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Les sites archéologiques liés à la pratique des têtes coupées révèlent l’existence de

cette pratique dans l’ensemble du territoire Gaulois. Les découvertes sont le plus souvent
réalisées dans le sud de la Gaule (Roquepertuse…). Cependant, plusieurs découvertes ont
montrées que cette pratique est aussi attestée dans le reste de la Gaule. On peut citer en
exemples les sites de Montmartin dans l’Oise, de Ribemont-sur-Ancre dans la Somme,
d’Aulnat en Auvergne, d’Étalle en Belgique actuelle ou encore l’oppidum de Manching en
Allemagne. En dehors de la Gaule, des découvertes ont aussi été faites en Angleterre ou
encore en Catalogne au nord de la péninsule Ibérique, comme sur le site de Ullastret. A l’âge
du Fer, cette pratique semble donc bien répandue, malgré quelques vides géographiques
comme la Bretagne. Les contextes de découvertes liées à cette pratique sont aussi très
diverses.

- Puis cobetxtes découvetrss

II. diversité des contextes de découvertes : archéo le prouvent et textes antique aussi,
textes antique dit aussi bien a portique que ds maison. Et données archéo montre
diversité lieu : portique entrée ville, place piblique, sanctuaire, contexte domestique
privé et pourquoi exposer dans ces endroits, renforcer cohésion groupe, honorer ou
montrer son prestige… et aussi : dans tte europe, aussi ds terri ibérique, ds quasi tte
europe cette pratique
En parallèle de nombreux restes de têtes coupées, dont des crânes et des mandibules ont été exhumés dans les rues des deux
agglomérations, exposés sur façade bats. possible suspension des crânes sur un mur afin peut-être d’intimider les passants.

relation culturelle intense

Cranes cloués aussi découvert en catalogue sur site ulastret. Donc chez les ibères aussi

à l’entrée de bâtiments publics d’après le texte de Strabon, sur les maisons si l’on suit la
version de Diodore. Cette différence renvoie peut-être simplement à une réalité complexe : les
têtes prises aux ennemis pouvaient se retrouver, selon les lieux ou selon les périodes, ou
même encore en un même lieu et à la même période, soit exposées dans des espaces collectifs,
soit conservées dans les maisons des guerriers.
La diversité des contextes archéologiques, où des restes céphaliques ou des corps sans tête sont mis au jour, relativise très nettement
l’exclusivité du domaine cultuel qui longtemps a prévalu comme lieu de découverte. La variété des faits archéologiques récepteurs, tout
autant que celle des dépôts, révèle la complexité du phénomène et permet de préciser la chronologie de la pratique

Contextes de découvertes :

Partant du constat que les premières découvertes de restes crâniens étaient faites plus
particulièrement dans des lieux à caractère cultuel, il importait de vériier si d’autres sites gaulois
livraient des éléments céphaliques hors de tout contexte funéraire. sites français de l’âge du fer où
des éléments crâniens étaient retrouvés seuls, voire accompagnés par des restes postcrâniens.
toutes les catégories de sites livrent des restes humains. La typologie des sites archéologiques est
largement dominée par les habitats qui composent 75 % de l’ensemble du corpus, ce qui renouvelle
la problématique. Les ensembles à caractère cultuels ou collectifs ne représentent finalement que 10
% de l’effectif global. Ce résultat s’explique par la forte proportion des découvertes de lieux à
caractère domestique aux dépens de celles des sanctuaires ces trente dernières années.

Sites de l’habitat/domestique : La catégorie des habitats se décline selon une hiérarchie distinguant
les oppidums, les agglomérations ouvertes, les résidences aristocratiques et les établissements
ruraux. Ces derniers sont, en majorité, ceux qui livrent des restes crâniens. Le site de Varen sur la
commune d’Al Claus (Tarn-et-Garonne) est un exemple parmi tant d’autres. Les niveaux de
comblement de l’un des fossés de l’enclos quadrangulaire daté du IIe siècle avant n. è., ont livré
uniquement des fragments de l’extrémité céphalique.

- Les fragments crâniens isolés sont également issus des niveaux d’occupation des agglomérations et
des habitats ouverts. Les premières, nombreuses en Île-de-France, comme Bobigny, Lieusaint,
Nanterre, mais aussi en Auvergne comme Clermont-Ferrand Gandaillat, la Grande Borne, Aulnat, ou
encore Levroux pour le Berry, ont livré de très nombreux restes.

- Viennent ensuite les habitats fortiiés, eux aussi concernés par ces découvertes. Les fragments
céphaliques sont souvent retrouvés à proximité de la porte d’entrée de la fortiication. Des crânes
humains étaient exposés au niveau du passage, comme à la porte de l’oppidum de la Cloche aux
Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône) ou encore de celle de l’oppidum de Buffe-Arnaud à Saint-
Martin-de-Brômes (Alpes-de-Haute-Provence). À l’occasion de la fouille de l’habitat fortiié de la
Cloche, dont l’occupation inale est datée du Ier siècle avant n. è., deux crânes furent extraits des
décombres de l’effondrement du rempart, au niveau de la porte d’entrée de l’oppidum. L’un était
iché à l’aide d’un clou en fer tandis que le second était suspendu au moyen d’une armature
métallique qui englobait la boîte crânienne puis était ixée à un support en bois (ig. 10). Selon L.
Chabot (2004), les trophées étaient cloués à une poutre au-dessus du passage de la porte.
L’hypothèse d’une exposition de crânes humains à l’entrée de la fortiication est conirmée par
d’autres découvertes faites depuis, notamment à Buffe-Arnaud où deux crânes humains décharnés
ont été trouvés dans les niveaux de destruction et d’incendie de la porte principale

Le dépôt du Cailar (Gard) est à ce titre exceptionnel (Roure et al., 2007 ; Roure et Girard, 2009). Situé
en bordure de lagune, cet habitat fortiié a livré, sur une supericie d’environ 100 m2 , un important
dépôt composé d’armes (boucliers, épées, talons de lance et fers de lance, chaînes de suspension et
fourreaux), de restes céphalique mêlés à de nombreuses oboles de Marseille. L’ensemble est daté du
IIIe siècle avant n.-è. Les observations de terrain et l’étude anthropologique permettent d’avancer
que les vestiges osseux sont exclusivement ceux de têtes qui furent sans doute exposées avec des
armes à l’intérieur du rempart.

la relation entre fortiications et dépôts et/ ou exposition de restes humains, notamment de têtes
coupées, est évidente et indéniable.

e têtes coupées, est évidente et indéniable.4 Notons que les découvertes sont plus souvent réalisées
dans le sud de la Gaule, fait qui s’explique à la fois par une historiographie de la recherche dans le
sud remontant à la in du XIXe siècle (Garcia, 2000), mais aussi par les petites supericies occupées par
les habitats fortiiés de cette région. En revanche, les habitats fortiiés de Gaule continentale, souvent
de plusieurs centaines d’hectares, rendent statistiquement plus dificile ce genre de découvertes. En
effet, elles impliquent une connaissance plus restreinte de ces habitats fortiiés, car les investigations
archéologiques, menées plus tardivement que dans le sud, ne l’ont pas été sur de grandes surfaces.
Toutefois, quelques sites bien connus ont permis d’enrichir le dossier. Les fossés défensifs de
l’oppidum des Grèves à Villeneuve-Saint-Germain (Aisne) ont livré des éléments céphaliques et
postcéphaliques (quelques fragments crâniens, deux mandibules et quelques vertèbres) qui pour
certains portent des traces de découpe relative à la section de la tête (Méniel, 1989 ; Debord, 1995).
En Belgique, des fragments de calottes crâniennes ont été mis au jour au pied de la fortiication
d’Étalle (Cahen-Delaye, 1984) tandis que deux mandibules ont été récemment découvertes dans le
fossé occidental de l’oppidum d’Olloysur-Viroin.5 Dans le Bade-Wurtemberg (Allemagne), deux
calottes crâniennes ont été découvertes devant la porte de l’oppidum de Manching.

Bien qu’encore peu nombreux, certains restes céphaliques ont été par ailleurs mis au jour au sein
d’habitats de haut rang. Tel fut le cas lors de la fouille des deux maisons semienterrées de la Fosse
Muette à Montmartin (Oise). autres éléments céphaliques isolés sont issus du comblement d’une
fosse et d’un angle de fossé du site de Chevilly, « la Pièce Chameul » (Loiret), daté de LTC et
interprété comme un habitat de rang aristocratique.

- La fouille de nouveaux espaces à caractère cultuel ou collectif, principalement en Gaule


continentale, a permis de nouvelles découvertes de restes céphaliques. À Montmartin, un enclos
fossoyé, dont seuls deux côtés sont connus, délimitait un espace cultuel jouxtant l’habitat
précédemment évoqué. Le côté est du fossé contenait la majorité du mobilier archéologique,
extremité céphalique retrouvé. Les niveaux de comblement du fossé du sanctuaire de Corent, à
Veyre-Monton (Puy-de-Dôme), daté de La Tène inale soit des IIe et Ier siècles avant n. è., ont eux
aussi livré des fragments osseux, dont un masque humain d’adulte jeune. Quelques fragments
crâniens étaient répartis à l’intérieur de l’enclos au sein de deux cercles d’amphores (Poux, 2003 ;
Courtaud et Rousseau, à paraître). Le sanctuaire des Grèves sur la commune de Villeneuve-au-
Châtelot (Aube), bien connu pour les nombreux dépôts métalliques d’armes puis de monnaies et de
rouelles en plomb (Bataille, 2008), a lui aussi livré les restes d’une calva humaine portant une trace
vraisemblable de coup d’épée.

les enclos dits à banquet igurent aussi au nombre des lieux à caractère rituel. Une tête osseuse en
connexion stricte avec les deux premières vertèbres cervicales gisait dans l’un des fossés du site du
Verbe Incarné à Lyon (Rhône) parmi des milliers de fragments d’amphores et de rejets détritiques de
faune (ig. 13).

espace collectif aussi, lieux à caractère collectif et sans doute rituel doivent être mentionnés. Le site
du Mormont (canton de Vaud, Suisse), exceptionnel à plus d’un titre, est un lieu cultuel, t^tes
coupées retrouvées à_bas aussi.

La pratique semble donc attestée sur l’ensemble du territoire gaulois

contextes archéologiques domestiques et cultuels

En dehors des contextes archéologiques domestiques et cultuels, les ensembles funéraires livrent
également des découvertes intéressantes. Certains exemples d’acéphalie ou encore de dépôts de
crânes surnuméraires proviennent de contextes sépulcraux. Les premiers renvoient à des
décollations ou des décapitations probables souvent impossibles à démontrer dans un cas comme
dans l’autre quand les os sont mal conservés

Linteau et pilier était ds bat publiuqe dont foncton pas tjs évident,e re provablement mais
aussi civile ou po ss doute, le spratiques rituels qui devait s’y dérouuait permettait notamment
de renforcé cohéision société.

- acte cantonné au lieu cultuel ??

L’acte de couper une tête, perceptible au travers des nombreuses découvertes de têtes
osseuses et/ou d’éléments céphaliques isolés, mais aussi de corps sans tête, concerne donc
l’ensemble du territoire gaulois. En grande majorité, ces restes humains sont fréquemment
mis au jour dans les habitats du second âge du fer ce qui relativise la vision première d’un
acte cantonné aux lieux cultuels. Tout type de structures creuses, funéraires, domestiques ou
cultuelles, est susceptible de contenir des restes humains.

Dans le sud de la Gaule, principalement la Provence et le Languedoc, l’exposition des crânes est à la
même période un phénomène plus particulièrement urbain (Py, 1990, p. 821 ; Arcelin et al., 1992, p.
23 ; Golosetti, 2009, p. 67). Elle s’inscrit dans l’urbanisme par le biais de bâtiments de nature et de
fonction différentes : portiques, portes de fortiication, salles ou encore espace communautaires.
Toutefois, la mise au jour de restes exclusivement céphaliques dans deux cabanes de l’habitat perché
de la Liquière à Calvisson (Gard) permettrait d’envisager l’exposition de têtes humaines au sein des
espaces privés dès le VIe siècle avant n. è. (Py, 1984), voire dès la in du VIIIe siècle si l’on considère
comme un autre vestige potentiel le fragment de pariétal adulte de l’une des fosses de Carsac, à
Carcassonne (Aude). L’exposition de têtes humaines clouées sur un pilier élevé au milieu d’une petite
place de l’oppidum de Pech Maho à Sigean (Aude), le portique de Roquepertuse, construction
singulière, mais peut-être pas aussi rare que l’on a longtemps voulu le penser (Roth-Congès, 2004, p.
38-39 ; Golosetti, 2009, p. 61), constituent diverses constructions publiques où les têtes humaines
pouvaient être visibles dès le IIIe siècle avant n. è.

portée symbolique de l’acte guerrier, c’est la présentation publique des trophées au travers de
l’exposition, et ceci quel que soit l’endroit choisi, qui est essentielle. Les points de passage des lieux
cultuels ou collectifs : l’entrée d’un sanctuaire, la porte d’un oppidum, la façade d’un bâtiment
dévolu aux assemblées, voire l’entrée d’un établissement rural, tous ont vocation à exalter la
puissance, les coutumes et l’identité de la communauté occupant les lieux.

À l’heure actuelle, une quinzaine d’habitats gaulois a livré ce type de restes en Gaule
méditerranéenne, essentiellement en Provence (Entremont, Roquepertuse, Glanum, La
Cloche, Buffe-Arnaud,…) mais aussi en Languedoc (Pech Maho, Le Cailar,…) (fig. 86 et 87)
et 5. Ils appartiennent principalement à une période comprise entre le IIIe et le Ier siècle avant
notre ère, en particulier pour ceux découverts dans un espace à vocation collective. Mais aussi
ds sphère domestique et privé mais ces vestiges ne portent pas forcément de traces de découpe

Ainsi, un certain nombre de ces restes humains sont rattachés à des lieux collectifs (salles,
portiques, piliers) situés dans les habitats fortifiés : importt , restes aussi retrouvé à proximité
de remparts, et ds plusieurs cas avec entrée aménagée. Valeur symbolique fortification
comme marqueur territorial, caractère ostentatoire, ex : Sur l’oppidum de La Cloche, deux crânes
ont été retrouvés dans une ornière de la voie à proximité de la porte d’entrée du site, impressionner
comme sur oppidum de la cloche deux crânes retrouvés à proximité porté entrée du site, avec
clou en fer ds l’un deux. Hypo qu’ils étaient exposés sur une poutre à entrée ville.

Au cailar aussi découvertes restes de têtes découvertes, retrouvé à l’intérieur de l’habitat, dans
un esapace ouvert situé contre rempart, et probabilité que entrée site se trouve à proximité de
cet espace meme si pas identifié porte

mais aussi découvertes faites ds contexte domestique et privé lié à d’autres pratiques,


pratiques individuelles plus proche de la sphère domestique et privée : garder dans sa maison la
tête d’un ennemi ou d’un ancêtre particulier. Cette coutume renvoie à la version donnée par Diodore
de Sicile, qui évoque des maisons ainsi que la conservation soignée, dans une caisse, de têtes
embaumées à l’huile de cèdre. Donc deux trucs : soit exposé espace publque, exihibition ou ds
espace privé (p.121)

Protection symbolique que confère un reste humain

Pour terminer, mentionnons l’existence de quelques vestiges humains liés de façon moins évidente à
la pratique des têtes coupées que ceux présentés jusqu’ici. Il s’agit de fragments de crânes, de faces
ou de mandibules isolés de toute autre partie du squelette qui ont été retrouvés sur des habitats
(Carsac, Le Cayla de Mailhac, Ensérune, La Liquière, Pech Maho, Saint-Blaise), et même pour
quelques-uns dans des habitations (L’Agréable et Le Carla dans l’Aude, Pech Maho, Ensérune, La
Lagaste dans l’Hérault, La Liquière dans le Gard).

Les éléments retrouvés dans les habitations peuvent être les témoins de pratiques individuelles plus
proches de la sphère domestique et privée, qui consistaient à garder dans sa maison la tête d’un
ennemi ou d’un ancêtre particulier. Cette coutume renvoie à la version donnée par Diodore de Sicile,
qui évoque des maisons ainsi que la conservation soignée, dans une caisse, de têtes embaumées à
l’huile de cèdre.

Jusqu’aux années cinquante, seuls des fragments crâniens étaient mis au jour, plus
particulièrement dans le sud de la Gaule. Dans les années 1980, la fouille du site de Gournay-
sur-Aronde (Oise) marque un tournant décisif au sujet de la religion gauloise. En effet, pour la
première fois, les vestiges d’un lieu cultuel sont reconnus. Il s’agit d’un enclos de forme
carrée et délimité par un fossé. Environ quatre-vingts os humains sont issus du comblement
du fossé ainsi que des armes corrodées et ployées et des restes de faune. De part et d’autre de
la porte d’entrée, un masque humain et des vertèbres cervicales suggèrent l’exposition de têtes
humaines au niveau de l’entrée du sanctuaire. Les nombreuses modiications osseuses de
surface observées sur les éléments vertébraux conirment la section de la tête. Les os
postcrâniens portent des traces de découpe qui suggèrent le démembrement de cadavres dont
le nombre minimal est estimé à douze individus. La fouille du site de Ribemont-sur-Ancre
(Somme), quelques années plus tard, frappe les esprits par la quantité d’armes et de restes
humains découverts. En effet, plusieurs ossuaires, constructions cubiques composées de
membres inférieurs et supérieurs humains disposés sur une assise de coxaux humains, sont
mis au jour à l’intérieur de l’enclos fossoyé de 40 m de côté. Puis un charnier, constitué de
cent quatorze sujets acéphales, est mis au jour en dehors et le long du fossé. Ce vaste
complexe est interprété comme un trophée, c’est-à-dire le lieu de célébration d’une victoire.
Ces deux sites exceptionnels ont été déterminants dans l’approche des faits cultuels gaulois

Par ailleurs, et parallèlement aux contextes cultuels, l’identiication de restes humains isolés
est fréquente dans les habitats de l’âge du Fer, plus particulièrement du Second âge du Fer.
Les découvertes, peu spectaculaires, demeurent discrètes tant la présence d’ossements
humains épars suscite peu la curiosité. Aujourd’hui, à la lumière des connaissances acquises,
la mise au jour de fragments crâniens qui ne relèvent pas tous de la pratique guerrière de la
tête coupée, de squelettes entiers ou partiels, dans différents contextes archéologiques, suscite
l’interrogation et non plus l’indifférence.

Toutes les structures creuses fouillées sur les sites gaulois, négatifs de constructions en matériaux
légers et périssables (bois et terre), sont susceptibles de contenir des restes humains. Elles
correspondent pour l’essentiel à des fosses, des trous de poteau, des caves, des silos, des puits et des
fossés qui, par leur caractère encaissé, piègent le mobilier. Les fossés d’enclos, cultuels ou
domestiques, contiennent souvent des restes humains, ce qui vaut aussi bien pour les habitats que
pour les lieux cultuels

La mise au jour d’os humains est plus rare dans les maisons, en raison du caractère périssable des
Élisabeth Rousseau 122 123 matériaux utilisés pour les constructions gauloises et de la destruction
des niveaux d’occupation liés à ces habitats. Néanmoins, quelques exemples existent, en particulier
celui de Montmartin (Oise) : restes crâniens d’adultes associés à des armes.

La typologie des lieux de découverte est dominée par les habitats. Les établissements agricoles sont
les sites les plus importants par leur nombre et par la quantité souvent importante de fragments
osseux trouvés, comme à Verberie (Oise), site daté du Ier siècle avant notre ère.
Les habitats fortiiés sont aussi concernés par la mise au jour de restes humains. Ceux-ci sont très
souvent localisés à proximité de la porte d’entrée de la fortiication, comme à Manching (Allemagne)
où deux crânes humains étaient exposés au niveau de l’accès principal de l’oppidum. Plus
anciennement connus, les lieux cultuels constituent également des contextes archéologiques
importants pour la découverte de restes humains, comme cela a été précédemment évoqué. Deux
sites particuliers offrent des découvertes singulières. Au Verbe Incarné à Lyon (Rhône), parmi les
rejets composés de milliers de fragments d’amphores et de faune consommée témoignant de
banquets, la présence d’une tête humaine (le bloc cranio-facial et les deux premières cervicales en
connexion) interroge

La diversité des faits et des contextes archéologiques gaulois contenant des os humains est donc
évidente.

Une deuxième interrogation porte sur le caractère collectif ou domestique de l’exposition

et de la conservation des têtes – que celles-ci appartiennent à des ennemis ou à des ancêtres.

Les sources littéraires divergent sur ce point : Strabon évoque plutôt une entrée monumentale :

celle de l’habitat dans son ensemble ou celle d’un bâtiment public, type portique, alors que

Diodore emploie le mot grec qui signifie « maison ». Les données archéologiques témoignent

de l’existence de ces deux pratiques, puisque des crânes humains portant des traces de

décollation ou des armes exposées ont été découverts aussi bien dans des espaces public ou

en liaison avec des bâtiments collectifs (La Bastida de les Alcusses, Entremont, Glanum, Pech

Maho, Le Cailar, …) (fig. 113), que dans des espaces domestiques (Ullastret, Pech Maho,

Montmartin, Corent…). On peut imaginer d’ailleurs, sur ce sujet, des phases chronologiques

différentes : on expose tout d’abord les têtes dans l’espace public de la collectivité, puis on

conserve chez soi les témoignages de ses exploits ou de ceux de ses ancêtres ; ou bien des

traitements différents – exposition dans un espace public ou privé – en fonction par exemple

d’un statut social, ou bien de la qualité des ennemis tués.

 deux sortes de lieux de rangement ou d’exposition sont signalés : des endroits


privés, les « maisons » (οικιαισ) des meurtriers pour Diodore, et des édifices publics,
portes de sanctuaires ou d’entrées de villes (προπυλαια) pour Strabon, temple pour
Tite-Live. Et selon Diodore, de telles prises peuvent être conservées sur plusieurs
générations et remonter dans le temps ;

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