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L'Éveil économique de

l'Indochine : bulletin
hebdomadaire / directeur : H.
Cucherousset, rédacteur en
chef

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


L'Éveil économique de l'Indochine : bulletin hebdomadaire /
directeur : H. Cucherousset, rédacteur en chef. 1924/07/20-
1924/07/26.

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H L'EVEIL ECONOMIQUE
L-EVKIL KCUNOMIQUE m
IV L'EVEIL ECONOMIQUE
L'EVEIL ECONOMIQUE
VI L'EVEIL ECONOMIQUE
8me Aunée NUMERO 371 Dimanche 20 Juillet 1924

Lorsqu'en octobre 18931a France se années, en même temps que s'organisait Devant l'impossibilité de monter les.
fut assuré la possession des pays.de la l'administration du pays, de trouver un rapides de Khône une voie ferrée de
rive gauche du Mékong et des districts moyen pratique de le débloquer. transbordement fut construite à travers
delà rive droite faisant partie des royau- Naturellement c'est par le fleuve qu'on l'île de Khône avec équipement spécial
mes de Louang-Prabang et de Bassac, fit les premières tentatives. L'explora- pour le transbordement des chaloupes,
dés projets ne tardèrent pas à voir le tion de Doudart de Lagrée en 1867 n'a- et. le 31 Octobre 1893 les deux canon-
jour pour la mise en valeur de ces régions. vait pas eu d'autre but que chercher par nières Massie et Hamluoïig flottaient en.
Gïâce aux voyages d'exploration et cette voie fluviale un exuloire pour le, amont des chutes. Le Massie réussit à la
d'études de Mouhot et plus tard des Yunnan et le Sétchouen ; mais on s'était saison des hautes eaux 1894 à franchir,
missions Doudart de Lagrée (1868) et vite aperça qu'il fallait abandonner cet les rapides de Kemmarat et parvenait à
Pàviè (1887-95), dont les résultats avaient espoir et la conclusion de Francis Gar- Vienliane.
été publiés pn de magnifiques ouvrages, nier à la suite de la mission Doudart de L'année suivante le lieutenant Simon
.

les pays laotiens placés sous notre pro- Lagrée fut qu'il était préférable de cher- atteignait avec le Lagrandière Luang-
tectorat étaient assez connus. cher à débloquer le Yunnan par le Fleu- Prabang le 1er Sept. 1895 et, le 25 Oc- .

-
' On les savait assez
peu peuplés ; les ve Rouge. C'est, ce que réalisa le com- tobre, Tang Ho à 2.500 km. de la mer
Laotiens occupent surtout les vallées et merçant français Jean Dupuis, dont les et 400 m. d'altitude.
des tribus les unes d'origine thaï comme démêlés avec les autorités annamites fu- L'impossibilité d'aller plus loin avec
les Laotiens, les autres d'origine chinoi- rent une des causes de notre interven- les chaloupes fut reconnue.
se, occupent les montagnes du Nord tion au Tonkin. La voie ferrée par la Le résultat de la mission de M. le
tandis que des peuplades plus ou moins vallée du Fleuve Rouge et de son af- lieutenant S.mou fut la création par la
sauvages d'origine malaise occupaient fluent le Nam-Ti devait d'ailleurs quel- Cie des Messageries fluviales d'un ser-
les vastes plateaux que se partagent au ques années plus tard, 1906 (Laokay) vice régulier utilisant, suivant la na-
Sud le Laos, l'Annam et le Cambodge. et 1910 (Yunnanfou), remplacer avan- vigabilité du fleuve et les saisons, tan-
On savait'les Laotiens doux et indo- tageusement la voie fluviale. tôt les chaloupes et tantôt les pirogues.
lents mais que cependant le pays n'é- Dès 1885 le Capitaine de vaisseau Ce service fonctionne depuis 1895 avec
tait pas sans ressources ; qu'il possédait Réveillère était parvenu à franchir sur les chaloupes Gdrcerie,Trentinian et Go-
des vallées et quelques plaines fertiles, un torpilleur les rapides de Préapa- lombert.
de belles forêts et des richesses miniè- tang ; en Septembre 1889 le Capitaine Mais ces voyages étaient alors de .vé-
res intéressantes, de vaisseau Heurtel amenait le, vapeur ritables tours de force. On commença
[ Mais le Laos isolé entreles immenses des Messageries fluviales.: le Cantonnais, donc aussitôt à effectuer les balisages et
plaines du Laos siamois à l'Ouest, la de 40 m. de long et 1.90 de tirant d'ea u dérociièments nécessaires pour rendre
Chaîne Annamitique quasi infranchissa- au pied des chutes de Khône ; l'année la navigation moins aléatoire. Le plus
ble à l'Est et la série des rapides et des suivante cette Compagnie poussait jus^ gros effort est dû au Résident Supérieur
cataractes du Mékong au Sud, ne pouvait que là sa ligne régulière de navigation. Mahé de 1903 à 1906. Depuis le chenal
ui sortir ses produits ni recevoir sans Le a Bassac », qui fait encore ce servi- a été aussi amélioré qu'il puisse l'être et
d'énorme frais les marchandises d'échan- ce, fut construit dans ce but, en 1891... des dépenses considérables ont été faites
ge. On se préoccupa dès les premières (33 ans). principalement aux abords de l'île de
a. L'EVEIL KGOiNOMlUUft

Khône sans toutefois permettre mieux (Quand-Tri, et le poste de Lao Baô, au trateur de la province de Tranninh, au
qu'une navigation difficile, compliquée, delàd du Col d'Ailâo. Laos.
coûteuse et de faible rendement. Premières études de chemins Sur l'ordre de M. P. Beau, le .lieu-
Cependant les travaux entrepris tout de fer tenant Barthélémy fit de 1904 à 1907
récemment et dont on escompte l'a- l'étude d'une voie ferrée reliant le grand
chèvement pour 1928 augmenteront Sur la carte provisoire d'Indochine bief navigable du moyen Mékong' au
considérablement la durée de la na- publiée j en 1900 on voit déjà Un projet bief inférieur. La ligne partait dé Kom-
vigation de bout en bout, actuellement de c chemin de fer de Dôngha,future gare pong-Ghâm, au sud des premiers ra-
limitée à trois mois, pour les grosses du c chemin de fer de la Côte d'Annam, à pides du Mékong et à un point aborda-
chaloupes entre Kratié et les chutes Savannakhet.
5 C'est que de bonne heure ble en toute saison aux grandes chalou-
de Khône II suffirait alors d'améliorer on c s'était rendu compte de l'obstacle pes du fleuve inférieur, remontait la fi"
les moyens de transbordement dans l'île qu'opposait
c à une navigation régulière ve droite par Melouprey, traversait
de Khône, tant en remettant en état la le 1 cours torrentueux du Mékong entre la Se Moun à Oubone et rejoignait le
route de 25 km. de Voeun îvh.am à Houei Savannakhet
! et Kratié. Cette ligne de Mékong à Heuên^Min, point où com-
Kinak, qui contourne les chutes par la chemin de fer avait été classée parmi mence, au nord des rapides de Kem-
<

rive gauche, et en rendant carrossable les ] projets de troisième urgence lors de marat, le bief navigable du moyen Mé-
la route qui, dans l'île, relie Khône à la 1 établissement du programme de 1899, kong, le Stanley Pool iudochinois, se-
1

baie Marguerite, qu'en retirant à la en même temps qurune ligne, que l'on lon l'excellente comparaison du lieute-
i

Compagnie des Fluviales la jouissance, voit aussi sur les vieilles cartes, de Binh- nant Barthélémy.
qu elle interprète comme exclusive, du Dinh à Attopeu. On évitait ainsi la rive gauche avec
chemin de fer de Khône. Ce dernier projet était pour le moins ses rivières considérables et ses régions
Ce sera alors le débloquement assu- prématuré, traversant des régions très montagneuses' et l'on desservait une ré-
ré pour la province de Bassac. Cette accidentées habitées par des tribus plus gion très riche où nos arrangements
province, très fertile et assez bien culti- ou moins sauvages et la plupart insou- d'alors avec le Siam nous permettaient
vée,est susceptible d'exporter des quan- mises. Ce n'est que depuis quelques' an- de construire un chemin de fer.
tités intéressantes de riz Elle est tra- nées que notre action civilisatrice a La province d'isan, dont Oubone est
versée, de l'embouchure de la Se Moun commencé à s'étendre sur ces régions le chef-lieu et que dessert deux rivières
à l'île de Khône, par un bief en tout actuellement desservies par un réseau navigables aux hautes eaux.la Se Moun
temps navigable du Mékong. d'assez bonnes routes ; devant les dif- et le Nam-Si, compte en effet plus de
Mais au delà de ce bief, la longue sé- ficultés qu oppose à la construction 700.000 habitants tandis qu'il y en a
rie des rapides d e Kemmarat interdit d'une voie ferrée la côte d'Annam en- près de 500.000 dans la province d'Ou-
tout espoir d'une navigation à rende- tre Binh-Dinh et Nhatrang on a de nou- don.comprise dans la boucle formée par
ment commercial. veau songé à en détourner le tracé par le bief navigable du Mékong. Ce projet
A partir dé Heuên H'in, au delà dès le Kontoum et le versant occidental des faisait donc rentrer dans le domaine du
Kemmarat un bief de près de 600 km. plateaux du Langbiang et dû Darlac ; port de Saigon non seulement le Laos
s'étend jusqu'en amont de Vientiane, mais il semble bien qu'on y ait finalement français mais une partie beaucoup plus
maintenant entièrement navigable en renoncé.D'àilleurs cette ligne aurait peu fertile et plus peuplée du Laos siamois
toute saison grâce aux travaux dé déro- d'intérêt en ce qui concerne le déblo- jusqu'à Korat,près du point terminus de
chemènt et balisage aux rapides de Ké- quement du Laos. la navigation à vapeur aux hautes eaux
bao et de Bansot, mais en amont de M. le Gouverneur Général Beau, sur la Se Moun.
Vientiane nous en sommes encore à la moins partisan que son prédécesseur,M. Vers la même époque (1904) le Capi-
navigation, très difficile et de faible Doumer, de relier le Tonkin à la Chine taine Billiès fut chargé de chercher un
rendement, par pirogue à la montée et par des voies ferrées.préféra tourner ses tracé de voie ferrée, du Mékong à la
radeaux à la descente. Un service inter- efforts vers le Sud et se préoccupa vive- Côte d'Annam, autre que celui de Dôngr
médiaire par chaloupes sur les 200 km. ment dïi débloquement du Laos. De là ha à Savannakhet, car la nature du sol,
de Paklay avait pendant quelque temps diverses missions pour étudier des che- au Col d'Aïlao, offrait de grandes diffi-
activé cette navigation ; il a été aban- mins de fer et améliorer le Mékong. cultés, ainsi que la région accidentée
donné^ de même qu'un service à vapeur L'un des projets les plus intéres- entre ce col et Tchépone.
éphémère entre Luang Prabang et Ban sants est dû à M. le lieutenant Raymond Le capitaine Billiès, remontant la
Houëi-Sài. Barthélémy, actuellement adminis- vallée du Khé Cha Lo, affluent d'un
«! Routes
Dès 1893 une route fut commencée
entre Dongha, sur la route mandarine
dans la province de Quang-Tri (Annam);
et Savannakhet, sur le Mékong, par
lie Col de Lao Bao. Cette route très
imparfaite, ne pouvait guère être consi-
dérée que comme un chemin muletier.
En 1903-04 M. l'Administrateur Dam-
prun, eucouràgé par M: le Résident Su-
périeur Mahé et le Gouverneur Général
Beau, en entreprit la réfection sur le
versant laotien. En même temps M.
Valentin, résident dé la province de
Quang-Tri s'occupait de rendre la route
carrossable sur le versant annamite, en-
tre Mailan, point où commence la na-
vigation par pirogues sur la rivière de
L'EVÈU* ECONOMIQUE

fleuve aux noms divers qui s'appelle le T


Sông Giâng lorsqu'il arrive à la mer à h
Quang»Khêf au nord dé Dônghoi, fut a
frappé par les facilités qu'offrait à un \
passage d'Annam au Laos, le Col de Mu- c
Già (en français Col de la Vieille) et fit r
l'étude d'une ligné qui mettrait là haute i
vallée du Ngan San, affluent du Sông Ca, t
à 190 km. au plus de Thakhek, sur le i
grand bief navigable du moyen Mékong, i
On chercha en 'même temps un tracé :
passant de la vallée du Ngan Sau à celle
de la Se Bang Fai par le plateau de Na- i

kaï, en utilisant un col de 715 m. d'alti-


tùdè, avec possibilité de ttê passer qu'à
600 m. grâce à un tunnel de 600 m. de
long.
\ .
Abandon provisoire
.
Le débloquement du Laos paraissait
en bonne voie lorsqu'en France le Par-
lement, se rendant compte de l'impos-
sibilité de développer toute l'Indochine
à la fois, décida d'aller au plus pressé.
Voici ce qu'écrivait à ce sujet M. Ger-
vais, rapporteur à la Chambre du bud-
get de 1907.
« Plus tard, dans un avenir éloigné,
« quand on aura mis en valeur l'Annam,
«le Tonkin et la Côchinchine, où tant
c de parties sont encore incultes ou ne
« produisent pas ce qu'elles sont capa-
« blés de donner, faute dé population et
« d'outillage, l'on pourra utilement son-
« ger au Laos. Pour le moment il suf-
« fit de l'occuper et de le garder. »
« En attendant ce pays ne comporte
« qu'un minimum d'administration pas
« tracassière, attirant les habitants au
« lieu de les faire fuir et dont le coût
« ne doit pas excéder les revenus lo-
« eaux. L'administration et la justice,
«indigènes seront conservés, nos agents
«rie devant être que des conseillers et
« des contrôleurs. » i

' On avait en effet éprouvé quelques


désillusions au Laos où M. le Colonel
Tournier, Résident Supérieur, avait rêvé
de constituer un bloc laotien français,
opposé au bloc siamois, et s'était flatté
de voir les habitants de la rivé siamoise
passer en rnàsse sur la rive gaûché ùrié
fois celle-ci organisée par nous. Quel-
ques familles abandonnèrent bien lé
Laos Siamois pour se réfugier au Laos
française où elles furent' des -mieux
accueillies ; mais ces, gains furent' côhi^
pensés par lé passage au Siàin dé nom-
breux indigènes fuyant^a:réquisition et
la côrvéel : ' ":;;:--'''- '•-/
b'EVËlL ECONOMIQUE

et Sakol Nakon ; la troisième Oubone qu'on aurait pu désirer. La carte au 1:100.000 de cette région
par Bouriran et Sisakhèt. Ces pistes ne Déjà en 1913 l'étude de route de ayant été terminée au début de 1924 par
sont praticables que par la saison sèche; Dônglia à Savannaket avait été reprise le Service Géographique, les travaux de
elles sont parcourues alors par d inter- avec un nouveau tracé, évitant les fonds la route de Napé à Bansot, dont 70 km.
minables caravanes de charrettes à de vallées et suivant la ligne de partage sur 159 sont faits, vont pouvoir être re-
boeufs. A la saison des pluies la rivière des eaux ; divers tracés furent étudiés pris à tête reposée.
Sé-Moun, qui double la piste d'Oubone à pour le passage du Col d'Ailao. Une troisième roule a été entreprise
Korat, est navigable aux chaloupes à Les travaux furent entrepris avec une dès 1913 pour débloquer la belle pro-
vapeur entre Oubone et la gare de Tat- certaine ardeur du côté du Mékong en vince montagneuse du Tranninh, et
chang. 1915, avec moins d'entrain du côté de pour assurer une communication direc-
Sur le Laos septentrional le Siam di- l'Annam en 1918, mais sous le procon- te .entre la Côte d'Annam et Louang-Pra-
rigea une ligne qui remonte le cours de sulat de M. Long, peu partisan du dé- bang. Cette route a 420 km. de Vinh à
la Ménam et qui, à Outarradit, devait se veloppement du Laos, ils subirent un Xiêng-Khouang et 623 km. de Vinh à
diviser en deux branches, l'une se diri- nouveau ralentissement. Louang-Prabang. Elle est à peu près
geant vers le Nord-Ouest sur Xieng-Mai, Après la mort de M. Long, M. Bau- terminée, en tout cas praticable en
l'autre vers le Nord-Est sur Louang-Pra- doin, qui manifestait pour le Laos, qu'il saison sèche de Vinh à Xiêng-Khouang,
bang. connaissait bien, le même intérêt que sur 38 km. de plus dans la direction de
L'abandon à la France de sa suzerai- M. Sarraut, donna une nouvelle impul- Louang-Prabang et sur 25 km. au dé-
neté sur le royaume de Louang-Prabang sion à ces travaux et l'on peut espérer part de Louang-Prabang ; il reste à
que la route de Dongha à Savannakhet, construire dans une région montagneu-
amena le Siam à renoncer à cette se- dès maintenant praticable aux automo- se mal connue et difficile environ 140
conde ligne que peut-être nous serons km. dont 85 sont commuus avec la
biles en saison sèche, sera définitive-
un jour amenés à construire d'accord ment'terminée vers la fin de 1925- route également en construction, de
avec lui. La ligne du Haut Laos fut cons- En 1916 une autre route fut commen- Vientiane à Louang-Prabang;-
truite avec lenteur mais persévérance. Enfin une quatrième route de dér
Elle atteignit Outarradit en 1916, Lam- cée entre Vinh et le Mékong. Cette rou-
te passant par le col de Keo Neua par bloquement du Laos avait été entrepris-
pang en 1921 et Xièng-Mai au début
de 1922. 715 m. d'altitude, puis par Napé, devait se en 1917 rejoignant la précédente à
atteindre le fleuve à Bansot. Elle créait Hanoï par les vallées de la Rivière
Mais s'ils ne pouvaient plus songer Noire et le Sông Ma, et mettant Hanoï
à construire une ligne sur Louang-Pra-
un énorme raccourci par rapport à la li-
gne de Dongha à Savannakhet pour les à 704 km. de Louang-Prabang et à 834
bang,dont presque tout le commerce se km. de Vientiane. Sur les 508 km. entre
fait néanmoins par des caravanes de voyageurs se rendant du Tonkinà Vien-
tiane, mettant Vinh à 271 km. de Bansot Hanoï et la roule de Vinh à Louang
chevaux, éléphants ou boeufs porteurs alors qu'il y a par la route 290 km. Prabang, 112 km. sont construits de
reliant Paklay, sur le Mékong, à Outar- de Vinh à Dongha, 325 de Dongha à Hanoï à Souyout, mais les difficultés
radit, les Siamois ne renonçaient pas Keng Kabao et 184 km par le fleuve de techniques, le manque de main-d'oeuvre
à atteindre les Etals Chan sur le Haut Kabao à Bansot, total 809 km, soit un et l'intérêt jugé secondaire de cette
Mékong. En attendant le chemin de fer raccourci de538 km.—Malheureusement route ont lait abandonner les travaux
ils ont construit une route de Lampang
à Xiêng Sen, en amont de Ban Houei on trouva dans un massif montagneux, qui ne seront vraisemblablement pas
dont il n'existait pas encore de cartes repris, avant quelques années.
%

Saï, chef lieu de notre province du Haut précises, des difficultés qui firent inter- Signalons par contre la construction
Mékong. Cette route, presque achevée,
rompre les travaux entre Napé et Ban- d'une roule longeant à quelque distan-
est déjà en saison sèche parcourue par sot. Un chemin plus facile fut aménagé ce le Mékong, entre les mines de la Nam
des automobiles ; aussi est-il inutile de
par l'administration de la province de Patène, au nord,de Pak Hin Boun et
nous dissimuler que c'est par la voie Cam'mon entre Thakhek et Napé par le Paksé; sur le bief navigable qui s'étend
siamoise que notre province du Haut plateau du P'hou Ac. Rendue accessi- des rapides de Kemmarat aux chutes
Mékong peut être désormais considérée ble aux automobiles en saison sèche en de Khone.
comme débloquée. 1923, on peut compter que dès la fin Cette route est praticable en saison
Reprise des travaux 1925 cette route sera rendue praticable sèche : sur 90 km. des mines de la Nam
en toute saison, faisant faire un grand Patène à Thakhek, sur 93 km. de Tha-
La remise à plus tard de l'outil- pas au débloquement du Laos. khek à la route de Dongha à Sayapna-
lage économique du Laos, qui n'avait C'est ainsi qu'au début de 1924 la khet, soit 144 km. de Thakhek à Savan-
pas été négligence mais calcul, permit Compagnie des Messageries fluviales nakhet. Elle permet dès maintenant aux
à la France de se consacrer entière- s'étant trouvé impuissante, malgré tant automobiles de faire le circuit Vinh-
ment à la pacification complète du de travaux pour l'amélioration des ra- Pqngha-Savannakhet,—Thakhet-Vinh et
Tonkin et de l'Annam. Le loyalisme de pides du Mékong, à assurer le trafic dès son ouverture provisoire a été
nos protégés pendant la guerre permit postal ordinaire, la situation fut sauvée très fréquentée par les touristes' et les
à M. Sarraut, qui s'intéressait beaucoup grâce au service automobile organisé commerçants et industriels en} voyage
au Laos, de reporter son effort de ce pour la saison sèche (Novembre à Mai) d'études, De Savannakhet à Paksé il y
côté. Une nouvelle impulsion fut don-^ entre Vinh à Thakhek. Cette route a a 250: km dont environ 80 construits
;
née à la construction des roules de dé- ,„
282 km. environ, allongeant ainsi de au sud de Savannakhet et 50 au nord de
bloquement ; malheureusement le man- 11 km.de route et 120 km. de navigation Paksê ipartie de la route de; Paksé à
que de personnel technique, par suite par rapport à la route Napé-Ban- Saravane). Cette route de 250 km. que
dé la guerre, fit que ces travaux ne fu- sot, le trajet de Hanoï à Vientiane, et les camions parcourront aisément en
rent pas poussés avec toute l'activité réduisant le raccourci à 407 km. une journée,remplacera une navigation
L'EVEIL ECONOMIQUE

très difficile même aux hautes eaux, ques au Laos français : là Banque de ligne construite à: l'avancement est
lente, coûteuse et dangereuse aux bas- l'Indochine va créer une succursale à maintenant exploitée sûr environ 60 km.
ses eaux, par un roulage rapide, sans Vientiane ; ce sera un grand-progrès. au delà de Korat. A Tatchang elle tra-
aléa, et sensiblement meilleur marché. 3) Notre politique douanière qui re- verse la Sé^Moun au point où cette ri-
La question du débloquement du Laos jette sûr Bangkok le mouvement d'im- vière commencé à être navigable aux
a donc fait un très grand pas depuis portation dés marchandises étrangères hautes eaux aux chaloupes à vapeur.
quelques mois etdès l'an prochain (1925) à destination du Laos. Dans la direction duNord et duNord-
on peut prévoir une concurrence très 4) Le fait que tous les Chinois établis Ouest, c'est-à-dire de Korat à Nong-Kay
sérieuse faite à la voie fluviale par les sur le Mékong sont les agents ou lés af- ëtLakhone, les Siamois avaient déjà en-
routes dé Vinh à Thakhek et de Dong- filiés des maisons chinoises de Bangkok. trepris l'amélioration dés pistes et mis en
ha à Savannakhet ; on verra alors s'il y 5) Le fait que de tout temps les ex-
.
essai des automobiles à chenille systè-
a encore intérêt à lutter contre tant de portations du Laos s'étaient faites par me Régressé lorsque, voyant le Gouver-
difficultés opposées par les rapides de Bangkok et que jusqu'ici lés maisons nement français étudier la construction
Kemmarat. françaises, découragées par les difficul- du chemin de fer de Tân-Ap à Thakhek
Nouvel effort siamois tés des transports, s'étaient désintéres- ils décidèrent de construire une linge
sées du Laos. Cette année une des prin- de Korat à Konkaen, ville qui se trouve
Tandis que du côté français l'oeuvre cipales et des plus anciennes maisons à peu près à égale distance de Nongkay
était ainsi énergiquemént reprise, les indochinoises, la maison Denis frères, (en face de Vientiane) et de. Làkhone
Siamois de leur côté faisaient un nouvel plus par patriotisme que par conviction (en face de Thakhek). L'amélioration
effort pour assurer à Bangkok sa su- s'est établie à Vientiane et a eu l'heureu- des pistes ne fut donc entreprise qu'au
prématie commerciale sur le Mékong. se surprise d'y trouver les affaires plus delà de Kon-Kaen. Si le chemin de fer
Notons ici que cette suprématie n'est faciles et plus importantes qu'elle ne de Tàn-Ap à Thakhek se fait il ne reste
pas due uniquement aux voies de com- l'avait escompté. ra plus que 200 km. à construire en
munication. Si défectueuse qu'elle est L'émulation entre les deux pays ne terrain généralement plat et hors de
la voie fluviale par le Mékong et Saïgon peut être que féconde et il n'y a d'ail- •
portée des inondations, entre Thakhek
serait supérieure aux voies constituées leurs pas de raison pour que certaines et Konkaen, pour relier le réseau sia-
par le chemin de fer de Bangkok à Ko- affaires avec le Laos ne soient pas trai- mois au réseau indochinois, événe-
rat et les pistes à charrettes qui, delà tées via Bangkok par des maisons ment économique du plus haut intérêt.
rayonnent vers Irois points du Mékong. françaises,, établies au Siam ; c'est En attendant le parcours des carava-
Les autres causes de cette supériorité pourquoi loin de nous en alarmer,nous nes de charrette pour relier les marchés
sont : ne pouvons que nous féliciter de la nou- du Mékong Xiêng-Kan, Nong-Khay,
".
l)Les affinités de race entreLaotiens velle avance esquissée par le Siam. Lakhone.au chemin de fer siamois sera
et Siamois: les Laotiens se sentent à l'é- Cette avance a été reprise il y a trois réduit de presque moitié soit une
tranger à Saïgon, en famille à Bangkok; ans avec la mise en construction d'une réduction de fret d'un bon tiers sur le
n'ayons pas d'illusions à ce sujet. ligne de 320 km. continuant la ligne de prix actuel du Mékong à Korat.
2) L'absence jusqu'à ce jour de ban- Bangkok à Korat vers Oubone. Cette H. CUCHEUOUSSET

Un résultat des conversations Franco-Japonaises


Dès à présent, un résultat des conversa- Divers autres : 15.000 que le fret Saigon-Yokohama soit ainsi for-
tions franco-japonaises apparaît comme Ainsi donc l'Indochine, en ce qui concerne tement amélioré.
acquis. Ce résultat constitue pour l'Indo- le marché des rjz pour le Japon, venait jus- C'est à cela surtout qu'a travaillé la mission
chine, à lu fois comme ou va le voir, un qu'ici nettement au dernier rang. économique : c'est un des points de l'accord
enseignement et uue ligue de conduite Pourqnoi ? dont on peut dès à présent parler. Il repré-
l'avenir. concerne la grande affaire, Pour trois causes aussi simples à concevoir sente un résultat considérable pour l'augmen-
pour 11
la grande question de notre Gochiuchiue : que difficiles à modifier : 1* la qualité des tation de nos exportations de riz : de quel-
l'exportation des riz. riz eu Indochine est inégale, inférieure très ques avantages concédés au Japon et qui
On sait que le Japon, consommateur de souvent à la qualité standard du riz siamois seront choisis de façon à-ne gêner en rien
riz, dans des proportions considérables pro- ou indien ; 2- le prit du riz indochinois est les importations frauçaises, la colonie retire-
duit, peu de, cette denrée, qu'il n'en produit plus élevé que'celui des riz étrangers ; 3* les ra des garanties et des facilités pour ses ex-
même que des qualités tout à fait supérieures bateaux japonais qui viennent à Saigon cher- portations principales.
destinées plusià l'exportation qu'à là consom- cher du riz Rapportent rien à l'Indochine, Nous croyons savoir que ce résultat n'est
mation locale, étant donné leur prix.de re- ils viennent sur lest : le fret est donc consi- pas le seul qui soit en voie de réalisation ;
vient. Force est donc au. Japon d'importer dérablement plus élevé que lorsque ces mê- mais, n'y aurait-il que celui-là,que la mission
.
tout le riz dont il a besoin. Or à quels pays. mes bateaux se rendent à Bangkok ou aux économique aurait fait oeuvre utile.
fait-il appel pour ses achats ? Indes,.pays pour lesquels ils out dé la mar- Impartial
Si nous consultons les statistiques à ce chandise a apporter.
sujet nous ne tardons pas à constater que sur Aux deux premiers inconvénients ; insta- N.D.L.R.— Nous sommes heureux de
les 450.000 tonnes de 1riz que le Japon pour- bilité de la qualité des riz indochinois et cher- voir que l'on commence à se rendre
rait demander à l'Iudochine, il n'en achète té initiale, nous pouvons remédier par des compte, en dehors de certains milieux
en moyenne qu'à peiné 30 à 40.000 tonnes. réformes les intérieures, par des mesures diver- bornés et indécrottables, des résultats
Voici d'ailleurs, en yeu^ lés chiffres des achats ses dont deux principales : là standar-
et le transport méthodique sont, désastreux pour l'Indochine du protec-
pour 1922rl923 (je prends de préférence disation tionnisme à outrance.
cette 'période paice que la dernière, à cause sous l'impulsion du gouvernement de la Go-
du cataclysme de septembre, ne donne pas chinchine, en voie de porter bientôt leurs Nos riz sont chers parce que la vie est
la situation normale). Les chiffres indiquent fruits. Restait donc, en vue d'une améliora- chère et la vie estchëre en grande partie
les milliers de yen ; tion de nos exportations, à faire en sorte de
Indes britanniques : 13.785 favoriser davantage certains produits japo- parce que l'indigène ne trouve pas sur
Siam : 21,498 nais dont nous manquons, de façon que les le marché les cotonnades et autres mar-
ladochiue; 12.276 cargos japonais ne viennent plus ici à vide et chandises au bas prix qu'amènerait la
L'EVEIL ECONOMIQUE

concurrence étrangère. Cette concurren- part les droits élevés sont tin encoura- goun ou à Bangkok, où ils. peuvent
ce amènerait nos compatriotes à se dé- gement à la contrebande car il est évi- écouler leurs cotonnades, leurs porcelai-
brouiller et à montrer un peu plus d'ac- dent que le Chinois préférera payer un nes et leur camelotéi et non pas à Saï-
tivité. Un de nos abonnés,gros industriel droit léger plutôt que d'encourir les gon où l'on ne veut pas laisser pénétrer
de Roubaix, que la mort de son fils em- risques et les ennuis de la contrebande ; leurs marchandises.
pêcha de mettre ses projets à exécution, mais si les droits sont excessifs il a C'est pourquoi notre politique doua-
se proposait de monter au Tonkin une avantage à faire de la contrebande et nière, que des boutiquiers à courtes
grande filature de coton. Il ne deman- l'on ne voit pas ici en quoi la marchan- vues et des chauvins fanatiques vou-
dait, nous disait-il, aucune protection dise nationale est protégée. Abaissons draient voir continuer et même aggra-
douanière quelconque et comptait que les tarifs douaniers et la marchandise ver, mène tout doucement l'Indochine à
le Japon en important des cotonnades étrangère entrera en masse, payant des sa ruine et déjà cette année les affaires
à bon marché ferait augmenter la con- droits qui permettront de supprimer les ne sont pas brillantes. L'extraordinaire
sommation de sorte que l'usine française, droits sur l'exportation des riz. Et ceci bonne fortune de 1920-21 ne se renou-
produisant au même prix, aurait encore ne sera pas au préjudice de notre indus- vellera pas peut être d'ici cent ans.On ne
une magnifique clientèle. Il est évident trie nationale. Supposons que la France reverra peut être plus la disette de riz à
que si les quinze millions d'habitants vende actuellement cent mille pièces laîois en Chine, au Japon," aux Philip-
qui se font au maximum un costume de coton et le Japon dix mille payant pines et à Java correspondre à une
par an demandant trois mètres de co- 20 $ de droits d'entrée. La douane per- mauvaise récolte au Siam etàune récolte
tonnade, se faisaient faire deux costumes çoit 200.000 $. exceptionnelle en Indochine et en mê-
cela fera un débouché pour quarante Supposons au contraire que grâce me temps à une hausse prodigieuse de
cinq millions de mètres de plus. à la baisse résultant de ce que la pièce la piastre. Cet ensemble de coïnciden-
Il y a toute une soi-disant camelote, ne paie plus que 5 $ l'importation ces tenait du prodige ; ne comptons
que notre industrie ne fournit pas et double et monte à 220.000 pièces dont pas que ce prodige se renouvelle sou-
que le Japon pourrait fournir, dont l'in- 100.000 pour le Japon. La France n'en vent si toute fois il se renouvelle jamais.
digène aurait bien envie mais qu'il ne vend pas une de moins et même 20.000 Déjà l'Amérique vend au Japon ses
peut pas acheter en raison des prix trop de plus, mais les droits de douane por- riz de Californie.
élevés résultant du protectionnisme. tent sur 100.000 pièces à 5 $ donnant Donc dans l'ordre normal des choses
Nos riz sont vendus cher en second 500.000 $; il sera dont possible de dégre- nos clients étrangers n achèteront leur
lieu parce qu'ils supportent des taxes ver de 300.000 $ l'exportation des riz. riz en Indochine que dans l'impossibi-
de sortie. Ces taxes pourraient être Bien mieux, les bateaux qui, au lieu lité de se le procurer ailleurs.
supprimées si les droits de douane rap- de venir du Japon sur lest, auront Quant on crache en l'air ça vous re-
portaient davantage. Or il est certain apporté ces 100.000 pièces, ayant eu ain- tombe sur le nez.
que plus les droits de douane sont éle- si un fret rémunérateur baisseront d'au- Ceci ne veut pas dire qu'il faille accé-
vés et moins ils rapportent. En effet ils tant le fret du retour pour les riz. der aux demandes absurdes du Japon.

arrêtent la marchapdise étrangère, qui Bref il saute aux yeux et c'est un fait Les Japonais en demandant le tarif mi-
paie ces droits, pour proléger la mar- constant qu'un commerçant achètera de uimumsur toute la ligne sont aussi dérai-
chandise nationale qui ne paie rien. En préférence chez son client plutôt que sonnables que les commerçants qui vou-
somme on peut dire que les droits de chez celui qui le'met à l'index, draient leur fermer absolument la porte.
douane sont perçus directement par les Par conséquent les Japonais ont Il ne s'agit pas non plus de faire du
industriels de la métropole et les impor- intérêt toutes les fois qu'ils le peuvent à sentiment mais d'étudier quel est l'in-
tateurs et à leur profit exclusif. D'autre acheter le riz dont ils ont besoin, à Ran- térêt de l'Indochine.

L'empierrement de nos rues et routes


Lorsque furent construites les routes du perdus dans la foule ; la plupart de ces ferrée pourraient recevoir ainsi leur ballast
Tonkin et établi le réseau des rues de nos automobiles appartiennent à des indigènes à peu de frais et cela fait déjà plus de 300
villes on ne pouvait guère prévoir le rapi- et de tous côtés se créent des services pu- kilomètres au Tonkin.
de développement du trafic. Les routes blics avec de lourds autobus mettant à la Cet embranchement rendrait d'autres
furent construites légèrement pour parer portée du petit bourgeois et du paysan services car les forêts du voisinage pour-
au plus pressé ; et nous nous rappelons le quelque peu cossu des voyages jadis à raient être aménagées pour produire mé-
temps pas très lointain où des grincheux peu près impossibles. thodiquement du bois de mine et du char-
disaient : « l'Annamite n'a pas besoin, ne Seulement l'empierrement des routes bon de bois. La ligne amènerait au pied
veut pas de routes ; il aime à trottiner n'avait pas été fait eh vue d'un tel mouve- de la montagne tous les matériaux desti-
pieds nus sur la terre molle de ses diguet- ment et le problème se pose de leur en- nés à la station d'altitude du Tamdao et
tes en portant ses marchandises sur ses tretien avec des matériaux plus résistants. même, en été, les voyageurs et leurs ba-
épaules au moyen du souple fléau de bam- L'empierrement au calcaire ordinaire gages.
bou. Les routes n'ont d'autre but que de n'est plus possible ; il faut chercher les Ici l'on peut se demander s'il n'y aurait
satisfaire l'égoïsme des résidents, qui les calcaires durs et mieux encore vaudrait le pas lieu de mettre l'entretien des routes
font pour avoir un prétexte à demander granit qui ne donne pas de boue. Seule- a la charge des usagers en frappant les
une auto. » ment comment faire face aux frais énor- véhicules de taxes proportionnées à l'usu-
Eh bien ! aujourd'hui on ne pourrait mes d'entretien ? re que causent ces véhicules. C'est ainsi
plus dire cela. L'Annamite profite beau- Nous suggérerions la recherche de car- que la brouette devrait être taxée plus que
coup de la route ; il aime mieux aller en rières à la base du Tâmdao, le long de la le pousse-pousse ou la bicyclette, là char-
pousse-pousse qu'à pied et en auto qu'en route de la Cascade d'Argent. rette à bras plus que le véhicule à traction
pousse ; il aime mieux tirer à trois 400 Un embranchement du chemin de fer animale etc.
kilos sur une charrette que de se mettre à
dix portant chacun 40 kilos sur les épau-
li
partant de Vinh-Yen, de 10 à km..per-
mettraient à des wagons à bascule de 20 Les automobilistes aiment à trouver
des routes bien roulantes, il faut aussi qu'il
les et dès qu'il le peut, il préfère encore tonnes de venir prendre le ballast à la car- leur soit interdit d'empoisonner les gens
tenir le volant d'un camion qui transporte rière pour l'amener à Hanoi. La distance
la charge de quatre charrettes. En fait nos ne serait que de 64 km., pas beaucoup plus par la poussière ; d'assez lourdes taxes
routes sont sillonnées d'interminables files considérable que celle que couvrent les seront donc nécessaires pour leur faire
de piétons porteurs, de pousse-pousse, de trains de ballast venant de Phuiy, Ces" wa- payer leur quote part des frais d'entretien
charrettes, que dépassent à tout instant,
bicyclettes, motocyclettes et automobiles.
Ce n'est plus l'automobile de M. le Ré-
gons arriveraient à Hanoï à deux mètres
au-dessus d'une plate-forme elle-même
assez élevée pour que les charrettes venant
pierrement en granit. /
et en particulier soit l'arrosage soit l'em-

En tout cas l'empierrement en granit


sident ou de quelque magnat de l'industrie prendre le ballast se trouvent en contre-bas, s'impose à Hanoï pour les rues tes plus
ou du commerce européen ; ceux-ci sont D'autre part les routes longeant la voie passagères.
L'EVEIL K'CONÛMI QU'IL

Les résultats de la foiré de Lyon


Le Comité de la Foire de Lyon vient de sur le nombre, la qualité, l'origine et les et aux organisateurs de la' Foire aé Lyon
faire paraître uu compte rendu général des besoins des acheteur-; qui visitaient sa qua- " qu'ils conduisaient leur entreprise sur. la
résultats donnés par la réunion du printemps. torzième réunion la Foire de Lyon avait ins- bonne route. La politique de la Foire de Lyon
D'après ce document, les caractéristiques de titué à l'entrée du Palais de la Foire un sys- devra donc consister à persévérer, à réaliser
la Foire peuvent se dégager de la façou sui- tème de contrôle qui, bien qu'établi sans chaque année une méthode plus stricte et à
vante : contrainte ni rigueur, lui a fourni des ren- attirer une clientèle plus nombreuse et plus
1* — En raison du développement de son seignements de la plus haute importance,qui lointaine.
Palais, la Foireide Lyon, a marqué une nou- lui permettront de diriger à l'avenir sa pro- Le Conseil d'administration dé la Foire a
velle étape dans la voie de la concentration pagande avec plus de méthode et de cer- décidé de poursuivre activement les travaux
et a réuni en une vaste cité des échanges, s litude. d'édification du Palais. Les fondations de
l'intérieur ou.aux abords du Palais, toute la .
La stricte méthode qui a présidé à la ré- nouveaux pavillons sont dès maintenant en-
diversité de la production contemporaine, partition'des industriels a été fort appréciée treprises
Seul, le groupe des machines agricoles qui des acheteurs nationaux et internationaux. La Foire de Lyon espère être à même
exige de larges emplacements de terrain dé- C'est eu effet un privilège de la Foire de d'établir, huit mois avant l'ouverture de la
couvert, n'avait pu être rattaché au centre Lyon de pouvoir réunir dans le même local réunion, le catalogue de ses participants.
d'activité de la Foire. tous les producteurs d'uu même article et de Elle se propose de traduire en plusieurs lan-
réaliser ainsi, selon des règles strictes, la gues, et de répaudiv dans le monde entier
2-*
— Les succès antérieurs de la Foire de concentration de l'offre. Le visiteur y trouve ce catalogue qui constituera un document
Lyon ont assuré désormais à celte institu- des avantages nombreux : sûreté de la docu- unique et sera uu précieux organe-de nos
tion une clieutèle.lidèle de participants. Cer- mentation, rapidité de-1'inforination, gain de exportations.
tains de rencontrer à la Foire de Lyon de temps et d'argent. Enfin, elle s'efforcera de- maintenir tout
larges possibilités de vente, les industriels En ce qui concerne les acheteurs français,
français et étrangers ont compris qu'ils au long de l'année la liaison entre les ache-
la répartition géographique montre que si teurs.et les vendeurs oui se sont rencontrés
avaient intérêt à fréquenter régulièrement les départements du bassin du Pihône ont pendant la réunion. Elle communiquera aux
cette manifestation. fourni le plus grand nombre de visiteurs, des
Désireuse d'affirmer son rôle de grand uns et aux autres les enseignements fournis
régions plus éloignées, qui jusqu'à présent par les deux semaines d'activité et d'échan-
.marché d'exportation, la Foire de Lyon avait n'avaient pas établi avec la Foire de Lyon
d'ailleurs organisé une propagande active ges.
des relations suivies, s'iutéresseut plus acti- Elle insistera tout particulièrement auprès
auprès de la clientèle étrangère.
vement à notre manifestation. des vendeurs pour que ceux-ci comprennent
M. Herriot, maire de Lyon, avait entrepris Le contrôle exercé à l'entrée du Palais a le mécauisme d'une foire internationale d'é-
personnellement un vpyage.de propagande permis d'établir que pendaut la durée de chantillons et qu'ils se préparent à tirer de
aux Etats-Unis et au Canada. Une action la réunion, 597.S19 acheteurs ou visiteurs leur participation tous les résultats possibles.
suivie avait été organisée eu Espagne, eu ont pénétré dans cet édifice. Les partici- 11 esta remarquer, en effet, que parmi les
Hollande et aux Pays Scandinaves. Les com- pants, qui avaient une entrée spéciale, ne adhérents, beaucoup étaient mal préparés à
merçants et. industriels de la Sarre, qui se sont pas comptés dans ce total. Il faut re- vendre à l'exportation. Un effort doit être
trouveront à partir de 1925 séparés par un marquer cependant qu'ils' constituaient un tenté dans ce domaine, et la Foire se permet
cordon douanier de leurs centres habituels élément-très important de la puissance d'a- de compter sur l'appui des Services du Mi-
d'approvisionnement et de leurs points, de .
chat de la Foire. Dans certains groupes, com- nistère du Commerce qui participent à tou-
,
débouché, avaient été invités, à venir à Lyou
me celui, des pelleteries, les transactions en- tes ses manifestations.
se documenter et.nouer des relations nou- tre adhérents sont très importantes.
velles. Journal du Commerce.
Celte- action de propagande a eu pour ré- Conclusion
sultat, la venue à Lyon d'un nombre inaccou- N.D.L.R. — Il serait à souhaiter que
tumé d'acheteurs étrangers. Les résultats généraux de la réunion de la Foire de Hanoi eût un stand à la Foi-
3* —Afin de se renseigner exactement printemps 1924 ont montré aux fondateurs re de Lyon et vice versa.

Mission de M. le Gouverneur de travail préparatoire à l'examen delà ques- M.Iléraud. ->— Je demanderai à la Cham-
Général au Japon. tion de l'autonomie douanière Indochihoise. bre de rappeler au Gouvernement, de l'In-
Je vous mettrai'moi-même, au courant de dochine le voeu, déjà formuié par. nous,'.de
" flLZePrésiderc^M.delàPommeraye).Une tout ce qui aura été fait par la Mission lors voir les Administrations s'en tenir, dans
partie de la mission comprenant MM. Du- de mon retour. : leurs marchés, aux prescriptions du Gou-
puch, du Cabinet du Gouverneur Général, M. Approuvé à l'unanimité verneur Général concernant la limitation des
Rircher, Directeur des Douanes et Régies et . marchés. Il existe une circulaire du Gouver-
les Présidents des Chambres de Commerce Examen des mesures qu'il neur Général limitant l'exécution des mar-
de Hanoï, Haïphong et de Saïgon, se rendra pourrait y avoir lieu de prendre chés à 10 o/o en plus ou en moins des
au Japon par petites étapes avec arrêts en raison de la crise du change. quantités fixées. H y a quelques années,
Hongkong et à Chânghai. nous avons déjà rappelé cette circulaire à
Elle poursuivra au Japon les études déjà M. le Président. — La situation provo- M, le Gouverneur de la Cqchinchine. Or, il
commencées par elle à Hongkong et Chân- quée par. les oscillations et variations con- vient de sortir un marché des Travaux Pu-
ghai. Elle visitera, sous là conduite des re- sidérables du taux de la piastre serait, blics spécifiant expressément que les quan-
présentants du monde commercial et indus- si elle persistait bu s'accentuait, de nature à tités stipulées ne lieraient pas l'Administra-
triel japonais, des usines, des manufactures, léser gravement les intérêts commerciaux. tion et qn'aucuue réclamation ne pourrait
des entreprises commerciales. Elle aura pour Le Gouvernement nous a d'ailleurs déjà être formulée par le bénéficiaire du marché
mission de regarder et de sMnstruire par ce donné l'exemple dès craintes qu'on pouvait quelles que soient les interruptions qui vien-
qu'elle verra de l'activité économique du Ja- avoir, èh demandant, dans le but d'assurer draient à se produire dans les commandes.
pon. l'équilibre du Budget dé la Colonie, un relè- Nos protestations semblent n'avoir eu pour
M. Kircher est tout spécialement chargé vement des coefficientsà appliquer aux droits résultat que de conduire à une aggravation
,de condenser les observations et remarques de douane à la sortie des paddy, riz et dérivés. de la situation. La clause introduite dans le
de la mission économique dans un rapport Je vous demanderai les mesures qu'il dernier marché permet à l'Administration, si
dont les données'pourront plus tard servir vous paraîtrait utile de voir prendrel celui-ci lui est favorable, d'utiliser, pour ses
L'EVEIL ECONOMIQUE

commandes, tout le crédit dtoponible.Dans le de d 2.000 piastres au taux de 10 francs, soit M. le Président. ->- Ge serait instituer
cas contraire, l'Administration se réserve la 20.000 3 francs, et que vous vous couvrez I'inquisition de la Douane.
faculté de suspendre ses commandes. Or, il pour j cette somme, il peut se faire qu'elle M. Rouelle. — Ce décret est d'ailleurs
existe une circulaire très précise de M. Klo- n'en t prenne que pour 15.000 francs, d'où -j napplicable. Qui est-ce qui va prouver que
bukowski à ce sujet ; nous pourrions en pour T vous, un risque de perte. j elle vieille porcelaine date de plusieurs siè-
réclamer l'application. M. Réraud. — J'ai répondu déjà à cette (ges ?
M. le Président. — Nous pourrions éga" objection. ( Il faut absolument que l'Adminis- M. le Président. — Vous êtes bien tons
lement [aire des observations à l'Adminis" tration i observe les règlements qui luilmpo- {l'avis d'émettre un avis formellement défa-
tration au sujet des retards apportés dans la sent <
de se tenir dans les limites de son mar- -,vorable au projet qui nous est soumis ?
transmission des mandats de payement en ché. (
Actuellement, lorsque l'Administration
francs, ordonnancés dans les provinces. Nous n'a ] pas intérêt à faire exécuter un marché, Approuvé à l'unanimité
les recevons toujours 10 ou 15 jours après elle ne commande rien ; si elle y trouve son
(
leur établissement ; or, avec les oscillations -•avantage, elle utilise, au contraire, tous ses Modifications à apporter au ta-
actuelles du change, ce retard, dans la ré- crédits , et se constitue un stock. ibleau des valeurs en Douane pour
ception des mandats, peut être avantageux Il faut arriver à obtenir, que l'Administra- l'exercice
ou très désavautageux pour le commerçant. tion soit honnête en affaires, qu'elle ne per- 1924.
M. Rouelle. — On peut arrêter le change de pas de vue qu'un des éléments de la vali- Si aucun d'entre vous n'a d'autres modifi-
à l'avance.
.
dité d'un contrat est que l'objet qui donne
soit limité. Lorsque daus cations à indiquer que celles que nous avons
M. FÏUwl. — Il faudrait, pour cela, sa- lieu au contrat un déjà recueillies, je
vous propose de trans-
voir le jour où le mandat a été émis dans contrat l'Administration ne se croit pas liée quel à M. le Directeur des Doua-
quautité qui fixée, l'annule mettre, tel
la province. par la y est elle
de l'Iudochine, le résultat de notre eu-
de ce fait parce qu'elle lui enlève un qualité nes
ilf. Portail. — EQ 4919, à la suite de cer- essentielle, celle d'avoir un objet limité. quête du commerce local.
taines plaintes émises par les petits com- Il faut donc réclamer l'application à l'unanimité
merçants, l'Administration avait décidé- de nous Approuvé
de la circulation de M. KlobukowskL II y
mandater, dorénavant, les factures pour les l'Administration devra calculer
marchés en francs au taux du jour de la sou- est dit que
façon à ne pas dépasser une
Projets de modifications à ap?
ses besoins de
mission, ce qui est tout à fait logique.
marge de 40 •/. en plus ou en moins de la porter à divers tarifs spéciaux de
Je vous prierai de demander au Gouverneur quantité iivée
de bien vouloir appliquer, désormais, les et que si les prévisions sont Chemins de fer.
1913. insuffisantes, elle aura à faire un nouveau
mesures qui ont été efficaces en marché avec la même marge. Autrement, il Les modifications projetées apportent,
M. le Président. — Ce contre quoi il faut n'y aurait, pour le fournisseur, aucune sé- d'ailleurs, toutes, des améliorations aux an-
protester, c'est le délai dans lequel les man- curité possible. ciens taras.
dats sont remis. Avec les oscillations brus- M. Lemerle. Je demande si la G est aiusi que les nouveaux tarifs G. V.
me
ques de change, le mandat peut être liquidé Chambre ne pourrait —
pas attirer l'attention N° 14 et G. V. N° 102 prévoient des coiis
à 14 francs et, au moment de le toucher, le de l'Administration la difficulté qui ré- de 3, 5, 10, 15 et 20 kilos alors que les 'an-
sur
taux peut être tombée 11.10 ou 9 francs; sulte, pour le commerce, de la différence ciens tarifa ne prévoyaient que des colis ue
la différence est énorme et vous voyez la entre le officiel et le taux des bauques. de 3, 5 et 40 kilos.
taux
perte que cela fait. Hier, le taux; officiel était à 11.80 ; en Ban- Dans un autre ordre d'idées, le nouveau
D'après la réglementation comptable des il était à 14.80. tarif G. V. N* 15 étend aux billets d'aller et
provinces, les dépenses doivent être liqui- que, billets de demi place pour les
M. Ballous. — Le Gouvernement Géné- retour et aux
dées en piastres. Nous n'avons pas à nous enfants de trois à sept ans, les réductions
élever contre cette réglementation ; mais ral à la faculté de le changer deux fois dans accordées l'aucieu tarif membres
la même journée; pourquoi dans par aux de
nous pouvons réclamer contre les lenteurs ces cas, familles nombreuses sur. les seuls billets
dans la transmission des mandats à leurs des- ne le fait-il pas ?
.
simples à place entière.
tinataires. M. Réraud, — En retenant la suggestion Dans ces conditions, nous ne pouvions
M. Filhol. — Ne serait-il pas possible de M. Lemerle, on pourrait demander au qu'émettre un avis très favorable a fappli-
également d'obtenir de rAomiuistration dés Trésor de procéder comme le fait la poste cation des nouveaux tarifs qui uous sont sou-
provinces qu'elle envoie, pour chaque man- qui s'adapte très bien aux fluctuations du mis, et, c'e.it daus ce sens, que j'ai transmis
dat dépassant 1.000 francs, une lettre-circu- change par le système de la surtaxe. notre avis à M. l'Inspecteur Geueral des Ira-
laire au fournisseur lui disant : « J'ai l'hon- M. le Président. — Il faudrait que le vaux Publics.
neur de vous informer que votre mandat a taux fut fixé ici et non à Hanoi. C'est tou- Approuvé
été liquidé au taux de 10 francs j^ll y au- jours cette même centralisation, dont nous
rait des imprimés semblables dans toutes supportons les conséquences. M. Rouelle. — Est-ce qu'on ne pourrait
les provinces. Le fournisseur, en recevant pas obieuir un tarif spécial, très réduit, poul-
cette lettre, saurait que son mandat a été M. Ballous. — Autrefois, il y avait un ies marchandises eu transie pour Dalat, qui
liquidé à tel taux, il se couvrirait en banque délégué du. Directeur des Finances à Saïgon débarqueut à Saïgon.
serait son affaire, au moins il qui fixait le taux officiel ; mais ce fonction- A Baughoi, la main-d'oeuvre est faible,
ou pas ; ce naire a été supprimé.
aurait été prévenu. . paresseuse et très chère ; il u'y a pas, d'au-
M. Le Président. On pourrait deman- tre part, d'abri sur la plage. Uuaud ou dé-
M. Duclos Rauzy. — La proposition de —
barque le ciment, saison pluies, il
M. Portail est ia plus simple et la plus logi- der que le change soit à nouveau arrêté à en des
Saïgon. reste souveut S jours sur place et là où ou
que. MessieurSjêtes vous d'accord sur l'ensemble avait mis du ciment, on retrouve des bornes
M. le Président. — Nous allons rechercher des suggestions qui viennent d'être faites. kilométriques, il me semble qu'où pourrait
ce qui a été fait en 1919. Nous adoptons faire transiter les marchandises par Saïgon.
votre suggestion et en cas d'insuccès, nous Approuvé à l'unanimité Ou le fait bien pour les marenaudises du
demanderont l'application de la proposition Gouvernement. Les bateaux qui viennent de
de M. Filhol. Projet de décret prohibant l'ex- France apportant des rails, uu ciment, des
M. Portail. - Je ne crois pas que la dé-[. portation d'Indochine des objets traverses de chemin de fer pour Dalat débar-
cision à laquelle je me réfère s'appliquait quent ce matériel à Saïgon, pour être ache-
aux budgets provinciaux ; elle ne s'appli-. antérieurs au
XIXe siècle. mine sur Dalat parchemin de fer. Ce que le
quait, je crois, qu'au budget local et au Bud- Gouvernement fait pour lui, il peut bien per-
get Général. M. Darles. — On a l'air de considérer mettre aux commerçants de le faire ; mais,
que tous les Français qui viennent en Indo- pour cela, il faut que les tarifs Saïgdu-Bàlat
M. Réraud. — Pour les budgets provin- chine sont des pillards ayant le dessein de
ciaux, les marchés sont passés en piastres, ; dévaliser les monuments Chams et Khmers. soient meilleur marché.
couvrir '
vous pourrez vous comme vous vou- C'est cette supposition d'un goût déplorable Approuvé à Vunanimité
drez, puisque le nombre de piastres est dé- semble consacrer ce décret. Notez que
que
terminé pat' le taux du change du jour de la* tous les Français venant de Ghaughaï ou du
soumission. Marché passé par l'Agence Gé-
Japon peuvent importer eh France n'impor- nérale des Colonies la mai-
M. Filhol.
— 11 y a un inconvénient, c'estt te quel objet d'antiquité extrême-orientale ; avec
qu'un marché passé par une province, et àî seuls ceux d'Indochine ne pourraient rienim- son Hachette.
livrer dans le courant de l'année, ne créee porter;Ce serait un peu fort!C'est là une bel-
pas. pour la province l'obligation de prendreB le chinoiserie imputable à l'Ecole d'Extrême- M. le Président, — M. Portail m'a com-
la totalité du marché : si c'est un marchéé Orient. muniqué dernièrement la copie d'un marché
L'EVEIL EUJNUMlVJUli

passe par T'Agence Générale des Colonies Un autre facteur servant à déterminer la n'étaient nullement dispensées du manifeste,
i

avec la maison Hachette pour la fourniture subvention


su n'est autre que le prix des char- bien que la déclaration dé gros fut quelque-
des ouvrages de librairie et abonnements aux bons
bc de la Société des. çharbouuages de fois faite sur le livret de barque.
journaux destinés aux divers services des Holigay.
Mi C'est donc cette Compagnie qui M.Héraud. — Eutre le fait de ne point
Colonies. fixera
fiî la subvention Je le répète, on n'a dispenser delà chose et le fait d'exiger cette
M, Portail. — J'aurais désiré que cemar- uï besoin de ces services annexes.
pas chose, il y a une différence, et je crains que,
chè fût examiné par chacun de vous. Ce qui M. le Président. — Cette question des dans la pratique, les règlements en vigueur
arrive aujourd'hui pour les libraires indo- annexes
ai a fait l'objet d'une conversation ne soient pas toujours appliqués. Je vous
chinois peut arriver demain pour le commet entre
et le Gouverneur Général et le Gouver suggère que nous transmettions la copie de.
ce en général et surtout pour le commerce ueur
u< dé la Cochinchine, qui avait fait sien- cette lettre à l'Administration locale des
de détail. Je demanderai à M. le Président n< les suggestions dont parle M. Rouelle,
nes Douanes eu lui demandant de bien préciser
de vouloir bien faire circuler ce marché à et je sais qu'on va étudier la possibilité de les conditions dans lesquelles l'obligation du
domicile ; il reviendra pour étude à la seau- faire
fa de Tourane un port de touche des manifeste est appliquée aux jonques de mer.
ce prochaine. grands
gi courriers de Chine. Les courriers
Je dois vous dire, d'ailleurs, que M. le touchant
te à Tourane, il n'y aurait plus be- Approuvé
Gouverneur Général n'a pas tenu compte soin
s( que d'une ligne annexe entre Tôuraue
de ce marché, qui, il le sentait bien, devait el Haïphong,
et Amélioration à apporter aux
soulever des protestations. Il a passé outre. M. RotieMe, 11 faudrait alors uu petit
Transports Fluviaux du Laos.
Mais, depuis l'Agence Générale des Colonies —
paquebot
p annexe confortable. La question
est revenue à l'assaut. Le Gouverneur Gêné-
rai a notifié le marché aux services, mais
j
des transbordements à Tourane effraie un M. le Président.— La Chambre de Gom-
merce de Hanoï nous ayant signalé les diffi-
peu
p les passagers ; mais, pour les gens du
ceux-ci out protesté contre son application métier, ceia n'a rieu d'effrayant. cultés qu'éprouvaient les commerçauts d'u
n Tonkin pour faire transporter par les Mes-
qui ne leur donnerait pas satisfaction. Il est,
M. le Président. — La ligue de Dong- sageries Fluviales, leurs colis postaux à des-
en effet, invraisemblable qu'on puisse con- Ha-Vinh
, est en voie d'achèvement ; quand tinationdu Laos, nous nous étions joints à
naître à Paris les besoins des services de Tonkin sera relié par chemin de fer à elle
l'Indochine. le
.
demander au Gouvernement de
Tourane pour
n nous pourrons avoir des traius qui bien vouloir étudier les améliorations qui
M. le Président. — Je vais, Messieurs/ permettront d'aller de Tourane à Haïphong pourraient être apportées
r aux transports
vous faire passer le dossier de l'affaire à do- très
j confortablement. fluviaux du Laos.
micile et nous remettrons la question à l'or- En somme, nous n'ayons plus qu'à atten-
dre du jour d'uue prochaine séance. MM. Filuol et Héraud, ont suggéré deux
dre
( qu'on nous communique le futur cahier remèdes à la pénurie actuelle des transports.
des
t charges. Le premier de ces remèdes consiste dans
Approuvé
Approuvé l'empierrement de la route Vinh-Thakhek et
Services Maritimes Postaux An- la confection de quelques travaux d'art per-
nexes de l'Indochine. Projet d'arrêté portant de 75 °/0 mettant drassurer le trafic par camions-au«
tomobiles.
à 100 °/o le taux des majorations Le second remède serait la mise en service
M. le Président. — Ayant appris, eu Jan- à appliquer aux cessions de tra- par l'Administration elle-même d'une cha-
;
vier dernier, que la Direction des Services vaux faites par l'Arsenal loupe de faible tonnage (12 à 45 tonnes qui
Economiques avait adressé à divers anna^ permettrait le dégorgement des marchandises
teurs de la place un appel d'offres pour l'or- M. le Président. — Par lettre en date apportées par pirogue.
ganisation des services de transports mari- du 59 Janvier dernier, M. le Gouverneur de Le contrat des Messageries Fluviales arri-
times annexes de rindochine, j'ai immédia- la Cochinchine nous a transmis, pour avis, vent à expiration il est utile que l'Adminis-
tement écrit à M. le Gouverneur de la Co- un projet d'arrêté portant modification du tration fasse elle-même l'effort qu'on ne peut
chinchine, pour le prier de protester coutre taux de majoration aux cessions des tra- demander à la Compagnie fin de contrat.
le fait que notre Chambre n'avait pas enco- . vaux faites par l'Arsenal.
en
été consultée sur la question. M. Çateaux. —Il existe; un trafic considé-
re Cet arrêté portail 75 0/0 à 400 0/0 le cal-
Trois semaines après n'ayant reçu aucu- cul forfaitaire des majorations à effectuer rable eutre Vinh et Thakhek. Malheureuse-
ne réponse à notre protestation et, le bruit frais généraux pour les Administrations à Vientiane, mentales colis postaux envoyés de Haïphong
pour et qui pourraient prendre la voie
courant que l'Administration était sur le et à 25 0/0 en plus sur le montant total de
point de signer des contrats pour la con- la facture (matières, salaires et frais géné- Vinh-Thakhek, descendent d'abord à Saïgon
cession de l'exploitation des services mariti- pour remonter ensuite au Laos par les Flu-
raux,) pour les particuliers. vialeSi
mes annexes, j'ai confirmé ma première La mesure donnant satisfaction à l'indus-
lettre à M. le Gouverneur de la Cochinchine, trie locale, j'ai répondu que notre Chambre, M. Filhol. — C'est la faute des expédi-
en lui demandant de transmettre à M. lé ne pouvait que donner un avis favorable. teurs des colis postaux. Quand vous mettez
Gouverneur Général, un télégramme de pro- un colis postal à la poste, vous devez indi-
testation Approuvé quer la voie que vous désirez lui voir suivre
.
M. le Président. — Ainsi donc, Mes- « voie de terre » ou « voie de mer », autre-
sieurs, il résulte des explications qui nous!:
Surveillance des jonques étran- ment il prend toujours la voie de mer.
ont été fournies que la question de l'organi- gères de mer.
sation des services annexes est actuellement te Président. Par lettre du 23 ~~~ ~^~ " '
étudiée par la Direction des Affaires Econo-I. : M. 3
miques et que notre Chambre sera appelée Janvier dernier, —
notre ï
Chambre attirait Compagnie d'Exportation d'Extrême-Orient
avis projet qui été l'attention de M. le Gouverneur de la Co-
à donner son sur le aura é
chinchine l'utilité', qu'il y aurait, dans unD
élaboré par cette Administration. sur (Société anonyme an capital de l.OOt.000 francs)
but de répression des fraudes, à imposer
M.. Rouelle. — On n'a nullement besoin a aux jonques de mer, arrivant de l'étranger, r, Siège d'exploitation — Hanoï (lonkin)
de toutes ces lignes. La ligne de Saigon- l'obligation d'avoir un manifeste visé paifr
Singapour est inutile. Celle de Saigon-, Sïèae social : Paris 43, Bd Haussmam
l'autorité consulaire française du port dtle
Haïphong de même ; faites Banghoi lete chargement. Matières premières et Produits
Cherbourg du Sud-Indochinois, faites dee Le 22 Février dernier, M. le Gouverneui ,r fabriqués d'Extrême-Orient
Tourane, le Cherbourg du Nord-Indochi- ^ nous faisait connaître que les jonques de mertr '
nois. Qu'est-ce qui empêcherait, si ou le •

leur "demandait, tous les courriers étrangers


de toucher à Banghoi? On pourrait avoir là
un train léger qui prendrait la poste et les
passagers pour les amener en quelques heu^
resà Saïgon.
Pourquoi entrer dans ces dépenses exces-
.
sivesl 11. est dit, dans le projet de contrat,

que « les navires devront pouvoir marcher


à 14 noeuds ». On aura donc des bateaux
de 14 noeuds ; seulement, comme le Gouver-
nement fixera ia vitesse, et que la subven-
tion sera fonction de la vitesse, il demande-
ra de marcher à 6 noeuds.
La distance de Tân-Ap à Bênthuy est de 94 km soit 280 mettrait à 75 km. de fàn-Àp, soit 19 kilomètres plus près de
Les débouches du Tân-Ap ThaHhel* sut* la mer km. de Thakhek surMekong, la mer que Bênthuy
; Ce port desservirait vallée encore peu peuplée dans sa
Mais un port plus rapproché encore du Mékong, offrant les partie superieure maisunesdsceptible de développement, an
mêmes caractéristiquesque Bênthuy. pourrait être crée plus ?rsriteur européen, M- Coudoux, y a déjà entrepris, à Kim-
; Le chemin de fer de Tàn-Ap à Thakhek,dont la construe- de t.000 à 1.200 tonnes de port en lourd et les travaux, à au Sud, dans! estuaire du Sông Giang, eu amont de Quang- Lu (premjère gare au $ud de Tân-Ap, la culture du café et
*^nê- l'élevage des bestiaux. Certaines vallées secondaires,peucpn-
lion est en principe décidée et à laquelle le nouveau minis- l'étude pour l'amélioration de la barre et du port lui-même
des Colonies s'intéresse tout particulièrement, puisqu'il permettront sans doute l'accès ô des navires plus forte-
; tre Les chaloupes de mer et les caboteurs remontent couram- «^s dés Européens, sont bien peuplées et bien cultivées,par
a déjà télégraphié à M. Merlin à ce sujet, aura son débouché Bênthuy deviendra ainsi le meilleur satellite de Haïphong ment jusqu a Badon. Le uort dent nous suggérons l'élude se- exemple celle du haut Sông Nan, aux environs de Qui-Dst el
la
sur mer à Bênthuy. auquel il pourra élre relié par des services de chalsnds de rail à quatre km. en amonl de Quang-Kbê et relié à la gare If vallée de Xuàn-Son sur un affluent qui se ,ette dans le
Ce port du Nord-Annamreçoit couramment des caboteurs, haute mer remorqués. de Minh-Lê par un embranchement de cinq km. ce qui le 5»ôn« Gmn8 a Mmh*Cam,
12 L'EVEIL ECONOMIQUE
I/EVE1L ECONOMIQUE. 13

;' YARIfTES ;

î*ës précursettFs de la cinématograpbie


La diffusion prodigieuse du cinématographe mais
m sans projection, c'est-à-dire pour l'uni- la prise des vues et pour la projection est
dans le monde entier, ses orpgrès incessants, qi spectateur qui'regardait à l'oculaire dé
que incontestablement le premier qui ait fonc-
grandissent chaque jour le mérite, la gloire l'appareil.
1': tionné pour le public.-'
de ceux qui ont réalisé la prestigieuse illu« Mais iout cela n'était point encore le ciné- Ce fut Carpentier, le grand constructeur
sion. matographe.
m parisien, membre de l'Institut qui, :sur le
Aussi, l'invention oui, lors-des premiers L'on pourrait, plus justement, attribuer modèle établi par les Lumière, se chargea
films produits en 1895, était unanimement l'invention 1' à Léon Bouly, dont le nom, un de construire industriellement les appareils.
reconnue à Auguste et Louis Lumière, fut- peu p oublié jusqu'à présent, mérite d'être cité Les allégations obstinées qui reparaissent
elle bientôt contestée. parmi
P les précurseurs. Le 12 février 1892, de temps à autre dans les publications ue
Des érudits ingénieux attribuèrent le pre- BoulyB fait enregistrer un premier brevet sauraient prévaloir contre ces faits. Et Jans-
mier cinéma à Àlhanasius Kircher, jésuite (no (i 219.350) d'appareil de photographie ins- sen, Marey, Démeny eux-même?, pour ne
allemand, qui, à Rome en 1640, projetait, de tantanée,
t! pour obtenir automatiquement et parler que des derniers et des plus illustres,
la lanterne magique, des images, grossière- sans s interruption une série de clichés ana- n'ont-ils pas à maintes reprises, publique-
ment peintes, de squelettes et de démons, lytiques i; du mouvement. ment proclamé l'éclatante priorité d'Augus-
Les Anglais reportent au docteur Peter Le 27 décembre 1893, jiouveau brevet de te et Louis Lumière pour 1 invention du ci-
M'ark-R'oget, secrétaire de la Royal Society, Bouly l (h • 23p.100) po'iîrTiu appareil réver- nématographe ?
le mérite d'avoir découvert (1824), dans la sible s de photographie et d'optique, opérant Pour situer le débat, établir sans réplique
« persistance » de la vision en rapport avec l'analyse 1 puis la, synthèse du mouvement dit la primauté de i'iuventiou, il n:est que de
les objets mouvants, le principe même de la cinématographique
c Léon Bouly. se reporter à la chronologie des films pro-
cinématographie. L'appareil imaginé par cet inventeur ne duits en public.
Sir John Herschell (1826), aurait, avec son dut pas donner toute satisfaction, car per-
< La première démonstration publique du
Thanmatrop, réalisé le premier appareil sonne, de tous ceux qui ont parlé des origi- cinématographe fut présentée par MM.
!
produisant l'illusion du mouvement en nes du cinématographe, ne rapporte qu'on Lumière, devant la Société d'encouragement
i
partant d'un dessin inanimé. I l'ait vu fonctionner. à l'Industrie nationale le 22 Mars 1895, sous
Le docteur Plateau, de Gand, puis Stampf- A tout le moins peut-on reconnaître à la présidence de l'astrouome Mascart, prési-
ner, développant les théories de Roget, réa- Bouly l'honneur d'avoir forgé le nom de la dent de l'académie des Sciences.
lisent simultanément, en 1833, deux appa- photographie auimée. La deuxième séance de projections se dé-
reils à disque appelés respectivement : Personne ne songe à contester le rôle de roula le 10 Juin 1895, devaut le congrès des
phénakistoscope, par Plateau ; stroboscope, ces chercheurs ni leur mérite. Comme toutes Sociétés photographiques de France, sous
par Slampfner. les grandes inventions, le cinématographe la présidence de M. Janssen, directeur de
En 1834, le docteur Borner invente le n'a pas jailli tout armé du cerveau dés Lu- l'Observatoire de Paris. Les congressistes,
Dedaleum, qui fut breveté en France sous le mière comme une révélation. filmes au cours d'une promenade sur la
nom dé zootrope ou « Roue de vie ». La trouvaille était en puissance, et com- Saône, eurent l'émerveillement de se voir le
Béai, de Greeuwich, en 1866, construit le me en tension. daus l'atmosphère scientifique lendemain sur l'écran.
Choreustoscope qui, dit l'auteur anglais, du moment. En bien dés laboratoires l'on Et l'illustre iuventeur du revolver photo-
<K
coulierit presque tous les éléments du pro- s'acharnait à la réaliser, avec les mêmes graphique, qui avait été lui-même filmé, dis-
jecteur actuel à crpix de Malle ». matériaux dont on disposait. cutant avec son ami Lagrange, conseiller
Puis, c'est le revolver photographique Le cinématographe, tel que les Lumière général du Rhône, concluait son discours de.
imaginé par l'astronome Janssen, pour en- l'ont réalisé, est chose fort précise, parfaite- clôture par ces paroles :
registrer, en 1874, les phases du passage de ment distincte de ce qui avait été fait avant « Le gros événement de cette session a
Vénus sur le soleil éclipsé. eux. C'est l'appareil permettant de prendre «été le résultat obtenu en photographie
Marey perfectionne son fusil photographi- s'ùrune pellicule de nitrocellulose seize vues « animée par MM. Lumière. »
que, analyse le mouvement par la chrono- à la seconde, puis de les projeter sur un La troisième séance de cinématographe
photographie (1889) et, installant ses séries écran en produisant, pour un nombre illi- eut lieu à Paris, le 11 Juillet 1895, devant
d'instantanés, sur une pellicule continue, mité de spectateurs, l'impression du' mou- les membres et les invités de la Revue gé-
parvient, avec son collaborateur Démeny, à vement, de la vie.< nérale des Sciences, rassemblant l'élite du
projeter, à l'aidé d'un disque de verre, le Lenr appareil qui fui longtemps, et sans monde savant.
mouvement des lèvres prononçant « je vous modification, le plus employé, à la fois pour Les Lumière attendirent d'avoir mis leur
aime ».
Mais le véritable père de la. cinématogra-
phie serait, suivant les Anglais, Mr. W. Fri-.
esse Gr>en qui, avec la collaboration de
l'ingénieur Evans, aurait produit et fait bre-
veter le premier film sur celluloïd. L'appa-
reil fut exposé à la convention photographi-
que de Bath, en 1890. Il fut tenu pour une
chambre susceptible de prendre des photos
en séries rapides. L'inventeur ne put, d'ail-
leurs, projeter aucune de ses bandes de cel-
luloïd.
De leur côté, les Américains revendiquent
l'invention <iu cinématographe pour Muy-
bridge et pour Edison.
Edward Muybridge (1871), à l'aide d'un
disposiiif fort compliqué de quarante-huit
chambres photographiques, dont les objec-
tifs se riéclanchaient automatiquement, par-
vint à analyser le mouvement, par exemple
:eu montrant les attitudes successives d'un
cheval au galop.
Edison, avec-son Kinétoscope, faisant dé-
filer rapidement une série d'instantanés sûr
-pellicule, reproduisait bien le mouvement,
14
tfkvËifr rab^oMï^cfr

appareil parfaitement au point pour le pro- de pellicule —* faisaient revivre des. scènes sans cesse renouvelée.
duire devant !e grand public. familières : le goûter de bébé, la sortie des Quelques semaines après c'était Bordeaux,
Aussi, le premier ciuéma proprement dit usines Lumière, l'arrivée d'un iràin en ga- puis Londres (17 février 1896) Bruxelles
ne s'ouvrit-il que le 25 décembre 1895 daus re, l'arroseur arrosé, la destruction des (29 février 1896), Berlin (30 Avril 1896).
le sous-sol du Grand-Café, boulevard des mauvaises herbes, un gros temps en mér, Et comme une traînée de nitro-glycéri-
Capucines, à Paris. la pèçbé aux poissons rouges, etc., ne, par une véritable détente explosive,
Les curieux s'écrasaient dans celte salle La deuxième salle publique de ciném.itor- propagée à l'infini, le ciné couvrit lé monde,
trop exiguë. De toutes parts l'on courait à ce graphe s'ouvrit à Lyon, 1, rue de la Repu- enroulant sur le globe tournant son serpen-
spectacle surprenant, et il fallut un service blique, le 25 janvier 1S96. Placée sous la tin Sans fin de frémissantes images !
d'ordre rigoureux pour contenir Pavidiléde la direction -de M. Perrigot, collaborateur L'Illustre de la province et des colonies.
foule. Pourtant les séances et aient.brèves ; immédiat de MM. Lumière, elle attira, des
mois durant, une affluence de spectateurs — mars 1924.
les.films de courte durée — dix-sept mètres

CHRONIQUE DES MINES


La fascination de l'or luationpar
l rapport aux voies navigables. Nous ce de Saïgon ignore qu'à côté de leur soeur
rne parlons pas des "chemins de 1er inexistants aînée et géante des bords de la baie d'Along,
Tout dernièrement nous lisions dans un dans
( les régions minières et dont, celles-ci ne dont elles sont iières à juste titre et .qu'elles
journal local l'entrefilet suivant « La Société sseront vraisemblablement jamais dotées, vu le n'ont pas l'a prétention de jamais égaler, vi-
des mines d'or de Pac-I.ang.vient d'augmenter peu
I d'empressement de nos dirigeants à cons- vent, se développent et prospèrent, au milieu
son capital, les actions qui ont été offertes aux truire
' des voies ferrées à but économique'. de toutes sortes de difficultés, car elles ne pos-
guichets de la Banque de l'Indochine à Hanoï /.. sèdent pas les splendides amas de charbon de
ont été enlevées immédiatement ». C'est bien Campba et dé ILilou, plusieurs autres mines
là une preuve de l'attrait que le public éprou- Correspondance de houille qui s'appellent la Société des
ve pour les mines d'or, où il espère toujours Charbonnages du Dông-lrièu, les Charbonna-
trouver une occasion de sains inespérés. Nous Mao-Khè, le 30 Juin 1924 ges de Dei Danh et Dong-Dang, les Charbon-
ne dirons rien sur les mines de Pac-Lnng sur nages de Yèn-Lap, la Société des Anthracites
lesquelles nous n'avons pas de renseignements Monsieur le Directeur du Tonkin. etc.
suffisamment précis mais nous pouvons par- de l'Eveil Economique Or, si, de l'aveu même de Monsieur Gauthe-
ler des grandes mines d'or actuellement en Hanoi ron, la proportion de menus produits par les
exploitation. Ce que l'on sait peu c'est que mines de Ilongay est,de par la nature de leur
celles-ci travaillent sur des minerais ayant Cher Monsieur Cucherousset charbon de 05 •/., ce qui ramène à 300.000
une faible valeur : au Transvvaal les teneurs Je compte sur voire amabilité pour m'accor- tonnes par an, leur production en qualités
enorvarient de 0 à 10 pennyweigts (1), soit der l'hospitalité des colonnes de l'Eveil Eco- criblées, il se trouve précisément que les So
de 9 à 15 grammes à la tonne, ou au cours ac- nomique désirant hasarder quelques timides ciétés de second plan, au point de vue chiffre
tuel de l'or de '1U0 à 180 francs papiers par réflexions au' sujet des doléances de la Cham- d'extraction, citées ci-dessus, exploitent au
tonne de minerai en place dans la mine. Lés bre de Commerce de Saïgon relativement à contraire des gisements de charbon possé-
grandes mines d'or arrivent néanmoins à réa- l'approvisionnement insuffisant par les mines dant une grande cohésion et arrivent, avec
liser des bénélices très importants grâce à du Tonkin, des industriels de la Cochinchine, une extraction totale notablement inférieure à
l'emploi des moyens techniques les plus per- en qualités de charbon autres que les menus, celle de Mongay à produire un tonnage de cri-
fectionnés pour J'abalage et le traitement de doléances exagérées et en tout cas injustifiées, blé très intéressant ; en ce qui concerne plus
leur minerai et aussi à l'énorme tonnage pro= ainsi que le prouve la judicieuse réponse de particulièrement la Société des Charbonnages
dnit. Une extraction mensuelle de 60.000 ton- Monsieur Gautheron,Directeur de la Société des du Dông-Trièu et la Société des Anthracites
nes est un chiffre moyen pour les mines du Charbonnages du Tonkin,donl des extraits ont du Tonkin leur production globale en criblé
ttand ; l'une d'entre elle la Crown Mines extrait été reproduits dans le N- 363 du 25 Mai der- et noisettes dépassera très certainement
plus de 200.000 lonnes de minerai par mois et nier de votre journal. 100.000 tonnes pour l'année 1924, chiffre re-
l'on parle d'une mine canadienne du district Je trouve qu'il est vraiment regrettable d'a- présentant les 33 7. de celle des Charbonnages
de Porcupine (Ontarioï, la Hollinger qui cons voir à'constater que là Chambré de -Commer- du Tonkin.
truit une usine pour traiter i millions de ton-
nespar an. Il est bien évident qu'au Tonkin le
problème est tout à l'ait différent, i'éloigne-
anent des mines des voies de communication
interdit pour le moment toute idée de construc-
tion d'usines grandioses, en admettant bien
entendu que l'on ait en vue un tonnage suffi-
sant de minerai à traiter. Il faudra donc se ra-
battre sur des parties exceptionnellemontriches
dont on traitera annuellement un faible tonna-
ge dans une petite usine. Un élément favora-
ble pour nos mines est le bon marché relatif de
la main-d'oeuvre. Néanmoins il nous semble
difficile de réaliser des bénéfices au-dessous
d'une teneur de 20 à 30 grammes par tonne
représentant une valeur de 240 à 360 francs-
papier par tonne, soit au change actuel de 24 à
36 piastres.
A titre de comparaison nous donnons ci-des-
sous la valeur en piastres des autres minerais
que l'on trouve au Tonkin :
Calamine à 40*/- de zinc : 50§ la tonne
Blende à 45 •/. : :-l7£
(2)Galène à 50-/. de plomlr: lOOss —

Stibine à 45 •/. d'antimoine:43s; — —
Les chiffres concernant les minerais ci-des-
sus montrent qu'ils ont une valeur très supé-
rieure aux minerais d'or considérés comme ri-
ches. L'avantage de ceux-ci c'est qu'on en re-
tire de l'or métallique, représentant une gran-
de valeur sous un faible poids, et par consé-
quent facile à transporter. Les autres mine-
rais par contre doivent être exportés et leur
exploitation est surtout fonction de leur si-».
(1) S'écrit dwt en abrégé. Le dwt vaut lg.5
(2) La galène contient presque toujours " de
l'argent. La valeur du minerai doit être, dans
ce cas, augmentée d'environ 30 piastres par
kîlog. d'argent contenu dans le minerai.
L'EVEIL ECONOMIQUE 15

Et le péché d'ignorance que je reproche à car les savants ne sont pas bien d'accord sur mais nous nous devions de signaler à nos lec-
la Chambre de Commerce de Saïgon est d'au- les niveaux géologiques à même de renfermer teurs les nouveaux prophètes du sondage à une
tant plus curieux et impardonnable que la du pétrole. époque de progrès où l'on est habitué à ne
réputation des charbons criblés de la Société C'est ainsi, paraît-il, que l'on a découvert les plus s'étonner de rien et à s'attendre aux choses
des Anthracites du Tonkin et de la Société des nouveaux gisements, du Hanovre, en Allema- les plus extraordinaires.
charbonnages du Dông-Trièu franchissant gne, que nous avons signalés, avec un sondage C. D.
allègrement les frontières du Tonkin et de la dont le débit continue à être des plus réguliers. Echo des Mines
Cochinchine, ces deux Sociétés, après avoir De même en Hollande nos inventeurs ont indi-
alimenté en partie l'industrie tonkinoise, peu- qué un niveau pétrolifère à 1.400 m. de pro- L exploitation des phosphates,
vent difficilement suffire aux demandes de fondeur qui s'est trouvé confirmé. L'Office chérifien des phosphates a publié au
leur clientèle de Kobé, de Hongkong, de Nous avons cherché à avoir quelques rensei- Bulletin officiel du Maroc
Changhaï et de Bangkok. gnements sur des travaux entrepris en France 1924, p. 591) (no 597, 1er avril
Quoique le commerce, du charbon soit libre, suivant les indications de MM. Vingerhoets et son rapport annuel.
L'extraction en 1923 a été de 223.595 tonnes.
Il
ainsi que le fait justement observer Monsieur Lichau- s'agit de recherches faites aux en- L'évacuation fait à la fois par la voie nor-
Gautheron, nul n'est cependant autorisé à virons de Perpignan se
sur un point désigné où male arrivée à Kourigha à la. fin de juin et
mettre en doute qu'en ce qui la concerne la le sondage commencé fin décembre devait par la voie de 60 centimètres, et toujours
Société des Authracites du Tonkin ne serait rencontrer à 106 m. un premier niveau avec Casablanca où les installations spéciales s'a- sur
heureuse de satisfaire les besoins en charbon imprégnations de schistes bitumineux et, nous chèvent dans le port et sont déjà très dévelop-
criblé des industriels de l'Indochine avant que a-t-on affirmé, on a effectivement trouvé ce pées. L'Office livré aux acheteurs 190.723
de traiter avec les Chinois, les Siamois ou les niveau à 106 m Et espère bientôt d'autres a
! on tonnes en 1923 contre 79.815 en 1922 et 8.232
Japonais, mais il ne faut pas oublier que les découvertes à une profondeur que l'on va en 1921. La teneur moyenne s'est stabilisée à
diverses sociétés susnommées, en plein déve- atteindre incessamment. 76.145 p. 100. Rappelons que la consommation
loppement, ont besoin de toutes les ressources Une autre société utilise la même méthode européenne été 1923 de 4.140.000 tonnes,
à bien la mise valeur Algérie et attend de bons résultats. Les a en
pour mener en progres- en on dont 1.140.000 de phosphates riches. Lephos-
sive et systématique de leur concessions, ri- inventeurs ont même, paraît-il, traité avec pnate marocain qui est riche donc devant lui
ches certes,mais difficile a exploiter,et qu'elles un syndicat espagnol pour prospecter toute la a
péninsule leur appareil, un champ d'action important.
ne sauraient consentir le plus léger sacrifice avec sur lequel ils con-
sur les prix auxquels elles trouvent à écou-^ tinuent à garder le plus grand secret, opérant Bulletin du Comité de l'Afrique française.
1er facilement leurs produits dans les contrées tout seuls dans les endroits désignés.
étrangères avoisinant l'Indochine. S'agit-il d'un détecteur de vibrations atomi-
En vous remerciant d'avance, Cher Mon- ques, suivant la curieuse méthode que M.
sieur Cucherousset, je tiens à vous affirmer Henri Mager a décrite dans son ouvrage Une
que malgré sa modestie la Société des An- science nouvelle ? Est-ce plutôt un appareil de
thracites du Tonkin, contrairement à ce que mesure à dislance des émanations radio-actives
vous paraissez croire, n'a aucun horreur de que l'on constate dans toutes les sources sou-
la publicité et n'a pas peur qu'on sache qu'el- terraines? Toujours est-il que l'on rencontre
le existe. aujourd'hui pas mal d'industriels qui ont foi
Bien cordialement à vous. dans l'avenir de cette méthode très simple qui
ne supprime ni le géologue, ni le sondage,
ED. PÉGVJET mais qui évite les tâtonnements et les dépen-
Directeur de la Société des Anthracites ses inutiles.
du Tonkin Attendons des résultats plus probants avant
de parler «d'un bouleversement complet des
Les Nouveaux Prophètes des méthodes de recherches actuel!es du pétrole»,
sondages au pétrole
Nous vivons décidément en des temps bien
singuliers où l'homme comme un oiseau se
transporte en quelques jours de Paris à Chan-
ghaï ; ou un ingénieur auglais se dit en mesure
u'arréter instantanément en le foudroyant d'un
rayon mystérieux, tout moteur à explosion ,
où les Allemands prétendent déceler les gise-
ments de pétrole à toute profondeur en se pro-
menant à la surface du sol avec un petit appa-
reil dans leur poche ; où la pensée sillonne
l'espace s'offrant à tout poste d'écoute ; où
l'écriture et la photographie sont transmises
elles-mêmes par les lignes télégraphiques
ordinaires ; où tant de merveilles sont offer-
tes à notre cerveau ébloui.
Naturellement dans eette revue spéciale,
quand on parle de prospections,nous dressons
l oreille, qu'il s'agisse de pétrole ou de tout
autre produit minéral. Qu'est-ce donc que
cette méthode nouvelle attribuée à deux Alle-
mands, MM. Vingerhoets et Lichau ? Depuis
bientôt deux ans on nous en parle à mots cou-
verts, de bouche a oreille comme d'une chose
surprenante et on nous interroge pour plus
amples détails. Nous avouons n'être guère
mieux renseignes aujourd'hui qu'hier, ni
sur son principe, ni sur ses résultats. Nous
avons compulse les registres des brevets
de tous pays et n'y avons rien trouvé. Par-
bleu, nous fut-il insinué, croyez-vous que
les Allemands sont si naïfs de confier leur
découverte à ces brevets par essence des-
tinés à être tournés ou contrefaits 1 Pas si
bètes.ils ne disent rien ni sur les toits ni dans
le silence d'un bureau. Mais si l'on a confiance
en eux, une confiance totale, alors ils traitent,
offrent de prospecter vos terrains en vous in-
diquant à i uièire près, ce qu'un sondage est
susceptible de rencontrer comme scnisies bi-
tumineux ou pétrole, dans un terrain géologi-
quement désigné comme Susceptible de conte-
nir un gisement de 1 huile précieuse.
Et encore, il n'est pas nécessaire que le ter-
rain à prospecter soit géologiquement indiqué;,
46 L'EVEIL ECONOMIQUE

le Service postal par voie de terre prévoit


j le Cas où il y aura 300 sacs pe- et pourquoi, là où le fleuve s'y prête, à
Le service des postes vient, à deux repri- sant
l une quinzaine de tonnés, qu'il fau- Bênthuy et Quang-Ehê par exemple, oa
drait amener tous à la fois au Tonkin. n'aurait pas des bacs à vapeur- N'est-il
ses, de faire transporter des courriers par '"

voie de terre entre Saïgon et Hanoï. Ces Aux grands bacs, qui parfois ne per-
*
pas déjà question à Bênthuy d'un bac
deux essais ont donué des résultats très sa- mettent qu'une traversée par heure, les
3
électrique ?
tisfaisants. Par chemin de fer ou camions dix camions nécessaires s'éparpilleront Il n'y a donc aucune objection sérieu-
,
automobiles, le courrier a pu faire ces quin-
ze cents kilomètres en trois jours et nous est sur une dizaine d'heures, de sorte qu'il
! se, mais par contre un progrès à réaliser
donc parvenu plus vite que par la voie ma- n'y aura pas de correspondance possi- dont les conséquences sur le développe-
ritime. L'état de la route mandarine sur lés ble avec le chemin de fer. Et ce sera un ment économique du pays, seraient Con-
deux parcours Nhatrang-Tourane et Dongha- matériel roulant considérable qu il fau- sidérables.
Vinh permet de considérer que l'emploi de dra et qu'on n'emploiera que de temps
la voie terrestre peut devenir habituel, et ( Us n'ont pas part au festin
qu'il n'y a plus à redouter que les interrup- en temps.
À quoi nous répondrons que dans le Or, il nous est donné de constater qu'on
tions inévitables à la suite de typhons ou de
ne se soucie plus, en haut lieu, de ména-
pluies diluviennes. cas très rare où il y aura quinze tonnes ger l'amour-propre, bien légitime souvent,
Depuis longtemps, à vrai dire, on avait d'un coup à transporter, il n'y aura qu?k des indigènes. Les représentants de la popu-
commencé d'employer la voie de terre entre répartir l'envoi sur trois journées. Le lation annamite ont été systématiquement
Saigon et Hanoi, pour les correspondances écartés des fêtes données en l'honneur des
émanant d'une de ces deux villes à destina- troisième envoi amènera te courrier à
Hanoï six jours après son débarquement escadres de guerre de diverses puissances
tion de l'autre. Mais elle étaient confiées aux étrangères. Aucune personnalité du monde
services automobiles subventionnés et met- à Saïgon, ce dont nous serons déjà, très ïndigèue n'a été conviée aux réceptions,
taient eu général une semaine à effectuer le contents car nous sommes bien rarement banquets et bals organisés pour fêter les
trajet, car les stationnements étaient nom- aussi vite servis. hôtes étrangers, anglais, italiens ou japonais.
breux ; les voitures de ces services et les Principaux pourvoyeurs du budget; les
chemins de fer ne circulant que le jour. Par Chaque convoi ne sera plus dès lors
Annamites sont seulement autorisés à se
ailleurs, ces autos, destinées surtout au que de cinq tonnes à répartir sur trois pourlécher les babines au fumet des plats
transport des voyageurs, ne peuvent prendre camions à remorque. Quant aux bacs,
qu'un faible poids de dépêches. savoureux servis, à leurs frais, aux visiteurs
Pour permettre le transport rapide d'un on ne voit pas pourquoi on n'augmen- de marque, et à entendre de la rue les
courrier de France, qui atteint 150 à 200 terait pas le nombre des embarcations violons qu'ils payent.
sacs, sinon davantage, une première mesure
s'impose : l'utilisation de camions spéciale-
ment destinés à cet usage. Nous avons dit
ici qu'on ne saurait envisager l'emploi des
véhicules lourds, qui défoncent abominable-
ment les chaussées les plus solides et pour
lesquels le passage des bacs deviendrait un
problème fort compliqué. Mais on pourrait
recourir à des camionnettes d'une tonne,
dout le poids total en ordre de marche at-
teint à peu près deux tonnes, c'est-à-dire le
poids de bien des voitures de tourisme.
Ou a encore avantage à ne pas dépasser
ce poids au cas d'accidents qui obligent ies
véhicules à emprunter des variantes ou des
ouvrages provisoires, dont la résistance est
forcément assez faible.
Le trajet pourrait alors s'effectuer sans
que le courrier stationne dans aueun cemre
et, par conséquent, eu tablant sur une vi-
tesse commerciale de 25 kilomètres à l'heu-
re, qui peut être atteinte, en deux jours et
demi, c'est-à-dire plus vite; que. par le ba-
teau.
Mais le principal avantage serait la régu-
larité, qu'il est impossible d'obtenir au-
jourd'hui avec un service annexe réduit à sa
plus simple expression, puisqu'il ne com-
porte qu'un navire, voué à très bref délai à
la démolition.
LE GAC
Courrier d'Haïphong
N.D.L.R.— Nous sommes heureux
de voir notre confrère haïphonnais en
arriver à cette conclusion.
Restent à combattre quelques objec-
tions qui ont été suggérées à M; le Di-
recteur Général des Postes par des su-
bordonnés toujours prêts à sortir de
bons arguments pour ne rien innoyers.
Tout d'abord M. le Directeur Général
L'EVEIL ECONOMIQUE 17

Au surplus, nos gouvernants sont-ils bien Au Tonkin lés Japonais peuvent four- vons "l'écho dans les procès-verbaux des Cham
sûrs qu'en tenant aiusi à l'écart les repré- bres de Commercé de la Colonie.
nir
t d'excellents surveillants de planta- Au cours de la réunion du 12 mai dernier
sentants dé la population indigène eu pré- .tions; peut-être des contre-maîtres dans de la Cbarnbre de Commerce de Hanoû un mentir
sence dés étrangers, ils donnent à leurs hôtes 1les usines ? Mais pas plus en Cochin- bre de cette Compagnie a-lait part à ses collè-
une bonne opiuion de leur éducation et de *
gues de ses craintes au sujet de Toctroi pos-
leur sens politique ? Croient ils qu'en ce <
chine qu'àFormose il ne peut être ques- sible du tarif minimum auJapon. Il lui a été
taisant, ils ne compromettent pas aux yeux tion
i pour eux de travailler la terre. répondu qu'un des membres de la mission
de ces étrangers, le hou renom de la polili-* Déjà leurs femmes supportent très avait déclaré avant son départ que celle-ci n'a-
^que coloniale de la Fraude, qu'on dit, et qui
mal le climat du Tonkin ; elles ne sau- vait d'autre but que de rechercher un terrain
est, en effet, humaine parce qu'affranchie d?entente et que l'octroi d'un tarif quelconque
des préjugés de race? raient
'
s'acclimater en Cochinchine. ne pourrait avoir lieu sans consultation des
En Californie lé climat est toujours Chambres de Commerce.
E. Dejean de la BÂTIE frais, sans été comme sans hiver : le D'autre part, rendant compte à la Chambre
de Commerce de Saïgon de sa mission en Chi-
Echo Annamite Japonais y prospère comme cultivateur ne et au Japon, le Président de cette assemblée
N.D.L.R- — C'est un procédé contre comme le paysan américain, mais il ne a déclaré^ autours d'une séance tenue le 18
juin courant, que la question la plus impor-
lequel l'Eveil Economique a toujours va pas plus au Sud que lui ; de même tante qui avait été posée, lors de cette mission,
protesté. La conduite de nos gouver^ qu'en Amérique du Sud il ne peut tra- était le développement des relations économi-
nants contraste avec leurs discours. vailler que là où le blanc peut travail- ques entre le Japon et l'Indochine, et tous les
facteurs de ce développement ont été succes-
A assister à des fêtes, cérémonies, ma- ler, pas plus au Nord. sivement étudiés, à savoir : la modification du
nifestations officielles quelconques on commerciaux
régime douanier, l'application pour certains
pourrait croire que les Annamites sont Les Rapports articles du régime de la nation la plus favori-
franco-japonais sée, la création de lignes directes de naviga-
inexistants. tion entre les ports de l'Indochine et du Japon,
Pour nous nous en éprouvons cha- Le voyage de la mission indochinoise au Ja- la réglementation mieux adaptée de la légis-
lation commerciale et industrielle, la défense
que fois une sensation de malaise. Si pon fait naître des inquiétudes chez les com-
des marques de fabrique et des brevets d'in-
•-c'est comme çà que nous comprenons merçants et industriels locaux. Nous en trou-
nos devoirs d'éducateurs, nous risquons
bien de n'être jamais compris de nos
•élèves, ni compris ni aimés.
Une immigration japonaise en
Cochinchine est-elle à craindre ?
Les négociations engagées n'ont poiut, as-
sure- t-on-,porté sur là politique internationale
ni sur l'immigration japonaise en Indochine.
C'est là que se trouve le point noir. On y
viendra tôt ou lard. Les émigrants japonais
ont vu successivement se fermer devant leurs
Ilots grossissants les portes des dominions
anglais et de l'Amérique. Il est bien uaturel
qu'ils tournent les yeux vers l'indochiney la
« belle et riche Indochine », aux ressources
• encore inexploitées. Au Tonkin, ils rencon-
treront un obstacle presque insurmontable
dans le caractère laborieux et entreprenant
des indigènes. Mais en Cochinchine, ils réus-
siront à s'implanter aisément, soutenus
qu'ils seront par leur gouvernement, en s'é-
tablissaiu cultivateurs ou colons. Les Japo-
nais oui montré ce qu'ils pouvaient faire,
comme travailleurs de la terre, en Califor-
nie. Ici comme là-bas, ils travailleront pour
leur propre compte. La question de la maiu-
d'oeuvre japonaise ne se pose donc pas ;
mais il y a la question de l'immigratiou ja-
ponaise.
Quelle infl-.ien.ee exercera sur les indigènes
le contact des immigrantsjaponais? Le Qour
vernement japonais, qui s'intéresse à ses na-
tionaux expatriés, ne sera-t-il pas induit en
tentation par les rapports de ses agents et
amené ainsi à jeter des regards de convoi-
tise sur une riche colonie ?
NGUYÊN-PHAN-LONG
.

N.D.L.R. — Nous croyons que les


craintes de M. Long sont Vaines. \ '
Le Japonais n'est pas plus que l'Eu-
ropéen à son aise dans les pays chauds;
pas plus que nous il ne peut s'y livrer
au travail nianuel. .
CHANGE DE LA PIASTRE
j
1924 12 Juillet
;| 14 Juillet>{ 15 Juillet Juillet Juillet
16
f
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l'Indochine) Traites à vue sûr Paws 10 15 10 00 ' 10 10 10 10 10 20 '
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-
L'EVEIL ÈÇMNOMMiOE 19

dira, comme M. Sarraut voulait déjà le faire,


toute nouvelle initiative. C'est M. Hébrard, le
distingué architecte Urbaniste qui va être char-
gé dé nous faire les plans d'un hôtel dé ville
digne de la Capitale de fladocidne et dont Iné-
légante silhouette rejettera un peu au second
plan TnôrreUr construite pour la Poste par les
gâ hes briques.
On va d'autre part entreprendre cet automne
ou cet hiver ia construction de l'Université
dont les plans ont dû être refaits après le scan-
dale des plans dûs aux gâche-briques,: et qui,
au lieu d'être une horreur de nature à ridicu-
liser une fois le plus l'art français, sera peut-
être le premier monument digne de ce nom
élevé au Tonkin.
D'autre part le musée; dont nous avons eu
l'occasion de voir les plans, viendra, en faGe
du bâtiment des douanes plaider les circons-
tances atténuantes pour l'architecture fran-
çaise si longtemps déshonorée dans ce pays
par les incapables et les prétentieux.

Souvenir du Tonkin. — A toutes les per-


sonnes qui en feront la demande à La
Perle, 11-13 rue Borgnis-Desbordes, Ha-
noï, il sera envoyé sans aucun fiais, un
choix d'aquarelles avec ou sans cadre; re
présentant des paysages et les scènes les plus
curieuses de la vie indigèue, exécutées par
les meilleurs artistes annamites.
Cet envoi sera fait sans engagement d a-
chat pour les.clients qui retourneront aux
frais de La Perle ce qui ne sera pas conservé.

Le téléphone et la Poste au Tamdao. —


Le télépnone au Tamdao c'est pour un cer-
tain nombre de commerçants, hommes d'affai-
res et même fonctionnaires la possibilité de
faire à la station d'altitude de longs séjours sans
quitter la direction de leurs affaires. Mais en-
core faut-ilque les communicationss'obtiennent
lâchement. Jusqu'ici il n'y avait qu'un circuit
entre le Tamdao et Vinh-Yèn, correspondant
au circuit Vinli-Yèn- Hanoï. Un circuit direct
Tamdao-Hanoï est en train d'être installé; ce
sera un progrès notable.
Ce n'a pas été facile à obtenir car à la direc-
tion locale des Postes on a horreur de tout pro-
grès. Jusqu'à quel point va de ce côté la mau-
vaise volonté l'exemple suivant va le prouver.
Il y a Vinh-ïên deux postes téléphoniques :
la Résidence et la Cabine publique de la poste.
Il semble que toute demande nouvelle d'abon-
nement devrait être accueillie.avec joie, voire
20 .L'EVEIL ECONOMIQUE
L'EVEIL ECONOMIQUE VU

Cie ie ë'oaium'ot. âe NairtgatiGû i'Extrêffle-Qpient

Àgêxits de la Bltie Fuinael JQjine (ILiigâo des Gh.ëmiiiëes bleues


MOUVEMENTS DES VAPEURS
Sont attendus à Hongkong de Liverpoul
Telanion..
Teiresias.
Âdrastus
.
.
,
...
. . .
.1
.I
6 Juillet
12 »
16 »
' Memûôn..
Machaon
Glâucus. .
.
.:.....
. . . .'. .
.
6 Août
12 »
18 ' »'
Troilus. . . . . ..1 25 »
Éiirnàus, 21 ;
Eurypylus.. . . . , . Helenus. . . . . , »

Sarpedon. .... .. . ...


1

.1
29;
4 Août
» ! . ..... ,. ... .
.
!
1
-30 >
. • . .
Départs de Hongkong pouf l'Europe
VAPEUR HONGKONG SINGAPOUR-DESTINATION

« Anchises ». 14 Juillet 19 Juillet Lond. Rotter. Hambg.


. Lond, Rotter. Hambs.
« Rhexenor» 28 2 Août
« Elpenor »
«Teiresias»..
..
. . 11
»
4 Août
»
9
16
» Lond. Rotter. Hambg.
Marseille, Loud. Rotter, Hamb<r
«Pyrrhus» . 18 23
s>
Loud. Rotter, Hambg. ° I
» »
«Adrastus»......-. 25 », 30 » Marseille, Lond. Rotter, Hamb°-
«Troilus» 1er Sept. 6 Sept. Loud. Rotter, Hambg. ]
«Sarpedon »... 9 »
13 » Marseille, Lond. Rotter.
«Machaon» .15 » 20 » Lond. Rotter, Hambg.'
« ........
Glaucus
«Helenus» '.
22 '
29
» 27 »
4 Octobre
Lond. Rotter, Hambg".
Lonei. RoUer, Hambg*
»
« Tyndareus » 18 Juillet 27 Juillet Gèues, Marseil., Liverp". Glas"
Telamon ». , 6 Août Marseil., Havre, Liverp., Glas»-
,. « 1er Août
« Ixion ».. 18 » 27 » Gênes, Marseile, Liverp'. Glas°-'
.
«Eurypylus....... 1er Sept. 10 Sept. Marseil., Havre, Liverp., Glase"
«Antilochus ...... 20 » 25 » Gênes, Marseil., Liverp. Glas*,

Fondé en 1879 Ligne d'Amérique


L'AUtoS 11 LA PRESSE
Vapeur
Ç/part de
Hongkong
Arrivée à
Vancouver
^^ Départ de
Vancouver
Arrivée à
Hongkong

! Tallhybius . 2 Août 18 Août Adultes.....;. 26 Juil 3 Sept.


Prolesilaus 22 » 17 Sept. Philocleles...... 16 Août 24 »
« VOIT TOUT» Achilles.
Philoctetes
20 Sept.
14 0 ;t.
,
14 Oct.
7 Nov.
Taltkybius
Protesilaus
6 Sepi
27: » .
15 Oct.
5 Nov".
Tallhybius 8 Nov. 4 Dec. Achilles 25 Oet. 3 Dec' .
LES PLUS ANCIENS BUREAUX D'ARTICLES DE JOURNAUX Protesilaus 29 » Philoctetes.....
24 » 15 Nov. 24 »
Achilles... 30 Dec. 24 Janvier Tallhybius...:.. 13 Dec. 21 Janv.
' l
$7, Rue Betgèze— PARIS IX* Ligne de lew-York et Boston
DÉPART DÉPART ARRIVÉE
VÀPFTTR
VA u de Hongkong .de Singapour à Boston
Lit et dépouille par jour 20.000
journaux et Revues du Monde entier.
L'Argus édite : l'Argus de l'Officiel,
contenant tous les votes des Hommes
«Cyclops».. .
« Colorado ». .
Titan ....
. >;. .. . •
. :
11 Juil-
21
31
»
25 Juillet.
7 Août
17 »
10 Sept.
20 »
30 »
.

.....
« ». . . ." . . . . »
politiques : recherche articles et tous « City of Chester ». . , . . .'11 Août 25 • » 8 Oct.
« Bellerophôn». 7 Sept. 21 21
documents passées, présent, futurs. City of Manila » 17 » 31 »
»
31
»
L'Argus se charge de toutes les PU- «
Perseus. . . . . 11 Sept. 25 » 11 Nov.
»
BLICITES et de la publication dans « . . . . . .
les Journaux, de tous articles et infor- Pour renseignements adressez-vous à la Cie de Commerce et de Navigation.
mations. 38 "Rue Hurmand-Haïphong, téléph. 81
VIII L'EVEIL [ECONOMIQUE

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