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Annales de Géographie

Asie

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Asie. In: Annales de Géographie, t. 1, n°1, 1892. pp. 113-115;

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CHRONIQUE GÉOGRAPHIOUE

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I. — ASIE
Mission Pavie. — Les fructueuse* études poursuivies depuis cinq ans
en Indo-Chine par M. Pavie viennent de prendre fin ou tout au moins de
subir un temps d'arrêt par la rentrée en France de cet explorateur. Bien
que les résultats de ses découvertes ne soient pas encore officiellement publiés,
il esteependant possible île constater que ces explorations auront fait faire un
grand pas à la question de réunion «lu Топ-kin au Cambodge et à la
Cocliiuchine par la vallée du Mé-kong. La plupart des explorateurs du Laos,
Mouhot, le Dr Neïs, Taupin et Camille (îautier, étaient partis de Bangkok,
ou avaient remonté le Mé-kong pour se diriger ensuite au sud-ouest vers la
capitale siamoise, en étudiant principalement les contrées de la rive droite
du Mé-kong. Notre consul de France à Luang-Prabang et ses dignes
collaborateurs se sont surtout préoccupés de rechercher les routes commerciales
pouvant unir a travers les territoires français la vallée du grand fleuve laotien
avec nos possessions des côtes, le Топ-kin et l'Annam. On se souvient
qu'en 1888-89, M. Pavie et le capitaine Cupet avaient déjà relevé des routes
de Luang-Prabang à Ua-noï par la vallée du Narn-hou et la rivière Noire, du
Mé-kong à Vinh par le Song-Ca, eniin de Lakhone à. Vinh, cette dernière
route franchie en neuf jours. Encouragé par ces premiers succès, M. Pavie
conçut le projet audacieux, qu'il vient de réaliser, d'explorer lui-même et
de faire parcourir par les officiers attachés à sa mission les contrées peu
connues qui bordent la rive gauche du Mé-kong, et confinent à l'Annam,
au Топ-kin et à la Chine.
Dans un voyage de quatorze mois, le capitaine Cupet, parti de Vinh en
février ÎM'JO, gagnait Lakhone, puis Luang-Prabang au commencement de
juin et redescendait après la saison des pluies jusqu'à Bassac. Du là, avec le
Xon. — Toutes les «"чшшцтсаНяПэ relatives :vix Лппакз de ОеоугарЬйл duivent ttre
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ANX. DE GÉOG. 8
114 ANNALES DE GÉOGRAPHIE.
capitaine Cogniard et le sous-lieutenant Dugast, il s'engageait sur le plateau
élevé d'environ 500 mètres qui sépare le Mé-kong de la côte, et après avoir
parcouru le pays des Sédangs, des Peunon.irs, des Rades, des (lirais, il
atteignait Nhâ-trang le 14 avril 1891, d'où il regagnait le Ton-kin.
En même temps une antre mission, dirigée par M. le commandant Tru-
melet-Faber, relevait la route de Tourane au Mé-kong par Sara vane en
franchissant la chaîne montagneuse de l'Annam dans sa partie la plus lar^e et à ,
travers d'épaisses forêts.
M. Pavie- lui-même était parti de Ila-noï le 2 janvier 18DI, accompagné
de MM. Lefèvre-Pontalis et Vacle, et escorté par le chef indigène Dé<>- Van-
Tri qui avait promis d'assurer la sécurité de la caravane. Il passa par Laï-
çhau et atteignit le 3Í mars Xien-hong sur le haut Mé-kong : là il rencontra.
M. Massif, vice-consul intérimaire à Luang-Prabang. et M. Macey, rlélě-^uA du
syndicat commercial du. Haut-Laos. Tandis que MM. Massie et Vade
regagnaient Luang-Prabang par Xien-sen et la vallée du Nain-Ta, et que M. Macey
se ilirigeait vers le Nam-hou, important afiluent du Mé-kong, où il comptait
sVmbarqucr pour Saïgon. MM.' Pavie et Lefèvre-Pontalis prenaient la route île
Chine vers le nord, et arrivaient le 215 avril à Muong-kong, point île passage
des caravanes se rendant de Birmanie au Yun-nan. Là ils se séparèrent :
M; Lefèvre-Pontalis, accompagné de Béo-Van-Tri, revint à Ha-noï par Laï-chau
et la rivière Noire; M.: Pavie pénétra dans le Yun-nan, et, bien accueilli par
les autorités chinoises, put visiter la région limitrophe du Ton-kin. ft, par
Man.íí-hao, atteignit le tleuve Rouge qu'il descendit jusqu'à Ila-noï. La simple
mention de ces itinéraires permet dès maintenant de saisir l'importance de
ces multiples explorations. Les plateaux- montueux et converts de furets, que
le Dr llarmand avait seul traversés en 1870, nous sont aujourd'hui connus
avec la ligne de faite qui sépare les rivières tributaires de la mer. de Chine des
affluents du Mé-kong. Les routes découvertes et soigneusement relevées-
permettront d'établir du Ton-kin au Cambodge et à Saigon par le Mé-kong
un tratic régulier, dont l'inauguration prochaine d'un .service de bateaux à
vapeur jusqu'à Ivhon assurera la régularité. La. France pourra enlin, grâce
aux résultats acquis par ces explorateurs, repousser énergiquemeiit le>
prétentions siamoises relatives au tra«-é fie la frutitière, . et neutraliser les
influences allemandes qui s'exercent à Bangkok, ainsi que les ambitions
britanniques qui ont fait commencer l'exécution de plusieurs chemins de fer
destinés à pénétrer du Siarn dans le Laos.
Mission commerciale dul'aiil Maeey. — Non. seulement cette
région du Laos est aujourd'hui sillonnée de missions, françaises, mais elle
commence à être exploitée. Un syndicat français, constitué sous la présidence
de M. Tharel, a chargé, un de nos hardis compatriotes, M. Paul Macey, de
pénétrer dans le Laos intérieur pour essayer de substituer ■ des produits

français aux produits allemands ou anglais; dont les marchands chinois sont
généralement munis. L'œuvre commencée semble être en bonne voie. Après
avoir fondé un comptoir, à Luang-Prabang, M; Macey, en remontant le Nam-
hou, a atteint Xien-hong où il rencontra M. Pavie. Revenu à Vinh, et rentré
récemment en: France, il compte reprendre - prochainement cette tentative
d'exploitation commerciale des régions laotiennes nouvellement explorées.
lie Transsibérien. — La France n'est pas seule à s'occuper de faire
exploiter ses possessions coloniales asiatiques. Au retour, de son long voyage
en Cochinchine, en Chine et au Japon, le tz are witch a procédé, à .Vladivostok,
à la pose du premier rail. du Transsibérien. Cette ligne, dont la première
sectionna construire est comprise entre le port de Vladivostok et Crafskaia
sur l'Oussouri, atteindra Blagowietschensk, puis, se tenant à quelque distance
CHRONIQUE GÉOGRAPHIQUE. 11 Г)
de la frontière de Mongolie, passera par Tchita, Irkoutsk, Tomsk, et viendra
rejoindre la ligne traversant l'Oural qui la reliera aux voies ferrées de la
Russie. La longueur totale du Transsibérien sera d'environ 8 000 kilomètres;
le général Annenkoff a promis de terminer en quatre années, moyennant une
somme de 1 200 millions, cette œuvre immense et vraiment nationale.

II. — AFRIQUE
Depuis que la Convention Anglo-Française du о août 1890 a reconnu
comme limite du « Hinterland » de l'Algérie la ligne de Say, sur le Niger,
a Barroua, sur le lac Tchad, nous assistons aux plus louables efforts, dus
presque tous à l'initiative privée, pour associer la France au partage de
l'Afrique occidentale et réunir dans le Soudan intérieur nos colonie*
d'Algérie, du Sénégal et du Congo.
Le fameux projet de chemin de fer transsaharien qui, depuis le massacre
de la mission Flatters, semblait relégué dans le domaine des chimères, vient
de reparaître légèrement transformé et étendu par les récentes études du
général Philebert et de l'ingénieur Holland; dans le Haut-Sénégal, le colonel
Archinard a chassé notre vieil ennemi Ahmadou du Kaarta et puni Samory
de sa mauvaise foi, facilitant ainsi l'accès île la boucle du Niger à la mission
Monteil qui se dirige vers Say.
Mímmíoiis île la cote «le Guinée. — Sur la côte de Cuinée, nous
avons malheureusement à déplorer l'insuccès do plusieurs missions organisées
par le Comité de l'Afrique Française d'après les plans des capitaines Binger
et le Chatelier, et qui s'étaient proposé d'explorer la partie de la Côte
d'Ivoire et de la région intérieure comprise entre les rivières Lahou et
Cavally, pour passer des traités avec les chefs indigènes et affirmer de
nouveau les anciens droits de la France sur ces territoires.
Les lieutenants de cavalerie Armand et de. Tavernost remontèrent la
rivière Lahou; M. Armand fut obligé de revenir à la côte pour recruter un
nouvel interprète, et son compagnon, inquiet de sa longue absence, rétrograda
pour se porter à sa rencontre.
C'est à ce moment qu'arrivaient, également sur le Lahou, MM. Voituret et
Papillon, chargés de poursuivre des études commerciales sur la Côte d'Ivoire.
Ayant commis l'imprudence île mécontenter les habitants des villages qu'ils
traversaient en leur payant d'un prix insuffisant les produits qu'ils leur
prenaient, tous deux furent massacrés par surprise à quelques kilomètres de
Tiassalé. L'effervescence causée par ce meurtre dans la région du Lahou
obligea MM. Armand et de Tavernost à regagner la côte.
Ils y trouvèrent trois autres officiers français, MM. Arago, (Juiquerez et de
Segonzac, qui se préparaient a pénétrer dans l'intérieur. Tandis que le
lieutenant Arago remontait la rivière Saint-André jusqu'au moment où la perte de
ses armes et de ses bagages dans un naufrage le força de revenir à son point
île départ, MM. Quiquerez et de Segonzac, après avoir signé des traités avec
tous les chefs indigènes de la côte depuis le Lahou jusqu'au San Pedro,
remontèrent cette dernière rivière qui, contrairement à ce que l'on pensait,
est plus importante que le Cavally. Neuf jours de navigation les conduisirent
à une chute infranchissable. C'est au moment où, l'ayant tournée en
transportant péniblement la pirogue à travers la brousse, ils s'embarquaient de nouveau,
que des guerriers Pahins, armés en guerre, dirigèrent contre eux une violente
attaque. Saisis d'une terreur panique, les tirailleurs et les laptots
abandonnèrent les pagaies pour faire usage de leurs armes ; la pirogue, sans direction,

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