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de la côte ionienne (aujourd’hui, l’immense bazar qu’est alors la Il est vrai que les Cités qui n’ont L’Empire achéménide
Balat, en Turquie), se soulève contre Grèce, où les cités ne cessent de se pas, comme Athènes, pillé Sardes tient son nom de son
100s__beriatem adi il la tutelle perse. Les cités grecques déchirer entre elles, quand on ne s’y et provoqué Darius ont des raisons fondateur mythique,
min repudit pra idebis Achéménès, qui s’empare
d’Athènes et d’Érétrie (sur l’île déchire pas entre citoyens. C’est ainsi de rester calmes. Le puzzle mor- du pouvoir en Perse vers
arum re de solupid d’Eubée) interviennent en sa faveur que le Lacédémonien (Lacédémone celé qu’est la Grèce se serre sur
istionsequis inum 688. Il couvre à l’époque
inullendae lam. et incendient dans la foulée la métro- est l’autre nom de Sparte) Démarate, 100 000 km² et abrite moins d’un mil- de Xerxès, qui règne de
pole de Sardes, en Lydie voisine. ancien roi de 515 à 491 et réfugié en lion d’habitants. De quoi mobiliser, -486 à -465, les territoires
Pas précisément le genre d’affront Perse à la suite au mieux, 35 000 actuels de l’Iran, l’Irak,
que Darius, le roi de Perse, est prêt
à pardonner. Après avoir réprimé la
d’une sombre
querelle avec son Ici vient une fantassins lourds,
les hoplites, avec
l’Arménie, l’Afghanistan,
du Pakistan, de la Turquie,
la Bulgarie, du nord de la
révolte dans le sang, il se retourne
donc contre les Athéniens. Il traverse
collègue (car il y a
deux rois à Sparte), accroche ici vient cuirasse, bouclier
et longues lances,
Grèce, de la Syrie, du Liban,
de la Jordanie, d’Israël,
en 490 la mer Égée avec (peut-être)
20 000 fantassins, que 10 000 hoplites
est devenu le pre-
mier conseiller de une, la accroche et 40 000 pel-
tastes légèrement
de l’Égypte, la Libye et
l’Arabie Saoudite ! L’empire
s’écroule avec la conquête
dépêchés en hâte par Athènes
écrasent sur la plage de Marathon.
Darius veut se venger, mais il meurt
Xerxès.
Sur les 700 cités-
États, une trentaine
ici vient bout une armés. Les Grecs
n’ont pas de cava-
lerie, mais un gros
de Persépolis par Alexandre
le Grand, en -330.
en 486. Le lambeau passe à son seulement rejoignent en 481 la Ligue atout : une lotte homogène d’environ L’historien grec Hérodote
ils Xerxès, qui reprend l’idée d’une hellénique pilotée par les Athéniens 370 navires, dont les 200 trières que (484-420) est la principale
expédition punitive. Il la prépare avec et les Spartiates. Xerxès peut comp- vient de lancer Athènes. À raison de source sur la bataille des
un soin maniaque : il fait construire ter sur les Grecs d’Ionie, rentrés 170 marins par navire, cela repré- Thermopyles, qu’il raconte
dans les livres VII et VIII de
des dépôts, rassemble une lotte dans le rang après leur révolte, sur sente un effectif supplémentaire de ses Histoires. Volontiers
immense en Phénicie, Ionie et les Macédoniens, soumis à l’empire 55 000 à 60 000 rameurs et épibatès fantaisiste quant à ses
Égypte, convoque les contingents des par Darius. Mais il reçoit aussi l’hom- (les « marines » grecs), dont 40 000 chiffres, Hérodote est
20 satrapies (divisions administra- mage (et les guerriers) d’importantes pour la seule Athènes. cependant un conteur hors
tives) de son immense empire… Le cités dont Thèbes, à une journée de pair et un des créateurs du
10 mai 480, une immense armée tra- cheval d’Athènes et qui en est l’enne- Le nombre est du côté mythe.
verse le détroit des Dardanelles sur mie jurée, et Argos, adversaire de perse
un pont de bateaux. Voilà Xerxès en Sparte dans le Péloponnèse. La riche
Europe. Toute la Grèce se prépare-t- Thessalie va aussi se laisser sub- En face ? Tout simplement, la
elle à résister ? Loin de là. juguer facilement. Même Delphes, première puissance mondiale de
CREDIT
sur son passage. Chose aisée : il David Graf parlent même de « colla- le ils de Xerxès, Ctésias estime
lui sufit de faire son marché dans boration ». C’est dire. qu’elle atteint 800 000 hommes et
Par Éric Tréguier
Dans l’étroit déilé des thermopyles, en 480 avant J.-c., le roi perse xerxès manœuvre
intelligemment et il écrase les soldats aux ordres de Léonidas installés dans une position
inexpugnable. Belle victoire ! sauf que les vainqueurs en ont abandonné la postérité aux Grecs,
experts indépassables dans la construction des mythes.
du guerrier spar- groupe noyé dans une armée bien
tiate, féroce, brave et plus nombreuse. Léonidas ne s’est
irréductible. Une répu- pas sacriié pour sauver sa cité mais
tation qui vient tout droit pour racheter l’erreur tactique qui
de la bataille des Thermopyles, l’a fait perdre. Son combat n’était
probablement l’engagement la pas voué à préserver la Grèce, mais
plus mythique de l’Antiquité. C’est une poignée de cités. Dont l’attitude
«T
hiiiis is Spaaaaarta ! » là, peut-on lire, que 300 Spartiates vis-à-vis des agresseurs n’était pas
C’est par ce cri que le ont résisté à 1,7 million de soldats tout à fait nette… Quant à faire de
roi Léonidas repousse perses ain de sauver la liberté cette bataille un choc entre l’Orient
l’ultimatum du roi de grecque du joug oriental… et l’Occident, c’est encore plus ana-
Perse Xerxès, avant de Tout n’est pas faux là-dedans. chronique, car une bonne partie des 100s__beriatem adi il
min repudit pra idebis
projeter son émissaire C’est vrai, 300 Spartiates sont bien soldats de Xerxès sont Grecs et l’un arum re de solupid
dans un puits sans morts aux Thermopyles. Mais la de ses proches conseillers est même istionsequis inum
fond. La scène, tirée réalité dévoilée peu à peu par les un ancien roi de Sparte ! inullendae lam.
du ilm 300, de Franck Miller, illustre historiens laisse entrevoir un autre Toute cette affaire commence en 499,
désormais aux yeux de tous l’image scénario. Les 300 n’étaient qu’un par une révolte. Milet, ville grecque
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arum re de solupid
istionsequis inum
inullendae lam.
La bataille navale de Sparte a certes, par son sacriice, de la Grèce d’Europe, après quoi on locale des « égaux » sur les hilotes,
Salamine, île située à sauvé le reste de l’armée. Mais cela recommencera à s’étriper comme au ses hoplites lui étaient tellement
proximité de l’isthme de ne modiie guère le désespérant rap- bon vieux temps (voir notre dossier précieux que Sparte s’est révélée
Corinthe, le 29 septembre
480, permet à la lotte
port de forces. sur la guerre du Péloponnèse, G&H au contraire la moins agressive
grecque, essentiellement Léonidas a-t-il au moins donné no 14). Seule consolation pour les des cités-États. À de nombreuses
athénienne (environ 380 aux Athéniens le temps nécessaire Perses : ce sont eux qui aideront les reprises, ses généraux ont reculé
trières) et commandée par pour évacuer leur cité et se réfu- Spartiates à l’emporter sur la ière devant la perspective d’une bataille
Thémistocle, de détruire la gier dans les îles ? Rien n’est moins Athènes… perdue d’avance. Sans encourir de
lotte perse (un millier de sûr. Après les Thermopyles, Xerxès sanction. Cinquante ans après les
navires). La défaite force
Xerxès à abandonner la
ravage la Béotie, notamment la Des vainqueurs posthumes Thermopyles, Sparte proposera
conquête du Péloponnèse. pauvre Thespies et Platées, autre même de faire la paix à Athènes,
adhérente de la Ligue hellénique, « L’Histoire est écrite par les vain- simplement pour récupérer 120
À Platées le 27 août 479, puis traverse l’Attique pour brûler queurs », dit le proverbe. Dans le cas hoplites que son ennemie mortelle a
le beau-frère de Xerxès, Athènes. Léonidas n’a donc pas des Thermopyles, c’est l’inverse. Et capturés !
Mardonios, et ses 70 000 à sauvé la Grèce. C’est la marine athé- ce qui intéresse Hérodote, source clé Mais le symbole des 300 est plus fort
120 000 Perses et Thébains
nienne qui s’en charge à Salamine sur la bataille et fondateur du mythe, que le chiffre. Magniié par les Grecs,
sont écrasés par environ
80 000 coalisés grecs. Dont dans la journée du 29 septembre. c’est bien plus son aspect moral il est récupéré au XIXe siècle par le
un gros contingent de Sa lotte en miettes, Xerxès ne peut que militaire. « Il a une tendance à nationalisme. Lord Byron évoque
Spartiates, qui n’avaient plus débarquer dans le Péloponnèse renvoyer la campagne à la mytholo- Léonidas pour pousser les Grecs
rien à fêter ce jour-là. pour tourner les défenseurs de gie ancienne, et notamment à Troie, à résister à l’occupation ottomane.
l’isthme de Corinthe, ultime posi- et à reconstruire a posteriori les Facilement interprété comme la
tion de la Ligue. Il ne peut pas non intentions des Grecs, conirme John confrontation de l’Orient « barbare »
plus garantir l’approvisionnement Dillery, professeur à l’université de avec l’Occident « civilisé », le combat
de son énorme armée. Affaibli par Virginie. C’est pourquoi il mentionne des Thermopyles est devenu ensuite
la défaite, il doit en outre rentrer un oracle — “Sur un roi défunt alors une référence allégorique de la
dans sa capitale pour consolider son pleurera la terre de Lacédémon” lutte contre le « rouleau compres-
pouvoir… Il fait donc retraite. L’année — qui conditionne le sauvetage de seur » soviétique (« Plutôt mort
suivante, l’armée qu’il a laissée Sparte à la mort d’un de ses rois. » que Perse », écrit ainsi l’historien
sur place est anéantie à Platées. Voilà comment une décision pure- Luc Mary, un des récents récupéra-
Il faudra encore trente ans pour ment logique (gagner du temps pour teurs). Avant d’être recyclé par les
expulser déinitivement les Perses sauver une retraite) devient obliga- néoconservateurs américains, face
tion patriotique ! à la menace de l’islam. La fascina-