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CM L1-L2.

Art et archéologie des mondes anciens

Archéologie de la Grèce antique

S1 - 2023/2024

Maia Pomadère
Balkans

Macédoine

Grèce
continentale MER EGEE Anatolie

Attique Ionie
Péloponnèse Cyclades

Dodécanèse

Crète
Les découpages chronologiques de la
Grèce du 2 au 1 millénaire av. n. è.
e er

Début de l’âge du Fer Période


Royaumes
période archaïque
mycéniens protogéométrique
(700-490)

Bronze récent III


1600 1400 1200 1000 900 800 700 500 400 300 av. n. è.

Seconds Fin des Période Période


palais palais géométrique classique
minoens en mycéniens (490-323)
Crète
Introduction :
une courte histoire de l’archéologie en Grèce
• Premières tentatives de classification des antiquités grecques au XVIIIe s.

Une œuvre marquante :


Recueil d’antiquités
égyptiennes, étrusques,
grecques, romaines et
gauloises (1752-1768) du
comte de Caylus

Émergence de la typologie : classement et datation des objets par forme,


matériau etc.
La naissance de l’histoire de l’art grec :
Winckelmann et le néo-classicisme
• Nouveau courant artistique et intellectuel, le néoclassicisme.
• Winckelmann (1717-1768), Surintendant des Antiquités à Rome :
Réflexions sur l’imitation des œuvres grecques dans la peinture et la
sculpture (1755) ; Histoire de l’art chez les Anciens (1764).
But : découvrir l’essence de l’art ;
L’art classique grec est le modèle suprême de la beauté.
L’art est considéré comme la manifestation de la liberté politique et
civile des Grecs anciens.
Winckelmann :
Du style « élevé » au « style sublime », une classification
chronologique et esthétique de la sculpture grecque

Apollon
Saurocthone
Praxitèle,
Copie de la
Collection
Polyclète, Le Doryphore, 440 av. n. è. Borghèse,
Musée du
(copie romaine au Musée Archéologique de Naples)
Louvre
La découverte de l’architecture et le néo- classicisme
(2e partie du XVIIIe – début XIXe s.)
 Des modèles pour l’architecture néoclassique
en Europe occidentale

Le Panthéon, L’école militaire (Champ de Mars), Paris


J.D. Le Roy, 1755 J.-G. Soufflot, 1757-1790. Ange-Jacques Gabriel, 1751-1780
(Les Ruines des plus beaux
monuments de la Grèce)
Les « grands prédateurs » d’antiquités (début XIXe s.)

La recherche d’œuvres originales pour


les collections d’érudits
Entouré de statues et de moulages, sans doute
rapportés de ses voyages en Méditerranée, le
collectionneur Charles Townley accueille en 1781 ses
amis dans sa galerie du 33 Park Street, Westminster.

© Johann Zoffany, Towley Hall Art Gallery


and Museum, Burnley,
Lancashire/Bridgeman Images
Les « grands prédateurs » d’antiquités (début XIXe s.)

Le comte de Choiseul-Gouffier, ambassadeur de France à


Constantinople, écrit à son envoyé à Athènes, Fauvel :

« Enlevez tout ce que vous pourrez, ne négligez aucune occasion de


piller dans Athènes ou dans son territoire tout ce qu’il y a de
pillable (…). N’épargnez ni les morts ni les vivants ».

 Des collections privées à la naissance des musées publics :


British Museum (1759), Louvre (1793).
Lord Elgin, ambassadeur anglais à Constantinople et l’enlèvement des
sculptures du Parthénon (1811) à Athènes

Le démontage des métopes.


Le Parthénon est alors une mosquée
Les métopes du Parthénon vendues par Lord Elgin au British Museum

Deux chef-d’œuvres de la sculpture classique : les métopes sud 27 et 29


(Combat entre Centaures et Lapithes)
Les frontons du temple d’Aphaia à
Egine vendus aux enchères à la
Bavière (1811)

Maquette du temple,
Glyptothèque de Munich
La découverte de la polychromie des sculptures grecques
Ces originaux ne correspondent pas toujours à l’idéal de beauté de
Winckelmann, le mythe d’une « pureté » marmoréenne…
Traces de polychromie sur
une « Corè » de l’Acropole
d’Athènes, découverte en
1885-1886

Reconstitution récente de la
polychromie sur les sculptures
du fronton du temple d’Aphaia
à Egine
De l’indépendance de la Grèce (1831) aux grandes fouilles :
rivalités scientifiques des puissances occidentales

• Le jeune Etat grec protège son patrimoine ; interdiction des


exportations d’œuvres d’art, fondation d’une société archéologique
grecque.
 rôle de l’archéologie (période classique) dans la constitution d’une
identité nationale.

• La fondation d’instituts de recherche occidentaux en Grèce


Ex. Ecole française d’Athènes (1846)
Répartition des chantiers les plus
prestigieux entre grandes puissances :
Olympie pour les Allemands à partir de
1875, Délos (à partir de 1873) puis
Delphes pour les Français, Corinthe puis
l’agora d’Athènes pour les Américains …
Les « grandes fouilles » françaises :
l’exemple de Delphes (1892-1903)

Une « chasse
aux trésors » :
inscriptions et
statues

Le réseau ferré Decauville dans le


village de Kastri (Delphes) La découverte de la statue d’Antinoüs
(ép. romaine)
La découverte des civilisations grecques de l’âge du Bronze :
l’archéologie « homérique » de H. Schliemann, 1870-1880
(Troie, Mycènes, Tirynthe)

Porte des Lions, l’entrée principale de la


citadelle de Mycènes
Masque funéraire en or
attribué à Agamemnon
 Mycènes « riche en or » chantée par Homère ? (Cercle de tombes A)

Sceau en or : scène de chasse sur un char


Le renouvellement des méthodes archéologiques
L’application (tardive) des méthodes archéologiques modernes en
Grèce
L’enregistrement de l’ensemble du mobilier archéologique et de ses
relations stratigraphiques

La succession des couches permet de


restituer une chronologie
relative du site

Le principe de la stratigraphie
(Renfrew et Bahn 1996)
Fouilles sur l’Agora d’Athènes • Aujourd’hui, tous les projets
(ASCSA, 2015) archéologiques sont pluridisciplinaires et
associent des spécialistes des artefacts et
des ecofacts (végétation, faune etc.).
• La majorité des fouilles sont réalisées dans
le cadre de l’archéologie préventive.
I. Des palais mycéniens à la Grèce archaïque
(1400-800 av. n. è.)
Construction des palais à Mycènes, Tirynthe, Pylos au Bronze récent III (1400/1350), le
plus souvent au centre de citadelles fortifiées

Tirynthe
Mycènes
Une restitution hypothétique des
différents royaumes mycéniens :
une géographie politique
mouvante entre 1400 et 1200

 Probablement des royaumes


autonomes

Les palais mycéniens


(Assuré ou supposé)

Les tablettes inscrites en


Linéaire B, un marqueur des
palais

(D’Ercole et Zurbach 2019)


32 m

50 m
Palais de Pylos,
Restitution du
« mégaron » et des
décors de murs et de
sol (Piet de Jong)

Noyau principal :
Pylos
Le « mégaron »
Les royaumes mycéniens
Des tombes « princières » monumentales, les tombes à tholos

Façade, reconstitution
Mycènes, tombe d’Atrée, du décor rapporté
v. 1350/1300 av. n. è.
Diam. 14,5 m
Les royaumes mycéniens
Des tombes « princières » monumentales, les tombes à tholos

Tholos d’Atrée
Chambre funéraire
et entrée vers la
chambre latérale
Les royaumes mycéniens
Une riche culture matérielle : des productions
artisanales palatiales
Bagues-
sceaux en or

Perles de faïence
et de verre

Jarres à étrier et cratères

Pyxide en ivoire sculpté,


et son couvercle
(Source D’Ercole et
Zurbach 2019)
Les royaumes mycéniens :
des échanges développés
surtout avec la
Méditerranée orientale,
secondairement Italie
(golfe de Tarente) & Sicile

Carte restituant les origines


diverses de la cargaison
retrouvée dans l’épave d’Ulu
Burun (vers 1306 av. n. è.)
La fin des palais mycéniens
• Tous les palais et les citadelles sont détruits v. 1200/1190 ; plusieurs
sites sont abandonnés (Pylos et sites de Messénie et Laconie en
particulier);
 Disparition du système politique et économique palatial : écriture
en linéaire B ; artisanat de prestige (ivoires) ; fresques ; tombes à
tholos de grande taille…
 Dépeuplement de certaines régions et mobilités des populations;
 Mais la fin de l’Âge du Bronze (HR IIIC, 12e s.) est une période de
prospérité dans certaines régions (Achaïe, Eubée, Cyclades…)
V. 1200 : Une période de troubles en Méditerranée orientale :
destructions et razzias par les « Peuples de la mer »

Médinet Habou, temple funéraire


de Ramsès III, dessin de Faucher-
Gudin, 1903
• Entre 1125 et 1100, nouvelles destructions et abandon des sites de
Mycènes et Tirynthe.
= Une rupture majeure : fin progressive de la civilisation mycénienne et
mutations culturelles.

les « Âges obscurs »: 11e -9e s. av. n. è.


 déclin (notamment démographique) ;
 manque de données : pas de sources écrites et peu de sites
archéologiques
 Contraste avec le 8e s., sorte de « renaissance » grecque

= Premier Âge du Fer (Early Iron Age)

= Période protogéométrique (PG), env. 1070-900 av. J.-C.

Céramique protogéométrique
Quelques centres dynamiques aux 11e-10e s., ex. Lefkandi en Eubée
• Toumba à Lefkandi (Eubée)
(vers 950 av. n. è., L. env. 50 m) : 2 sépultures
accompagnées d’un riche mobilier dans un
bâtiment monumental (« Hérôon »)
Scarabées et sceaux
égyptiens

Pectoral en or
Restitution (S. Lamouille, S. Rougier-Blanc)

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