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Comité des Travaux historiques et scientifiques (CTHS). Bulletin archéologique du CTHS. 1901.

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EXPLORATION

DES

TUMULUS DES MONTAGNES NOIRES


(FINISTÈRE),
1HH M. PAUL DU CHÀTELL1ER,

Correspondant du Comité.

Communede Sainl-lîernin (Finistère). L'un de mes amis m'a\aut L


signalé quelques tumulus dans la région des montagnes Noires, je
nie rendis, tout d'abord, dans la commune de Sainl-Hcrmn, can-
ton de Carliaix, où, à 3oo mètres du village de Kerhor, dans une
parcelle dite Goai em-ar-Reuniou je reconnus quatre tumulus places
sur un arc de cercle dont la corde va de l'Est à l'Ouest.
J'en fis l'exploration en commençant par le plus grand, c'est-à-
dirc par celui le plus à l'Ouest du groupe.
De 17 mètres de diamètre sur 5 mètres de hauteur, nous avons
creusé, dans sa partie Est, une tranchée à ciel ouvert,-de 5 mètres
de largeur, allant de l'Est à l'Ouest (fig. 1, n° 1).
Dans ce tumulus, fait d'argile dans laquelle nous a\ons recueilli
quelques morceaux de poterie rougeâtre à cassure noire, et quel-
ques éclats de silex sans grand caractère, au centre, nous avons
rencontré un amoncellement de pierres de petites dimensions, de
'1 mètres de diamètre et mètres de hauteur, enveloppant un coffre
fait de pierres plates posées de champ en terre, orienté Est-Ouest,
dans le sens de la longueur, mesurant intérieurement 1 m. 10 de
long sur om. G5 de large et o m. 80 de profondeur sous la dalle
de recouvrement, celle-ci ayant 1 m. ho de long sur o m. 90 de
large. Creusé jusqu'au sol résistant, la dalie de recouvrement étant
au niveau de la surface du sol naturel, il contenait, étendus sur le
fond, des restes incinérés, au milieu desquels était un petit vase à
une anse, en terre grossière, tellement fragmenté qu'il nous a été
impossible de le reconstituer.
V h m. ôo à l'Est de celui-ci était un second 1 umulubde 1 1 mètres
de diamètre sur 3 mètres de hauteur, fait également d'argile; nous
l'avons exploré en creusant, dans sa partie Est, une tranchée de
2 m. 5o de large, dans laquelle nous avons rencontré quelques
éclats de silex, et au centre, au niveau du sol environnant, un coffre
mesurant intérieurement i m. o5de long sur o m. 5ode large et
o m. ki de profondeur, recouveitt d'une dalle de i m. li de long
sur o m. 70 de large, sur laquelle avaient été amoncelées quelques
pierres. Orienté Est-Ouest, ce petit coffre avait pour parois Est,
Ouest et Nord, trois pierres plates posées de champ en terre, et
pour paroi Sud, une muraille maçonnée à pierres sèches; sans dal-
lage au fond, il était creusé jusqu'au tuf et contenait des restes in-
cinérés sans mobilier.

O 13 15 20™

Fig. 1. Coupesdestumuîusde Kerhoren Sarnt-Hernin(n° i);


de Run-Mellou-Poaz en Spézet (n° a); de Coat-plin-Coateu
Saint-Goazec(n°3).
).
C tn. 5o à l'Est du précédent est le troisième de ces tumulus.
De îa mètres de diamètre sur 3 mètres de hauleur, nous l'avons
traversé par deux tranchées perpendiculaires de 4 mètres de lar-
geur, sans rencontrer de sépulture et sans recueillir autre chose
que quelques éclats de sile\, parmi lesquels un grattoir. C'était
sans doute un tumulus de souvenir, comme ceux que nous avons
rencontrés dans nos fouilles des montagnes d'Arrhées, élevé à la
mémoire de quelque guerrier mort sans qu'on ait pu ramener son
corps dans sa tribu.
Enfin, à 3 m. 5o à l'Est de celui-ci est le quatrième tumulus de
ce groupe. 11 mesure 1 mètres de diamètre sur 2 m. 5o de haut.
Fouillé à une époque indéterminée, on y aurait, dit-on, recueilli un
fragment de poignard en bronze(?).

Communede Spézet [Finistère). – De Kerhor nous nous sommes


rendu au village de Kerfers en Spézet, où on nous avait indiqué un
tumulus de 3o mètres de diamètre sur 5 mètres de haut, connu dans
le pays sous le nom de ftun-Mellou-Poaz. Placé sur une éminenru
d'où on a une vue splendide, nous en avons fait l'exploration en
ouvrant, à l'Est, une tranchée de 6 mètres de large, dirigée vers
l'Ouest, passant par le centre de la butte.
Dans ce travail, nous reconnaissons que le tumulus est construit t
avec de l'argile dans laquelle nous rencontrons, comme dans tous
Ils monuments de ce genre, des parcelles de charbon de bois,
quelques fragments de poterie grossière, quelques éclats de silex
et encore quelques percuteurs; de plus, ici, il nous faut noter
la présence de quelques foyers, probablement les traces de feux
allumés pendant l'érection du monument par ceux qui ont pris part
à ce travail.
Au centre, à 4 m. 5o sous le sommet de la butte, nous trouvons
un amoncellement de pierres de moyenne taille, paraissant jetées
là sans ordre, sommet d'un cône de m. 30 de diamètre à la base,
au milieu duquel, après déblai, nous rencontrons une sépulture
ronde à parois maçonnées à pierres sèches, légèrement imbriquées,
montant en s'inclinant à l'intérieur de façon à former voûte; mode
de construction toujours défectueux, que nous avons déjà signalé
dans nos fouilles des montagnes d'Arrhées. Le blocage amoncelé
autour des parois avait pour but d'en empêcher l'écartement, et
aussi d'empêcher les infiltrations extérieures de pénétrer dans le
caveau funéraire (fig. 1 n" a).
Ayant pu enlever quelques pierres de la paroi Est de la sépul-
lure, nous parvenons, non sans peine, à nous y glisser, une lumière
à la main. Les parois sont en mauvais état, les matériaux employés
à la construction étant, pour la plupart, des morceaux de quartz
&c prêtant mal à un pareil travail.
Vidant avec soin la sépulture, nous constatons que, sur le tuf
formant le sous-sol des terrains avoisinants, on a placé un plancher
en bois de chêne, ayant une épaisseur de o m. 10, sur lequel ont
Kig. a. – Vasedeterre, du tuinulus de Run-Mellou-Poaz pierre
à cupules, du tmimlus de (loal-plin-Coat;vasede hrouze décou-
vert à Kerléonet;viise de terre, duluiiiuliis de Coal-plin-Coal.
été déposés, dans toute l'étendue de la chambre funéraire, une
couche de restes incinérés d'une épaisseur moyenne de o m. o3
au milieu desquels nous relevons, à l'extrémité Ouest du caveau, un
»ase en terre cuite à une anse, posé sur le côté (fig. a, n° 1). Ce vase
est un des plus beaux que nous ayons rencontrés dans nos explo-
rations de tumulus de l'époque du bronze. Il a o m. ah de haut,
o ni. 1 45 de diamètre à l'orifice et o m. 07 de diamètre à Ja base.
La figure donne, mieux que toute description, une idée de son or-
nementation, qui procède de la dent de loup et de la feuille de fou-
gère, qui sont, par excellence, les ornements de l'époque du bronze.
Jîrisé anciennement par la chute d'une pierre tombée des parois,
nous avons heureusement pu le reconstituer. Fait à la main, sans
le secours du tour, il est en terre assez grossière, mêlée de nom-
breux grains de quartz, assez bien cuite, d'une couleur rouge
brique passant au brun et même au noir par places.
La chambre, en forme de ruche, close au sommet par une petite
dalle plate de o m. 60 de côté, a 2 mètres de diamètre au rez du
plancher et 2 m. 5o de hauteur du plancher au sommel de la voûte,
si bien que le fond de la sépulture est à 7 mètres sous le sommet
du luuiulus.
Un autre tumulus, celui-ci de petites dimensions puisqu'il n'a
que 8 mètres de diamètre sur 2 mètres de haut, nous ayant été si-
gnalé au village de Kerdraffec, dans un champ dit Ros-m-Goël, a
i5o mètres au ]\ord des édifices, nous nous y sommes rendu et
avons constaté qu'il a été fouillé à une époque inconnue, sans que
nous ayons pu savoir le résultat de son evploralion.
En i8<j3, il fut trouvé, à 2,5oo mètres au Sud-Est du bourg,
près de la chapelle de Saint-Jean, à o m. 3o sous la surface du sol,
dans un plateau voisin du village de Kerlconct, deux vases en
brome martelé, dont les parois ont de om. 001 à o m. 002 d'é-
paisseur, mesurant o ni. 3y de hauteur sur o m. hi de diamètre à
l'orifice et o m. 9.0de diamètre à la base. En forme de cône tronqué,
le bord supérieur rentrant en dedans (fig. a, n° 3), ces deux vases
étaient l'un dans l'autre, l'un d'eux contenant des haches à douille
quadrnngulaire et à anneau latéral eu bronze, sans ornements.
Au cours de nos pérégrinations dans celle commune, nous avons
reconnu quelques autres monuments dont nous avons pris noie.
Les voici
Dans le bois du Duc, menhir de 5 mètres de haut; une explo-
\rchkologib. – V2. 1.t
ration, pratiquée à sa base, a donné une hache en bronze à aile-
rons (Musée de Kernuz);
Dans le même bois, à proximité du village de Saint-Denis et du
menhir ci-dessus, dolmen ravagé;
Deux autres dolmens, non moins ravagés, à Kervéno;
Six dolmens, plus ou moins détériorés, à Kerbasquet, au Nord
du Bourg;
A Keriellcc, en cherchant une carrière, on découvrit deux vases
en argile, pleins de restes incinérés, qui furent immédiatement
brisés
A aoo mètres au Nord de Trévily-lzella sur la hauteur, camp
remarquablement situé sur un point d'où on embrasse un horizon
immense. Ses retranchements ont 3 mètres de hauteur, avec dômes
de 1 m. 6o de profondeur au-dessous du niveau du sol et 4 mètres
de largeur. De forme rectangulaire, avec angles arrondis, il a
55 mètres de côté, du Nord au Sud, et 1 33 mètres de l'Est à
l'Ouest; on voit, à l'intérieur, des restes de constructions et des
traces de double enceinte sur quelques points de son pourtour;
A i,5oo mètres au Sud-Ouest de la chapelle du Crann, dont les
vitraux anciens sont si justement célèbres, sur le sommet du coteau
qui la domine, à 5o mètres au Sud-Est des édifices du village de
Ciann-Huella, enceinte fortifiée circulaire de 3o mètres de dia-
mètre, avec douve de i m. 5o de large et parapet de 2 mètres de
haut;
A Kermoal, à l'Ouest des édifices, camp de forme elliptique, à
doubles parapets de 3 mètres de haut séparés par une douve de
5 mètres de large; à son extrémité Sud, la plus diffieile à défendre,
cette enceinte a un troisième parapet; à l'intérieur de ce poste, qui
a 46 mètres de diamètre de l'Est à l'Ouest et 70 mètres de dia-
mètre du Nord au Sud, on soit, des traces d habitations.

Communede CMden-Poher (Finislàe). Ayant appris que dans la


commune de Cléden-Poher étaient un ou deu\ tumulus, auprès de
la chapelle de Notre-Dame-du-Mur, à l'Est du bourg, nous nous
j rendîmes.
Cette chapelle eqt construite au milieu d'une enceinte fortifiée
de 60 mètres de côté, défendue par des parapets à angles arrondis,
de '1 m. 5o de hauteur, de k mètres de largeur à la base et des
douves de a mètres de large.
Au Nord.etcoiiligu à celle enceinle,psl un petit tumulus, viols,
de o mètres de diamètre sur u ni. 8n de liant.
A 3oo mètres de cette enceinte et à uo mèlres au Xord du vil-
lage de Ar-Voudic, est un milri' lunniliis de a5 mètres de diamètre
sur a m. 5o de hauteur au-dessus du sol environnant. Nous en
avons fait l'exploration.
L'avant attaqué par une tranchée oinerle a l'Kst. nous recon-
naissons qu'il est en argile compacte, parmi laquelle nous remar-
quons des parcelles de charbon et quelques fragments de poterie
grossière mêlée de gros grains de quarï/
Au centre, à 2 m. 80 sous le somme) de la butte, noub rencon-
trons, sans protection, une couche de cendre de o m. 2(1 d'épais-
seur, posée sur un fond d'argile. Celle couche s'étend sur une
longueur de 4 mètres dans la direction Est-Ouest et de 2 111.60
dans la direction ^ord-Sud. Au centre de cette zone, nous constatons
de nombreux morceaux d'os calcinés parmi les cendres, et à son
extrémité Ouest, les fragments d'une épée en fer, dans un tel e'tat
de décomposition, que nous ne pouvons eu relever que quelques
Iragments. Celle épée, à soie large et à rivets, était grande; elle
devait avoir, autant que nous avons pu la mesurer en place, o m. ().r>
de long, y compris la soie qui nous a paru avoir o m. 096.
Dans ce tumulus, nous avons reconnu une autre sépulture secon-
daire dans sa partie Nord; à 6 m. ko du centre, nous avons en elfel
rencontré, dans l'argile du fond, une rigole de o m. 20 de pro-
fondeur, longue de 1 m. 5o et large de o m. 4o orientée Est-Ouest,
pleine de restes incinérés, sans aucun mobilier.
Avant de quitter cette partie de la commune de Cle'den-Poher,
notons, à 100 mètres au Nord du camp de NoIre-Dame-du-Mnr,
une deuxième enceinte fortifiée avec redan et dou\es de U mètres
de large sur k mètres de profondeur, a l'intérieur de laquelle on
remarque des traces d'habitations.
A l'Ouest, aux issues du village du Roc'h, à 9,000 mètres au
Nord-Ouest du bourg, est une superbe enceinte fortifiée rectan-
gulaire, à angles arrondis, de go mètres de long sur 48 mètres de
large, défendue par un parapet de 7 mètres de haut sur ij mètres
de large à la base. A l'Ouest, ce retranchement est protégé par une
énorme hutte conique, de i5 mèlres de hauteur sur 4o mètres de
diamètre à la base.
Cette enceinte fortifiée est dans une position unique, sur le
i3.
sommet d'un coteau qui surplombe de 5o mètres la rivière l'Aulne
en un point où elle fait un coude. Au Nord, la pente rapide du co-
teau, au pied duquel coule l'Aulne, forme une défense naturelle.
A l'extrémité Est du camp, au milieu du village du Roc'h, est
une seconde butte d'observation, de 6 mètres de hauteur. Aux
issues Est du village du Roc'hest un champ qui porte le nom si-
gnificatif du Marchallah (champ de la bataille).

Communede Saint-Goazec (Finistère). A l'extrémité Est-Sud-Est


de cette commune, sur le sommet de la montagne, à ^65 mèlres
d'altitude, confinant au Morbihan, est le superbe camp préhis-
torique de Castel-Ruffel, composé de deux enceintes elliptiques
concentriques, ayant 80 et 100 mètres de plus grand axe, avec
parapets forme's de pierres amoncelées sans ciment, travail \érita-
blement colossal. Ce poste, qui occupe un des pics les plus élevés
des montagnes Noires, domine au Nord et au Sud un pays immense;
il était presque imprenable, tant à cause de ses défenses qu'à cause
de sa position sur un mamelon escarpé.
A sa base est l'allée en pierres arc-boutées, dite de Castel-Ruffel,
sur le bord même de la route, descendant au Sud au bourg de
Roudouallec (Morbihan), qui est à 2,200 mèlres de là.
Ce curieux monument, dont nous ne connaissons qu'un autre
exemplaire dans le Finistère, complet celui-là, 1 allée en pierres
arc-boutées de Lesconil en Poullan (Finistère), qu'il serait bien à
désirer de \oir acquérir par l'État pour en éviter la destruction,
est un type de monument presque unique.
L'allée de Castel-Ruffel est aujourd'hui fort endommagée, quoi-
que encore composée de neuf dalles granitiques fichées en terre,
ayant de 3 à 4 mètres hors du sol et 3 m. 60 à 3 m. 80 de largeur
moyenne, se touchant par leur partie supérieure, formant ainsi
voûte. Orientée Sud-Est– Nord-Ouest, elle a i a mètres de longueur
intérieure sur a mètres de largeur, et t m. 80 de hauteur sous
voûte, à partir du niveau du sol environnant. Dans un pays où la
nature de la roche est quartzeuse, lorsqu'on a besoin d'une dalle
de grande dimension, c'est malheureusement à l'allée arc-boutée
de Castel-Ruffel qu'on vient la prendre. Voilà pourquoi, avant
longtemps, ce si rare spécimen des sépultures mégalithiques aura
complètement disparu, ce qui sera déplorable (fig. 3).
A ioo mètres au Sud-Ouest de ce monument est le village de
Coal-Plin-Coiit, a .'ioo mètres au Nord duquel, dans un champ
bordant le chemin qui descend à Roudouallec, est un camp romain
de forme rectangulaire, à angles arrondis, mesurant intérieure-
ment i.r>5 mètres sur 65 mètres. Les talus qui l'entourent ont, en
certains endroits, s mètres de hauteur sur 3 mètres de largeur à
la base. A l'intérieur, à la surface du sol, on remarque de nom-
breux fragments de briques à crochet.

Kig.3. – Restesde l'alléecouvertede Castel-Huffel


i>nSaint-Goazec.

A sa mètres à l'Est, en dehors de cette enceinte, on voit deux


tumulus de .'i et k mètres de hauteur sur -!o mètres de diamètre,
placés à ao mètres l'un de l'autre sur une ligne Nord-Sud, le plus
petit étant au Sud de l'autre; ce dernier a été fouillé à une époque
inconnue. Nous avons fait l'exploration de l'autre en ouvrant à sa
base une tranchée de 8 mètres de largeur, allant de l'Est à l'Ouest.
Au bout d'une heure de travail, nous arquerons la certitude que ce
tumulus est une butte de petites pierres, recouverte d'une couche
de o m. 5o d'humus formé par la décomposition annuelle de la
maigre végétation qui, tous les ans, pousse à la surface. Nous nous
'trouvons donc en présence d'un galgal, genre de tumulus rare
dans le Finistère. Le déblaiement en est assez long et demande
des précautions pour éviter des éboulemenls dangereux pour nos
travailleurs.
Le second jour de notre exploration, nous rencontrons un mu-
retin fait de pierres plates maçonnées à sec, haut de o m. 90, for-
niant un cercle de 5 mètres do diamètre intérieur, dont la hase
repose sur un sous-sol argileux, à o m. an sous la surface du sol
environnant. Au centre de cette construction, toute remplie de
pierres semblables à celles du reste du galgal, nous rencontrons
quatre pierres plates, longues de om. 80, posées debout, inclinées
l'une vers l'autre, leurs extrémités supérieures se réunissant en
faisceau, leur base solidement maintenue par les pierres du galgal,
dans lesquelles elles sont noyées (fig. 1, n° 3). Les constructeurs
du monument ont ainsi obtenu une chambre à l'intérieur de laquelle
étaient trois vases en terre fine. De couleur brune pour deu\ d'entre
on\, et noire pour le troisième, sensiblement de même dimension,
ces vases, très hahilement faits à la main, sans le secours du tour à
potier, indiquent une grande adresse. Deux d'entre eux sont à sur-
lare unie et le troisième, dont nous donnons ici la reproduction,
est décoré de quatre cupules ovalaires ayant o m. o4 et 0 m. o35 de
diamètre (fig-2, n° A); celui-ci a o m. 345 de haut et o m. 1de
diamètre interne à l'orifice; fortement renflé au milieu, il n'a plus
que o m. 1 1 de diamètre à la base.
Chacun de ces vases, rempli de restes incinérés, était posé sur
une pierre plate arrondie sur son pourtour, et recouvert d'une ar-
doise de même forme. Bien protégés par la chambre qui les isolait
dans le galgal, nous avons pu les recueillir entiers M.
L'une des pierres plates placée sous un des vases porte, gravées
à sa surface, trois cupules de o m. o44 de diamètre en gneiss, elle
a 0 m. 34 de diamètre. Je ne saurais affirmer sous lequel des vase*,
elle était, n'ayant remarqué ces cupules qu'après un nettoyage fait
auretour au logis PI (fig. 9, n° a).
Pendant que nous faisions cette fouille, un individu du village
voisin nous a apporté une hache en fribolite polie, trouvée dans le
camp de Gastel-Euffel.
(1) En 1838, dans un tuinuiussetrouvant (tansun ihamp dit Parc-ar-ljostec
sectionE, nn5a du cadastrede la communedeSeaer (Finistère),qui fut aplani,on
trouvaégalementà l'intérieur un nunetincirculaireen pierressèches,deHmètres^
de diamètre; au centre de cet espacecirconscritil fut recueilli une grande urne
entouréede quatre autresun peupluspetites décoréessur ieur pourtour,chacune,
de quatrecupulesrondesde o m. o3 à o ni. oh de diamètre.
'2' Les \ases du lumulusde Coat-Plui(loat, étant evacteinentde la lorrae de
de ceuxpar nousrecueillisdausle cimetièregauloisde Xeniltré en
(luel<|iies-uns
Saint-Jean-Trolimon(Finistère), datent ce tuiuulus, qui est incontestablementde
l'époquedu fer, et probablementd'une époquetrès \oisiuede l'époquegauloise.
Un autre tmnulus nous ayant été signalé à Trégonével, nous
nous rendîmes. Ce tumulus, de 2 mètres de haut sur a5 mètres
de diamètre, paraissait intact. Nous l'attaquâmes par sa base Est,
nous dirigeant vers l'Ouest, le propriétaire et le locataire nous ayant
affirmé qu'il n'avait jamais été touillé. Hélas! au bout de quelques
heures, nous acquîmes la certitude qu'ils nous trompaient.
Nous avons appris depuis qu'il avait été fouillé, à l'insu du pro-
priétàire, il y a neuf ans, par le fermier et son fils, qui, assure-
t-on, y avaient recueilli des poignards en bronze dans une chambre
à parois maçonnées à pierres sèches, recouverte d'une grande
dalle.
Sur le bord de la route conduisant de Saint-Goazee a Rou-
douallec, au lieu dit Trimen, existent trois menhirs debout, d'une liau-
teur variant entre 3 et k mèlrps. Ils faisaient partie d'un alignement
de dix menhirs, dont sept sont renversés.
Nous avons encore reconnu, dans cette e\rursion travers la
commune de Saint-Goazec, deux autres menhirs de 5 mètres de
haut, dans le bois de Quéinec.

Communede Saint-Couliti ( Finistère).– Prenant derrière le chevel


de l'église de Saint-Coulilz, un chemin creu\ allant vers l'Est, ar-
rivé sur le sommet du coteau, en pleine montagne Noire, anc'tey-
vous à 5oo mètres Ouest de Penhoat; au-dessus des édifices du
village qui est dans le fond du vallon où coule le canal de Nantes
à Brest, au milieu d'un champ dépendant de Penboat, une roche
schisteuse, aflleurant la surface du sol, attirera votre attention. Si
vous interrogez les habitants sur ce qu'est cette pierre, ils vous ré-
pondront C'est la pierre de la Vierge (Roc'h-ar-Verhès)», et si,
insistant, vous leur demandez pourquoi ils l'appellent ainsi, ils
vous diront k Parce que, aux siècles passés, la Vierge apparut un
jour, posée sur cette roche; mais, mal reçue par les habitants, qui
la poursuivirent à coups de pierres, elle s'en fut à i,5oo mètres
environ dans le Sud-Est, sur le coteau de l'autre côté du ravin, et
là où elle posa le pied, on lui éleva, dès le \i" siècle, un sanctuaire
sou, le vocable de Notre-Dame-de-Kerluan. •»
Si, après ces explications, vous vous approchez de la pierre de
Penhoat, vous remarquerez à sa surface tout un système de gra-
vures.
\vaut de les décrire, disons que cette pierre,qui mesure a m. ^7
50 1™O0
5

Kijf.II. Pirrre gravée de Pralioat en Saint Coulitz(n° 1); gravures sur la fare
intérieure d'un pilier de l'allée couverte de Kergus en floiirm (n° a); plan des
restes di1l'allée couverte de Kergus en (îourin (n° 3); cliamhre sods IuimuIuhde
S.iiicl-Bcleceu Leuhan (n° II); pierre jjravéi' du luinulus de Sanrl-liéler en
l.eiili>ni(nnf>).
de l'Est à l'Oiiesl, a i m. ijo du Nord au Sud el o m.,5o d'épais-
seur moyenne.
A sa surface, en A (fig. 4, n° 1 ), on remarque une profonde cu-
pule polie à l'intérieur, qui n'a pas moins de o m. a de diamètre,
de laquelle partent quatre rayons, peu profondément gravés, allant
de l'Est à l'Ouest. Nousy avons, en outre, relevé vingt-six cupules de
petite dimension et, en B, C, D, E, quatre grandes cupules allongées,
gravées profondément. La cupule E, n'ayant pas moins de o m. 60
de long, est arquée et très polie à l'intérieur, ainsi que celles C
et DF; cette dernière se termine à son extrémité D par une pro-
fonde cupule ronde, tandis que sa partie allongée F est beaucoup
plus superficielle. Les cupules E et C passent pour être l'empreinte
des pieds de la Vierge, et leur degré de poli indique qu'elles doivent
être l'objet de pratiques usuelles. Que sont les autres petites cu-
pides? L'empreinte des pierres jetées à la Vierge, assurent quelques-
uns.
Des fouilles que je fis pratiquer dessous, pensant qu'elle re-
couvrait peut-être une sépulture préhistorique, me montrèrent
que cette pierre n'avait jamais recouvert aucune sépulture. C'esl
un bloc erratique, à angles arrondis, entraîné du sommet des
montagnes Noires, et je ne doute pas que les sculptures qui
sont à sa surface ne soient antérieures au christianisme et l'œuvre
des populations primitives de l'époque de la pierre polie ou de
celle du bronze, qui ont résidé sur ces contreforts des montagnes
Noires.

Commune de Trégourez (Finutb-e). – Un tumulus de i mètre


de haut sur 35 mètres de diamètre nous ayant été signalé sur les
terres de Kergarédic en Trégourez, dans la parcelle dite Goarrm-
Coz, à 2 kilomètres Nord-Ouest du bourg, nous étant rendu sur
les lieux, nous avons reconnu qu'il avait été, il y a quelques an-
nées, exploré par des cultivateurs. Le résultat de cette fouille est
inconnu.

Communede Leuhan (Finistère). La pierre gra\ée de Sanct-


Rélec, dont nous donnons ici la reproduction (Cg.1, n° 5), formait
la puroi Ouest d'une belle sépulture sous tumulus, (le l'époque du
bronze, que nous a\ons explorée.
Ce luimilus, situé dans un champ, à 5oo mètres au Sud-Rst du
village de Sanct-liélec en Leuhan, avail ha mètres de diamètre sur
i mètres de hauteur. La table recouvrant la sépulture intérieure
avait 3 m. go de long sur 2 m. 70 de large et o m. 40 d'épaisseur.
Elle était à t m. 80 sous le sommet du tumulus. La chambre funJ-
raire qu'elle recouvrait avait ses deux parois Est et Ouest formées,
celle de l'Ouest, par une ardoisine sculptée de 2 m. 2o de long sur
1 in. 85 de plus grande largeur (fig. li, n° 5); celle de l'Est, par
un énorme bloc de quartz. Les deux parois Sud et Nord étaient des
murailles maçonnées à pierres sèches'1'.
Cette chambre mesurait intérieurement 3 m. 86 de long sur
9 m. t o de largeur au fond et 1 m. hh de largeur au rez du plafond,
les deux murailles Sud et Nord surplombant énormément à l'inié-
rieur, et 1 m. 86 de hauteur intérieure.
Au fond de cette sépulture avait été creusée au milieu une fosse
de o m. 90 de large et de m. ao de profondeur, dans toute la lon-
gueur de la chambre, réservant ainsi, de chaque coté, une banquet le
de oui. 60 de largeur (Cg. 4, n° 4)(2L Le fond de cette fosse était rc-
couvert d'un plancher de bois de chêne de o m. o4 à o m. 06 d'épais-
seur, sur lequel furent déposés les restes incinérés du défunt. Enfin,
à o m. 6u au-dessous de la table de recouvrement, on força horizon-
talement entre les parois une série de madriers en chêne13' formant
comme un second plafond au-dessus des restes incinérés, pour les
protéger contre toute infiltration extérieure et aussi, peut-être.
pour maintenir autant que possible les parois Nord el Sud verti-
cales et. le!) empêcher de surplomber. peine inutile, car les bois,
au bout d'un certain temps, se décomposèrent et, tombant sur le
fond de la sépulture, écrasèrent te vase déposé auprès des restes
du défunt, à o m. 60 de l'extrémité Est de la sépulture, sur la
banquette Sud. Ce vase, en terre cuite grossière, fait sans le se-
cours du tour, était à une anse et décoré de traits profonds for-
mant dents de scie, poterie très caractéristique de l'époque du
bronze dans le génie du vase recueilli dans le lumulus de Run-
Vellou-Poaz, décrit plus haut.
Dans une autre sépulture de l'époque du bronze, par nous ex-
plorée à Kergoniou en Guissény (Finistère), nous avons déjà ren-

''• Lespierres employéesétaient des <]iiartzites.


W Voir,en Het B', coupede la sépulture de Sanct-Rélect(fig. 4, n° h).
l1' Voir,en I1et I", coupede la sépulturede Sanrt-Béleet(lig. /|, n° A).
contré relie iiiléressanle disposition 1I11madriers forcés entre les
parois de la chambre funéraire (".
Armons à la pierre gravée qui faisait la paroi Ouest de rplto
sépulture et son grand intérêt'2'. Si je ne me trompe, c'est la pre-
mière pierre gra\éc recueillie en Bretagne dans une sépulture de
l'époque du bronze. C'est, en effet, à cette époque qu'il faut faire
remonter celle de Sancl-Bélec; son mode de construction et le \ase
qu'elle contenait la datent d'une façon incontestable.
Décrire ce curieux monument avec ses cupules, ses cercles et
ses diverses figurations gravées, dans lesquelles certains me disent
voir une représentation humaine informe et celle d'une bête, est
chose difficile. Le mieux est d'en mettre l'image sous les yeux
du lecleur (fig. 4, n° 5). l\e nous laissons pas égarer par la
fantaisie, laissant le soin à un Chainpollion, qui se trouvera peut-
être un jour, de nous en donner la lecture. Il est certain que tous
ces signes sont voulus et avaient un sens pour ceux qui les ont
I racés; sens mystérieux pour nous, il ne le sera peut-être pas tou-
jours. En cherchant du côté de la Grande-Bretagne, on trouverait
quelque analogie lointaine avec certains des signes gradés sur
notre pierre, parmi reu\ qui y ont été relevés sur des monuments
analogues.
Pensant qu'il eût été malheureux que cette pierre fût détruite,
ainsi que le projetait le propriétaire du tumulus, nous l'avons trans-
portée dans nos collections, on elle est aujourd'hui avec le vase
que nous y avons découvert. Pesant de 1 ,!>ooà a,ooo kilogrammes,
ce n'est pas sans peine que, sans moyens mécaniques, nous avons
pu t'extraire du lumulus. Nous avons employé, pour cela, les pro-
cédés (jui avaient servi à l'amener et à la placer là où elle était
le rouleau, le plan incliné et les bras d'une quinzaine d'hommes*.
Mais, comme ses extrémités Nord et Sud étaient couvertes par les
murailles latérales, il a fallu préalablement démolir celles-ci, ce
qui nous a démontré que le système de leur construction était bien
défectueux. Elles étaient, en effet, faites d'un seul rang de pierres
posées à sec les unes sur les autres, soutenues simplement par les

Voir Leaxiyiuhuresde l'époquedu bronzeen Bretagne;&rp~'c/)~Met étadvg


enmpatahvm 1 vol. in-8°, avec photogravureset planches.Paris, Baer, 188X
(Invrafçpcouronnépar l'Wadémiedes inscription».
W KHeétait soutenue parderrièreparunemurailleà pierressèches«Iqiartziles)
qui la (Meharjjeail
en partiedu poidsdela table.
terres amonceléesderrière; aussi n 'est-il pas étonnant que la poussée
de ces terres et le poids énorme de la table et du tumulus amon-
celé au-dessus aient dérangé leur aplomb et les ait fait surplomber
à l'intérieur de la chambre, ce que nous a\nns du reste constaté
au cours de nos fouilles antérieures dans la plupart des sépultures
de ce genre.
A i5 mètres Ouest de ce lumulus eu est un autre de s5 mètres
de diamètre o1 de 1 mètre de haut. Son exploration ne nous a
donne que des restes incinérés déposés au centre sans aucune pro-
tection.

Communede Gourin {Morbihan). – M. de Kerjégu, député el pré-


sident du Conseil général du Finistère, ayant bien voulu nie.si-
gnaler, a l'extrémité Ouest de la commune de Gnurin (Morbihan),
un ensemble intéressant de monuments, deu\ menhirs, une allée
couverte et un tumulus, j'en entrepris l'evploration le sa sep-
tembre 1900, terminant ainsi la série de mes fouilles dans les
montagnes Noires.
Sur l'extrémité Ouest de la montagne de Kergus, contrefort des
montagnes Noires qui domine le village de ce nom, un peu en
contre-bas du point le plus élevé, se trouve le beau lumulus que
m'avait signalé M. de Keijégu.
De 4o mètres de diamètre, il a 2 m. 5o de haut et domine un
superbe panorama, embrassant le lotir de l'horizon. A son sommet.
un peu sur son côté Ouest, existe une grande excavation de 1 m. ho
de profondeur, faite, il y a quarante ou cinquante ans, par deux
paysans des environs à la recherche d'un trésor qu'ils ne trouvèrent
pas. Ils avaient opéré trop haut, n ayant guère fait leur tranchée
qu'à mi-hauteur de la butte; aussi, ne rencontrant rien, ils ne lar-
dèrent pas à abandonner leur fouille, laissant intacte la sépulture
recouverte par le lumulus.
Pour la découvrir, nous reprenons leur tranchée en l'élargissant.
Des le début de celte nouvelle fouille, nous trouvons des pierres
paraissant placées intentionnellement. Les laissant en place, nous
ne lardons pas ù reconnaître que nous nous trouvons en pré-
sence d'une chambre à peu près conique, en l'orme de ruche, à
parois maçonnées à pierres sèches, disposées en encorbellement
dont le fond esl à ani.,r:o sous le sommetdu liiniulus. L'ayant dé-
gagée des terres qui l'entourent, nous enlevons avec précaution les
pierres des parois et constatons qu'elles recouxrenl un espace rec-
tangulaire de a mè 1res de long sur 1 m. 80 de large, oiicuté Est-
Ouest dans sa longueur.
Sur le fond de cette sépulture a\ait été placé un plancher en
bois de chêne, sur lequel axaient été déposés des restes incinérés
lurmanl une couche d'un centimètre et demi d'épaisseur, parmi
lesquels nous avons remarqué de gros charbons de bois, quelques
parcelles d'os mal brûlés, quatre éclats de silex informes et deux
fragments de poterie assez fine, ayant appartenu à un vase fait
sans le secours du tour. Enfin, parmi les pierres des parois de la
sépulture, nous axons relevé une pierre à concasser les graines et
sa molette en quartz mobilier insignifiant.
A 5o mètres à l'Ouest-Nord-Ouest de ce lumulus, on loil
les restes d'une allée comerle orientée Nord- Est Sud-Ouest,
ajanl eu 8111.90 de long, dont il n'existe plus qu'une grande
lahle, en partie brisée, ayant encore 2111.70 sur 2 m. 5o, ap-
puyée d'un bout seulement sur un pilier, et de l'autre sur le
sol, et sept piliers, y compris ceux des deux extrémités. Les car-
riers, <rui de tous côtés exploitent la montagne de Kergus, ont,
hélas, largement mis à contribution ce beau monument. Ce qui
nous étonne, c'est qu'il en reste encore quelque chose (fig. A,
11'"a et 3).

iNous n'axons cependant pas voulu quitter les lieux sans explorer
les restes de celte allée couxerle. Nous axons employé trois jours à
ce Iraxail et axons été assez heureux pour recueillir sous la table,
outre deux belles pointes en silex, dont une est malheureusement
incomplète, une petite pointe de flèche à ailerons el à pédoncule,
un grattoir curxiligue long de o ni. 078, en quarts» le, deux petits
grattoirs ronds en silev, trois pendeloques percées de trous de sus-
pension, dont une est un galet endiorite long de 0 111.087, percé
aux deux extrémités, trois haches en pierre polie, dont une est
en dinrile et les deux autres en fibrolite, de nombreuses petites
lames en silex., telles qu'on en trouxe dans lous les dolmens, une
quantité (le fragments fie poteries dolinéniques et deux écuelles à
fond rond de la même poterie, faites sans le secours du tour, re-
cueillies au milieu de restes incinérés au pied d'un des piliers en
place (fig. 5).
L'intérêt de celte fouille ne réside pas dans ces quelques objets.
mais bien dans les sculptures que nous a\ons relevéessur le pilier
en granit P, sur lequel reposela table.
Ces gravures consistent en deux cupules et un cartouche, sorle
de carré à angles arrondis, traversé par une ligne légèrement
courbe, le tout profondément tracé par un Irait de o m. 008 à
0 m. 009 de large (fig. U, n° a).).

Fig. 5. – Instrumentsde pierre


recueillisdans l'alléecouvertede Kergusen (ioiirin(Morbihan).

Cel ensemble de monuments se complète par deu\ menhirs se


dressant au Sud-Ouest, dans la plaine, au pied de la montagne de
Kergus. L'un, appelé dans le pays Men-lier (pierre courle), haut
de 3 mètres, esta i5o mètres des monuments que nous venons
d'e.\p)or(;r; l'autre, dit ~eN-N:f (pierre longue), haut de 6 m. ~5,
fbt à 5 oo inptres du prefpdeut on dirait, Nu de loin, un tronc
d'arht'e dénudé pexcheu droite. C'est une dalle granitique treh
plate, qui, \tie de profil, présente l'aspect le plus singulier.

P.DuCHATELL~KH,
Corrc-.pondaiitduCumito.
ACTE
bUit
L'EXPLOITATION DU MINERA) DE FER
r())!TET OOUTIHQLH

E.\ LOUKAiKK. t)Af\S )/Af\TiQU)TK,


rUtM.ltL)i)C))KR
Mc)nt'renunrëh)da)tLdttCotn!(f,
KT M. JLLES HËALfHt.

fendant la domination romaine et tes époque!) anterit'ures, les


établissements métallurgiques étaient répandus un peu partout,
comme t'attestent les restes de scories plus ou moins abondants
sur un grand nombre de points.
S'il existait peut-être des ateliers où l'on produisait le fer pour
le commerce, il s'en trouvait certainement d'autres, plus mo-
destes et aussi sans doute plus primitifs, où le minerai n'était
extrait et fondu que pour les besoins journaliers d'un ou de plu-
sieurs domaines détermines.
ffCes petites forges, disait notre collègue, M. L. Robert, dans un
travail paru dans le JoMttM~~&x'tete <f<!t't'A<ohgt'e lorraine, vu )eur
peu d'étendue, devaient être très nombreuses dans nos pays. Seu-
lement, par cela mfmt; qu'elles étaient peu importantes, probable-
ment temporaires, que la grosse maçonnerie n'y paraissait pat!.
ettes ont disparu du sol avec une extrême facitit<O.B
Kn t'absence d'objets typiques, que i'on n'arriverait a découvrir
souvent qu'au prix de fouilles considérables, il est dimelle de dis-
tinguer tes e\ptoitations motatturgiquesde tV'poque romaine decettcs

t\<'<e~Mfun e'~t/ifx~~e~tttM'tf/«t~t~M<'~a~t'fatM M./<~t~)~, j'at'


~c ~'wt~c'rc'/t~o/~e/M't'atMc, t8y<).
L. )~hert(~OMrtxf/ ).

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