Vous êtes sur la page 1sur 34

L'Eveil économique de

l'Indochine ["puis" (Eveil


économique de l'Indochine)] ;
Bulletin hebdomadaire

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


L'Eveil économique de l'Indochine ["puis" (Eveil économique de
l'Indochine)] ; Bulletin hebdomadaire. 1915.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des
reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public
provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le
cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 :
- La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et
gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du
maintien de la mention de source.
- La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait
l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la
revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de
fourniture de service.

CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE

2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de


l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes
publiques.

3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation


particulier. Il s'agit :

- des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur


appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés,
sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du
titulaire des droits.
- des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques
ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la
mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou
autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces
bibliothèques de leurs conditions de réutilisation.

4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le


producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code
de la propriété intellectuelle.

5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont


régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre
pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de
son projet avec le droit de ce pays.

6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions


d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière
de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions,
il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet
1978.

7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter


utilisationcommerciale@bnf.fr.
I/EVKIL .ECONOMlUtJË

BANQUE DE UNDOCHINE {

FONDÉE EN 1875
PRIVILÉGIÉE PAR DÉCRETS des:
12 Janvier 1875, 20 Février 1888, 19 Mai 19G0, 4 Janvier 1920, 21 Janvier 1921,.
12 Janvier 1922, 17 Janvier 1923, 10 Janvier 1924,16 Janvier 1925 et 16 Juillet 1925.
Capital social ; . . . , . .' .Fis 72.000.000

Montant global des réserves au 30 Juin 1924.


Siège social:
....
Capital versé : . . .. . • . . . . . . . . . Frs 68.400.000

96, Boulevard Haussmann, PARIS (VIIl)


Frs 84.089.020

Président du Conseil d'Administration'. M, A. de MONPLANET, Inspecteur Général honoraire des Finances,


Président de la Slé Générale de Crédit Industriel et Commercial ; Pré-
sident de la Sté Fse des Charbonnages duTonkin.
Vice-Président et AdminisirateurDélé- M- Stanislas SIMON, Président du Conseil d'Administration de la Cie
gué: "' des Chemins de fer de l'Indochine et du Yunnan.
Directeur Général : M- René THION de la CHAUME, ancien Inspecteur des Finances.
SUCCURSALES & AGENCES
iCochinchine : Saigon —
Annam : Tourane
Cambodge ; PnomPenh — Tonkin : Haïpbong
Battambang Hanoï
Territoire de Quang-Tchéou-\Van: Fort-Bayard
ÉTABLISSEMENTS FRANÇAIS DE L'INDE ; Pondkhéry.
YUNNAN (Chine) : Monglze— Yunnanfou
SIAM : Bangkok.
ÉTABLISSEMENTS DU DÉTROIT (Straits Settlements) : Singapour.
CHINE : Pékin — Changhai — Tientsin — Canton — Har.kéou — Hongkong.
CÔTE DES SOMALIS : Djibouti.
NOUVELLE CALÉDONIE : Nouméa.
TAHITI : Papeete. Adresse télégraphique : « INDOCHINE ».
L'EVEIL ECONOMIQUE

STACA
IV L'EVEIL ECONOMIQUE
.
L'EVEIL ECONOMIQUE
VI L'EVEll KCOiNOM.iyUE
lOine Année NUMÉRO 449 Dimanche 17 Janvier 1 »2<>

On demande de nouveaux impôts


11 paraît bien que les contribuables In- supportées par les contribuables des deux moi un peu le chemin de fer au lieu de
dochinois pourraient supporter sans diffi- pays.
culté une majoration des impôts acluels Majorer de vingt millions de piastres pal- ne voyager qu'en auto; obtenez de cer-
tains employés qui, je le sais, font trop
de 45 à 20 millions de piastres, réalisée en an les impôts indochinois n'arriverait pas
deux ou trois années au maximum. à ies porter à 8°/0 du revenu brut total de assidùmeut des vers ou du journa-
Dans son élude, M Leurence a fait res- la Colonie. On peut donc penser que cette lisme, un meilleur rendement ; ayez un
sortir qu à l'heure actuelle le contribuable majoration est réalisable. Elle doit seule- peu d'ordre dans votre bureau, un peu
indochinois paie à peine en impôt 6 °/0 de ment porter sur les catégories de contri- plus de méthode dans votre travail.
son revenu brut. Les contribuables en buables qui ont été jusqu'à présent les
Supprimez-moi tel rayon qui ne ri-
France versent comme impôts plus de moins imposées.
3lj°/o du revenu brut total de la France, Quoiqu'il en soit, que l'on se borne à me à rien ; voyez si tel autre rayon ne
c'est-à- dire que, toutes proportions gardées majorer les impôts de la quantité néces- pourrait pas produire davantage, si vous
dans leurs capacités financières respec- saire à couvrir les annuités des emprunts ne pourriez pas créer sans frais telle
tives, le contribuable métropolitain fournit à émettre, ou qu'on les majore des som- nouvelle brauche, qui serait d'un bon
effort cinq fois plus considérable que
uncontribuable mes suffisantes pour éviter d avoir recours
le indochinois. à l'emprunt, il est incontestable que les rapport ele- »
En fait, les impôts métropolitains repré- contribuables indochinois ne pourront pas Et nous disons, nous, à M. Albert Pou»
sentaient en 1944 environ 850 francs par considérer ces majorations comme exces- yanne, non pas en tant qu'inspecteur Gé-
habitant alors que les impôts indochinois sives. néral des T. P., service irréprochable,
n'atteignaient que 42 francs environ par Extrait de la brochure de M.A.POUYA-VNE mais en tant que porte-parole de l'Ad-
habitant, c'esl-â-dire vingt fois moins. Les Travaux Publics de l'Indochine et le ministration, — qui aiguise son cou-
Le contribuable indochinois a une ca- Développement économique du Pays.
pacité de production certainement infé- teau, eivfaisant les yeux doux à la poule
rieure à celle du contribuable français. On N.D.L.R. — Monsieur Pouyanne (M. aux oeufs d'or, pendant que ses marmi-
peut admettre que ces deux capacités sont Albert Pouyanne, soit dit en passant, est tons Mourlan et Leurence appellent :
dans le rapport des valeurs de la journée la muse qui a inspiré à Me Mourlan son petit, petit, petit —nous lui disons ceci:
du manoeuvre dans chaque pays, valeurs
calculées dans la même monnaie. article : Nous voulons des impôts nou- Que l'Administration indochinoise
En 1924,ces valeurs étaient d'environ 15 veaux {Moniteur du 21 11-25)), nous rap- donne avant tout une preuve de bonne
francs en France et 3b cents ou -i francs pelle cet administrateur délégué qui volonté en faisant réellement quelques,
50 en Indochine, c'est-à-dire dans un rap- disait à ses actionnaires : « Pour mener véritables économies (réduction, non
port de un à quatre environ. à bien l'affaire il faut des capitaux frais, des soldes des fonctionnaires, mais de
L'Indochinois payant en fait vingt fois
moins que le Français, mais n'ayant qu'une vous êtes assez riches, privez-vous pen- leur nombre — congés tous les cinq
capacité de production quatre fois moindre dant quatre ou cinq ans de dividendes » ans — stabilité des fonctionnaires dans
que celui-ci, supporte une charge d'impôts — Un actionnaire répondit: ce Cher leurs postes — suppression des services
qui, proportionnellement à sa capacité de Monsieur, réduisez d'abord certains de pure fantaisie (tourismei photogra-
production, est cinq fois moindre pour frais que nous trouvons excessifs ; sup- phie etc).
lui que pour le Français. On retrouve ainsi primez-moi cette jolie sténo dactylo et Qu'elle exige que les ionctioûnaires
la proportion de un à cinq indiquée ci-
dessus pour la proportion des charges ce plauloii en brillante livrée ; prenez «oient à leur travail et qu'elle les en»
L'EVEIL ECONOMIQUE

courage à s'y consacrer, tout entiers en


décidant que les retraites seront payées
eu piastres et au taux du franc-or, c'est-
à-dire 2 1790 la piastre, de sorte:qu'un
v.
fonctionnaire ayant droit à une" retrai-
te de: 5MQ f. touchera' 2:000$. c'ésl-â-
dire, s'il est ^èn France, aujourd'hui,
30.000 f.. Ce sera là une énorme écono-
mie car, délivré du souci de l'avenir,
le fonctionnaire sera sans excuse s il
néglige son trvail.
Que le Gouvernement Général con-
trôle rigoureusement les services géné-
raux et qu'il fasse inspecter sérieuse-
ment tous les services administratifs de
la Colonie.
Que les prévaricateurs soient tenus
de rendre gorge... ce ne serait peut-être
pas une grosse recette» mais un bon
exemple.
Qu'il soit introduit un peu d'ordre et
de méthode dans les Travaux Publics
et uotamment qu'on n'entreprenne que
les travaux qu'on peut achever rapide-
ment avec des moyens adéquats.
L'KVEIL ECONOMIQUE,

La jonction Hanoi-Touranc.. Maculai. S. V. P.!


Nous avons été heureux de constater mise des amendes encourues par la So- nord du service automobile de jonc-
que M. Varenne s'intéressait tout spé- ciété des Ponts eu Fer, responsable de tion pourrait être porté à Phu-Ninh. Avec
cialement aux travaux publics. Il en la négligence pu de l'impéritie de son un peu de bonne volonté la poste y ins-
a donné la preuve en engageant en personnel. L'histoire du pont de Hoa- tallerait un bureau provisoire en tor-
France, comme conseiller, un ingénieur Duyêt est typique. Tant pis pour cette chis comme l'entrepreneur de transports
en qui il a personnellement confiance société si elle a fait des prix ridicule- un garage provisoire; et de 290 km. la
et qui s'est fait connaître par dès travaux ment bas et mal calculé son affaire ! distance entre les deux sections du
rondement menés et exécutés économi- L ouverture de ce tronçon est d'une chemin de fer sera réduite à moins de
quement aux colonies. urgence absolue en vue des travaux du 200.
Ce conseiller s'apercevra vite que chemin de fer de Tân-Ap à Thakhek, en Cette distance pourra être réduite une
le grand défaut des T. P. est le manque vue de la richesse de la région à déblo- seconde fois en Octobre prochain, un an
de méthode (c'est d'ailleurs le dé- quer, en vue aussi de ce fait que les avant l'achèvement total ; or ce serait
faut de toute l'Administration) ; que capitaux engagés depuis 1914 dans cette réaliser une économie dans la construc-
d'autre part I'éparpillement des efforts section inutilisée portent intérêt chaque tion et avancer d'un an le développe-
imposés aux T. P. et le système des année et que désormais ces intérêts ment économique du pays.
cloisons étanches sont d'autres causes constituent une perte sèche injustifia- Du côté de Dôngha il y aurait lieu
de mauvais rendement imputables à ble. Ou peut estimer à six millions de d'activer des travaux qui sont allés l'an
tout notre système administratif, qui est piastres le coût de ces 90 km. et l'inté- dernier avec une lenteur désespérante.
basé sur l'esprit féodal et non sur l'es- rêt à 7 °/o ; cela fait 420.000 S jetées à Si l'on considère l'argent que l'on perd
prit de service. leau chaque année en pure perte, soit en intérêts sur les capitaux déjà mis en
En ce qui concerne le chemin de fer 1.166$ par jour. oeuvre,et que l'on récupérerait en avan-
de Vinh à Dôngha, par exemple, il est cer- Quand est-ce que le Gouvernement çant la mise en exploitation, on se dira
tain que la façon dont les travaux sont Générât se décidera à arrêter ce gaspilla- qu'il est de simple bon sens de créer de
menés constituent la preuve définitive ge de 1.166"$ par jour ? fortes primes à l'avancement.
de l'absurdité de faire faire de pareils Mais il faudrait que dès son ouver- Un gros effort devrait être fait au
travaux par l'Etat. C'est à se demander ture cette ligne jouât son rôle de jonction départ de Dôngha pour achever les
si l'on a pas fait exprès pour prouver la entre Vinh et Dôngha. Il faudrait donc ponts et équiper la ligne sur les 33 km.
supériorité de l'entreprise privée. Tou- en pousser activement l'achèvement au de Dôngha à Sa-Lung.
tefois, depuis quelques mois, les travaux moins jusqu'au pont du Sông-Giang ou Cette section de la ligne dessert une
ont reçu une nouvelle impulsion avec Rao-Nay, près de Phu-Ninh. Ces 20 région riche et peuplée, avec trois gares
,

M. l'ingénieur Rieuss. kilomètres pourraient être mis en ex- intermédiaires ; ces 33 km. apporteraient
Cette ligne, étudiée par des ingé- ploitation à Pâques, si'on'le voulait, car donc immédiatement au réseau du Cen-
nieurs non spécialisés dans la construc- sur cette section les travaux ont été tre-Annam un accroissement général de
tion des chemins de fer, construite rapidement menés par un excellent trafic. En effet les gares de Sa-Lung et de
sous une direction trop souvent chan- entrepreneur, M. Jullien. Tiên-An sont construites près de riviè-
gée, a été commencée, en 1914 pour la De ce terminus provisoire il y a une res navigables qui, à 1 Est, desservent
section de Vmb à Tân-Ap, et en 1922 route qui, par Minh-Cam, rejoint à Ba- une région très fertile et à l'ouest amè-
pour celle de Tân-Ap à Dôngha. Or ni don la route mandarine. De Minh-Cam nent les produits forestiers de la région
l'une ni l'autre n'offrait de difficulté et à Badon cette route, appelée à un tra- montagneuse.
l'une et l'autre offraient des facilités de fic important, mérite d'être fortement La gare de Sa-Lung est à 3.500 mètres
transport pour travaux et ravitaillement, améliorée, dût-on y dépenser soixante de la route mandarine au point où abou-
qu'il eût été aisé d'utiliser si les T. P. mille piastres. tit une des deux routes du Cap-Lay et
en tant que constructeurs de routes, les Donc à partir de Pâques le terminus de la station balnéaire de Cua-Tung, non
Postes et Télégraphes et antres adminis-
trations, qui auraient pu apporter leur
concours à l'oeuvre commune, s'en
étaient préoccupés.
Et voici que la section de 91 km. de
Vinh a Dôngha, commencée en 1914, est
encore loin d'être achevée au début de
1926, malgré d'exceptionnelles facilités
de transport, ravitaillement et main-
d'oeuvre. L'ouverture de cette ligne au
trafic, promise d'abord pour 1924 puis
Octobre 1925, aurait rendu d'im-
pour
menses services ; mais Décembre est
maintenant loin derrière nous.
Nous estimoi.s que M. le Gouverneur
Général pourrait fort bien exiger la
mise en exploitation de cette section
pour le 1er Mars; d'autre part nous espé-
rons bien qu'il ne sera fait aucune re-

GraodS MagaSillS RéUniS: Rayons nouveautés dunes et hommes


L'EVEIL ECONOMIQUE

loin du marché Cho-Huyên. Que cette tomobile, en même temps que Sa-Lung, remplacer le chemin de fer sur des dis-
petite route de jonction de 3,500 m. ne dès le mois d'Octobre prochain. tances atteignant 200 km. Elle le peut
soit pas encore faite, voilà qui dépasse Il n'y aurait plus dès lofs que 140 km. pour les riches touristes, oui, et pour
l'imagination. Une fois faite le terminus à faire par autobus, dont le service pour- les gens qui calculent trop largement
provisoire du service automobile pourra rait être considérablement renforcé. leurs frais généraux. En fait l'automo-
être porté à Sa-Lung. Ainsi,un an avant l'achèvement com- bile ne peut remplacer le chemin de fer
En même temps un effort semblable plet, une partie de la ligne commence- pour les voyageurs que. pour des par-
tait au Nord, sur le lot de M. Jullien, rait à produire des recettes tandis que cours inférieurs à cent kilomètres et
permettrait d'achever le pont, très faci- le développement économique du pays pour les marchandises sur des parcours
le à construire, du RaoNa3r et la ligne serait également avancé d'un an. de cinquante au plus.
jusqu'à la gare de Ngoc-Lam, en amont C'est en effet à notre avis une grosse Ce que nous suggérons ici est très fai-
des tunnels de Minh*Cam, et à 38 km. erreur que de croire, comme M. Pouyan- sable; c'est une question de bonne vo-
de Tàn-Ap. Cette gare pourrait devenir ne le fait dans sa brochure sur les Tra- lonté, rien que de bonne volonté.
terminus provisoire nord du service au- vaux Publics, que l'automobile peut CLODION

Les transports frigorifiques en Indochine


Nous avons été heureux d'apprendre pérature avec sa propre production de place Neyrel sur un petit embranche-
quela question du transportdes aliments, froid et de glace . ment du chemin de fer.
en particulier du poisson, par wagons M. Bonnevay nous a dit être tout dis- Une entreprise de ce genre jouerait,
réfrigérés a fait l'objet en Cochinchine posé à encourager toute initiative de ce pour l'approvisionnement du marché
d'un commencement de réalisation.On ne genre au Tonkin, par prêt de wagons à en poisson, un rôle similaire à celui de
pourra donc pas nous traiter d'utopiste- aménager et par tarifs très avantageux. nos mandataires aux halles.
Sur la suggestion de M. Bonnevay, Nous suggérerions la constitution Cette organisation permettrait d'ame-
Directeur des Chemins de fer, qui a d'une entreprise ainsi outillée : ner en toute saison à Hanoï, à très bas
acquis au P-L.M. l'expérience de ces Une chaloupe serait acquise et amé- prix, du poisson Irais en quantité con-
transports, un entrepreneur français de nagée avec machine à faire la glace (au sidérable, d'autant plus qu'elle pourrait
Phaïîthiêt, M. Motte, dont le nom figure moins trois tonnes par jour), glacière avoir d'autres centres d'achat; par
parmi les tout premiers abonnés le l'E- contenant un approvisionnement de exemple à Benthuy, à Ba-Lang etc.
veil Economique, est en train d'équiper glace et cale isotherme de 8 à 10 mètres Le jour où l'on amènera à Hanoï dix
un wagon, mis à sa disposition pour cubes. Cette chaloupe, circulerait en baie tonnes par jour d'excellent poisson frais
cela, en wagon isotherme en vue du d'Along. fournirait de !a glace aux pê- à des prix accessibles aux plus pauvres,
transport du poisson frais et même du cheurs, qui auraient dans leur barque soit 50-000 bonnes rations de viande
poisson séché, de Phanthiêl à Saigon. une glacière dans ce but, recueillerait très nourrissante, les conditions delà
Nous rappellerons qu'un wagon iso- le poisson péché, sans que les pêcheurs vie pour les 200.000 habitants de Hanoï
therme est un wagon conservant pen- aient à faire un voyage de retour, et le et de sa banlieue seront bien améliorées.
dant un certain temps une température rangerait dans des paniers. H. CucriEnoussET
égale, chaude ou froide, de la même fa- Une fois le chargement suffisant la
çon qu'une bouteille thermos. Le wagon chaloupe viendrait à Haïphong trans- Compagnie d'Exportation d'Extrême-Orient
a ses six faces : côlés, plafond et plan- border ses paniers dans le wagon isother-
cher, recouverts d'une épaisseur de 0,20 me à Haïphong ; celui-ci serait amené
(Société anonyme an capital de 1.001000 francs)
de liège entre deux parois de bois bien à Hanoï où 1 entreprise aurait une cham- Matières premières et Produit»
élanche.— Le plancher zingué et recou- bre froide soit à la gare, soit à un mar- fabriqués d'Extrême-Orient
vert d'un caillebotis, est percé d'un petit ché au poisson, à créer par exemple Siège d'exploitation — Hanoï Clonkin)
trou avec tuyau en syphonpour l'échap- Sièqe social. : Pans j3. B<i llaus.smann
pement de Tenu. Deux bacs contiennent
chacun 5 à 600 kilos de glace et les
portes sont constituées comme les portes
de glacières.
Pour le transport du poisson en pa-
niers il n'y a pas besoin de bacs à glace;
la glace pilée, dans laquelle repose le
poisson, suffit à abaisser la température,
le wagon une fois fermé, et à la main-
tenir dans le voisinage dé 0° pendant 48
heures.
L'organisation nécessite bien entendu,
à Phanthiêl et à Saigon ou Cholon, une
chambre froide et un approvisionne-
ment facile et bon marché en glace ; mais
rien n'est plus simple à réaliser. C'est
ainsi qu'à Hanoï la boucherie Michaud
a une chambre froide à très basse tem-

GraûdS MagaSillS RéUniS: Rayons bijouterie - Papeterie - Parfumerie - Sport


L'EVEIL ECONOMIQUE

Chapa au point de vue militaire, climatique, économique,


touristique et scientifique
S'il est une station d'altitude en Indochine ficiers illettrés, formation de troupes indi- plusieurs usines hydro-électriques impor-
pour laquelle des dépenses importantes se gènes meo et autres, etc. ! tantes et l'on sait qu'il y a dans le plateau
justifient c'est bien Chapa. Chapa présente un grand intérêt scienti- de Ta P'ine, entre Chapa et Laichâu, plu-
La route de Chapa et le pont de Laokay, fique. Nous avons dit qu'un observatoire y sieurs affleurements de minerais de cuivre,
commencé il y a trois ans et que peut-être est à créer le jour où l'on se décidera à dont l'un, extrêmement intéressant, a plus
un jour on achèvera, fout partie d'une route avoir enfin eu Indochine un service météo- d'un mètre de puissance. Sans doute une
stratégique de toute première importance, de rologique un peu moins fromage de Hollande. prospection attentive révélerait* elle la pré-
Laokay à Laichâu. Un poste forestier existe déjà, dont l'impor- sence d'autres minéraux.
Chapa devrait donc être non seulement un tance devrait être renforcée le jour aussi où Enfin au point de vue touristique Chapa
sanatorium confortable pour les officiers et le service forestier sera transformé eu quel- offre l'avantage à la fois d'une région pitto-
sous officiers et leurs familles, mais aussi une que chose de sérieux, à l'esprit scientifique resque, comparable aux Pyrénées et d'un cli-
garnisou, remplaçant celle si malsaine de et pratique. Nous parlons ici du service daus mat assez sec et frais pour permettre les lon-
Laokay et celle, qui ne vaut guère mieux, de son ensemble, qui, au Tonkin, avait fini par gues excursions. L'ascension du Fan-Si-Pan,
Yên-Bay. Ces anciennes garnisons devraient sombrer dans le ridicule. A Chapa il y haut de.plus de 3,150 m., bien que ne pré-
être réduites à un peu plus d'un corps de aurait une belle oeuvre en perspective pour sentant pas de très grandes difficultés, don-
garde, le. plus grand nombre des soldats un service forestier vraiment forestier et nerait cependant lieu à un véritable alpinis-
européens vivant à Chapa, où ils seraient disposant non seulement d'un personnel ins- me, sport qu'il serait iutéressant d'encoura-
occupés, non à faire l'exercice tous les jours truit mais aussi de moyens adéquats et de ger, eu particulier parmi les soldats.
comme des pantins, mais à élever du bétail, méthodes de bon sens. Enfin Chapa offre un Pour ces multiples raisons il y a 11 u
cultiver des légumes, des fruits et du mûrier grand intérêt au point de vue de l'étude des de pousser les travaux de ce malencontreux -
et autres besogues intelligentes et qui empê- races et de l'histoire ; ou y a découvert des pont de Laokay, de pousser activement la
chent le poil de pousser daus les mains. inscriptions sur roches très curieuses, qui construction de la route au delà de Chapa
Ainsi nos soldats se maintiendraient en à elles seules justifieraient un chalet de dans Ja direction de Laichâu, de doter Cha-
bonne sauté et l'on n'aurait pas constamment l'Ecole Française d'Extrême-Orient ou tout pa de l'eau et de l'électricité, d'y installer
le tiers de l'effectif à l'hôpital ou à l'infirmerie. au moins une bourse annuelle de séjour à demeure une garnisou française prélevée
Quant aux officiers, qui n'auraient qu'une pour les savants ou les chercheurs que cette sur celles insalubres du voisinage, et d'en-
surveillance à exercer sur ces soldats-co- étude intéresserait. courager les promoteurs d'un hôtel confor-
lons et des exercices périodiques assez dis- Au point de vue économique non seule- table et d'une ferme européenne annexée à
tants à leur faire faire, il ne serait pas dif- ment Chapa offre d'intéressantes possibili- cet hôtel.
ficile non plus de les occuper : service d'un tés de colonisation agricole mais aussi des Eulin ! nous souhaiterions voir créer un
observatoire sérieux à créer, exercices de perspectives industrielles. Les chutes d'eau collège à Chapa pour les enfants eurouéens.
cartographie, cours aux soldats et sous of- de la région permettraient l'installation de II. C.

LES BUREAUX DE POSTE D'ANNAM


L'instruction a fait de grands orogrès en a au moins 11.000 qui savent lire et écrire, choses aussi vulgaires que le transport des
Annam ; près de 40.000 enfants fréquentent soit dit sans vouloir dénigrer 2.000 enfants lettres ? Nous sommes des gens de lettres,
assidûment les écoles et l'on peut évaluer à de moins de six ans. Cela donne donc 1 uous, nous dirigeons et nous rédigeons des
20.OOO ceux qui chaque année apprennent à bureau par 1.100 habitants sachant lire et journaux ; voudriez-vous que uous nous
lire et à écrire.Or l'on peut bien supposer que écrire. abaissassions à faire les facteur» ? Un mé-
sur ces cent mille enfants, qui Ions les cinq Eh bien ! si nous ne comptons eu Anuam tier de pédestres, comme disait le gendar-
ans viennent diminuer le nombre des illettrés, que les gens qui savent lire et écrire, nous me ?
la majorité ont tout de même la préten- pouvons bien en compter 000.000 et nous Eh bien ! oui. nous voudrions voir .M. le
tion d'utiliser leur savoir, ne serait-ce qu'à avous donc un bureau par 12 000 habitants. Directeur Général des Postes et sou entoura-
lire et écrire quelques lettres, rédiger quel- Notez que sur ces malheureux 48 bureaux ge s'occuper tout simplement du transport
ques télégrammes, signer quelques reçus, il y en a exactement 32 qui desservent des des lettres, non seulement des riches et des
lire quelques journaux, brochures et pros- chefs lieu de province ou de délégationou puissants de ce monde, mais même aussi
pectus. Sinon à quoi bon les instruire ? autres postes administratifs ou de douane. du petit peuple. Nous voudrions voir, pour
D'autre part les routes ont pris une gran- Ankhé, Banghoi, Baumèlhuot, Bêuthuy, commencer, au moins un bureau de pos-
de extension eu Annam depuis dix ans, la Binh-Dinh. te complet, avec télégraphe et téléphone,
route mandarine détache de nombreuses ar- Bongsou, Cuarao, Cungsou, Dalat, Djiriug, à chaque chef-lLm de huyèu eu attendant
tères et des services automobiles publics Doltioug. chaque chef-lieu de canton.
fonctionnent maintenant un peu partout ; Dôughoï, Faifoo, Hatinh, Hôi-Xuàn. Huê. Nos écoles sortent maintenant, rien qu'eu
enfin il va être bientôt ouvert" 3u0 km de Koutoum, Laobuo, Ninh-Chu, Nhatrang, Annam, des diplômés par centaines. Qu'eu
chemins de fer de plus et de nouvelles rou- Phanrang. ferez-vous de ces diplômés ? Vous ne déve-
tes de pénétration. Phan-Ri, Phan-Tliièl,, Pleikou, Quaug- loppez pas le pays ! L'Aunam a besoin
Tout cela signifie un accroissement consi- Ngai, Thuxa. d au moins cent bureaux de postes, cela
dérable du trafic et des relations commercia- Quinhon, Sôngcàu, Tamky, Thanh^lloa, demanderait au moius deux cents employés
les, par conséquent des correspondances. Tourane-Vinh ; et il y en a. trois: Baua, de plus, donc autant de diplômés casés. Et
11 semble que le développement du systè- Sâm-Son, Cua-Tong, qui desservent des le développement du système postal amè-
me postal aurait dû suivre la même pro- stations d'altitude ou balnéaires fréquentées nera un développement économique qui
gression et fournir à ces besoins nouveaux par les fonctionnaires européens, de sorle permettra à bieu d'autres diplômés de ga-
ues moye'ns nouveaux. qu'il reste à peine 13 bureaux de poste ayant gner leur Yie.
Ce serait bien mal conuaîlre la Poste. réellement pour but principal de rendre ser- Malheureusement, à la Direction des pos-
Le. dernier annuaire, donL vient de nous vice à la population indigène et au com- tes on a d";iulres préoccupations.
faire cadeau (un cadeau très intéressé) notre merce. GATON
brave fadeur, donne le nombre mirifique de D ailleurs, si nous comparons au nombre
48 bureaux de poste pour ce pays de
4.800.000 âmes, soit un bureau de poste
de bureau d'il y a quinze ans, nous consta-
tons que l'augmentation est- à peine de A la Ville de Prague
par cent mille habitants. 20 °/0 alors que le nombre des gens sachant
Dans notre canton de M-iiche, Doubs, lire et écrire a augmenté de. 50 pour cent Vous trouverez un grand choix ;

France, il y a pour 13.000 habitants dix et les moyeus de transport et le trafic de d'oeuvres d'art et curiosités
bureaux de poste, télégraphe et téléphone, plus de300°fo. d'Extrême-Orient
soit un par 1.300 habitants. Ou nous dira : Mais est-ce à la direc-
Il est vrai que sur 13.000 habitants U y eu tion générale des Poslos de s'abaisser à des 85, hue Paul-Ben — Hanoi
L'EVfilL ËOONOMlUUft

Les conditions actuelles de la Mongolie


Les Russes ont déjà retiré leurs trou- les agréments et les emprunts étrangers blique du Peuple Mongol, sera l'objet
pes de Mongolie. Cela leur élait facile conclus avant la révolution de 1921 sont d'une opposition énergique.
parce qu'ils ont exercé et formé une ar- considérés comme étant nuls et non
mée Mongole Rouge ; ils ont enca- avenus, étant donné qu'ils ont tous été Dans une lettre qui est apparue dans
dré cette armée d'officiers, ils l'ont mu- imposés à la Mongolie par des nations la presse Chinoise à Pékin, les Mongols
nie d'armes et de munitions Russes. Ils étrangères. montrent en outre l'influence de l'ins-
ont établi un Gouvernement Mongol au- 5° — Dans le but de maintenir d'une piration des Soviets La Mongolie qui ne
tonome qui ne reconnaît plus l'autorité manière sûre le pouvoir absolu du gou- ressent jamais les effets de la diploma-
de Pékin. Ils ont financé ce Gouverne- vernement dans les mains du peuple tie en Chine proteste contre ceux-ci. La
ment et ils ont établi une banque GOÛT ouvrier, il sera organisé une armée Mongolie, qui ne connaît que la Russie,
vernementale sous la direction de Rus- Mongole nationale révolutionnaire, et demande à être dégagée du joug des
ses. Ils ont développé une suzeraineté tandis que le peuple ouvrier de la Ré- Puissances.Les Mongols parlent de ques-
économique et politique en Mongolie publique sera armé, l'exercice général tions qu'ils ne comprennent pas et qui
qui équivaut presque à l'organisation militaire sera donné aux jeunes classes ne les concernent pas. La lettre dit en
d'un protectorat. Durant les troubles in- ouvrières. partie :
ternes récents en Chine, la Russie des « Il faut se rendre compte qu'entre
Soviets a cherché à aider les généraux 6° — La religion et les temples sont
séparés de l'Etat la première étant affaire le Gouvernement Chinois et ce Gouver-
Chinois en Mongolie et au ïurkestan
privée de chaque citoyen. nement, il n'y a pas le moindre obstacle.
contre le Gouvernement central, dans le La seule chose qu'espère ce Gouverne-
but d'affaiblir l'emprise de la Chine sur 7° — Dans le but d'assurer la liberté ment c'est que les guerres civiles cessent
ses territoires du nord-ouest. La Russie de parole au peuple ouvrier, ia Répu- bientôt et que le Gouvernement Chi-
des Soviets a fait toutce qu'elle a pu pour blique des Mongols organisera un éta- nois secoue le joug des politiques agrès"
séparer la Mongolie de la Chine et le blissement de publications pour offrir sives des Puissances, Il faut former
peuple Chinois est resté silencieux et au peuple ouvrier.
endormi. La Mongolie est si éloignée et une vraie République et il faut poursui-
il y a tant de problèmes à traiter en
8° — Dans le but d'assurer la vraie vre une réforme telle que chacune des
liberté aux classes ouvrières, il leur sera cinq races ait une chance d'avoir la
Chine, que ceci est passé inaperçu tan-
permis de tenir des réunions et des as- paix, la liberté et l'égalité. En d'autres
dis que le Camarade Karakhan élait à
Pékin dénonçant les autres comme étant semblées publiques, la République leur termes, chacune aura l'autorité de ré-
offrant des bâtiments convenables pour- gler ses affaires elle-même.
impérialistes. Ce Gouvernement attend la promut*
leurs réunions.
Une Constitution Bolchevique 9° — Dans le but d'assurer au peuple gation prochaine d'un Mandat de ce '
ouvrier la liberté de former des asso- genre par le Gouvernement Chinois.
La Constitution Mongole, peut être ciations, la République donnera toute Immédiatement après l'apparition de ce
mieux que tout autre argument, indique assistance au pauvre peuple ouvrier et mandat, à l'effet de laisser les différen-
1 effet de 1 influence des Soviets en Mon- tes races régler leurs propres affaires,
golie. Imaginez les Mongols, qui n'ont aux ouvriers manuels.
ce Gouvernement enverra des repré-
pas d'industrie moderne dans leur pays, 10° — Au pro'fit des pauvres et pour tants plénipotentiaires au Gouverne-
si pleins de sollicitude pour les classes faciliter au peuple ouvrier en général ment central afin de discuter des plans
ouvrières et si pleins de haine pour les les moyens de s'instruire, la République pour avoir une paix perpétuelle et une
capitalistes ! Dans un pays ayant enco- Mongole prendra à sa charge l'instruc- garantie entre les Chinois et les Mon-
re une condition pastorale, sans routes tion des enfants des classes ouvrières gols.
ou chemins de fer, sans même avoir une sans frais. M.A.V. Marakueff agent financier Rus-
grande ville, où il n'y a ni capital ni 11°
— La République Mongole recon- se, qui est devenu d'une manière ou d'u-
travail, mais où il y a une population naît que les citoyens de la République, ne autre,le Directeur de la Banque Mon-
nomade clairsemée, que peut être cette sans distinction de races, ou de religion gole et qui est venu en Chine, comme
constitution sinon une preuve élatante ont des droits égaux. représentant du Gouvernement Mongol,
de propagande Soviétique, un bruyant a donné une interview au Norih China
cri contre la Chine. La constitution, 12° — Les rangs et les titres des an- Star qui contient quelques informations
telle qu'elle est publiée par la Russie ciens souverains ou nobles sont abolis, intéressantes, toutes montrant le fait
des Soviets, est la suivante : et le droit de possession du Ilontou-
khtou est abrogé. que la Mongolie ne se considère plus
1° — La Mongolie est proclamée ré- comme faisant partie de la Chine et ne
publique d'un peuple indépendant ; le 13° — En raison des efforts faits par le veut plus supporter les obligations par
pouvoir administratif entier du pays peuple ouvrier des divers pays du mon- traité entre la Chine et les Puissances.
appartient au peuple ouvrier de la Mon- de entier pour la destruction du capita- Il attire d'abord l'attention sur un re-
golie. lisme et pour la réalisation du commu- censement fait par les Soviets en Mon-
nisme, la République des ouvriers fera golie. Il dit :
2° — L'objet fondamental de la Ré- de son mieux pour coopérer à l'encou-
publique Mongole est de déraciner le « La Mongolie ne sera plus une terre
ragement des intérêts et à l'objet fon- mystérieuse. Le premier recensement de
système féodal de droit divin et de ren- damental commun aux petites nations la population de la République de la
forcer la fondation du Gouvernement diplomatiquement tyrannisées et au Mongolie sera fait l'année prochaine et
Républicain. peuple ouvrier révolutionnaire du mon- le rapport sera accompagné d'une sta-
3°—La richesse du sol et du sous de entier cependant, en considérant les tistique des industries de bestiaux et de
sol, les forêts, les fleuves et toutes les conditions actuelles de la République moulons de la Mongolie. M. Vsiehsviats-
ressources en provenant appartiennent il convient d'établir des relations ami- ky, légiste et statisticien notable de Mos^
à la République et il est interdit d'en cales avec les pays capitalistes, étant cou, a été invilé par le Gouvernement
taire des propriétés privées. entendu que tout pays essayant d'em- Mongol à organiser et à poursuivre cette
4° — Tous les accords internationaux, piéter sur l'indépendance de la Répu- entreprise. »
téàSVBÈt:-' EGONOâitjUfc

FUMEZ LE "GLOBE"
Le rapt des Douanes .et tout de propagande. Cependant le golie pour y faire une pénétration paci-
Chemin de fer Taonan-Tsitsibar a indi- fique.
Il attire ensuite l'attention sur un fait qué que la Chine se préparait à faire La Mongolie a une population de
qui a été jusqu'ici ignoré : face aux activités Russes en Mongolie. deux personnes par mille carré- Les
II y a à présent 41 bureaux douaniers Malgré les guerres civiles et autres trou-
Chinois ne font pas d'objections à l'ac-
répandus le long des frontières et en bles, le Gouvernement Chinois devenait tivité économique du Japon en Mon-
des endroits de l'intérieur tels que : conscient des dangers des efforts Bol- golie tant que cette activité ne met pas
Kobdo, Ourga, Ulliàssutay et Tzains- cheviques en vue d'arracher la Mongo-
shaby. en péril la souveraineté de la Chine.
lie à la Chine non pas par droit de con- Le Japon ne cherche pas à porter
Les exportations et les importations quête mais par la propagande, non pas atteinte à la souveraineté ou à l'intégrité
sont soumises à un droit de 6 °/o ad par la volonté du peuple Mongol mais de la Chine. Le Japon est arrivé, dans
valorem, à l'exception du tabac dont la par les machinations d'un petit groupe
taxe est de 12 °/o et des spiritueux et de fonctionnaires, payés et exercés par ses relations avec la Chine, à un point
tel que le peuple Chinois considère le
cartes à jouer, dont la taxe est de les Soviets de la République Mongole. Japon comme son meilleur ami, com-
30 °/o. La valeur des marchandises Le Chemin de fer a été le premier mou-
est fixée par le bureau douanier d'Our- vement de la Chine en vue de se défen- me le défenseur des droits delà Chine.
Ce que le Japon a fait en Mandchourie,
ga et est soumise à des révisions pé- dre. La Russie a protesté contre ce mou-
riodiques. Il y a des plaiutes cons- vement, parce que le chemin de fer Sud il peut encore le faire en Mongolie,
tantes contre cette méthode qui est Mandchourien avait obtenu le contrat d'un autre côté la Russie des Soviets a
très lente par suite de la nécessité de de construction de la ligne, mais le Gou- les grands steppes de la Sibérie encore
remplir les déclarations douanières et vernement chinois ignora la protesta- à coloniser et à cultiver. La Russie n'a
du manque de fonctionnaires douaniers tion et la ligne est pesque achevée. Les pas besoin de terre pour le surplus de
expérimentés. Cependant une école Russes projettent à présent de construire sa population ou de ses matières brutes.
pour les employés douaniers, récem- des chemins de fer en Mongolie tout en La Russie n est pas assez peuplée et ses
ment ouverte à Ourga, remédiera sans ignorant la souveraineté de la Chine. Les industries sont entièrement négligeables
aucun doute à ce défaut. chemins de fer Russes alimenteront la elle possède plus de matières brutes
Cette déclaration est étonnante du ligne Trans-Sibérienne, ainsi continuant que son peuple peut utiliser.
fait que d'après les Iraités, la Mongolie la tradition Tzariste Impérialiste. Elle amasse, elle saisit, elle retient
fait partie de la Chine et, d'après les Il ne se passera pas longtemps avant comme une avare parmi les nations. Les
arrangements pris par traité, elle est que le peuple Chinois ne s'éveille aux activités de la Russie Soviétique en Mon-
liée à la Chine. dangers de la situation, avant qu'il ne golie mettent en péril la dernière chan-
Sous les traités existant, la Chine voie les peaux, les fourrures, la laine, le ce du Japon d'avoir un endroit non
perçoit un droit de 5 °/o ad valorem sur cuir et autres productions de la Mon- peuplé en Asie qui pourrait être dé-
toutes les importations. Le droit de 6 °/o golie passer par la Russie en Europe au veloppé par le surplus de sa population
est un coup direct aux traités. lieu de passer par Tientsin et d'autres par des moyens pacifiques sans troubler
Le un pour cent additionnel est ajou- ports Chinois comme à présent. la paix du monde. L'ingérence de la
té non pas pour augmenter les revenus Russie des Soviets dans cette situation
mais pour montrer l'indépendance vis- L'intérêt vital du Japon crée-un point dangereux sur lequel les
à-vis de la Chine et le mépris à l'égard nations doivent veiller.
des Puissances : c'est un défi qui ne doit Dans la question Mongole le Japon Et quand la lutte viendra la Chine et
pas être dédaigné par la Conférence a un très grand intérêt vital- Tant que les nations «blanches» du monde aide-
Douanière. les nations blanches pensent que le peu- ront le Japon, en toute équité, contre
Le fait que les estimations sont fixées ple Japonais doit être exclu comme le pilier impérialiste, le séducteur des
par le Bureau Douanier d'Ourga plutôt Asiatique, qu'il ne doit pas émigrer dans petits peuples et le faiseur de troubles
que par l'Inspectorat Douanier à Pékin les grands espaces ouverts des pays dans le monde la Russie des Soviets.
*

est un nouveau défi au Gouvernement (( blancs » qu'il ne peut cultiver le sol


Chinois. ou se pourvoir de matières brutes pour (Far Easiern Review)
L'entreprise entière se ressent de la ses industries, le Japon ne peut se tour-
propagande des Soviets. Traduit par La Politique de Pékin
ner que vers la Mandchourie et la Mon-
Comme le commerce entre la Mon-
golie et le monde en général, excepté
avec Tientsin, n'est d'aucune importan-
ce, les affaires ne sont affectées d'aucune
façon.
Mais la souveraineté de la Chine est
violée, les traités sont déchirés ipso facto
et les Puissances sont bafouées. C'est la
politique des Soviets d'arriver à ces ré-
sultats chez les nations faibles et im-
puissantes, tandis qu'ils rient sous cape.
La lutte pour les voies ferrées
Jusqu'à ce que le Gouvernement Chi-
nois eût autorisé la construction du
chemin de fer Taonan-fsitsihar, les ac-
tivités des Soviets en Mongolie furent
presque entièrement d' un genre secret
:,ft?Hy£fck c$(iONQ>*lIQ.UE

f
A propos lu ransindochinôis.Uni fanante' stratégique
Dans nos numéros des 20 et 27 Dec. croiseurs à 6.O0O m. au plus, dé leurs Dès avant le dixième kilomètre après
nous avons montré l'intérêt qu'on porte canons-: Yên-Thaï elle desservira un gisement de
à Paris, dans des milieux fort- compé- Même danger pour les cinq ouvragés chrome que l'on commence à exploiter
tents, à la question du Transindoçhinois. qui se succèdent entre les gares de Van- et qui est susceptible d'offrir un tonnage
La théorie que, nous soutenons, que le Trai et de Khoa-Truoiig ; le danger est important de minerai ; un peu pjus loin,
vrai Transindoçhinois est celui qui pas- même accru du fait qu'un torpilleur à '"â'Miiu Lam, un gisement d'amiante ; puis
sera par le Col de la .Vieille et la Vallée faible tirant d'éau pourrait profiter d'une elle s'engage dans une région forestière
du Mékong, a le mérite non seulement bonne marée pour remonter l'estuaire qu'exploite actuellement une société
d'avoir été exposée il y a déjà plus de de la rivière de Du-Do et arriver à française deThanh-Hoa. On peut y envi-
vingt ans, mais d'avoir aujourd'hui pour 2.500 ou 3.000 m. de la ligne. sager une importante fabrication de
partisans : 1°—ceux qui s'intéressent au Nous ne parlons pas de la roule man- charbon de bois. Puis c'est une région de
débloquèrent du Laos, à la fois par le darine dont.un pont, après Hâu-Daï, se- terres d'une grande fertilité, qui se prê-
Sud et par la Côte d'Annam; 2° — ceux rait à peine à 2.000 m. du canon d'un tent admirablemeut à la culture du café
qui rêvent d'une joection raccourcie en- sous-marin. et où nous trouvons déjà la belle planta-
tre le Tonkin et Je Nord-Annam d'une Plus au Sud, Phudiên est un nouveau tion que dirige notre ami de Villeroy-
part, le Cambodge et là Cochinchine point exposé, comme notre carton N° 2 Il y a-t-il dans lés collines où s enga-
d'autre part ; 3° —- ceux qui pensent à la le montre clairement. ge ensuite notre variante dès gisements
défense militaire de l'Indochine- Enfin Vinh même, bien qu'à 13 kilo- de houille ? C'est assez probable ; la
Nous avons démontré que le Grand mètres de la mer, est à la merci d'un région a été peu prospectée niais elle
Côtier, doDt l'achèvement est à nos yeux petit croiseur qui remonterait la rivière semble réserver d agréables surprises.
nécessaire pour deux raisons : intérêt jusqu'à peu de distance de liênthuy, En tout cas le bassin du Sông-Hiêu, où
local de chacune des provinces, liaison menaçant même te viaduc du Sông-Ca, nous pénétrons ensuite, possède à notre
provisoire entre Touranè et Saigon, a à douze kilomètres de là, mais moins connaissance un gisement de plomb
l'inconvénient à ce dernier point de vue, dangereux pour celui du Ngan-Sau, dis- argentifère et des gisements d antimoi-
d'être très long et surtout très exposé tant de Bênthuy de 17 km à vol d'oiseau. ne aurifère. Cette région possède de
aux. coups d'un ennemi. Plusieurs points Comment éviter ce danger? belles forêts, où sont établies plusieurs
forment d'admirables cibles au premier Tout simplement en construisant une exploitations forestières puissamment
sous-marin ou détruiseur venu, d'autres variante de la grande ligne entre Thanh- outillées ;elles possède surtout un sol
sont encore trop exposés Hoa et Vinh, plus exactement entre la extrêmement ferlile, oùla colonisation
L'extrême facilité pour un navire de gare de Yen-l'haï, au Sud de Tbanh- semble vouloir faire un gros effort- Les
guerre de détruire la ligne à Cana, à Hoa, et une gare à créer à Long-Xuyên, demandes de concessions ont élé très
l'entrée Sud du tunnel du Varella, au sur la rive droite du Sông-Ca, après le nombreuses depuis quelque temps, à
Sud de Thuy-Hoa, à Tamquan, à Sa grand viaduc de ce fleuve. Vinh, pour cette région.
liiiyuh, et à l'entrée de la baie de Tou- Celte variante, qui aurait environ Nous arrivons à Nghia-Hung, un des
ranè saule aux yeux. Il existe d'autres 150 km., passerait derrière les collines marchés les plus animés d'Annam en
points encore très exposés, comme la de Xuân-Hoa, et, utilisant des cols assez même temps qu'un centre de plantations
gare de Dônghoi. peu élevés, gagnerait à Nghia-Mung la de café. Nous avons, il y a deux ans, revu
Nous croyons celte vulnérabilité au vallée du Sông-llieu, appelé plus loin à deux reprises celte région, que nous
Sud de la Forte d'Annam trop bien dé- Sông-Con ; elle suivrait la route de avions visitée l'année précédente avec
montrée pour avoir besoin .d'insister Nghia Hung à Do-Luong, puis le fleuve M. l'Administrateur Métaireau. Nous
davantage. Ca, de Do-Luong à Xa-Nam, cbef-lieu avons à cette époque rendu compte à
Mais puisque nous préconisons le du huyên de Nam-Dan. Là elle traver- nos lecteurs de nos impressions et pré-
Vrai Transindoçhinois comme devant serait le fleuve et descendrait par la conisé un embranchement de chemin
être la grande artère de la colonie, en rive droite jusqu'à Long-Xuyên, où elle de fer de 39 km., reliant Nghia-Hung soit
raison de sa supériorité stratégique, il retrouverait la ligne de Vinh à Dôngha. à la gare de Yên-Ly soit à la gare de
ne s'agit pas de nous exposer à cette cri- Cette variante aurait, au point de vue Hoaug-Mai. Cette suggestion est rendue
tique qu'en deux points au Nord de Vinh, stratégique, l'immense intérêt de se tenir inutile par celle que nousfaisons aujour-
la ligne reste encore trop vulnérable. constamment à environ quarante kilo- d'hui et qui mettrait Nghia-Hung tout
Jusqu'à la gare de Yên-Thaï, eii effet, mètres de la côte. 11 resterait un point aussi près de Vinh et au moins soixante
la ligue ne se rapproche en aucun point encore un peu, très peu, sensible : le pont kilomètres plus près deThanh-Hoa-
à moins de 16 kilomètres de la Côte et de Cho-Thuong, à 17 km. d un navire La vallée du Sông-Con, nom que
encore, en face des bouches du Sông-Ma, qui remonterait jusqu'à Benthuy. C'est prend le Sông-Hiêu, en aval de Nghia
les navires d'un certain tirant d'eau ne déjà loin pour un tir précis et puis il faut Hung (du moins sur. les cartes) est une
peuvent guère se rapprocher- bien espérer que, parmi les mesures de des plus belles régions de colonisation
Mais après Thilong la ligne se rappro- défense,figure, sans parler des mines, de l'Indochine et que le chemin de fer
che de la côte. Au moment où elle ces- l'envoi prévu à Benthuy de quelques mettra à deux heures au plus des régions
se d'être protégée par le mont Hô-Phu pièces d'artillerie lourde sur plateformes surpeuplées du Thanh-Hoa et à moins
elle passe un premier pont à 5.500 m. de chemin de fer, qui, des quais de d'une heure d'une région à population
de la côte, puis, bientôt après, un autre Bênthuy, empêcheraient tout navire de très dense du Nghê-An. Cette section
petit pont à 5.000 m. Un navire de guer- guerre de remonter l'estuaire plus loin s'impose donc, ne serail-ce que pour dé-
re se tenant à 1.500 à 2.000 m. de la côte que Dan-Haï, soit 25 km du pont de Cho- congestionner les régions voisines.
pourrait déjà démolir ces ouvrages, pla- Thuong. La vallée du Sông-Ca, où le train pé-
cés à 7 km. de la bouche de ses canons. Mais notre variante est loin de n'avoir nétrera une demi-heure à peine après
Deux kilomètres plus bas la ligne est qu'un intérêt stratégique ; elle a surtout avoir quitté les riches terres actuelle-
à 4.500 m. de la côte, avec deux ponts un intérêt économique considérable, ment vacantes du Sông-Con, est, en cet
puis la gare de Van-Trai, que des sous- suffisant à nos yeux pour en justifier la endroit, excessivement peuplée.. On at-
marins auraient à 5.000 mètres, des construction. teint le fleuve au marché de Do-Luong,
L'EVEIL ECONOMIQUE

que, depuis bien des années, il est ques- depuis longtemps jugés nécessaires : d'abord une région forestière, puis une
tion de relier par voie ferrée à Phu-Diên Phu-Diên,Do-Luong,53 km. et Yên-Ly — région propice aux plantations de café,
sur la grande ligne. Cette suggestion a Nghia Hung 37 km., soit 90 km. ce qui puis les mines de chrome, enfin une
naguère fait l'objet de plus'éurs arti- fait déjà plus de la moitié de la longueur région de rizières irriguées, où l'on trou-
cles dans Eveil Economique ; nous avons
1 totale. Il ne s'agit d'ailleurs pas d'une ve une route suivant le même tracé.
donné en particulier le résumé d'une ligne à grand trafic pour trains de vites- Les 45 km, précités seraient la seule-
étude très documentée faite sur ce pro- se, mais d'une ligne d'intérêt local, sus- partie où la route aurait besoin d'être'
jet de ligne par M. Dufau pour l'admi- ceptible, le cas échéant, de remplacer la entièrement construite,moitié en terrain
nistration des chemins de fer du Nord. grande ligne soit en Cas d'inondation facile, moitié dans des défilés un peu
Aujourd hui, comme pour le projet soit en cas d'hostilités de la part d'un plus difficiles. Mais les terrains de la
de Yên-Ly —- Nghia-Hung, nous esti- ennemi menaçant par mer notre voie première moitié seraient d'admirables
mons qu'il y a lieu de l'abandonner Côtièrë et la route mandarine. terrains pour de grandes plantations,
pour desservir Do Luong par là varian- En tout cas un premier pas vers la sans parler des richesses forestières et-.'
te stratégique que nous suggérons. La réalisation de ce projet serait la cons- dés richesses minières, dont le gisement
région intermédiaire entre Do Luong et truction d'une route, qui pourrait éven- de plomb argentifère du Nui Bao-Trè
Phu-Diên n'élail pas très intéressante ; tuellement devenir la plate-forme de la est une excellente indication. Les vingt
au contraire sur les deux rives du fleu- voie ou en faciliter la construction. kilomètres de Nhu-Xuân à Yên-Thaï
ve, entre Do Luong et le confluent du Sur les 18 premiers kilomètres, au dé- ne sont pas aussi urgents, puisqu'on
Ngan-Sau, c'est une succession ininter- part du pont Sông-Ca,cette route s'impo- peut déjà aller en automobile par un
rompue de villages qui gagneront à être se,pour relier au chemin de fer une demi assez bon chemin de la gare de Minh-
reliés les uns aux autres et à Vinh par douzaine de villages importants. Il n'y Khôi au poste forestier de Nhu-Xuân.
une voie plus rapide que les sampans aurait d'ailleurs qn'à améliorer une rou- Ainsi donc il dépend des autorités
du fleuve. Or de Do-Luong à Vinh par te existante. Puis, sur quarante kilomè- provinciales de Vinh et de Thanh-Hoa
Phu-Diên il y aurait eu 33 + 37 = 70 km. tres, environ cinquante villages compre- d'établir, d'abord par amélioration de
tandis que par la variante stratégique il nant au moins deux cents aggloméra- chemins existants et ouverture d'une
n'y en aura que 52 + 13 =65 donc cinq tions et plus de 200.000 habitants se quarantaine de kilomètres de chemins
de moins. pressent sur les rives du fleuve, dans nouveaux, une première voie directe de
l'eaucoup de marchandises, qui des- un rayon de trois ou quatre kilomè- communication pour faciliter le corn- :
cendent par sampans de Cuarao et tres de chaque gare prévue. C'est dire merce, les plantations et la prospection
du Tranninb, gagneront un temps pré- l'intérêt qu'il y a à ce que, en attendant le. et permettre de procéder rapidement
cieux à s'embarquer sur fer à Do-Luong, chemin de fer, une 1res bonne route car à l'étude d'une plate forme transforma-
soit qu'elles descendent sur Vinh et Bên- rossable, à profil de voie ferrée, facilite ble en voie ferrée. Ces autorités y seront
thuy par des sampans dont les arma- d'abord un mouvement d'autobus, qui puissamment encouragées par le mou-
teurs sont de Do-Luong el qui remontent sera vite considérable. Ici aussi on pour- vement de colonisation et de prospec-
presque à vide, soit qu'elles soient des- ra profiter sur bien des points des che- tion qui d'ores et déjà se porte de ce
tinées au Tonkin,auquel cas elles gagne- mins existants. De Do-Luong à Nghia- CÔlé. H. CUCHEROUSSET
ront 1° — le trajet par eau de Do-Luong Hung le tracé que nous suggérons et
à Bênthuy et sa coûteuse remontée ;2°— qu'il y a lieu d'étudier, suivrait de près
une diminution de 37 km. de transport le chemin actuel, accessible aux auto-
par voie ferrée. mobiles en temps sec et probablement
La difficulté des transports fait que. en tout temps aux automobiles à six
les charbonnages de Gua-Rao ne peu- roues ou aux automobiles à quatre roues
vent pas être exploités, car il faudrait toutes motrices.
un nombre considérable de sampans De Nghia-Hung il y aura 45 km jus-
avec chacun son équipage. Notre che- qu'aux plantations de Villeroy à Nhu-
min de fer réduirait de moitié ce trajet Xuân ; à partir de là la route filera di-
par sampans el serait lui-même un client rectement sur Yên-Thaï en^desservant
de ces charbonnages.
Si ceux-ci se révèlent riches et don-
nent un bon charbon, un embranche-
ment, qui, d'autre part, rendrait d'im-
menses services au point de vue fores-
tier, pourrait être construit de Nghia-
Hung à Cua-Rao par un tracé facile
qu'un de nos amis a parcouru plusieurs
fois.
Quant au tracé que nous avons sug-
géré pour la variante,nous l'avonsnous-
même parcouru de bout en bout, en
grande partie à pied.
Bien entendu si nous parlons de cette
variante comme d'une ligne nouvelle,
on nous répondra que cetle ligne ne
saurait venir qu'en troisième urgence,
que les six millions de piastres néces-
saires pour la construire (170 km. à
35.000$) ne pourront provenir que d'un
emprunt dont on n'oserait, en l'état ac-
tuel des choses, même pas parler.
Eh bien ! nous la présentons comme
un tramway d'intérêt local, pour rem-
placer d'abord deux embranrljcmenls
VARIANTE STRATÉGIQUE DU TRANSINDOÇHINOIS
12 L EVEIL ECONOMIQUE

Jamais autant que celle année ou elle atteint


des
.
prix excessifs on ne vit pareille débauche de
fourrure sur nos vêtements.
Heureusement qu'il est aisé de concilier la
mode avec l'économie et que. joliment disposée et
arlistement travaillée, la fourrure peut s eni
ployer en garniture élégante. d'une ècharpe de même
1 • Un manteau de drapella beige se omplète
Ussu ourlée de skungs.

2. En velours bleu, garni de renard, voici un tour de cou jeune et 5° Attachée d'originale façon, c'est une écharpe en velours mordoré
charmant ourlée de castor.
3° Echarpe et manchon sont en velours frappé garni de loutre, 6e Les bandes de velours plissées alternent avec les bandes de four
rure et forment une écharpe très mode.
4° Une écharpe de velours se noue au cou, les extrémités sont garnies 7° En drapella brique, comme le manteau, l'écharpe s'attache d'un
de triangles de fourrure du ton. côlé par des boutons, s'enroule et se noue bordée de skungs.
r
&CONÛMÏOI E
u EVEIL 13

-:ï-;M- l:-J : :; VA RÏÉ T ES


l^sffièmes principaux de la littérature; coloniale
ïïJàr il'nëïaùt $srseslàssefde. le dire : Tâqxe En France, Qn ne le connaît guère, on couleur est évidemment le signe d'une perver-
indigène est infiniment plus complexe qu'on \eprouve même, pour les faces de couleur, sion radicale.ll place un peuple hors de l'hu-
ne croit et la' connaissance n'en peut être que ,uné curiosité, sympathique. Mais.il c'est pas .manité. Ce.peuple, du reste, ne s'habille pas
le fruit de longs et patients efforts.' La théorie rare dans nos colonies, et chez' certains peu- .comme nous, ne mange pas comme nous, ne
de « l'indigène inconnaissable », théorie ples,par exemple chez les Américains, il se. divertit pas.comme nous. Vous voyez bien
qui a été soutenue par des coloniaux bien prend souventun caractèred'extrême violence. qu'il y met de la malice ! Un écrivain, dont
informés* s'est constituée^ par réaction con- Pierre Mille, qui l'a beaucoup étudié, eu a .le nom m'échappe eu ce moment, donnait
tre la théorie — métropolitaine, çelle-îà donné la définition suivante : comme preuve, de l'excentricité, de !'absm>
•^—d-après laquelle la psychologie -indigène ; Sideù&raçës,se. trouvant en-contact, dite, de l'impénétrabilité des Asiatiques, ce
"est très simple, et d'un accès facile". Getfe ont des manières de vivre différentes et ne fait, qu'au -'Jappa, pour fermer une porte,
dernière théorie est beaucoup plus éloignée peuvent en changer, le conflit est inévi- au lieu de to.urue.r- la clef de droite à gauche)
de la vérité et beaucoup plus dangereuse que table, et il faut qu'une des deux manières comme eu Europe, ou |a tourne de gauche
l'autre. Mieux vaut; eh efîet, devant lepro~ de vivre —: par conséquent pratiquement à droite. Cet écrivain a y ait, au plus haut
blême de l'âme indigène, adopter une pru- Vune des deuse races disparaisse (l). poiut, le sentiment de la race.
dente réserve, ou même s'abstenir, que dé Parfois, aucune des deux races en présen- Des étonuements de ce genre devant des
l'aborder avec une assurance présomptueuse ce ne disparaît, mais elles vivent sur un pied moeurs étrangères, étonnemeuts qui se trans-
et de prétendre, après quelques contacts su- d'hostilité, se regardent et s'épient avec une forment volontiers en indignations et se tra-
perficiels, avoir déchiffré l'énigme africaine haine envieuse ou méprisante. duisent par l'exclamation .— si souvent en~
ou asiatique. Dans le premier cas, ou rie dit Ce sentiment s'explique, en partie, par tendue, hélas ! — de «sale race »! révèlent
rien, ce qui ue fait de'mal à personne ; dans l'instinct de conservation, C'est l'instinct de une âme complètement fermée à l'exotisme.
le second cas, on risque d'introduire dans la conservation de là rafeé, laquelle, en présence Celui qui pense,.sent, parte ainsi aura beau
circulation des conceptions.fausses qui pour- d'une autre race, veut se maintenir intacte, ne prolonger et répéter ses séjours daus une
ront avoir sur l'opinion métropolitaine — pas se laisser absorber.11 faut faire intervenir, colonie, il ne sera jamais uu colonial, dans
dont le sort des colonies dépend toujours eu en outre, l'orgueil, un orgueil collectif, qui toute la riche acception du terme. Il vivra
partie — la plus fâcheuse influence. comme tout orgueil, nous empêche, de rendre daus uu milieu étranger, isolé de ce milieu
Ceux qui jugent aisée la connaissance de hommage aux qualités des autres et nous par ses préjugés, plus sûrement que par la
l'indigène emploient une méthode très sim- illusionne eu même temps sur notre propre distance. Et quand, revenu dans sa patrie, il
ple : ils prêtent à nos sujets ou à nos proté- valeur. Cet orgueil engendre une étroitesse essaiera de définir les impressions- qu'il aura
gés des sentiments européens. C'est poui- d'esprit qui dégénère souvent eu sottise, Ou recueillies daus les lointaines contrées où il
quoi leurs oeuvres obtiennent un certain estblanc. Ou est lier d'être blanc. Ou ne a vécu, il sera surpris iui-même de leur pau-
succès auprès des lecteurs de la métropole, conçoit qu'une façon d'être possible : c'est vreté. A ceux qui l'interrogeront, il fera des
parce qu'elles les promènent dans,
un milieu d'être blanc. Comment.\en effet, peut-on réponses dans le genre de celle que faisait
qui leur est tout de suite familier. Ainsi ont n'être pas blanc ? Ou eu veut donc à ceux à Rémy de Gouririuut uu fonctionnaire colo-.
procédé Jean d'Esme dont la Tliï-Ba n'avait qui sont rouges, noirs ou jaaues, comme niai! «Siugapour ! Jolie ville : quelques mai-
d'annamite que le nom. Ainsi ont procédé s'ils l'avaient fait exprès. Un épiderme de sons à l'européeune ! »
Charles Petit, le morne auteur de l Homme Reconnaissons que si cette incompréhen-
qui a <perdu son âme et Mme Chivas-Bai'ou, (i) Journal ['Avenir (3 Janvier 1921),
.
sion vis-à-vis des choses exotiques n'est pa>
dont les cougiu possèdent la sentimentalité
romantique des héroïues de George Sànd.
Cependant si la formule qu'ils out appli-
quée u'est pas la bonne, il faut se défier
tout autant de la formule contraire, celle que
l'on trouve dans la bouche el. sous la plume
d'un assez graud nombre u'e coloniaux et d'a-
près laquelle un Asiatique et un Africain n'ont
absolument.rieu de commun avec uous. L'In-
digène se distiugue de l'Européen par bien
des côtés mais par bien des côtés aussi il
lui ressemble. Le simple fait que nous trou-
vons des mots français pour défiuir ses dé-
fauts et ses qualités — ou ce que uous ap-
pelons ainsi —r prouve que ces qualités et
ces défauts ne sont pas inconnus en France.
La différence eutre notre mentalité et la leur
vient d'nne combinaison différente de traits
communs, plutôt que de l'existence, chez
eux, de traits vraiment originaux. « Des pay-
sages peuvent différer de mille façons, mais
ce sont toujours des montagnes, ou des
prairies ou des rivières qui en composent
l'harmonie ; les éléments sont les mêmes,
seule la disposition change. 11 nJen est pas
autrement pour les hommes. Ce sont toujours
les mêmes désirs, les mêmes sentiments,
les mêmes passions, les mêmes idées qui
agissent. Mais ces désirs, ces sentiments, ces
passions, ces idées peuvent se mêler de tant
de façons diverses, que cela suffit à faire sur-
gir des caractères singuliers et qui semblent
être nouveaux. C'est que l'étiquette est chan-
gée. Le grand art est de reconnaître le type
permanent que cette étiquette recouvre com-
me un masque » .

11y a bon nombre de préjugés contre


lesquels doivent lutter tous ceux qui veulent
se faire une idée juste des choses.
Le premier de ces préjugés est le sentiment
de la. race.
u I/KVEIL KCUiNOMIUUK

FUMEZ LE "GLOBE"
rare chez l'homme, elle est plus fréquente qui sont à peu près.les mêmes sous toutes, men de conscience : avons-nous tellement
encore chpz la femme. La femme a, beaucoup les latitudes et à toutes les époques. Voulez- lieu d'être fiers de notre civilisation. Et notre
plus que l'homme, le préjugé de race. Elle a vous, en partant pour une colonie, avoir une conception de la vie est-elle si saine,; si sage ?
l'esprit moins large et admet difficilement idée des tours que pourront vous jouer les Nons produisons, produisons, produisons,
des façons de penser et de sentir autres que boys annamites, sénégalais ou malgaches ? puis, pour trouver des débouchés à nos pro-
celles qui lui sont familières ; elle est peu Lisez 'les Fourberies de Scapin ou Gil duits, nous faisons des guerres, des guerres
curieuse de nouveautés et d'étrangetés. Elle B las de San Liliane. à côté desquelles celles que se font les.indi-
peut aimer la colonie pour les avantages Tous ces préjugés sont renforcés et même gènes paraissent des jeux d'enfants.
matériels qu'elle y trouve, l'existence mon- en partie déterminés, par l'action du climat. La caserne et l'usine, voilà les deux pôles
daine qu'il lui est permis d'y mener. Mais L'Européen souffre toujours, plus bu moins, de la vie européenne, « Rien n'est plus ridi-
l'Indigène ne l'intéresse que sous la forme de la température qu'il subit sous les Tro- cule, écrit H. Spencer, dans Faits et Com-
du domestique. Les vieux indochinois vous piques. Sa nervosité s'accroît ; il devient mentaires, que là satisfaction que nous
le diront tous : l'Européen vivait autrefois, irritable violent, cruel quelquefois. La moin- prétendons éprouver de notre vie sociale d'à
beaucoup plus près de l'Annamite, on s'en dre désobéissance de l'indigène, ou une présent, où, d'une façon générale* les hom-
rend compte en lisant Boissière ou Pou- obéissance trop lente à son gré le mettent mes s'épuisent de fatigue aujourd'hui afin
vourville. Mais l'Européenne est venue, et, en fureur. La nostalgie aidant, il peut arri- de gagner de quoi s'épuiser encore de fati-
tout de suite, elle a dressé une barrière entre ver, au bout d'un certain temps, à exécrer gue demain. Et c'est cette forme de la vie
l'Indigène'et l'Européen. Certes, elle a exer- le pays où il est condamné à vivre et il en- sociale que nous rêvons de répandre par le
cé, elle exerce toujours, une influence très globe l'indigène dans cette exécration, en monde, tandis que nous parlons avec dédain
heureuse à bien de? égards sur la vie colo- vertu de la loi psychologique nommée, par de la vie relativement aisée et heureuse des
niale. Elle y a introduit l'esprit d'ordre et Ribot. loi de transfert: on étend à tout peuples que nous appelons non civilisés ! En
d'économie, la correction de la tenue et l'élé- ce qui présente quelque rapport avec une réalité, d'un état où le progrès se mesure par
gance des manières ; devant elle, les vices chose l'amour ou la haine que l'on a pour le développement des usines, et, du même
coloniaux ont perdu rapidement du terrain. celte chose. coup, par la production croissante de ré-
Mais an point de vue qui nous intéresse en Toutes ces raisons expliquent pourquoi gions comme le Pays noir, d'un tel état
ce moment — celui de la connaissance du des Européens qui vivent en contact perma- l'humanité devrait chercher à s'échapper le
milieu, indigène — son influence, on ne peut nent avec l'indigène ne veulent pas le con- plus vite possible ».
le nier, a été nettement funeste. naître, et, prpsque toujours, le jugent avec Plus encore que notre activité fiévreuse,
Le préjugé de race s'aggrave, dans une une implacable sévérité. « Partout où j'ai notre fiévreuse soif de plaisirs est un signe
colonie, d'un préjugé que, faute d'un au- rencontré des gens voyageant à l'étranger ou de déséquilibre. « Cette agitation perpétuelle
tre mot, j'appellerai militariste. La plupart fixés hors de chez eux, dit un écrivain an- dans laquelle vous vivez, ce besoin constant
des peuples soumis à notre autorité l'ont glais, Walter Tyndall j'ai remarqué que de distractions indiquent clairement que vous
été à la suite d'expéditions militaires. Ils Ja conversation n'a pas de sujet plus ordi- n'êtes pas heureux. Chez vous on est toujours
nous ont résisté. Ils ont été vaincus. Nous naire que la critique du peuple au milieu comme un homme en voyage ; chez nous on
leur en voulons à la fois, sans nous embar- duquel on vit. » Le même auteur ajoute aime à se reposer ». Il y a beaucoup de
rasser de la logique, et de leur résistance, sagement : « Quand un homme me dit qu'il bons sens dans cette déclaration d'un Chi-
et de leur défaite. a passé vingt ans dans un pays, et qu'il en nois au sinologue Hervey de Saint Denis ;
De leur résistance, cela s'explique. Le sol- parle la langue, je ne crois plus un mot de beaucoup de bons sens aussi dans ces pa~
da», qui reçoit des coups de fusil, ne va pas ce qu'il me raconte... Un préjugé peut très rôles de l'Indien Tagore : « Vous, Européens,
se dire que celui dont il essuie le feu ne fait, bien résister à vingt années d'expérience. > vous me semblez être dans un état continuel
:iprèstont, que se défendre. Il hait naturel- Non seulement un préjugé peut résister à de combat. Partout ce n'est que lutte, âpre
lement l'adversaire qui cherche à le tuer, l'expérience, mais encorp, en règle générale, lutte pour la vie. Il n'y a pas de place pour
qui parvient à tuer un certain nombre de ses il est renforcé par elle. Il se uourrit, eu ef- le repos ou la paix de l'esprit ou pour ce
camarades. Une fois fixé dans la colonie, il fet, de tout ce qui le fortifie et néglige ce calme méditatif que, dans notre pays, nous
n'oubliera plus l'hostilité qne lui a d'iibord qui compromet son existence sentons nécessaire pour la santé de nos
témoignée l'indigène. Il verra toujours en âmes ».
lui un ennemi et sera tenté de le traiter D'ailleurs, faisons franchement notre exa- Je crois bien que, si un de ces sages de
comme tel.
Mais cet ennemi est vaincu, soumis. 11 ac-
cepte notre domination ?- Alors on le mé-
prise ! On voit daus sa soumission le si-
gne évident de son infériorité radicale. On
omet de se demander si sa défaite ne vient
pas de ce que son attention était absorbée
par d'autres préoccupations plus nobles, en
définitive, que celle de fabriquer des engins
meurtriers; on ne va pas chercher si loin.Le
faible a toujours tort. Les moeurs d'un peu-
ple faible ne peuvent être que déplorables.
*. Quand nous nous
contentions de pratiquer
les vertus domestiques, d'admirer la nature,
d'aimer les fleurs, de cultiver les beaux-arts,
disait un Japonais à un Européen, vous nous
appeliez barbares et vous uous méprisiez.
Depuis que nous excellons dans l'art de tuer
nos semblables, vous nous respectez et nous
traiter en peuple civilisé ». Cette mélancoli-
que réflexion est malheureusement juste.
Enfin, antre considération qui doit augmen-
ter notre méfiance à l'égard de la sévéri-
té souvent, constatée des coloniaux pour les
Indigènes : la plupart des coloniaux jugent
les indigènes d'après les domestiques. Or,
la domesticité est une condition si spéciale,
si tyrannique, si asservissante, qu'elle dé-
pouille l'individu de son caractère propre
lui imposer des défauts et des vices
pour
L'EVEIL ECONOMIQUE

l'antiquité, qu'on nous apprenait à révérer Est-ce trahir la civilisation européenne, gènes « ce respect qu'on doit à la vie ».
sur les bancs du collège, pouvait revenir à que d'avouer son vice fondamental et dé Loin de leur en vouloir de ne pas être com-
la .vie, il partagerait l'opinion de ces deux reconnaître le charme de la civilisation asia- me nous, sachons leur en gré, aa contraire.
Asiatiques et considérerait notre civilisation tique, charme qui, pour beaucoup d'entre Eu France un effort a été fait, au cours de
comme une civilisation de frénétiques et nous, constitue l'attrait principal de l'exis- ces vingt dernières années, pour restaurer
d'hystériques -^- c'est-à-dire comme le con- tence coloniale ? Il y a plus de vraie sagesse les traditions locales. Agissons de même dans
traire d'une civilisation véritable. Ec ce sont,
en effet, des hystériques et des frénétiques
que les héros de ces romanciers ultra-mo-
dernes
— comme
Paul Moran — dont on
vite » de l'Europe, ....
dans le su su laotien que dans le « vite
. . .
L'Indochine offre une variété de peuples
.
nos colonies. Tout en travaillant avec l'indu
gène, ne le déformons pas trop, laissons-lui
ses coutumes, ses fêtes et ses dieux. Aimons
la diversité. Quand tous les hommes se res««
déclaré qu'ils peignent avec une exactitude telle qu'il n'en existe, peut-être, de sembla- sembleront la beauté du monde en sera di»
criante l'état d'esprit des générations ac- ble dans un aucun autre pays du monde, et minuée et les voyages auront perdu leur
tuelles. Hystériques et frénétiques, c'est bien qui va de la sauvagerie la plus brute à une principale raison d'être.
ainsi que nous apparaissons à ces vieux let- civilisation plus ancienne, et, sur bien des
trés d'Annam, que nous bousculons pour points, plus raffinée que la nôtre. Etudions Extrait d'une étude de M.E. PUJARNISCLE
aller plus vite, car l'essentiel est d'aller plus cette variété, sans rien faire certes, pour la dans les Pages Indochinoises -— 15 Août
Vite, sans savoir d'ailleurs où l'on va. ramener à l'unité. Nous devons aux indi- 1925.

CHEZ NOS CONFRÈRES


L'aviation Indochinoise moral justifiera le sacrifice fait dans ce cinq piastres. A Tourane, ce sera la même
chose* trois ou quatre piastres pour les deux
M. le Gouverneur général Varenne vient but, car il préparera la voie à une orga- colis. Il y a trente ans les choses ne se pas-
de signer un arrêté qui organise l'emploi nisation commerciale qui utilisera des saient pas autrement ; c'était la voie directe.
des avions militaires, stationnés à Rratié, avions susceptibles de transporter non Et l'on dira que les transports automo»
et qui, jusqu'à présent, coûtaient fort cher pas cent mais cinq cents kilos et plus, biles ont résolu le problème des communica-
à la.colonie, sans utilité démontrée. Cet ar- tions rapides, là où le chemin de fer n'exis-
rêté attendait une signature, elle est appo- c est-à-dire le chargement des camion- te pas! C'est peut-être vrai pour les Anna-
sée, tant mieux. Les avions de Kratié ser- nettes qui travailleront en collaboration mites, mais pas du tout pour les Euro-
viront au transport régulier des corres- avec l'avion. péens et les marchandises. Dites donc à des
pondances entre Kratié el Savannakhet et, L'allongement de la ligne sur "Vien- habitants; de Son-Tây ou de Tuyên-Quaog
éventuellement, au transport des passa* tiane, avec un crochet pour toucher d'expédier sur un point quelconque du ré-
gers. C'est là une heureuse initiative à Camkeut ou Napé, s'imposera en effet. seau uu ou plusieurs colis de viDgt kilos ?
laquelle nous applaudissons, sans téserve. Alors qu'il leur serait si facile, avec des
A Camkeut ou à Napé une camionnette autobus mixtes faisant la correspondance du
H. TIRARD prendra la malle pour l'amener en cinq
Le Colonfrançais chemin de fer, d'avoir les mêmes avantages
N.D.L.R. — Eh bien nous, nous fai- ou six heures à Vinh au train qui l'amè- que les habitants des centres desservis par
nera à Hanoï. La traversée de la Chaîne le raihvay! Pour l'organisation du service que
sons une réserve. Ah! certes pas à nos Annamitique est en effet un gros obsta- je préconise il faut. écarter l'entrepreneur
applaudissements àl'espit d'initiative et cle, presque insurmontable, pour un
auuamite, du moins pendant la période d'or-
à la ténacité de M. le Commandant ganisation. Il y a toute une mise en train
service régulier. de comptabilité, et d'applicatiou de tarifs,
Gleizes. Ce chef de service, quia vaincu La correspondance partie le matin qui dépasserait sa compréhension.
tant d'obstacles matériels, ce qui n'est de Saigon pourrait être déposée dans Que les Annamites se contentent de trans-
rien, mais aussi tant d'obstacles adminis- l'après-midi vers trois ou quatre porter du bétail humain en chargeant trente
tratifs, ce qui est énorme, a rudement uliàqués dans un camion prévu pour dix !
heures à Gammon et être acheminée Mais qu'à côté, l'administration ou les
de mérite.
Mais notre réserve concerne l'art. IV par une camionnette, qui arrivera avant compagnies de chemin de fer, au moyen de
minuit à Vinh. Le train de jour, qui va, services subventionnés, assurent des places
de l'arrêté qui institue ce nouveau ser- croyons-nous,êlre prochainement accé- confortables aux Européeus et aux Anna-
vice. léré, l'amènera vers 5 heures du soir au mites aisés,qui ne demandent pas mieux que
« Art. 4. — La question des surlaxes de payer un prix raisonnable.
Tonkin, de sorte que les correspondan- Que de Viuh à Dông-Ha l'on orgauise, au
spéciales à appliquer aux correspondan-
ces urgentes seront remises à Hanoï moyen de camions mixtes, une « Corres*
ces et colis postaux transportés par moins de 45 heures après avoir éterni- pondance des chemins de fer », ou cinq ott
avion sera réglée ultérieurement » . six voyageurs pourront s'installer sur une
Cet article 4, voici ce qu'il veut dire ses à la poste à Saigon,
Profitons de l'occasion pour suggé- ou deux banquettes avant, alors que la
en bon français : « Bien que la question partie arrière sera réservée à la poste et à
ait été soumise à la Poste depuis plu- rer une fois de plus ce que l'Eveil sug- cinq ou six cents kilogs de marchandises,
gérait déjà en 1918 et qui faisait rire à qui journellement seraient acheminées sur
sieurs mois, il a été jusqu'ici impossible l'époque à Saigon certains comités d'a- Quaug-tri, Huè et Tourane.
de vaincre l'inertie de ce service. M. le viateurs amateurs : un service interna- Les légumes seuls donneraient quatre OU
Gouverneur Général Varenne attend le tional. cinq cents kilogs. Pour ce genre de trafic il
bon plaisir de M. Lavallée.» On pourrait commencer par une en- semblerait si simple d'établin 1° un bulletin
En attendant le service fonctionnera d'expédition;pour Quang-Tri.Huê ou Toura-
tente, que nous avons si souvent préco- ne, 2° une autre feuille d'expédition pour la
à vide, lorsqu'il n'y aura pas de passa- nisée, avec la poste aérienne siamoise. correspondance Viuh-Dôug-lia, de façon i
gers et le Moyen et le Haut Laos conti- Ceci mettrait Hanoï à quatre jours de assurer tout naturellement l'acheminemeut
nueront à attendre pendant des semai- Pénang. d'un colis vers^ces divers points, sans passer
nes des colis urgents, par exemple les par Haïphong,comme il y a trente ans. C'est
remèdes, dont il arrive que les hôpi- On demande un service direct Tonkin d'une simplicité enfantine, mais je fais le pari
à qui voudra que cet état de choses durera
taux manquent. Centre-Annam pour voyageurs
Eh bien ! nous espérons qu'avec on et messageries encore longtemps, parce que M. Lehureau
n'eu a pas décide aiusi.
sans le concours de la Direction des Un négociant de Hanoï veut-il faire par- Les gens de Huè se résigneront à payer
Postes le service organisé par M.le Com- venir à Huè un ou deux colis de vingt kilos, leurs marchandises au prix fort et à se pri-
mandant Gleizes, avec les moyens très qui ne peuvent pas être fractionnés par ver des légumes qui aboudent à Hanoï ; les
imparfaits au point de vue commercial colis postaux de dix kilos ? commerçants et industriels du Toukin con-
Il éprouvera les plus grandes difficultés. tinueront à employer la voie maritime sans
dont dispose l'aviation militaire, aura Expédition à Haiphoug par chemin de fer, te rendre compte que leurs intérêts sont
un plein succès à titre d'indication. transit, timbres de connaissement, taxe des lésés,
Le succès financier de l'affaire, telle docks, embarquement, commissiou etc. elc, H. D.
qu'elle. est,esUmpossible,mais le. succès il n'eu sortira pas à moins de quatre ou .Le Courrier automobile i'-l-lDàti
16 L'EVEIL ECONOMISE

FUMEZ LE "GLOBE"
Les manifestations d'étudiantes à la bienfaisance du parlementarisme et profiter à tout le monde ; car ce sont
La manifestation des élèves de l'école de l'urne électorale. Conquérez vos liber- ceux qui auront attendu les bras croisés,
normale des filles annamites de Hanoï au- tés une à une, par le travail, l'initiative les cordons de la bourse serrée, mais le
près de Mme Varenne et de M. le Gouver- et l'esprit de suite. Qu'il se révèle d'abord bon oeil aux aguets, qui profiteront des
neur général de ITodochiue (l'une d'elle a parmi vous des caractères. sacrifices des « poires ». Voir à ce sujet
profité de l'entrée de M. le Gouverneur les considérations de ce commerçant
général dans le salon de Madame "Va- le Service Océanographique de l'Indochine philosophe averti qu est M. Démange
renne pour demander, au nom de ses col- (Une brochure en vente à la Direction
lègues, la "grâce de Phau-bôi-Ghâu) a et: L'Indochine s'est payé le luxe de possé-
organisée par deux secrétaires de la di- der un service océanographique des pêches, des Affaires économiques)
rection de l'Enseignement, qui ont ma- qui présente pour le budget de l'exercice C'est donc à l'Etat à faire ces sacri-
noeuvre Mme la Directrice de l'école nor- 1920 une économie de 8.070 piastres, mais fices-là, à condition bien entendu qu'ils
male des jeunes filles annamites, Mme Va- qui coûtera à ce budget 189.830 piastres, profitent à tout le monde, cependant pas
renne et le capitaine Scherer, à l'insu de M. soit, au taux de 10 francs, la respectable
If. directeur de l'enseignement au Tnna somme de Un million 898 mille 300 francs,. à ceux qui attendent que les cailles leur
km et de M. le directeur de l'Instruction pour le personnel du laboratoire de Cau-Da, tombent toute rôties dans la bouche.
publique en Indochine, en abusant des le chalutier et la'vedette spécialement affec- Autrement dit les résultats des re-
fonctions qu'ils exerçaient et eu donnant, tés à ce service. cherches faites aux frais de l'Etat par
par téléphone, des instructions que leurs Le personnel européen du laboratoire des savants au service de l'Etat, les pro-
chefs, non avertis, ne leur avaient pas don- de Cau-Da absorbe 20.438 piastres pour un
né l'ordre de transmettre. directeur, un assistant (inspecteur de le cl, cédés par eux découverts, doivent être
La manifestation d'une institutrice anna- des 1). etR.) un 'économe contractuel ; le publiés et mis à la disposition de tout le
mite des écoles de Hué procède de la mê- personnel indigène de ce laboratoire exige monde, tout au moins de tous ceux qui
me manière, et c'est au nom de toutes ses 8.250 piastres. veulent bien faire les frais d'acheter les
camarades, des élèves de l'école où elle en- Le personnel européen du chalutier dé- publications et se donner la peine de
seignait, fia directrice non prévenue), qu'elle vore 10,97-4 piastres et le personnel îndi- demander les renseignements. Celle
est intervenue près du Gouverneur général gèue 14.356 piastres.
de l'Iudochine, par lettre, pour obtenir la Les dépenses pourle combustible, le grais- publication doit être l'aile loyalement et
grâce de Phau-bôi-Châu. sage l'entretien du chalutier mangent non pas après avoir été Cacuée au pu-
Le Colon 61.700 piastres, dont 49.500. p. de char- blic pendant que certains hommes d'af-
bon en briquettes et ordinaire. faires en ont profité. Mais ce serait faire,
N.D.L.R. —Inutile de dire qu'il n'a Il n'est affecté que 500 piastres aux mé-
été pris aucune sanction contre ces moires avec planches lilhographiées ; 600 injure à la direction de l'Institut de
fonctionnaires. M» Thalamas peut s'at- piastres aux recherches et travaux scienti- Nhatrang que de la supposer capable
tendre à être manoeuvré à son tour. fiques relatifs aux matières grasses d'ori-> d'une combinaison de ce genre ou
gine marine, à faire exécuter par des spécia- de céder à n'importe quelle pression
Un peuple n'a de libertés que celles listes dans les laboratoires métropolitains. d'en haut dans ce sens.
Le reste des crédits est employé par les
qu'il conquiert lui-même fournitures de bureau, les achats pour la bi- Sur ce point les hommes d'initiative
Sous la Troisième République, les Annami- bliothèque, la verrerie, les produits chi- peuvent êtres rassurés.
tes de Cochiuchine ne sont pas représentés miques, les plaques et papiers photographi- Celaétanlil dépend,uon pas d'un ins-
au Parlement ; pour comble de dérision, une ques, le matériel et les instruments de la- titut scientifique, dont les travaux pour
fiction, créée de toutes pièces par uu autre boratoire, les réparations d'outillage. être féconds ne doivent qu'exceptionnel-
décret, leur donne pour représentant uomi» Notre service océanographique des pê- 1

nal un député élu par 2.0u0 électeurs dont ches, dont l'installation a coûté très cher, lement viser les applications pratiques,
1.2U0 Français et 700 Indiens. qui ne dispose pas de moyens suffisants mais bien des hommes d'initiative de
La Troisième République vient de uous pour occuper son activité et organiser une profiter des travaux déjà fait ; de se faire
envoyer un socialiste,qui ne veut nous accor» propagande active en faveur de l'industrie communiquer les résultais déjà obte-
der ni la naturalisation ni ce minimum de de la pêche maritime indochinoise, ne peut
libertés qui constitue la charte de toute so- rendre les services que les promoteurs de nus et de rechercher, eux, les applica-
ciété policée. De sorte que, n'étant pas dotés celle institu:ion en attendaient. tions pratiques.
d'un statut bien défini, nous sommes toujours J. R. Et cette utilisation des données scien-
placés sous le régime de l'arbitraire et du Le Colon français tifiques est ouverte à tous, même aux
bon plaisir. On avouera daus ces conditions, N.D.L R. — Il serait évidemment re- plus humbles fabricants indigènes de
que la troisième république est eu régression
grettable que cet institut ait été organisé nuoe-mam ou commerçants en poissons
sur les deux premières.
à grands frais si, faute d'un petit effort
M. Jean Mélia a dit là dessus de justes ou fabricants de conserves ou autres
supplémentaire, il ne devait pas rendre
vérités. Mais les vérités les plus belles ne sont produits de poisson. Ils n'ont qu'à se
les services qu on en attend.
rien si elles restent à l'état de théorie.Que nos mettre en rapport avec l'Institut de Nlia-
promoteurs réalisent seulement la vingtième Cependant est-ce bien à l'Etat à faire trang où nous sommes certain qu'ils
partie de leurs promesses, nous leur en sau-
cet effort supplémentaire? L'Etat, tou- seront bien accueillis.
rons un gré infini et les tiendrons quittes du
jours l'Etat ! on lui demande de tout C'est ce que devraient commencer par
re=te.
faire et après on se plaint qu'il absorbe
L'oeuvre du Cartel des gauches aux colonies faire les fabricants indigènes de nuoe-
tout, lue tout esprit d'initiative et devient
reste à accomplir, et nous avons bien peur mam, au lieu de pleurnicher parce
que ce ne soit pas iM. Alexandre qui la com-
par là un danger pour la civilisation. qu'une concurrence européenne mieux
mencera eu Indochine. Pour nous ie rôle de l'Etat doit se outillée les menace dans leur routine.
Echo Annamite borner à assurer des services qu'on ne À eux de se grouper et d'améliorer leurs
N.D.L.R. — Le titre est de nous. C'est peut pas demander à l'initiative privée. méthodes commerciales el leurs procé-
le refrain que nous répétons aux An- Or on ne peut pas raisonnablement de- dés industriels. Qu'ils profitent de
namites depuis longtemps — Laissez mander à l'initiative privée de faire des cetle dépense annuelle — faite pour
Te Cartel à son vomissement et ne sacrifices pour des laboratoires el des eux— de 190.000$
soyez donc pas assez serins pour croire recherches d ordre scientifique pouvant Les résultais, si l'initiative privée fait
U'EVKIL KGOiSOMluUE 17

un effort correspondant à l'effort budgé- fre aux regards sa toiture déchiquetée, ses Qu'il n'y ait pas encore à Dalat un
taire, seront si considérables'..— la ma- planches vermoulues et disjointes. Entrez-y.
Des Annamites, la plupartdes coolies venant hôpital à peu près passable, <où les plus
tière première étant en somme en quaiir des chantiers de construction, atteints de pauvres Mois et Annamites seraient eux
tilé illimitée^-que la dépense annuelle toutes les maladies ou simplement de misère aussi convenablement soignés, et où les
de 190.000 $ apparaîtra bien modeste. physiologieue, s'y entassent pêle-mêle. gens aisés ou riches trouveraient le con-
Que le premier résultat soit dès-1926 Ce spectacle suffit nour éloigner de cet fort qu'ils auraient le moyen de payer,
la pêche de 20.000 tonnes de poisson de hôpital minable les gens convenables.
Il arrive souvent à des Européens qui c est honteux quand on pense aux mil-
plus, à 100 S la tonne, que ce sera un viennent ici en couvalesceuce d'être obligés lions de piastres qui ont été gaspillés
gain net pour le pays dp 2,000.000 $ — de se faire évacuer à Saigon ou de se faire au Langbiaug. Mais c'est conforme aux
Qr nous savonsque déjà du fait de trois soigner à l'hôtel, l'hôpital étant exclusive- idées de M. Lochard qui se moque bien
initiatives privées ce premier résultat ment réservé aux Annamites pauvres. des pauvres et préfère flatter l'orgueil
L'Administration émue des doléances de
sera probablement dépassé.' la population a-adopté une solution provisoire et l'égoïsme des grands chefs de l'admi-
consistant dans la construction de deux sal- nistration et des Gouverneurs généraux,
Etablissements publics. Assistance les d'ambulance en bois, couvertes' en tôles, en faisant" de Dàlat non un sanatorium
Médicale à Dalat pouvant contenir chacune 48 lits. Ces bâ-'ti- pour tout le monde, mais un Edeu
ments.achevés depuis quelques mois, ne sont pour les riches et les puissants de ce
L'idée du Gouvernement est de faire de pas encore occupés faute d'eau et de dépen- monde — Le Haut Tourisme, les visi-
Dalat le sanatorium dé l'Indochine. Dalat doit dauces.
être une station de cure d'air et. de-repos. Echo Annamite
teurs de marque, les millionnaires amé-
Cependant, il lui manque la première des ricains, ou n'a que ces mots à la bouche.
choses : on hôpital. II en existe bien un, N.D.L.R. -—Nous relevons l'expres-
Odi profanum yulgus et arcéo, mur-
mais qui ne vaut pas l'ambulance de cer- sion : Gens convenables pour exprimer
taines régions les gens aisés ou fortunés. Pour Phan- murent certains grands chefs lorsque,
L'hôpital actuel est installé dans un bâti- Hôi-Châu les pauvres gens sont des vautrés dans leurs automobiles, ils
ment en bois,' construit, depuis ou ne sait voient d'un oeil dédaigneux ;la foule
combien de temps, et qui servait de logement « voyous » pour les Annamites « de gau-
des pauvres gens disparaître noyée dans
et de bureau au Résident du Langbian. che » de Cochinchine les pauvres ^ens
Exposé à tous les vents, ce bâtiment of- sont des gens « pas convenables». un nuage de poussière.

INFORMATIONS DIVERSES
IDanque de l'Indochine. — Au 31 Dé- Mais les chemins de fer ne sont pas tout. Gouverneur général Doumer chargea par un
** cembre- dernier la circulation fiduciaire Nos ports demandent un outillage : dragues arrêté spécial M. le Résident maire Morel
de la Banque s'élevait pour l'ensemble des à cinq millions l'une, remorqueurs à un mil- de se rendre en France pour la négociation
Agences de l'Indochine, à: $ 110.113.000, con- lion, un dock flottant pour Saïgon à dix mil- de l'emprunt. Les pourparlers, engagés d'abord
tre une encaisse métallique de $ 31.008.000. lions, des grues, des charpentes de hangars etc. avec le Crédit Foncier de France puis avec la.
Nous pouvons sans exagérer dire 25 millions Caisse Nationale des Retraites pour la Vieil-
Pour cent millions de francs de matériel de ce chef. lesse furent assez laborieux — Prêter à une vil-
Et si l'Indochine veut acquérir pour ses ser- le coloniale, et surtout à une ville naissante
.— Nous avons écrit qu'un moyenduefficace
franc vices maritimes un bateau un peu moins moches dans un pays troublé, car la grande piraterie
de contribuer fi un léger relèvement n'était pas encore complètement jugulée, sem-
serait pour l'Indochine de commander pour que le Tonkin, el pour la défense de ses côtes
quelques sous marins et deux ou trois contre blait chose assez hasardeuse. D'autre part, l'im-
cent millions de francs de matériel en Alle- torpilleurs et croiseurs dont elle pourrait l'aire popularité qui avait frappé le Tonkin n'était
magne ou aux industriels français qui consens l'achat à la métropole, ce seront vite encore pas non plus toulàfail dissipée.
tiraient à l'Elat des crédits à long terme. Des 25 millions et nous voiià bien près de deux M. Morel aboutit enfin à un accord de prin-
personnes se sont étonnées : Mais on achète- cents millions. cipe avec la Laisse Nationale des Retraites pour
rait pour cette somme des quantités inimagi- Nous n'avons donc pas exagéré en parlant la Vieillesse. Leite institution, quelle que lut sa
nables de matériel ! et pourquoi faire, grands de cent millions de francs à transférer à la mé- confiance, demanda, avant de conclure, que le
dieux ? tropole aussilôl placé un emprunt d'outillage Protectorat donnât sa garantie.
Hélas,ne prenons pas trop au sérieux les gros il. Morel fit pari de cette exigence au Gou-
chiffres de francs-papier. Cent millions de de six millions rie piastres, qui serait bien plus
francs-papier ne font en somme que quatorze vile couvert qu'une souscription de soixante- verneur générai. Celui-ci ayant autorisé l'ad-
mille piastres pour le brûlot national. ministralion locale, le Conseil de Protectorat
millions de marks, el à peine 8.00.000 de li- fut saisi, et le 27 février lî>99, il accordait à la
vres sterling. Voilà la réaliié. ville de Hanoï, en garantie de l'amortissement
Mais parlons francs papier. d'un emprunt de i.300.000 frcs. l'abandon du
Pour un kilomètre de voie ferrée de bonne Le premier emprunt de la ville de Ha- produit des contributions directes perçues sur
construction il faut compter au moins 100 kilos noï va être totalement remboursé. — son territoire. Un décret présidentiel du 21
de rails el traverses soit 100 tonnes au kilomè- Certainstravaux.cn effet, dont la réalisa- août 1899 autorisa définitivement l'emprunt.
tre, soit a 500 francs la tonne prise à l'usine tion ne pouvait être retardée, comme l'instal- Le contrat intervenu entre la Ville et la Caisse
50.000 frs au kilomètre. lation des services d'Eaux et de l'Electricité, nationale des reirailes pour la vieillesse, fut
Ornons avons en projet' urgent 180 km. exigeaient une mise de fonds à laquelle, de signé par M. iiaille, résident-maire, succédant
pour la ligne de Tân-Ap à Tliakliek et 660 km. toute évidence, on ne pouvait faire lace. à M. Morel, devenu résident-supérieur au Ton-
pour la ligne de Saigon au Siam. deux lignes Après avoir obtenu l'approbation de princi« kin, et approuvé par le ministre des Colonies
pour lesquelles il faut bien espérer qu'on va pe du résident supérieur Fourès et du gouver- Decrais.
renoncer au système des tramways à bon mar- neur généra! Doumer, le résident-maire, M. L'etnprunt,s'élevanl comme il avait été prévu
ché avec leurs trains joujoux roulollant tout Morel, soumit la question au Conseil, lors d'une à 1.50'.000 francs, était consenti au taux de
doucement. séance extraordinaire tenue le 6 juin 1897. 4L 10 o/o et remboursable en 26 annuités,
En outre il y aura 540 km. pour l'achèvement D'après les estimations du service des Travaux
du grand côlier, el ïïO km. pour la ligne du municipaux, il évaluai! à 1.500.000 francs le chacune payable en deux termes semestriels.
Langbiang sans parler de la ligne de Myltio à La première échéance fut payée le 25 août 1899.
montant de la somme à obtenir. La dernière échoit le 15 janvier 1926.
Canihoel Baclièu. Le Conseil désigna une commission qui arrê-
Voilà donc i.400km. de voies à 50.000 frcs ta le programme suivant : Le taux budgétaire étant, à cette époque,
soit, rien qu'en rails et traverses 70.000.000 Construction d'égoûls : 800.000 frcs. — de 2 f. 40 par piastre, c'était donc une somme
de frcs. Remblais de mares et de terrains communaux : totale de 625.000 $ que la ville avait à sa dis-
Ces 1.4-00 km. de voies supposent bien 7.000 00.000 frcs. — Remblais de voies nouvelles posilion. Elle sut en faire bon usage.
mètres de grands ponts métalliques à 1.500 à ouvrir : 60 000 frcs- — Empierrements (pre- C'est, de la mise en oeuvre de ces crédits que
frcs-or, soil7.:i00 frcs-papier—52 millions 1/2. miers travaux de ce genre); 108.000 frcs. — date réellomenl l'essor de Hanoi
Les besoins en matériel roulant prévus de Conslruclion de trottoirs ; 96.000 frcs. -— Cons- Résumé d'un très intéressant article de M
1926 à 1931 sonl évalués à 40 millions mais il truction de «Aliments : 350.000 frcs. (halles, WII.KIN dans dans i'rancc Indochine
faut en compter au moins autant pour les lignes abattoirs, école municipale, devenue, le collège N.D.L.il. — Il n'y :i qu'une conclusion
à ouvrir ensuite. Paul Bcrt et, aujourd'hui, école primaire supé-
Nous voici déjà à plus de deux cents millions rieure des garçons.) — Travaux divers el dé- possible. Hanoi est ait moins aussi solva-
rien que de grosses fournitures, sans compter jble qu'il y a 2(J ans Un nouvel emprunt
penses imprévues : 26.000 frcs. —
de (ioO.000 § serait utile ; mais cette fois
fers pour ciment armé, accessoires de voie, Le vole unanime du Conseil approuvé
matériel télégraphique el de signalisation. par M. le Hésident supérieur Fourès, M. le on pourrait l'émettre sur place.
18 t> EVEIL UCOINUMIULE

ï a vie industrielle à Haïphong. — L'ac- la Société de Constructions Mécaniques dé Haï-


phong s'était fait connaître à HongKong par la
la concurrence qui leur est faite par les négo-
-1-*
cident survenu il y a trois semaines à la ciants asiatiques; du Laos.
construction du vapeur Marne. ...
Pour remédier à une telle situation, il con-
Nouvelle Verrerie de Haïphong n'aura pas eu
. .

de conséquences graves. Tous les ouvriers viendrait de constituer le Laos-Frnaçais en zone


blessés sont guéris et les décombres ont dis-
paru laissant intact le bangar où s'est produit
l'effondrement. '11 s'agissait d'un four accès*
"
IJaïphong.L'agrandissement des docks.— franche, en ce qui concerne seulement les
Grande animation aux docks. On travaille droits de douane à l'importation.
activement à la construction des nouveaux Les produits manufacturés du Laos-Français
soire. le four à verre à bouteilles, or on sait magasins à la place et à côté de l'ancien hall de et les produits naturels de la vallée du Mékong
que l'usine a principalement pour but laprès fa- vérification. Ces vastes bâtiments doubleront (autres que le poivre) seraient exempts de
brication du verre à vitres. Comme il y a la capacité des docks. droits à leur entrée dans les autres pays de
de Haïphong une usine à bouteilles et qui peut Tandis que les maçons travaillent aux fon- l'Indochine.
Les produits manufacturés d'origine étran-
encore suffire aux besoins delà consomma* dations sur place là Société de Constructions
gère entrant par le Laos-Français dans les
tion locale... en attendant l'énorme dévelop- Mécaniques (anciens Etablissements Robert,
pement,' qne nous souhaitons, delà consomma- Guérin et Théard) prépare dans ses ateliers du autres pays de l'Indochine seraient soumis aux
tion du nuoc-mam, le mal n'est pas très grand, Roulèvard Bonnal la charpente métallique qui droits d'importation.
sauf un peu pour les actionnaires de l'affaire; est déjà fort avancée ; avant quelques semai- Les marchandises transitant à travers l'Indo-
le principal c'est le succès de la fabrication du nes son érection sur place aura apporte" un chine, à destination ou en provenance du Laos,
verre à vitre : or le four est allumé depuis une nouveau changement dans l'aspect général du circuleraient en franchise de droits de douane.
une activité Un pojet de loi, organisant un tel régime, a
un mois et l'on travaille avec mise port.
été déposé le 6 mai 1*913 sur le Bureau de la
fébrile, d'une part à la délicate au point
des gazogènes, d'autre part au montage des Le Régime Douanier du Laos. — Le Laos Chambre des Députés, mais n'a pas eu de suite.
Il serait désirable que ce projet soit répris,
dernières machines et à leur installation. Français, comme tous les pays faisant partie
C'est vraiment une belle grande usine, qui de l'Union Indochinoise, est régi, au point de discuté et voté.
fara Vivre un bon nombre d'ouvriers et d'em- La question pourrait du reste être rattachée
vue douanier, par la loi du 11 janver 1892 et à celle de la convention complémentaire pré-
ployés et contribuera pour une bonne part à par les textes divers qui l'ont ultérieurement
le prospérité de Haiphong. modifiée. vue par le traité de commerce conclu entre la
En fait, ce régime n'est pas appliqué dans France et le Siam le 14 février 1925, conven-
Y 'Industrie de Haïphong travaille pour le Laos. tion complémentaire devant régler les rap-
*- Hongkong. remarquable 11 est impossible d'y prévenir la contrebande
ports réciproques de l'Indochine et du Siam.
— Voici un signe Tel est l'objet du voeu No 10 dont voici le
du progrès industrie! de Haïphong. Malgré et d'empêcher les marcbandisesvenanl des pays
l'avance d'un demi siècle et la supériorité, due voisins : Chine, Birmanie, Siam* d'y pénétrer texte :
fraude. faudrait cela établir de nom- X. — En ce qui concerne le régime douanier
à de nombreuses causes, de Hongkong, pour la en 11 pour
première fois peut être le grand port anglais a breux postes de douane échelonnés sur 2.500 du Laos.
kilomètres de frontière terrestre ou fluviale Que ce territoire soit constitué en zone fran-
recours à l'industrie haïphonnaise. et l'entreiien de ces postes coûterait plus que che, touchant exclusivement les droits de
La Société anonyme de Constructions Mécani- à l'importation, ce régime étant ins-
Robert. Guérin et
ques, (anciens Etablissements nécessaire ne rapporteraient les droits qu'ils pourraient douane
tauré, soit par incorporation dans les conven-
Théard) construit le matériel à l'ins- percevoir.
tallation d'une usine de tuyaux de ciment cen- L'Administration locale des Douanes a re- tions spéciales actuellement à l'étude entre la
noncé à une telle entreprise. France et le Siam touchant l'Indochine, soit
trifugé, analogue à celle de Haïphong, ayant
acquis une licence du même brevet de fabrica- Il résulte de là que les marchandises, no- par la reprise et le vote du projet de loi dont
tion. tamment, ou les marchandises étrangères ayant la Chambre des Députés a été saisie le 6 mai
C'est un bon point pour les constructeurs transité par le Siam, entrent en franchise au 1913.
haïphonnais car en général les Anglais ne Laos-Français, alors que les marchandises simi- Extrait du rapport de M. SAMBUE à la Section
s'adressent pas facilement à l'étranger pour des laires importées par les porls de l'Indochine de l'Indochine Congrès du régime douanier
payent les droits d'entrée. Les au
commerçants Colonial de Marseille (29 Juin 1er Juillet 1925).
produits ou des travaux dont ils n'ont pas re-
connu l'excellence. Rappelons à cette occasion français, installés au Laos, importateurs de ces
que déjà pendant la seconde partie de la guerre, marchandises, ne peuvent, par suite, soutenir Institut colonial de Maiseille..
L'EVEIL ECONOMIQUE 19

Application en Indochine de la loi du 7 questions familiales, on peut en recommander


** Mars 1925 sur les Sociétés à Respon- l'adoption.
sabilité Limitée. — Rapport de M. Barbohn La seule modification à apporter à
la loi
à la Chambre de Commerce de Saigon. pour sa miss en application au Tonkin paraît
L'institution en France des Sociétés à respon- devoir porler sur l'obligation de la réunion
sabilité limitée apporte une modification à la annuelle et l'existence d'un Conseil de
classification qu'on est accoutumé de faire des veillance lorsque le nombre des associés sur-
supérieur à dix, tandis que, d'après la loi est
sociétés en deux types principaux ; d'une part,
les sociétés de personnes (en nom collectif) : ces formalités ne sont pas obligatoires pour lé
d'autre part, les sociétés de capitaux (exemple, cas où ce nombre est inférieur à 20
sociétés anonymes). il y aurait lieu également de fixer le chif-
Ainsi qu'on le sait, la responsabilité des fre minimum de capital en piastres à 5.000$
associés est, dans les premières, illimité puis- par exemple.
qu'ils sont tenus solidairement de la totalité Le Rapporteur. Sic/né: BAIUÎOTIN
du passif social alors que dans les autres, aucun
des associés n'est tenu au delà du montant Le Chambre approuve à l'unanimité les ter-
nominal des actions par lui souscrites ou mes de ce rapport et le transforme en délibé-
acquises. ration.
L'innovation de la loi dont s'agit lient a ce
qu'elle crée une catégorie intermédiaire entre
les deux précitées, en faisant bénéficier les
sociétés de personnes des avantages des sociétés
de capitaux. Le risque des associés est limité
à leurs apports : mais, tandis que dans les
sociétés anonymes le promoteur fait appel au
public, dans les sociétés à responsabilité limi-
tée, le fondateur au contraire se préoccupe
avant tout de « rester en famille ». Il vise le
caractère privé, fermé de l'entreprise.
Le nombre des associés,qui,dans une société
anonyme, ne peut être inférieur à sept, peut,
là, être de deux seulement. Les formalités sont
simplifiées. Quand le nombre des associés est
inférieur à vingt, la réunion annuelle d'une
assemblée ordinaire et l'existence d'un conseil
de surveillance ne sont par obligatoires. Le
vote par correspondance est admis. En vue
d interdire à des étrangers l'accès de ces socié-
tés, toute souscription publique est prohibée.
C'est surtout dans les entraves mises à la né"
gociation des parts qu'apparaît le souci de
maintenir le caraclère familial de l'entreprise :
en effet, les parts sociales ne peuvent être re-
présentées par des litres négociables, nomi-
natifs, au porteur ou à ordre. Elles ne peuvent
être cédées à des tiers qu'avec le consentement
de la majorité des associés représentant au
moins les trois quarts du capital social. Les
cessions doivent être constatées par acte nota-
rié ou sous seing privé et ne sont opposables
à la société et aux tiers qu'après qu elles ont
été signifiées à la société ou acceptée par elles
dans un acte notarié, conformément à l'article
1690 du Code Civil.
Les facilités, les avantages que la loi nou-
velle accorde aux associés diminuent-ils les
garanties des tiers ? La loi a pris, pour les pro-
téger, toutes les précautions nécessaires.
La législation nouvelle est, au surplus, émi-
nemment favorable à la solution de questions
d'intérêts consécutives à des concessions et,
ici encore, considérant l'attachement bien
connu des Annamites pour ce qui touche aux

CHANGE DE LA PIASTRE

192G '
9 Janvier. 11 Janvier 12 Janvier 13 Janvier 14 Janvier 15 Janvier

Change officiel du Trésor 15 fr. 20 15 fr. 35 15 fr. 35 15 fr. 25 15 fr. 55 15 fr. 55


. . .
Cours argent fin à Londres 3113/16 315/8 315/8 319/16 311/2
Banque ,
,d\. Taux de la Livre en frcs 126 02 127 20 126 8_5 128 62 130 129 42
llndochine[
...
Traites à 'vue sur Paris ! 15 30 15 35 1» 2o it> 5o '» ^ »» «"
/ Argent fin 31 1:1/16 31 13/16 31 5/8 31 5/8 31 9/16 31 1/2
Banque ) Ta«x de la llvre en f,'ancs 126 02 126 8"
Franco- i !

Chinoise I Taux New-York-Londres .


Trailes à vue SUI. France. 15 30 1.5 35 1» 25 15 »5 io »•' ,-
1j ,.-
»>o

(Sur France 3113/16 3113/16 315/8 315/8 319/16 31 1/jj


Chartered j Taux de la Livre en 1res. 126 25 26 50 126 ba 12S 2n lo0 1-J ~>
Bank

lieTcha°ng- J
' sur France
Coursdel'Arg.ttnàLond.
15 30

31 13/16
15 35

3113/16
15 25

315/8
15 55

315/8
lo 00
319/16
10 00

311/2
j

Taux de lalivre en frcs. 126 05 126 50 120 85 128 62 130 1Î9 42


liai Bank [ Traites à vue sur Paris. . 15 30 15 35 la 30 b ss :

lo 60 loiu
» Londres
L'EVEIL ÉCONOMIQUE 21

Liquidation P. A. Lapicque & Cie


Le 3 Février 1926
Vente des terrains et immeubles ordonnée par jugement du Tribunal Civil de Haïphong, en son
audience du 14 Décembre 1925, au plus offrant et dernier enchérisseur, aux clauses et conditions déter-
minées par le Cahier des Charges.
L'original du Cahier des Charges est déposé au Greffe du Tribunal de Haïphong où il pourra être
consulté.
; D'autre part des copies de ce Cahier pourront être consultées chez :
Me FAXJQUE, Avocat défenseur à Haïphong
Liquidation P. A. LAPICQUE & Cie à Haïphong
M. F.WALTHERTà Benthuy
auprès de qui les acquéreurs éventuels trouveront les renseignements complémenlaires qu'ils vou-
dront bien demander. Il sera envoyé des notices aux personnes qui en feront la demande aux adresses
ci-dessus.
PREMIER LOT
CONCESSION DE PHU-QUI contenance environ i661ia. 46 a.
:
Mise à prix-. Deux cents piastres ci . . % 200,00
DEUXIÈME LOT
. . . . . . >
. , . , j , %

CONCESSION DE TRAM-LUI — Plantation de café dans le Phu-Qui


Contenance: 448 ha. environ. Bétail environ 180 têtes
Mise à prix : Dix mille piastres ci ..- $ 10.000.00
CONCESSION DE SONG-KY
TROISIÈME LOT ,

Mise à prix : Mille cinq cents piastres ci


S 1.50u. 00
GiU-A-TIELIEMlE LOT
DOMAINE DE CUA-LO — Province deNghê-An (Annam)
Terrain de 2.000 ma environ
Mise à prix :
Trois cents piastres ci ;
g 300.00
auSTGàUIÈME LOT
IMMEUBLE sis à Benthuy.
Mise à prix: Cinq cents piastres ci ^ 5QQ QQ
SIXIEME LOT
IMMEUBLE sis â Benthuy.
Mise à prix : Quatre mille piastres ci ....
SEPTIEME LOT
IMMEUBLE sis à Benthuy comprenant une usine frigorifique.
^ 4,000 rjO

Maison d'habitation.
Contenance approximative de 25.744 m? environ.
Le tout mis à prix; Quarante mille piastres ci $ 40.000.00
HUITIEME LOT
Surface approximative : 14.520 m2.
Mise à prix : Seize mille piastres ci .............
TERRAIN situé sur le Quai Lanord à Benthuy avec bâtiments.

3SrETT"V~IEM:E LOT
TERRAIN situé à Benthuy. Superficie approximative 12.957 mî.
.
$ 16.000.OU

Mise à prix: Neuf mille piastres ci $ 9,000.00

DOMAINE DE NAPE.
Mise à prix ; Dix mille piastres
DOMAINE DE KIMCUONG.
ci ..............
DIXIEME LOT
O^ZIEis^E LOT
Mise à prix: Mille cinq cents piastres ci
$

S%
lO.ODO.OO

1500.00

CONCESSION DE NAM-PAO.
DOUZIEME LOT
Mise à prix; Cinquante piastres ci S 50 00
TEEIZIBME LOT
DOMAINE DE NAKAI.
Mise à prix: Trois mille piastres ci ». oUUU m
QUATORZIEME LOT
DOMAINE DE TRAM-TREO.
Mise à prix: Mille piastres ci.
.
.V , . •;• •; • ' ' '
* . ,.n. nft

TERRAINS sis à THAKHEK (Laos}.


QUINZIEME LOT
. . .. ..

Mise à prix; Sept cent cinquante piastres ci -.


$ , _/0
. . . . • > • -
.
VJ1I L'KVKlL ' E .0!NO>1l<.UE

Compagnie de Commerce

et de

Navigation d'Extrême-Orient

Capital de 16 OOO OOO de Francs


Siège Social à Paris, 12 Rue Boissy d'Anglas

Agents des Compagnies de Navigation :

In do China Steam Navigation C° (Ser


vice régulier, passagers el fret Haï-
phong-Hongkong et vice versa)
Blue Fnnnel Line (Passagers et fret)
Nippon Yusen Kaisha d°
Canadian Pacific Steairi
Ship Co do
Toyo Kisen Kaisha d°
Dollar Line d°
Prince Line. Far East (Fret seulement)
Glen et Shire Line d°'

Et des Compagnies d'assurances :

North British & Mercantile Ins. Co


(Accidents, Incendies, bagages)
Qneensland Insurance C° (Maritimes)
North China Ins. C° do
British Traders Ins. C° d°
Union Marine Ins;.C° do

Pour tous renseignements concer-


nant les passages, fret et assurances
de toute nature, s'adresser à nos
bureaux
SERVICE FLUVIALDU TONKIN
F. SAUVAGE. Armuleur
SEÉVICE ë-TjB-V-ElSTTIÔN-lSIÉ
\ Direction 138 Quai Clemenceau -^- Hanoï
Horaire

|j: LIGNE DE HANOI A TUYÉN-QUÀNG LIGNE DE tiAKOl À CHOBO f LIME DE TUYÈNQUANG A CHIËMHÔA
:

Escale ; à l'Aller et au Retour Esdale: à-1'Aller au Retour


è.t Escale : à l'Aller et aii Retour
SontaVi Viéti-i, Shurn Phanluong, Lemy, Sontây, Viétri, Trunghâ, Lâphu, Tuvti Sônggam, Ngoi-Cham, Phô-Trinh
Kim-Xuyên, Ptiudoan, Dia Dachong, Hoabinh

Départ de Hanoï Arrivée àTuyên'-Quàng Départ de Hanoï I Arrivée à Ghobo Départ deTuyên-Qùâng Arrivée à Chiêmhoà
Aller Aller AUer
Lundi.. Mardi.. v Mardi. Mercredi Mercredi..
Mercredi... . . é Jeudi.. .. . . Samedi.. . . • • . . .
Dimàache.. . . . .
..-..". Dimanche Dans la même jour-
Vendredi.. . ... . Samedi.. . .
;
. . .
(de Janvier à. Mai (de. Janvier . à . Mai. . .
à 7 h. du matin. .
née à 3 h. du soir.
. .
à 10 h, du .. matin. .
à 6 h. du soir. . seulement) à 10 h. m. seulement à 6 li. du
. s.-

Départ de Tuyên-Quang Arrivée à Hanoï j Départ de Ghobo" Arrivée à Hanoï Départ de Chiêmhoa Arrivée àTiiyên-Qiiarig

Lundi..
Mercredi...
Vendredi...-.-
.

. . .I
Retour
.
.1
Dans
. . née à
la même.jour-
6 h. du. soir,
. . . .
. -,
Jeudi.
Lundi..
Retour
.'•
Dans la même jour-
(de Janvier a Mai née a 6 h. du soir.
seulement)»1 h. du m.
... Mardi.
.....
Retour
Jeudi. . . . . .
à 6 h. du matin.
Dans la même jour-
née.
De Mai à fin Décembre seulement
N. B. — La chaloupe qui part de Hanoï, le N. B. La chaloupe qui part de Hanoï le

Lundi, Mercredi, et Vendredi passe une nuit Mardi et le Samedi passe une nuit à Viétri
à Viétri pour repartir ie lendemain 5 h. du pour repartir le lendemain 6 h. du matin -
matin pour Tuyên-Quang. pour Chobo.

,

Lignes Commerciale
Ligne Haïphong-Hanoi-Haiphongdéparts ; Tous les 2 jours à 5 h. du soir.
~
Ligne de Hanoï-Haiphong, tous les 2 jours à 5 h. du soir.
Service Haïphong, iSamdinh et Hanoï Namdinh et vice versa suivant besoins.
Toutes les marchandises doivent être embarquées une heure au moins avant le départ.
Connaissements directs de et à toutes les escales.
Transit, consignations, affrètements et remorquages
Agence principale Haïphong Agences — Viétri, : Sontay, Tuyên-Quang et Chobo.

Vous aimerez peut-être aussi