre mieux (Quand-Tri, et le poste de Lao Baô, au trateur de la province de Tranninh, au
qu'une navigation difficile, compliquée, delàd du Col d'Ailâo. Laos.
coûteuse et de faible rendement. Premières études de chemins Sur l'ordre de M. P. Beau, le .lieu-
Cependant les travaux entrepris tout de fer tenant Barthélémy fit de 1904 à 1907
récemment et dont on escompte l'a- l'étude d'une voie ferrée reliant le grand
chèvement pour 1928 augmenteront Sur la carte provisoire d'Indochine bief navigable du moyen Mékong' au
considérablement la durée de la na- publiée j en 1900 on voit déjà Un projet bief inférieur. La ligne partait dé Kom-
vigation de bout en bout, actuellement de c chemin de fer de Dôngha,future gare pong-Ghâm, au sud des premiers ra-
limitée à trois mois, pour les grosses du c chemin de fer de la Côte d'Annam, à pides du Mékong et à un point aborda-
chaloupes entre Kratié et les chutes Savannakhet.
5 C'est que de bonne heure ble en toute saison aux grandes chalou-
de Khône II suffirait alors d'améliorer on c s'était rendu compte de l'obstacle pes du fleuve inférieur, remontait la fi"
les moyens de transbordement dans l'île qu'opposait
c à une navigation régulière ve droite par Melouprey, traversait
de Khône, tant en remettant en état la le 1 cours torrentueux du Mékong entre la Se Moun à Oubone et rejoignait le
route de 25 km. de Voeun îvh.am à Houei Savannakhet
! et Kratié. Cette ligne de Mékong à Heuên^Min, point où com-
Kinak, qui contourne les chutes par la chemin de fer avait été classée parmi mence, au nord des rapides de Kem-
<
rive gauche, et en rendant carrossable les ] projets de troisième urgence lors de marat, le bief navigable du moyen Mé-
la route qui, dans l'île, relie Khône à la 1 établissement du programme de 1899, kong, le Stanley Pool iudochinois, se-
1
baie Marguerite, qu'en retirant à la en même temps qurune ligne, que l'on lon l'excellente comparaison du lieute-
i
Compagnie des Fluviales la jouissance, voit aussi sur les vieilles cartes, de Binh- nant Barthélémy.
qu elle interprète comme exclusive, du Dinh à Attopeu. On évitait ainsi la rive gauche avec
chemin de fer de Khône. Ce dernier projet était pour le moins ses rivières considérables et ses régions
Ce sera alors le débloquement assu- prématuré, traversant des régions très montagneuses' et l'on desservait une ré-
ré pour la province de Bassac. Cette accidentées habitées par des tribus plus gion très riche où nos arrangements
province, très fertile et assez bien culti- ou moins sauvages et la plupart insou- d'alors avec le Siam nous permettaient
vée,est susceptible d'exporter des quan- mises. Ce n'est que depuis quelques' an- de construire un chemin de fer.
tités intéressantes de riz Elle est tra- nées que notre action civilisatrice a La province d'isan, dont Oubone est
versée, de l'embouchure de la Se Moun commencé à s'étendre sur ces régions le chef-lieu et que dessert deux rivières
à l'île de Khône, par un bief en tout actuellement desservies par un réseau navigables aux hautes eaux.la Se Moun
temps navigable du Mékong. d'assez bonnes routes ; devant les dif- et le Nam-Si, compte en effet plus de
Mais au delà de ce bief, la longue sé- ficultés qu oppose à la construction 700.000 habitants tandis qu'il y en a
rie des rapides d e Kemmarat interdit d'une voie ferrée la côte d'Annam en- près de 500.000 dans la province d'Ou-
tout espoir d'une navigation à rende- tre Binh-Dinh et Nhatrang on a de nou- don.comprise dans la boucle formée par
ment commercial. veau songé à en détourner le tracé par le bief navigable du Mékong. Ce projet
A partir dé Heuên H'in, au delà dès le Kontoum et le versant occidental des faisait donc rentrer dans le domaine du
Kemmarat un bief de près de 600 km. plateaux du Langbiang et dû Darlac ; port de Saigon non seulement le Laos
s'étend jusqu'en amont de Vientiane, mais il semble bien qu'on y ait finalement français mais une partie beaucoup plus
maintenant entièrement navigable en renoncé.D'àilleurs cette ligne aurait peu fertile et plus peuplée du Laos siamois
toute saison grâce aux travaux dé déro- d'intérêt en ce qui concerne le déblo- jusqu'à Korat,près du point terminus de
chemènt et balisage aux rapides de Ké- quement du Laos. la navigation à vapeur aux hautes eaux
bao et de Bansot, mais en amont de M. le Gouverneur Général Beau, sur la Se Moun.
Vientiane nous en sommes encore à la moins partisan que son prédécesseur,M. Vers la même époque (1904) le Capi-
navigation, très difficile et de faible Doumer, de relier le Tonkin à la Chine taine Billiès fut chargé de chercher un
rendement, par pirogue à la montée et par des voies ferrées.préféra tourner ses tracé de voie ferrée, du Mékong à la
radeaux à la descente. Un service inter- efforts vers le Sud et se préoccupa vive- Côte d'Annam, autre que celui de Dôngr
médiaire par chaloupes sur les 200 km. ment dïi débloquement du Laos. De là ha à Savannakhet, car la nature du sol,
de Paklay avait pendant quelque temps diverses missions pour étudier des che- au Col d'Aïlao, offrait de grandes diffi-
activé cette navigation ; il a été aban- mins de fer et améliorer le Mékong. cultés, ainsi que la région accidentée
donné^ de même qu'un service à vapeur L'un des projets les plus intéres- entre ce col et Tchépone.
éphémère entre Luang Prabang et Ban sants est dû à M. le lieutenant Raymond Le capitaine Billiès, remontant la
Houëi-Sài. Barthélémy, actuellement adminis- vallée du Khé Cha Lo, affluent d'un
«! Routes
Dès 1893 une route fut commencée
entre Dongha, sur la route mandarine
dans la province de Quang-Tri (Annam);
et Savannakhet, sur le Mékong, par
lie Col de Lao Bao. Cette route très
imparfaite, ne pouvait guère être consi-
dérée que comme un chemin muletier.
En 1903-04 M. l'Administrateur Dam-
prun, eucouràgé par M: le Résident Su-
périeur Mahé et le Gouverneur Général
Beau, en entreprit la réfection sur le
versant laotien. En même temps M.
Valentin, résident dé la province de
Quang-Tri s'occupait de rendre la route
carrossable sur le versant annamite, en-
tre Mailan, point où commence la na-
vigation par pirogues sur la rivière de
L'EVÈU* ECONOMIQUE
et Sakol Nakon ; la troisième Oubone qu'on aurait pu désirer. La carte au 1:100.000 de cette région
par Bouriran et Sisakhèt. Ces pistes ne Déjà en 1913 l'étude de route de ayant été terminée au début de 1924 par
sont praticables que par la saison sèche; Dônglia à Savannaket avait été reprise le Service Géographique, les travaux de
elles sont parcourues alors par d inter- avec un nouveau tracé, évitant les fonds la route de Napé à Bansot, dont 70 km.
minables caravanes de charrettes à de vallées et suivant la ligne de partage sur 159 sont faits, vont pouvoir être re-
boeufs. A la saison des pluies la rivière des eaux ; divers tracés furent étudiés pris à tête reposée.
Sé-Moun, qui double la piste d'Oubone à pour le passage du Col d'Ailao. Une troisième roule a été entreprise
Korat, est navigable aux chaloupes à Les travaux furent entrepris avec une dès 1913 pour débloquer la belle pro-
vapeur entre Oubone et la gare de Tat- certaine ardeur du côté du Mékong en vince montagneuse du Tranninh, et
chang. 1915, avec moins d'entrain du côté de pour assurer une communication direc-
Sur le Laos septentrional le Siam di- l'Annam en 1918, mais sous le procon- te .entre la Côte d'Annam et Louang-Pra-
rigea une ligne qui remonte le cours de sulat de M. Long, peu partisan du dé- bang. Cette route a 420 km. de Vinh à
la Ménam et qui, à Outarradit, devait se veloppement du Laos, ils subirent un Xiêng-Khouang et 623 km. de Vinh à
diviser en deux branches, l'une se diri- nouveau ralentissement. Louang-Prabang. Elle est à peu près
geant vers le Nord-Ouest sur Xieng-Mai, Après la mort de M. Long, M. Bau- terminée, en tout cas praticable en
l'autre vers le Nord-Est sur Louang-Pra- doin, qui manifestait pour le Laos, qu'il saison sèche de Vinh à Xiêng-Khouang,
bang. connaissait bien, le même intérêt que sur 38 km. de plus dans la direction de
L'abandon à la France de sa suzerai- M. Sarraut, donna une nouvelle impul- Louang-Prabang et sur 25 km. au dé-
neté sur le royaume de Louang-Prabang sion à ces travaux et l'on peut espérer part de Louang-Prabang ; il reste à
que la route de Dongha à Savannakhet, construire dans une région montagneu-
amena le Siam à renoncer à cette se- dès maintenant praticable aux automo- se mal connue et difficile environ 140
conde ligne que peut-être nous serons km. dont 85 sont commuus avec la
biles en saison sèche, sera définitive-
un jour amenés à construire d'accord ment'terminée vers la fin de 1925- route également en construction, de
avec lui. La ligne du Haut Laos fut cons- En 1916 une autre route fut commen- Vientiane à Louang-Prabang;-
truite avec lenteur mais persévérance. Enfin une quatrième route de dér
Elle atteignit Outarradit en 1916, Lam- cée entre Vinh et le Mékong. Cette rou-
te passant par le col de Keo Neua par bloquement du Laos avait été entrepris-
pang en 1921 et Xièng-Mai au début
de 1922. 715 m. d'altitude, puis par Napé, devait se en 1917 rejoignant la précédente à
atteindre le fleuve à Bansot. Elle créait Hanoï par les vallées de la Rivière
Mais s'ils ne pouvaient plus songer Noire et le Sông Ma, et mettant Hanoï
à construire une ligne sur Louang-Pra-
un énorme raccourci par rapport à la li-
gne de Dongha à Savannakhet pour les à 704 km. de Louang-Prabang et à 834
bang,dont presque tout le commerce se km. de Vientiane. Sur les 508 km. entre
fait néanmoins par des caravanes de voyageurs se rendant du Tonkinà Vien-
tiane, mettant Vinh à 271 km. de Bansot Hanoï et la roule de Vinh à Louang
chevaux, éléphants ou boeufs porteurs alors qu'il y a par la route 290 km. Prabang, 112 km. sont construits de
reliant Paklay, sur le Mékong, à Outar- de Vinh à Dongha, 325 de Dongha à Hanoï à Souyout, mais les difficultés
radit, les Siamois ne renonçaient pas Keng Kabao et 184 km par le fleuve de techniques, le manque de main-d'oeuvre
à atteindre les Etals Chan sur le Haut Kabao à Bansot, total 809 km, soit un et l'intérêt jugé secondaire de cette
Mékong. En attendant le chemin de fer raccourci de538 km.—Malheureusement route ont lait abandonner les travaux
ils ont construit une route de Lampang
à Xiêng Sen, en amont de Ban Houei on trouva dans un massif montagneux, qui ne seront vraisemblablement pas
dont il n'existait pas encore de cartes repris, avant quelques années.
%
Saï, chef lieu de notre province du Haut précises, des difficultés qui firent inter- Signalons par contre la construction
Mékong. Cette route, presque achevée,
rompre les travaux entre Napé et Ban- d'une roule longeant à quelque distan-
est déjà en saison sèche parcourue par sot. Un chemin plus facile fut aménagé ce le Mékong, entre les mines de la Nam
des automobiles ; aussi est-il inutile de
par l'administration de la province de Patène, au nord,de Pak Hin Boun et
nous dissimuler que c'est par la voie Cam'mon entre Thakhek et Napé par le Paksé; sur le bief navigable qui s'étend
siamoise que notre province du Haut plateau du P'hou Ac. Rendue accessi- des rapides de Kemmarat aux chutes
Mékong peut être désormais considérée ble aux automobiles en saison sèche en de Khone.
comme débloquée. 1923, on peut compter que dès la fin Cette route est praticable en saison
Reprise des travaux 1925 cette route sera rendue praticable sèche : sur 90 km. des mines de la Nam
en toute saison, faisant faire un grand Patène à Thakhek, sur 93 km. de Tha-
La remise à plus tard de l'outil- pas au débloquement du Laos. khek à la route de Dongha à Sayapna-
lage économique du Laos, qui n'avait C'est ainsi qu'au début de 1924 la khet, soit 144 km. de Thakhek à Savan-
pas été négligence mais calcul, permit Compagnie des Messageries fluviales nakhet. Elle permet dès maintenant aux
à la France de se consacrer entière- s'étant trouvé impuissante, malgré tant automobiles de faire le circuit Vinh-
ment à la pacification complète du de travaux pour l'amélioration des ra- Pqngha-Savannakhet,—Thakhet-Vinh et
Tonkin et de l'Annam. Le loyalisme de pides du Mékong, à assurer le trafic dès son ouverture provisoire a été
nos protégés pendant la guerre permit postal ordinaire, la situation fut sauvée très fréquentée par les touristes' et les
à M. Sarraut, qui s'intéressait beaucoup grâce au service automobile organisé commerçants et industriels en} voyage
au Laos, de reporter son effort de ce pour la saison sèche (Novembre à Mai) d'études, De Savannakhet à Paksé il y
côté. Une nouvelle impulsion fut don-^ entre Vinh à Thakhek. Cette route a a 250: km dont environ 80 construits
;
née à la construction des roules de dé- ,„
282 km. environ, allongeant ainsi de au sud de Savannakhet et 50 au nord de
bloquement ; malheureusement le man- 11 km.de route et 120 km. de navigation Paksê ipartie de la route de; Paksé à
que de personnel technique, par suite par rapport à la route Napé-Ban- Saravane). Cette route de 250 km. que
dé la guerre, fit que ces travaux ne fu- sot, le trajet de Hanoï à Vientiane, et les camions parcourront aisément en
rent pas poussés avec toute l'activité réduisant le raccourci à 407 km. une journée,remplacera une navigation
L'EVEIL ECONOMIQUE
très difficile même aux hautes eaux, ques au Laos français : là Banque de ligne construite à: l'avancement est
lente, coûteuse et dangereuse aux bas- l'Indochine va créer une succursale à maintenant exploitée sûr environ 60 km.
ses eaux, par un roulage rapide, sans Vientiane ; ce sera un grand-progrès. au delà de Korat. A Tatchang elle tra-
aléa, et sensiblement meilleur marché. 3) Notre politique douanière qui re- verse la Sé^Moun au point où cette ri-
La question du débloquement du Laos jette sûr Bangkok le mouvement d'im- vière commencé à être navigable aux
a donc fait un très grand pas depuis portation dés marchandises étrangères hautes eaux aux chaloupes à vapeur.
quelques mois etdès l'an prochain (1925) à destination du Laos. Dans la direction duNord et duNord-
on peut prévoir une concurrence très 4) Le fait que tous les Chinois établis Ouest, c'est-à-dire de Korat à Nong-Kay
sérieuse faite à la voie fluviale par les sur le Mékong sont les agents ou lés af- ëtLakhone, les Siamois avaient déjà en-
routes dé Vinh à Thakhek et de Dong- filiés des maisons chinoises de Bangkok. trepris l'amélioration dés pistes et mis en
ha à Savannakhet ; on verra alors s'il y 5) Le fait que de tout temps les ex-
.
essai des automobiles à chenille systè-
a encore intérêt à lutter contre tant de portations du Laos s'étaient faites par me Régressé lorsque, voyant le Gouver-
difficultés opposées par les rapides de Bangkok et que jusqu'ici lés maisons nement français étudier la construction
Kemmarat. françaises, découragées par les difficul- du chemin de fer de Tân-Ap à Thakhek
Nouvel effort siamois tés des transports, s'étaient désintéres- ils décidèrent de construire une linge
sées du Laos. Cette année une des prin- de Korat à Konkaen, ville qui se trouve
Tandis que du côté français l'oeuvre cipales et des plus anciennes maisons à peu près à égale distance de Nongkay
était ainsi énergiquemént reprise, les indochinoises, la maison Denis frères, (en face de Vientiane) et de. Làkhone
Siamois de leur côté faisaient un nouvel plus par patriotisme que par conviction (en face de Thakhek). L'amélioration
effort pour assurer à Bangkok sa su- s'est établie à Vientiane et a eu l'heureu- des pistes ne fut donc entreprise qu'au
prématie commerciale sur le Mékong. se surprise d'y trouver les affaires plus delà de Kon-Kaen. Si le chemin de fer
Notons ici que cette suprématie n'est faciles et plus importantes qu'elle ne de Tàn-Ap à Thakhek se fait il ne reste
pas due uniquement aux voies de com- l'avait escompté. ra plus que 200 km. à construire en
munication. Si défectueuse qu'elle est L'émulation entre les deux pays ne terrain généralement plat et hors de
la voie fluviale par le Mékong et Saïgon peut être que féconde et il n'y a d'ail- •
portée des inondations, entre Thakhek
serait supérieure aux voies constituées leurs pas de raison pour que certaines et Konkaen, pour relier le réseau sia-
par le chemin de fer de Bangkok à Ko- affaires avec le Laos ne soient pas trai- mois au réseau indochinois, événe-
rat et les pistes à charrettes qui, delà tées via Bangkok par des maisons ment économique du plus haut intérêt.
rayonnent vers Irois points du Mékong. françaises,, établies au Siam ; c'est En attendant le parcours des carava-
Les autres causes de cette supériorité pourquoi loin de nous en alarmer,nous nes de charrette pour relier les marchés
sont : ne pouvons que nous féliciter de la nou- du Mékong Xiêng-Kan, Nong-Khay,
".
l)Les affinités de race entreLaotiens velle avance esquissée par le Siam. Lakhone.au chemin de fer siamois sera
et Siamois: les Laotiens se sentent à l'é- Cette avance a été reprise il y a trois réduit de presque moitié soit une
tranger à Saïgon, en famille à Bangkok; ans avec la mise en construction d'une réduction de fret d'un bon tiers sur le
n'ayons pas d'illusions à ce sujet. ligne de 320 km. continuant la ligne de prix actuel du Mékong à Korat.
2) L'absence jusqu'à ce jour de ban- Bangkok à Korat vers Oubone. Cette H. CUCHEUOUSSET
concurrence étrangère. Cette concurren- part les droits élevés sont tin encoura- goun ou à Bangkok, où ils. peuvent
ce amènerait nos compatriotes à se dé- gement à la contrebande car il est évi- écouler leurs cotonnades, leurs porcelai-
brouiller et à montrer un peu plus d'ac- dent que le Chinois préférera payer un nes et leur camelotéi et non pas à Saï-
tivité. Un de nos abonnés,gros industriel droit léger plutôt que d'encourir les gon où l'on ne veut pas laisser pénétrer
de Roubaix, que la mort de son fils em- risques et les ennuis de la contrebande ; leurs marchandises.
pêcha de mettre ses projets à exécution, mais si les droits sont excessifs il a C'est pourquoi notre politique doua-
se proposait de monter au Tonkin une avantage à faire de la contrebande et nière, que des boutiquiers à courtes
grande filature de coton. Il ne deman- l'on ne voit pas ici en quoi la marchan- vues et des chauvins fanatiques vou-
dait, nous disait-il, aucune protection dise nationale est protégée. Abaissons draient voir continuer et même aggra-
douanière quelconque et comptait que les tarifs douaniers et la marchandise ver, mène tout doucement l'Indochine à
le Japon en important des cotonnades étrangère entrera en masse, payant des sa ruine et déjà cette année les affaires
à bon marché ferait augmenter la con- droits qui permettront de supprimer les ne sont pas brillantes. L'extraordinaire
sommation de sorte que l'usine française, droits sur l'exportation des riz. Et ceci bonne fortune de 1920-21 ne se renou-
produisant au même prix, aurait encore ne sera pas au préjudice de notre indus- vellera pas peut être d'ici cent ans.On ne
une magnifique clientèle. Il est évident trie nationale. Supposons que la France reverra peut être plus la disette de riz à
que si les quinze millions d'habitants vende actuellement cent mille pièces laîois en Chine, au Japon," aux Philip-
qui se font au maximum un costume de coton et le Japon dix mille payant pines et à Java correspondre à une
par an demandant trois mètres de co- 20 $ de droits d'entrée. La douane per- mauvaise récolte au Siam etàune récolte
tonnade, se faisaient faire deux costumes çoit 200.000 $. exceptionnelle en Indochine et en mê-
cela fera un débouché pour quarante Supposons au contraire que grâce me temps à une hausse prodigieuse de
cinq millions de mètres de plus. à la baisse résultant de ce que la pièce la piastre. Cet ensemble de coïnciden-
Il y a toute une soi-disant camelote, ne paie plus que 5 $ l'importation ces tenait du prodige ; ne comptons
que notre industrie ne fournit pas et double et monte à 220.000 pièces dont pas que ce prodige se renouvelle sou-
que le Japon pourrait fournir, dont l'in- 100.000 pour le Japon. La France n'en vent si toute fois il se renouvelle jamais.
digène aurait bien envie mais qu'il ne vend pas une de moins et même 20.000 Déjà l'Amérique vend au Japon ses
peut pas acheter en raison des prix trop de plus, mais les droits de douane por- riz de Californie.
élevés résultant du protectionnisme. tent sur 100.000 pièces à 5 $ donnant Donc dans l'ordre normal des choses
Nos riz sont vendus cher en second 500.000 $; il sera dont possible de dégre- nos clients étrangers n achèteront leur
lieu parce qu'ils supportent des taxes ver de 300.000 $ l'exportation des riz. riz en Indochine que dans l'impossibi-
de sortie. Ces taxes pourraient être Bien mieux, les bateaux qui, au lieu lité de se le procurer ailleurs.
supprimées si les droits de douane rap- de venir du Japon sur lest, auront Quant on crache en l'air ça vous re-
portaient davantage. Or il est certain apporté ces 100.000 pièces, ayant eu ain- tombe sur le nez.
que plus les droits de douane sont éle- si un fret rémunérateur baisseront d'au- Ceci ne veut pas dire qu'il faille accé-
vés et moins ils rapportent. En effet ils tant le fret du retour pour les riz. der aux demandes absurdes du Japon.
•
arrêtent la marchapdise étrangère, qui Bref il saute aux yeux et c'est un fait Les Japonais en demandant le tarif mi-
paie ces droits, pour proléger la mar- constant qu'un commerçant achètera de uimumsur toute la ligne sont aussi dérai-
chandise nationale qui ne paie rien. En préférence chez son client plutôt que sonnables que les commerçants qui vou-
somme on peut dire que les droits de chez celui qui le'met à l'index, draient leur fermer absolument la porte.
douane sont perçus directement par les Par conséquent les Japonais ont Il ne s'agit pas non plus de faire du
industriels de la métropole et les impor- intérêt toutes les fois qu'ils le peuvent à sentiment mais d'étudier quel est l'in-
tateurs et à leur profit exclusif. D'autre acheter le riz dont ils ont besoin, à Ran- térêt de l'Indochine.
Mission de M. le Gouverneur de travail préparatoire à l'examen delà ques- M.Iléraud. ->— Je demanderai à la Cham-
Général au Japon. tion de l'autonomie douanière Indochihoise. bre de rappeler au Gouvernement, de l'In-
Je vous mettrai'moi-même, au courant de dochine le voeu, déjà formuié par. nous,'.de
" flLZePrésiderc^M.delàPommeraye).Une tout ce qui aura été fait par la Mission lors voir les Administrations s'en tenir, dans
partie de la mission comprenant MM. Du- de mon retour. : leurs marchés, aux prescriptions du Gou-
puch, du Cabinet du Gouverneur Général, M. Approuvé à l'unanimité verneur Général concernant la limitation des
Rircher, Directeur des Douanes et Régies et . marchés. Il existe une circulaire du Gouver-
les Présidents des Chambres de Commerce Examen des mesures qu'il neur Général limitant l'exécution des mar-
de Hanoï, Haïphong et de Saïgon, se rendra pourrait y avoir lieu de prendre chés à 10 o/o en plus ou en moins des
au Japon par petites étapes avec arrêts en raison de la crise du change. quantités fixées. H y a quelques années,
Hongkong et à Chânghai. nous avons déjà rappelé cette circulaire à
Elle poursuivra au Japon les études déjà M. le Président. — La situation provo- M, le Gouverneur de la Cqchinchine. Or, il
commencées par elle à Hongkong et Chân- quée par. les oscillations et variations con- vient de sortir un marché des Travaux Pu-
ghai. Elle visitera, sous là conduite des re- sidérables du taux de la piastre serait, blics spécifiant expressément que les quan-
présentants du monde commercial et indus- si elle persistait bu s'accentuait, de nature à tités stipulées ne lieraient pas l'Administra-
triel japonais, des usines, des manufactures, léser gravement les intérêts commerciaux. tion et qn'aucuue réclamation ne pourrait
des entreprises commerciales. Elle aura pour Le Gouvernement nous a d'ailleurs déjà être formulée par le bénéficiaire du marché
mission de regarder et de sMnstruire par ce donné l'exemple dès craintes qu'on pouvait quelles que soient les interruptions qui vien-
qu'elle verra de l'activité économique du Ja- avoir, èh demandant, dans le but d'assurer draient à se produire dans les commandes.
pon. l'équilibre du Budget dé la Colonie, un relè- Nos protestations semblent n'avoir eu pour
M. Kircher est tout spécialement chargé vement des coefficientsà appliquer aux droits résultat que de conduire à une aggravation
,de condenser les observations et remarques de douane à la sortie des paddy, riz et dérivés. de la situation. La clause introduite dans le
de la mission économique dans un rapport Je vous demanderai les mesures qu'il dernier marché permet à l'Administration, si
dont les données'pourront plus tard servir vous paraîtrait utile de voir prendrel celui-ci lui est favorable, d'utiliser, pour ses
L'EVEIL ECONOMIQUE
commandes, tout le crédit dtoponible.Dans le de d 2.000 piastres au taux de 10 francs, soit M. le Président. ->- Ge serait instituer
cas contraire, l'Administration se réserve la 20.000 3 francs, et que vous vous couvrez I'inquisition de la Douane.
faculté de suspendre ses commandes. Or, il pour j cette somme, il peut se faire qu'elle M. Rouelle. — Ce décret est d'ailleurs
existe une circulaire très précise de M. Klo- n'en t prenne que pour 15.000 francs, d'où -j napplicable. Qui est-ce qui va prouver que
bukowski à ce sujet ; nous pourrions en pour T vous, un risque de perte. j elle vieille porcelaine date de plusieurs siè-
réclamer l'application. M. Réraud. — J'ai répondu déjà à cette (ges ?
M. le Président. — Nous pourrions éga" objection. ( Il faut absolument que l'Adminis- M. le Président. — Vous êtes bien tons
lement [aire des observations à l'Adminis" tration i observe les règlements qui luilmpo- {l'avis d'émettre un avis formellement défa-
tration au sujet des retards apportés dans la sent <
de se tenir dans les limites de son mar- -,vorable au projet qui nous est soumis ?
transmission des mandats de payement en ché. (
Actuellement, lorsque l'Administration
francs, ordonnancés dans les provinces. Nous n'a ] pas intérêt à faire exécuter un marché, Approuvé à l'unanimité
les recevons toujours 10 ou 15 jours après elle ne commande rien ; si elle y trouve son
(
leur établissement ; or, avec les oscillations -•avantage, elle utilise, au contraire, tous ses Modifications à apporter au ta-
actuelles du change, ce retard, dans la ré- crédits , et se constitue un stock. ibleau des valeurs en Douane pour
ception des mandats, peut être avantageux Il faut arriver à obtenir, que l'Administra- l'exercice
ou très désavautageux pour le commerçant. tion soit honnête en affaires, qu'elle ne per- 1924.
M. Rouelle. — On peut arrêter le change de pas de vue qu'un des éléments de la vali- Si aucun d'entre vous n'a d'autres modifi-
à l'avance.
.
dité d'un contrat est que l'objet qui donne
soit limité. Lorsque daus cations à indiquer que celles que nous avons
M. FÏUwl. — Il faudrait, pour cela, sa- lieu au contrat un déjà recueillies, je
vous propose de trans-
voir le jour où le mandat a été émis dans contrat l'Administration ne se croit pas liée quel à M. le Directeur des Doua-
quautité qui fixée, l'annule mettre, tel
la province. par la y est elle
de l'Iudochine, le résultat de notre eu-
de ce fait parce qu'elle lui enlève un qualité nes
ilf. Portail. — EQ 4919, à la suite de cer- essentielle, celle d'avoir un objet limité. quête du commerce local.
taines plaintes émises par les petits com- Il faut donc réclamer l'application à l'unanimité
merçants, l'Administration avait décidé- de nous Approuvé
de la circulation de M. KlobukowskL II y
mandater, dorénavant, les factures pour les l'Administration devra calculer
marchés en francs au taux du jour de la sou- est dit que
façon à ne pas dépasser une
Projets de modifications à ap?
ses besoins de
mission, ce qui est tout à fait logique.
marge de 40 •/. en plus ou en moins de la porter à divers tarifs spéciaux de
Je vous prierai de demander au Gouverneur quantité iivée
de bien vouloir appliquer, désormais, les et que si les prévisions sont Chemins de fer.
1913. insuffisantes, elle aura à faire un nouveau
mesures qui ont été efficaces en marché avec la même marge. Autrement, il Les modifications projetées apportent,
M. le Président. — Ce contre quoi il faut n'y aurait, pour le fournisseur, aucune sé- d'ailleurs, toutes, des améliorations aux an-
protester, c'est le délai dans lequel les man- curité possible. ciens taras.
dats sont remis. Avec les oscillations brus- M. Lemerle. Je demande si la G est aiusi que les nouveaux tarifs G. V.
me
ques de change, le mandat peut être liquidé Chambre ne pourrait —
pas attirer l'attention N° 14 et G. V. N° 102 prévoient des coiis
à 14 francs et, au moment de le toucher, le de l'Administration la difficulté qui ré- de 3, 5, 10, 15 et 20 kilos alors que les 'an-
sur
taux peut être tombée 11.10 ou 9 francs; sulte, pour le commerce, de la différence ciens tarifa ne prévoyaient que des colis ue
la différence est énorme et vous voyez la entre le officiel et le taux des bauques. de 3, 5 et 40 kilos.
taux
perte que cela fait. Hier, le taux; officiel était à 11.80 ; en Ban- Dans un autre ordre d'idées, le nouveau
D'après la réglementation comptable des il était à 14.80. tarif G. V. N* 15 étend aux billets d'aller et
provinces, les dépenses doivent être liqui- que, billets de demi place pour les
M. Ballous. — Le Gouvernement Géné- retour et aux
dées en piastres. Nous n'avons pas à nous enfants de trois à sept ans, les réductions
élever contre cette réglementation ; mais ral à la faculté de le changer deux fois dans accordées l'aucieu tarif membres
la même journée; pourquoi dans par aux de
nous pouvons réclamer contre les lenteurs ces cas, familles nombreuses sur. les seuls billets
dans la transmission des mandats à leurs des- ne le fait-il pas ?
.
simples à place entière.
tinataires. M. Réraud, — En retenant la suggestion Dans ces conditions, nous ne pouvions
M. Filhol. — Ne serait-il pas possible de M. Lemerle, on pourrait demander au qu'émettre un avis très favorable a fappli-
également d'obtenir de rAomiuistration dés Trésor de procéder comme le fait la poste cation des nouveaux tarifs qui uous sont sou-
provinces qu'elle envoie, pour chaque man- qui s'adapte très bien aux fluctuations du mis, et, c'e.it daus ce sens, que j'ai transmis
dat dépassant 1.000 francs, une lettre-circu- change par le système de la surtaxe. notre avis à M. l'Inspecteur Geueral des Ira-
laire au fournisseur lui disant : « J'ai l'hon- M. le Président. — Il faudrait que le vaux Publics.
neur de vous informer que votre mandat a taux fut fixé ici et non à Hanoi. C'est tou- Approuvé
été liquidé au taux de 10 francs j^ll y au- jours cette même centralisation, dont nous
rait des imprimés semblables dans toutes supportons les conséquences. M. Rouelle. — Est-ce qu'on ne pourrait
les provinces. Le fournisseur, en recevant pas obieuir un tarif spécial, très réduit, poul-
cette lettre, saurait que son mandat a été M. Ballous. — Autrefois, il y avait un ies marchandises eu transie pour Dalat, qui
liquidé à tel taux, il se couvrirait en banque délégué du. Directeur des Finances à Saïgon débarqueut à Saïgon.
serait son affaire, au moins il qui fixait le taux officiel ; mais ce fonction- A Baughoi, la main-d'oeuvre est faible,
ou pas ; ce naire a été supprimé.
aurait été prévenu. . paresseuse et très chère ; il u'y a pas, d'au-
M. Le Président. On pourrait deman- tre part, d'abri sur la plage. Uuaud ou dé-
M. Duclos Rauzy. — La proposition de —
barque le ciment, saison pluies, il
M. Portail est ia plus simple et la plus logi- der que le change soit à nouveau arrêté à en des
Saïgon. reste souveut S jours sur place et là où ou
que. MessieurSjêtes vous d'accord sur l'ensemble avait mis du ciment, on retrouve des bornes
M. le Président. — Nous allons rechercher des suggestions qui viennent d'être faites. kilométriques, il me semble qu'où pourrait
ce qui a été fait en 1919. Nous adoptons faire transiter les marchandises par Saïgon.
votre suggestion et en cas d'insuccès, nous Approuvé à l'unanimité Ou le fait bien pour les marenaudises du
demanderont l'application de la proposition Gouvernement. Les bateaux qui viennent de
de M. Filhol. Projet de décret prohibant l'ex- France apportant des rails, uu ciment, des
M. Portail. - Je ne crois pas que la dé-[. portation d'Indochine des objets traverses de chemin de fer pour Dalat débar-
cision à laquelle je me réfère s'appliquait quent ce matériel à Saïgon, pour être ache-
aux budgets provinciaux ; elle ne s'appli-. antérieurs au
XIXe siècle. mine sur Dalat parchemin de fer. Ce que le
quait, je crois, qu'au budget local et au Bud- Gouvernement fait pour lui, il peut bien per-
get Général. M. Darles. — On a l'air de considérer mettre aux commerçants de le faire ; mais,
que tous les Français qui viennent en Indo- pour cela, il faut que les tarifs Saïgdu-Bàlat
M. Réraud. — Pour les budgets provin- chine sont des pillards ayant le dessein de
ciaux, les marchés sont passés en piastres, ; dévaliser les monuments Chams et Khmers. soient meilleur marché.
couvrir '
vous pourrez vous comme vous vou- C'est cette supposition d'un goût déplorable Approuvé à Vunanimité
drez, puisque le nombre de piastres est dé- semble consacrer ce décret. Notez que
que
terminé pat' le taux du change du jour de la* tous les Français venant de Ghaughaï ou du
soumission. Marché passé par l'Agence Gé-
Japon peuvent importer eh France n'impor- nérale des Colonies la mai-
M. Filhol.
— 11 y a un inconvénient, c'estt te quel objet d'antiquité extrême-orientale ; avec
qu'un marché passé par une province, et àî seuls ceux d'Indochine ne pourraient rienim- son Hachette.
livrer dans le courant de l'année, ne créee porter;Ce serait un peu fort!C'est là une bel-
pas. pour la province l'obligation de prendreB le chinoiserie imputable à l'Ecole d'Extrême- M. le Président, — M. Portail m'a com-
la totalité du marché : si c'est un marchéé Orient. muniqué dernièrement la copie d'un marché
L'EVEIL EUJNUMlVJUli
passe par T'Agence Générale des Colonies Un autre facteur servant à déterminer la n'étaient nullement dispensées du manifeste,
i
;' YARIfTES ;
appareil parfaitement au point pour le pro- de pellicule —* faisaient revivre des. scènes sans cesse renouvelée.
duire devant !e grand public. familières : le goûter de bébé, la sortie des Quelques semaines après c'était Bordeaux,
Aussi, le premier ciuéma proprement dit usines Lumière, l'arrivée d'un iràin en ga- puis Londres (17 février 1896) Bruxelles
ne s'ouvrit-il que le 25 décembre 1895 daus re, l'arroseur arrosé, la destruction des (29 février 1896), Berlin (30 Avril 1896).
le sous-sol du Grand-Café, boulevard des mauvaises herbes, un gros temps en mér, Et comme une traînée de nitro-glycéri-
Capucines, à Paris. la pèçbé aux poissons rouges, etc., ne, par une véritable détente explosive,
Les curieux s'écrasaient dans celte salle La deuxième salle publique de ciném.itor- propagée à l'infini, le ciné couvrit lé monde,
trop exiguë. De toutes parts l'on courait à ce graphe s'ouvrit à Lyon, 1, rue de la Repu- enroulant sur le globe tournant son serpen-
spectacle surprenant, et il fallut un service blique, le 25 janvier 1S96. Placée sous la tin Sans fin de frémissantes images !
d'ordre rigoureux pour contenir Pavidiléde la direction -de M. Perrigot, collaborateur L'Illustre de la province et des colonies.
foule. Pourtant les séances et aient.brèves ; immédiat de MM. Lumière, elle attira, des
mois durant, une affluence de spectateurs — mars 1924.
les.films de courte durée — dix-sept mètres
Et le péché d'ignorance que je reproche à car les savants ne sont pas bien d'accord sur mais nous nous devions de signaler à nos lec-
la Chambre de Commerce de Saïgon est d'au- les niveaux géologiques à même de renfermer teurs les nouveaux prophètes du sondage à une
tant plus curieux et impardonnable que la du pétrole. époque de progrès où l'on est habitué à ne
réputation des charbons criblés de la Société C'est ainsi, paraît-il, que l'on a découvert les plus s'étonner de rien et à s'attendre aux choses
des Anthracites du Tonkin et de la Société des nouveaux gisements, du Hanovre, en Allema- les plus extraordinaires.
charbonnages du Dông-Trièu franchissant gne, que nous avons signalés, avec un sondage C. D.
allègrement les frontières du Tonkin et de la dont le débit continue à être des plus réguliers. Echo des Mines
Cochinchine, ces deux Sociétés, après avoir De même en Hollande nos inventeurs ont indi-
alimenté en partie l'industrie tonkinoise, peu- qué un niveau pétrolifère à 1.400 m. de pro- L exploitation des phosphates,
vent difficilement suffire aux demandes de fondeur qui s'est trouvé confirmé. L'Office chérifien des phosphates a publié au
leur clientèle de Kobé, de Hongkong, de Nous avons cherché à avoir quelques rensei- Bulletin officiel du Maroc
Changhaï et de Bangkok. gnements sur des travaux entrepris en France 1924, p. 591) (no 597, 1er avril
Quoique le commerce, du charbon soit libre, suivant les indications de MM. Vingerhoets et son rapport annuel.
L'extraction en 1923 a été de 223.595 tonnes.
Il
ainsi que le fait justement observer Monsieur Lichau- s'agit de recherches faites aux en- L'évacuation fait à la fois par la voie nor-
Gautheron, nul n'est cependant autorisé à virons de Perpignan se
sur un point désigné où male arrivée à Kourigha à la. fin de juin et
mettre en doute qu'en ce qui la concerne la le sondage commencé fin décembre devait par la voie de 60 centimètres, et toujours
Société des Authracites du Tonkin ne serait rencontrer à 106 m. un premier niveau avec Casablanca où les installations spéciales s'a- sur
heureuse de satisfaire les besoins en charbon imprégnations de schistes bitumineux et, nous chèvent dans le port et sont déjà très dévelop-
criblé des industriels de l'Indochine avant que a-t-on affirmé, on a effectivement trouvé ce pées. L'Office livré aux acheteurs 190.723
de traiter avec les Chinois, les Siamois ou les niveau à 106 m Et espère bientôt d'autres a
! on tonnes en 1923 contre 79.815 en 1922 et 8.232
Japonais, mais il ne faut pas oublier que les découvertes à une profondeur que l'on va en 1921. La teneur moyenne s'est stabilisée à
diverses sociétés susnommées, en plein déve- atteindre incessamment. 76.145 p. 100. Rappelons que la consommation
loppement, ont besoin de toutes les ressources Une autre société utilise la même méthode européenne été 1923 de 4.140.000 tonnes,
à bien la mise valeur Algérie et attend de bons résultats. Les a en
pour mener en progres- en on dont 1.140.000 de phosphates riches. Lephos-
sive et systématique de leur concessions, ri- inventeurs ont même, paraît-il, traité avec pnate marocain qui est riche donc devant lui
ches certes,mais difficile a exploiter,et qu'elles un syndicat espagnol pour prospecter toute la a
péninsule leur appareil, un champ d'action important.
ne sauraient consentir le plus léger sacrifice avec sur lequel ils con-
sur les prix auxquels elles trouvent à écou-^ tinuent à garder le plus grand secret, opérant Bulletin du Comité de l'Afrique française.
1er facilement leurs produits dans les contrées tout seuls dans les endroits désignés.
étrangères avoisinant l'Indochine. S'agit-il d'un détecteur de vibrations atomi-
En vous remerciant d'avance, Cher Mon- ques, suivant la curieuse méthode que M.
sieur Cucherousset, je tiens à vous affirmer Henri Mager a décrite dans son ouvrage Une
que malgré sa modestie la Société des An- science nouvelle ? Est-ce plutôt un appareil de
thracites du Tonkin, contrairement à ce que mesure à dislance des émanations radio-actives
vous paraissez croire, n'a aucun horreur de que l'on constate dans toutes les sources sou-
la publicité et n'a pas peur qu'on sache qu'el- terraines? Toujours est-il que l'on rencontre
le existe. aujourd'hui pas mal d'industriels qui ont foi
Bien cordialement à vous. dans l'avenir de cette méthode très simple qui
ne supprime ni le géologue, ni le sondage,
ED. PÉGVJET mais qui évite les tâtonnements et les dépen-
Directeur de la Société des Anthracites ses inutiles.
du Tonkin Attendons des résultats plus probants avant
de parler «d'un bouleversement complet des
Les Nouveaux Prophètes des méthodes de recherches actuel!es du pétrole»,
sondages au pétrole
Nous vivons décidément en des temps bien
singuliers où l'homme comme un oiseau se
transporte en quelques jours de Paris à Chan-
ghaï ; ou un ingénieur auglais se dit en mesure
u'arréter instantanément en le foudroyant d'un
rayon mystérieux, tout moteur à explosion ,
où les Allemands prétendent déceler les gise-
ments de pétrole à toute profondeur en se pro-
menant à la surface du sol avec un petit appa-
reil dans leur poche ; où la pensée sillonne
l'espace s'offrant à tout poste d'écoute ; où
l'écriture et la photographie sont transmises
elles-mêmes par les lignes télégraphiques
ordinaires ; où tant de merveilles sont offer-
tes à notre cerveau ébloui.
Naturellement dans eette revue spéciale,
quand on parle de prospections,nous dressons
l oreille, qu'il s'agisse de pétrole ou de tout
autre produit minéral. Qu'est-ce donc que
cette méthode nouvelle attribuée à deux Alle-
mands, MM. Vingerhoets et Lichau ? Depuis
bientôt deux ans on nous en parle à mots cou-
verts, de bouche a oreille comme d'une chose
surprenante et on nous interroge pour plus
amples détails. Nous avouons n'être guère
mieux renseignes aujourd'hui qu'hier, ni
sur son principe, ni sur ses résultats. Nous
avons compulse les registres des brevets
de tous pays et n'y avons rien trouvé. Par-
bleu, nous fut-il insinué, croyez-vous que
les Allemands sont si naïfs de confier leur
découverte à ces brevets par essence des-
tinés à être tournés ou contrefaits 1 Pas si
bètes.ils ne disent rien ni sur les toits ni dans
le silence d'un bureau. Mais si l'on a confiance
en eux, une confiance totale, alors ils traitent,
offrent de prospecter vos terrains en vous in-
diquant à i uièire près, ce qu'un sondage est
susceptible de rencontrer comme scnisies bi-
tumineux ou pétrole, dans un terrain géologi-
quement désigné comme Susceptible de conte-
nir un gisement de 1 huile précieuse.
Et encore, il n'est pas nécessaire que le ter-
rain à prospecter soit géologiquement indiqué;,
46 L'EVEIL ECONOMIQUE
voie de terre entre Saïgon et Hanoï. Ces Aux grands bacs, qui parfois ne per-
*
pas déjà question à Bênthuy d'un bac
deux essais ont donué des résultats très sa- mettent qu'une traversée par heure, les
3
électrique ?
tisfaisants. Par chemin de fer ou camions dix camions nécessaires s'éparpilleront Il n'y a donc aucune objection sérieu-
,
automobiles, le courrier a pu faire ces quin-
ze cents kilomètres en trois jours et nous est sur une dizaine d'heures, de sorte qu'il
! se, mais par contre un progrès à réaliser
donc parvenu plus vite que par la voie ma- n'y aura pas de correspondance possi- dont les conséquences sur le développe-
ritime. L'état de la route mandarine sur lés ble avec le chemin de fer. Et ce sera un ment économique du pays, seraient Con-
deux parcours Nhatrang-Tourane et Dongha- matériel roulant considérable qu il fau- sidérables.
Vinh permet de considérer que l'emploi de dra et qu'on n'emploiera que de temps
la voie terrestre peut devenir habituel, et ( Us n'ont pas part au festin
qu'il n'y a plus à redouter que les interrup- en temps.
À quoi nous répondrons que dans le Or, il nous est donné de constater qu'on
tions inévitables à la suite de typhons ou de
ne se soucie plus, en haut lieu, de ména-
pluies diluviennes. cas très rare où il y aura quinze tonnes ger l'amour-propre, bien légitime souvent,
Depuis longtemps, à vrai dire, on avait d'un coup à transporter, il n'y aura qu?k des indigènes. Les représentants de la popu-
commencé d'employer la voie de terre entre répartir l'envoi sur trois journées. Le lation annamite ont été systématiquement
Saigon et Hanoi, pour les correspondances écartés des fêtes données en l'honneur des
émanant d'une de ces deux villes à destina- troisième envoi amènera te courrier à
Hanoï six jours après son débarquement escadres de guerre de diverses puissances
tion de l'autre. Mais elle étaient confiées aux étrangères. Aucune personnalité du monde
services automobiles subventionnés et met- à Saïgon, ce dont nous serons déjà, très ïndigèue n'a été conviée aux réceptions,
taient eu général une semaine à effectuer le contents car nous sommes bien rarement banquets et bals organisés pour fêter les
trajet, car les stationnements étaient nom- aussi vite servis. hôtes étrangers, anglais, italiens ou japonais.
breux ; les voitures de ces services et les Principaux pourvoyeurs du budget; les
chemins de fer ne circulant que le jour. Par Chaque convoi ne sera plus dès lors
Annamites sont seulement autorisés à se
ailleurs, ces autos, destinées surtout au que de cinq tonnes à répartir sur trois pourlécher les babines au fumet des plats
transport des voyageurs, ne peuvent prendre camions à remorque. Quant aux bacs,
qu'un faible poids de dépêches. savoureux servis, à leurs frais, aux visiteurs
Pour permettre le transport rapide d'un on ne voit pas pourquoi on n'augmen- de marque, et à entendre de la rue les
courrier de France, qui atteint 150 à 200 terait pas le nombre des embarcations violons qu'ils payent.
sacs, sinon davantage, une première mesure
s'impose : l'utilisation de camions spéciale-
ment destinés à cet usage. Nous avons dit
ici qu'on ne saurait envisager l'emploi des
véhicules lourds, qui défoncent abominable-
ment les chaussées les plus solides et pour
lesquels le passage des bacs deviendrait un
problème fort compliqué. Mais on pourrait
recourir à des camionnettes d'une tonne,
dout le poids total en ordre de marche at-
teint à peu près deux tonnes, c'est-à-dire le
poids de bien des voitures de tourisme.
Ou a encore avantage à ne pas dépasser
ce poids au cas d'accidents qui obligent ies
véhicules à emprunter des variantes ou des
ouvrages provisoires, dont la résistance est
forcément assez faible.
Le trajet pourrait alors s'effectuer sans
que le courrier stationne dans aueun cemre
et, par conséquent, eu tablant sur une vi-
tesse commerciale de 25 kilomètres à l'heu-
re, qui peut être atteinte, en deux jours et
demi, c'est-à-dire plus vite; que. par le ba-
teau.
Mais le principal avantage serait la régu-
larité, qu'il est impossible d'obtenir au-
jourd'hui avec un service annexe réduit à sa
plus simple expression, puisqu'il ne com-
porte qu'un navire, voué à très bref délai à
la démolition.
LE GAC
Courrier d'Haïphong
N.D.L.R.— Nous sommes heureux
de voir notre confrère haïphonnais en
arriver à cette conclusion.
Restent à combattre quelques objec-
tions qui ont été suggérées à M; le Di-
recteur Général des Postes par des su-
bordonnés toujours prêts à sortir de
bons arguments pour ne rien innoyers.
Tout d'abord M. le Directeur Général
L'EVEIL ECONOMIQUE 17
Au surplus, nos gouvernants sont-ils bien Au Tonkin lés Japonais peuvent four- vons "l'écho dans les procès-verbaux des Cham
sûrs qu'en tenant aiusi à l'écart les repré- bres de Commercé de la Colonie.
nir
t d'excellents surveillants de planta- Au cours de la réunion du 12 mai dernier
sentants dé la population indigène eu pré- .tions; peut-être des contre-maîtres dans de la Cbarnbre de Commerce de Hanoû un mentir
sence dés étrangers, ils donnent à leurs hôtes 1les usines ? Mais pas plus en Cochin- bre de cette Compagnie a-lait part à ses collè-
une bonne opiuion de leur éducation et de *
gues de ses craintes au sujet de Toctroi pos-
leur sens politique ? Croient ils qu'en ce <
chine qu'àFormose il ne peut être ques- sible du tarif minimum auJapon. Il lui a été
taisant, ils ne compromettent pas aux yeux tion
i pour eux de travailler la terre. répondu qu'un des membres de la mission
de ces étrangers, le hou renom de la polili-* Déjà leurs femmes supportent très avait déclaré avant son départ que celle-ci n'a-
^que coloniale de la Fraude, qu'on dit, et qui
mal le climat du Tonkin ; elles ne sau- vait d'autre but que de rechercher un terrain
est, en effet, humaine parce qu'affranchie d?entente et que l'octroi d'un tarif quelconque
des préjugés de race? raient
'
s'acclimater en Cochinchine. ne pourrait avoir lieu sans consultation des
En Californie lé climat est toujours Chambres de Commerce.
E. Dejean de la BÂTIE frais, sans été comme sans hiver : le D'autre part, rendant compte à la Chambre
de Commerce de Saïgon de sa mission en Chi-
Echo Annamite Japonais y prospère comme cultivateur ne et au Japon, le Président de cette assemblée
N.D.L.R- — C'est un procédé contre comme le paysan américain, mais il ne a déclaré^ autours d'une séance tenue le 18
juin courant, que la question la plus impor-
lequel l'Eveil Economique a toujours va pas plus au Sud que lui ; de même tante qui avait été posée, lors de cette mission,
protesté. La conduite de nos gouver^ qu'en Amérique du Sud il ne peut tra- était le développement des relations économi-
nants contraste avec leurs discours. vailler que là où le blanc peut travail- ques entre le Japon et l'Indochine, et tous les
facteurs de ce développement ont été succes-
A assister à des fêtes, cérémonies, ma- ler, pas plus au Nord. sivement étudiés, à savoir : la modification du
nifestations officielles quelconques on commerciaux
régime douanier, l'application pour certains
pourrait croire que les Annamites sont Les Rapports articles du régime de la nation la plus favori-
franco-japonais sée, la création de lignes directes de naviga-
inexistants. tion entre les ports de l'Indochine et du Japon,
Pour nous nous en éprouvons cha- Le voyage de la mission indochinoise au Ja- la réglementation mieux adaptée de la légis-
lation commerciale et industrielle, la défense
que fois une sensation de malaise. Si pon fait naître des inquiétudes chez les com-
des marques de fabrique et des brevets d'in-
•-c'est comme çà que nous comprenons merçants et industriels locaux. Nous en trou-
nos devoirs d'éducateurs, nous risquons
bien de n'être jamais compris de nos
•élèves, ni compris ni aimés.
Une immigration japonaise en
Cochinchine est-elle à craindre ?
Les négociations engagées n'ont poiut, as-
sure- t-on-,porté sur là politique internationale
ni sur l'immigration japonaise en Indochine.
C'est là que se trouve le point noir. On y
viendra tôt ou lard. Les émigrants japonais
ont vu successivement se fermer devant leurs
Ilots grossissants les portes des dominions
anglais et de l'Amérique. Il est bien uaturel
qu'ils tournent les yeux vers l'indochiney la
« belle et riche Indochine », aux ressources
• encore inexploitées. Au Tonkin, ils rencon-
treront un obstacle presque insurmontable
dans le caractère laborieux et entreprenant
des indigènes. Mais en Cochinchine, ils réus-
siront à s'implanter aisément, soutenus
qu'ils seront par leur gouvernement, en s'é-
tablissaiu cultivateurs ou colons. Les Japo-
nais oui montré ce qu'ils pouvaient faire,
comme travailleurs de la terre, en Califor-
nie. Ici comme là-bas, ils travailleront pour
leur propre compte. La question de la maiu-
d'oeuvre japonaise ne se pose donc pas ;
mais il y a la question de l'immigratiou ja-
ponaise.
Quelle infl-.ien.ee exercera sur les indigènes
le contact des immigrantsjaponais? Le Qour
vernement japonais, qui s'intéresse à ses na-
tionaux expatriés, ne sera-t-il pas induit en
tentation par les rapports de ses agents et
amené ainsi à jeter des regards de convoi-
tise sur une riche colonie ?
NGUYÊN-PHAN-LONG
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VIII L'EVEIL [ECONOMIQUE