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Les épaves archaïques de la pointe Lequin

Article · January 1992

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Jordi Miró Canals

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Roman amphorae. Archaeological contextualisation and Archaeometric characterisation (AMPHORA) View project

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Les épaves archaïques
de la pointe Lequin
(Porquerones, Hyères, Var).
Des données nouvelles sur le commerce de Marseille
à la fIn du VIe et dans la première moitié du ve s. av. J.-C.

Luc LONG, Jordi MIRO et Giuliano VOLPE

Deux épaves archaïques ont été fouillées ces dernières an-


Two archaic wrecks near the Lequin headland (Isle of
nées à proximité de la pointe Lequin (île de Porquerolles). La
Porquerolles) have been excavated in recent years. The first
première (dite Pointe-Lequin lA), datable vers 515, a donné
one (called Pointe-Lequin lA), to be dated around 515, has
une très grande quantité de céramiques fines (coupes io-
yielded a very large quantity of fine pottery (Ionian cups type
niennes de type B2, coupes attiques) mais aussi des statuettes
B2, Attic cups) but also bronze and terracotta statuettes and a
en bronze ou terre cuite et un chargement d'amphores de
cargo of amphorae from Eastern Greece and Greece proper.
Grèce de l'Est et de Grèce propre. L'épave Pointe-Lequin lB
Wreck Pointe-Lequin lB has yielded a homogeneous cargo
a donné un chargement homogène d'amphores massaliètes
of Massaliote amphorae that can he dated to around 475 Re.
datables vers 475 av. J-e.
Key words : wrecks, overseas trade, Atlic pottery, "Ionian" potte-
Mots-clés: épaves, commerce maritime, céramique attique, céra-
ry, Massaliote amphorae, Greek amphorae, Greek Marseilles, sites
mique "ionienne", amphores massaliètes, amphores grecques, Mar- Pointe-Lequio lA and lB, Porquerolles (Isle of), Hyères, Var, ar-
seille grecque, sites Pointe-Lequin 1A et JB, Porquerolles (île de),
chaic era.
Hyères, Var, époque archaique.

dans Marseille grecque et la Gaule


Collection Etudes Massaliètes, 3 (1992), pp. 199-234
200 Luc LONG, Jordi MIRO et Giuliano VOLPE

TI De la découverte à la fouille

C' est vraisemblablement la présence d'un abri d'accès


dangereux par tempête, à proximité de la pointe Le-
quin, sur la côte nord de l'île de Porquerolles (passe des
îles d'Hyères, Var) (fig. 1 a et b), qui est à l'origine du nau-
frage dans cette zone de quatre navires antiques. Leur car-
gaisons, au fil du temps, se sont partiellement mélangées
sur une pente douce entre 6 et 15 m de fond. L'une de ces
épaves, d'époque hellénistique, sans doute moins ensablée île de porqUerOI~
la pointe LeqUin a
que les autres, fut signalée dès 1972 par R. Rousselin et
P. Vincenzini. L'expertise et la découverte des autres par le v
D.R.A.S.M., se déroulèrent à partir de 1985, après qu'une
affaire de pillage eut rappelé le site à notre attention.
Les deux épaves les plus récentes (épaves Pointe-Le-
quin 2 et 3), datées, j'une de la fin du Ille s. ou du début du
Ile s. av. J.-C., l'autre du milieu du 1er s. de n. è., ne man-
.0
quent pas d'intérêt et nous renseignent, d'une part, sur les
toutes premières exportations campaniennes de la période
hellénistique et, d'autre part, sur le commerce des am-
phores de Tarraconaise à l'époque néronienne (Long 1988a
et 1988b).
Mais nous nous attacherons exclusivement ici à l'étude
des deux gisements archaïques (épaves Pointe-Lequin lA
, ,)~ , o ~

50

et lB) qui apportent chacun des données nouvelles sur le


commerce de Marseille à la fin du VIe s. et dans la premiè-
re moitié du ve s. av. n. è. La mise au jour, en effet, lors du
sondage opéré en 1985, d'amphores massaliètes et de céra-
miques attique et "ionienne", avait fait tout d'abord penser
à une épave homogène. Cependant, la fouille de sauvetage,
mise en place dès 1986 et qui se poursuit, permet désor-
mais d'affirmer avec certitude l'existence de deux épaves 10
distinctes, d'époque archaïque. Si le matériel d'origine
grecque peut être assez précisément daté autour de 515 S,les d',",'i'"
av. J.-c., nous verrons que les amphores massaliètes sont ----------------------~
vraisemblablement postérieures de quelques décennie .
1 Plan de localisation du site sur les rivages sud-gaulois, et de l'île
de Porquerolles.

Un citnetière tnarin
du site, entre 6 et 15 m de fond. Là, le matériel archéolo-
gique, au contact d'une forte concentration de pierres de
schiste détachées des tombants rocheux, reposait sous une
2.1. Cadre topographique du site assez faible couche de sédiment, de l'ordre de 30 cm, et
avait visiblement déjà souffert du pillage. De part et d'autre
de ce chenal, d'importantes barres rocheuses avaient freiné
Les amphores massaliètes étaient mélangées le plus le déversement des objets, notamment vers le sud-est, limi-
souvent aux amphores gréco-italiques, à quelques rares tant ainsi le mélange avec les autres épaves. En 1990 et
amphores puniques et à la céramique campanienne de 1991, des fragments d'amphores massaliètes furent égale-
l'épave Pointe-Lequin 2. L'ensemble de ce matériel se re- ment découverts au nord-ouest de la zone 3, dans un autre
groupait essentiellement dans un chenal sablonneux chenal, parallèle au premier et cerné lui aussi par les roches
(zone 1 ; fig. 2), disposé en pente douce, dans le nord-ouest (zone 4).
Les épaves archaïques de la pointe Lequin 201

La céramique grecque de
l'épave Pointe-Lequin lA se con-
centrait essentiellement à une qua-
rantaine de mètres, dans le sud-est
o du gisement d'amphores massa-
liètes (zone 3). Dans cette zone, la
vaisselle à vernis noir se trouvait en
o étroite association avec de la céra-
o
o mique commune, des lampes, des
o amphores grecques et des statuettes
de terre cuite et de bronze, sans la
moindre interposition d'amphore
massaliète de l'épave Pointe-Le-
quin lB ni de matériel appartenant

~o
aux deux gisements plus récents
(fig. 3).
Le matériel, situé, selon les cas,
sous une épaisseur de sédiment
\ comprise entre 0,50 et 2,5 m, n'a
apparemment jamais souffert de
pillage. Les plongeurs clandestins
semblent avoir concentré leurs ef-

D 0 D 0 fc--: I-+-I-+-H
forts dans la zone 1 et partiellement
dans la zone 2, sans se douter de
l'existence, à quelques dizaines de
mètres de là, d'une autre épave. Le
2 Planimétrie générale de l'ensemble du site. chargement épousait visiblement
les dénivellations du terrain, soit à
3 Zone 3 : céramiques et amphores grecques au pied d'une berme.
même la roche, soit sur un fond de
posidonies. En 1991, le cumul des
surfaces fouillées dans cette partie
depuis l'origine a atteint 488 m2 ,
soit 1 561 m2 si l'on tient compte
du nombre de couches par carré.
Dans l'espace intermédiaire
(zone 2), séparant les deux gise-
ments précédents, la profondeur des
couches archéologiques, sous envi-
ron 2 m de sédiment, indiquait que
cette zone, dans l'Antiquité, était
une large cuvette qui s'est comblée
après les naufrages. C'est là que re-
posait l'essentiel du matériel de
l'épave Pointe-Lequin 3, partielle-
ment associé, dans les couches pro-
fondes, à des coupes B2 et à de la
céramique attique. Al' évidence,
une partie du matériel léger de
l'épave lA s'était déversée vers le
nord, au gré de la houle et des cou-
rants, tandis que les fragments
d'amphores massaliètes étaient,
dans cette zone, extrêmement
rares ...
202 Luc LONG, Jordi MIRO et Giuliano VOLPE

2.2. Organisation du chantier grecque complètement enchevêtrée et en très grande densité, qu'il faut
sans doute rattacher aux parties centrales de la cargaison (fig. 5).
et méthodologie de fouille
Si la première numérotation sur le fond se fait au crayon gras, di-
rectement sur les tessons, l'utilisation simultanée de petites plaquettes
pré-numérotées autorise une meilleure lecture sur les photographies.
Eu égard aux difficultés inhérentes à un site étendu, La phase dessin consiste à reporter la position de chaque fragment
profondément enfoui et perturbé, une équipe nombreuse et dans le carré au moyen d'un code de symboles attribués pour chaque
pluridisciplinaire, dotée d'importants moyens, techniques forme. Cette méthode contraignante, qui nous oblige à travailler lente-
ment (environ 4 couches par jour), permet néanmoins d'obtenir un
et financiers, s'est, dès l'origine, avérée nécessaire. plan détaillé de la position des moindres fragments d'objets (fig. 6).
Pour cette raison, des spécialistes et des étudiants, français et L'établissement de ce document, dont la mise au propre est en cours et
étrangers l, bénéficiant du soutien de l' Archéonaute, navire du nécessite de multiples vérifications, contribue, selon nous, à une
D.R.A.S.M., de la barge Nérée, de la Base Marine Nationale de Port meilleure connaissance des déversements successifs qui sont liés au
Pothuau et de l'aide simultanée ou successive de nombreux sponsors 2, mélange partiel des cargaisons.
mettent en œuvre chaque année sur ce gisement une méthodologie de
fouille minutieuse suivie d'une gestion informatique sophistiquée 3.
Selon les principes méthodologiques adoptés sur la fouille dès
1986 et améliorés au fil des années, les objets sont étudiés carré par Les épaves archaiques
carré (4 m2), dessinés in situ couche par couche, puis photographiés
(fig. 4). Rappelons qu'il s'agit le plus souvent de couches artificielles
qui correspondent, lors du dévasage, à des niveaux de travail; le maté-
riel, visiblement déplacé par la mer et déversé sur une pente, ne pré- 3.1. L'épave grecque (lA)
sentant plus l'aspect d'un chargement organisé. Au demeurant, les car-
rés fouillés en 1991, dans le sud du gisement, ont livré de la vaisselle

Si la fouille n'a pas encore livré de traces conséquentes


des bois de l'épave, des résultats importants, en revanche,
ont été acquis dans la récupération encore partielle de la
cargaison. Celle-ci, outre sa richesse, est extrêmement va-
riée et comprend de la céramique de table, des lampes, des
conteneurs pour le transport de denrées liquides et divers
objets d'artisanat d'art. Une vue d'ensemble, à l'aide d'un
tableau (fig. 7), permet une meilleure approche des aspects
quantitatifs et qualitatifs du chargement. Les statistiques
sont tirées du matériel pris en inventaire, soit à l'heure ac-
tuelle, environ 95 % de celui mis au jour. Rappelons cepen-
dant que la fouille de l'épave se poursuit et que l'étude du
mobilier est loin de son terme, surtout en ce qui concerne

4 Dévasage et numérotation in situ des objets.

1 Ont pris part au chantier, depuis le début: Belgique: Chr. Van der Mersch.
Canada: D. Leberurier, M. MacDonald. Espagne: J. Antonio-Cerda,
E. Curia, D. Matamoros, M. Mestre. France: V. Ami, G. Ayrault, H. Ber-
nard-Maugiron, D. Bravermann, C. Chollet, C. Cotton, J.-P. Cuomo, G. Dau-
phin, 1. Daveau, C. Dovis, Ph. Foliot, M.-G. Froidevaux, J. Gachet, C. Gosse-
lin, J. Granet, R. Graillat, P. Kainic, E. Laffitte, P. Lemeur, V. Lescoarnec,
M. Kamoska, D. Metzger, Y. Martel, J. Ramon, P. Reynaud, FI. Richez,
P. Rigaud, M. Rodot, D. Rouvier, P. Sibella, H. Soria, A. Taniou, M.-B. Vau-
let, E. Veyrat. Grande Bretagne: D. Simpson. Grèce: A. Kardianou. Italie:
L. Pietropaolo. U.S.A. : C. Consiglio-Stavisky. Qu'ils soient tous ici remer-
ciés, avec une attention particulière pour A. Ulouze, G. Sanquer et 1. Vicente,
qui sont véritablement les piliers de l'équipe.
2 Ministère de la Culture, Conseil Régional P.A.C.A., Conseil Général du Var,
Ville de Marseille (Atelier du Patrimoine et Musée d'Histoire), Ville d'Hyères
(Musée municipal), Parc National de Port Cros, Association Massifia Graecorum.
3 Deux Macintosh Plus de 2,5 Mo chacun, disques durs 80 Mo, imprimante
laser, gestion sur base de données "4ème Dimension", incrustation d'images
par Mac Vision et Scanner.
Les épaves archaïques de la pointe Lequin 203

l'analyse des objets, la recherche


comparative et l'approfondissement
des problèmes que posent les divers
constituants du chargement. Les ré-
sultats acquis en 1991 ont, en outre,
confirmé ceux des années précé-
dentes et enrichissent considérable-
ment la connaissance de l'épave.
Nous n'en tiendrons compte que
partiellement dans le cadre de cette
présentation préliminaire, mais un
effort particulier sera consenti dans
le domaine de l'illustration, compte
tenu des problèmes ouverts et afin
de favoriser la recherche.

• Coupes ioniennes de type B2

Parmi les céramiques de table,


les plus fréquentes sont les coupes
ioniennes de type B2 définies dès
l'origine par Fr. Villard et G. Val-
let 4, qui dataient ce type autour des
années 580-540 av. J.-c. Cette défi-
nition est entrée désormais dans
l'usage courant, bien que le cadre
de la typologie se soit depuis nette-
ment élargi et compliqué, notam-
ment en ce qui concerne l'aire de
production (Asie Mineure, Attique,
Grande Grèce continentale et insu-
laire, etc.), la chronologie Uusque
vers la fin du VIe ou le début du
ve s.) et la morphologie des coupes.
Son utilisation ici ne va donc pas
sans toute la réserve nécessaire.
Les coupes de l'épave présen- 5 Déversement de la cargaison de l'épave Pointe Lequin lA dans la partie sud du site.
tent une standardisation évidente,
même si l'on distingue dans ce
groupe quelques différences de détails, que ce soit du point qualité beaucoup plus médiocre. Pour ce qui concerne ces
de vue des dimensions, ou du point de vue technique, avec derniers, on gardera, toutefois, à l'esprit la lente détériora-
notamment des exemplaires plus soignés, recouverts d'un tion subie inégalement par le matériel lors de son séjour
vernis de meilleure qualité, qui côtoient des modèles de mann.
D'une façon générale, la pâte est rose, le vernis est noir mat, quel-
quefois luisant, il vire néanmoins souvent au brun-rouge. Du point de
4 Villard 1955,21-23, pl. 8, A-B, pl. 9, A. La bibliographie sur le sujet est, en vue morphologique, chaque exemplaire possède un pied "en trompet-
outre, extrêmement riche: Guzzo 1973, 63 ; Morel 1975, 853-896, 860-861 te" avec, dans le centre externe, un ombilic conique assez prononcé
sur la chronologie; Isler 1978,71-84 ; Guzzo 1978, 123-128 ; Martelli Cristo- que l'on retrouve sur des vases d'Ampurias (Rouillard 1978, fig. 3, 1
fani 1978, 200-202 ; Slaska 1978, 223-230 ; Pierro 1978, 231-238 ; Villard et 11, 2). Le type le plus fréquent présente les dimensions suivantes:
1978, 323-325 ; Morel 1978, 327-329 ; Pierro 1984, 52-55. Les coupes B2 de diam. lèvre = 13 cm ; h. = 7 cm ; diam. pied = 5,5 cm ; rapp. diam.
Vallet-Villard correspondent au groupe IV de G.M.A. Hanfmann (Hanfmann
lèvre/hauteur = ± 1/1,8 ; rapp. diam. lèvre/prof. vasque = ± 113 (fig. 8,
1956, 170-173 ; Goldamm 1963,285-287), aux types VIII (décoré) et IX de la
série "rhodienne" de J. Hayes (Boardman 1966, 113-1 14, 120-124, en particu-
nO 4-7). Dans l'optique d'une substantielle homogénéïté de fabrication,
lier les nO 1204,1219,1222,1267, fig. 56, pl. 87), au groupe 5 de G. Plough à les oscillations dimensionnelles restent cependant fréquentes avec des
Sukas (Plough 1973, 29-30, 34-35, nO 108-109, fig. 6, pl. 5) et au groupe VI exemplaires de diamètre de lèvre légèrement inférieur (11-12 cm)
de S. Dimitris à Histria (Condurachi 1966,83-84, nO 290-292, pl. 17, 64).' (fig. 8, nO 2-3), ou légèrement plus grand (14-15 cm). On note, en
204 Luc LONG, Jordi MIRO et Giuliano VOLPE

J84
6
Zone 3 plan de distribution, toutes
couches cumulées, de chaque objet ou
fragment d'objet.

183·

F , ,

que ces analyses devront porter sur


une sélection plus importante de
vases.

*" coupe 82 • CoupeLLes sans anse


• • yeux
o amphore Un grand nombre de coupelles

@ lampe
coupe blœsch C
.. '
: . '.
sans anse et de coupes à pied haut,
sans anse, posent également le pro-
o cassel , .
blème de leur provenance. Proches
o amphore attique

* àbande
" mais non identiques aux exem-
plaires répertoriés dans des con-
textes chronologiques légèrement
plus récents, notamment dans les
outre, la présence de quelques modèles de dimension réduite (diarn. fouilles de l'Agora d'Athènes, elles présentent de fortes
lèvre = 9 cm ; h. = 4,5 cm ; diam. pied = 4 cm) (fig. 8, nO 1) ou de dj- analogies au niveau de la pâte, du vernis et des détails mor-
mension particulière (djam. lèvre = 17 cm ; h. = 8,5 cm; djam. pied =
phologiques (en particulier dans l'articulation du pied)
6 cm) (fig. 8, nO 8). Au demeurant, il est intéressant de sou)jgner que
parmi les divers types individualisés les rapports dimensionnels entre avec les coupes B2 et les lampes de l'épave, laissant soup-
les différentes parties du vase restent assez constants (djam. lèvre/h = çonner une origine commune.
± 1/2 ; diam. lèvre/prof. vasque =± 1/3). Les coupelles se rangent au moins en quatre types. Le premier
(h. : entre 5 et 6 cm), qui est le plus fréquent, possède généralement
La grande quantité déjà disponible d'objets entiers per- une lèvre arrondie avec un méplat sommital, une vasque hémjsphé-
mettra, à l'issue de la fouille, d'élaborer une typologie ex- rique et un pied en trompette très semblable à celui des coupes B2
trêmement détaillée. Encore énigmatique demeure, néan-
moins, le problème de l'origine exacte de ces coupes. Sur
ce point, les premiers résultats d'analyse de l'argile 5 ne
sont pas encore déterminants, même si, à travers les di-
verses hypothèses possibles (Grèce orientale, Attique, 5 Les analyses de l'argile (spectrophotométrie par absorption atomique) sont en
Grande Grèce, ou encore production régionale sous-enten- cours au Laboratoire de la British School of Athens, grâce aux soins de
dant un commerce de redistribution), l'analyse de trois R. E. Jones et de Th. Van Compemolle, que nous remercions ici vivement. La
composition chimique de nos coupes, qui n'est pas fondamentalement diffé-
échantillons paraît plutôt favoriser une provenance de Mé- rente de celles de Grèce de l'Est, se rapproche davantage d'un faciès de Médi-
diterranée occidentale. Il ne fait aucun doute, à l'avenir, terranée occidentale.
Les épaves archaïques de la pointe Lequin 205

les amphores...
(en nombre d'exemplaires)

de Milet 20
"à la brosse".. . 8
"ionio-massaliètes" 8
"Fractional red" . . 7
de Chios.... . 6
de Samos.. . .5
corinthiennes B .. 5
corinthiennes A .3
de Clazomènes 2
de Thasos.. . 2
d'Etrurie .... . 1
non identifiée 1

Total 68

Tab!. 1

Tab!. 1
Lors de l'enregistrement informatique trois facteurs furent retenus: Inventaire des amphores de l'épave lA.
• le nombre total de fragments;
• le nombre d'objets entiers. de profils complets et de pieds;
Tab!. Il
Inventaire de la vaisselle et des petits objets de
• le pourcentage de lèvre conservée sur chaque objet. l'épave lA (avec indication des fréquences re-
Dans le premier cas se dégage une information globale indiquant le degré de fragmen- latives)
tation de chaque classe d'objet ; dans le second apparaît un nombre minimum irréfu-
table d'objets ; dans le troisième s'obtient une fourchette avec un nombre minimum
empiriquement démontrable. donné par le pourcentage de lèvre. et un nombre maxi- Tab!. Il
mum. donné par le nombre de fragments (ex. : dans le cas de 10 fragments de bord de
coupes 82 représentant 450 % de lèvre. se décèle la présence d'au moins 5 coupes. et la vaisselle et les petits objets...
au plus de 10). En fait. les graphiques et les tableaux présentés ici sont basés sur le
comptage des objets entiers. des profils complets et des pieds (ou des becs pour les (en nombre d'exemplaires et en fréquence relative)
lampes). Les quantités présentées constituent donc un nombre minimum d·individus. La
fouille n'est cependant pas terminée et d'après nos estimations. compte tenu des son- Nb d'ex. %
dages. il semble qu'il reste à fouiller environ un quart. au minimum. de la surface déjà coupes B2 1 265 64,54
explorée. On peut donc évaluer approximativement la totalité de la cargaison à envi- coupes Bloesch C 184 9,38
ron : 1600 coupes 82 ; 800 coupes attiques; 100 lampes et coupes sans anse; 50 céra- coupes de Cassel 161 8,21
miques communes (soit un total de 2550 pièces de vaisselle) ; 90 amphores et 10 pi- coupes "à yeux" 144 .7,34
thoï. A l'heure actuelle. le nombre de fragments enregistrés est de : pour les coupes 82
coupes sans anse .45 2,30
= 11 346 (soit en moyenne 9 fragments par coupe) ; pour les céramiques attiques = céramiques communes 40 2,03
6 918 (11 fragments par coupe qui sont. il est vrai. plus fragiles que les 82) ; pour les
coupes "à bandes" 27 1,37
amphores grecques = 4 198 (soit de l'ordre de 60 fragments par amphore).
lampes .... ... 20.1,01
attiques non identifiées 18 0,91
statuettes en terre cuite 12 0,61
pithoï .7 0.35
céramiques laconiennes 5... .0,25
il) skyphoï.. . .5 .. ..0.25
C
:J
E lécythes . .5 0,25
E supports de coupe 4 0,20
7 Répartitions graphiques du char- o
u
gement de l'épave lA. A - Prove- il) + coupes" à lèvre" . 3 0, 15
:J eu
nances générales des amphores ; rr N
c lékanés .3 0,15
B - Origines détaillées des am- E o
phores ; C - Principales catégories
u
'"
.Qj e bronzes . .3 0.15
de composition de la vaisselle et '"eu amphores attiques .3 0, 15
~ grandes coupes 2 .0,10
des petits objets. 3
~ pyxides ................2 . . 0, 1 °
°
Vl

cratères à colonettes 2 0.1

Total. l 960 100


c 2,4%
1%
206 Luc LONG, Jordi MIRO et Giuliano VOLPE

20 cm

8 Epave 1A. Coupes de type B2 (n° 1 à 8).

9 Epave 1A. Coupelles sans anse (n° 1 à 3 : type 1 ; n° 4 : type 2 ;


n° 5 à 7 : type 3 ; n° 8 : type 4) et coupe sans anse (n° 9).
2

..
-
It 4
(fig. 9, n° 1 à 3) 6. Néanmoins, la partie interne du pied de ces cou-
pelles se tennine très fréquemment, lors de son raccord avec la vasque,
par une pointe. Le second type, de plus grande dimension (h. : 7 cm), à
lèvre arrondie, est parent du premier mais présente un pied en trompet-
te muni d'un tore à la base et, cette fois, d'un ombilic dans le centre in-
terne (fig. 9, nO 4). Le troisième type (h. : entre 4,5 et 5,5 cm) a une
vasque plus basse et un pied à disque plus ou moins mouluré avec, fré-
quemment, une décoration de cercles concentriques dans le fond et à
l'extérieur du vase qui confère plus sûrement à ce groupe une origine

6 Ce type, qui présente une variante de plus grande dimension, correspond à la


forme Slemmed dish, type Convex and small de l'Agora d'Athènes (Sparkes
1970, 130-140), attestée dans la stratigraphie de l'Agora athénienne dans des
séquences datées entre la fin du VIe et le second quart du ve s. av. J.-C (voir
aussi Roberts 1986, 52-53, nO 362, fig. 35, 500-480 av. J.-c.). Il est également
signalé dans des contextes plus récents du Céramique (Gruben 1964, fig. 24 ;
quelques exemplaires présentent cependant un pied légèrement plus haut) et
dans la nécropole de Spina, dans une tombe datée du début du Ive s. av. J.-C.
(Aurigemma 1965, pl. 140 a-b). A travers le matériel de l'Agora d'Athènes, les
ressemblances les plus marquantes se rencontrent avec l'exemplaire nO 973,
daté vers 500-480 av. J.-c. (Sparkes 1970, 304, pl. 35), mais également avec
les nO 978, 981-982, datés entre 500 et 460 (ibid., 304-305, pl. 35). Ces cou-
pelles, en particulier celles de type 2, sont bien attestées en Italie méridionale,
avec peut-être des imitations parmi les productions locales: Naumann 1960,
112-113 (appelées "Neossos-Schdlchen"), fig. 35, 6, tombe 17 (Palinuro) ; on
connaît à Ruvo dei Monte, en Basilicate, un exemplaire peut-être de production
locale: Bottini 1981,203, type 2, 246-249, tombe 22, nO 175, fig. 48-49,175
(dernier quart du VIe s. av. J.-c.). Plusieurs exemplaires sont attestés dans la
nécropole de Fratte (Salerno, Campanie) : Greco 1990, 223, n° 4, fig. 369, 4,
(tombe XVIII-I927, avec des objets hétérogènes datés entre le dernier quart du
VIe et les années 480-460 av. J.-c.) et 248, nO 5, fig. 417a (tombe CI-1929,
480-470 av. J.-C.). Il n'est donc pas à exclure, et cela ne contredit pas les résul-
o 20 CM
tats d'analyse, que ces coupelles proviennent d'Italie du Sud.
Les épaves archaïques de la pointe Lequin 207

o
4
5

" '~-,

a 20 an

plaires nO 966 et 968, datés de 525-500 av. J.-c. (Ibid., 304, fig. 9, pl. 35). TI
10 Epave 1A. Coupes attiques de type Bloesch C (n° 1 à 9) est également bien représenté en Italie méridionale et en Sicile: Bernabô Brea
1965, pl. b, 3 (Lipari) ; Naumann 1960, 112-113, Beil. 7, 6-7 (Palinuro) ;
Bonghi Jovino 1969, 55, tombe XIV, pl. VIII, C, 3 (Nola) ; Bailo Modesti
attique (fig. 9, nO 5 à 7) 7. Le quatrième, enfin, a un pied à anneau en- 1980,85, forme 101, 161, tombe XII, 14, pl. 83, fig. 14 (fin du Vie-début du
ve s. av. J.-c.; Cairano); Bottini 1981,203, type 1 ; 256, nO 210, fig. 54, 57;
core plus bas et plus simple (h. moyenne: 4 cm) (fig. 9, n° 8) 8. Tl est à
210, tombe 24 (premier-deuxième quart du ve s. av. J.-c. ; Ruva dei Monte) ;
signaler la présence à Marseille de deux coupelles, datées jusque-là du Bonghi Jovino 1982, tombe 39, pl. 69, 4 (fin VIe-début ve s. av. J.-c., Vico
IVe s., et qui, a priori, appartiennent bien à nos groupes 1 et 4 (Chabot Equense). li est très fréquent dans la nécropole de Fratte, voir Greco 1990,
1959,72). 191, nO 3, fig. 302, 3 (fin Vie-début ve av. J.-c.) ; 193, nO 3, fig. 303, 231,
nO 8, fig. 383, 8 (tombe 12-1972, fin VIe av. J.-C.) et 241, nO 6, fig. 405, 6
(tombe 19-1963, fin VIe-début ve s. av. J-c.).
• Coupes sans anse 8 Il correspond à la forme Smali bowl, type Steep wall de l'Agora d'Athènes
(Sparkes 1970, 138-142,303-304), en particulier à l'exemplaire nO 847 (296,
Les coupes à vasque peu profonde, présentent des ana- fig. 9), qui a cependant des dimensions légèrement inférieures et qui est daté
logies intéressantes, en particulier avec le troisième type d'époque plus récente (450-425 av. J.-C.). Pour les exemplaires quelque peu
plus anciens, datés autour de 480 (ibid., 296, pl. 33).
des coupelles sans anse. Elles sont caractérisées par la
9 li correspond à peu près à la forme Stemmed dish, type Convex and large de
même forme de lèvre à rebord arrondi, marquée à l'exté-
l'Agora d'Athènes (Sparkes 1970, 138-142, en particulier 139-140 et 303-304),
rieur d'une cannelure, par une vasque à profil convexe, par datés entre la fin du VIe et le second quart du ve s. Aucun des vases athéniens
un pied à disque muni d'un tore sur la tige, réservé dans sa ne correspond parfaitement au matériel de la pointe Lequin ; les meilleures ana-
logies se rencontrent avec les exemplaires nO 959-961 (ibid., 303, pl. 35), datés
partie inférieure; à l'intérieur de la vasque sont quelque-
des années 500-480 av. J.-c. Ces coupes sur pied sont également bien docu-
fois présentes de simples décorations de cercles concen- mentées en Italie méridionale: voir par exemple, Bernabô Brea 1965, pl. b, 4
triques (fig. 9, n° 9) 9. (avec un pied différent, en trompette); Bonghi Jovino 1982, pl. 50,1-2; 124,5
("cappa su alto piede variante b" datée du premier quart du ve s. av. J.-c.) ;
7 De fait, le type 3 correspond à la forme Convex and small de la classe Stem- Greco 1990, 243, nO 3, fig. 408, 3 (tombe 29-1972, début du ve s. av. J.-c.) et
med dish (Sparkes 1970, 140-141) et présente des analogies avec les exem- 261, nO 7, fig. 445a (tombe 17-1972,500-480 av. J.-c.).
208 Luc LONG, Jordi MIRO et Giuliano VOLPE

o 20 cm

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1

12
11
13

11 Epave 1A. Coupes et coupelles non carénées, à pied bas (na 1 à 4).
~
12 Epave 1A. Coupes à tige (na 1 et 2) et coupe à pied bas (na 3). 0

13 Epave lA. Coupes à lèvre (na 1 à 3). 3

• Kylikes
Plus sûrement assignables à l'ambiance attique sont les
~ 6::=::::=77
nombreuses kylikes de type divers, parmi lesquelles domi- sentent une scène processionnelle dans la bande extérieure
nent les coupes Bloesch C, à lèvre concave et pied à disque (fig. 11, nO 3), témoignent de la présence dans le charge-
(fig. 10, nO 1 à 3) qui s'apparentent au prototype de l'Agora ment de petites coupes à bandes, à pied bas (Stemless
d'Athènes JO. Certaines d'entre elles sont décorées à l'inté- cups) 12. Des modèles de plus grande dimension, sans dé-
rieur de la vasque dans un médaillon où figurent selon le coration figurée, se rapportent également à cette forme
cas: coq (fig. 10, nO 4 et 5), sphinx (fig. 10, nO 7), serpent (fig. 11, nO 4). Quelques fragments de pied en trompette,
(fig. 10, nO 7), dauphin (fig. 10, nO 8), trident (fig. 10, nO 9). avec un tore dans la partie supérieure de la tige, semblables
Plusieurs exemplaires de type B, à vasque non carénée, à ceux des coupes de Droop (fig. 12, nO 1 et 2) 13, parais-
dont deux sont décorés en médaillon d'un petit lion et d'un sent appartenir à une autre famille de kylikes, peut-être de
gorgoneion (fig. 11, nO 1 et 2) JJ, tandis que d'autres pré- type C ou d'un type analogue, par exemple la "Sonder-

/0 Elles correspondent au type C (Bloesch 1940, 111-136, pl. 32-36), Concave- 81, na 46-47, pl. 33 (Thasos; da!. 530-500); SlemLess cup de Fitz William,
Lip de l'Agora d'Athènes (Sparkes 1970,91-92), et en particulier, pour la Museum de Cambridge: Lamb 1936,41, pl. 21, 10 (da!. 530-520). Sur les
forme du pied à disque avec tore sur la tige, les na 398-399, qui s'avèrent du gorgoneia, infra n. 24.
type le plus ancien et présentent des affinités avec la coupe de Droop (Ibid. /2 On peut établir une comparaison approximative avec le na 419 de l'Agora
91,263, pl. 19, fig. 4, da!. 525 av. J.-c., Roberts 1986,4-10, na 1-9, fig. 1,8, d'Athènes (type C, PLain rim) , même si la coupe de Lequin présente des di-
525-480 av. J.-C.). mensions légèrement inférieures et un pied plus bas (Sparkes 1970, 264,
/ / POlir les comparaisons, voir en particulier les SlemLess cups à gorgoneioll : pl. 20, 419; da!. 500).
Moore 1986, 31O-3J l, na 1785-1792, pl. 114-115 (Agora d'Athènes, da!. : /3 A propos des coupes de Droop, avec la liste des découvertes, voir Ure 1953,
510-500) ; Pierro 1984, 154-155, na 42, pl. 52 (Musée de Tarquinia: da!. fin 45-54, en part. 45-46, pl. Il, a-b en ce qui concerne les coupes non figurées;
du Vl e s. av. J.-C.) ; Rizzo 1990,89, na 12 (Cerveteri) ; Ghali-Kahil 1960, Sparkes1970, 91, 262, pl. 19 (dat. 550-525).
Les épaves archaïques de la pointe Lequin 209

schalen-Akropoligruppe" de la classification de Bloesch,


dont la production commence vers la fin du VIe s.
av. J.-c. 14
Parmi les kylikes attiques à vernis noir, on doit égale-
ment signaler l'existence de coupes à lèvre concave, à pied
bas (fig. 12, nO 3) 15.

• Céramique attique figurée


L'épave Pointe-Lequin lA se caractérise également par
la présence d'un groupe homogène de céramique figurée
attique qui, compte tenu de sa fragilité, ne conserve mal-
2
heureusement aujourd'hui que de très rares exemplaires
complets. On dénombre exclusivement des fragments sur
une grande partie desquels demeurent les traces d'un ho-
o 18 cm
mogène et complexe répertoire décoratif. D'une façon gé-
nérale, hormis quelques décors très bien conservés, la ma-
jeure partie des scènes figurées a souffert des effets abra-
14 Epave 1A. Coupes à bandes (n° 1 et 2).
sifs de la mer.
• Le groupe quantitativement le moins important est repré-
senté par des coupes des Petits Maîtres, soit à lèvre
(fig. 13, nO 1 à 3), soit surtout à bandes 16. A travers les concentriques et par une bande d'oves et de dents noirs et
quatre groupes décoratifs individualisés par J. D. Beaz- rouges. Dans un cas, on distingue un personnage conservé
ley 17, semble dominer' ici le groupe à faible décoration à partiellement, probablement un satyre dansant, la tête tour-
l'extérieur où l'on note, par exemple, la présence de guer- née vers le centre du vase, dans un autre, il s'agit plus sûre-
riers en armes, d'un guerrier sur son char tiré par deux che- ment d'une ménade 19. Ces vases, également décorés à l'ex-
vaux, d'un animal en train de paître (?) suivi d'un person- térieur, présentent des processions de guerriers à pied et de
nage (fig. 14, nO 1), d'hommes à la course et de person- cavaliers, d'auriges (fig. 15, nO 1 et 2), ainsi que des scènes
nages vêtus d'un manteau (fig. 14, nO 2). Ces derniers, se rapportant, comme nous le verrons sur les coupes à yeux,
souvent à proximité d'une palmette jouxtant immédiate- au combat entre Thésée et le Minotaure (fig. 15, nO 3).
ment l'anse, correspondent à une représentation extrême- • Quelques fragments sont, pour le moment, attribuables
ment diffusée 18. Sur d'autres exemplaires de très grande avec certitude à la classe des coupes à bandes à décora-
taille, la figuration interne de la vasque est insérée dans un tion florale (Floral band-cups), qui, comme c'est habituel-
médaillon délimité par deux bandes de quatre lignes lement le cas, consiste en palmettes alternées avec des bou-
tons de lotus stylisés sur une chaîne de petits cercles
(fig. 16) 20.
14 Bloesch 1940,91, pl. 39: 1. TI est possible d'établir une comparaison avec un
exemplaire de la nécropole de Fratte ; voir Greco 1990, 243, nO 2, fig. 408, 2
(tombe 29-1972, début du ye s. av. J.-C.).
15 Elles correspondent au type Bevelled foot des StemLess cups, caractérisées
par une lèvre concave et un pied très particulier, à disque muni d'une base
ultra-courte, avec des petits cercles rouges, typiques, à l'intérieur du pied 19 Une scène dionysiaque avec un satyre et une ménade en train de danser, dé-
(Sparkes 1970, 98-99, 266-267, en part. nO 446, 45 l, da!. 500-480 av. J.-c. ; limitée à l'intérieur d'un médaillon semblable au nôtre, est présente à l'inté-
Roberts 1986, 14-15, nO 16-17, fig. 8, 500-480 av. J.-C.). rieur d'une coupe à lèvre attribuée au Peintre d'Oakeshott (Boardman 1974,
60, fig. 119 ; Boston, Museum of Fine Arts).
16Yoir à ce sujet Beazley 1932, 167-204 ; 1951,50-62; 1956, 159-197 et
1971, 67-80 ; Yillard 1946, 162-169 ; Richter 1953, 4, 8 ; Bothmer 1962, 20 Sur l'évolution de la décoration, pour les exemplaires les plus anciens et de
255-258 ; Callipolitis-Freytmans 1972,73-82 ; Schauenburg 1974, 198-219 ; meilleure qualité que ceux qui vont leur succéder et dont les pétales seront
Moore 1986, 64-65. esquissés à l'aide d'une simple tache de peinture, Yillard 1946, 169-170
(voir aussi plus généralement Beazley 1932, 187, 189). Les coupes "no-
17 Beazley divise ces coupes en quatre groupes principaux: 1- riche décoration raies" eurent une vaste diffusion et sont attestées dans tous les grands sites
à l'extérieur; 2- décoration à l'extérieur et à l'intérieur; 3- quelques figura- touchés par le commerce attique (Metzger 1972, 140). Au titre des compa-
tions à l'extérieur; 4- aucune décoration (1932, 187-191). raisons plus significatives, on peut signaler: un exemplaire au Musée de
18 Elle se rencontre, à titre d'exemple, sur deux exemplaires du Musée de Tar- Tarquinia (Pierro 1984, 146, nO 29, pl. 49) ; un exemplaire fragmenté au
quinia, où se retrouve le même type de palmette avec des personnages en Musée d'Agrigente, Calderone 1985, 18, pl. 36, 1 (da!. première décennie du
manteau et des scènes de course de cavalier et d'athlète attribuées au Peintre ye s.), et Richter 1953, 10-1 1, nO 30, pl. 18, 39, (Metropolitan Museum,
"N" et au Peintre "BMN", dans le style et l'ambiance de la production de New York); Metzger 1972, 140, nO 300-301, pl. 69; Gjerstad 1977,48-49,
Nicosthénès (pierro 1984, 129-131, nO 14-15, pl. 43-44, da!. 530-520 ; ou nO 454-457, 461-463, pl. 45, 3-6 et 46, 5-7 (Chypre); Ghali-Kahil 1960,80,
bien les coupes à bande de Tarente (c. V.A., Tarente Il, IllH, e, 4, pl. S, 1 nO 43, pl. 33 (Thasos, da!. vers 500) ; Yillard 1960, 24, pl. 9, 8 (Marseille,
et 2) ou enfin une coupe à bandes du Metropolitan Museum (Richter 1953, da!. 520); Boitani 1971,249, nO 1212, 106, lOS, 103, fig. 64, 3-4 et 65,1-2
pl. 16, 26a). (Craviscae) ; Naumann 1960, pl. 21 (Palil1uro).
210 Luc LONG, Jordi MIRO et Giuliano VOLPE

o 20 cm

15 Epave 1A. Grandes coupes à bandes (n° 1 à 3).

• La classe des coupes de Cassel paraît la mieux représen- ticales ainsi qu'une décoration radiale composée soit de rayons effilés
tée (161 exemplaires découverts à ce jour), chose fort éton- (fig. 17, nO 1), soit de traits plus épais (fig. 17, nO 2). Sur le corps, entre
les anses, on note fréquemment des bandes horizontales, délimitées par
nante si l'on considère la faible diffusion de cette produc-
des lignes au sein desquelles prennent place des feuilles de lierre cor-
tion qui couvre seulement une brève période, comprise diformes sur des pédoncules verticaux (fig. 17, nO 1 à 3), opposées
dans les trois dernières décennies du VIe s. 21 Sur ce point (fig. 17, nO 1 et 2) ou légèrement décalées (fig. 17, nO 3), ou une guir-
il est significatif, au cours du débat qui fit suite aux com- lande de myrte à feuilles disposées en écailles de poisson. Ce motif
munications du Congrès, que Fr. Villard se soit demandé participe également à la décoration de la bande située sous les anses
s'il n'avait pas été découvert plus de coupes de Cassel sur (fig. 17, n° 1 à 3) ou est remplacé quelquefois par une bande de traits
obliques 22. Les pieds, très proches de ceux des coupes à bande, pré-
cette épave que partout ailleurs dans les autres sites.
sentent quelquefois des variations de hauteur (fig. 17, nO 1 et 4).
Les exemplaires de l'épave Pointe-Lequin 1A témoignent d'une Quatre fragments, parmi tous ceux mis au jour, disposent, à la place ou
certaine standardisation tant au niveau morphologique que décoratif. au-dessus de la traditionnelle bande de languettes verticales, d'une dé-
Le décor comprend presque toujours une bande d'oves et de dents ver- coration figurée représentant un cavalier galopant à droite, disposé

2 J Boardman 1974, 62 ; les coupes de Cassel, qui appartiennent à la production 22 Pour les exemplaires des fig. 36 à 38, on peut noter un grand nombre de
des Petits Maîtres, au sein de laquelle elles constituent une classe à part, in- vases comparables, à travers lesquels nous sélectionnerons les plus significa-
dividualisée par Beazley et Payne (Beazley 1929,270-271, avec liste des dé- tifs: un exemplaire à l'Ashmolean Museum d'Oxford, 1934-297 (Boardman
couvertes) prirent le nom, comme cela est précisé, d'un exemplaire non dé- 1974, fig. 130) ; les exemplaires du Musée de Tarquinia (Pierro 1984, 140-
coré, conservé à Cassel (Boehlau 1898, pl. 10, 2, de Samos; voir aussi Lul- 141, nO 20-23, pl. 47-48) ; l'exemplaire qui a donné son nom à la catégorie
lies 1972, 52 (tombe 87); elles ont généralement une forme basse, très (Boehlau 1898,49, pl. 10,2), et, de plus, Mingazzini 1930,332, pl. 92, nO 5,
différente de celle des coupes à bande, avec cependant une décoration com- ID (Musée de la Villa Giulia) ; Richter 1953, 12, nO 33, pl. 20, 34 (Metropo-
posée exclusivement d'ornementation végétale qui pourrait trouver son ins- litan Museum, New York), divers vases fragmentés: Riccioni 1971, 114-
piration dans la coupe de Siana, comme le suppose Boardman (sur les 115, pl. 34,2 et 3 (Antiquarium de Vulci) ; Metzger 1972, 139, nO 297 B,
coupes de Cassel, avec une longue bibliographie, Beazley 1932, 190-192 ; pl. 69, B; Villard 1960, 25, pl. 9, 9 (Marseille) ; Dunbabin 1962, 341,
Villard 1946, 169; Richter 1953,12; Metzger 1972, 140; Boardman 1974, nO 3685, pl. 137 (Athènes) ; Lambrino 1936, 42, pl. 21, 23 (Cambridge).
62 ; PiclTo 1984, 139-142 ; Moore 1986, 65 ; sur les coupes de Siana, Brij- Notre exemplaire de la fig. 39 ressemble à celui de Perachora (Dunbabin,
der 1983). 341, nO 3686, pl. 137 (da!. troisième quart du VIC s. av. J.-c.).
Les épaves archaïques de la pointe Lequin 211

16 Epave 1A. Coupe à


décoration florale.

17 Epave 1A. Coupes


de Cassel (n° 1 à 4)

18 Epave 1A. Coupes


de Cassel, détails
(n° 1 et 2).

19 Epave 1A. Coupes à


yeux (n° 1 à 4)

16
D IDem

18

17 D 20em

19
entre deux personnages à pied (fig. 18, nO 1) 23, une sirène et un oiseau
(fig. 18, nO 2).
• Un répertoire figuré nettement plus riche se dessine, avec
les coupes à yeux, qui sont très nombreuses au sein du ma-
tériel attique de l'épave. Elles appartiennent, d'après leur
profil morphologique, au type classique dit "A" (Bloesch
1940, 1-39, pl. 1-11), caractérisé par une vasque peu pro-
fonde, dépourvue de lèvre, à profil continu (fig. 19, n° 1).
Le pied, qui selon les modèles présente des variations, est
généralement bas et large; un anneau marque en haut l'at-
tache avec la vasque. Souvent un gorgoneion (fig. 19, n° 2 .....
et 3), l'un des motifs favoris de cette production 24, est pré- I~'~'
(iii
sent à l'intérieur du vase, même si les simples cercles
concentriques sont les plus fréquents.

23 Si les coupes de Cassel sont peu courantes, celles possédant des décors figu-
rés eurent une diffusion encore plus restreinte. On en relève très peu
d'exemplaires dans les fouilles de l'Agora d'Athènes, parmi lesquels un seul
était figuré (Moore 1986, 65, 306, pl. 112, 1746, avec deux danseurs). Parmi
d'autres rares exemplaires figurés, cf. les deux coupes conservées au Musée
de la Villa Giulia, découvertes dans la nécropole de l'Olmo Bello à Bisen-
zio, l'une avec un dauphin, l'autre avec des guerriers et des hommes qui
courent (Pierro 1984, 139).
24 Sur les gorgoneia en général, Besig 1937 et Krauskopf 1988, en particulier
291-292 pour les figurations sur céramique attique à figures noires, avec une
longue bibliographie (N. 41, 43, pl. 165-166 sur coupes à yeux; dat. 520
av. J.-c.) ; en ce qui concerne leur interprétation, voir les considérations de
Frontisi-Ducroux 1984, 152-155. Parmi les nombreuses comparaisons pos-
sibles, voir les coupes à yeux du Musée de Tarquinia (Pierro 1984, 170-171,
nO 52, pl. 51-52, 52 a-d) ; les exemplaires de Marseille (Villard 1964,27,
nO 5, 7, en part. nO 10, pl. 1, 10) ; une coupe à yeux du Metropolitan Mu-
seum (Richter 1953, pl. 32, 49 e) ; un fond de coupe à yeux de Graviscae
(Boitani 1971,248-249, nO 102, fig. 63, 9). D 20 cm
212 Luc LONG, Jordi MIRO et Giuliano VOLPE

20 Epave 1A. Coupes à yeux: Thésée et le Minotaure (n° 1 à 3).


Les épaves archaïques de la pointe Lequin 213

o 2an

3
21 Epave lA. Coupes à yeux: Héraklès et le lion de Némée (n° 1 à 3).

22 Epave 1A. Héraklès: thèmes divers (n° 1 à 4).

Comme dans les exemplaires anciens du type classique, les


coupes de l'épave Pointe-Lequin 1A présentent une décoration figurée
dans la partie externe de la vasque tandis que la sclérotique des yeux
est rendue par le contour. Il s'agit exclusivement d'yeux masculins,
4
c'est-à-dire arrondis et dotés du conduit lacrymal 25. Dans certains cas,
entre les yeux, le nez a également été figuré (fig. 19, nO 3). La figura-
tion simple ou les groupes figurés sont insérés dans les espaces dispo-
nibles entre les yeux, soit latéralement, soit autour des anses. On peut
o 18 an

25 Boardman 1974, 107-108 ; la présence des yeux a été interprétée comme une
influence d'origine ionienne: Jackson 1976,60-68. Parmi les études plus ré- sur celui de visage ou de masque, Ferrari 1986, 11-20 et Kunisch 1990,
centes sur le rôle "prophylactique" des yeux, Frontisi-Ducroux 1984, 150, 20-27, avec une bibliographie complète sur le sujet.
214 Luc LONG, Jordi MIRO et Giuliano VOLPE

23 Epave 1A. Satyres (n° 1 et 2).


23 I~
24 Epave 1A. Pugilistes (n° 1 et 2).
~I 25 Epave 1A. Joueurs de flûtes et sirène.

o 10 cm

~
.'

2
n"">

constituée de lignes concentriques ou de points et, au-dessous, de


rayons. Sur les exemplaires les mieux conservés, on mesure parfaite-
ment le soin apporté aux dessins, aux incisions et au traitement des
couleurs, à l'aide de rehauts rougeâtres, violets et blancs.
Les scènes figurées, qu'il n'est pas possible, dans le cadre de cette
étude préliminaire, de présenter dans leur intégralité, se rapportent au
thème de la guerre, de la mythologie, de la vie quotidienne et des jeux
de la palestre. Sur la base des formes et de la décoration, il convient de
rattacher cette production à l'école de Nicosthénès 27
Parmi les scènes mythologiques se répète à six reprises, au moins,
le thème de Thésée tuant le Minotaure (fig. 20, nO 1 à 3), qui revêt une
ainsi trouver sous les anses un sarment de vigne (fig. 19, nO 3 et 4) 26, grande importance dans la propagande idéologique athénienne et jouit
une palmette, des animaux fantastiques, des sirènes (fig. 25). La partie d'un grand succès dès les années 560 av. n. è. 28 Le schéma adopté est
inférieure de la vasque est quelquefois occupée par de simples cercles bien connu, en particulier sur les vases à figures noires (Brommer
concentriques noirs, parfois réalisés au moyen de lignes assez légères 1973,321; Maffre 1979,62-63): les deux antagonistes s'affrontent au
et parfois par des bandes un peu plus épaisses. Sur d'autres coupes est corps à corps et l'on observe, selon le cas, quelques variantes dans les
présente à ce niveau une organisation plus complexe, typique des gestes des lutteurs. On note dans un cas la présence, de part et d'autre,
exemplaires les plus anciens de cette catégorie (Boardman 1974, 107), d'Ariane et d'un jeune Athénien (fig. 20, nO 2).

26 Parmi les très nombreuses comparaisons possibles nous signalerons


les coupes de Tarquinia (Pierro 1984, 167-169, nO 49-50, pl. 58-59,
dat. 530-520); la coupe de Heidelberg S 118 (c. VA, Heidelberg 4,
38-39, pl. 159, 8), les coupes à yeux du Metropolitan Museum
(Richter 1953, 17-18, nO 42, 44, pl. 28, 42 e et f et 29, 44 d et el.
27 Nous remercions Fr. Villard, pour son aide et ses conseils.
28 Liste des représentations dans Brommer 1973, 226-243 (plus de 250
exemplaires recensés parmi les vases à figures noires) ; autres réfé-
rences dans Maffre 1979,61-63 et Boardman 1974,225-226. Cette
scène est attestée sur un grand nombre de vases à figures noires
dont le fameux cratère François (Ibid., fig. 46, 4), une coupe à
bande du Peintre du Centaure (Ibid., fig. 116, 2, Monaco, Antiken-
sammlungen 2243, de Vu Ici), une amphore de Lydos (Ibid.,
fig. 66,2, Londres, British Museum B 148) ; une pyxide de l'Agora
d'Athènes (Moore 1986, 254, nO 1268, pl. 89, dat. 560-550) ; et en
particulier une coupe à yeux du Metropolitan Museum, de Tarqui-
nia, dont la composition décorative est identique bien que la dispo-
sition des personnages diffère, avec Ariane contre l'épaule de Thé-
sée et le jeune homme derrière le Minotaure; le fragment de la
fig. 45 est comparable, à l'évidence, à la face b de la coupe du Me-
tropolitan pour la représentation de Thésée et du Minotaure, tandis
que le fragment de la fig. 46 se rapproche de la face a du même vase
(Richter 1953, 16, nO 40, pl. 26, 40 a-b ; 41, 40) ; un skyphos de
Xanthos, du Peintre de l'olpé de Nicosie, reproduit le même schéma
de la coupe de New York (Metzger 1972, 130-131, nO 269, pl. 62);
divers exemplaires sont signalés à Marseille (Villard 1960, 27,
o 18 cm pl. 12, 19 ; 13,5 et 7 à 9).
Les épaves archaïques de la pointe Lequin 215

o 18 cm

2
27 26 Epave 1A. Guerriers et scènes de combat (n° 1 et 2).
26
27 Epave 1A. Personnages masculins et féminins (n° 1et 2).

18 an
28 28 Epave 1A. Animaux réels et fantastiques (n° 1 à 3)

Héraclès, le héros dont les représentations abondent le plus dans


la céramique attique (Brommer 1973, 3-209), apparaît plusieurs fois
luttant contre le lion de Némée (fig. 21, nO 1 à 3). Parmi ses exploits, le
combat contre le fauve était sûrement le plus populaire, du moins à
l'époque archaïque (Brommer 1973, 109-143 ; Maffre 1979, 13-36 ;
Felten 1990). Sur un exemplaire, il apparaît seul, armé d'une massue
(fig. 22, nO 1). Néanmoins, des représentations fragmentées d'un cen-
taure (fig. 22, nO 2 et 3) et du Cerbère (fig. 22, nO 4) paraissent aussi se
rattacher à ses travaux. Au thème dionysiaque il faut attribuer des re-
présentations de satyres (fig. 23, nO 1 et 2) ; tandis que des athlètes et
des pugilistes illustrent les jeux de la palestre (fig. 24, n° 1 et 2) 29, et
qu'une demi-coupe décorée d'un joueur de flûte double (fig. 25)
évoque le thème de la musique et du spectacle.
Nombreuses sont les scènes plus générales présentant des guer-
riers armés en train de combattre (fig. 26, n° 1 et 2), des personnages
masculins ou féminins (fig. 27, nO 1 et 2), des animaux réels ou fantas-

o 12 cm

12 cm

29 Pour les scènes de pugilat nous nous réfèrerons à une coupe à lèvre du Me- au combat (Richter 1953, 8, nO 20, pl. 13,20 a-b et 30, 20 ) et à une coupe à
tropolitan Museum, décorée sur les bords, faces a et b, de deux adversaires lèvre du Musée de la Villa Giulia (Mingazzini 1930, pl. 89,5 et 94, 6).
216 Luc LONG, Jordi MIRO et Giuliano VOLPE

29 Epave 1A. Scènes courtoises homosexuelles et hétérosexuelles


(n° 1 à 3).

30 Epave lA. Scènes de cavaliers (n° 1 à 4).

31 Epave lA. Motifs végétaux sous les anses d'une coupe à yeux.
2
tiques (fig. 28, nO 1 à 3). Une catégorie de coupes particulières, le
groupe des scènes courtoises (Courting Cups) 30, est également bien
attestée : quelques fragments ont en effet gardé la trace de scènes
o Sem amoureuses homosexuelles (fig. 29, nO 1 et 2) 31 ou de cavaliers
(fig. 30, nO 1 à 4) 32. Ces représentations correspondent à un thème
très diffusé, plus que ne l'étaient les scènes galantes hétérosexuelles
(fig. 29, nO 3) ; quant au thème du jeune homme à cheval, il apparaît
fréquemment sur les amphores nicosthéniciennes.
Il faut aussi ranger dans ce même groupe quelques fragments où
sont figurés, sous l'anse, un grand bouton retourné, à pétales séparés
(fig. 31), qui constitue l'une des caractéristiques de ce type de coupe et
qui, selon une hypothèse récemment formulée, pourrait s'assimiler à la
"signature" du potier 33. L'un de ces fragments appartient visiblement
à une coupe réparée qui se range, avec un petit nombre d'objets incisés
3 de graffiti grecs, parmi le matériel de bord.

• Les supports de coupes (Stand/ets) illustrent une classe


o Sem particulière d'objets, utilisés pour soutenir ou surélever les
coupes et les pyxides. Parmi le matériel de l'épave nous

o IOem

2------------------4

o IOem

30 Boardman 1974, 108. Pour les scènes homosexuelles, Schauenburg 1965, et


plus généralement Vermeule 1969. L'amoureux tend habituellement une
main au menton (voir par exemple Boardman 1974, fig. 124, l83) et l'autre
directement vers le bas-ventre du jeune garçon, ou bien lui offre en gage
d'amour un coq, un lièvre mort ou un renard (Schauenburg 1965, fig. 3 ;
Boardman 1974, fig. 136). Cette imagerie apparaît régulièrement autour de
560 av. J.-c.
31 On citera à titre comparatif la coupe du Royal Ontario Museum de Toronto
(Boardman 1974, fig. 183, 1 et 2, datée vers 530-520 av. J.-C.).
32 Ces coupes appartiennent vraisemblablement au même groupe que celui des
scènes courtoises (Beazley 1971, 82-83).
33 Pierro 1984, 174. Parmi les nombreuses comparaisons, outre les exemplaires
déjà cités, voir un fragment de Thasos (Ghali-Kahil 1960, 82, nO 56, pl. 33,
dat. vers 520 av. J.-c.).
Les épaves archaïques de la pointe Lequin 217

2
o 10an

32 Epave 1A. Supports de coupe décorés (na 1 à 3).

avons mis au jour quatre exemplaires de ce type dont l'un a • Céramiques vernissées d'origines diverses
perdu son vernis et sa décoration. Sur les trois autres exem- Parmi les céramiques non décorées on recense les dé-
plaires sont représentés une gorgone (fig. 32, nO 1), un per- bris d'au moins une amphore ou une hydrie et de quelques
sonnage masculin de profil avec la main droite levée en vases fermés, à vernis noir mat et pâte grise (fig. 35, nO 1
signe de salut (fig. 32, nO 2), et, sur un vase privé de pied, et 2), qui ne sont pas attiques mais plus vraisemblablement
un décor de pampre de vigne (fig. 32, nO 3). Du point de d'origine laconienne (Boardman 1966, nO 951 et 965).
vue morphologique ces supports de coupe sont compa- Quelques grandes coupes carénées, à paroi épaisse et ver-
rables aux exemplaires à vernis noir de l'Agora d'Athè- nis noir (fig. 35, nO 3), ainsi qu'une coupe peu profonde, à
nes. 34 bord rentrant, dont le vernis brun-rouge rappelle parfois
• La céramique attique ne se limite pas seulement aux ky- celui de nos coupes B2 (fig. 35, nO 4), faisaient également
likes à vernis noir et à figures noires mais comprend aussi, partie du chargement. Cette dernière se rapproche d'un
en nombre moins important et conservées parfois de façon exemplaire signalé à Ampurias (Rouillard 1978, 280,
fragmentaire, d'autres formes de vases. On recense par CXXI, fig. 2, 8).
exemple des coupelles et des petites pyxides dont l'une
porte un graffito (Saltcellars: Sparkes 1970, 136-137,301,
nO 921, pl. 34, fig. 9, 525 av. J.-C.) (fig. 33, nO 1 à 5), des • Lampes
petites olpai (fig. 33, n° 6 et 7), des cratères à colonnettes,
Un problème de définition de la provenance, analogue
oénochoés (Ibid., 59, 243, nO 97, pl. 5, 500 av. J.-c.), hy-
à celui des coupes B2 et des coupelles sans anse, se pose à
dries et pichets (fig. 33, nO 8 et 9), skyphoi (fig. 33, n° 10
nouveau avec les lampes. Celles-ci restent toutefois très
et 11), lécythes (Ibid., 151-152, nO 1101-1102, pl. 38,550-
semblables aux modèles ioniens.
500 av. J.-c.) (fig. 33, nO 12), lekanides (fig. 33, nO 13) et
grandes coupes à rebord plat (fig. 33, nO 14). Il est à noter Parmi les vingt exemplaires inventoriés à ce jour, on distingue au
moins quatre types, tous vernissés à l'intérieur et autour du bec. Le
aussi la présence d'amphores à tableau dont sont conservés premier, à cheminée, présente un bord arrondi, replié à l'intérieur vers
quelques pieds, un col avec la partie supérieure du tableau le bassin (fig. 36, nO 1 à 4) ; il est le plus fréquent et représente 50 %
(fig. 34, nO 1 à 3) et un fragment de panse décoré d'un athlè- du lot. Le second type, à ombilic, est plus simple que le précédent et
te dont le style sophistiqué rappelle celui des grands maîtres. comprend parfois des modèles surbaissés, de moindre autonomie

34 Sparkes 1970,329, en particulier le na 1327, fig. Il, pl. 43 (dat. 525-500). exemplaire de Tocra (Boardman 1966,97, 104, pl. 80, 1081); on connaît, en
Comme cela a été précisé, l'exemplaire le plus ancien de ce type de vase est outre, diverses autres décorations parmi lesquelles: Dionysos, satyres,
assignable à Kleitias et Ergotimos (Boardman 1974, 189). Les sujets repré- femmes dansant (liste dans Sparkes 1970, 179-180, avec bibliographie) et
sentés sur le disque sont de type divers, par exemple un joueur de flûte sur également des scènes courtoises (Vermeule 1969, na 4, fig. 3-4, dat. 530
un exemplaire du Musée d'Athènes (ibid., fig. 318), un gorgoneion sur un av. J.-c.).
12

33 Epave 1A. Céramiques attiques diverses à vernis noir (n° 1 à 14).

(fig. 36, nO 5 à 8) 35 Le troisième, à cheminée percée à la base, avec • Céramique commune


rebord du bassin épais et arrondi, est dépourvu de bec (fig. 36, nO 9).
Parmi la céramique commune, qu'il est plus difficile,
Le quatrième, enfin, à ombilic, avec paroi du bassin verticale et profil
mouluré à proximité du bord, fortement caréné en bas, possède un pied pour le moment, d'encadrer typologiquement et d'attribuer
distinct. L'une d'elle, à graffita, appartenait sans doute à l'équipage à des productions spécifiques, se rencontrent des objets de
(fig. 36, nO 10). formes et de types divers dont voici un premier échan-

35 Ces deux formes sont bien connues et se rapportent au type 21A de l'Agora
d'Athènes (Howland 1958, 44-46 ; mais une relation typologique peut être moitié du VI· s.) que celle des lampes attiques (fin du VI·, première moitié
faite avec le type 22A : Ibid., 52-53) et en particulier avec l'exemplaire du Y· s.), est cohérente avec la datation de l'épave, ont fréquemment été
nO 193 (pl. 7, 35, 193) daté des années 500-480 et qui trouve une correspon- confondues avec les lampes attiques à cause des analogies morphologiques
dance dans la classification des lampes du British Museum de Bailey avec le et techniques qui rapprochent les deux classes. Des lampes ioniennes de ce
type Q 25-44, en particulier avec l'exemplaire Q25 (Bailey 1975, 35-42, type ont déjà été signalées à Marseille (Yillard 1960, 44-45, types 1-11,
pl. 8-1 1). Récemment, P. Dupont a rappelé l' attent ion sur la fami Ile des pl. 24, 1,4-5,8-9) ; on en atteste aussi à Tocra (Boardman 1966, 140-141,
lampes de production ionienne proches du type Howland 21 A (Dupont fig. 68, 90, nO 1428-1430), à Mégara Hyblaea (Yallet 1964, pl. 211, 2 et
1987, 50, fig. 9 et 10), qui trouvent de fortes analogies avec les exemplaires 212,3), à Graviscae (Boitani 1971,270,282, type e4, fig. 84 et 89, dat. 550-
de Pointe Lequin 1A. Ces lampes, dont la chronologie plus haute (seconde 500/490).
Les épaves archaïques de la pointe Lequin 219

tillonnage : grands plats de type mortier et lekanides


(fig. 37, na 1 à 5), amphorette (fig. 37, na 6), grandes ollae
(fig. 37, na 7 à 11), olpai (fig. 37, na 12 à 14), chytrai 3
(fig. 37, na 15 à 17), lopades (fig. 37, na 18 et 19), pichets
attiques sans doute à bandes vernies (fig. 37, na 20), cou-
vercles (fig. 37, na 21 et 22), ainsi que quelques jarres à
bandes peintes et grands pithoi très fragmentés (Sparkes
1970, 212, 359, na 1743, pl. 81, fig. 19 ; 500 av. J.-C.)
(fig. 38, na 1 à 6) dont il est encore difficile de dire s'ils 2 ----,
servaient au transport de denrées. Sur ce point, lors de la
campagne 1991, fut mise au jour la partie inférieure d'un
conteneur de dimension moyenne, que la décoration et la
morphologie générale rattachent à un pithos ou à une am-
phore à la brosse de type volumineux. Ce récipient conte- o 20 cm
nait encore, parfaitement disposées sur le fond interne,
trois piles de quatre à cinq coupes B2 ainsi que quelques
fragments d'objets d'infiltration (fig. 39, na 1 et 2). Si de
telles circonstances peuvent être le fait du hasard, nous
pensons plutôt qu'une partie des coupes fut volontairement
disposée dans les pithoi et peut-être dans des amphores dé-
colletées. La confirmation d'une telle hypothèse constitue-
rait un témoignage intéressant sur l'utilisation rationnelle
de l'espace à bord du navire, sans prouver indubitablement,
au reste, que ces coupes avaient été embarquées à Athènes.
L'emploi de pithoi pour le transport des céramiques est, par
ailleurs, déjà attesté sur un bateau de l'Age du bronze
(Bass 1987, 718-719), tandis que le conditionnement de
poteries dans des jarres semble courant au Moyen Age
(Amouric 1986,603). 34 Epave 1A. Amphores attiques, à tableau (n° 1 à 3).
35 Epave 1A. Céramiques vernissées diverses (n° 1 à 4).

o 20 an

......"

4
220 Luc LONG, Jordi MIRO et Giuliano VOLPE

• Statuettes en bronze
Le chargement du navire comprenait aussi des objets
de valeur non céramique, comme en témoignent quelques
statuettes de bronze qui faisaient vraisemblablement partie
d'un ou plusieurs grands vases. Nous ignorons cependant si
elles étaient déjà fixées sur le vase ou bien si, comme c'est
probable, elles voyagèrent démontées pour être ensuite as-
semblées sur le lieu de destination. TI s'agit d'un lion 36 et
d'un guerrier casqué (fig. 40, nO 1) 37, auxquels s'ajoute
une intéressante statuette représentant un silène tenant une
corne à boire dans la main droite et une coupe dans la main
gauche. Le sommet de la coiffe est doté d'un trou de sus-
pension (fig. 40, n° 2).

• Statuettes en terre cuite


Complétant le cadre de l'artisanat artistique on compte
au moins douze statuettes en terre cuite qui se rapportent,
dans la plupart des cas, à une divinité féminine assise sur
un trône et coiffée d'un polos (fig. 41, nO 1), déjà attestée à
Marseille. On dénombre, d'autre part, une statuette ou un
buste en terre cuite de plus grande dimension, dont n'a été
retrouvé que le nez (hauteur: 2,5 cm) (fig. 41, nO 2), ainsi
qu'un petit sanglier (fig. 41, nO 3) d'un type déjà attesté sur
2 3 l'épave de Gela.

• Amphores
Les denrées liquides, vin et huile, étaient transportées
c:.·.·.-_-._ --..,-d essentiellement dans des amphores grecques et gréco-
orientales de type divers 38, aujourd'hui très fragmentées et
4 5 étroitement mélangées à la vaisselle (fig. 42). Leur nombre
o 20 cm minimum, pour le moment, est d'environ 70 conteneurs
(tabl. 1). Parmi les amphores de Grèce de l'Est, qui sont
7 majoritaires avec 62 % du total des récipients (fig. 7A), les
plus fréquentes sont des exemplaires à lèvre à bourrelet ou
en amande et col plus ou moins évasé, à ressaut bien mar-
qué à la base (fig. 43, nO 1 à 5). Quelquefois un timbre
formé d'une double impression circulaire est imprimé sur
8
le coude de l'anse (fig. 43, nO 5). Cette production, à pâte

c;; brun-rouge, possède un pied en bouton, légèrement évidé à


l'extérieur et étranglé à la base (fig. 44, nO 1 à 3). Il s'agit à
priori d'amphores d'Ionie du Sud, vraisemblablement ori-
9 ginaires de la contrée de Milet 39, parmi lesquelles on
~

37 Sans certitude, Cl. Rolley propose de rapprocher ce guerrier du satyre de


10 l'œnochoé Grimani, à Budapest, et par ailleurs du personnage décorant une
anse découverte en Macédoine du ord, à Serrès. Ce dernier est attribué à
un atelier de Grèce du Nord-Ouest ou d'Italie du Sud, travaillant dans le
style corinthien (Kouleimani-Vokotopoulou 1975, pl. 25 ; 26 ; 30).
36 Epave 1A. Lampe à cheminée, in situ (n° 1) ; divers types de
38 Nous remercions P. Dupont qui nous a aidés à les identifier.
lampes (n° 2 à 10).
39 En général sur les amphores de Milet, voir Dupont 1982, 203-206 ; Albore
Livadie 1985, 138, fig. 18, Nocera, da!. deuxième moitié du Vie s., classée
parmi les amphores de Samos; Roberts 1986,72, fig. 44, nO 439, Agora
36 Cl. Rolley, que nous remercions ici, rapproche le bon de l'épave de celui de d'Athènes, da!. 520-480 av. J.-C. ; P. Dupont nous a signalé l'existence
Corfou, caractéristique du type "corinthien" qui fut repris par les ateliers des d'une marque semblable aux nôtres, sur une amphore milésienne à lèvre
colonies corinthiennes de la côte adriatique (Jucker 1976, pl. 9). haute, d'Histria (inédite).
Les épaves archaïques de la pointe Lequin 221

o 20 an

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37 Epave 1A Céramique commune (n° 1 à 22)" (suite page 222)
222 Luc LONG, Jordi MIRO et Giuliano VOLPE

13

14 18

o 20 cm

(Figure 37 sUite, légende page 221)

On note, en outre, cinq amphores proches du type de


38 Epave 1A. Rebords de pithoi (n° 1 à 6).
Samos, à pâte claire avec des restes de peinture, dont une
anse porte un timbre végétal (fig. 45, nO 1), et deux am-
phores sûrement originaires de Clazomènes (fig. 45, nO 2).

7
Ces dernières, jamais très nombreuses mais fréquemment
attestées sur les épaves archaiques de notre littoral, se ca-
ractérisent par une lèvre arrondie, un col bas, cylindrique,
2 une épaule arrondie, une anse en ruban et un pied lié au
corps de façon régulière, creux dans la partie inférieure 41.
Six amphores de Chios se distinguent par une lèvre anne-
lée, un col large et haut, légèrement bombé dans sa partie
supérieure et étranglé à la base, au contact d'une épaule
fortement carénée, avec des anses cylindriques (fig. 45,

5
T 4
nO 3). Assimilables au type Al de la classification de Lam-

40 Elles sont, par exemple, attestées à Arles (fouille P. Arcelin, renseignements


aimablement fournis par J .-Chr. Sourisseau).
41 Les amphores de Clazomènes correspondent à la catégorie B de M. Lambri-
no (Lambrino 1938, 114-115, fig. 76-79), dont le centre de production prin-
cipale a été récemment identifié par P. Dupont à Clazomènes, bien que
o d'autres fabriques soient attestées alentour, par exemple à Téos (Dupont
30 cm
1982, 199-201 et 1983, 25-26, 31, 42). Leur diffusion, dans le cours du
VI" s. est assez large et concerne essentiellement l'aire pontique, mais aussi
la Grèce et la zone égéenne (Lambrino 1938, 114-115 ; Dupont 1982, 200 ;
Zeest 1960,69-72), Chypre (Calvet 1978,23) et la Sicile (Pelagatti 1976-77,
compte également une variante tardo-archaïque, à col très 525, pl. 76, Il), l'Etrurie (Boitani 1985 et maintenant Rizzo 1990, 104,
évasé. Ces amphores, du dernier quart du VIe s., demeurent fig. 197-198). La production commence entre la fin du VII" et le début du
VI" s. et s'amenuise vers la fin du VIe et le début du V' s. A Athènes, une
relativement rares en Méditerranée occidentale, même si
amphore datée de 480 av. J .-c. (Grace 1961, fig. 35, au centre) semble
quelques-unes d'entre elles ont été diffusées dans l'arrière- constituer l'exemplaire le plus récent de ce type de conteneur (Dupont 1982,
pays marseillais 40. 200-201). Voir aussi Doger 1986.
Les épaves archaïques de la pointe Lequin 223

brino (1938, fig. 71-72), elles sont ca-


ractéristiques du troisième quart du
VIe s. av. J.-c., avec survivance jusque
vers 500 42. Deux amphores, au
moins, sans doute attribuables au
"cercle thasien", se caractérisent par
une lèvre arrondie, un col court et cy-
lindrique, une épaule large et une anse
en ruban (fig. 45, nO 4) 43. Signalons
enfin quelques fonds se rapportant à
des amphores de la classe des "Frac-
tionai red" , qui appartiennent à la
constellation des amphores dites de
Lesbos (fig. 45, n° 5 à 8) 44.
Parmi les productions grecques on
distingue quelques amphores "à la
brosse" (fig. 46, nO 1) dont le type
était déjà attesté à Marseille 45, au

42 Parmi les amphores archaïques, celles de Chios


sont les plus diffusées, en particulier au cours de
la seconde moitié du ync s. (Lambrino 1938,
107-113; aussi Zeest 1960,74-78; Boardman
1967, 179, nO 953, pl. 67 ; Slaska 1978, 228-
230). La diffusion, particulièrement celle des
exemplaires plus anciens, est, comme cela a été
dit, assez large el concerne soit la mer Noire,
soit la Méditerranée orientale (Dupont 1982,
194-198), soit la Méditerranée occidentale, avec
des témoignages en Sicile (Pelagatti 1976-77,
fig. 75, 5), à Pithécuses (Di Sandro 1986, 53-58,
pl. Il), à Pise (Pancrazi 1982,336-337, fig. 2,
14-16) et dans diverses tombes étrusques (Boi-
tani 1985 ; Rizzo 1990, 51, 55, fig. 43, 55, 346-
347) ; on trouve aussi des similitudes avec les
exemplaires de Graviscae (Slaska 1978, 228-
230), de Regisvilla (en contextes stratigra-
phiques de la fin YIe-début y e s., avec des am-
phores étrusques, corinthiennes A et des am-
phores "à la brosse" : Morselli 1985, 31-34,
fig. 4, 4 ; 7, 2-4).
43 Sur les amphores de Thasos, voir Clinkenbeard
1986 ; Garlan 1988, 12-13 ; puis: Salviat 1986
sur le vin de Thasos ; Garlan 1986 sur les ate-
liers et les timbres; Jones 1986 et Picon 1986
sur les prospections géophysiques et les ana-
lyses de pâte; Debidour 1986 et Poenaru Bor-
dea 1986 sur les timbres; voir l'importante bi-
bliographie dans Empereur 1986. P. Dupont
situe chronologiquement nos exemplaires vers
la fin YIe-début ye s.
44 Clinkenbeard 1982, fig. 71, 4 ; 1986, fig. 3,
nO 2, Agora P 24875 (da!. 520-490 av. J .-c.).
P. Dupont situe chronologiquement nos exem-
plaires à la fin du YIe s.
45 Yillard 1960, pl. 26, nO 1-3. Nos exemplaires o 30 an
semblent correspondre au type Agora d'Athènes
1502 (Sparkes 1970, 341, nO 1502, pl. 64 ;
Grace 1961, fig. 35, à droite) ; bibliographie et
recueil des trouvailles dans Rizzo 1990, 100, 39 Epave 1A. Vue in situ d'un conteneur en phase de démontage (n° 1) ;
nO 1 (Yulci, nécropole de l'Osteria, tombe du dessin du conteneur (n° 2).
dernier quart du YI e s.).
224 Luc LONG, Jordi MIRO et Giuliano VOLPE

moins trois amphores de type


corinthien A 46, à lèvre aplatie,
col court, cylindrique, et anses
disposées immédiatement sous
la lèvre (fig. 46, nO 2 et 3), et
cinq de type corinthien B 47
(fig. 46, nO 4 et 5), ces dernières
vraisemblablement originaires
de Corcyre.
Par ailleurs, l'un des son-
dages menés en 1991 a permis
de recenser, étroitement associé
à des coupes B2, un col d'am-
phore étrusque de type Py 3A
(fig. 47, nO 1). Cette amphore se
caractérise par une lèvre à bou-
din et par l' horizontali té de la
partie supérieure des anses.
Nous signalerons enfin la dé-
couverte, en 1990 et 1991, d'au
moins huit amphores très frag-
mentées, à pâte jaune clair vi-
rant parfois au vert, avec de
fines inclusions sableuses, que
nous avions préalablement ran-
gées parmi les amphores corin-
thiennes B. Au demeurant, di-
vers détails de fabrication et no-
tamment les fragments de cols
découverts tout récemment, à
lèvre à boudin replié, souligné
d'un listel, s'apparentent à la
forme Bertucchi 1 (fig. 47, nO 2
à 5). A ce niveau de l'étude,

40 Epave 1A. Statuettes en bronze (n° 1 et 2).

41 Epave 1A. Statuettes en terre cuite (n° 1 à 3).

46 Koehler 1979,14-15,98-102, nO 22-29, pl. 4, 22-27; 5, 29 et 14,27-29 (da!.


deuxième moitié du YIe S.-début ye s.).
47 Koehler 1979,33-35,170-174, nO 212-219, pl. 28, 212-218; 29, 219 et 39,
212-216 (da!. fin du VIe s.).
Les épaves archaïques de la pointe Lequin 225

42 Epave 1A. Amphores grecques et vaisselle sur le gisement.



seules les analyses de pâte pourront déterminer s'il s'agit
d'amphores massaliètes ou de Grèce occidentale. Dans
cette attente nous les rangerons provisoirement sous le vo-
3
cable commode de "ionio-massaliètes". Quoi qu'il en soit,
la présence d'un lot unitaire d'amphores massaliètes à bord
de l'épave ouvrirait sans aucun doute des perspectives nou-
velles.

• Petit matériel
Parmi de petits objets en plomb rattachables au maté-
riel de bord, de bagage ou d'accastillage, il faut citer trois
dés présentant des inscriptions illisibles, une feuille roulée 4
et un anneau de cargue. On signale, par ailleurs, un ala-
bastre en albâtre, une mâchoire inférieure de porc et une
fusaïole.

Sur la base de tous les éléments considérés, notamment


la céramique attique, il est possible de proposer une data-
tion du naufrage vers la fin du VIe s., peut-être autour des
5
années 515 av. l-C.

3.2. L'épave massaliète (lB)

Considérée comme pratiquement terminée, à l'excep-


tion de quelques sondages lirni trophes au gisement, notam- 43 Epave 1A. Amphores gréco-orientales de Milet (n° 1 à 5).
ment dans la zone 4 (fig. 48), la fouille de cette épave a
226 Luc LO G, Jordi MIRO et Giuliano VOLPE

44 Epave 1A. Amphores de Milet, pieds (n° 1 à 3).


45 Epave 1A. Amphores gréco-orientales: Samos (n° 1), Clazomènes
(n° 2), Chios (n° 3), Thasos (n° 4), Lesbos (n° 5 à 8).

livré exclusivement des amphores, dont l'étude se poursuit


(Long 1990,53-55). Si nous ne disposons à l'heure actuelle
d'aucune amphore complète, toutes, comme cela a été pré-
cisé, appartiennent au type 2 de Bertucchi (h. restituée: en-
viron 48 cm pour un volume de l'ordre de 221).
Ces récipients, à pâte variant du chamois au gris avec de très
nombreuses paillettes de mica et des nodules rouges, se caractérisent
2 par une panse sphérique munie d'une arête au niveau du dernier tiers et
un pied en bouton, plus ou moins évidé, mesurant en moyenne 3,5 cm
de haut (Long 1990,53, fig. 24). Le plus souvent, l'attache inférieure
des anses, où se distingue une marque circulaire en creux, a été renfor-
3 cée par une forte pression du pouce. Les lèvres, d'autre part, à profil
curviligne et allongé (h. : 5 cm), sont proches des bords de type Py 2-3
ou Py 5 (Marchand 1990, 127) et présentent un méplat sommital légè-
rement incliné (fig. 49, nO 1), très rarement horizontal (fig. 49, nO 2).
o 20 cm Elles sont systématiquement soulignées d'une gorge plus ou moins
profonde et l'on observe nettement, sur les modèles fracturés, le creux
de repliement. Quelques-unes d'entre elles sont plus courtes et plus
épaisses (h. : 4 cm). Seul un col, recensé en 1991, est doté d'une lèvre,
sans creux de repliement, qui parait réellement se détacher du groupe.

Timbre
o 2an

--'

.- 3 5 4

L r
6

0 40 cm 8
Les épaves archaïques de la pointe Lequin 227

__ 1
f
1

\ __ 2

2 4

o 30 an

3 5
__ 3
47

__ 4
46 Epave 1A. Amphores grecques: "à la brosse" (n° 1), corin-
thiennes A (n° 2 et 3), corinthiennes B (n° 4 et 5).

47 Epave lA. Amphore étrusque (n° 1) ; amphores "ionio-massa-

• 1 __ liètes" (n° 2 à 5).

~e 4 (épave 1B) : amphores massaliètes in situ.

48

o 40 cm

46

__ 5

Son profil arrondi, souligné d'une gorge bien marquée, la rapproche


des bords de type Py 4 ; la lèvre est néanmoins dépourvue de facettes
(fig. 49, nO 3). Ce type intermédiaire, qui n'est pas, selon nous, encore
clairement défini, se retrouve sur certaines amphores de l'épave Saus-
set 1 (Long 1990,55-56) et contribue à revoir légèrement à la baisse la
datation jusque-là proposée pour cette épave lB. D'une façon généra-
le, les diamètres externes des cols oscillent entre 17 et 19 cm ; ceux de
l'ouverture entre 12 et 14 cm.
228 Luc LONG, Jordi MIRO et Giuliano VOLPE

reste encore une petite partie du site à explorer, évaluer en


gros la cargaison initiale à 40 ou 50 amphores, certaine-
ment pas davantage. Les vestiges du navire, sans doute de
faibles dimensions, se limitent à des éclats de bois complè-
tement dispersés.
Une amphore étrusque fortement poissée et incomplè-
te, découverte étroitement associée aux amphores massa-
liètes, devrait se rattacher au matériel de bord (Long 1990,
55, fig. 26). Sa pâte, très friable, est de couleur brun-rouge
en périphérie, gris clair au centre. On distingue à la loupe
de minuscules et nombreuses particules blanches, ainsi que
quelques rares grains translucides de taille plus importante
2 (environ 1 mm de diam.). Différente de celle mise au jour
sur l'épave lA, cette amphore, par sa forme générale
(type 3A ou peut-être 4 ?) et son diamètre maximum (éva-
lué à 42 cm), rappelle encore certains exemplaires de
l'épave Bon-Porté 1.
D'une façon générale, l'absence de facettes sur le bord
des amphores massaliètes et l'existence du creux de replie-
ment constituent, à priori, au sein des types 2 et 3, des cri-
tères évidents d'ancienneté. L'amphore étrusq ue, de
type 3A, trouvée associée au chargement, paraît confirmer
3 ces premiers indices. Toutefois, la présence sur l'épave
d'un col massaliète à lèvre arrondie, assimilable au proto-
type des bords de type 4, permet de situer le naufrage dans
la première moitié du ye s., peut-être plus précisément
dans le second quart du siècle.

3.3. Place des épaves


dans le commerce archaïque
de la Méditerranée occidentale

o 40 cm

Le nombre des épaves archaïques sur l'ensemble de la


Méditerranée occidentale est extrêmement faible et se ré-
49 Epave 1B. Cols d'amphores massaliètes (n° 1 à 3). duit encore davantage si l'on se limite aux chargements ho-
mogènes de denrées alimentaires et de céramiques prove-
nant de Grèce. Relativement plus fréquents sont, à
La fouille des deux chenaux parallèles (zones 1 et 4), a l'époque archaïque, les cas de navires à chargement
permis de comptabiliser, à partir des pieds, une vingtaine "mixte", qui résultaient de divers intermédiaires ou bien
d'unités, toutes poissées jusqu'au rebord. Nous obtenons qui étaient composés de marchandises chargées dans des
une proportion légèrement inférieure: 15 récipients, en di- ports successifs tout au long de la route. On ne doit pas,
visant les 890 fragments d'amphores répertoriés à ce jour toutefois, exclure la possibilité qu'un chargement "mixte"
par 60, qui est le taux moyen de fractionnement des am- soit originaire d'un "port de trafic" ("port oftrade"). C'est
phores grecques (voir l'encadré de la fig. 7). Par ailleurs, si semble-t-il le cas de Marseille, centre de production et de
une partie du site a été livrée au pillage (zone 1), il ressort consommation, qui jouait, en outre, un rôle dans la redistri-
de l'enquête judiciaire relative à cette affaire que les prélè- bution 48 des produits acquis dans d'autres pays et qui
vements clandestins ont essentiellement porté sur la céra- étaient en partie ou entièrement réembarqués vers de nou-
mique campanienne. A l'exception de quelques cols qui, au veaux marchés.
reste, n'interviennent pas dans notre comptage, les am-
phores massaliètes, friables et très fragmentées, n'intéres-
saient pas les pillards. On peut, en conséquence, minimiser 48 Voir sur Ce point les observations de J.-P. Morel (1982,487-488; 1983,
le nombre d'objets prélevés et, si l'on tient compte qu'il 565-570 avec une autre bibliographie; et aussi 1975, 879-881).
Les épaves archa:iques de la pointe Lequin 229

Répertoire chronologique
des sites sous-marins archaïques et classiques anciens
(VIe s. - première moitié du ve s. av. J.-C.)

Giglio - Epave à chargement mixte, "international" : amphores être également d'origine marseillaise? Datation: vers le milieu du
étrusques et de Samos, divers autres types d'amphores de Grèce ye s. av. J.-C.
orientale, amphores puniques. céramique corinthienne figurée (ary- Circeo - Epave grecque, à fajble profondeur, non fowllée. Matériel
ballai, olpés, oénochoés), coupes A2, un lécythe samjen, lampes récupéré: amphores corinthiennes B, coupes B2 (quelques-unes
grecques, vase étrusco-corinthjen d'imitation, bucchero étrusque. d'entre elles étajent encore empilées), lampes à vernis noir proba-
Parmi le reste du matériel: écritoire en bois, série de flûtes, pointes blement attiques. Datation proposée : deuxième moitié du Yle s.
de flèches, lingots de plomb et de cuivre, casque corinthien. Il s'agit av. J.-C.
d'un bateau cousu. Datation: aux alentours de 600 av. J.-C. ou dans
le premier quart du YIe s. Gela - Epave recouverte de pierres de lest, par 5 m de fond, partiel-
lement fouillée en 1989 : amphores de Chios, de Lesbos et diverses
La Love - Epave avec chargement étrusque homogène, composé de autres anlphores gréco-orientales, amphore attique SOS, amphores
170-180 amphores étrusques (en majorité type 3B, quelques 3A), cori.ntruennes A et B, amphore massaliète, amphore punique, céra-
2 amphores de type corinthien B, 1 amphore de Clazomènes, mique commune, coupes B2, cérarllique attique à vernis noir (parmi
coupes "étrusco-corinthiennes" du type Maschera Umana, oéno- laquelle des coupes sans anse - très semblables à celles de Pointe
choés de bucchero pansues et canthares, céramique commune. Une Lequin lA - , salière. petit askos, lampes, coupelle monoansée,
lampe punique usagée appartient au matériel de bord. Le navire est coupe skyphoïde), coupe attique à figures noires, askos à bandes de
peut-être parti de Pyrgi-Caere et a fait escale à Yulci. Datation: type ionien, deux askoi attiques à couronne, à figures rouges, dont
vers le milieu du YIe s. av. J.-c. un avec un satyre et l'autre avec des banquets, fragment de skyphos
Esteu dou Miet - Epave d'amphores étrusques avec canthares en tardo-corinthien, tripode de bronze, autels en terre cuite, à décora-
bucchero. Le cœur de l'épave n'a pas encore été exactement locali- tion surpeinte, petit sanglier en terre cuite. Il s'agit d'un bateau
sé. Datation: Yle s. av. J.-c. cousu. Datation: fin du YIe ou début du ye s. av. J.-c.
Bon-Porté - Epave avec environ 20 amphores étrusques (type Rochelongue - Site dispersé par fajble profondeur (épave ?) : 1 700
Py 3A), 4 ou 5 amphores gréco-orientales (de Chios ou de Clazo- objets de bronze pour la refonte; amphores grecques (?). Datation:
mènes) et de l'ordre de JO amphores massaJiètes de type 1 ; une oé- Yle s. av. J.-c.
nochoé à bande, en pâte claire massaliète et une barre de plomb Lavezzi 5 - Lieu de mowllage (?) : deux amphores étrusques, am-
(sans doute une ancre). Il s'agit d'un bateau cousu. Datation: com- phore corinthienne B, amphore massaliète de type 1. Datation : se-
prise entre le troisième et le dernier quart du VIC s. conde moitié du VIC s. av. J.-C.
Dattier - Epave très semblable à celle de Bon-Porté sur laquelle on Filicudi G - Lieu de mouillage ou épave: amphores corinthiennes.
recense 14 amphores massaliètes de type l, une amphore étrusque Une amphore corinthienne A fut récupérée par N. Lamboglia en
de type 3, une amphore de Clazomènes et un fragment de céra- 1975 ; il semblerait que d'autres amphores du même type ajent été
mique commune. Datation: troisième quart du Yle s. av. J.-C. récupérées dans la même zone, ainsi qu'un col d'amphore corin-
Sausset 1 - Epave pillée où furent récupérés: fragments d'am- thienne B et un petit skyphos. Datation: milieu du ye s. av. J.-c.
phores massaHètes de type 2, anse d'amphore étrusque et barre de Camarina - Epave archaïque probable : coupes B2, casque corin-
plomb (sans doute une ancre). Datation: prerllière moitié du ve s. thien en bronze.
av. J.-c. Santa Sabina - Zone portuaire comprenant une ou plusieurs épaves ?
Bonnieu 3 - Epave récemment déclarée et expertisée par B. Majllet, Il fut récupéré un abondant matériel cérarllique relatif à une large pé-
à 21 m de fond, à l'est de Martigues, Pointe de Bonnieu. Le gjse- riode (de l'époque archaïque à j'antiquité tardive) : céramiques corin-
ment, apparemment connu des pilleurs, se signale par un petit thienne et laconienne, coupes ioniennes Blet B2, cérarllique à bandes
nombre d'amphores massaliètes de type 2 (bords de type Py 4) ainsi gréco-orientale, céramique attique à figure noire, lerrecotte, amphores
que par la présence de mortiers à marli biseauté à l'intérieur, peut- corinthiennes A et B. Datation: fin du VIle au début du ye s.

Limitant l'analyse aux épaves comprises entre le YIe et 583-584). Enfin, en ce qui concerne les chargements
la première moitié du ye s. (fig. 50), il n'est pas inutile de "étrusco-massaliètes" et massaliètes, considérons les
passer ici rapidement en revue quelques exemples (voir en- épaves de Bon-Porté (Ramatuelle) (Liou 1974, 7-19 ; Jon-
cadré). Au titre des chargements "mixtes", nous connais- cheray 1976, 5-36 et 1978 ; Bouloumié 1982, 43-44 ;
sons une cargaison composée d'amphores et de céramiques L'Hour 1985 ; Long 1990, 51-53) ; de la pointe du Dattier
étrusques, grecques et orientales, à Giglio (Baia Campese, (Cavalaire) (Liou 1974 ; Long 1990,49-50) ; de Sausset 1
Italie) (Bound 1983 ; 1985 et 1991 ; Cristofani 1986, 127). (îlot de l'Aragnon) (Long 1990,55) ; de Bonnieu 3 (à l'est
Parmi les chargements homogènes de produits étrusques, de Martigues) ; de la pointe Lequin lB.
il faut citer les épaves de La Love (Cap-d'Antibes) (Albore Sur la base de nos connaissances actuelles, les épaves à
Livadie 1967 ; Bouloumié 1982 ; Colonna 1985, 293- chargement "homogène" d'amphores et de céramique
294) ; de l'Esteu dou Miet (Marseille) (Gallia, 33, 1975, grecque se limitent à un cas signalé à Circeo (Gianfrotta
230 Luc LO G, Jordi MIRO et Giuliano VOLPE

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9
( 50
Carte de répartition des épaves archaïques en
Méditerranée occidentale. 1- Rochelongue ; 2-
Sausset 1 ; 3- Bonnieu 2 ; 4- Esteou ; 5- Pointe
Lequin lA; 6- Pointe Lequin lB; 7- Dattier; 8-
Bon Porté 1 ; 9- Antibes; 1O-Giglio ; 11- Lavezzi;
12- Circeo ; 13- Filicudi G ; 14- Gela; 15- Camari-
na; 16- Santa Sabina.

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Encore plus complexe est la situation
des autres sites sous-marins au sein des-
quels la présence d'épaves archaïques ho-
mogènes ne peut être affirmée avec certitu-

.~
de, soit qu'elles furent soumises au pillage
et récupérées partiellement, mais jamais
15
fouillées, soit parce qu'il s'agit plus proba-
Q,
blement de lieux de mouillage. Parmi ces
gisements, il faut citer: Rochelongue
(Agde) (Bouscaras 1964 et 1964-65) ; La-
1989, 44, fig. 2), à une autre récemment et partiellement vezzi 5 en Corse (Bebko 1971, 37, na 209-212 ; Long
fouillée en Sicile, près de Gela 49, et enfin, de manière plus 1990, 28-29) ; Filicudi G (Capo Graziano, Lipari) (Cava-
problématique, à celle de la Pointe-Lequin 1A, qui semble, lier 1985, 85) ; Camarina, en Sicile (Di Stefano 1989,29-
pour le moment, la plus ancienne des trois. A l'évidence, 30 et 1990) ; et enfin, sur la côte sud-adriatique de l'Italie,
l'homogénéité de ces gisements sous-entend cependant Santa Sabina (Brindisi) (D'Andria 1976).
qu'ils étaient composés de marchandises provenant de mul- Les deux épaves archaïques de la pointe Lequin offrent
tiples cités, notamment de Grèce orientale et continentale, le témoignage des aspects divers et complémentaires du
et pas seulement d'un seul centre de production. Ceci rôle de redistribution que joue Marseille dans les circuits
remet en cause l'utilisation des catégories "chargements du commerce d'époque archaïque. L'épave Pointe-Le-
mixtes" et "chargements homogènes", compte tenu de l'or- quin lB, avec son modeste chargement vinaire, évalué ap-
ganisation du commerce archal'que, lié au transport média- proximativement à 1 100 1 (environ 40 ou 50 amphores,
tisé, aux "centres de redistribution" et aux emporia (Morel soit moins de 2 tonnes) (Long 1990,64-67 et supra), reflè-
1983, 565-570). Le problème de l'épave lA de la pointe te une activité commerciale à court rayon d'action, essen-
Lequin se complique cependant si l'on retient, d'une part, tiellement limitée à la chôra massaliète et aux territoires
la possibilité qu'une partie de son fret céramique provienne voisins 50. L'épave Pointe-Lequin lA constitue, à l'inverse,
d'Italie méridionale ou de Sicile, et si l'on admet, d'autre un précieux document sur le commerce grec archaïque au
part, la présence à bord de quelques amphores massaliètes. long cours, qui concerne, comme l'a récemment fait remar-
A ce niveau de l'étude, ces dernières ne paraissent pas quer J.-P. Morel, « surtout l'Orient grec et la Grèce propre,
compromettre l'origine grecque du navire ou, du moins, de d'une part, et d'autre part l'extrême Occident de la Médi-
son dernier voyage. Son chargement reste homogène et se terranée » 51. Ceci est plus significatif si l'on considère la
distingue nettement, par son volume et par son poids, des datation du naufrage, dans les années qui suivent la chute
modestes cargaisons massaliètes connues à ce jour, toutes de Phocée et la bataille d'ALaLia 52, à une époque où, si
caractélistiques d'un petit commerce par cabotage. La dif- l'on en croit C. Jullian (1908, 389), Marseille était tombée
férenciation entre les objets de bord et ceux du chargement, dans une situation de « périlleux isolement ». Au contraire,
et, plus particulièrement, l'étude approfondie de la céra- au vu de nombreux éléments, notamment au travers des re-
mique commune, permettront sans doute, du moins nous cherches de Fr. Villard et de L.-F. Gantès, sur la Marseille
l'espérons, de mieux cerner la "nationalité" exacte du ba- archal'que, la deuxième moitié du VIe s., loin de repré enter
teau et de son équipage. une césure ou une phase de ralentissement pour le commer-
ce grec et marseillais en Méditerranée occidentale, consti-

49 Freschi 1990 ; celle importante épave a été présentée par G. Fiorentini et


A. Freschi dans le cadre du Congrès '"Dai mare al museo. La nave arcaica di
Gela e I"archeologia subacquea", Gela 19-20 mai 1990. professionnelle el chrématislique, A. Mele (1979, 92-107) ; sur ce point, à
50 Sur les aspects et le volume des échanges commerciaux massaliètes, voir les propos du commerce étrusque archaïque, on se reportera aux considérations
évaluations de L. Long (1990,64-67). de M. Gras (1985, 712-714) et aux rénexions de E. Lepore (1985, 278-280).
51 Sur la distinction entre les commerces à court, moyen ou long rayon d'ac- 52 Sur la chronologie de ces deux épisodes - avec une importante bibliogra-
tion, voir les considérations de J.-P. Morel (1983, 561-562) ; sur l'emporia phie - Gras 1985,238-239,399-400,425-427.
Les épaves archaïques de la pointe Lequin 231

tue un moment d'expansion 53 caractérisé par une augmen- core inédits, mis au jour dans la cité phocéenne. Si bien
tation notable des importations de céramique attique. que son chargement constitue, selon nous, une vitrine ho-
Avec plus de 2 500 pièces de vaisselle et à peu près une mogène et complexe des produits qui alimentaient assez ré-
centaine d'amphores et de jarres (voir l'encadré de la figu- gulièrement, sans doute, le marché marseillais. La poursui-
re 7 et les tableaux 1 et II), soit un chargement estimé à en- te des fouilles dans la ville et l'étude du matériel ancien,
viron 5 tonnes, le bateau naufragé à la Pointe-Lequin pré- pourraient confirmer cette hypothèse.
sente, pour l'époque, une charge supérieure aux autres gi- Les similitudes existant entre les status symbols prove-
sements du littoral. Il se détache en tête devant l'épave nant de "tombes de chefs" indigènes, parmi lesquelles celle
étrusque d'Antibes (3,5 tonnes), loin devant les épaves de Vix 56 est la plus connue, et quelques objets céramiques
massaliètes de Bon-Porté (environ 1 tonne) et du Dattier et métalliques répertoriés dans le chargement de l'épave,
(600 kg) (Long 1990, 65), même si sa longueur totale ne laissent augurer que la destination ultime de ces derniers
dépassait pas, en définitive, 10 à 12 m 54 . était vraisemblablement, outre les Grecs de Marseille,
Chargé de "vases-récipients" et de "vases-marchan- l'élite aristocratique des communautés indigènes. La "men-
dises", autrement dit de denrées alimentaires et de produits talité acquisitive" de cette dernière a récemment été mise
artisanaux, soit de série, soit de valeur, le navire avait très en relief par J.-P. Morel (1983, 573-574). L'épave grecque
vraisemblablement pour destination finale le port de Mar- de la pointe Lequin confirme d'autre part ici le rôle des
seille, seul grand centre grec de cette partie du littoral. voies maritime et rhodanienne dans la diffusion de ces pro-
Cette hypothèse, que renforce peut-être la présence à bord duits en Gaule.
d'amphores massaliètes, se vérifie aussi au travers des der-
nières données de fouilles de L.-Fr. Gantès : dans la
Texte rédigé par: les trois signalaires (1. à 2.2. ; 3.2.) ; L.L. el G. V. (3.1. ; 3.3.).
deuxième moitié du VIe s. av. J.-c. à Marseille, 35 à 40 %
du total de la céramique sont importés de Grèce 55. Du
point de vue des formes, le matériel de l'épave présente
Discussions sur celle communication: voir pp. 465-467.
également des analogies avec les objets déjà publiés ou en-

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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53 Sur ce point, voir les observations de S. Moscati (1985,283).
54 En accord avec P. Pomey, nous considérons qu'un chargement d'une centai-
ne d'amphores (diam. moyen par objet: 40 cm) peut se décomposer en
8 rangées de 10 à 14 récipients, soit un espace de 5,6 x 3,2 m. En théorie, il 55 Se reporter à l'article de L.-Fr. Gantès dans ce même ouvrage.
prend place, en une seule couche, dans un navire de 10 à 12 m de long, 56 Il existe sur la lombre de Vix une importante bibliographie (Joffroy 1954 et
3,5 m de large et 1,2 m de haut. La céramique, pour sa part, pouvait très bien 1979; Egg 1987) ; voir également les fiches synthétiques de J.-P. Mohen
être calée au-dessus des amphores el à l'intérieur des jarres. (1991,105-106) et . Bcrthelier-Ajot (1991,116-117, avec bibliographie).
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