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hellénique
Charles Robert. Étude anthropologique des nécropoles d'Argos. Contribution à l'étude des populations de la Grèce antique. In:
Bulletin de correspondance hellénique. Volume 82, 1958. pp. 268-313;
doi : https://doi.org/10.3406/bch.1958.2341
https://www.persee.fr/doc/bch_0007-4217_1958_num_82_1_2341
DE LA GRÈCE ANTIQUE
(Planches X-XXI)
La ville actuelle d'Argos a élé édifiée sur le site même de l'ancienne cilé, aussi
est-ce aux environs immédiats et dans la ville même que se poursuivent les fouilles
archéologiques conduites par l'Ecole française d'Athènes.
Une nécropole mycénienne a été découverte au début de ce siècle par
W. Vollgraff, aux abords N.-O. de l'agglomération, le long de la route qui conduit
à Mantinée, au lieudit Deiras, situé entre la colline de la Larissa et le mamelon
de VAspis. — Depuis 1952, l'École française a entrepris des fouilles au S.-O.
de l'agglomération, dans le « quartier Sud », tout près de la route qui conduit
à Tripolis et aux abords immédiats du grand théâtre antique et des constructions
romaines. Ces fouilles ont mis au jour plus de 150 sépultures se répartissent sur
une période s'étendant du début de l'Helladique moyen (vers 2000 av. J.-C.) à la
fin de la période prébyzantine (vie ap. J.-C). — Préalablement à l'édification d'un
nouveau musée, à peu de distance de la grande Place Saint Pierre, une exploration
méthodique, en 1956, a découvert une douzaine de tombes (1).
A l'exception de deux, tous les sujets que nous avons pu étudier proviennent
du quartier Sud (2).
(1) Les squelettes découverts dans cette fouille (cf. BCH 1957, p. 647 sqq. et fig. 27, 28,
32, etc..) sont demeurés introuvables.
(2) Nous exprimons notre gratitude à Mr le Professeur Daux, directeur de l'École d'Athènes,
qui nous a confié cette étude et qui nous a accordé toutes facilités pendant la durée de notre séjour
en Grèce, tant à Argos qu'à Athènes, o'i nous avons pu profiter de la riche bibliothèque de l'École
et prendre contact avec les savants grecs; et à Mr le Professeur Vallois, Directeur du Musée de
l'Homme et de l'Institut de Paléontologie Humaine, qui a bien voulu examiner notre travail et
approuver nos conclusions, avant que nous donnions à notre étude sa forme définitive.
Nous tenons aussi à remercier Mr Paul Courbin, qui a fouillé le plus grand nombre des tombes
et nous a généreusement communiqué toutes précisions utiles sur ses découvertes ; les membres
ETUDE ANTHROPOLOGIQUE DES NECROPOLES D ARGOS 269
Les crêtes temporales sont peu accusées, par contre les crêtes mastoïdiennes,
très accentuées, donnent lieu à la formation d'un torus occipital très net.
En norma occipitalis, la voûLe est moyenne, la suture lambdoïde, très
compliquée, comporte plusieurs os wormiens. Les apophyses mastoïdes sont bien
développées.
Du massif facial, on n'a que des fragments de maxillaires et la mandibule.
Celle-ci est plutôt gracile, la branche horizontale est peu élevée, le menton est
bien développé, la branche montante est étroite, l'échancrure sigmoïde large et
l'apophyse coronoïde peu développée. Mxd et g, et M2g étaient tombées depuis
longtemps, car les alvéoles sont complètement oblitérés ; Ix.2, C, PM2g et Mxd sont
en place, saines mais très usées, en revanche, M3d est intacte.
Du même sujet, on a aussi de nombreux débris d'os longs, inutilisables.
Tombe 71. Débris de boîte crânienne, humérus droit, fémur droit, moitié
distale du fémur gauche et les deux tibias d'un nouveau-né.
Tombe 76. Fragments de boîte crânienne, de mandibule et d'os longs d'un
enfant d'un an environ ; Ijg est tombée post mortem, la poussée de I2g n'était pas
achevée au moment de la mort du sujet, les bourgeons de toutes les autres dents
du côté gauche se trouvant dans leurs alvéoles. La paroi supérieure du corps mandi-
bulaire est déjà percée au niveau des molaires, mais celles-ci ne font pas encore
saillie à l'extérieur.
Tombe 91 (pi. XI). Crâne et os longs d'un sujet, probablement féminin, âgé de
15 à 20 ans.
Caractéristiques, hyperdolichocrâne, orthocrâne, acrocrâne, front
moyennement divergent, eurymétope, leptoprosope, mésène, cryptozyge, mésoconque,
chamaerhinien, mésostaphylin.
Taille, de l'ordre de 1 m. 50 à 1 m. 53.
Observations. Norma verlicalis. La boîte crânienne est de type ovoïde ;
le crâne ayant subi une forte pression latérale, il se pourrait qu'il soit en réalité
un peu moins allongé, mais il présente néanmoins une très forte dolichocrânie.
Les lignes de suture sont compliquées et béantes. Le massif facial et les arcades
zygomatiques sont visibles.
Norma lateralis. Le galbe présente quelques irrégularités ; le frontal est redressé,
il y a une petite constriction post-bregmatique, le vertex est situé au tiers de la
distance entre le bregma etrle lambda, il y a un léger méplat au niveau de l'obélion.
L'occiput est bien développé mais ne forme pas de chignon.
Norma occipilalis. La voûte est élevée, quoique en raison du léger aplatissement
latéral du crâne, l'indice soit en réalité plus faible que celui donné par les
mensurations. La suture lambdoïde, très compliquée, comporte de nombreux petits os
wormiens, ainsi que la partie de la suture sagittale postérieure à l'obélion.
Norma facialis. Le front est large, fortement et irrégulièrement bombé ; la
glabelle et les arcades sourcilières sont atténuées.
ETUDE ANTHROPOLOGIQUE DES NECROPOLES D ARGOS 271
Massif facial. La face est allongée, les orbites moyennes, peu obliques, le nez
large ; la base des échancrures nasales est émoussée, voire même légèrement
dédoublée.
L'étude du diagramme montre que le nasion, le naso-spinal et le prosthion sont
alignés ; l'inclinaison de cette ligne (92°) sur le plan de Francfort classe le sujet
comme orthognathe, mais l'angle facial de Weisbach et Rivet (69° 20), aigu,
révèle un assez fort prognathisme alvéolaire.
La voûte palaline est courte et profonde ; les dents sont larges et peu serrées
les unes contre les autres ; les Mx comportent δ cuspides et les M2 seulement 4 ;
les M 3 sont avortées dans leurs alvéoles. Toutes les dents sont saines et peu usées.
Tombe 126. Débris d'os longs et dents d'un sujet, probablement masculin,
âgé de 30 ans environ.
Tombe 127. Fragment de mandibule et débris d'os longs d'un enfant âgé de
15 mois à 2 ans. Sur la mandibule, les Mx_2 lactéales sont en place, les C sont en
train d'effectuer leur poussée, les 1^% sont tombées posl mortem (1).
Tombe 136. Débris de boîte crânienne et d'os divers d'un enfant de 2 ou 3 mois.
Tombe 142 (pi. XII, n° 5-6). Fragments de crâne et d'os divers d'un enfant
de 8 ans environ.
Caractéristiques. On n'a pu prendre aucune des mensurations habituelles,
toutefois les indices ont pu être évalués approximativement dans les catégories
suivantes : dolichocràne, euryène, chamaeconque, chamaerhinien.
Observations. 1. Moitié gauche du frontal et du massif facial, pariétal et
temporal gauche, en connexion.
La boîte crânienne paraît allongée. Le front est bombé, la face basse, l'orbite
basse et le nez large. On note un prognathisme facial assez sensible. Sur le
maxillaire, Mx lactéale et Mx définitive sont en place ; M2, en cours de poussée, fait à peine
(1) En raison de l'état des débris il est impossible d'affirmer qu'il n'y avait qu'un corps.
Î8
274 ROBERT P. CHARLES
saillie hors de son alvéole. Les bourgeons de Ix et PMX sont visibles au fond de
leurs alvéoles.
2. Fragment du pariétal droit et de l'occipital. Il y a un petit os wormien à la
suture lambdoïde.
3. Dents isolées dont Mjd sup., identique à Mxg (4 cuspides).
4. La plus grande partie de la mandibule. Le corps est gracile, le menton et
les gonions ne sont pas encore développés. La branche montante est plutôt étroite
et très oblique. M1 lactéales et M2 définitives sont en place (ces dernières
comportant 5 cuspides). On aperçoit les bourgeons des M2 définitives dans leurs alvéoles.
La partie supérieure de la région symphysaire est détruite, de sorte qu'on ne peut
rien dire sur la poussée des incisives.
5. Du môme sujet, on a aussi de nombreux fragments de côtes, de vertèbres
et d'os longs.
Submycénien (1100-950)
Tombe 73. Fragments de boîte crânienne, de mandibule et d'os longs d'un sujet,
probablement masculin, âgé de 35 ans environ.
Protogéométrique (950-890)
Norma facialis. Le front est étroit, fortement bombé ; la glabelle et les arcades
sourcilières ne sont pas développées.
Du massif facial, on a les deux maxillaires, en connexion mais séparés de la
boîte crânienne. Les molaires lactéales sont en place, les Ix définitives commencent
à sortir de leurs alvéoles.
De la mandibule, on a la plus grande partie de la branche horizontale et de la
branche montante gauche. Le corps mandibulaire est gracile, la branche montante,
courte et large. La denture laetéale est en place, les bourgeons des Mx définitives
sont visibles par un petit orifice de la paroi.
Tombe 93 (pi. XIV, n° 1-2). Fragments de crane et d'os divers d'un sujet
masculin âgé de 50 ans environ.
Caractéristiques. Les éléments conservés ne sont pas suffisants pour qu'on
ait pu prendre les mensurations habituelles. L'évaluation approximative des
indices permet de classer le sujet dans les catégories suivantes : sous-dolichocrâne,
orlhocrâne, métriocrâne.
Observations. Calva. La boîte crânienne est de type pentagonoïde ; les sutures,
sagittale et coronale, sont complètement oblitérées.
ÉTUDE ANTHROPOLOGIQUE DES NÉCROPOLES D'ARGOS 277
De profil, le galbe est régulier, le front bombé ; la voûte est moyenne, mais
plutôt basse.
De face, le front paraît large, la ligne métopique forme une légère carène. Les
saillies latérales, la glabelle et les arcades sourcilières sont bien développées.
Sur des éléments non ressemblables, on peut observer, la saillie pariétale droite,
bien prononcée, l'apophyse mastoïde gauche, volumineuse. On a aussi, le jugal
droit, et des fragments de maxillaires avec Ixg et Ijd, très usées.
De la mandibule, on a la plus grande partie de la branche horizontale, épaisse
et robuste ; le menton est très proéminent. L'arc dentaire ne comporte plus que
I2d et g, très usées ; les PM et M droites étaient certainement tombées depuis
longtemps, car les alvéoles sont complètement oblitérés.
Le squelette posl-céphaliqtie n'est représenté que par la clavicule gauche qui
présente des exostoses dans sa partie mésiale, et l'humérus gauche ; celui-ci est
eurybrachique (indice 81,1) et sa longueur maximum (333 millimètres) révèle une
taille de 1 m. 66. Compte tenu de ce qui a été observé sur le squelette post-cépha-
lique du sujet de la tombe n° 143, ce chiffre peut être conservé comme ordre de
grandeur de la stature (1).
Tombe 130. Débris de boîte crânienne, de mandibule et d'os divers d'un enfant
de moins de 5 ans.
Sur un fragment de mandibule, on a M^2 lactéales en place ; dans le corps
mandibulaire se trouvent les bourgeons des M^-2 définitives, mais la paroi
supérieure n'est pas encore percée.
Tombe 16 (pi. XV, n° 1-4, 16 ; pi. VII, n° 1-6). Squelette complet d'un sujet
masculin âgé de 30 à 35 ans.
Caractéristiques : mésocrâne, orthocrâne, métriocrâne, front moyennement
divergent, métriométope, mésoprosope, euryène, cryptozyge, chamacconque,
leptorhinien, brachystaphylin.
Taille, de l'ordre de 1 m. 63 à 1 m. 64.
Observations. Norma veriicalis. Boîte crânienne de forme sphénoïde. Les
arcades zygomatiques et le massif facial ne sont pas visibles sauf les os nasaux.
Les lignes de suture sont compliquées, bien imbriquées, mais synostées seulement
au niveau de l'obélion.
Norma laleralis. Le galbe est régulier, le front légèrement fuyant, le vertex
situé au tiers de la distance qui sépare le bregma du lambda ; l'occiput est bien
développé, mais sans former aucune saillie. Les crêtes temporales et mastoïdiennes
sont très accusées ; l'empreinte des muscles de la tempe est très nette, se
poursuivant vers l'arrière sur les pariétaux. Les apophyses mastoïdes sont massives.
Norma occipitalis. La voûte est moyenne ; la ligne sincipitale, non caractérisée
en avant, est légèrement carénée entre le vertex et le lambda. La suture lambdoïde
comporte de nombreux méandres, mais un seul petit os wormien.
ÉTUDE ANTHROPOLOGIQUE DES NÉCROPOLES d'ARGOS 279
Norma basilaris. Le trou occipital est moyen. Les empreintes des musc es de
la nuque sont accusées, mais sans délimiter un plan nuchal. Les apophyses etytoides
lont bien développées. La suture entre le basi-occipital et le basi^phencnde est
complètement oblitérée mais encore visible.
Norma facialis. Le front est large ; la ligne métopique est légèrement saillante
les bosses latérales peu développées, mais la glabelle et les arcades sourc.hercs
volumineuses
no" II n'y a plus aucune trace de la suture métopique.
On au-desL de l'arcade sourci.ière gauche, une cupule d'origine os eo-
myélitique, provoquée par un foyer d'infection profond ; sur la gauche de cette
aS5S?S
de
saine
Tnt
grade.
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usée.
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sont
et profonde.
sont
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La: denture
M,leurs
comporte
a.véo.es,
est entièrement
4 euspides
en position
conservée,
M, retro-
seule-
280 ROBERT P. CHARLES
par rapport aux tableaux de Manouvrier, que celles observées sur le sujet de la
tombe 143 ; la moyenne des chiffres trouvés donne comme ordre de grandeur pour
la stature de 1 m. 63 à 1 m. 64.
Tombe 129. Débris d'os longs d'un enfant de 10 ans environ ; âge évalué d'après
les dimensions des restes, inutilisables par ailleurs.
Norma lateralis. Le profil est assez régulier, le front redressé, un léger méplat
supra-lambdoïde.
Norma occipitalis. La voûte est élevée, sub-carénée ; la suture lambdoïde est
compliquée, mais seule la partie supérieure de l'occipital est conservée. L'apophyse
mastoïde gauche, seule conservée, est relativement bien développée, compte tenu
qu'il s'agit d'un sujet féminin.
Norma facialis. Le front paraît peu divergent. La glabelle et les arcades sour-
cillières sont peu développées.
Massif facial. La face est large, les orbites basses et le nez étroit.
L'étude du diagramme montre que le nez est très saillant (prognathisme
nasal, avec un angle de 78° sur le plan de Francfort), mais la face est orthognathe
(91° pour l'ensemble, 96° pour l'espace sous-nasal) ; l'angle facial de Weisbach et
Rivet n'a pas pu être évalué, la région du basion étant détruite.
La voûte palatine est large et peu profonde. Les M2 étaient avortées ; I3g,
Cg, PMx.2d et g, M^ d et g sont abrasées jusqu'au ras des gencives, mais sont saines.
Membres supérieurs. Humérus gauche, dont manque l'épiphyse proximale,
et présentant la perforation olécrânienne.
Cubitus droit, dont manque l'olécrâne.
Radius droit complet, mesurant 217 millimètres de longueur maximum, d'où
la taille correspondante, de l'ordre de 1 m. 55, compte tenu des anomalies dans les
proportions observées sur le sujet de la tombe 143 (1).
Membres inférieurs. On ne possède que le fémur droit, dont manque toute la
partie proximale.
Tombe 14 (sujet n° 2) (pi. XV, n° 5). Éléments des maxillaires et la plus grande
partie de la mandibule d'un sujet féminin âgé de 30 à 35 ans.
Orservations. Le corps mandibulaire est assez gracile ; M2d et g, M 3g étaient
tombées depuis longtemps, car les alvéoles sont complètement oblitérés ; PM1d
est tombée post mortem; toutes les autres dents sont en place, saines mais très
usées. Les Mx comportent 4 cuspides ; M3d est réduite.
Du même sujet, on a des fragments d'os longs inutilisables.
Tombe 43. Débris de boîte crânienne et d'os divers d'un enfant âgé de 2 ou
3 mois (1).
Tombe 163 (pi. XIII, n° 1-4). Cnlvaria, fragments de mandibules et d'os longs
d'un enfant âgé de 5 ou 6 ans.
Caractéristiques : brachyerâne (limite sous-brachy), hypsicrâne, acrocrâne
(limite métrio), front très divergent, sténométope.
Observations. Norma veriicalis. Boîte crânienne de type sphénoïde ; les
arcades zygomatiques ne sont pas visibles, et probablement d'après la forme du front,
le massif facial n'était pas visible non plus. Les lignes de suture sont peu
compliquées et béantes. Les saillies pariétales sont très développées.
Norma laléralis. Le galbe comporte quelques irrégularités. Le front est
très bombé, le vertex est situé au tiers de la distance qui sépare le bregma du
lambda ; il y a un net méplat supra-lambdoïde, voire une légère dépression ;
l'occiput est bien développé, entouré par une légère constriction. Les crêtes
temporales et mastoïdiennes ne sont pas développées.
(1) En raison de l'état des débris, il est impossible d'affirmer qu'il n'y avait qu'un corps.
(2) Cette tombe qui avait été violée par des voleurs de bijoux, a néanmoins livré un matériel
archéologique important, parmi lequel un casque à cimier et une cuirasse en bronze, qui caractérise
une tombe de guerrier, et confirme donc l'impression de sexe masculin donné par l'examen de
la dent de sagesse, cf. Archaeology, vol. 9, n° 3 (1956) p. 172, fig. 10, et BCH 81 (1957), pp. 322-
386, pi. I-V.
284 ROBERT P. CHARLES
gracilité, le corps donne une impression de robustesse ; le menton est déjà bien
marquée, la branche montante est courte et large, l'échancrure sigmoïde large,
et l'apophyse coronoïde bien développée. Gd? M1d et g, M2d lactéales sont en
place ; Mxd définitive commence à sortir de son alvéole, elle comporte 5 cuspides.
De ce même sujet, on a des débris de vertèbres et d'os longs.
VIIe SIÈCLE
Tombe 84. Restes inutilisables d'un sujet masculin adulte, dont l'âge ne peut
être précisé (1).
(1) Le sexe a été déterminé d'après les éléments du frontal : glabelle, arcade sourcillière et
crête temporale gauches.
ÉTUDE ANTHROPOLOGIQUE DES NÉCROPOLES D'ARGOS 285
VIe SIÈCLE
Tombe 141 (pi. XVII, n° 4-6 ; pi. XVIII, n° 1-3). Crâne d'un enfant de 5 ans
environ.
Garactéristiq tes : sous-brachyerâne, hypsicrâne, métriocrâne, front très
divergent, sténoinétope, hypereuryprosope. euryène, cryptozyge, hypsiconque,
chamaerhinien.
Observations. Norma verticalis. La boîte crânienne est de type sphénoïde,
la saillie pariétale droite est un peu plus développée que la gauche ; le massif
facial et les arcades zygomatiques ne sont pas visibles. Les lignes de sutures sont
peu compliquées et béantes.
Norma laleralis. Le galbe est régulier, le front très redressé, le vertex situé
au tiers de la distance qui sépare le bregma du lambda. Il y a un léger méplat supra-
lambdoïde ; l'occiput est bien développé, mais ne forme pas de chignon. Les crêtes
temporales et mastoïdiennes ne sont pas encore marquées.
Norma occipitalis. La voûte est moyenne. La suture lambdoïde comporte
plusieurs petits os wormiens.
Norma basilaris. Le trou occipital est allongé ; les empreintes musculaires de
la nuque sont très faibles, les apophyses mastoïdes et styloïdes très petites.
Norma facialis. Le front est étroit et bombé ; la glabelle et les arcades sour-
cilières ne sont pas encore développées.
286 ROBERT P. CHARLES
Massif facial. La face esl basse avec les orbites hautes et le nez large, mais le
bord inférieur des échancrures nasales est tranchant.
L'examen du diagramme montre que le nasion, le naso-spinal et le prosthion
sont alignés suivant une direction formant un angle de 105° avec le plan de
Francfort, ce qui indique un sujet hyperorthognathe, alors que l'angle facial de
Weisbach et Rivet (86°20') se situe dans la classe des sujets orthognathes.
La denture laeLéale est intacte ; les Mx définitives sont visibles dans leurs
alvéoles, mais ne sont pas encore poussées ; la voûte palatine est large.
La mandibule, dont on possède la plus grande partie de la branche horizontale,
esl très gracile, peu élevée, avec le menton non développé. Comme pour l'arc
supérieur, la denture lacléale est intacte, el les bourgeons des Mx sont visibles dans
leurs alvéoles.
Boites crâniennes :
N° 1 (pi. XIX). Calvaria d'un sujet masculin âgé de 25 à 30 ans.
Caractéristiques : dolichocrâne, chamaecrâne, métriocrâne, front
moyennement divergent, eurymétope.
\
de Fr.
et le lambda. L'occiput est bien développé, donnant lieu à la formation d'un léger
chignon mais sans dépression supra-lambdoïde. Les crêtes temporales sont
accusées, et les apophyses mastoïdes assez volumineuses.
Norma occipilalis. La voûte est moyenne. La suture lambdoïde ne comporte
pas d'os wormiens. La ligne sincipitale est légèrement déprimée.
Norma basilaris. Le trou occipital est allongé. La suture entre le basi-occipital
et le basi-sphénoïde est encore imparfaitement oblitérée. Les apophyses styloïdes
sont bien développées. Les empreintes musculaires de la nuque sont très accusées.
Norma facialis. Le front est régulièrement bombé avec la ligne médiane
légèrement saillante ; il y a quelques traces de la suture métopique à la glabelle ;
celle-ci est large et bien développée ; les arcades sourcilières sont volumineuses.
N° 2. Fragment de calva d'un sujet, probablement féminin, âgé de 35 à 40 ans.
L'état de synostose de la suture sagittale est très avancé, s'étendant jusqu'au
lambda.
N° 3. Fragment d'occipital d'un sujet probablement masculin en raison des
fortes impressions musculaires de la nuque.
288 robert p. charles
Mandibules :
N° 1 (pièce provenant sans doute du même sujet que le crâne n° 1). Le corps
de la mandibule est assez massif ; la branche montante est épaisse mais point trop
large ; l'échancrure sigmoïde est assez profonde ; le menton est saillant et les
gonions nettement éversés
Les six molaires sont en place, saines mais usées, surLout les Mx ; celles-ci
comportent 5 cuspides.
N0 2 (pi. XVIII, n° 4) (pièce provenant sans doute du même sujet, que le crâne
n° 2). Le corps de la mandibule est assez gracile, la branche montante large mais
pas trop épaisse ; l'échancrure sigmoïde est profonde, le menton saillant, les
gonions nets mais non éversés. Les M2.3d étaient tombées depuis longtemps, car
les alvéoles sont complètement oblitérées ; les M± comportent 5 cuspides et sont
très usées, les M2-3g ne comportent que 4 cuspides et sont peu usées. Sont
également en place les PM1g et I2g. Toutes les dents sont saines.
N° 3 (pi. XVIII, n° 5). Le corps mandibulaire est assez gracile ; la branche
montante est large mais peu épaisse ; l'échancrure sigmoïde est large, le menton
saillant et les gonions non éversés. Les six molaires et les PM2 sont en place ;
toutes sont saines mais très usées ; les M1 comportent 5 cuspides.
Il s'agit probablement d'un sujet féminin âgé de 40 à 50 ans.
N° 4. Fragment de mandibule assez massif avec le menton saillant. M3d était
tombée depuis longtemps car l'alvéole est complètement oblitéré ; les Mj^d sont
très usées (M2 comporte δ cuspides et Mx, 4 seulement), les PM^.-jd sont également
assez usées ; toutes les dents sont saines.
Il s'agit probablement d'un sujet masculin âgé de 40 à 50 ans.
IS*° 5. Fragment de mandibule présentant les mômes caractères que le
précédent. Les PMj, Mj.jd, demeurées en place, sont très usées mais saines. Mj
comporte 4 cuspides.
Il s'agit probablement d'un sujet masculin âgé de 40 à 50 ans.
Squelettes post-céphalioues :
On a retrouvé un grand nombre de vertèbres, des débris de sternum et des
fragments de clavicules et de bassins.
Humérus droils : n° 1, mesurant 309 millimètres de longueur, d'où une taille
correspondante de 1 m. 59 ;
n° 2, mesurant 259 millimètres de longueur, d'où une taille correspondante
de 1 m. 37 ;
n° 3, dont manque l'épiphyse proximale et présentant une perforation
olécranienne ;
n° 4, on n'a que l'épiphyse distale qui porte des exosto>es rhumatismales très
nettes ;
on a aussi des fragments de 3 autres humérus droits.
ÉTUDE ANTHROPOLOGIQUE DES NÉCROPOLES D'ARGOS 289
La mandibule est presque entière ; elle est plutôt massive, compte tenu qu'il
s'agit d'un sujet féminin ; le menton est proéminent ; le gonion droit, seul connu,
n'est pas éversé ; la branche montante est courte et large, l'échancrure sigmoïde
largement ouverte, l'apophyse coronoïde petite. Les apophyses géni sont très
rapprochées, ne formant qu'un seul promontoire.
Tombe 94 (pi. XX). Calvarium et os longs d'un sujet masculin âgé de 45 ans
environ.
Caractéristiques : dolichocrâne, orthocrâne, acrocrâne, front moyennement
divergent, eurymétope, mésène, cryptozyge, mésoconque, leptorhinien,
leptostaphylin.
Taille : de l'ordre de 1 m. 66 à 1 m. 67.
Observations. Norma verticalis. La boîte crânienne est de type ovoïde. Le
massif facial et les arcades sourcilières ne sont pas visibles. Les lignes de suture sont
très compliquées ; l'état de synostose est assez avancé ; la suture sagittale est
oblitérée sur toute sa longueur.
ν
l«ïr.
Norma lateralis. Le galbe est régulier, le front plutôt fuyant, le vertex situé
peu en arrière du bregma ; l'occipital, bien développé, forme un léger chignon,
accentué par une légère dépression supra lambdoïde. Les crêtes temporales, très
accusées, se prolongent sur les pariétaux par une forte impression musculaire.
La région des ptérions est oblitérée. Les crêtes mastoïdes sont très accusées, donnant
lieu à la formation d'un très net Lorus occipital. L'inion est accentué par une forte
exostose.
Norma occipitalis. La voûte est élevée, sub-carénée ; le tiers supérieur de la
suture lambdoïde est oblitéré ; il y a un os wormien sur la branche droite.
Norma basilaris. Le trou occipital est allongé, les apophyses mastoïdes et
styloïdes sont bien développées. Les empreintes musculaires de la nuque sont
très accusées.
Norma facialis. Le front est large, la ligne métopique légèrement saillante ;
les bosses latérales sont peu accusées, mais la glabelle et les arcades sourcilières
sont bien marquées.
Massif facial. La face est moyenne, plutôt basse ; les pommettes sont
saillantes, les orbites moyennes, subquadratiques, légèrement obliques ; le nez est
droit.
La voûte palatine est allongée. Le sujet avait perdu toutes ses dents depuis
longtemps, et les gencives se trouvent amenées au niveau du fond de la voûte.
Os longs. Le fémur droit est eurymérique (ind., 88,0) ; le pilastre est fort (ind.,
114, 2) ; la longueur en position anatomique (463 millimètres) permet de déduire
une stature de 1 m. 67.
Le tibia droit est mésoenémique (ind., 68, 2), à sa longueur maximum de
372 millimètres, correspond une stature de 1 m. 66.
On ne retrouve pas sur ce sujet les mêmes anomalies de proportions par
rapport aux tableaux de Manouvrier qui avaient été observées sur le sujet de la
tombe 143.
Norma occîpitalis. La voûte est moyenne ; les deux bosses pariétales sont
également développées, mais sur le pariétal droit, il y a une seconde bosse, située
au tiers inférieur de la hauteur. La suture lambdoïde est très compliquée, mais il
n'y a pas d'os wormien.
Norma basilaris. Le trou occipital est moyen. Les apophyses styloïdes sont
peu développées, et les empreintes musculaires de la nuque faiblement marquées.
Norma facialis. Le front est assez étroit, fortement et régulièrement bombé.
Le côté droit donne une fausse impression de dépression en raison de renflement
anormal du pariétal se trouvant en arrière.
Massif facial. La face est basse avec les orbites hautes et le nez étroit ; les
pommettes sont saillantes et il n'y a pas de prognathisme. La face est orthognathe
(92° 40'), le nez n'est pas saillant (92°), quant à l'espace sous-nasul, il est même
hyperorthognathe (110° 30'). L'angle facial de Weisbach et Rivet (83°) caractérise,
lui aussi, un sujet orthognathe.
La voûte palatine est large, mais en raison de l'âge du sujet, ce caractère n'est
pas significatif. L'arc dentaire lactéal est complet (sauf Ixd et g, tombées post
modem), les bourgeons des M1 définitives commencent à faire saillie hors de leurs
alvéoles.
Mandibule. La branche horizontale est gracile, les branches montantes courtes
et larges ; l'échancrure sigmoïde est large, l'apophyse coronoïde courte. Le menton
et les gonions ne sont pas développés. L'arc dentaire lactéal est intact ; les
bourgeons de Mr définitives ont percé la paroi supérieure de l'os, mais ne font pas
encore saillie.
Os longs. De ce sujet, on a aussi l'humérus droit, le radius droit, le fémur
gauche, le tibia gauche. Tous ont perdu leurs surfaces articulaires.
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ÉTUDE ANTHROPOLOGIQUE DES NÉCROPOLES d'aRGOS 293
Ainsi qu'il apparaît à la lecture des caractéristiques, les sujets d'Argos que nous
venons d'étudier doivent appartenir à des types différents. Pour établir la diagnose
des types raciaux, nous avons dû mettre en séries nos résultats et ceux de nos
devanciers, John L. Angel, Carl M. Furst, Johannis G. Koumaris et
Rudolf Virchow, dont les études portent non seulement sur les populations de
l'Argolide, mais aussi sur celles des autres provinces de la Grèce continentale (1).
Cette mise en séries nous a permis de mettre en évidence dans les anciennes
populations grecques, six types différents que nous allons considérer
successivement (2).
Caractéristiques : Indices :
dolichocrâne crânien 74-75
chamsecràne vertical 68-70
tapéino-métriocrâne transverse 90-93
front moyennement divergent fronto-frontal 80-85
métrio-eurymétope fronto-pariétal 68-70
hypereurvprosope
"r r ι . . _ , , , ί 76-77
, ^ facial total ί( on on
mesoprosope ob-8y
euryène ) . . , , . ( 46-48
mesene .s facial supérieur
r ί' κ~ rt-
52-o5
mésoconque orbit aire 76-86
leptorhinien nasal 39-46
(1) Nous avons exclu les études faites par ces mêmes auteurs sur les populations des îles
grecques, à cause des conditions écologiques différentes dans lesquelles celles-ci ont évolué.
(2) La diagnose et les caractéristiques moyennes de certains de ces types avaient déjà été
données par J. L. Angel in D. M. Robinson, Necrolynihia, Part. XI, Baltimore 1942 (pp. 211-
40) ; toutefois, l'auteur n'ayant pas toujours éliminé les sujets mixtes de ses séries qui présentent
donc des caractères hétérogènes, et ayant établi les caractéristiques de ses types d'après des
moyennes arithmétiques et non d'après la courbe de fréquence, il s'en suit un certain nombre de
différences de détail entre ses résultats et les nôtres qui nous paraît justifier cette mise au point.
294 ROBERT P. CHARLES
les hommes il est souvent légèrement fuyant ; chez ces derniers, les bosses latérales,
la glabelle et les arcades sourcilières sont toujours bien développées, mais il n'y a
jamais formation d'un bourrelet sus-orbitaire aussi prononcé que sur les crânes
nordiques.
La face, que l'on considère la totalité ou seulement la partie supérieure, est
toujours basse ; mais on note deux éventualités, les unes sont larges, et même très
larges, les autres moyennes ; ces deux variétés sont en relation avec un plus ou
moins grand développement en largeur, la hauteur du visage demeurant du même
ordre de grandeur.
Les orbites sont moyennes, sub-quadratiques, un peu obliques ; le maximum de
fréquence des indices se trouve au voisinage de la limite entre les classes d'orbites
moyennes et élevées, mais les orbites franchement hautes, tout comme les orbites
basses, sont rares. Le nez est toujours étroit.
Il y a quelquefois un certain prognathisme alvéolaire, mais le prognathisme
facial n'est jamais sensible.
Rapports et différences. Ce type est assez voisin du type A
(1942) ; les différences (1) viennent de ce que l'anthropologue américain, n'ayant
pas individualisé le îype grirnaldoïde, a établi ses moyennes sur une série non
homogène.
Il correspond à peu près, au îype allanlo-médiierranèen de Dfniker (1926),
lui aussi établi d'après une série non homogène. Divers auteurs (2) ont eu conscience
de cette hétérogénéité, mais on n'avait pas jusqu'ici éliminé les éléments
grimaldoïdes qui en étaient la cause.
Origine phylogénkjue. Le type méditerranéen ancien paraît se rattacher au
Iype de Cro-Magnon, lui aussi dolichocrâne à voûte et face basses, et nez étroit ;
par contre les Cro-magnoïdes ont généralement les orbites basses alors que celles
de nos Méditerranéens sont plutôt moyennes ; enfin et surtout, l'étude du squelette
posl-céphalique révèle chez les Cro-magnoïdes une taille de l'ordre de 1 m. 80,
alors que la stature des Méditerranéens ne dépasse guère 1 m. 60. Il y a lieu de
noter qu'aucun sujet paléolithique n'a une taille aussi basse ; comme nous observons
une différence analogue entre les « négroïdes » de Grimaldi et nos Grimaldoïdes,
nous pensons pouvoir attribuer cette diminution de la stature à une adaptation
du type à l'aire méditerranéenne ; en conclusion, nous proposons de considérer le
îype méditerranéen ancien comme la variété méditerranéenne du phylum humain
d'origine cro-magnoïde.
2. Type grimaldoide
Caractéristiques : Indices :
hyperdolichocrâne crânien 67-69
orthocrâne vertical 70-7 l
acrocrâne transverse 98-102
front moyennement divergent fronto-frontal 80-82
métrio-eurymétope fronto-pariétal 66-73
euryprosope facial total 83-81
hypereuryène-euryène
Jl J J ; lacial
« . , supérieur
, . ;( r.^
44-47
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mésene ) ( 50-52
mésoconque orbitaire 78-82
chamaerhinien-hypercharnaerhinien. . . . nasal 53-59
Bien qu'il ne l'ait pas individualisé, Coon (1939) est certainement l'auteur qui
a le plus eu la sensation de l'existence de ce type, lorsqu'il écrivit que les
Méditerranéens « représentent la forme méditerranéenne pédomorphique ou
sexuellement indifférenciée et montre souvent une légère tendance négroïde » (1).
Nous avions déjà noté la présence de ce type à l'âge du Cuivre en Languedoc (2) ;
il paraît avoir eu une large aire de répartition dans la zone méditerranéenne.
Origine phylogénique. On ne peut rapprocher ces sujets grimaldoïdes que
des « négroïdes » de Grimaldi, dont nous rappelons la diagnose donnée par
Verneau (1906) : « Tête volumineuse, dysharmonique à un très haut degré, avec
crâne fort allongé d'avant en arrière et face à la fois large et basse ; forme
régulièrement elliptique de la voûte crânienne ; notable développement du crâne
dans le sens vertical ; front bien développé ; léger méplat en arrière des pariétaux ;
renflement de l'occiput en arrière et en bas ; glabelle en relief ; arcades sourcilières
saillantes au niveau des sinus frontaux, complètement effacées au dehors ; orbites
très larges à faible diamètre vertical ; nez platyrhinien, avec bord antérieur du
plancher se terminant en gouttière ; prognathisme énorme des mâchoires ; voûte
palatine étroite et profonde ; maxillaire inférieur à menton fuyant, à corps épais,
à branches montantes larges et basses, avec des condyles très inclinés en arrière ;
dents volumineuses ; molaires supérieures allongées, à denticule postéro-interne
très détaché ; la seconde et la troisième arrières molaires de la mandibule avec
denticule postérieur bien reconnaissable ».
Le type moyen de notre « race grimaldoïde » ne s'écarte de la diagnose des
« négroïdes de Grimaldi » que par la présence de quelques sujets à partie supérieure
de la face moyenne, particularité due à une diminution de la largeur et non à un
accroissement de la longueur, et par la forme des orbites qui sont, le plus souvent,
moyennes. Comme on ne doit pas perdre de vue que le type de Grimaldi a été établi
sur deux sujets et non sur une série statistiquement valable, nous considérons que
les différences enregistrées relèvent des variations individuelles et que le type
grimaldoïde est phylogéniquement le descendant direct du type de Grimaldi.
3. Type cordé
Caractéristiques : Indices :
dolichocrâne crânien 69-74
orthocrâne vertical 72-75
acrocrâne transverse 101-109
front moyennement divergent fronto-dental 81-86
métrio-eurymétope fronto-pariétal 68-75
hyperleptoprosope facial total 95-103
leptène facial supérieur 54-61
orbites très variables orbitaire 76-85
leptorhinien nasal 42-47
(1) Cf. aussi Haddon, 1930, op. cit., p. 103 et 43, type eurafricain pro parte.
(2) Robert-P. Charles, Cahiers lig. Préhist. Archéol., n° 4, 1955, p. 184-86,
ÉTUDE ANTHROPOLOGIQUE DES NÉCROPOLES D'ARGOS 297
(1) En anthropométrie, on doit du reste établir le type moyen d'après la courbe de fréquence
des indices, et non sur une moyenne arithmétique susceptible de varier d'une série d'échantillons
à une autre.
(2) Dr R. Riquet, op. cit., 1951, p. 206.
(3) Cf. Haddon, op. cit., 1930, p. 106.
298 robert p. charles
4. Type néo-méditerranéen
Caractéristiques : Indices :
dolichocrâne sous-dolichocrâne crânien 75
orlhocrâne vertical 70-73
acrocrâne transverse 95-97
front moyennement divergent fronto-frontal 80-82
métrio-eurymétope fronto-pariétal 68-70
eury-mésoprosope facial total 83-87
mésène facial supérieur 51-53
mésoconque orbitaire 80-84
lepto-mésorhinien nasal 44-50
5. Type alpinoïde
Caractéristiques : Indices :
sous-brachyerâne crânien 80-82
orthocràne vertical 70-74
tapéinocrâne transverse 87-91
front très divergent fronto-frontal 78-80
sténométope fronto-pariétal 61-64
hypereuryprosope facial total 78-80
euryène facial supérieur 48-49
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, ., . ι; 73-81
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hypsiconque s ( 87-yl
leptorhinien f , > 42-44
chamserhinien ) c ' 50-54
300 ROBERT P. CHARLES
Remarques. La boîte crânienne est large à voûte basse, le front est très
divergent, la face basse ; les orbites sont le plus souvent basses, quelquefois
moyennes, mais on note aussi un maximum secondaire des fréquences dans la
classe des orbites hautes ; ce caractère anatomique est dû ici à une extrême
réduction des os malaires, et par là du développement de la face ; nous l'avons observé
surtout sur les sujets jeunes.
Le nez est le plus souvent étroit ; un maximum secondaire des fréquences
révèle un certain nombre de sujets chamserhiniens, mais ceux-ci ont un nez qui
est surtout court, plutôt que large, et ne possédant aucun caractère négroïde.
(1) Montandon, op. cit., 1933, p. 255 ; Haddox, op. cit., 1930, p. 105 et suivantes.
(2) Dr R. Riquet, op. cit., 1951, pp. 203-04.
ÉTUDE ANTHROPOLOGIQUE DES NÉCROPOLES D'ARGOS 301
6. Type dinaroide
Caractéristiques : Indices :
brachy crâne crânien 82-85
hypsicrâne vertical 75-79
métriociâne transverse 94
iront très divergent fronto-frontal 7G-80
sténo-métriométope fronto-pariétal 02-69
euryprosope ) fadul tot{jl i 83-85
leptoprosope ) ( 90-97
mésène-leplène facial supérieur 49-G0
méso-hypsiconque orbitaire 81-87
leptorhinien nasal 42-47
D'après les diagnoses qui viennent d'èlre données, nous voyons que les sujets
d'Argos se répartissent de la fac,on suivante :
Type méditerranéen ancien : sujets n° 70, 92, la Deiras, 1G 1er (1) et 85 ;
Type grimaldoïde : sujets n° 91, 123 et 1 42 ;
Type cordé : néant ;
Type néo-méditerranéen : sujet n° 94 ;
Type alpinoïde : néant ;
Type dinaroïde: sujet n° 16o.
11 convient d'ajouter à cette classification, les types mixtes, dont les carac-
(1) Nous avons précisé ici les affinités, alpinoïdes ou dinaroïdes, des sujets mixtes, mais,
comme le plus souvent ceci n'est pas possible, dans le chapitre suivant nous ne parlerons que de
balkano-méditerranéens, sans autre précision.
20
304 ROBERT P. CHARLES
(1) Cf. V. Gordon Childe. L'aube de la civilisation européenne (4e éd.), Payot, Paris, 1949,
pp. 83-90.
(2) H. V. Vallois, op. cit., 1957, pp. 41-42.
ÉTUDE ANTHROPOLOGIQUE DES NÉCROPOLES d'aRGOS 307
peu avant l'invention de la métallurgie, ont été les agents vecteurs de la civilisation
de Dimini, civilisation qui se poursuit, pendant l'Helladique ancien I ; les autres,
sont les Dorions, qui arrivent en Grèce à la fin du xie siècle et provoquent
l'écroulement de la civilisation mycénienne (Helladique récent III).
Ces conclusions, auxquelles nous arrivons pour l'Argolide, sont dans l'ensemble
homologues à celles que J. L. Angel tire de ses recherches sur les populations de
l'Attique.
IV. Appendice
On sait que l'âge d'un sujet au moment de sa mort peut être évalué
approximativement, d'après le degré d'oblitération des sutures du crâne, ainsi que d'après
le degré de poussée et d'usure des dents (1). En raison de l'état précaire de
conservation de nombreux sujets, nous n'avons pas toujours pu déterminer cet âge.
Si cependant nous résumons les résultats de nos observations, ceci nous donne,
pour chacune des périodes considérées :
Helladique moyen: 11 sujets, dont 6 enfants de moins de 10 ans :
1 adolescente de moins de 20 ans,
1 homme et 1 femme de 20 à 30 ans,
1 homme aux environs de 30 ans,
1 homme et une femme de 30 à 40 ans,
1 homme de plus de 50 ans.
Helladique récent: un seul sujet, 1 femme de 30 à 40 ans ;
Submycénien : un seul sujet, 1 homme de 30 à 40 ans ;
Ρ rolo géométrique : 4 sujets dont :
2 enfants de moins de 10 ans ;
1 homme de 30 à 40 ans,
1 homme de 50 ans environ ;
Géométrique ancien : 3 sujets dont,
1 enfant de moins de 10 ans,
1 homme et 1 femme de 30 à 40 ans ;
Géométrique sévère: 3 sujets dont,
1 femme de 20 à 30 ans,
1 homme de 40 ans environ,
1 femme de 40 à 50 ans ;
Géométrique récent: 6 sujets dont,
3 enfants de moins de 10 ans,
1 homme de 20 à 30 ans,
(1) Henri V. Vallois. La durée de la vie chez l'homme fossile. L'Anthropologie, t. XLVII,
1937, pp. 499-532.
308 ROBERT P. CHARLES
(1) Série comparable à la précédente, le chiffre plus bas vient de ce que C. M. Flrst n'a pas
étudié les restes d'enfants en bas âge.
ÉTUDE ANTHROPOLOGIQUE DES NECROPOLES d'ARGOS 309
(1) Le sujet de la tombe 91 ayant moins de 20 ans, il est normal que la dent de sagesse ne
soit pas encore poussée ; mais le bourgeon logé dans l'alvéole est plus petit que ce qu'il aurait dû
être. Si l'on peut formuler des réserves sur la réduction totale de la dent de sagesse sur ce sujet,
nous sommes certain d'une réduction au moins partielle.
(2) Cf. Léon Pales, op. cit., 1929-30, pp. 301-02, pi. XL.
(3) François-Georges Marill. La trépanation crânienne a-t-elle été pratiquée à l'époque
néolithique ? Actes du Congrès Panafricain de Préhistoire, IIe session, Alger 1952, comm. n° 19,
pp. 325-29.
ÉTUDE ANTHROPOLOGIQUE DES NÉCROPOLES d'ARGOS 311
Conclusions. Sans doute, la série que nous venons d'étudier est-elle trop
faible pour que nous en tirions des conclusions catégoriques ; remarquons
néanmoins qu'il y a fort peu de cas pathologiques et de malformations congénitales,
alors que ceux-ci sont relativement nombreux sur les sujets néolithiques ou de
l'âge du Bronze d'Europe occidentale ; ce phénomène, mis en corrélation avec
une plus grande longévité, est sans doute lié à une heureuse influence d'un niveau
plus élevé de la civilisation sur l'état sanitaire de la population.
Robert P. Charles.
(1) Sur cette malformation, cf. Léon Pales, op. cit., pp. 51-52.
(2) Cf. Léon Pales, op. cit., pp. 192-94.
(3) Des cas similaires sont connus ; cf. Léon Pales, op. cil., pp. 177-81.
312 ROBERT P. CHARLES
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