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ATLAS DE LA PROVINCE EXTRÊME-NORD CAMEROUN

Planche 17

riziculture, ce sera SEMRY-III. Il lui est fixé un objectif : résoudre le déficit alimentaire crois-
sant du département. Il diffère ainsi des deux autres projets qui visent la satisfaction d’un
marché national. Il s’appuie sur la réalisation d’aménagements villageois plus restreints. Les
casiers sont établis à proximité de villages ou de grappes de villages en bordure du fleuve.
Chaque casier doit disposer de sa propre station de pompage pour une exhaure très impor-
tante durant la saison sèche, et souvent nécessaire pendant la saison des pluies en raison de
la présence de bourrelets de berge.
Le « Projet Logone-et-Chari », lors d’une première phase (1978-1983) réalise quatre
casiers aménagés près des principales agglomérations : Logone-Birni (124 ha), Kousseri

P RODUCTION RIZICOLE
(235 ha portés ensuite à 370, puis à 470 ha), Goulfey (215 ha) et Goulfey-Gana (105 ha).
Pendant la seconde phase (1983-1988), les travaux sont accélérés pour faire face à la
demande pressante qu’engendre la pénurie alimentaire associée à la sécheresse. De nouveaux
casiers sont ouverts, successivement à Ndou, près de Kousseri (170 ha), à Zimado (400 ha
au lieu des 100 initialement prévus), à Moulouang (125 ha), puis à Kidam, Mara et Hillélé
(100 ha chacun). Le projet prévoit aussi de petits périmètres irrigués en bordure des défluents
temporaires du Chari, le Serbéwel et l’El Beïd. Une dizaine de sites sont sélectionnés, mais le
coût des investissements pour des implantations très aléatoires obligent à différer cette troi-
sième phase.
Marcel R O U P S A R D * Les périmètres irrigués de SEMRY-III ne sont pas destinés uniquement à la riziculture.
Elle ne peut valablement se pratiquer que durant la saison des pluies, avec des frais de pom-
page plus faibles. Pour la saison sèche, le projet envisage initialement la rentabilisation par
des cultures mieux valorisées (oignons, piments, gombo...) ou faiblement irriguées (blé, maïs,
sorghos repiqués et niébés). Les résultats de cette diversification sont mitigés. Le marché est
trop restreint et les prix trop fluctuants. Le riz demeure donc la culture dominante de ces péri-
mètres villageois. Ce choix est aussi imposé par une forte demande du marché local et par la
pression accentuée des cultivateurs pour l’obtention de parcelles.
Pour faciliter l’approvisionnement du marché et l’accès à la riziculture du plus grand
nombre d’agriculteurs, les attributions de parcelles s’établissent sur la base d’un quart d’hec-
tare par exploitant. Les livraisons à la Semry ne sont exigées que sur la valeur forfaitaire des
prestations, soit 5 quintaux par piquet, le reste peut être gardé pour la consommation fami-
Comme les vallées du Sénégal et du Niger, les plaines inondables du Chari et du Logone De 1965 à 1973, la production moyenne commercialisée avoisine les 5 000 tonnes. Il repiquage, l’entretien et la surveillance des rizières, la moisson, le battage et le transport jus- liale ou vendu librement. Dès les premières années, le projet enregistre d’excellents résultats
présentent en zone sahélo-soudanienne des milieux facilement utilisables pour la riziculture. faut y ajouter 2 000 à 4 000 tonnes gardées par les paysans pour leur consommation, mais qu’au marché. Ils paient les prestations de la Semry sous forme d’une redevance forfaitaire en production. Les estimations de rendement par campagne atteignent parfois 60 quintaux à
Cette possibilité a été envisagée dès la fin de la période coloniale en vue d’un double aussi pour alimenter un marché parallèle. Cela permet déjà à certains d’éviter les retenues retenue sur le montant de la vente de paddy. Elle s’élève conventionnellement à la valeur de l’hectare. SEMRY-III fournit jusqu’à 12 500 tonnes de paddy lors de la double campagne de
objectif : d’abord l’approvisionnement des centres urbains en pleine croissance, ensuite le pour les redevances d’encadrement, d’entretien ou de labours. deux tonnes de production par hectare, soit environ 40 % du rendement moyen. Les « plan- 1985-86, avant que les difficultés de la Société n’obligent à réduire les surfaces irriguées
développement agricole de régions jusque-là tournées vers des productions presque unique- Les travaux en rizière accaparent beaucoup de temps, 80 à 100 journées par personne teurs » ont l’obligation de livrer leur paddy, mais des rétentions (en vue de l’autoconsomma- durant la saison sèche. Plus de 5 000 familles du Logone-et-Chari tirent alors leur nourriture
ment autoconsommées. Toutefois, l’introduction de la riziculture a dès le début nécessité que pour un piquet, ce qui n’est pas sans poser de problèmes de concurrence en début de cam- tion) sont tolérées jusqu’à hauteur de 10 % de la récolte et, plus tard, 20 %. et une partie de leurs revenus de réalisations hydro-agricoles qui se trouvent ainsi justifiées
soient surmontés des problèmes techniques, par des aménagements hydrauliques, des pro- pagne avec les cultures vivrières traditionnelles, et, en fin de campagne, avec les activités Le changement le plus important réside dans l’adoption de la double campagne plus par leur caractère social que par leurs objectifs économiques.
blèmes sociaux avec l’acceptation d’une nouvelle culture dans les systèmes agricoles préexis- piscicoles. annuelle. L’exploitation des rizières pendant la saison sèche permet d’améliorer la productivité Entre 1972 et 1986, près de 13 500 hectares de rizières ont été aménagés avec une maî-
tants, des problèmes économiques enfin, dont le plus crucial est celui de l’écoulement de la La production est usinée par la rizerie de Yagoua. Elle est vendue par l’intermédiaire de et présente l’avantage de fournir du travail en période de sous-emploi relatif. Toutefois, la suc- trise complète de l’eau. Le montant total des investissements se situe en fin de période entre
production sur le marché régional ou national. circuits commerciaux privés dans les villes de la région et dans les grands centres du sud cession rapprochée des cultures pose un certain nombre de problèmes techniques quant au 35 et 40 milliards de F CFA. La production maximale est atteinte en 1985-86 avec une estima-
Les questions techniques sont relativement simples à résoudre. Elles correspondent dans du pays. passage d’une campagne à l’autre. Les parcelles doivent être rapidement dégagées après les tion de 103 000 tonnes de paddy, 7,8 tonnes par hectare aménagé, pour une valeur brute de
un premier temps à une nécessité de protection des plaines inondables contre la crue Le système extensif du Semry montre rapidement ses limites tant dans le domaine tech- moissons pour permettre le retour des engins de labour. Ceux-ci peuvent être temporairement 610 000 F et un revenu au riziculteur de 370 000 F CFA/ha après retrait des redevances. Au
annuelle du Logone, de juillet à novembre. La riziculture est alors possible en inondation nique que dans ses résultats sociaux et économiques. Les aménagements réalisés au cours gênés lors de pluies précoces. La recherche agronomique est sollicitée pour fournir des varié- moins 25 000 familles du nord du Mayo-Danay et du Logone-et-Chari travaillent alors dans les
contrôlée. Pour une seconde campagne durant la saison sèche, une contrainte climatique des années 1950-1960 ne conjurent que partiellement les irrégularités du régime du Logone. tés à cycle court conservant de bons rendements. rizières. Le riz est devenu, après le coton, le principal producteur de revenu agricole dans la
apparaît, due aux températures nocturnes très fraîches (décembre et janvier) qui allongent S’ils permettent un contrôle des excès de la crue, ils ne peuvent rien contre ses insuffisances. À partir de 1974 et jusqu’en 1980, les rendements atteignent 40 à 50 quintaux/ha par province.
sensiblement le cycle du riz ; mais surtout il faut des apports importants d’eau pour l’irriga- En 1961 et en 1972, un approvisionnement en eau particulièrement déficitaire provoque des campagne et 50 à 60 après 1980. Dans le cas de double campagne, les rizières fournissent Les trois projets SEMRY apparaissent comme une réussite technique qui, pour se confir-
tion. Les pompages dans le Logone ne sont possibles que dans les limites imposées par le chutes de rendement. Souvent l’alimentation en eau ne couvre pas une période assez longue donc en moyenne une centaine de quintaux à l’hectare. La réussite technique cache toutefois mer, devrait aboutir à la mise en culture de 20 000 hectares en double campagne pour une
débit d’étiage et par les accords conclus avec le Tchad pour le partage des eaux. pour certains casiers. Cette précarité des apports de l’inondation empêche de recourir aux une sous-utilisation des surfaces aménagées. De 1974 à 1980, le potentiel n’est exploité production dépassant les 150 000 tonnes de paddy et suffisante pour couvrir les besoins du
Les problèmes socio-économiques apparaissent autrement complexes, bien que trop sou- engrais. Il faut donc se contenter de rendements moyens ne dépassant pas 15 quintaux à qu’aux deux tiers. Les raisons en sont multiples, liées aux problèmes de la succession rappro- marché national.
vent sous-estimés. Les populations riveraines du Logone ont mis au point des systèmes de l’hectare. chée des campagnes et à la difficulté de trouver des attributaires dans certains secteurs moins L’évolution de la Société après 1985 contredit de telles perspectives à la fois pour des
production cohérents, bien adaptés à un milieu aux potentialités diverses, favorisés par la pré- Les prix imposés par le Semry restent à peu près stables, entre 14 et 16 F CFA/kg. Pour peuplés. Après 1980, l’utilisation du périmètre SEMRY-I s’améliore grâce à une plus forte raisons conjoncturelles et aussi à cause des carences dans les structures de production mises
sence prolongée de l’eau, associant cultures sous pluies et cultures de décrue, l’élevage et la un rendement moyen, après retenue des redevances, le revenu procuré par un piquet se situe demande, sous la pression de la sécheresse qui réduit les productions sous pluie. en place.
pêche. L’introduction du riz en tant que spéculation fait naître, comme ailleurs celles de l’ara- aux environs de 5 000 F CFA vers 1970. Il faut y ajouter 2 000 à 3 000 F CFA pour la valeur du Au fil des années, le vieillissement des aménagements devient un sérieux handicap à
chide ou du coton, de nouvelles contraintes dans l’affectation des terres et surtout dans les riz autoconsommé ou mis sur le marché parallèle. Pour les producteurs, les résultats ne sont une bonne gestion de l’eau. Des campagnes de réhabilitation sont menées de 1983 à 1988,
calendriers agricoles déjà bien chargés au moment des principaux travaux en riziculture. Ces guère enthousiasmants et, les mauvaises années, le travail se fait à perte. portant sur le planage des rizières et la construction d’équipements hydrauliques plus
contraintes sont perçues très rapidement comme une orientation imposée par l’administra- Les objectifs d’approvisionnement du marché national sont loin d’être atteints. Avec un efficaces.
Crise et difficultés d’adaptation
tion. usinage moyen de 5 000 tonnes de paddy, le Semry commercialise 2 500 à 3 000 tonnes de du système Semry
La question des débouchés est conditionnée par l’éloignement des marchés de consom- produits blancs (riz marchand et brisures) par an. Durant les années 1960, les besoins sont
SEMRY-II, un grand projet intégré
mation situés plutôt dans le sud du pays, induisant des coûts supplémentaires de transport. estimés à environ 10 000 tonnes. Pour satisfaire la demande, il faudrait étendre considérable- Depuis les débuts de la Semry, la riziculture dans l’Extrême-Nord est conçue en fonction
Le prix de revient final risque alors de défavoriser le riz camerounais par rapport aux produits ment les surfaces rizicoles. Cela apparaît difficilement réalisable en raison de la réticence des La réussite technique du projet SEMRY-I, obtenue grâce à la maîtrise de l’eau et à l’adop- d’un double objectif. Le premier est d’ordre économique à l’échelle nationale : approvisionner
importés dont les cours sont variables, mais globalement à la baisse pendant les dernières producteurs à accroître la part de riz dans leur agrosystème. La seule solution envisageable tion de pratiques intensives, incite les autorités de l’État et les organismes d’aide au dévelop- les populations urbaines. Le second vise une amélioration des revenus des paysans de la pro-
décennies. serait le passage à l’intensif, conditionné par des aménagements hydrauliques performants. pement à lancer un second projet, plus ambitieux. Il s’agit d’implanter la riziculture dans les vince. La Semry se doit, avec l’appui des aides extérieures, d’atteindre ces objectifs tout en
Le développement de la riziculture dans l’Extrême-Nord ne nécessite pas seulement des grands yayrés au nord du mayo Danay, en aménageant plus de 6 000 hectares de rizières. s’efforçant de parvenir à un équilibre financier.
investissements importants, elle exige aussi l’organisation d’un nouveau système de produc- L’irrigation gravitaire est permise par le stockage des eaux de crue derrière une digue-bar-
tion acceptable par les producteurs, ainsi que la mise en place d’une filière commerciale plus Les projets Semry et l’intensification rage longue de 27 km, entre Pouss et Guirvidig, créant une retenue de 350 km2, le lac de Instabilité du marché et difficultés financières
ou moins protégée pour assurer des débouchés à la production. Ces différents impératifs Maga. De 1978 à 1986, quatre grands casiers sont ouverts, d’abord ceux de Pouss, près du
sous-tendent l’évolution de la riziculture dans les plaines du Logone depuis une quarantaine
du système rizicole Logone, et Guirvidig, puis ceux de Maga-Ouest et de Maga-Est, les plus vastes, au centre. Le paddy acheté aux agriculteurs est transformé dans les rizeries Semry de Yagoua, Maga
d’années (1). La mise en valeur du périmètre de SEMRY-II se heurte assez rapidement à une difficulté et Kousseri. Les produits blancs (riz marchand et brisures) et les sous-produits sont ensuite
Confrontée aux difficultés rencontrées pour l’amélioration des aménagements en place,
majeure, l’insuffisance de la population. Si les casiers de Pouss et de Guirvidig trouvent sur écoulés sur le marché par l’intermédiaire du commerce privé. Ces ventes constituent l’essen-
l’administration camerounaise sollicite en 1965 des études en vue d’une réorganisation com-
place une main-d’œuvre assez nombreuse avec l’appoint des « déguerpis » des terrains sub- tiel des recettes normales de la Société. Il est nécessaire que des débouchés réguliers et à un
plète des structures de production. Le projet d’irrigation et de double récolte annuelle est prêt
Le système extensif du Semry à entrer en application dès 1971. À cette date, le Semry (Secteur expérimental) disparaît et est
mergés par le lac, les deux grands casiers de Maga, en revanche, manquent de postulants : la bon niveau de prix garantissent son équilibre. Il lui faut, pour cela, récupérer auprès des rizi-
zone est vide. culteurs l’essentiel de leur production malgré la concurrence de circuits parallèles, tout en
remplacé par la Semry (Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua).
Dès la fin des années 1940, l’administration française au Cameroun encourage la pro- En raison de la défection d’une partie des populations musgum, on dut faire appel à recouvrant le montant des redevances de la campagne. Il convient aussi que le prix de revient
Sous la tutelle de l’État, le nouvel organisme obtient des moyens techniques et financiers
duction de riz par les paysans de l’Extrême-Nord, mais, faute d’encadrement, les résultats res- d’autres groupes pour remplir les casiers. On conduisit plusieurs campagnes de recrutement des produits finis soit à un niveau comparable à celui des cours mondiaux. Malheureusement
nécessaires pour relancer la production rizicole, en contrôlant toute la filière depuis les amé-
tent modestes, quelques centaines de tonnes de paddy par campagne. Les premières initia- en pays tupuri. En 1981, ils s’installent à Ziam, Simatou, Tapaday, Sirlawé... Ils seront 3 000 ces impératifs sont rarement réunis et la Semry se trouve continuellement confrontée à des
nagements fonciers jusqu’à la vente des produits finis, en passant par l’encadrement des
tives coordonnées datent de 1950 avec l’ouverture à Pouss d’une station expérimentale en 1983. Ils viennent sans bétail, ni charrues. Ce sont des jeunes, souvent célibataires. Leurs difficultés financières.
« planteurs »-riziculteurs.
financée par le Fides (Fonds d’investissement pour le développement économique et social), villages ont un aspect inachevé, ce sont en fait des « campements rizicoles ». À partir de Le premier problème concerne les coûts de production et le prix de revient du paddy.
et de 1954 avec la création d’une ferme privée de 700 hectares, la Sorilo (Société rizicole du 1982, un « service Animation », créé par la Semry, organise le déplacement de ces popula- Pour assurer une régularité de l’approvisionnement, la Société garantit des prix d’achat qu’elle
Logone) au nord de Yagoua. L’échec de cette dernière fut immédiat, confirmant que le sys- SEMRY-I : le succès de l’intensification tions, issues du sud du Mayo-Danay et du Kaélé, vers des « villages satellites » construits à la s’est vu contrainte d’augmenter à plusieurs reprises pour suivre les cours des productions
tème en culture paysanne est le seul viable. par la maîtrise de l’eau périphérie des nouvelles rizières. À ces mouvements encadrés s’ajoutent des migrations spon- vivrières locales. C’est ainsi que le kilogramme de paddy est payé 18 F CFA en 1973, 28 F en
À la fin de 1954, les autorités territoriales regroupent les différentes tentatives officielles tanées déclenchées par l’aggravation de la sécheresse plus au nord. L’afflux est tel pendant 1974, 37,50 F en 1977, 55 F en 1980, 62 F en 1983, 78 F en 1985.
Entre 1972 et 1977, les travaux d’aménagement du « Projet SEMRY-I » sont effectués sur cette période que le potentiel cultivable est utilisé dans sa quasi-totalité. Les attributions de En même temps, le montant de la redevance augmente puisqu’il est toujours calculé for-
sous l’autorité d’un seul organisme, le Semry (Secteur expérimental de modernisation de la
5 500 hectares, dans le secteur compris entre Yagoua et Djafga déjà mis en valeur. Les casiers parcelles doivent être limitées à un quart d’hectare par agriculteur en 1984-85. faitairement sur la valeur de deux tonnes de paddy par hectare. Malgré cette progression des
riziculture de Yagoua). Il est chargé d’encadrer les producteurs, d’usiner et de commercialiser
sont recomposés et onze unités sont créées à partir des anciennes rizières et de nouvelles Les grands travaux de SEMRY-II modifient considérablement le milieu des yayrés, prix, il est tentant pour certains riziculteurs d’écouler tout ou partie de leur production sur le
le riz. Jouissant d’une autonomie financière, il tire ses ressources de la vente de sa production
zones aménagées. La maîtrise totale de l’eau s’appuie sur un réseau de canaux reliés à quatre ennoyant un vaste espace et mettant hors d’inondation des surfaces plus vastes encore au marché parallèle si les cours pratiqués y sont assez élevés. La Semry perd alors le montant des
et des subventions du Fides, puis du FAC (Fonds d’aide et de coopération français) après l’in-
stations de pompage à cheval sur la digue. Elles pompent l’eau du Logone durant la saison nord et à l’ouest du Vrek. redevances et une partie de son approvisionnement donc de ses recettes après usinage. Le
dépendance.
sèche et pour pallier les insuffisances de crue durant les pluies. Les casiers conservent leur La mise en œuvre du projet aboutit à un changement d’affectation des terres : détériora- marché parallèle du riz est particulièrement actif dans les périodes difficiles pour l’agriculture
En quelques années, le Semry met au point un système extensif de riziculture inondée
organisation en blocs et piquets de même surface. Ces travaux, financés par la Banque mon- tion des pâturages au nord et création d’un potentiel piscicole avec le lac de Maga. Les super- sous pluie, entre 1981 et 1985.
associée à des aménagements hydrauliques sommaires. Une digue longue de quarante kilo-
diale et les organismes d’aide français, correspondent à des investissements relativement ficies ennoyées varient de 15 000 en basses eaux à 35 000 hectares pendant les crues. La zone La plus grave difficulté à laquelle se trouve confronté le système Semry reste celle des
mètres construite sur le bourrelet de berge entre Yagoua et Djafga, protège contre l’inondation
modestes, portant l’aménagement de l’hectare à un coût d’environ 500 000 F CFA. de marnage est utilisable pour les cultures de décrue et les pâturages. On pense un temps y débouchés sur les marchés de consommation. Le riz de l’Extrême-Nord vise les marchés de
une vingtaine de « casiers » rizicoles couvrant chacun entre 10 et 150 hectares.
Au fur et à mesure que les nouveaux casiers sont livrés aux cultivateurs, le principe de aménager des polders derrière des digues. La direction de SEMRY-II, installée à Maga, est ame- Yaoundé et de Douala. La demande s’accélère pendant les années 1970 pour atteindre 10 kg
En 1964 et 1965, de nouveaux travaux font passer la surface totale de 1 500 à 2 700 hec-
culture irriguée encadrée par la Semry se met en place. Des essais effectués avant 1972 née à s’adjoindre des services de promotion d’activités annexes : pêche et élevage. par habitant et par an, soit un total de 85 000 tonnes vers 1980. Les prévisions de consom-
tares. Les « casiers » sont subdivisés en « blocs » de 4 hectares, eux-mêmes découpés en
avaient montré la possibilité de porter les rendements au-dessus de 30 quintaux à l’hectare. Démarrée en 1979, la riziculture est pratiquée selon les mêmes modalités que SEMRY-I, mation portent alors sur 14 kg par habitant et un total de 150 000 tonnes en 1990. Ces
« piquets » d’un demi-hectare, qui constituent le plus souvent l’unité d’exploitation. À partir
Toutefois, dès les premières campagnes, le semis direct se révèle mal adapté. On envisage son mais grâce aux réserves d’eau, la double campagne y est presque partout possible. Les Mus- chiffres moyens masquent l’essor très soutenu du marché urbain où les besoins dépassent les
de prises sous la digue, des canaux conduisent l’eau dans les rizières lors de la crue. Hors du
remplacement par la pratique du repiquage qui autorise des rendements nettement supérieurs. gum de Pouss ont déjà acquis une expérience de la culture du riz, à la différence des 25 kg par habitant et par an. Cette demande ne peut être satisfaite entièrement par la produc-
secteur aménagé de Yagoua-Djafga, la riziculture est pratiquée sans contrôle de l’inondation
Avec l’apport d’engrais et de traitements phytosanitaires, ils peuvent approcher les 50 quin- migrants installés à Maga et dans les « villages satellites ». Ces derniers se familiariseront tion nationale, assurée en grosse majorité par la Semry (2). Il est donc nécessaire d’importer
dans les yayrés de Pouss et de Guirvidig plus au nord et autour de Ngodeni dans le Logone-
taux par hectare. Toutefois, la charge de travail est augmentée de 40 %, soit 34 jours par pourtant assez vite avec les techniques de repiquage. un tonnage complémentaire de riz qui peut avoisiner la moitié des besoins. Les licences d’im-
et-Chari. Le Semry encadre aussi des producteurs exploitant des bas-fonds inondables dans les
piquet. Jusqu’en 1982, les résultats sont sensiblement inférieurs à ceux de SEMRY-I, mais entre portation sont alors calculées selon un système dit de « jumelage », sur cette complémenta-
cantons de Bougoudoum et de Moulvouday et jusque dans les dépressions interdunaires du
Ainsi le potentiel de production de la Semry connaît un accroissement considérable par 1983 et 1989, les performances deviennent très proches, avoisinant les 50 quintaux/ha. À la rité entre production nationale et fournitures extérieures. Mais ce principe s’applique très mal,
pays tupuri. Au total, entre 1965 et 1973, le Semry contrôle de 6 000 à 7 000 hectares culti-
suite de l’augmentation des rendements, de la multiplication des casiers, et de l’application de suite de SEMRY-I, SEMRY-II démontre la possibilité technique d’atteindre de bons rendements d’abord en raison de la distance et donc du coût de transport des périmètres Semry aux
vés en riz, dont 40 % seulement sont aménagés et protégés contre les excès de l’inondation.
la double récolte. Celle-ci n’est toutefois possible que sur environ 3 000 hectares, principale- dans le cadre de vastes aménagements hydro-agricoles, mais qui ne sont pas sans dégrader le grandes villes du Cameroun, et surtout à cause des prix nettement inférieurs des riz importés,
Les casiers du secteur Yagoua-Djafga, situés essentiellement en pays masa, constituent le
ment à cause des accords tchado-camerounais sur le pompage dans le Logone. Compte tenu milieu et perturber les sociétés en place. à l’entrée du port de Douala. Les commerçants ont tout intérêt à favoriser l’entrée de ces riz
cœur du dispositif. L’encadrement est plus léger pour les rizières non aménagées. Le calen-
des 8 à 10 % de surface réservés aux pépinières, le potentiel cultivable, à la fin des aménage- et ainsi à contourner les limitations imposées par l’État. La collusion grands commerçants et
drier agricole commence par des labours effectués à la charrue dans les casiers avec les trac-
ments, couvre ainsi 7 500 à 8 000 hectares. hauts fonctionnaires va condamner à terme la Semry.
teurs du Semry, alors qu’ils sont faits à la houe dans les zones non aménagées. Les paysans SEMRY-III, la riziculture en petits périmètres villageois
Sans provoquer de changement fondamental dans l’organisation des travaux agricoles, la À partir de 1980, les importations camerounaises de riz augmentent brusquement pour
sèment le riz en juillet, dès que les pluies sont suffisantes, juste avant l’arrivée de la crue. Ils
société s’oblige à plus de rationalité. Entre riziculteurs et Semry s’institue une répartition Depuis 1970, l’économie agricole du Logone-et-Chari, département le plus septentrional approcher, voire dépasser les 200 000 tonnes par an. Les entrées par Douala sont aussi desti-
moissonnent en novembre et battent sur place après séchage. Le paddy est transporté sur des
rigoureuse des rôles. de la province, est gravement touchée par des successions d’années sèches. En 1976, un nées aux pays enclavés voisins, Tchad et RCA, et aussi au Nigeria. Toutefois, la majeure par-
marchés villageois organisés par les services de commercialisation.
En amont, les labours, la fourniture de l’eau, des intrants et des plants à repiquer ; en accord entre le Cameroun et le FED (Fonds européen de développement) permet la mise à
aval, la tenue des marchés de paddy, l’usinage et la commercialisation des produits blancs l’étude des potentialités d’irrigation à partir du système Chari-Logone. Il en résulte l’élabora- (2) S'y ajoutent les apports de deux projets situés dans l'Ouest : la Soderim(plaine des Mbo
(1) La partie concernant l’après-1987 a été rédigée avec C. Seignobos. sont du ressort de la Semry. Aux paysans reviennent l’achèvement de la préparation du sol, le tion d’un « Projet Logone-et-Chari » confié à la Semry en raison de la place occupée par la dans le Mungo) et, dans le Nord-Ouest, l'UNDVA (Upper Nun Development Authority).

* Université de Caen
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ATLAS DE LA PROVINCE EXTRÊME-NORD CAMEROUN

13 00' PRODUCTION RIZICOLE


ÉVOLUTION DES RENDEMENTS MOYENS (EN QUINTAUX / HECTARE) PAR CAMPAGNE
RIZICOLE POUR CHACUN DES PROJETS SEMRY (rendements calculés à partir de la
production estimée : production achetée par la Semry plus rétentions des riziculteurs)
M. ROUPSARD
quintaux / hectare

70
LA C TC H A D
65
Blangwa
60

55 TAF 0 1 km
-TAF Lac Tchad
CASIERS DE SEMRY-III RÉPUBLIQUE
50
DU CAMEROUN 12
digue

T C
45 Hillélé de Ext.-
0 200 km
protection
Nord

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0 1 km

I A
Ch
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ari
(105 ha)

R
Nord

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Goulfey-Gana 0 1 km I 8
Chari N
30 12 30' Adamaoua
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SEMRY-I (YAGOUA) ue

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25 Ouest
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Casiers aménagés protectio

de
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Zone non aménagée SE Centre
RB Moulouang (124 ha)

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20

gu
Littoral

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SEMRY-II (MAGA) Fotokol de OCÉAN
prot
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n
ATLANTIQUE
Sud
SEMRY-III (KOUSSERI) EL B E
ÏD
GUINÉE ÉQUAT. GABON CONGO
10
s Campagne de saison sèche Goulfey 8 12 16

p Campagne de saison des pluies


(215 ha)
5

0 années
N I G E R I A 0 1 km KOUSSERI
s p s p s p s p s p s p s p s p s p s p s p s p s p s p Mara (470 ha)
1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987
Maltam
tonnes
ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION DE PADDY PAR CAMPAGNE N'DJAMENA

T
Tildé-Goulfey
AGRICOLE POUR CHAQUE UNITÉ DE LA SEMRY 10 000

IA
L

C
KA
5 000 KOUSSERI
SEMRY-III digue

H
de
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1980
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années
SEMRY-III one

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Production totale on

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annuelle estimée
a a'
20 000

A MBAB A RÉ
Kidam Ndou (170 ha)
p Saison des pluies 15 000
SEMRY-II
s Saison sèche digue
de protection
10 000 Logone-Birni
a - a' Paddy acheté par la Semry Logone-Birni (124 ha)
b - b' Rétention de paddy par les riziculteurs (estimation)

KO
M AR
5 000 K
0 1 km

A
KOTOKO
tonnes 0 Zimado
1980 1985 années
1981 1986

25 000

20 000 DJÉGOU
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15 000
SEMRY-I Zimado (410 ha)
10 000
Ngodeni

Zones non aménagées (culture extensive sous pluie) rek


5 000
ov SEMRY : Société d'expansion et

y
de modernisation de la riziculture de Yagoua

Ma
tonnes Pas d'estimation des rétentions
10 000
de paddy par les riziculteurs
0 PARC NATIONAL
1975 1980 1985 années
1976 1981 1986 DE WAZA Bourrelets alluviaux
5 000 SEMRY-II
Sols argileux inondables
Ziam
ATYA

0 Mourla Épandages alluviaux hétérogènes, argileux


G OM

années ou sableux (partiellement inondables)


Guirvidig Simatou
p p p p p p p p p p p p p p p p p p p p s p s p s p s p s p s p s p s p s p s p s p s p s p s p s p s Casier Casier
LO

Ca POUSS Cordon dunaire de Limani-Yagoua


sie Tapaday MAGA- Casier
1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 r
1956 1961 1966 1971 1976 1981 1986 OUEST
GU MAGA -EST
MUSGUM I RV
IDIG Bakasaray Pouss Casiers rizicoles
P4 Maga Sirlawé

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Djoundé Digue
USINAGE ET ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION ANNUELLE DE RIZ BLANC ET COMPARAISON AVEC LA

it e
ouvrage
de vidange P1 Déversoir

de
PRODUCTION ANNUELLE DE PADDY MORA s P3 P2 Digue-barrage
as

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(entre 1976 et 1981, les statistiques d'usinage sont établies par année civile) 11 00' se
se
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GAFÉ Petté li P2
tonnes AN
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d Canaux primaires et secondaires


SEMRY-II
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100 000
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Station de pompage
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Balda Direction générale de la Semry
90 000 M
YO OTO R SOLO Katoa
MA Direction d'unité (SEMRY I, II ET III)
LAC DE MAGA
80 000 Rizeries

Bogo Village de migrants (villages satellites)


Bégué-
70 000 Kaykay Palam
Produits blancs À partir de 1975 Polder expérimental

Non déterminés Paddy usiné par la Semry


IX Numéro de casier

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60 000 Brisures Barkaya

na
Production totale estimée de paddy

l
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d'a Limite théorique moyenne du lac


Riz marchand me
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50 000 Paddy acheté par la Semry K AL


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Représentation exhaustive T S A AGA M AY ouvrage de prise


40 000 par histogramme N O G
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1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985
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1956 1961 1966 1971 1976 1981 1986
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Échelle 1 : 650 000 A VO


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10 00'
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LAC DE FIANGA
13 30' 14 00' 14 30' 15 00' 15 30' Fond topographique 1987

C IRD (ex-ORSTOM) / LCA - MINREST / INC - 1999 Rédaction numérique : M. Danard, É. Opigez (LCA), J. M. Leunte (INC)
17
ATLAS DE LA PROVINCE EXTRÊME-NORD CAMEROUN
Planche 17

tie est consommée dans le pays. Heureusement, pendant cette période, le Nigeria offre un Vers une riziculture paysanne ? Les groupements de la Semry, avec président et bureau, représentants des femmes... charge de la production par les groupements de paysans. L’avenir de la Semry, comme
débouché de substitution pour le riz de l’Extrême-Nord et, sur place, la sécheresse crée une mais toujours sans reconnaissance juridique, ne sont au mieux qu’un échelon de communi- d’ailleurs celui de la Sodecoton après 1993, va dépendre des groupements de paysans. Toute-
tension durable sur le marché vivrier, toujours très ouvert aux circuits parallèles de commer- Depuis l’époque du « Secteur de modernisation », les relations entre les riziculteurs et cation interne. Au niveau des groupements, il n’existe pas de solidarité dans le paiement des fois, ces groupements artificiels pouvaient difficilement prendre en charge l’héritage de ces
cialisation du paddy comme aux produits blancs de la Semry. l’encadrement sont fondées sur la défiance, des tensions, pouvant parfois déboucher sur de redevances, pas ou peu de travaux collectifs, aucun approvisionnement ou vente en commun sociétés para-étatiques et ce dans le cadre socio-politique régional. Cet intérêt pour l’associa-
En 1985, le débouché nigérian se ferme et l’abondance des productions de l’agriculture véritables conflits. Ils traduisent, au début, les divergences d’intérêts entre des paysans atta- sur le marché. Le comportement de ces organisations est moins de prendre en charge des tion des populations devait se relâcher avec la fin du monopole d’achat de la Semry, preuve
sous pluie limite fortement les ventes de la Semry. Les stocks de paddy et de produits usinés chés à leur agrosystème vivrier et un organisme public s’efforçant d’atteindre des objectifs de fonctions de production que de revendiquer des services auprès des structures d’appui. La que les motivations étaient de garantir un transfert des charges de la structure vers les « plan-
s’accumulent au point qu’en 1987, au plus fort du contingentement du marché du Nigeria, portée nationale. « responsabilisation des planteurs » est un mot d’ordre de la structure, mais l’on feint de teurs » plutôt que d’assurer la réelle émergence d’un partenariat villageois.
ils représentent l’équivalent d’une année de production. Il s’agit de véritables collines de Les différends portent d’abord sur la question foncière. Les terrains occupés par les amé- croire, au niveau des bailleurs de fonds, qu’il correspond à une aspiration paysanne. De plus, La Semry reprise par la « cohérence technologique » évolue ces dernières années vers la
stocks sous bâches qui marquent le paysage. Au moment où les trois projets de développe- nagements rizicoles, casiers et retenue d’eau, échappent au contrôle des communautés villa- la phase de responsabilisation correspond, malheureusement, à une chute des revenus. On poursuite de la responsabilisation devenue « professionnalisation » des riziculteurs, avec un
ment atteignent leur extension maximale et approchent leur plein potentiel productif, la geoises. Masa et Musgum perdent ainsi des zones de parcours de bétail, de cultures, de passe de 200 000 F par piquet en 1986 avec la double récolte, à 50 000 F en 1988 avec une vague projet de sécurisation foncière et un retour sur des impératifs hydrauliques servant une
Semry se trouve privée des ressources financières normales. Il faut l’aide de l’État pour ache- pêche de décrue (près de 500 km2), ce qui désorganise – quand ils n’ont pas disparu – leurs seule culture, les prix ayant chuté à 45 F CFA le kilo, soit un revenu divisé par quatre. Une chaîne opératoire toujours aussi exigeante. Maintenir les aménagements et organiser la police
ter le paddy aux riziculteurs. terroirs. Les paysans du Mayo-Danay ne sont utilisateurs des rizières que dans la mesure où question de fond se pose : peut-on faire reposer l’exploitation intensive et capitaliste des péri- de l’eau au niveau des mailles hydrauliques semblent des priorités.
En 1988, le « jumelage » est remplacé par un système dit de « péréquation ». Un prélè- ils se conforment aux directives de l’encadrement et payent leurs redevances forfaitaires, faute mètres sur des règles lignagères consensuelles, elles-mêmes en pleine mutation ? Mais, de fait, quelle est la vraie nature des rapports paysans-Semry et a-t-elle évolué
vement opéré sur les produits importés est destiné à les mettre au même niveau de prix que de quoi ils s’en trouvent exclus. En 1991, l’arrêt des achats de paddy par la Semry entraîne la cessation brutale des opé- dans le temps ? La tendance agro-industrielle toujours sous-jacente du projet a donné aux pro-
le riz camerounais en alimentant les subventions qui lui sont destinées. Le gouvernement est Depuis le début, l’attribution des piquets est quasiment laissée à la discrétion de l’enca- rations de restructuration paysannale. Le centre de formation des responsables de groupe- ducteurs un statut proche du salariat. Ce que l’on veut parfois occulter c’est que ce statut de
chargé de fixer les prix de référence et les quotas d’importation. Les années suivantes révèlent drement et il y a donc toujours eu un « véritable marché des piquets », conséquence de l’ob- ments de Vounaloum est fermé la même année. La ristourne, qui dotait le groupement de salarié - même à risque - les paysans s’en accommodaient plutôt bien.
l’inefficacité de la « péréquation » confrontée aux circuits parallèles d’importation échappant jectif productiviste de la Semry. Les demandeurs solvables sont choisis, au détriment de cer- crédits, n’ayant plus cours, les fonctions spécifiques du groupement sont abandonnées. La Les paysans n’envisagent pas une riziculture sans Semry. Pour eux, il y a eu un âge d’or
aux prélèvements par péréquation. Le riz de la Semry reste nettement défavorisé par un prix tains paysans. La fraude est généralisée, les attributaires de parcelles disparaissent avec leur « caution solidaire » copiée sur la Sodecoton et qui n’a jamais bien fonctionné, devient de la Semry-providence. Ils réclament un retour à cette époque d’assistanat et d’argent facile.
de revient trop élevé, mais également par sa qualité médiocre, le manque de moyens entraî- récolte, comme ceux dont la production est inférieure à la redevance. Ils commercialisent caduque (4). Dans les sociétés rurales du nord du Cameroun, on ne remet pas en cause les
nant un sous-entretien et une dégradation du matériel d’usinage. La situation financière de la alors leur paddy sous le nom d’un autre (faussant au passage partiellement le résultat des En 1996-97, on assiste de la part de la Semry à une véritable désaffection pour les grou- « genèses », elles ont valeur de chartes de cohabitation intangibles. Là réside sans doute le
société continue de se détériorer. rendements). Ils réapparaîtront sous une autre identité dans d’autres casiers. pements (5). La « découverte » des paysans masa et musgum n’a pas duré. À la vision pro- plus grand malentendu.
La société n’achète plus systématiquement le paddy aux producteurs, laissant jouer la La paysannerie, dessaisie de la maîtrise de son système de production, la terre, des ductiviste antérieure s’est substituée une vision mécaniste (hydrauliste) minimale qui prétend
concurrence du marché libre. Elle n’est preneuse que lorsque les prix sont bas, proches d’un phases techniques et du matériel, a naturellement tendance à tricher sur ce qui lui reste d’in- sauver l’essentiel avec l’aigadier, promu homme providentiel.
plancher fixé à 36 F CFA le kilogramme. Il s’agit d’un véritable désengagement puisque l’ap- dépendance. On comprend dès lors que, lorsque la Semry fera appel à des groupements pay-
provisionnement des grandes villes du Cameroun méridional n’est plus envisagé et que le sans, ils ne pourront être construits sur de telles pratiques. Expulser les riziculteurs endettés,
pour les remplacer par des « étrangers » remet forcement en cause la stabilité des groupe-
débouché naturel devient le marché régional, en concurrence avec les autres céréales : mil, 1997-1998, que faire de la Semry ?
sorgho et maïs. La Semry entre dans une logique de « libéralisme » qui accepte les aléas du ments. À supposer qu’ils aient voulu jouer le jeu, ce « nomadisme rizicole » rend impossible
marché mondial (en l’occurrence nigérian), alors qu’elle est bien peu armée pour le faire. leur fonctionnement.
« La Semry est en crise » et cela se dit ouvertement depuis 1992. Les bailleurs de fonds
Dans ces conditions, la production en double campagne est une gêne. Il est possible de se Pour assainir la situation foncière sur les périmètres, on procède à une forme de remem- Indications bibliographiques
se montrent de plus en plus circonspects, mais au Cameroun, le problème devient politique.
limiter à la période où l’irrigation est la moins coûteuse : la saison des pluies à SEMRY-I et brement. À SEMRY-II, après l’arrêt de la double récolte en 1987 et 1988, il s’agit de faire
Le 25 juillet 1997, une réunion a eu lieu à Maroua, autour du ministre de l’Agriculture,
SEMRY-III et la saison sèche à SEMRY-II. Ainsi, le potentiel de production est au maximum repartir les allogènes, les Tupuri en particulier, les citadins, et de redonner la terre aux paysans
pour évoquer l’avenir de la Semry (6). Le réquisitoire est sévère : lourd endettement de
entre 50 000 à 60 000 tonnes de paddy, soit 40 000 tonnes de produits blancs. musgum. Après 1987, la majorité va rentrer chez eux. En 1997, il ne reste que quelques cen-
5,5 milliards de F CFA engendré par une structure financière inadaptée et une perte au niveau
La conséquence est que les taux de recouvrement des redevances s’effondrent car on ne taines d’entre eux, toujours dans leurs mêmes « campements ». ARDITI (C.), BARIS (P.), BARNAUD (M.), 1983 — Évaluation socio-économique du projet Semry
des redevances. Le rapport prend note de l’échec du programme d’assainissement dans le
peut plus prélever à la source. Le système Semry, contraint à l’intensif, est conditionné par le Au contentieux foncier s’ajoutent des difficultés quasi permanentes entre les riziculteurs au Cameroun. Paris, Min. Coop. Dév., 133 p. + annexes.
cadre du « contrat de performance ». Le coût des prestations a toujours été inférieur au coût
maintien d’un outil de travail lourd, coûteux en matériel et techniciens. Sa pérennisation ne et l’encadrement, trop souvent perçu comme un simple relais d’une autorité supérieure qui ne
réel et les délais de recouvrement trop longs et partiels. Les problèmes techniques sont souli- ARDITI (C.), 1986 — « Quelques réflexions socio-économiques sur la riziculture irriguée dans
peut passer que par des « réhabilitations » successives soutenues par des bailleurs de fonds. se préoccupe que des intérêts de la société, ignorant les impératifs du reste de leurs activités.
gnés comme la dégradation des réseaux hydrauliques et l’insuffisance des moyens méca- le Nord-Cameroun. (SEMRY-I et SEMRY-II). » In : Aménagements hydro-agricoles et sys-
En 1989, à la suite de rumeurs concernant la fermeture de la Semry, le recouvrement Les tensions s’accentuent au moment des goulots d’étranglement du calendrier cultural. Elles
niques de labour. Le rapport dénonce la destruction d’ouvrages, le non-respect des tours tèmes de production, Com. n° III-14, 16-19 décembre 1986, 24 p.
des redevances est au plus bas. Les impayés cumulés s’élèvent, fin 1990, à 2,4 milliards se manifestent aussi en fin de campagne lors de la commercialisation, quand il faut rembour-
d’eau, des techniques culturales, du paiement des redevances et, enfin, la démobilisation du
de F CFA. ser les forfaits. Leur montant s’élève aux environs des 40 % de la production moyenne, soit BARRAULT (J.), 1966 — La riziculture dans le Nord-Cameroun. Yaoundé, Le Cameroun agricole,
personnel d’encadrement. Il évoque encore les relations conflictuelles de la Semry avec les
la valeur de 20 quintaux par hectare cultivé pour un rendement de 50 quintaux. En cas de pastoral et forestier, n° 101 : 33-37.
paysans, ainsi que leur politisation.
mauvaise récolte, le revenu chute, il peut même se traduire, s’il y a déficit, par un endette- BARROT (P.), 1991 - Quand l’État « responsabilise ses paysans ». Bulletin de presse Syfia n° 27.
Les tentatives de réorganisation de la Semry ment jusqu’à la campagne suivante. Dans de telles conditions, le riziculteur est tenté d’écou-
Les réponses, qui prennent acte du désengagement de l’État, s’apparentent plutôt à des
(1987-1997) vœux : assainissement du climat social, règlement du contentieux avec le personnel victime BELLONCLE (G.), 1983 — Propositions pour la mise en place d’organisations de producteurs
ler sa production sur le marché parallèle, sans payer sa redevance. La question des impayés
de compressions, création d’un cadre de concertation Semry-paysans. La société serait réduite « partenaires » dans le cadre de SEMRY-I. Mission SCET-Agri.
est toujours restée un handicap pour l’équilibre financier de la Semry.
Pour les riziculteurs, 1987 est l’année du déclin de la Semry, sanctionné par le départ à trois unités : une unité de prestation pour l’irrigation, une autre d’appui technique au pay-
Pendant les années relativement favorables précédant la crise de 1986, les exploitants BELLONCLE (G.), 1984 — La mise en place d’organisation de producteurs « partenaires » liée à
des expatriés de l’assistance technique, la suppression de la double récolte et le paiement dif- sannat et le maintien d’une direction comme autorité foncière.
rizicoles se répartissent en trois catégories. Une minorité, qui peut avoisiner le quart du total, la réhabilitation physique du casier I de SEMRY-I. Rapport de mission, avril 1984.
féré des récoltes. En 1987, la décision est prise d’abandonner la fonction commerciale ; elle Le rapport évite deux questions majeures : « la gestion foncière » des périmètres et com-
obtient des résultats intéressants (assez souvent plus de 60 quintaux à l’hectare). Le groupe le BERNARD (A.), 1985 — Étude de la société Massa du Nord-Cameroun. Univ. de Tours, DEA en
sera appliquée à partir de 1989 et totalement effective en 1991. ment redonner la terre aux paysans, et le problème de la régulation des importations, afin de
plus important, environ la moitié, correspond à des résultats plus proches de la moyenne sciences sociales appliquées au développement, 95 p. + annexes.
On prône les « groupements paysans » comme panacée aux maux de la Semry, mais permettre la double culture, seule susceptible de rentabiliser cette culture si on la maintient
générale (40 quintaux/ha), mais assez irréguliers d’une campagne à l’autre. Le dernier quart
leur mise en place artificielle ne résout rien. dans un cadre hérité de la Semry. BERNARD (A.), 1989 — Impact de la riziculture et d’une opération de mise en place d’organisa-
est constitué de producteurs occasionnels ou peu motivés qui ont tendance à disparaître sans
Pour faire face aux difficultés croissantes, l’État camerounais et les organismes de coopé- Pour leur part, les bailleurs de fonds, CFD, FED et BM, ont arrêté la course à l’avant des tions paysannes sur la société masa du Nord-Cameroun. Thèse univ. de Tours.
régler leurs forfaits. Cette catégorie peut englober des non-agriculteurs ou des prête-noms tra-
ration français et européens décident en 1989 d’appliquer un plan de redressement sur une réhabilitations, tout en cherchant à maintenir l’outil de travail. Les chiffres des services de la
vaillant pour des notables ou des fonctionnaires. D’une façon générale, les résultats des rizi- BERUT (F.), 1987 — Les groupements de riziculteurs de Yagoua. Ministère de la Coopération,
période de quatre ans. Ce plan propose une réorganisation complète du système Semry et Semry (malgré tout en attente d’une reprise-réhabilitation) se veulent plutôt optimistes. Pour
culteurs de la Semry ont toujours été caractérisés par une forte hétérogénéité. Cette situation INA-Paris Grignon, 52 p.
une redéfinition de ses objectifs. Il part du principe de rétablir l’équilibre financier de la l’exercice 1996-97, les superficies cultivées seraient de 5 306 ha pour SEMRY-I et de 5 856 ha
entraîne des périodes de découragement et des rapports tendus avec l’encadrement. BERUT (F.), 1990 — Le rôle des groupements villageois dans le développement local du Nord-
société sans subventions de l’État, autrement dit un autofinancement et une prise en charge pour SEMRY-II, avec des productions respectives de 23 888 tonnes et 18 315 tonnes. Le rende-
Après 1987 et 1988, la Semry n’est plus en mesure d’assurer les services qu’en atten- Cameroun. Paris, Grignon, thèse doct. INA.
des frais de production par les riziculteurs eux-mêmes. ment tombe en dessous des 4 t/ha. Quant aux chiffres des taux de recouvrement de la rede-
dent les riziculteurs. L’irrigation est déficiente par suite de la vétusté des stations de pom-
Afin d’alléger ses charges, la Semry ne garde que l’entretien des aménagements hydrau- vance, ils semblent peu fiables. BIKOI (A.), 1983 — Les paysans riziculteurs du périmètre Semry I. Doc. 83-187.
page, les labours motorisés « à façon » fonctionnent mal, les crédits de campagne sont sus-
liques, la fourniture de l’eau et le labour des rizières ; les autres tâches, qu’elle assurait jus- Sur le terrain, les labours sont toujours mal faits et en retard. Il faut planer à la houe, les
pendus. Les paysans rechignent de plus en plus à payer la redevance. Lors de la libéralisation BOITIAS (M.), 1989 — La Caisse Populaire Coopérative de Yagoua (C.P.C.Y.). Étude des grou-
qu’alors, sont transférées aux riziculteurs, dont les redevances se trouvent ainsi réduites. Les canaux ne sont plus faucardés, l’approvisionnement en engrais reste incertain. Les quéleas
des prix en 1988 et 1989, les revenus agricoles chutent d’autant plus que la deuxième cam- pements villageois. Maroua, AFVP/Inades-Formation, 56 p.
engrais, vendus au comptant, ne sont plus subventionnés. Des économies sont aussi réali- font de gros dégâts et obligent à des surveillances coûteuses. Comme pour les sorghos, les
pagne rizicole a été supprimée. Le prix de la redevance baisse, mais elle est encore jugée trop BOITIAS (M.), 1989 — Note de suivi sur les groupements de riziculteurs de Yagoua. Maroua,
sées. L’État et des bailleurs de fonds imposent un transfert de responsabilité au secteur privé semences sont prélevées sur la récolte du paysan. On ne pratique plus guère le repiquage en
lourde. Toutefois, du côté de la Semry, les charges fixes se maintiennent, entraînant un déficit AFVP-INA PG, Inades-Formation, 16 p.
et aux organisations de producteurs. Le secteur privé prend naturellement les activités à renta- lignes et la deuxième récolte n’est réalisée que sur des surfaces restreintes et seulement à
chronique. En 1990, les paysans font même la « grève des redevances », moins d’un tiers
bilité immédiate. SEMRY-II. On s’éloigne sensiblement du modèle normatif intensif avec la pratique du riz dit BRUNET-JAILLY (J.), 1981 — L’introduction de la riziculture irriguée en pays musgum. Revue de
sont réglées lors de cette campagne. Cette même année, l’endettement touche plus de 80 %
La commercialisation du paddy par les commerçants locaux et nigérians est rapidement Allah hokki (Dieu donne) qui tend à se répandre. Après avoir coupé le riz de saison des Géogr. du Cameroun, vol. II, n° 2 : 77-96.
des riziculteurs. « L’endettement, plaie de la Semry » revient dans de nombreux rapports. À
mise en place par leurs réseaux de rabatteurs (dilaali). Les marchés de Maga et de Guirvidig pluies, on irrigue la parcelle pendant la saison sèche et ainsi le riz repousse partiellement sans
Maga, en 1990, pour les casiers Maga-Est, Pouss, Guirvidig, les riziculteurs dont le montant Carte des farana de la zone rizicole de l’arrondissement de Yagoua, 1986 — Yagoua, Service
deviennent très animés lors des périodes de récolte, avec la venue de bambe, manœuvres de autre intervention qu’un rapide désherbage. Les rendements ont alors fortement chuté : 30 à
de la dette est supérieur à 21 500 F CFA/ha perdent leur parcelle. En revanche, les riziculteurs structuration paysannale, SEMRY-I, Doc. 86-456, 17 p.
la région et du Tchad. 35 sacs contre 50 à 55 sacs il y a une dizaine d’années.
qui n’ont pas de dette peuvent doubler leur surface. Mais 4 454 riziculteurs sur 5 839 sont CHABROLIN (R.), 1961 — Le secteur expérimental de modernisation de la riziculture de Yagoua.
Les circuits demeurent les mêmes, le marché frontalier de Banki au Nigeria pour le Le riz devient une culture de « riche » (7). Son repiquage réclame toujours autant de
endettés. En 1992, le recouvrement des redevances est de 58 % pour la saison des pluies Riz et Riziculture n° 3 : 57-80.
paddy, ceux de Maroua, relais vers le sud et la RCA, pour les produits blancs et, de façon plus main-d’œuvre et le recul des prestations de la Semry impose un surcroît de travail. Une dispo-
(SEMRY-II) et seulement de 13 % pour la même campagne à SEMRY-I.
anecdotique, de Pouss, d’où partent de grandes pirogues à moteur, à destination de N’Dja- nibilité de trésorerie en début de campagne pour les frais de main-d’œuvre et les intrants Compte rendu de réunion du Comité Interministériel de péréquation, 16 février 1989, 9 p.
En 1993-94, le système d’attribution provisoire - en attendant que l’endetté rembourse -
mena et du Soudan. s’avère plus déterminante que par le passé. Pour tirer le meilleur parti de la récolte, il faut dactyl.
est supprimé. On ne veut dans les rizières que les cultivateurs « les plus performants ». Si
Les résultats de cette évolution apparaissent assez différents selon les périmètres rizi- aussi avoir les moyens de la stocker. La volonté de contrôler les « étrangers » sur les casiers Contraintes et conditions structurelles d’équilibre de la Semry et de la filière riz, sept. 1987 —
l’endettement conduit à l’exclusion et l’exclusion forcément au mécontentement, on com-
coles. À SEMRY-I, les riziculteurs masa, qui malgré les tensions périodiques s’accommodaient est plus affirmée et on ne leur laisse qu’un piquet. Toutefois, le trafic d’influence reste inscrit Semry, Doc. 87-556 ; 56 p.
prend l’aggravation du passif accumulé par la Semry.
d’un encadrement assez serré, déplorent cette déprise de la Semry car les Masa répugnent à dans les mœurs et ce au bénéfice des gens de la chefferie, des commerçants et de certains
Pourtant, déjà à partir de 1983, la Semry avait entrepris une réforme complète de ses Contrat de performances entre l’État camerounais et la Semry, 1989, 6 p.
entrer dans une commercialisation libre du paddy, dont ils ne maîtrisent pas les circuits. À fonctionnaires locaux. En dépit de ces aléas, la volonté de faire du riz demeure intacte. Le riz
relations avec les riziculteurs en lançant une expérience de « structuration paysannale », profi-
SEMRY-II et III, la société musgum, en fin d’islamisation et encadrée par de puissantes cheffe- est un palliatif pour les déçus de la Sodecoton en raison des paiements différés de ces der- CORNEC (N.), MARYNCZAK (A.), 1989 — Le statut des responsables de groupements de produc-
tant de la réhabilitation et du remembrement des « casiers » compris dans le périmètre de
ries, de même que les Kotoko, apprécient d’être plus directement associés aux circuits de nières années. Il reste un recours si les cultures sous pluie s’avèrent très déficitaires. C’est teurs rizicoles au sein de la société traditionnelle massa. Univ. Paris-V, UER de Sci. Soc.,
SEMRY-I. Les « piquets » sont attribués à des exploitants clairement identifiés, en fonction de
vente. également avec la crise une soupape de sécurité pour les retours au village. 74 p. + annexes.
la main-d’œuvre disponible dans leur zina (enclos familial). La propriété du sol reste à la
Avec l’arrêt progressif des activités des unités de décorticage de la Semry entre 1989 et Les périmètres de la Semry peuvent aussi se révéler très utiles à l’avenir - comme ils CORNEC (N.), MARYNCZAK (A.), 1989 — Éléments d’analyse micro-politique du projet SEMRY-I
Semry, mais le droit d’usage des attributaires est confirmé et matérialisé par un bornage. Les
1992, l’usinage privé du riz s’est tout aussi rapidement développé. En 1989, on recensait l’ont démontré entre 1983 et 1985 - face à de nouveaux stress climatiques. Quatre décennies à travers l’étude du responsable du groupement. Univ. Paris-V, 139 p. + annexes.
paysans sont regroupés par farana, entité qui correspond au groupe d’entraide pour le gar-
13 décortiqueuses à Maga ; en 1990, on en compte 26 pour 19 entrepreneurs (machines de riziculture ont modelé de nouveaux paysages ruraux et ces aménagements rizicoles corres-
diennage des troupeaux. Cette structure pseudo-traditionnelle semble la plus fonctionnelle CORNEC (N.), 1991 — Pour une approche des rationalités paysannes, société musgum, Nord-
indiennes, italiennes et chinoises) installés autour du marché. Ils emploient une soixantaine pondent à des investissements considérables. Ils ont surtout introduit dans la province une
pour la société masa, fortement individualiste. Chaque farana prend la responsabilité de Cameroun. 54 p. + annexes.
de personnes et traitent 6 000 à 7 000 tonnes de paddy dans l’année. activité difficilement remplaçable. Peut-on se passer de la riziculture en 1998 ? non, et de la
tâches qui incombaient jusque-là à l’encadrement de la Semry : création et exploitation des
La qualité du produit, qui contient beaucoup de brisures, est médiocre. Toutefois, le Semry ? c’est bien à cette question que ne semblent vouloir répondre ni les bailleurs de fonds, COURADE (G.), 1984 — Des complexes qui coûtent cher. Paris, Karthala, Politique Africaine,
pépinières, distribution des intrants, commercialisation du paddy.
coût de la transformation est suffisamment réduit pour mettre le riz en bonne concurrence ni les pouvoirs publics. n° 14 : 75-91.
La gestion des groupements nécessite la formation de responsables, choisis par les
avec le mil sur les marchés de la région. La décortiqueuse s’avère un investissement « social » Les objectifs économiques fixés à la Semry lors de sa création en 1971 n’ont pu être DEVÈZE (J.-C.), 1991 — Bilan et perspectives de la Semry au Cameroun. Yaoundé, CCCE, 39 p.
membres. Le service de « structuration paysannale » organise des stages d’alphabétisation en
de fonctionnaires ou de commerçants, pour aider un membre de leur famille. Dès le départ, sinon atteints, du moins maintenus, malgré la réalisation des périmètres rizicoles qui avait été + annexes.
langue masa et d’apprentissage des techniques simples de comptabilité. Les économies réali-
une surcapacité impose une dispersion géographique des décortiqueuses. Seules 7 restaient prévue. La première explication avancée tient à l’inadéquation entre une production très enca-
sées par la société sont répercutées sous forme de ristournes aux groupements, qui peuvent DENIAU (P.), JAUJAY (J.), 1981 — Rapport de supervision Semry. Yaoundé, CCCE, déc. 1981.
en service à Maga (3) en 1997. drée et un marché national très peu protégé.
en user pour des investissements collectifs. Ces principes seront mis en application entre
La restructuration s’accompagne, de 1990 à 1993, d’un « contrat de performance ». Il La Semry est une structure qui apparaît en 1998 historiquement très marquée. Elle D UAULT (Y.) éd., 1984 — Organisation de la commercialisation du riz au Cameroun.
1983 et 1987, au fur et à mesure de la réhabilitation des casiers de SEMRY-I. Les difficultés
affiche un maintien des performances agronomiques, entre 4 et 7 tonnes par hectare et le découle d’un « paquet technologique » cohérent dont la réussite productiviste est évidente à SCET/Minist. du Com. et de l’Ind./BDPA, avril 1984, 123 p. + annexes.
ont toutefois tendance à s’aggraver avec la crise de mévente du riz, les lenteurs dans le paie-
transfert de la production semencière et de l’entretien des réseaux tertiaires aux groupements travers les rendements obtenus. La Semry a été présentée comme un modèle de colonisation DURY (P.), 1989 — Désengagement et redressement de la Semry : condition d’équilibre de l’ex-
ment du paddy et l’accumulation des redevances impayées dont la responsabilité incombe
paysans. Il se traduit surtout par une accélération de la compression des agents de la Semry organisée et un pôle de développement régional. Ce système de culture « anti-aléas » s’inscri- ploitation. Yagoua, Doc. 90608, 21 p.
désormais aux farana.
qui passent de 1 700 en 1985 à moins de 200. vait dans une logique d’autosuffisance alimentaire, elle-même dictée par un contexte de stress
À partir de 1988, le désengagement de la Semry conduit à la généralisation des groupe- DURY (P.), 1989 — Stratégie de désengagement : possibilités et limite. Semry, 19 p.
Le « contrat de performance », mal compris, suscite un grand nombre d’aigris, qui se climatiques. Ce modèle était, de plus, reproductible : SEMRY-I, II, III...
ments tant à Maga qu’à Yagoua. Alors que leur création devrait relever du volontariat et d’un DURY (P.), 1990 — Restructuration du projet Semry. État des problèmes par fonction au 31-10-
transforment en agitateurs, contribuant à politiser les problèmes de la société. Ce plan de Pour faire face à la crise de 1987, la lourde techno-structure Semry a cru voir son salut
engagement contractuel avec la société, ils deviennent obligatoires avec tout ce que cela sup- 1990 et modalités d’actions envisageables. Semry, 19 p.
redressement ne pourra pourtant enrayer sa dégradation. En 1993, la société est pratiquement dans une « responsabilisation des planteurs ». Le programme de redressement (1989) se
pose comme contraintes et comme réticences.
en cessation de paiement, remettant en cause « les fondements d’un système sans doute trop devait d’aboutir en passant par une baisse des prix de revient liée à une véritable prise en DURY (P.), 1990 — Société d’Expansion et de Modernisation de la Riziculture de Yagoua, note
En 1989, on compte 70 groupements sur la base des farana pour les 7 400 riziculteurs
administré, rigide et peu enclin à déléguer ». de conjoncture. Yagoua, Doc. 90-614, 10 p.
de SEMRY-I. La volonté de ne plus appréhender le « planteur » comme producteur, mais de
La multiplication des missions d’appui reflète le désarroi des bailleurs de fonds et des (4) La caution solidaire est un accord passé entre cultivateurs qui s’engagent à effectuer
le replacer dans la société villageoise constitue la base de la démarche pour le « groupement ENGOLA-OYEP (J.), 1988 — L’approvisionnement en riz du Cameroun ou les limites d’une poli-
pouvoirs publics. En juin 1996, les pouvoirs publics, hésitants, penchent pour déléguer les ensemble un certain nombre de tâches, ce qui les lie en cas de manquement de l’un d’entre
paysan ». Toutefois, que ce soit pour SEMRY-I avec le farana, SEMRY-II avec le quartier ou tique d’autosuffisance alimentaire. Revue de Géogr. du Cameroun, vol. VIII, n° 1.
activités agronomiques aux groupements avec un « titre d’usage foncier » et confier l’unité eux. Les objectifs ont été mal définis par la Semry et le milieu masa et musgum, très indivi-
le « village satellite », la recherche de la cohésion optimale pour gérer l’eau et payer les for- dualiste, fit le reste. ENGOLA-OYEP (J.), 1989 — « Économie des filières agro-industrielles et agro-alimentaires
technique Semry à un groupe d’entrepreneurs et d’élites locales. On dut faire machine arrière
faits est faussée par des contraintes techniques. Il faut que le quadrillage social se conforme (5) Il y avait 178 groupements sur le principe de la « libre association » à SEMRY-I. Quant à (Dynamique et perspectives de la riziculture au Cameroun). » In : ISH, Xe Séminaire d’É-
devant « l’immaturité des groupements », « l’incompétence » des élites et l’arrivée en force
au quadrillage hydraulique, que le farana coïncide avec une unité tertiaire hydraulique. SEMRY-II, les groupements sont, depuis le début, simplement constitués sur la base de la conomie rurale des régions chaudes, Montpellier, 15 sept. 1989, 23 p.
des partis d’opposition.
L’obligation d’occuper en continu l’espace irrigué oblige l’encadrement Semry à remplacer résidence des attributaires (quartiers). Ils jouent un rôle dans la police des eaux et la réparti-
En 1996-97, la spécificité des problèmes de chacun des périmètres Semry est reconnue. ENGOLA-OYEP (J.), 1991 — Du jumelage à la péréquation au Cameroun : assurer la survie des
les manquants. À cela s’ajoutent les riziculteurs absentéistes, les « compressés » de la struc- tion des piquets.
L’autonomie des trois Semry est alors décidée, à chacun de trouver sa propre formule de réor- périmètres hydro-rizicoles à l’heure de l’ajustement structurel. Cah. des Sci. hum.,
ture qui se font attribuer des piquets... Ces attributaires « flottants » empêchent que fonc- (6) Problèmes de la riziculture dans la vallée du Logone, causes internes, externes, consé-
ganisation. vol. 27 (1-2) : 53-63.
tionne toute organisation, basée sur des liens de parenté ou de cohabitation. Mais les objec- quences et propositions d’action, 1997, ministère de l’Agriculture, 6 p.
tifs productivistes de la Semry se sont longtemps accommodés de ces exactions pourvu que (7) La location d’un piquet avec pépinière revient à 80 000 F CFA alors que la redevance est Évolution des relations paysans/Semry. Unités SEMRY-I et II. Exercices 1989-90 à 1992-93.
(3) En 1997, la production moyenne est de 33 sacs par jour, de 700 à 800 F CFA le sac.
le paddy soit livré. de 38 000 F en 1997. Yagoua, Doc. 90-607.

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ATLAS DE LA PROVINCE EXTRÊME-NORD CAMEROUN
Planche 17

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676-696. 13 p.+ annexes. Marchés tropicaux : 307-315.

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ATLAS
ATLAS
DE LA PROVINCE EXTRÊME-NORD

CAMEROUN

République du Cameroun
Ministère de la recherche scientifique
MINREST et de la technologie
Institut national
INC de cartographie
AT L A S
DE LA PROVINCE E XTRÊME -N ORD
C AMEROUN

Éditeurs scientifiques

Christian SEIGNOBOS et Olivier IyÉBI-MANDJEK

République du Cameroun Éditions de l'IRD


MINISTÈRE DE LA RECHERCHE INSTITUT DE RECHERCHE
MINREST SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT
INSTITUT NATIONAL
INC DE CARTOGRAPHIE Paris, 2000
Coordination des travaux

Christian SEIGNOBOS
Institut de recherche pour le développement, Paris
Olivier IYÉBI-MANDJEK
Institut national de cartographie, Yaoundé

Rédaction cartographique

Christine CHAUVIAT, Michel DANARD, Éric OPIGEZ (LCA)

avec la participation de
S. Bertrand, C. Brun, M.S. Putfin, C. Valton (LCA)
et
R. Akamé, N.C. Ambe, J.R. Kameni, J.M. Leunte, O. Nan Manya, G. Vissi, A. Voundi (INC)

Le modèle numérique de terrain a été généré avec le logiciel de


Système d’information géographique Savane de l’IRD
par É. Habert (LCA)

La mise en forme du CD-Rom a été réalisée par


Y. Blanca, É. Opigez et L. Quinty-Bourgeois (LCA)

sous la direction de
Pierre PELTRE
Responsable du Laboratoire de cartographie appliquée (LCA)
IRD Île-de-France, Bondy

avec la collaboration de

Paul MOBY-ÉTIA
Directeur de l’Institut national de cartographie (INC)
Yaoundé

Maquette de couverture
Christian et Fabien SEIGNOBOS

Secrétariat d’édition
Marie-Odile CHARVET RICHTER

Références cartographiques

Fond topographique extrait et mis à jour à partir des cartes à l’échelle de 1 : 500 000,
Fort-Foureau, feuille ND-33-S.O., Institut géographique national, Paris, 1964,
Maroua, Centre cartographique national, Yaoundé, 1975.

8° 10° 12° 14° 16°


ATLAS RÉGIONAUX
ANTÉRIEURS
publiés par l'Orstom 12°
MANDARA-
LOGONE
MANDARA-LOGONE
A. Hallaire, H. Barral (1967) 10°

BÉNOUÉ
BÉNOUÉ
J. Boulet (1975)

OUEST 1 8°
G. Courade (1974)

OUEST 2
J. Champaud (1973)
6° OUEST 2
EST 1 et EST 2 EST 1 EST 2
J. Tissandier (1970) OUEST 1

SUD-OUEST 1
A. Franqueville (1973) 4°

SUD- SUD-
SUD-OUEST 2
OUEST 1 OUEST 2 SUD-EST
J. Champaud (1965)
OCÉAN

SUD-EST 2°
H. Barral, A. Franqueville (1969) ATLANTIQUE

Le code de la propriété intellectuelle (loi du 1er juillet 1992) n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article L. 122-5, d'une part, que les « copies ou
reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations
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© IRD Éditions, MINREST/INC - 2000

ISBN 2-7099-1444-1

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