Vous êtes sur la page 1sur 14

Archéologie des Pyrénées Occidentales -7-

et des Landes
Tome 26, 2007, p. 7-20.

La hache polie de Lagor (Pyrénées-Atlantiques) :


une production du Ve millénaire
par Pierre PÉTREQUIN (1) , Serge CASSEN (2) , Michel ERRERA (3) ,
Yvan PAILLER (4) et Estelle GAUTHIER (5)

Résumé : La hache de Lagor, découverte hors contexte, a été produite sur un gneiss oeillé, probablement d’origine pyrénéenne ou cantabrique.
Les comparaisons typologiques les plus convaincantes vont dans deux directions : - les haches-ciseau en roches alpines découvertes en
sépulture ou en dépôt autour du golfe du Morbihan et datées du milieu du Ve millénaire ; - les haches-ciseau de Galice et de Catalogne souvent
associées à des pendeloques et des perles en variscite, des nucléus et des lames de silex importés et des céramiques du groupe de Montbolo,
également daté du Ve millénaire.
La hache de Lagor, comme celles du nord de l’Espagne, représenterait alors une imitation régionale des grandes haches en roches alpines qui
ont circulé entre les Alpes italiennes et les franges océaniques de l’Europe ; le cas a déjà été noté pour les haches de type Cangas, centré sur
la Galice et imitant des lames polies à talon perforé du Morbihan. D’ailleurs, la ressemblance entre les haches de la côte sud de Bretagne et
celles de la Galice n’est pas fortuite, puisque des contacts sont démontrés entre ces deux régions, très tôt dans le Ve millénaire, avec la
circulation de la variscite de Palazuelo et l’adoption des formes les plus anciennes du mégalithisme et des stèles gravées, de part et d’autre du
golfe de Gascogne.
Mots-clés : Néolithique, hache polie, Europe, Espagne, fonctionnements sociaux.
Abstract: The axe from Lagor, discovered out of context, was produced from a gneiss, probably originating from the Pyrenees or the
Cantabrian hills. The most credible typological comparisons go in two directions : - the chisel axes made of Alpine rocks discovered in tombs
or in caches around the Gulf of Morbihan dated to the middle of the 5th millennium; - the chisel axes from Galicia and Catalonia often
associated with variscite pendants and beads, flint blades and nuclei as well as Montbolo Group pottery, also dated to the 5th millennium.
The axe from Lagor, like those from the North of Spain, would therefore represent a local imitation of the large axes made of Alpine rocks
which circulated between the Italian Alps and the Atlantic shores of Europe. A similar case has been identified concerning the Cangas-type
axes, centred on Galicia and which imitate the polished axes with a perforated butt-end from the Morbihan. What is more, the similarities
between the axes from the South of Brittany and those from Galicia are not fortuitous, since contacts have been demonstrated between these
two regions, very early in the 5th millennium, with the circulation of Palazuelo variscite and the adoption of the most ancient forms of
megaliths and engraved steles from both ends of the Bay of Biscay.
Key-words : Neolithic, stone axe, Europe, Spain, social functionings.

A partir des environs de 4700 av. J.-C., la circulation 2006), plusieurs exploitations ont été découvertes en al-
des haches polies en éclogite ou en jadéitite des Alpes titude dans les massifs du Mont Viso à Oncino (Pié-
italiennes ou encore, à un moindre degré, en néphrite mont, Italie), du Mont Beigua (Ligurie, Italie) et en Va-
(amphibolite calcique) du Valais, représente un phéno- lais (Suisse), où l’on a exploité des blocs de matière
mène de grande ampleur géographique en Europe occi- première en place ou bien de très importants dépôts se-
dentale. On retrouve en effet ces productions alpines en condaires à proximité immédiate des gîtes d’origine
Sicile jusqu’à 1100 km des sources exploitées (Leighton, (Pétrequin, Pétrequin et al., 2005 ; Pétrequin, Errera et
Dixon, 1992), 1400 km en Bulgarie (Errera et al., 2006), al., 2005 ; Pétrequin, Pétrequin et al., 2006). Il s’agis-
1250 km au Danemark (Klassen, 1999, 2004), 1700 km sait, dès les carrières alpines, de produire à la fois des
en Ecosse (Campbell Smith, 1963, 1965, 1972), 1000 outils d’abattage de la forêt en roches très résistantes et
km en Bretagne (Damour, Fischer, 1878) et 800 km en précieuses et des signes sociaux qui permettaient d’il-
Espagne (Sabada, Zaragoza, renseignement N. Le Maux lustrer les inégalités sociales et le pouvoir des puissan-
2006). En tête de ces réseaux de transfert qui sont parmi ces surnaturelles (Pétrequin, Errera et al., 2003). Ce
les plus importants connus pour le Néolithique de nos modèle interprétatif, fondé sur des hypothèses ethno-
régions, mais qui débutent certainement dès le premier archéologiques (Pétrequin, Pétrequin, 1993, réédition
Néolithique rubané avec la production de lames d’her- complétée 1999) croisées avec la documentation archéo-
minette en amphibolite en Tchéquie (Christensen et al., logique, a ainsi permis de prolonger les hypothèses de

(1)
UMR 6565, CNRS et Université de Franche-Comté, Besançon. 69 Grande Rue, F 70100 Gray.
(2)
UMR 6566, CNRS et Université de Nantes. BP 81 227. F 44312 Nantes Cedex 3.
(3)
Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, Belgique. 13, Leuvensesteenweg, B 3080 Tervuren, Belgique.
(4)
post-doctorant, projet Jade, Agence Nationale de la Recherche. 9 rue Bailly, F 29200 Brest.
(5)
UMR 6565, CNRS et Université de Franche-Comté, Besançon. 30-32 rue Mégevand, F 25000 Besançon.
-8-

travail, où la question était posée des conséquences de inédite de Salies-de-Béarn (Fig. 5 et 6). La production
la circulation de petites et de grandes haches alpines so- de sel par chauffage de la saumure dans des récipients
cialement valorisées en Europe occidentale, engendrant tronconiques y est d’ailleurs attestée dès l’Age du Bronze
des imitations régionales et la première ouverture de vé- moyen (Saule, 1976 ; Cassen, 1987 ; Réchin, Saule,
ritables carrières ou minières de production de haches 1993) ; de plus, on connaît une cinquantaine de haches
en silex (Pétrequin, Jeunesse, 1995 ; Pétrequin, Cassen polies à Salies et dans les environs (Saule, 2006). La
et al., 2002). présence de trois longues haches groupées dans un es-
D’ailleurs, ces imitations régionales des productions pace géographique restreint n’est donc probablement pas
alpines sont d’une grande importance pour comprendre fortuite si l’on en juge par certaines concentrations de
l’extraordinaire valeur qui était alors attachée à ces lon- grandes haches en roches alpines autour des sources
gues lames de pierre en roche verte translucide, extrê- salées de Halle et de Bad Nauheim en Allemagne, et autour
mement résistante, au grain fin et susceptible d’être po- du golfe du Morbihan, pour lesquels l’exploitation des
lie à glace, et qui accrochait la lumière du soleil. Que ce sources salées ou de l’eau de mer tend à se confirmer
soit dans les Vosges (Pétrequin, Jeunesse, 1995) ou sur (Pétrequin, Croutsch et al., 1998 ; Boujot, Cassen,
les franges atlantiques de l’Europe, les haches alpines 1992 ; Cassen, 2000 ; Cassen et al., 2004).
les plus anciennes (en particulier le type Durrington 4800- La lame polie de Lagor est une longue hache-ciseau à
4500 av. J.-C.) ont fait l’objet d’imitations en schiste à section ovalaire épaisse et talon à méplat (Fig. 2 et 3) :
Aguiar en Galice (Leisner, Ribeiro, 1968), en fibrolite - longueur : 25,8 cm
dans le Finistère (Pailler, 2005) ou en dolérite bretonne - largeur maximale : 4,1 cm
(Pailler 2004), en schiste brun probable en Irlande et en - épaisseur maximale : 2,9 cm
Ecosse (Y. Pailler, recherche en cours), en roches - dimensions du talon poli : 1,6 x 0,9 cm
métamorphiques au Danemark (Klassen, 2004). Il ne - poids : 471,72 gr
faut pourtant pas croire que ces imitations constituent - poids spécifique : 2,75
un horizon chronologique unique et cohérent à l’échelle Le polissage est très régulier, avec de longues facet-
des littoraux océaniques. Les distances sont telles entre tes longitudinales peu marquées et des stries longitudi-
les carrières de jadéitite et d’éclogite d’une part et les nales ou légèrement obliques à peine visibles. La surface
exportations les plus lointaines d’autre part -avec toutes est mate. Sur un côté, vers le talon, une douzaine d’im-
les difficultés que l’on peut supposer et qui ralentissent pacts en percussion dure permettent d’évoquer une
la diffusion lorsque changeait l’ambiance sociale et cul- réutilisation anecdotique.
turelle- que certaines régions ont été atteintes beaucoup La roche utilisée montre une structure orientée à 30°
plus tard que d’autres : la Bretagne dès 4700 probable- par rapport à l’axe longitudinal de l’objet (Fig. 3), une
ment si l’on en juge par l’association avec des anneaux foliation nette avec des lits bleutés sombres et des yeux
en pierre de type Villeneuve-Saint-Germain, l’Angleterre plus clairs. Une analyse spectroradiométrique (Hunt,
certainement un peu avant 4200 et la première diffusion Salisbury, 1970, 1976 ; Clark, 1999 ; Errera, 2000 ;
des haches de type Puy, le Danemark beaucoup plus U.S.G.C. Spectroradioscopy Lab) indique une roche de
tard où l’on voit une hache en cuivre imiter une hache la famille des gneiss (analyse M. Errera, spectre
alpine de type Bégude (Klassen, Pétrequin, 2005) vers le Lago_000 et Lago_001). Il s’agit donc bien d’un gneiss
milieu du IVe millénaire. oeillé et, a priori, la hache de Lagor n’a rien à voir avec
C’est dans ce contexte d’expansion d’un bien socia- la circulation des haches alpines en Europe occidentale.
lement valorisé au cours du Ve millénaire que la hache de
Lagor doit être présentée.
2. Les comparaisons typologiques avec les haches
alpines
1. La hache de Lagor, une découverte fortuite
Ce serait pourtant aller un peu vite que de nier une
La hache de Lagor (Pyrénées-Atlantiques) a été dé- quelconque relation entre la hache de Lagor et certains
couverte par Philippe Gouardères (chez qui elle est con- modèles de haches alpines.
servée à Lagor) en 1963, lors d’un labour dans un champ Le premier indice est la position géographique de
situé au lieu-dit « Bazans », jouxtant le chemin de « Saint- Lagor, à peu près en limite sud de l’expansion du groupe
Jacques » ou GR 65. Cette découverte n’est pas isolée : le plus ancien de haches en roches alpines : c’est-à-dire
on connaît également, sur la même commune, une ébau- le type Bégude. Le type Bégude, de forme très caracté-
che de hache polie à section ovalaire (Blanc, 1989). En ristique avec sa silhouette allongée et une section ovalaire
élargissant le cadre géographique, on peut signaler la à lenticulaire (Pétrequin, Croutsch et al., 1998 ; Thirault,
très grande hache polie, longue de 34 cm, de type 1999) atteint l’Atlantique, le golfe du Morbihan, le Bas-
Pauilhac, découverte à Arthez-de-Béarn à 8 km au nord sin parisien et la Trouée de Belfort probablement dès le
de Lagor (Cordier, Bocquet, 1973). Un peu plus loin Villeneuve-Saint-Germain, c’est-à-dire -au minimum-
vers l’ouest, nous mentionnerons également la hache vers 4700 av. J.-C. (Jeunesse, 1998). Une belle démons-
-9-

Fig. 1. Répartition des grandes haches alpines en Europe occidentale, de longueur supérieure à 14 cm. Les cercles sont proportionnels au
nombre de haches dans chaque commune.
(CAO : E. Gauthier. Documentation arrêtée au 1er janvier 2007 : P. Pétrequin).
-10-

tration de l’ancienneté de ce type peut être faite avec productions locales, ou au moins de production de même
l’ensemble de Quiberon / Fort de Quiberon (Morbihan), origine. La hache de Ger / Taillan (Pyr.-Atlantiques) (Fig.
soit une sépulture sous une grosse roche associant deux 5, en haut) est également proche, mais avec une section
haches de type Bégude (Harmois, 1928) et quatre an- carrée ; elle a été découverte dans un dolmen sous tu-
neaux disques réguliers (Herbault, Pailler, 2000). Plu- mulus fouillé par le général Pothier (1881 et 1900) et dite
sieurs fois mobilisé pour démontrer l’arrivée des ha- avoir été trouvée avec un poignard en silex (notablement
ches alpines en Bretagne dès la première moitié du Ve postérieur) et une trentaine de poteries que J. Roussot-
millénaire (Cassen, Pétrequin, 1999), un travail plus ré- Larroque (1987) considère comme de l’Age du Bronze
cent a confirmé que l’une des haches au moins avait été ancien. Même similitude et contexte discutable pour la
produite dans une éclogite du Mont Viso (Pétrequin, hache de Balansun / Pont-Long (Pyr.-Atlantiques) (Fig.
Pétrequin et al., 2005), mais que la hache a été repolie 5, en haut), découverte dans une fosse sous tumulus
et amincie dans le golfe du Morbihan pour la transfor- avec deux autres haches, également en schiste, et un
mer en hache « carnacéenne » (Pétrequin, Croutsch et grand « croissant » en silex (poignard ?) (Raymond 1879,
al., 1998). Roussot-Larroque 1987). Quant on sait qu’en Galice, la
Qui plus est, la limite entre ces haches de type Bégude plupart des tumulus circulaires du Néolithique moyen
amincies à leur arrivée sur la côte sud de Bretagne et les ont été largement réutilisés postérieurement, on est en
haches-ciseau de type Bernon (pour la typologie, voir droit de se demander si ce n’est pas également le cas ici,
Pétrequin, Cassen et al., 2002) est parfois incertaine. avec ces longues haches-ciseau qui sont certainement
Le type Bernon, en éclogite alpine ou en néphrite valai- plus anciennes que l’Age du Bronze ancien ou le Néoli-
sanne, connaît à peu près la même répartition spatiale thique final.
que le type Bégude, bien qu’en chronologie absolue, son Vers l’ouest, l’aire de comparaison la plus claire est
espérance de vie soit peut-être un peu plus longue, mais la Galice et le Portugal. Si l’on pose à part les lames à
toujours aux environs de 4500 av. J.-C., comme dans le véritable section quadrangulaire (un type très proche de
dépôt d’Arzon / Bernon (Morbihan) (Passile, 1894 ; Lagor, mais qui reste à nommer) et si l’on restreint en-
Herbault, 1996, 2000). C’est dire qu’en Europe occi- core l’enquête aux documents les mieux publiés (Fabregas
dentale la mode de ces longues haches-ciseau pourrait Valcare, Vasquez Varela, 1982 ; Fabregas Valcare, Fuente
bien s’être développée, comme la phase ancienne de cir- Andrès, 1988 ; Eguileta Franco, 1987), il ne reste en
culation des haches alpines, entre 4700 et 4500/4400 Galice que 11 spécimens proches ou identiques au type
av. J.-C. Lagor (trois sont représentés Fig. 5) : As Pontes de Gar-
En fait, l’identité de forme entre la hache de Lagor et cia Rodriguez / Iliade 0 (4 ex. en schistes indétermi-
le type alpin Bernon est loin d’être parfaite, à l’excep- nés) ; Tordoia / Rechaba (1 ex. en schiste pélitique, 1
tion de l’exemplaire -d’ailleurs unique- de Pozzuolo del autre en amphibolite à longues traces de sciage) ; San
Friuli / Sammardenchia (Friuli, Italie) (Fig. 4, en bas à Xoan de Alba (3 ex. en schistes très polis) ; Begonte /
droite). Mais, sous des caractères communs aux deux Monte Campelos (2 ex. en schiste) ; et Vilamarin / Alto
types (allongement, étroitesse, fabrication probable par Val do Barbantiño (1 exemplaire non déterminé). Tous
sciage, parfois un méplat au talon), on distingue bien les ces sites sont des tertres funéraires, mais un seul a été
types Bernon en éclogite ou en néphrite (Fig. 4). étudié en détail : le tertre 0 de la nécropole de l’Iliade du
D’ailleurs la répartition méridionale des haches en ro- bassin d’As Pontes (Vaquero Lastres, 1999), qui conte-
ches alpines s’arrête -nous l’avons dit- aux Pyrénées, nait un corps allongé dans une fosse creusée dans le
justement où se situe Lagor (Fig. 1). substrat, la lame de hache étant plantée verticalement
aux pieds du cadavre ; un triangle de silex et une ha-
chette en fibrolite furent placés sur les côtés ; une
3. Les comparaisons typologiques avec les haches
deuxième inhumation a été superposée à ce dépôt pri-
pyrénéennes et espagnoles
maire, accompagnée de deux perles et d’une pendeloque
Si le principe de la hache-ciseau n’est certainement en roches vertes, le tout recouvert d’un tertre circulaire
pas sans rapport, dans cette zone géographique et pen- en terre. Une rampe en bois conservée dans la masse du
dant le Ve millénaire, avec l’expansion du phénomène tertre a permis l’obtention de deux dates radiocarbone
des haches alpines, c’est pourtant bien dans la zone py- concordantes, situant la phase primaire d’utilisation en-
rénéenne, entre Catalogne et Galice, que nous pouvons tre 4300 et 4000 av. J.-C. (Vaquero Lastres, 1999, p.
reconnaître des spécimens identiques à la hache de Lagor, 178).
sans aucune réserve. C’est en Catalogne, dans les Tombes en Fosse con-
Le terme le plus proche, à la fois géographiquement temporaines de Montbolo, que l’on trouve le troisième
et au plan typologique, est la hache inédite de Salies-de- groupe de comparaison, bien que moins fourni que celui
Béarn (Pyr.-Atlantiques), en roche vert foncé schisteuse de Galice (Fig. 5, en bas) : San Joan Despi, une sépul-
non déterminée. La ressemblance entre les deux objets ture avec trois haches, dont un type Lagor en amphibolite ;
est telle que l’on peut se demander s’il ne s’agit pas de Ripollet / Bóvila Padro, une sépulture avec une hache-
-11-

ciseau non déterminée, des perles en variscite, des la- Morbihan (Pétrequin, Cassen et al., 2006). Dans le cas
mes et nucléi en silex ; Montornès / Bóvila d’En Joca, précis, bien d’autres concordances apparaissent entre
une sépulture avec 6 haches, dont deux de type Lagor, Galice et Morbihan : la circulation de parures en variscite
des perles en variscite, deux nucléi et des lames en silex de Palazuelo (Errera, 2000 ; Villalba, Edo et al., 2001 ;
(Muñoz, 1965). Dans le cas de ces Sepulcros de Fosa Herbault, Querré, 2004), les formes les plus anciennes
de Catalogne, la plupart des sépultures appartiennent à du mégalithisme ou encore l’identité de certains systè-
la fin du du Ve millénaire ou au début du IVe : la pré- mes de représentation du monde sur les stèles gravées
sence de nucléus et de lames de silex pré-chauffé plaide (Cassen, Vaquero, 2000).
en faveur de contacts avec la Provence, via les réseaux Dans ce cadre, les lames de type Lagor, comme cel-
de diffusion qui fonctionneront à plein pendant le les de Cangas, ont une forte valeur démonstrative sur la
Chasséen ancien et classique (Lea, 2005). D’ailleurs les symétrie qui existait, de part et d’autre du golfe de Gas-
quelques haches en roches alpines dans ces tombes cogne, entre Morbihan et Galice pendant la deuxième
montrent des formes typologiques tardives dans la sé- moitié du Ve millénaire av. J.-C.
quence et certainement pas antérieures à 4200 au plus
ancien.
Remerciements
4. Conclusion Philippe Gouardères, l’inventeur de la hache de Lagor, a accepté
Entre Galice et Catalogne (Fig. 7), 14 haches-ciseau de nous la confier pour étude et analyse au Musée royal d’Afrique
au minimum appartiennent exactement au même groupe centrale à Tervuren (Belgique). José Trébucq s’est chargé de réunir
typologique que la lame polie de Lagor. Constatant l’uni- la documentation et de nous transmettre cet objet rare, qui a été
d’abord dessiné par Michel Blanc. M. Casteraa nous a aimable-
formité du type et la cohérence de sa répartition est- ment informé de la découverte de la hache de Salies. N. Le Meaux
ouest, nous proposons de l’appeler type Lagor. a bien voulu documenter pour nous les haches du Musée de Ma-
Le type Lagor, contrairement à ses répondants al- drid. J. Vaquer nous a fait profiter de son érudition pour la recher-
pins, ne montre aucune uniformité dans les roches utili- che d’éléments de comparaison. A tous, nous exprimons nos plus
sées : gneiss, fibrolite, amphibolite, schistes ont consti- vifs remerciements pour cette collaboration efficace.
tué des supports de nature et d’origines diverses. On Ce travail a été réalisé dans le cadre du projet JADE « Inégalités
reconnaît ainsi que la forme de ces outils / signes so- sociales et espace européen au Néolithique : la circulation des gran-
ciaux était plus importante que la résistance mécanique des haches en jades alpins», subventionné par l’Agence Nationale
des matières premières ; cette fonction de signe n’est de la Recherche (2007-2009) dans le cadre de la MSH Claude-
Nicolas Ledoux à Besançon.
d’ailleurs pas douteuse, quand on se tourne vers cer-
tains exemplaires en schistes fragiles découverts en
Galice ; il n’empêche que la hache-ciseau de Lagor est Bibliographie
en matériau de moyenne qualité et qu’elle a bel et bien BLANC C., 1989, Ebauche de hache polie (Lagor, P.-A.), Archéo.
été utilisée comme outil, comme on le remarque avec des Pyrénées occidentales, t. 9, p. 116-117.
l’usure différentielle du tranchant. Quoi qu’il en soit, il y
CAMPBELL SMITH W., 1963, Jade Axes from Sites in the Bri-
a longtemps que l’on sait qu’il est impossible de fixer tish Isles, Proceedings of the Prehistoric Society, t. 29, p. 133-172.
une limite unique et définitive entre un outil efficace au
CAMPBELL SMITH W., 1965, The distribution of Jade Axes in
plan technique et un outil socialement valorisé (Pétrequin, Europe, with a supplement to the catalogue of those from the Bri-
Pétrequin, 2006) : la recherche d’une telle limite est ty- tish Isles, Proceedings of the Prehistoric Society, t. 31, p. 25-33.
piquement occidentale – et nous utilisons ce terme de
CAMPBELL SMITH W., 1972, Second supplement to the cata-
façon péjorative. logue of jade axes from sites in the British Isles, Proceedings of the
Le type Lagor s’étend parallèlement à la limite sud Prehistoric Society, t. 38, p. 408-411.
d’expansion maximale des haches en roches alpines (Fig. BOUJOT (C.), CASSEN (S.)., 1992, Le Développement des premiè-
1) et particulièrement le long des Monts Cantabriques et res architectures funéraires monumentales en France occidentale. In :
des Pyrénées, en trois groupes bien circonscrits : la Galice XVIIe colloque interrégional sur le Néolithique, Vannes 1990, Rennes,
à l’ouest, les Pyrénées-Atlantiques au centre et la Cata- Rev. Archéo. de l’Ouest, supplément n° 5, p. 195-211.
logne à l’ouest. L’adoption du type Lagor pourrait alors CASSEN S., 1987, Le Centre-Ouest de la France au IVe millénaire
correspondre à un effet frontière, où les haches alpines av. J.-C., Oxford, BAR International Series, 342.
elles-mêmes sont devenues rares -voire inaccessibles- : CASSEN S., 2000, La fabrication du sel. Une hypothèse fonction-
vu leur importance sociale, on aurait alors cherché à les nelle pour la forme céramique du caveau de Lannec er Gadouer. In :
imiter avec des matériaux locaux. Ce type de phéno- Eléments d’architecture. Exploration d’un tertre funéraire à Lannec
mène -qui demande à être étudié de près et à être expli- er Gadouer, Erdeven, Morbihan, Chauvigny, Edns chauvinoises,
qué en détail- a d’ailleurs déjà été observé, dans la même Mémoire, XIX, p. 249-265.
région, avec le type Cangas (Fig. 8) qui est une indiscu- CASSEN S. et PETREQUIN P., 1999, La chronologie des haches
table imitation, également en roches locales, des magni- polies dites de prestige dans la moitié ouest de la France, European
fiques haches en jadéitite à talon perforé du golfe du Journal of Archaeology, t. 2, fasc. 1, p. 7-33.
-12-

CASSEN S. et VAQUERO J., 2000, La forme d’une chose. In : S. HERBAUT F., 1996, Grandes haches et grands tumulus
Cassen (éd.), Eléments d’architecture. Exploration d’un tertre funé- carnacéens, DEA Préhistoire, Univ. de Toulouse Le Mirail II, Ecole
raire à Lannec er Gadouer (Erdeven, Morbihan), Chauvigny, Asso- des Hautes Etudes en Sciences Sociales, multigraphié.
ciation des Publications Chauvinoises, Mémoire, XIX, p. 611-656. HERBAUT F., 2000, Les haches carnacéennes. In : S. Cassen
CASSEN S., LABRIFFE P.A. (de), MENANTEAU L., 2004, Sels (éd.), Eléments d’architecture. Exploration d’un tertre funéraire à
de mer, sels de terre. Indices et preuves de fabrication du sel sur les Lannec er Gadouer (Erdeven, Morbihan), Chauvigny, Associa-
rivages de l’Europe occidentale, du Ve au IIIe millénaire, Cuadernos tion des Publications Chauvinoises, Mémoire XIX, p. 387-395.
de Arqueologia, Universidad de Navarra, n° 12, p. 9-49. HERBAUT F. et PAILLER Y., 2000, Les anneaux en pierre dans le
CHRISTENSEN A.M., HOLM P.M., SCHUESSLER U. et massif armoricain. In : S. Cassen (éd.) : Eléments d’architecture.
PETRASCH J., 2006, Indications of a major Neolithic trade route ? Exploration d’un tertre funéraire à Lannec (Erdeven, Morbihan).
An archaeometric geochemical and Sr, Pb isotope study on Chauvigny, Association des publications Chauvinoises, Mémoire
amphibolithic raw material from present day Europe, Science di- XIX, p. 353-385.
rect, Applied Geochemistry, t. 21, p. 1635-1655. HERBAUT F. et QUERRE G., 2004, La parure néolithique en
CLARK R.N., 1999, Spectroscopy of Rocks and Minerals, and variscite dans le sud de l’Armorique, Bull. de la Soc. Préhist. Fran-
Principles of Spectroscopy. In : A. Rencz (ed.), Manual of Remote çaise, t. 101, fasc. 3, p. 497-520.
Sensing, New York, John Wiley and Sons. HUNT G. et SALISBURY J., 1970, Visible and near-visible spectra
CORDIER G. et BOCQUET A., 1973, Le dépôt de La Bégude- of minerals and rocks : I. Silicates minerals, Modern Geology, t. 1,
de-Mazenc (Drôme) et les dépôts de haches néolithiques en France, p. 283-300.
Etudes Préhistoriques, t. 6, p. 1-17. HUNT G. et SALISBURY J., 1976, Visible and near-visible spectra
D’AMICO C., FELICE G., GASPAROTTO G., GHEDINI M., of minerals and rocks : XII. Metamorphic rocks, Modern Geology,
NANNETTI M.C. et TRENTINI P., 1997, La pietra levigata t. 5, p. 219-228.
neolitica di Sammardenchia (Friuli). Catalogo petrografico, Miner. JEUNESSE C., 1998, Villeneuve-Saint-Germain, Cerny,
Petrogr. Acta, t. XL, p. 385-426. Grossgartach, Roessen et la synchronisation entre les séquences
DAMOUR A. et FISCHER H., 1878, Notice sur la distribution Néolithique moyen du Rhin et du Bassin parisien, Bull. de la Soc.
géographique des haches et autres objets préhistoriques en jade Préhist. Française, t. 95, fasc. 2, p. 277-285.
néphrite et en jadéite, Matériaux pour l’Histoire Primitive et Na- KLASSEN L., 1999, Prestigeøkser af sjældne alpine bjergarter. En
turelle de l’Homme, 2e série (9), p. 502-512. glemt og overset fundgruppe fra ældre stenalders slutning i Danmark,
EGUILETA FRANCO J.M., 1987, Catálogo dos materiais KUML, p. 11-51.
ergoloxicos depositados no museo de Ourense procedentes de KLASSEN L., 2004, Jade und Kupfer. Untersuchungen zum
túmulos prehistóricos, Boletín Auriense, t. 17, p. 48-52. Neolithisierungprozess im westlichen Ostseeraum unter besonderen
EGUILETA FRANCO J.M., ALVAREZ X.P. et RIO MARTINEZ Berücksichtingung der Kulturenwicklung Europas 5500-3500 BC,
F., 1994, Breve reseña sobre duas pezas pulidas atopadas sen contexto Moesgård, Moesgård Museum, Jutland Archaeological Society.
na provincia de Ourense, Revista de Guimarães, 104, p. 109-125. KLASSEN L. et PETREQUIN P., 2005, Jagten på jaden. Kronik,
ERRERA M., 2000, Applications de la spectroradiométrie à des Skalk, t. 6, p. 20-28.
haches en roches vertes du Musée régional de Préhistoire à Or- LEA V., 2005, Raw, pre-heated or ready for use : discovering
gnac-l’Aven (Ardèche), Musée royal de l’Afrique centrale, Dépar- specialist supply systems for flint industries in mid-Neolithic
tement de Géologie et de Minéralogie. Rapport Annuel 1997- (Chassey culture) communities in southern France, Antiquity, 79,
1998, Tervuren, p. 221-224. p. 51-65.
ERRERA M., 2000, Déterminations spectroradiométriques de LEIGHTON R. et DIXON J.E., 1992, Jade and greenstone in the
perles et autres éléments de parures néolithiques déposés au Mu- prehistory of Sicily and southern Italy, Oxford Journal of
sée des Antiquités nationales à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). Archaeology, t. 11, fasc. 2, p. 179-199.
Musée royal de l’Afrique centrale, Département de Géologie et de
LEISNER V. et RIBERO L., 1968, Die dolmen von Carapito,
Minéralogie, Tervuren, multigraphié.
Madrider Mitteilungen, t. 9, p. 11-62.
ERRERA M., HAUZEUR A., PETREQUIN P. et TSONEV T.,
LOBSIGER-DELLENBACH M., 1945, Quelques haches en pierre
2006, Etude spectroradiométrique d’une lame de hache trouvée
polie et une pointe de lance en silex trouvées en Valais (Suisse), Archi-
dans le district de Chirpan (Bulgarie). In : Interdisciplinary Studies,
ves Suisses d’Anthropologie générale, t. XI, fasc.1, p. 142-148.
t. XIX, Sofia, Archaeological Institute and Museum, p. 7-24.
MUÑOZ A.M., 1965, La cultura neolithica catalana de los «sepulcros
FABREGAS VALCARE R. et VASQUEZ VARELA J.M., 1982,
de fosa», Barcelona, Instituto de Arqueologia y Prehistoria,
Hachas de piedra pulimentada con perforacion proximal en el
Universidad de Barcelona, Publicaciones eventuales, 9.
noroeste de la peninsula Ibérica, Museo de Pontevedra, t. XXXVI,
p. 125-142. PAILLER Y., 2004, Des dernières industries à trapèzes à l’affir-
mation du Néolithique en Bretagne occidentale (5500-3500 av. J.-
FABREGAS VALCARE R. et FUENTE ANDRES F. (DE LA),
C.), Thèse de doctorat, Préhistoire, Brest, Université de Bretagne
1988, Aproximaciones a la cultura material del megalitismo gallego :
occidentale, 2 vol., multigraphié.
la industria lítica pulimentada y el material ceramico,
Arqueohistorica, t. 2, Santiago de Compostela. PAILLER Y., 2005, Le sciage de la fibrolite en Armorique : appro-
che technique, implications culturelles et symboliques. In : G.
HARMOIS A.L., 1928, Inventaire des grandes haches en pierre
Marchand et A. Tresset (éd.), Unité et diversité des processus de
trouvées en France, L’Homme Préhistorique, t. XV, fasc. 6-8, p.
néolithisation sur la façade atlantique de l’Europe (7e-4e millénai-
113-171.
-13-

res av. J.-C.), Paris, Soc. Préhist. Française, Mémoire XXXVI, p. Firenze, Istituto Italiano di Preistoria e Protostoria (Firenze, 25-
225-243. 27 novembre 2004), p. 629-639.
PASSILE M., 1894, Découverte de Bernon (près Arzon), Pres- PETREQUIN P., PETREQUIN A.-M., ERRERA M., CASSEN
qu’île de Rhuis (Morbihan) (18 décembre 1893), Revue Archéolo- S. et CROUTSCH C., 2006, Complexité technique et valorisation
gique, 3e série, t. XXIV, p. 260-267. sociale : haches polies de Nouvelle-Guinée et du Néolithique al-
PESSINA A. et D’AMICO C., 1999, L’industria in pietra levigata pin. In : L. Astruc, F. Bon, V. Léa, P.Y. Milcent et S. Philibert (ed.),
del sito neolitico di Sammardenchia (Pozzuolo del Friuli, Udine). Normes techniques et pratiques sociales : de la simplicité des outilla-
Aspetti archeologici e petroarcheometrici. In : A. Ferrari et A. ges pré- et protohistoriques, XXVIe Rencontres internationales
Pessina (ed.), Sammardenchia - Cüeis. Contributi per la conoscenza d’Archéologie et d’Histoire d’Antibes, Antibes, Editions APDCA,
di una comunità del primo neolithico, Udine, Edizioni del Museo p. 419-433.
Friulano di Storia Naturale, p. 23-92. POTHIER E., 1879, Les Tumuli de Tarbes, Hautes et Basses
PETREQUIN A.-M. et PETREQUIN P., 2006, Objets de pou- Pyrénées, Matériaux pour l’Histoire Primitive et Naturelle de
voir en Nouvelle-Guinée. Catalogue de la donation Anne-Marie et l’Homme, XVIIe année, 2e série, t. XII, p. 209-215.
Pierre Pétrequin. Musée d’Archéologie Nationale, Saint-Germain- POTHIER E., 1900, Les tumulus du plateau de Ger, Paris, Cham-
en-Laye, Paris, Edns de la Réunion des Musées Nationaux. pion éd.
PETREQUIN P., CASSEN S. et CROUTSCH C., 2006, Imitation RAYMOND P., 1879, Exploration d’un tumulus à Balansun (Bas-
ou convergence : les haches néolithiques à talon perforé au nord- ses-Pyrénées), Matériaux pour l’Histoire Primitive et Naturelle de
ouest des Alpes. In : Artisanats, sociétés et civilisations. Hom- l’Homme, XIVe année, 2e série, t. X, p. 173-215.
mage à J.-P. Thévenot, Dijon, 24e supplément à la Rev. Archéo. de RECHIN F. et SAULE M., 1993, Un exemple de production et de
l’Est, p. 163-177. diffusion du sel durant l’époque romaine : Salies-de-Béarn (Pyrénées-
PETREQUIN P., CASSEN S., CROUTSCH C. et ERRERA M., Atlantiques), Actes du Colloque International du Sel, Salies-de-Béarn
2002, La valorisation sociale des longues haches de l’Europe néo- (10-11 et 12 Septembre 1992), Salies-de-Béarn, p. 177-194.
lithique. In : J. Guilaine (éd.), Matériaux, productions, circulations ROUSSOT-LARROQUE J., 1987, Les relations Aquitaine-Iles
du Néolithique à l’Age du Bronze, Paris, Edns Errance, p. 67-98. Britanniques au Bronze ancien, Actes du Colloque Bronze de Lille,
PETREQUIN P., CROUTSCH C. et CASSEN S., 1998, A propos Congrès de la Société Préhistorique de France, 1984, Paris, Rev.
du dépôt de La Bégude : haches alpines et haches carnacéennes Archéo. de Picardie et Soc. Préhist.Française, p. 17-56.
pendant le Ve millénaire, Bull. de la Soc. Préhist. Française, t. 95, SAULE M., 1976, Salies-de-Béarn : une occupation du sol, une
fasc. 2, p. 239-254. urbanisation liées à l’exploitation du sel, Bull. Soc. des Sciences,
PETREQUIN P., ERRERA M., CASSEN S. et CROUTSCH C., Lettres et Arts de Pau et du Béarn, p. 91-102.
2003, De la pétrographie aux approches sociales : la circulation SAULE M., 2006, Salies-de-Béarn, Patrimoine archéologique et
des grandes haches en roches alpines pendant le Néolithique. In : origines lointaines de la Cité du sel, Ed. du Pin à crochets, Salies-
Les matières premières lithiques en préhistoire, Table ronde inter- de-Béarn, 35 p.
nationale d’Aurillac (20-22 juin 2002), Préhistoire du Sud-Ouest,
SAUTER M.R., 1950, Préhistoire du Valais des origines aux temps
n° spécial, 5, p. 253-275.
mérovingiens, Vallésia, t. V.
PETREQUIN P., ERRERA M., CASSEN S., BILLAND G., CO- THIRAULT E., 1999, La Bégude-de-Mazenc quartier Gros-Jean
LAS C., MARECHAL D., PRODEO F. et VANGELE F., 2005, (Drôme) : un dépôt de longues lames de haches polies. In : A.
Des Alpes italiennes à l’Atlantique : les quatre grandes haches Beeching (ed.), Circulations et identités culturelles alpines à la fin
polies de Vendeuil et Maizy (Aisne), Brenouille (Oise). In : Hom- de la Préhistoire. Matériaux pour une étude Programme CICALP
mages à Claudine Pommepuy, Rev. Archéolo. de Picardie, n° spé- 1997-1998, Valence,Travaux du Centre d’Archéologie Préhistori-
cial, 22, p. 75-104. que de Valence, 2, p. 297-313.
PETREQUIN P. et JEUNESSE C., 1995, La hache de pierre. THIRAULT E., 2001, Production, diffusion et usage des haches
Carrières vosgiennes et échanges de lames polies pendant le Néo- néolithiques dans les Alpes occidentales et le bassin du Rhône,
lithique (5400-2100 av. J.-C.), Paris, Edns Errance. Thèse de doctorat, Univ. de Lyon II - Lumière, Langues, histoire et
PETREQUIN P. et PETREQUIN A.-M., 1993, Ecologie d’un civilisation des Mondes anciens, 4 vol., multigraphiée.
outil : la hache de pierre en Irian Jaya, Paris, CNRS, Monogra- THIRAULT E., 2004, Echanges néolithiques : les haches alpines,
phie du CRA, 12, réédition complétée, 1999. Montagnac, Edns Monique Mergoil, Préhistoires, 10.
PETREQUIN P., PETREQUIN A.-M., ERRERA M., CASSEN U.S.G.C. Spectroscopy Lab.- http://speclab.cr.usgc.gov
S., CROUTSCH C., KLASSEN L., ROSSY M., GARIBALDI P., VAQUERO LASTRES J.L., 1999, La Configuration de l’espace
ISETTI E., ROSSI G. et DELCARO D., 2005, Beigua, Monviso e dans les sociétés ayant bâti des tertres funéraires dans le nord-
Valais. All’origine delle grandi asce levigate di origine alpina in ouest Ibérique, Oxford, BAR, International Series, S 821.
Europa occidentale durante il V millenio, Rivista di Scienze
VASQUEZ VARELA J.M., 1979, El horizonte de Rechaba. Una
Preistoriche, t. LV, p. 265-322.
nueva fase de la cultura megalítica del Noroeste Peninsular, Boletín
PETREQUIN P., PETREQUIN A.-M., ERRERA M., CASSEN Auriense, t. IX, Orense.
S., CROUTSCH C., KLASSEN L., ROSSY M., GARIBALDI P.,
VILLALBA M.J., EDO M. et BLASCO A., 2001, La callaïs en
ISETTI E., ROSSI G. et DELCARO D., 2006, Produzione e
Europe du Sud-Ouest. Etat de la question. In : Du monde des
circolazione delle asce in rocce alpine nel Neolitico dell’ Europa
chasseurs à celui des métallurgistes, Rev. Archéo. de l’Ouest, sup-
occidentale. Verso un approcio pluridisciplinare. In : Materie prime
plément, 9, p. 267-276.
e scambi nella Preistoria italiana, XXXIX Riunione scientifica,
-14-

Fig. 2. La hache-ciseau de Lagor (Pyrénées-Atlantiques).


(dessin P. Pétrequin).
-15-

Fig. 3. La hache de Lagor a été mise en forme à partir d’un bloc allongé de gneiss oeillé.
(cliché Photo Service Lescar).
-16-

Fig. 4. Comparaisons entre la hache-ciseau de Lagor et des haches d’origine alpine : Arzon / dépôt de Bernon (Morbihan, France) ;
Chamoson (Valais, Suisse) ; Montornès / Bovila d’En Joca (Catalogne, Espagne) ; Pozzuolo del Friuli / Sammardenchia (Friuli, Italie).
-17-

Fig. 5. Comparaisons entre la hache-ciseau de Lagor, considérée comme un type éponyme, et des haches d’Espagne et du Sud-Ouest de
la France : Salies-de-Béarn / Herre (Pyrénées-Atlantiques, France) ; Ger / Taillan (Pyrénées-Atlantiques) ; Balansun / Pont-Long
(Pyrénées-Atlantiques) ; As Pontes / Illiade (Galice, Espagne) ; Vilamarin / Alto Val do Barbantino (Galice) ; San Joan Despi
(Catalogne) ; Ripollet / Bovila Padro (Catalogne) ; Vilafranca / En Salvady (Catalogne).
(dessin P. Pétrequin).
-18-

Fig. 6. Fiche technique des haches de comparaison.


(Tableau P. Pétrequin).
-19-

Fig. 7. Situation des haches de comparaison.


Rond blanc : modèle alpin ; étoile : hache-ciseau de type Lagor.
(dessin P. Pétrequin).
-20-

Fig. 8. Pendant la deuxième moitié du Ve millénaire et le début du IVe, les haches à talon perforé de type morbihannais sont imitées en
Galice et dans le nord du Portugal (type Cangas) et également en Suisse (type Zug). C’est l’illustration d’un nouveau contrecoup de la
diffusion des haches en jadéitite, mais cette fois-ci à partir du golfe du Morbihan.
Répartition des haches en roche alpine : état de la documentation en 2002.
(dessin P. Pétrequin, C. Croutsch et S. Cassen).

Vous aimerez peut-être aussi