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Annales de Géographie

Amérique

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Amérique. In: Annales de Géographie, t. 1, n°1, 1892. p. 120;

https://www.persee.fr/doc/geo_0003-4010_1892_num_1_1_20390

Fichier pdf généré le 29/03/2018


120. ANNALES DE GÉOGRAPHIE.

III. — AMÉRIQUE

limites «le la Guyane française. — La question des limites


île la Guyane française, sans passionner l'opinion publique comme les grandes
explorations africaines, a rependant soulevé avec, la Hollande quelques
difficultés heureusement résolues, mais laisse subsister dans sou intégrité le
problème du territoire contesté entre la France et le Brésil.
Le traité de lo"G8, qui limita pour la premiére fois les possessions françaises
et hollandaises en Guyane, indiquait comme frontière la rivière du Maroni;
mais vers le 4» de latitude nord, le Maroni se divise en deux branches : le
Tapanahoni à gauche, J'Awa à droite. (Juelle branche était visée par le
traité:' Cette question, qui eût semblé assez futile, si la région comprise entre
les deux sources ne possédait de riches placers découverts par des Français,
vient d'être résolue par une sentence arbitrale du tzar : l'Awa ou bras de
droite formera désormais la frontière, et les mines d'or, objet du litige, sont
laissées à la Hollande. Quant à la question du territoire compris entre
ГОуарок et l'Amazone que réclament à la fois, depuis bientôt deux siècles,
la France et le Brésil, elle attend toujours une solution.
Exploration «le Conilreau. — L'explorateur Coudreau, qui a fuit
revivre ce problème du « Contesté », a continué dans l'intérieur de la
(Iuyane les voyages qu'il poursuit depuis 1881. Dans sa dernière expédition
(1S8Í)- 181)1). dont il a rendu compte le 1Г> juin dernier à la Société de
(Géographie, il a remonté l'Ovapok et relevé les principaux affluents de son cours
supérieur; il est ainsi parvenu sur le versant de l'Amazone à la rivière Yari,
chez les Indiens lloucouyennes. La traversée de la partie orientale de.s monts
Tumuc-Huiuac lui permit d'atteindre puis de descendre l'Itani et l'Awa et
d'arriver chez les Indiens Emérillons. Les réels dangers courus par M. Gmdreau
et son compagnon Laveau, naufrage au saut du Galibi, trahison du guide,
fièvres contractées dans ce grand voyage de deux ans, le levé de i 500
kilomètres d'itinéraires nouveaux, enfin l'exploration de la région des Tumuc-
Ilumac qui permettra de dresser une carte précise et presque complète de
notre vieille colonie américaine, tous ces résultats font le plus grand honneur
à l'initiative et au courage de M. Coudreau. Nous douions toutefois que la
colonisation française consente à se porter même dans les régions intérieures
plus saines que la région meurtrière des côtes, et que sa proposition de créer
une compagnie commerciale de la Guyane trouve un écho en France. Il y a
trop de pays français, depuis longtemps ou depuis peu, dont l'exploitation
serait plus facile et plus rémunératrice, et qui attendent encore nos colons et
nos négociants. Félicitons-nous toutefois des tentatives que l'initiative privée
a organisées, et associons-nous tous, dans la mesure de nos forces et de nos
moyens, à ces efforts multiples dont le but est de propager notre influence en
ouvrant à notre commerce, qui les réclame plus que jamais, des débouchés
nouveaux.
E. Gl'ILLOT,
Professeur a^réeré d'Histoire et Je Géographie
au lvcée Charlemagne.

Le y é rant : Ar.ma.nd Colix.


SCEADX. — IMP III M EU IE CHARAIHE ET С '".

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