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Les races brachycéphales du Proche-Orient : des origines à nos jours


(avec un essai de bibliographie concernant l'anthropologie du Proche-
Orient)

Sauter, Marc-Rodolphe

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SAUTER, Marc-Rodolphe. Les races brachycéphales du Proche-Orient : des origines à nos jours (avec
un essai de bibliographie concernant l’anthropologie du Proche-Orient). In: Archives suisses
d’anthropologie générale, 1945, vol. 11, n° 1, p. 68–131.

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Extrait des Archives suisses d'Anthropologie générale.
Tome XI. N ° r, 1945.

LES RACES BRACHYCEPHALES


DU PROCHE-ORIENT,
DES ORIGINES A NOS JOURS,
( avec un essai de bibliographie
concernant l'anthropologie du Proche-Orient).
par

MARC-R. SAUTER
Privat-docent à l'Univers.ité de Genève.

INTRODUCTION

L'entité géographique - conventionnelle en bonne partie - que repré­


sente le Proche-Orient, et qui englobe l'Asie Mineure, la Syrie, la Palestine,
la Mésopotamie, l'Arabie et l'Iran, tente depuis longtemps la curiosité
des anthropologistes. Et pour cause. Considérée comme l'un des berceaux
-- sinon comme le berceau - de notre civilisation européenne, cette terre
a livré, au théologien comme à l'archéologue, de telles richesses spirituelles,
artistiques et matérielles, que cc la science de l'homme » ne pouvait rester
insensible à toutes les questions que posaient tant de découvertes. Avant
même que l'anthropologie scientifique eût acquis ses méthodes, les tenants
de la linguistique et de l'archéologie se sont attachés à résoudre le problème
de l'origine des peuples pror.hp,-a5;iatiques. S'ils n'ont pu y apporter de
solution satisfaisante, parce que trop confinés dans leur domaine, ils n'en
ont pas moins déblayé bien du terrain et construit les cadres historiques et
culturels dans lesquels !'anthropologiste pourra inscrire les résultats de ses
travaux.
Le but de ce mémoir� est de contribuer à préciser un aspect particulier
parmi ceux, multiplesi qui attendent une solution: en mettant d'abord au
point l'état actuel de nos connaissances sur ce sujet, en essayant de les
interpréter ensuite.
* * *
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT 69

On sait l'importance des populations brachycéphales de l'Europe: des


bords de l'Atlantique à ceux de la Mer Noire, la race alpine occupe une
portion considérable de notre continent, surtout si on lui adjoint encore sa
voisine, la race dinarique (j'aurai à revenir sur ces désignations).
Et cette importance toute numérique se double d'un intérêt culturel et
historique, puisque, on se le rappelle, l'apparition de ces races brachycé­
phales semble coïncider, chronologiquement, avec la création, dans nos
régions, d'un mode de vie entièrement nouveau: celui de la civilisation
néolithique. On a suffisamment insisté sur ce rapport pour qu'en l'évoquant
je passe rapidement.
Or, et c'est la raison de ce qui semble ici un détour, les savants qui ont
abordé l'étude de ces races sont en général portés à faire venir celles-ci
d'Orient. Les régions varient, du Turkestan à l'Anatolie, selon les races
et les auteurs; j'y reviendrai plus tard.
Il m'a paru intéressant, pour cette raison surtout, de rechercher tout
ce qui pourrait permettre d'éclairer les origines de ces mêmes races dans
le Proche-Orient, de grouper les documents en suivant l'ordre chronologique,
pour saisir les fluctuations raciales des pays considérés, en ne m'attardant
que sur ce qui concerne plus spécialement les groupes brachycéphales.
Il faut dire, dès avant d'entamer ce travail, combien sont considérables
les lacunes de la documentation. Si les archéologues du siècle dernier - et
parfois de ce siècle - se sont intéressés aux peuples anciens, ils ont eu très
souvent la plus grande indifférence pour les hommes dont ils découvraient
les restes. Des centaines de pièces squelettiques ont subi un sort qu'un
tesson même ne connaissait pas, et ont été détruites, sans pouvoir fournir
les précieux renseignements dont elles seules étaient dépositaires. Lorsqu'on
constate la richesse .de certaines fouilles modernes, en Anatolie (Alishar),
en Iran (Tépé-Hissar) et ailleurs, en squelettes humains, on regrette d'autant
plus fort d'être privé de tous les témoignages de ce genre que devaient
contenir les fouilles classiques anciennes, celles de Mésopotamie par exemple.

* *

J'ai parlé, à propos des brachycéphales d'Europe, de races alpine et


dinarique. Comme il s'agira aussi, au cours de ce travail, de déterminer
racialement, si possible, les documents étudiés, il importe de préciser déjà
la signification de ces termes, ainsi que d'autres. Est-il besoin de dire qu'ils
prêtent encore à discussion ? Sans vouloir exposer toutes les données du
70 MARC-R. SAUTER

problème et toutes les opinions autorisées, je me contenterai de transcrire


certains avis.
DENIKER (1926) constate en Europe quatre races brachycéphales:
r. Une race orientale, sous-brachycéphale (82-83), blonde, de petite
taille (163-164 cm.), qui peuple le nord-est du continent.
2. ne race occidentale, ou cévenole, très brachycéphale (85-87), brune,
de petite taille (163-164 cm.). C'est la race alpine, celtique, etc. d'autres
auteurs (Ripley).
3. Une race adriatiqu,e ou dinarique, brachycéphale (85-86), brune, de
grande taille (168-172 cm.), à laquelle il joint:
4. Une race sub-adriatique, secondaire, moins brachycéphale (82-85),
moins grande (166 cm.), à pigmentation plus claire, qu'il assimile en partie
à la race lorraine de Collignon.
Ce sont surtout les deux races occidentales (alpine et dinarique) que je
retiens de cette classification. D'autres savants en ont précisé la diagnose.
DIXON (1923), en combinant trois caractères craniens et faciaux,
détermine quatre groupes brachycéphales:
r. Le groupe alpin, hypsicéphalè, leptorhinien.
2. Le groupe ouralien, chamrecéphale, leptorhinien.
3. Le groupe paléalpin, hypsicéphale, platyrhinien.
4. Le groupe mongoloïde, chamrecéphale, platyrhinien.
Mais, dans ses cartes de répartition de ces groupes en Asie, il ne distingue
pas entre les deux premiers ni entre les deux derniers. On ne retient du
_- reste plus guère Jes types ainsi -définis, sauUe premier.-
HADDON (1927) décrit aussi quatre races actuelles brachycéphales en
Eurasie:
r. Les Alpo-Carpatiens, très brachycéphales (85-87), à face large, à nez
leptorhinien mais plutôt large (je ne retiens que les caractères utilisables
pour une étude sur le crâne). Taille moyenne.
2. Les Pamiriens (Homo alpinus de Lapouge), à indice céphalique
au-dessus de 85, à face longue, à nez leptorhinien proéminent. Taille
au-dessus de la moyenne.
3. Les Anatoliens ou Arméniens, très brachycéphales (86-87), à nez
aquilin. Haddon ne donne pas la forme de la face. Taille moyenne.
4. Les Illyriens (Adriatiques ou Dinariques), à indice entre 81 et 86,
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT 71

à face allongée, à nez étroit. Haddon en fait une variété des Anatoliens.
Taille élevée, au-dessus de 1.68 m.
GIUFFRIDA-RUGGERI (1918) a distingué, parmi les « Leuc o de1rrEs
asiatiques n, un « Homo Indo-Europreus brachymorphus n qui se p réSEnte
sous deux variétés:
I. La variété européenne.

2. La var,iété asiatique, elle-même subdivisée en a) Armeno-pamiriensis,


de taille au-dessus de la moyenne, à tête très brachycéphale; et b) Geor­
gianus, de taille moyenne, à tête moins brachycéphale, leptorhinien.
En Russie, BoUNAK (1927), à propos de son étude sur des crânes armé­
niens, compare les caractéristiques de trois autres groupes brachycép hales:
I. Variété eurasique (ou pamiro-alpine) subdivisée en:
a) Type vanique: brachycéphale (84), hypsicéphale (78), mésopr osope
(53), mésorhinien (47) (c'est le type arménoïde).
b) Type dal,mate (dinarique), de même forme cranienne (84), un peu
moins hyp sicéphale (77), un peu moins mésoprosope (51), aussi mésorhi­
nien (47).
c) Type de Disentis (alpin), plus brachycéphale (85), à la li mite de
l'hypsicéphalie (75), presque euryprosope (50), à même forme nasale (47).
2. Variété asiàtique:
d) Type altaïque: plus brachycéphale encore (86), orthocéphale (85),
mésoprosope (5r), chamrerhinien (5 r).
Voici d'autre part la répartition des brachycéphales euro péens et
proche-asiatiques d'après GÜNTHER (1929):
I. Race dinarique, à tête courte et face longue, à occiput aplati.

2. Race orientale (alpine), à tête large, courte et ronde, à face 1 arge,


à occiput un peu arrondi.
3. Racé est-baltique, à tête large, grande, à face un peu en avant.
Enfin, l'auteur allemand fait figu rer comme rameau de la race dinarique
la race proche-orientale (vorderasiatische Rasse), à peine différente.
MONTANDON (1933 et 1935) groupe sous la désignation de race alp­
arménienne quatre sous-races:
I. Sous-race alpine, au crâne court, à occiput arrondi, à front bombé,
à face large et arrondie, harmonique.
72 MARC-R. SAUTER

2. Sous-race adriatique ou dinarique, au crâne large, à occiput brusgue­


ment aplati, à front plus droit; à face allongée disharmonique.
3. Sous-race anatolienne ou arménoïde, à tête large et haute, à face un
peu allongée.
4. Sous-race pamirienne ou iranienne, dont Montandon ne donne pas
d'autre caractéristique que sa ressemblance avec les Alpins.
Pour cet auteur, les variations qui distinguent ces sous-races ne sont
que des spécialisations plus ou moins marquées, dont le type arménoïde
. représente l'extrême.

VoN ErcKSTEDT (1934), rassemble dans le cadre de son << groupe de


formes somatiques europides», dans la << zone brachycéphale centrale >>:
1° les Alpins;
2° les Dinariques ;
3° les Arménides et
4° les Touranides. Ces derniers sont en grande partie en dehors de notre
aire d'étude.

- - -- -BI1\SUTTI,' dans sa remarquable synthèse-sur les -races-et les-peuples-­


de la terre (1941), reprend, pour les régions qui nous occupent, les sub­
divisions raciales du savant allemand.
C'est aussi celles qu'avait adoptées KROGMAN (1937), dans sa révision
de nos connaissances sur les races anciennes de l'Europe et du Proche­
Orient, à l'exclusion de la race touranide. Je reprends ses diagnoses résumées:
r. Race alpine (Europe centrale): crâne à contour arrondi, élevé, à
occiput arrondi, face large et courte; mésorhinie.
Race haltique (Europe nord-orientale) : crâne <<carré» moyennement
2.
haut, à occiput arrondi, face large et courte; mésorhinie.
3. Race dinarique (Eurûpe sud-orientale) : crâne à contour en eu.'-'

élevé, à occiput aplati; face de moyenne largeur, longue; leptorhinie.

Ailleurs, il traite de la race arménoïde, dont le crâne est hypsicéphale,


à l'occiput très aplati, à face longue et peu large.
Cette dernière classification est celle qui me paraît la plus pratique;
elle est celle qu'on admet le plus généralement.
Comme la race baltique est très éloignée des territoires que j'aurai à
considérer, je n'en tiendrai pas compte; elle a du reste beaucoup de rapports
avec la race alpine. D'autre part, la race dinarique est souvent réunie à la
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT 73

race arménoïde, qui en est l'avatar oriental. Ainsi le choix que j'aurai à
décider se réduira à la simple alternative: Alpin ou Arménoïde, les carac­
téristiques différentielles les plus visibles étant la forme du contour cranien
en général, et de l'occiput en particulier, et la forme faciale; ce dernier
caractère sera moins utile car beaucoup de crânes anciens ne laissent plus
voir la face.
* *
Il a fallu, pour systématiser l'étude de l'histoire des peuples brachy­
céphales du Proche-Orient, prévoir des cadres chronologiques assez grands
pour englober tous les documents, souvent datés avec une marge de quelques
siècles.
Je me suis arrêté aux subdivisions suivantes, dont je connais les
insuffisances, mais qui me paraissent les plus commodes:
I. Avant J.-C.
I. Préhistoire, des ongmes au Ve millénaire.
2. IVe et IIIe millénaires (Enéolithique et Chalcolithique).

3. ne millénaire.
4. Ier millénaire: du Xe au VIIIe siècle.
5. 1er millénaire: du vne au 1er siècle.
II. Après ].-C.
I. Du Jer au VIe siècle.
2. Du VIIe au XVIIIe siècle.
3. Epoque contemporaine.
Il va de soi que cette classification chronologique, toute sommaire qu'elle
est, doit être assouplie dans certains cas.
L'ordre géographique que j'ai observé est le suivant:
Anatolie -Arménie � Syrie - Palestine - Chypre - Mésopotamie
- Iran - Arabie.
La Transcaucasie a été laissée de côté; cette région, mosaïque de peuples,
réclamerait une étude spéciale.
CHAPITRE PREMIER

PRÉHISTOIRE

Comme les restes humains antérieurs au IVe millénaire ne révèlent


aucun brachycéphale, je passerai rapidement sur cette longue période.

r. Paléolithique.
Toutes les civilisations du Paléolithique inférieur et moyen ont été
signalées dans le Proche-Orient ; il n'en est pas de même du Paléolithique
supérieur, où l'évolution culturelle s'est effectuée dans un sens un peu
différent de ce qu'on connaît en Europe; l'Aurignacien y existe en tout cas.
De tous ces niveaux archéologiques, seul celui du Moustérien nous est
connu anthropologiquement, et bien connu. Les fouilles de Turville-Petre,
de Miss Garrod, celles de Neuville, etc., nous ont fourni une série de sque­
lettes néanderthaloïdes importante, dont les caractères relativement évolués,
en même temps qu'inégalement répartis, posent plusieurs questions inté­
ressantes. Il ne m'appartient pas d'en parler ici.
La seule étiquette de « Néanderthaloïde >>, appliquée aux hommes
moustériens de G'alilée (Tabgha et Djebel-Qafzeh) et du mont Carmel
(Sukhul et Tabùn) 1, suffit à faire comprendre qu'ils n'entrent pas en ligne
de compte pour nous. Même_les squelettes de_ Djehel0Qa.fzeh;_ qui sont,_
quoique plus anciens, les plus « évolués», sont loin du type brachycéphale.
Ils prouvent en tout cas que la Palestine au moins a connu les mêmes
peuplades que l'Europe paléolithique; comme ces Néanderthaliens de
Palestine étaient les porteurs de la technique levalloiso-moustérienne,
il paraît logique de leur attribuer, provisoirement, les industries de type
apparenté que l'on a découvertes tant en Anatolie et au Kurdistan, qu'en
Syrie et en Palestine.

z. Mésolithique.
Miss Garrod a découvert en Palestine une industrie mésolithique, plus
avancée que celles d'Europe, puisqu'elle atteste l'existence probable de

1 Cf. KEITH, MAcCowN, VALLOIS, AsHLEY-MONTAGU, WEINERT,


LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT 75

l'agriculture. Les auteurs de cette industrie nous sont bien connus par des
squelettes trouvés au mont Carmel (Mugharet-el-Wad) et en Judée (Shubka
et Erq-el-Ahmar) 1 .
Cette fois encore, èes hommes ne nous intéressent pas directement.
Tous, sans exception, appartiennent à une race dolichocéphale que Keith
et Vallois rattachent au type méditerranéen, et dont ils trouvent des
représentants aussi bien chez les Mésolithiques de Mugem, Portugal (Vallois)
que chez les Néolithiques de Malte, les Capsiens d'Afrique du Nord et les
Egyptiens prédynastiques (Keith).
3. Néolithique.
L'existence de la civilisation néolithique pure n'est pas prouvée de
façon certaine dans le Proche-Orient. Il semble que la fin du Natoufien
(fin du Ve millénaire) soit suivie sans transition de !'Enéolithique : c'est
ce que Neuville établit pour la Palestine en tout cas, où les successions
stratigraphiques sont les mieux connues. C'est donc dans le chapitre suivant
que j'aurai à examiner -les premiers métallurgistes.

CHAPITRE II

IVe ET IIIe MILLÉNAIRES AVANT J.-C.

Quoiqu'il puisse paraître curieux d'embrasser d'un regard une si longue


suite de siècles, partant d'événements, j'y ai été amené par la précarité
de beaucoup d'indications chronologiques relatives aux documents humains.
Archéologiquement ces deux millénaires voient le Chalcolithique, l'Enéo­
lithique et le début de l'âge du Bronze. En Mésopotamie, c'est l'ensemble
des périodes dites d'El-Obeid, d'Ourouk et de Jemdet-Nasr, des premières
dynasties sumériennes et de celle de Sargon d' Agadé. En Anatolie, des
mouvements de peuples amènent de nouveaux éléments, les e< Louviens )),
tandis que l'influence des dix premières dynasties égyptiennes se fait sentir
jusqu'en Phénicie.
* *
1 Cf. KEITH, PÉQUART et VALLOIS, WEINERT.
MARC-R. SAUTER

r. Anatolie.
Le gisement énéolithique d'Ahlatlibel 1, près d'Ankara, a livré 5 crânes:
un seul d'entre eux, très incomplet, est brachycéphale, alpin probablement,
deux sont mésocéphales, les deux derniers dolichocéphales. A Kusura 2 ,
au SSW d'Afyon-Karahissar, les fouilles de Miss Lamb ont livré 3 crânes
d'époque chalcolithique : deux sont dolichocéphales, tandis que le dernier
est brachycéphale (8r.18). Le dessin qu'en publie Kansu montre que
ce dernier crâne n'a pas un aspect d'Alpin et qu'il doit être passablement
métissé de mésocéphale; à moins que son appartenance au sexe féminin
en fasse un mésocéphale plus proche de la brachycéphalie.
Les fouilles de la Société d' histoire turque à Alaca-Hoyük 3 ont livré,
dans le niveau protohittite, 2 squelettes à crâne mesurable; ces deux têtes
sont brachycéphales (82 et 83). Pour autant que leur mauvais état permet
de le dire, ils ont la forme arrondie du crâne alpin.
L'Institut oriental de Chicago conduit depuis quelques années de grandes
fouilles à Alishar-Hoyük, non loin d'Alaca-Hôyük. Les crânes exhumés
ont fait l' objet d'une étude détaillée de Krogman (1933, 1937). Pour les
trois niveaux qui occupent la période envisagée ici, ro crânes adultes ont
été mesurés, qui se répartissent comme suit:
Chalcolithique (jusqu'à 3000) : 1 crâne dolichocéphale.
Cuivre (3000-2500) : 7 crânes, dont 3 dolichocéphales et 4 méso­
céphales.
Bronze ancien (2500-2000): 2 crânes, dont 1 dolichocéphale et 1 bra­
chycéphale (83.4) . Krogman fait de ce dernier individu un Alpin.
Pour l'ensemble, il y a donc ro crânes, dont 5 dolichocéphales, 4 mé­
socéphales et r brachycéphale.
Sur la côte occidentale de l'Asie Mineure, Hissarlik (cité II, env. 2500)
a fourni 1 crâne féminin que Virchow (1882) a trouvé brachycéphale (82.5).
On peul lui appliquer ce que j ' ai dil du crâne brachycéphale féminin de
Kusura. Peake en fait un Alpin. Tout près de là, à Kum-Tépé 4, dans un
niveau qualifié de néolithique, mais qui pourrait bien être chalcolithique,
un crâne féminin montre une brachycéphalie (82.7) associée à une hypsi­
tapéinocranie. Là encore, le sexe du sujet en ferait plus un mésocéphale
qu'un net alpin.

1 KANSU, 1939.
2 KANSU et ATASAVAN, 1939.
s KANso, Belle/en, 1937.
4 KANsu, Belleten, I, 2, 1937.
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT 77
2. Arménie.
Je range dans cette période, arbitrairement, une calotte cranienne
trouvée à l'occasion de travaux de génie civil, dans la forteresse(( préhis­
torique n de Zizernakaberd 1, près d'Erivan. Comme ce crâne était sans
conteste dolichocéphale, il suffira de le situer en passant, dans cette région
qui deviendra la réserve des Arménoïdes actuels.
3. Syrie.
Woolley a trouvé à Karkémish 2, dans le niveau du Bronze ancien,
I crâne dolichocéphale.
Vallois (I937) a décrit en une première note une série de crânes de la
nécrop:::ile énéolithique de Byblos. Des I7 crânes adultes, 7 sont déformés.
Les ro crânes normaux se répartissent ainsi: 8 dolichocéphales et 2 méso­
céphales.
Les têtes déformées devaient être de même type. Il s'agit là de la race
méditerranéenne, dont la diffusion, à cette époque, est considérable.
4. Palestine.
Un crâne dolichocéphale est signalé à Aïn-]ebrud 3 •
A Megiddo (Armageddon), une belle série de 27 crânes chalcolithiques
et de 5 crânes du Bronze ancien a donné des moyennes d'indice céphalique
notoirement · dolichocéphales ou mésocéphales. N'ayant pas pu consulter
la publication originale t, je ne sais pas s'il se trouvait quelques brachy­
céphales dans la série; ils seraient alors sûrement une très faible minorité.
5. Chypre.
Fürst (I933) a étudié, dans son importante étude sur les crfu;ies cypriotes
protohistoriques, 3 crânes de Lapithos, du Cypriote ancien I-II (3000-2000) :
l'un deux, féminin, est mésocéphale, tandis que les deux autres (endom­
magés) masculins, sont brachycéphales : 80 ( ? ) et 84 ( ? ) . La description
qu'il donne de ces deux crânes ne permet guère d'en faire des Arménoïdes ;
il ne signale pas d'aplatissement occipital, au contraire. Classons-les pro­
visoirement parmi les Alpins.
6. Mésopotamie.
Les fouilles d'El-Obeïd 6 ont fourni II crânes du début du IVe millénaire.
De ces II crânes, 9 ont un indice dolichocéphale, l'un est mésocéphale

1 WISCHNEWSKY, 1934,
2 BuxTON, 1925; cf. KROGMAN. 1937.
s KAPPRRs, 1934.
4 HRDLICKA, 1938.
6 KEITH, 1927.
MARC-R. SAUTER

et le dernier est tout juste brachycéphale (80) ; on hésite à en faire un


Alpin ; il n'a en tout cas pas l'aspect arménoïde.
Un crâne de Jemdet-Nasr 1, de la même époque, est hyperdolichocéphale.
A Kish, on se trouve en présence de deux séries.
La première, étudiée par Penniman (1934), provient du cimetière Y
(env. 3000). L'auteur ne donne malheureusement que les indices de 2 crânes,
brachycéphales tous deux (80.5 et 80.7); mais des 8 crânes qu'il décrit,
il en classe deux comme « Eurafricains n (dolichocéphales), deux comme
« Arménoïdes n (dont celui à 80.7) et deux comme mêlés (dont celui à 80.5).
Mais les quelques photographies de profils craniens qu'il publie ne me
permettent pas de souscrire à sa classification, et je crois pouvoir, là aussi,
attribuer l'étiquette d'Alpins à deux au moins des 4 crânes figurés.
La seconde série a fait l'objet d'un examen détaillé de Buxton et Rice
(1931). 26 crânes ont été extraits des tombes dites A, datées de 2500 environ;
sur ce nombre, 18 sont dolichocéphales, 6 mésocéphales et 2 seulement
brachycéphales, ayant des indices de 82 et 89. Les auteurs en font des
Arménoïdes, mais là encore, l'absence totale d'aplatissement occipital sur
le premier (l'autre n'est pas figuré) · me fait pencher. vers le côté alpin !
Jt; classe provisoirement l'hyperbrachycéphale (89) comme Arménoïde.
Plus au nord, à Tépé Gaura, dans le niveau VIH (un peu après 3500),
G. Childe (1933) a sign alé quelques crânes d'enfants mésaticéphales, sans
donner d'autre précision.
7. Iran.
Dans le nord-ouest du pays, au sud du lac Ourmiah, la station chalco­
lithique récente de Hasanlu a fourni 5 crânes adultes que Marant (1938)
a trouvés dolichocéphales. Un enfant _était-mésocéphale.
Plus au nord, une tombe chalcolithique de Dinkha donnait un squelette
d'enfant (2-3 ans) à crâne brachycéphale (80). Le document ne peut guère
être utilisé (Morant, 1938).
Au centre du plateau iranien, la mission française qui fouille le Tépé­
Sialk près de Kashan trouvait, dans les niveaux I à IV, une série de 14 crânes
adultes qui se répartissent de la manière suivante :
I. (Début Cuivre.) 6 crânes, dont 5 dolichocéphales et 1 mésocé-
p�ale.
II. (Début JVe mill.) 5 crânes, dont 4 dolichocéphales et 1 brachy­
céphale (81).

1 F1ELD, 1932�
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT 79

III. (IVe mill.) 2 crânes dolichocéphales.


IV. (Fin IVe mill.) 1 crâne brachycéphale (82).
Le total donne donc 14 crânes, dont II dolichocéphales, 1 mésocé­
phale, 2 brachycéphales.
Vallois (1940), qui a étudié les crânes de Sialk, les a groupés en quatre
types dont trois intéressent l'époque envisagée ici : c'est un type I hyper­
dolichocéphale qui se retrouve dans les trois premiers niveaux exclusivement ;
un type. II dolichocéphale qui ne inanque que dans le niveau IV;mais réappa­
raît phis tard ; un type III dit brachycéphale ancien, représenté par 4 crânes
(dont les deux adultes des niveaux II et IV) ; enfin un type IV brachycéphale
récent dont nous parlerons plus loin.
Le type III brachycéphale ancien est trop peu et trop mal représenté
pour permettre d'être trop affirmatif. Vallois le décrit comme un type petit,
modérément brachycéphale, à voûte cranienne de hauteur moyenne, à
front vertical : il exclut la possibilité de son appartenance à la race arménoïde
et tendrait plutôt à en faire un type alpin, sous réserve.
Sur le versant caspien de la chaîne septentrionale de l'Iran, des fouilles
américaines et suédoises ont livré des documents humains intéressants.
A Tépé-Hissar, dans les trois premiers niveaux, une mission américaine
exhuma 158 crânes dont Kappers (1934) a fait l'étude préliminaire.
Dans les deux premiers niveaux (d'avant 4000 à 3000 env.), 17 crânes
étaient tous dolichocéphales.
Parmi les 141 crânes du troisième niveau (3000-2000) , un seul était
brachycéphale et peu (80), 18 étaient mésocéphales, les 122 autres s'éche­
lonnant de 61 à 74.
Krogman (1940) a repris l'étude plus détaillée de ce matériel, augmenté
de plusieurs crânes. La présentation qu'il fait de ses données rend peu
aisée leur utilisation : il classe 3 crânes dans le type alpin, mais il leur donne
une moyenne d'indice céphalique de 75.32 ! Il ne trouve ce type que dans
le niveau III.
A Chah-Tépé, Fürst, dans une publication posthume (1940), trouve
5 crânes dans le niveau III (3500-3000), dont 3 dolichocéphales et 2 méso­
céphales (75 et 79).
8. Arabie.
On n'a encore déeouvert aucun document se rapportant à la population
pré- et protohistorique de l'Arabie.

* *
80 MARC-R. SAUTER

Il s'agit de récapituler ce que je viens d'étaler au gré des répartitions


géographiques.
Le tableau I classera les documents.
Quoique arbitraire, le résultat total est instructif.
Sur près de 300 individus, un peu plus d'une quinzaine seulement sont
brachycéphales ; exactement le 5,7%. Et sur ce nombre, tous sauf un,
de Kish (89) ont un indice céphalique entre 80 et 84, surtout entre 80 et 82.
Le crâne hyperbrachycéphale de Kish serait peut-être le seul représentant
de la race arménoïde sur tout le territoire asiatique occidental, pour les
deux millénaires qui voient commencer l'histoire. J'ai désigné les autres
brachyc.éphales comme Alpins ; quelques-uns mêmes ne méritent guère
cette étiquette, et pourraient fort justement n'être que les cas extrêmes
d'une population dolicho-mésocéphale.
Il est bien difficile de calculer des proportions régionales, car les séries
sont trop faibles. Mais on peut toutefois constater que !'Anatolie est le pays
où les brachycéphales sont les mieux représentés, relativement. Car les
deux têtes courtes de Chypre, sur un total de trois, n'ont pas de valeur
statistique. La Syrie et la Palestine ne présentent aucune trace de type
alpin, semble-t-il.
Les brachycéphales de Mésopotamie, à l'exception de celui de Kish
auquel j'ai fait allusion, sont peu typiques. Quant à l'Iran, il n'a livré de
témoins de la race alpine qu'en deux endroits, Tépé-Sialk et Tépé-Hissar,
encore que le brachycéphale de cette dernière localité se situe à la limite
de la mésocéphalie (80).
L'examen chronologique nous montre que le type brachycéphale, alpin
ou cc alpinisé )), apparaît dès le Chalcolithique, à Kusura (Anatoli e), peut­
être rriême · un peu àvant,- si Kum Tépé (Ttoàde) · est néolithique, ce qui
n'exclut du reste pas le synchronisme, vu la situation excen trique de cette
dernière station.
Les brachycéphales mésopotamiens apparaissent à El Obeid au début
du IVe millénaire, mais à Kish, ce n'est pas avant 3000 - et même avant
2500, pour l'Arménoïde - que les crânes courts surgissent.
En Iran, à Tépé-Sialk, c'est aussi du début du IVe millénaire que date
le premier crâne brachycéphale, tandis qu'à Tépé-Hissar, c'est après 3000
qu'il faut situer le seul individu non dolicho-mésocéphale.
En résumé, la présence certaine de représentants des races brachy­
céphales est attestée en très peu d'endroits, avant le deuxième millénaire ;
c'est probablement en Anatolie qu'ils ont pénétré à une époque à déterminer
plus sûrement, mais qui commence en tout cas au IVe millénaire. La fin de ce
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT 8r
TABLEAU l .

I V-III• millénaire av. ].-C.

Nom- Nom- Nom- Nom-


bre br de bru de Ind. cépb. Types
Région et Localité Période total doli- htQ de bra- crânes des
de cho- méso- cby- brachvc. bracbycépb.
crânes cépb. cépb. cépb.

ANATOLIE.
5
I.
Ahlatli el Enéolith. 2 2 (84 ) Alpin ?
-
I
-
- - 2
Kusura . Chalcolith. 3 I Sr Alpin ?
Alaca-Hôyük Bronze anc. 2 82-83 Alpin
Alishar-Hôyük. Chalcolith. - - - -
-
I I

Id. Enéolith. 7 3 4 - -
Id. Bronze anc. 2 - 83 Alpin

-5
I I

Id. Total JO 4 I 83 Alpin


Hissar lik I I Bronze anc. - 82 Alpin ?
-
I I

Kum-Tépé Néolith. ( ?) I - I 82 Alpin ?


Total 22 9 6 7 Br-84 A lpin

2 . ARMÉNIE.
Zizernaka erd ? I l - - - -
3 . SYRIE.
Karkémish B onze anc. - - - -
-
I I

By los . Enéolith. 10 8 2 - -
4 · PALESTINE.
Aïn-Je rud Bronze anc. I I - - - -
Mégiddo Chalcolith. 27 (indice moyen
dolichocéphale)
Id. Bronze anc. 5 (idem)

5. CHYPRE.
Lapithes Bronze anc. 3 - T 2 (80) - (84) Alpin

6. MÉSOPOTAMIE.
El-O éïd . Dé ut IV• mill. II 9 l I 80 Alpin
.métissé ?
Dé ut IV• mil!. I I - - - -
Kish y Environ 3000 6 ? ? 2 80 Alpin
Kish A Environ 2500 26 r8 6 2 82 et 89 Alpin et
Armén. ?
(Tépé-Gaura Environ 3500 ? - s - - -)
enf.
Total 1 1 38 1
28 1 7 1 3 1
80-89 1
A lpin

Arcb. suisses d'antbrop. gén. - T, XI. - N• I - 1945 6


82 MARC-R. SAUTER

TABLEAU I (suite) .

N'nm�
Type s
Nom.. Noin-
brc brn cl.o Nom· br� tfo lrnl. cèph.
Région et Loca! it� lotnl ,loli- brr <le des
1
1
Période
"· ch"·
rn\nos cdph.
nl4..Ss°O--
cèph.
hm-
rhv·
�JÎh.
erlin(·�i;.
bmcl1yr.. bracbycépb.
1

7. IRAN.
Hasanlu Chalcolith. rée. - - - -
(Dinkha Chalcolith.
5
l -5 - 1 enf. Bo ?)
Tépé-Sialk I Début Cuivre l) 5 l - - -
Id.
Id.
II
III
Début IV• mill.
IVe mill.
5
2
-
4
2 -
-

-
-
l
-
81 Alpin ?
-
Id. IV Fin IV• mill. l l 82 Alpin
Id. total 14 2 8 1 -82 Alpin
-
II l
Tépé-Hissar I-II 4000-3000 17 r7 - - -
Id. III 3000-2000 141 122 18 l Bo Alpin ?
Id. total
Chah-Tépé III . 3500-3000 1
158
5
139
3
18
2 - -
l 80 Alpin ?
-
Total 1 1
I82 1
158
1
2I 1 3 1
80-82 1 A lpin

PROCHE-ÜRIENT.
Total IV-III• milL 258 206 37 15 80-89 Alpin

millénaire et le début du IIIe voient des hommes du type brachycéphale


sur le plateau iranien et à Kish, puis à Tépé-Hissar.
Après 2500, à l'aurore de l'âge du Bronze, !'Anatolie en voit arriver un
peu plus; ils passent aussi à Chypre, et, fait significatif, c'est sur la côte
septentrionale de cette île, à Lapithos, qu'ils s'installent, en face de la
côte cilicienne.

CHAPITRE III

ne MILLÉNAIRE AVANT J.-C .

La période qui s'étend entre la première époque du Bronze et l'apparition


du fer (2000 à rooo environ) est remplie de mouvement.
Les Hurri ou Soubaréens (Gouti, Kassites, etc.) descendent des mon­
tagnes d'Arménie et du Zagros en Anatolie orientale et dans le nord de la
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT

Mésopotamie. Cette poussée provoque d'autres migrations: des Sémites


passent de Mésopotamie en Palestine (Abraham), les Hittites envahissent
aussi la Mésopotamie et la Syrie septentrionale, les Hyksos passent en
Egypte.
Puis des mouvements inverses se produisent, refoulent les restes des
Hyksos et les Hébreux hors d'Egypte, dressant les uns contre les autres
Hittites et Egyptiens en Syrie, Assyriens et Babyloniens en Mésopotamie.
Vers la fin de ce millénaire, on assiste à l'arrivée, sur les côtes asiatiques de
la Méditerranée, des « Peuples de la Mer », qui sont probablement des Indo­
Européens, et qui ont été en contact avec le monde balkanique et égéen.
Cette sommaire énumération est surtout destinée à montrer que, parmi
ces bouleversements ethniques et politiques, il peut paraître aléatoire de
vouloir dresser un tableau anthropologique sûr. Il ne faut cependant pas
oublier que les peuples migrateurs dont nous parle l'histoire n'étaient jamais
nombreux et qu'ils n'influaient pas forcément sur le fond de la population.
Je ne reviendrai pas pour l'instant sur les noms de peuples, me réservant
d'y faire allusion plus loin. Il faut d'abord grouper les documents sans idée
préconçue.
* *
I. Anatolie.
Alishar-Hoyük 1 contenait un niveau de l'époque hittite (2000-1300)
dont II crânes adultes se sont révélés de divers types : un seul dolicho­
céphale voisine avec 5 mésocéphales et 5 brachycéphales (80-85). Ces
derniers sont, de l'avis de Krogman, du type alpin.
Le niveau hittite (c) de Kusura 2 (fin du Jie :nillénaire) renfermait
2 crânes, l'un mésocéphale, l'autre brachycéphale (83) ; ce dernier a l'aspect
de la tête alpine et présente presque un chignon occipital. Un autre crâne,
incomplet et non mesurable, devait être encore plus brachycéphale, tout
en étant du même type.
Dans la région occidentale, Hissarti:k 3 (cité III, env. 2000) conternüt
3 crânes très dolichocéphales ; Hanay-T4pé r (B, même date), r crâne de
même forme. Mais la station de Boz-Hoyük 4 près d'Eskishehir fournissait
2 crânes brachycéphales dont le seul mesurable a un indice de 88. Il pourrait
donc bien appartenir au groupe arménoïde ; n'ayant pas vu de reproduction
de ce crâne, il m'est difficile de prendre position.

1 KROGMAN, 1933 1 1937 et 1940.


2 K.ANSU et ATASAYAN, 1939.
3 VIRCHOW, 1882.
4 In., 1896.
MARC-R. SAUTER

2. Syrie.
Vallois (1937) a mesuré une quinzaine de crânes provenant de l'ancienne
Ugarit, à Ras-Shamra, et qui se situent entre le XIXe et le XVIe si.ècle;
ils sont tous mésocéphales ; un autre crâne, plus tardif (XIVe siècle) est par
contre d'un type brachycéphale arménoïde. Ugarit a été, au dire des
archéologues, un port où des influences multiples sont venues se mêler.
Kappers (1934) signale un crâne de Byblos, du XIIIe siècle, mésocéphale.

3. Palestine.
Le niveau hyksos de Megiddo 1 (1800-1600) a fourni des crânes surtout
dolichocéphales, mais où la forme brachycéphale était présente ; il m'a été
impossible de me procurer la statistique de ces documents.
Kappers (1934) publie les graphiques de répartition des indices cépha­
liques de 191 crânes de Gézer; malheureusement, ces documents s'étalent
du IIIe au Ier millénaire (2500-500) l Je les range arbitraitement ici dans ce
chapitre. Sur ces 191 crânes, on trouve 92 dolichocéphales, 82 mésocéphales
et 17 seulement brachycéphales (80-84).

4. Chypre.
Buxton (1920) a examiné 13 crânes de Lapithos, mais sans les classer
chronologiquement : ils s'étagent dans le IIIe et le ne millénaire, mais
doivent surtout appartenir à cette dernière période : de -ces 13 crânes,
4 sont dolichocéphales, 6 de forme intermédiaire et 5 sont brachycéphales
(80 à 84).
Fürst (1935) a publié des données sur 2 crânes du Bronze moyen (2100-
1600), de Lapithos, dont un est dolichocéphale et l'autre brachycéphale (80);
sur 27 crânes adultes de Melia, dont 20 appartenaient au type brachycé­
phale (80-89), 6 -étant mésocéphales et 1 dolichocéphale ; et sur 20 crânes
adultes (non déformés) d' Enkomi, parmi lesquels 13 étaient brachycéphales
(80-90), 5 mésocéphales et 2 dolichocéphales. Ces deux dernières localités
datent du Bronze récent (1600-1000) . .h:n les groupant , on obtient donc un
total de 47 crânes, dont 33 sont brachycéphales. Fürst les classe dans la race
arménoïde, mais l'examen des photographies m'incite à en faire aussi
des Alpins.

5. Mésopotamie.
Keith (1927) a mesuré 7 crânes du cc Tomb Mound >> d'Our (1900-1700) ;
il les a tous trouvés du type méditerranéen dolichocéphale.

1 HRDLICKA, 1938.
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT 85

TABLEAU II.
II• millénaire av. ].-C.

Nom· Olll·,I � N'om-


br d� lnd. rc!ph. Types
A
a Om·
des
bre
Région et Localité Période
Ure du
lotnl dol'- 1 1.lr • de hra-
ch�, mf,so.. brachycéph.
crhn�s
pb. brach y
cr�nc� céph. cé ch1··
céph.

1. ANATOLIE.
Alishar-Héiyük 2000-1300 80-85 Alpin
- 5 5
IJ 1
Kusura
Hissarlik III
Fin I I • mill.
Env. 2000
3
3 3 -
-
1
-
-
2
--
83 et 8 ?
-
Alpin

Hanay-Tépé B .
Béiz-Héiyük
Env. 2000
Fin II• mill.
1
2 -1
- 2 88 et 8 ?
-
?
Total 20 5 6 9 80-88 ? A lpin

2 . SYRIE.
Ras-Shamra 1900-1600 env. 15 -
-
15
-
- - -
Id. XIV• siècle 1 1 ? Armé-
noïde ?
3. PALESTINE Megiddo 1800-1600 ? + + - - -
(Gézer 2500-500 191 92 82 17 80-84 ?)

4 · CHYPRE.
6 Alpin et
-
Lapithos (Buxton) 3000-1000 15 4 5 80-84
Lapithos (Fürst) 2100-1800 2 1 1 80 Armén.
Mélia 1600-1000 27 1 6 20 80-89 Armén.
Enkomi . ; Id. 20 2 5 13 80-90 Id.
Mélia-Enkomi, tot. 47 3 II 33 80-90 Id.
Total 64 8 I7 39 80-90 A lpin et
A rmén.

-
4. MÉSOPOTAMIE.
Our 1900-1700 7 7 - - -
!RAN.
- - -
6.
-
Tépé-Djamshidi
Tépé-Bad-Hora
2000-1500
1500-1000
l
l -
1
l -
-
-
-
-
-
Tépé-Giyan II• mill. 3 2 1
-
Tépé-Sialk V XII-XI• s. 2 1 l -
-
-
- -
-
Chah-Tépé I I 2500-1500 5 2 3
Total 1 1 12 1 5 1
7 1
-
1
- 1
ProCHE-ÛRIENT.
Total II• mill. rr9 25 45 49 80-90 Alpin et
Armén.
Id. sauf CHYPRE . 55 17 28 10 80-88 Alpin
86 MARC-R. SAUTER

6. Iran.
Dans le Louristan, trois tépés ont livré des crânes : à Tépé-Dfamshidi 1,
un crâne de la première moitié du ne millénaire est mésocéphale; le niveau
de la deuxième moitié du même millénaire, à Tépé-Bad-Hora 1, contenait
une tête du même type, tandis que 3 crânès des niveaux A à C de Tépé­
Giyan 1 étaient dolichocéphales, peut-être, pour l'un d'eux, mésocéphale
(non mesurables).
Tépé-Sialk V, en Iran central, avait un niveau des XIIe-xre siècles
(du début du fer) d'où ont été extraits z crânes: l'un est dolichocéphale,
l'autre mésocéphale 2 •
Enfin, dans le nord, Chah-Tépé II (2500-1500) contenait 5 crânes
adultes répartis entre z dolicho- et 3 mésocéphales 3 •

* * *

En récapitulant les renseignements que j'ai rassemblés, on obtient le


tableau II. Ce tableau met en évidence le fait que les types brachycéphales
sont confinés à !'Anatolie, à Ugarit et à Chypre. Ni la Palestine, ni la
Mésopotamie, ni l'Iran n'ont livré d'Alpins ou d'Arménoïdes pour la
. période envisagée ici. Cette constatation prend toute sa valeur quand on se
;. rappelle que certains auteurs ont voulu faire des peuples Hurri des brachy­
céphales.
Tandis que la présence de brachycéphales en Anatolie et à Chypre
semble être le fait de tout le ne millénaire, je rappelle qu'à Ras Shamra
(Ugarit) le seul crâne brachycéphale appartient au XIVe siècle seulement.
Les deux types raciaux brachycéphales sont mal · définis : en Anatolie,
je tendrais à placer des Alpins. J'ai déjà dit que les Cypriotes de l'âge du
Bronze appartiennent sans doute autant à la race alpine qu'au type armé­
noïde. Mais il paraît étrange de voir surgir ces Arménoïdes insulaires à une
époque oü les rivages continentaux voisins n 'en portaient po.int, au moins
à ce que l'on peut savoir encore.

1 VALLOIS, 1935.
2 VALLOISJ rg40.
3 FÜRST, 1940.
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT

CHAPITRfi IV

Ier MILLÉNAIRE AVANT J.-C.


Du Xe au VJIJe siècle.

La civilisation du fer est apparue, venue on ne sait d'où. En Anatolie,


les Phrygiens, arrivés probablement par l'Hellespont, fondent un royaume.
La Mésopotamie est le théâtre de guerres, tandis que le royaume d'Israël
s'établit. En somme, à l'exception de l'Asie Mineure, le calme est relatif.

* *
I. Anatolie.
De la cité phrygienne d'Alishar-Hoyük (Krogman, 1937). 4 crânes
adultes sont dolichocéphales. Le nivea,u A de Hanay-Tépé 1 a fourni 14 crâ­
nes : 7 étaient dolichocéphales, 7 mésocéphales.
2. Arménie.
Bounak (1929) a pu étudier 37 crânes provenant des abords du lac Sevan
et extraits de kourganes et de tombes en pierres: il en a trouvé 25 dolicho­
céphales, ro mésocéphales et 2 faiblement brachycéphales (80 et 82). Le
premier de ces deux, figuré dans la publication de Bounak, évoque le type
arménoïde.
3. Palestine.
Deux crânes de Mégiddo 2, des environs de 900, sont, l'un mésocéphale,
l'autre brachycéphale (81). Je rappelle la majorité dolicho-mésocéphale,
de Gézer (voir au chapitre précédent).
4. Chypre.
A Amathous 3, 2 crânes sont dolichocéphales, contre un autre, très
brad;1ycéphale (89).

1 VIRCHOW, 18R2.
2 HRDLICKA, 1938.
3 BUXTON, 1920.
88 MARC-R. SAUTER

TABLEAU III.
J et millénaire : X- VIII• siècle av. ].-C .

Nom- Nom-
hrc bre de
Nom- bre
.Nom-
ne lnd. cépb.
Région et Localité Période lot J� de
"ypes
tut,I tloE- mé•o·lJrn.. Criiucs
dù cho• cl1y• bmchyc. brochycéµh.
crtmes céph. céph.
céj>h.

ANATOLIE.
- -
l.
Alish r-Hoyük. XII-VII• s. - -
H n y-Tépé A. Fer
4
14
4
7 7 - - -
2. ARMÉNIE.
L c Sév n Fer 37 25 10 2 80-82 Arménoïde ?

3. PALESTINE.
- Mégiddo Env. 900 2 - l l 81 ?

4 . CHYPRE.
Am thous Fer 3 2 - I 89 Arménoïde ?
L pithos Fer 14 3 8 3 80-8 4 Alpin
et Armén.
Total I7 5 8 4 80-89 Id.

5 . !RAN.
Tépé-Si lk X-IX• s. 18 3 - 15 80-92 Arménoïde

PROCHE-ÜRIENT.
Tot l Xl l-V Il �- 92 44 26 22 C)-92 lpill
et Atmén.
Id. sans CHYPRE 75 39 r8 I 0-92 J.d .

A Lapitlws 1, 1 4 crânes adultes se sont répartis en 3 dolichocéphales,


8 mésocéphales et 3 brachycéphales (80-84), d'aspect alpin.
5. Iran.
Pour cette région, c'est à Tépé-Sialk (VI) seulement que l'on a obtenu
des documents humains de cette période (Xe -IXe siècle) : sur 18 crânes,
3 sont dolichocéphales, 15 sont brachycéphales (80-92). Vallois (1940)
groupe ces derniers sous le nom de type IV brachycéphale récent, qu'une
comparaison avec une série arménienne de Bounak lui fait mettre dans la
race arménoïde.
* *
1 BuxToN , 1920.
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT 89

Ainsi la situation que nous avions trouvée au cours du ne millénaire


se renverse presque totalement (tableau III). L'Anatolie n'a livré aucun
brachycéphale, et Chypre voit décroître la proportion de ceux-ci au profit
des mésocéphales. Par contre, les Arménoïdes apparaissent en Palestine
et en Iran. Et cette fois, il s'agit bien d'Arménoïdes surtout: à Sevan et à
Tépé-Sialk en tout cas ; à Lapithos (Chypre), des trois brachycéphales
dont Fürst donne la photographie, deux semblent plutôt Alpins, le troi­
sième (indice 84) pourrait être un Arménoïde.
Il nous manque des données sur la Mésopotamie pour établir un lien
entre l'Iran et Chypre, celui qui passe par Mégiddo étant ténu.

Du VJJe au Jer siècle avant ].-C.

Les Mèdes et les Perses envahissent tout le Proche-Orient, mais en


même temps la colonisation grecque s'intensifie en Asie Mineure, puis en
Syrie-Palestine; enfin dans toute l'Asie occidentale, après la conquête
alexandrine.
Puis, au cours des deux derniers siècles qui précèdent la naissance du
Christ, Rome prend la succession des princes grecs ou indigènes, en com­
mençant par l'Asie Mineure, en continuant par la Syrie. Là, surtout,
l'occupation politique n'a pu avoir de sérieuses répercussions sur les popu­
lations soumises. Par contre, il' est possible que le hasard des découvertes
ait fait trouver des crânes de colons greas ou romains.

* * *
r. Anatolie.
Provenant de la cité perse et hellénistique d'Alishar-Hoyük 1 , 2 crânes
adultes sont, l'un dolicho-, l'autre mésocéphale.
A Renkoi 2 (l'ancien Ophrynion, en Troade), un crâne du VIe ou ve siècle
était mésocéphale.
2. Syrie.
Des sarcophages phéniciens et grecs de Sidon, datant des ve et IVe siècles,
recélaient quelque 25 crânes que Chantre (1894) et Kappers (1934) ont

1 KROGMAN, 1937.
2 R. VIRCHOW, 1:897.
90 MARC-R. SAUTER

mesurés : le total des deux séries comprend 2 dolichocéphales, 14 mésocé­


phales et 7 brachycéphales (80, 84-87). Parmi ceux-ci, l'un est en tout
cas grec ; Kappers pense que les autres ne sont pas phéniciens.
Parmi les Phéniciens de cette série, le crâne du roi Tabnit était méso­
céphale, celui de son épouse brachycéphale.

3. Palestine.
Près de Jér·usalem 1, on a découvert 5 crânes datant probablement des
ne et Ier siècles: 3 dolichocéphales, 1 mésocéphale, 1 brachycéphale (80).
Le crâne mésocéphale pourrait bien être du type arménoïde, malgré son
faible indice céphalique (78) ; il présente l'aplatissement occipital.
Henckel (1930) a décrit un crâne de la même époque provenant du
Mont des Oliviers : il est dolichocéphale.
La ville antique de Lachish (Tell-Duweir), pillée par les Assyriens, a
révélé aux archéologues deux chambres sépulcrales contenant 695 crânes,
provenant probablement des habitants des VIII-VIIe siècles. L'étude 2,
parue en 1939, m'en était inaccessible ; mais le compte rendu qu'en donne
L'A nthropologie (XLIX, 1939-194�) m'a montré que la population représentée
li était en moyenne dolicho- à mésocéphale. Je ne sais quelle proportion
de brachycéphales elle renfermait.
4. Chypre.
Buxton (1920) et Fürst (1933) ont décrit en tout 4 crânes de provenance
variée (Kyronia, Philerre, Lapithos) et répartis du ve au IIIe siècle : ils
sont tous mésocéphales.

5. Mésopotamie.
Buxton et Rice (1931) ont mesuré 4 crânes néo-babyloniens de Kish
(VIIIe-Ve siècles) : trois d'entre eux sont très dolichocéphales tandis que
le dernier est brachycéphale (81).
L'Iran et l'Arabie ne m'ont fourni aucune mention de piêces osseuses
publiées, pour cette époque.
La somme des documents est faible (tableau IV) et il serait des plus
hasardeux de vouloir en tirer des déductions sur la composition raciale
du Proche-Orient au cours des sept derniers siècles avant notre ère. Qu'il
suffise de constater que les brachycéphales sont en petit nombre : c'est du
reste également le cas des dolichocéphales, car les mésocéphales sont la

1 H. VIRCHOW, I928.
2 RISDOM, 1939.
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT gr
majorité. Ce résultat est surtout le, fait des séries gréco-phéniciennes de
Sidon, où Kappers reconnaît précisément une majorité de représentants
de sa race cc mésocéphale asiatique n, dont les descendants actuels seraient
les Bédouins. En ôtant les crânes de Sidon, il ne reste plus, sur 17 i ndividus,
que z brachycéphales, les deux autres catégories craniennes se partageant
presque également les 1 5 autres têtes.

TABLEAU IV.

I•• millénaiYe : VII-J•r siècle av. J.-C.

Z\c.un• Nom. :-;o,n-


hrr be( dt
t>:om- bw do Ind. cépb. Types
Région et Localité Période tolnl dOJi• brc d�
brn- des
cho- méso• ch
crânes
d "ph. r- brachyc. brachycépb.
�rnnes C<lpb. c.!ph.

I. ANATOLIE.
Renkoi VI-V• s.
VII-I•r s.
I - I -
-
-
-
-
-
Alishar-Hôyük. 2 I I

2, SYRIE.
Sidon V-IV• s. 25 2 16 7 Bo ; ?
84-87
3 . PALESTINE.
Jérusalem II-I•r S. 6 4 I I Bo Arménoïde ?

4 . CHYPRE.
Divers VI-IIIe s. 4 - 4 - - -

5 . MÉSOPOTAMIE.
Kish VIII-V• s. 4 3 - I 81 ?

PROCHE-ÜRIENT.
Total VIII-I•r s. 42 10 23 9 80-8 7 Arménoïde ? 1
92 MARC-R. SAUTER

CHAPITRE V

DU Ier AU VIe SIÈCLE DE L'ÈRE CHRÉTIENNE.

Epoque pré-islamique.
Le début de l'ère chrétienne est marqué par des événements politiques
plus que par des bouleversements ethniques.
L'Empire romain, dont la limite orientale s'arrête en Mésopotamie, se
transforme en empire byzantin, qui reçoit la visite de hordes de Huns
et qui doit commencer à faire face aux premières menaces des Turcs migra­
teurs. En Iran, la puissance parthe, puis sassanide, constitue un voisinage
redoutable.
Les documents anthropologiques de cette époque se font plus rares
encore : une trentaine de crânes en tout ont été publiés.
I. Anatolie.
Les 7 crânes adultes du niveau romain e t byzantin d'Alishar-Hoyük 1
sont datés du déb.u t de l'ère jusqu'au XIe siècle. Ils se répartissent entre
3 dolichocéphales, 2 mésocéphales et 2 brachycéphales (84).
2. Syrie.
Les tombes de Palmyre 2 (IIe-IVe siècles) ont fourni 7 crânes dont 4 sont
dolichocéphales et 3 mésocéphales.
3 . Chypre.'
Des localités de Kythroi et de Phi/erre 3 proviennent 2 crânes romains :
l'un dolichocéphale, l'autre très brachycéphale (86).
4. Iran.
On pourrait presque situer en Mésopotamie 3 crânes parthes de Suse 4•
L'un d'eux est dolichocéphale, les deux autres mésocéphales.
A Tépé-Hissar, Krogman ne distingue pas, dans son étude, les docu­
ments sassanides de ceux, plus tardifs, de l'époque islamique.

1 KROGMAN, 1937.
2 KAPPERS, 1934; SELIGMAN, 1917.
9 'BUXTON1 1920,
4 HouSSAY, 1887.
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT 93

5. A rabie.
En réalité, les 5 crânes de Madian dont Seligman (1917) a publié les
mensurations sont à la limite de la Palestine. Leur situation chronologique
n'est du reste pas certaine. Ils sont tous dolichocéphales.
La qualification de « pré-islamique n accordée à un crâne masculin de
Hasik (Arabe du Sud), mesuré et figuré par Keith et Krogman (1932) me
fait placer celui-ci dans ce chapitre, avec réserve. Il est tout juste bra­
chycéphale (80), et pourrait se ranger aussi bien parmi les Alpins qu'à la
limite de la mésocéphalie d'une autre race.

* *
Moins que jamais je voudrais risquer une conclusion à partir de ces
quelques chiffres (tableau V). On peut tout juste constater provisoirement
une prédominance des dolichocéphales.
TABLEAU V.
I-VI• siècle de l'ère chrétienne.

Nom- Nom- 1
Nom-
Nom-
bre bre du I bre de Ind. céph. Types
d
Région et Localité total doli- :;. / bra- crânes des
és
Période
de cho- 1 chy- brachyc. brachycéph.
é h
crânes céph. c P · céph.
1

I. ANATOLIE.
Alishar-Hoyük I-XI• s. 7 3 2 2 84 ?

2. SYRIE.
Palmyre . II-IV• s. 7 4 3 - - -

3 . CHYPRE.
Kythroi-Philerre Romain 2 1 - - - -

4. IRAN.
Suse Parthe 3 I 2 - - -

Tépé-Hissar Sassanide ? ? ? ? ? ?
(Dehbid Sassanide I enf. - I - - -)

5 . ARABIE,
Madian (divers) ? - -
-
5 5 - -

Hasik Préislamique ' I - I 80 Alpin ?

PROCHE-ÜRIENT,
Total I-XI• s . 25 14 7 4 84-86 ?
94 MARC-R. SAUTER

CHAPITRE VI

DU VIIe AU XVIIIe SIÈCLE DE L'ÈRE CHRÉTIENNE.

Nous pénétrons dans une période d'invasions connues, importantes pour


l'histoire et aussi, nous le verrons, pour l'anthropologie. C'est tout d'abord
l'expansion islamique: plus religieuse et politique qu'ethnique, elle a quand
même amené des courants humains, des brassages. Elle contribuera en
outre. de même que les invasions suivantes, à isoler certains groupes reli­
gieux; à refouler quelques sectes dans des régions où celles-ci perpétueront,
avec leur culte, leur type racial : le fait est classique du Proche-Orient,
terre des cent religions.
Puis arrivent les Turcs Seldjouks (Xe siècle). Enfin les vagues de l'inva­
sion mongole de Gengis-Khan et de Tamerlan amènent aux XIIIe et
XIVe siècles des modifications dans l'aspect démographique de l'Iran et
de la Mésopotamie surtout.
J'ai prolongé cette période jusqu'aux approches de l'époque contem­
poraine, parce que, à certains endroits, la datation des documents man­
quait de précisions.

r . Anatolie.
Le dernier mveau d'Alishar-Hoyük a pour limites chronologiques le
XIe et le XVIIIe siècles (Turcs Seldjouks et Osmanlis). Il a livré 4 crânes
adultes et 2 d'enfants, tous très brachycéphales (un enfant a un indice
de 100, dû peut-être à de l'hydrocéphalie, les autres vont de 84 à 90) .
Krogman (1937) les reconnaît comme les premiers représentants de la
race arménoïde dans ce site historique.

z . Arménie.
Chantre (1895) a mesuré 5 crânes du XVIIIe siècle, d'Erivan, qu'il a
tous trouvés brachycéphales (81-91).

3. Iran.
A Ravvy (l'ancien Rhagès}, près de Téhéran, une série de crânes, étudiée
par Gaul, a été publiée par Field 1 . Elle comprenait 16 crânes des VII-Xe siè-

1 FJELD, Contributions ... , 1939.


LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT 95

cles, dont 3 seulement ont pu être mesurés (brachycéphales, 83 et 86) ;


l'ensemble se répartit approximativement en 3 dolichocéphales, z méso­
céphales et I I brachycéphales. De plus, z crânes non mesurables des
xe -xne siècles sont, l'un mésocéphale, l'autre brachycéphale.
Parmi 18 crânes de Chah-Tépé, datés des VIII-XIe siècles, 15 sont
brachycéphales (80-92), les 3 autres mésocéphales. Fürst (1940) attribue
les brachycéphales à la race touranienne, qui n'a pas les caractères de la race
arméno.ïde et que j'assimilerai provisoirement à la race alpine.
A Tépé-Hissar, un certain nombre de crânes sassanides et islamiques êmt
été répartis, sans précisions numériques individuelles, dans les groupes
alpin, arménoïde et u mongoloïde » 1 .
A Bampour 2, dans le Bélouchistan iranien, un cr.âne considéré comme

TABLEAU VI.

VII-XVIII• siècle de l'ère chrétienne.

Nom- Nom- 1 �0 , Nnm-


Région et Localité Période
1�
bro br de b '� brc de I11d. c6pb.
1010.I doll- ��,so- hm- crânes
Tn,c•
cl1<1· 1 ncé,h
des
de cby· brachyc. brachyr.�pb.
crA•ws c pb. Il · ciiph.
11------·-----'-------'---.;.__...;..___:__;_-'------'------11

.1.. ANATOLIE
Alishar-Hôyük. XI-XVIII• s. 4 Arménoïde

2 . ARMÉNIE.
Erivan . XVIII• s. 5 5 8 1 -90 Arménoïde

3. IRAN.
Ravvy . VII-XII• s. 18 3 3 I2 83-86 ?
Chah-Tépé VIII-XI• s. 18 3 15 80-92 Alpin
Tépé-Hissar IX-XI• s. ? + + ? Alpin, Armén. ,
Mongoloïde
Bampour . Moyen âge I 84 Alpin ?
0-9 'A lpin, Armé11 ..
Total
1 37
--------·-------- 1 1 __
3 ' --'
6
28
1
8 2
Mongol.

PROCHE·ÜRIENT.
Total VI-XVIII• s. 46 3 6 37 80-92 A lpin , Armén.,1
Mongol . 1

1 I{ROGMAN, 1940.
2 7\·1 ::>R.-\NT� 1938,
96 MARC-R. SAUTER

médiéval est brachycéphale (84). Sa position géographique l'éloigne passa­


blement du centre d'intérêt de cette étude. Il fallait cependant le signaler.

* *

La grande maj orité des crânes du moyen · âge est brachycéphale


(tableau VI): c'est à ce moment de l'histoire qu'apparaissent avec certitude
les Arménoïdes classiques. Ils se superposent aux types antérieurs, dont
l'Alpin. A Tépé-Hissar, on ne doit pas s'étonner de voir signalés des Mon­
goloïdes: les armées de Gengis Khan ont passé et repassé dans ces régions.

CHAPITRE VII

CRANES DU XIXe SIÈCLE

Pour permettre la comparaison entre les documents des siècles passés


et ceux de l'époque actuelle, j'ai jugé utile de grouper en un dernier ensemble
les crânes modernes recueillis dans le Proche-Orient. Je les range dans le
XIXe siècle, quoique, fort probablement, certains d'entre eux remontent
au XVIIIe siècle. Ils n'appartiennent en tout cas pas au moyen âge. Comme
l'élément du hasard a j oué, là comme pour les autres crânes, dans leur
découverte et dans leur publication, les chiffres et les proportions seront
plus faciles à confronter, tandis que les études anthropologiques sur le
vivant sont d'un autre ordre et compléteront ce tableau trop sommaire.
J'ai dû pratiquer une mise en ordre différente pour ces séries, car la
plupart des crânes avaient une étiquette ethnique venant s'ajouter à la
désignation de provenance.
* *
r. Anatolie.
Kansu (1 935) a étudié 375 crânes turcs, parmi lesquels il n'a pas trouvé
moins de 334 brachycéphales (80-98), les 41 autres crânes étant mésocé­
phales. On a ainsi 89.1 % de brachycéphales.
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT 97

Noureddine Bey et ses collaborateurs (1928) avaient déjà mesuré


500 crânes d'Istanbul et avaient trouvé 348 brachycéphales (69.6%). Les
autres catégories étant différentes des miennes, je ne puis donner la répar­
tition des dolicho-mésocéphales. Du reste, la provenance anatolienne de
cette série n'est pas assez assurée pour que je puisse en faire grand état.
2. Arménie.
Chantre (1895) a rassemblé les données céphaliques de quelque 17 crânes
tenus pour arméniens, mais n'ayant pas tous été recueillis en Arménie:
en effet, à côté de Mouch, d'Alexandropol et de Kaghismann, c'est de
Tiflis (Géorgie), d'Aïntab et de Marash (Turquie mérid.), et de Damas
(Syrie) que proviennent ces crânes. Ils sont tous brachycéphales (80-91).
Une série, désormais classique, publiée par Bounak (1927), comprend
103 crânes de la région d'Erzeroum, de Mouch et du lac de Van. La répar­
tition donne 7 mésocéphales et 96 brachycéphales (80-92).
En groupant les séries de Chantre et de Bounak, on obtient donc,
sur 120 crânes, 7 mésocéphales contre n4 brachycéphales (95%).
Bounak fait de ses Arméniens le type de sa race eurasique, subvariante
pontozagrienne (type vanique) ; c'est celui que j 'ai appelé arménoïde,
terme consacré par l'usage.
Mais certains des crânes figurés par Chantre n'ont rien qui évoque la
physionomie arménoïde, et pourraient bien être des Alpins.
3. Kurdes.
Ce peuple a une aire de répartition qui défie les classifications régionales;
je le classe donc à part.
C'est aussi à Chantre (1895) que nous devons l'étude des crânes kurdes:
sur 5 de Diarbékir, il en trouve 1 dolichocéphale, 1 mésocéphale et 3 bra­
chycéphales (80-83). 6 crânes provenaient d'Aïntab et de Damas: 2 sont
mésocéphales, 4 brachycéphales (80-85). En tout, II crânes kurdes se répar­
tissent en : l dolichocéphale, 3 mésocéphales et 7 brachycéphales (80-85).
4. Chypre.
Deux crânes, probablement modernes, sont, l'un, de Kyrenia, mésocé­
phale, l'autre brachycéphale (83) r.
5. Syrie-Liban.
a) Ansariés. 9 crânes mesurés par Chantre (1895) et recueillis à Kerdaha
et à Antioche étaient tous brachycéphales (81-88).

1 BUXTON, 1920.
98 i\[ARC-R. SAUTER

b) Métoualis. Chantre leur attribue 6 crânes brachycéphales (82-91)


de Saïda, et de Hunin (Galilée) .
6. Déserts de Syrie-Palestine-Arabie.
Je groupe dans ce triple cadre géographique les crânes d'Arabes et de
Bédouins.
Kappers (1 934) donne l'indice de 2 crânes bédouins, l'un du Hauran,
l'autre de Transjordanie. Tous deux sont dolichocéphales.
Deux crânes de Beerseba (Judée) ont montré à Virchow (1891) un
indice dolichocéphale.
Langerhans (1873) a trouvé 6 crânes d'Arabes Beni-Adwan et Beni-Sak­
her, dont 5 étaient dolichocéphales, le dernier étant méso-brachycéphale (?).
La somme des I O crânes des déserts syro-palestiniens comprend donc
un seul méso-brachycéphale, tous les autres étant dolichocéphales.
7. Arabie.
Seligman (1917) signale un crâne brachycéphale à Oman et un autre
dolichocéphale à Kheybar, à l'intérieur du Hedjaz.
Keith et Krogman (1932) décrivent un crâne d'Omani, masculin, dont
la forte brachycéphalie (86.9) et la forme parlent en faveur d'une nette
influence arménoïde; il ressemble beaucoup au crâne publié par Seligman.
8. Mésopotamie.
Lebzelter (1931) a publié les mensurations de 2 crânes de Bassorah: il a
trouvé l'un dolichocéphale, l'autre brachycéphale (83), de type arménoïde.
9. Iran.
Huit crânes adultes de Hamadhan, mesurés aussi par Lebzelter (1931),
- se sont distribués en 2 dolichocéphales, 2 mésocéphales et 4 brachycéphales
(80-84) de type arménoïde ; mais d'après les dessins publiés, l'un de ces
derniers pourrait bien être du type alpin.
Danilov (r893) et de Khanikoff (1866) ont décrit en tout 9 crânes de
Guebrs (Zoroastriens) de Yezd et de Kirman. Ils les ont tous trouvés
dolichocéphales.
* *
Les grandes senes de Kansu et de Bounak, qui ne sont pas contre­
balancées par d'autres masses de documents, d'Arabie par exemrle, faussent
l'image donnée par le tableau récapitulatif (tableau VII). On y voit toutefois
que les Arménoïdes et les Alpins contribuent pour la plus large part au
peuplement des régions septentrionales du Proche-Orient.
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT 99
TABLEAU VII.
XIXe siècle.

Nom- Nom-
Nom-
bre bre de b,.. 111' Jnd. céph. Types
1'Qm·
brl• de
Région et Localité Période total doli· hrn- des
mé�o-
cho- brachyc. brachycéph.
crânes
céph. chr·
crânes cêph.
de
,..i,,h.

l
1

I. ANATOLIE.
Turcs (divers) XIXe s. 375 - 41 334 80-98 Alpin, Armén.
( ? Istanbul Id. 500 ? ? 348)

2. ARMÉNIE.
Erzeroum,
lac Van Id. 123 - 7 116 80-92 Armén. , Alpin

3 · KURDES.
Divers Id. Il l 3 7 80-85 Alpin

4 · CHYPRE.
-
.
? XIX• s. ? 2 l I 83 ?

5. SYRIE-LIBAN.
Ansariés . XIX• s. 9 - - 9 81-88 ?
Métoualis Id. 6 - - 6 82-91 ?

6. SYRIE-PALESTINE-
ARABIE.
(Désert) Id. 10 9 (1) - - -

7 . ARABIE.
- - - -
Hedjaz
Oman .
Id.
Id.
I

2 -
I
- 2 86 et 88 Arménoïde

8. )JÉSOPOTAMIE.
Bassorah Id. 2 l - I 83 Arménoïde

9. IRAN.
Hamadhan Id. 8 2 2 4 80-84 Armén., Alpin
Guebrs Id. 9 9 - - - -
1
PROCHE-ORIENT.
Total XIX• s. 557 23 55 479 80-98 Armén., Alpin
Id., avec Istanbul
j
1 05 7 ? ? 1
82 7
IOO MARC-R. SAUTER

CHAPITRE VIII

POPULATIONS BRACHYCÉPHALES ACTUELLES


DU PROCHE-ORIENT

Je me propose de systématiser, pour autant que c'est possible, et d'une


manière très succincte, la répartition actuelle des populations à majorité
brachycéphale. Il est bien entendu que chaque ensemble humain comprend,
à un degré plus ou moins grand, des « minorités anthropologiques >> ; j'en
tiendrai compte dans la mesure où ces groupes intéressent l'enquête parti­
culière que je mène ici.

* *
r. Anatolie.
La Turquie ·est le pays dont l'exploration anthropologique a été la
plus complète. En effet, grâce aux initiatives conjuguées de M. le professeur
E. Pittard, et de Mlle Afet, et grâce à l'appui d'Atatürk, une enquête
portant sur près de 60.000 individus a pu être conduite, dont les premiers
résultats ont été publiés en I939 1. La classification que l'auteur emploie
(celle de Deniker) n'est malheureusement pas assez détaillée pour que j'aie
pu la reconstruire en prenant la classification utilisée d'ordinai;re; mais en
groupant tous les brachycéphales au"dessus de 83.34 d'indice, on obtient
le pourcentage suivant :

49.12% de brachycéphales sur 39.465 hommes.


50.28% » » » 20.263 femmes.

Ces chiffres s'entendent pour l'ensemble de la Turquie, partie européenne


comprise. La moyenne masculine de l'ensemble du pays est 83.28, celle des
femmes 83.75.
Il est difficile de se faire une idée précise des variations régionales des
proportions céphaliques en Turquie, car Mlle Afet a choisi pour cela la
classification de Topinard, en la simplifiant encore, ce qui a pour effet

1 AFET, I939.
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT 101

d'augmenter inconsidérément le nombre relatif des brachycéphales. Elle ne


fournit pas non plus de moyenne régionale. Il semble pourtant que ce
sont les régions centrales des plateaux, ainsi que les territoires côtiers de
la mer Noire, à l'ouest de Samsoun, qui présentent la plus forte proportion
de brachycéphales.
Il faut regretter aussi que la région arménienne classique ait été divisée
en deux parties relevant de vastes territoires un peu disparates, géogra­
phiquement et ethniquement. Il est en tout cas curieux de constater que ces
deux régions abritent moins de brachycéphales. Est-ce le fait des populations
du Lasistan d'une part (côte orientale de la mer N oire), des Kurdes d'autre
part ? Mais Pittard 1 donne un indice moyen b·rachycéphale aux Lazes
qu' i l a mesurés en Dobroudja ; quant aux Kurdes, nous verrons qu'ils sont
mésocéphales ; là, l'explication jouerait. Il faudrait plus de détails pour se
permettre une explication. Dans la Turquie méridionale (au sud du Taurus
et de Diarbékir), la proportion des brachycéphales diminue encore, ce que
le voisinage des habitants du désert mésopotamien et syrien pourrait faire
comprendre.
Toutes les autres enquêtes anthropologiques, plus locales, qui ont précédé
celle de Mlle Afet, ont abouti à la même conclusion générale, quant à la
prédominance de la brachycéphalie chez les Turcs (von Luschan, Elissejev,
Chantre, Pittard, Hauschild et Wagenseil, Kappers, Kansu ·et ses
élèves, etc.).
Hauschild et Wagenseil (1931), qui ont mesuré 455 hommes de diverses
régions d'Asie Mineùre, ont constaté des variations locales qui confirment,
en général, les conclusions de la grande enquête : alors que les groupes des
régions occidentales (Dardanelles, Brousse, Smyrne) présentent un grand
mélange, et se· répartissent presque également dans la méso- et dans la
brachycéphalie (moyenne de 186 hommes, 82.5), ceux des provinces cen­
trales (Kastamouni, Ankara, Konia) et orientales sont presque exclusive­
ment brachycéphales, une vingtaine d'hommes seulement sur 269 se ran­
geant parmi les dolicho-mésocéphales (moyenne de 269 hommes, 85-4).
L'indice moyen des 455 hommes de la série totale est 84.19 ; le sommet de
la courbe de fréquence se place à 83.
La population turque renferme encore d'autres groupes ethniques plus
ou moins isolés.
Ainsi von Luschan (1881, 1922) et Chantre (1895) ont attiré l'attention
sur les Kizil-Bachis, les Bektachis et les Tachtadji, tribus hyperbrachycé-

1 PITTARD, 1910.
I02 ll1ARC-R. SAUTER

phales. Ce caractère extrême et presque exclusif s'explique très bien par


l'isolement de ces populations.
Les Yoruks, qui sont eux aussi un groupe de tribus turques nomades
auxquelles leur genre de vie a créé une sorte de sélection démographique,
ont révélé un caractère céphalique aberrant. En effet, Güngèir (1939)
en a mesuré 80, hommes et femmes, des environs de Smyrne, et les a trouvés
plutôt dolicho-mésacéphales (40 hommes, 77.78; 40 femmes, 80-41). Il
est vrai que Güngèir attribue cet allongement du crâne à la coutume de
l'emmaillotement de la tête chez l'enfant; ce procédé provoque à l'arrière
de la tête une bosse qu'ils appellent : cc yèirüklük »; 6 hommes et 14 femmes
dépassent 81 (81-84, au total 25%). Il faudrait peut-être aussi rapprocher
ces Yoruks du groupe Turcoman, qui est dolicho-mésocéphale (d'après
Kappers).
2. Arméniens.
Ce peuple a fait l'objet de nombreuses études, tant dans son habitat
montagnard que dans la diaspora (Asie, Europe, Etats-Unis) 1. Toutes ont
démontré que le caractère céphalique dominant était la brachycéphalie.
Chantre (1895) trouve pour 297 hommes arméniens un indice moyen
de 85.63.
Pittard (1920) mesure 125 Arméniens dans la Dobroudja et en trouve 125
au-dessus de 81 (moyenne 85.69).
Weissenberg (1877, 1915) donne à 20 Arméniens une moyenne de 84.r.
Twarjanowitch (1897) a trouvé ro5 Arméniens plus brachycéphales
encore (86.89).
Trois séries d'Arméniens, mesurés aux Etats-Unis d'Amérique par
Boas (1924), Hrdlicka (1925) 2 et Seltzer, sont tous aussi brachycéphales:

75 individus (Boas) 85.


25 (Hrdlicka) .
)) 85.35
IOI (Scltzcr)
)} 85.81

201 )) au total 85 .53

Kappers (1930, 1934), qui a mesuré un certain nombre d'Arméniens, et


qui a publié les résultats des enquêtes de Krishner (1932) sur une autre
série de ceux-ci, ne donne malheureusement pas de chiffre de moyenne.
Mais ses graphiques y suppléent en partie.

2· Les cbiffres fournis par HRDLICKA ont été pris dans la publication de SELTZER,
1 Cf. KHERUMIAN, I9.:f-I.
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT I03

En additionnant rno hommes mesurés par lui à 73 autres mesurés par


Krishner et à 303 Arméniens de l'enquête de Chantre (1895, chiffres revisés) ,
il obtient une courbe à deux sommets : l'un, principal, à 86, l'autre, moindre,
à 84. De la somme des 476 Arméniens, 429 ont un indice céphalique au-dessus
de 81 (81-95), 90.1%.
Phénomène curieux, la courbe de fréquence des femmes arméniennes
de la même triple série montre un net décalage vers une moindre brachy­
céphalie: le sommet principal est à 83, et un second, à 79, indique un mélange
mésocéphale que Kappers attribue à un apport des femmes caucasiennes
(circassiennes) . Sur 227 femmes (Chantre 39, Kappers 72, Krishrter rr6),
192 sont brachycéphales (81-91) (84.6%),
La cause est donc entendue, et la forte brachycéphalie peut être consi­
dérée comme le premier caractère racial des Arméniens; les nombreuses
photographies d'individus de ce groupe ethnique s'accordent à leur attribuer
le classique aplatissement occipital que j'ai à plusieurs reprises signalé
sur des crânes anciens du Proche-Orient.

3. Autres groupes brachycéphales.


Kappers, après d'autres savants, range dans le même cadre ethnique
et racial plusieurs groupes humains qui sont en général des restes de popu­
lations refoulées et n'ayant survécu que grâce à ce que von Luschan a
appelé leur sectarisme endogamique : ce sont les Chaldéens et les Assyriens
(Aïssori), reliquats de peuples chrétiens e_n voie de disparition, auxquels il
faut joindre les « Arabes ,, chrétiens de Mossoul ; ensuite les Syriens : Alaouites,
Libanais, Druses, etc.
178 Chaldéens, 39 Assyriens et 60 « Arabes» chrétiens du nord de la
Mésopotamie et de l' Iran ont fourni à Kappers une courbe où le sommet
principal, à 86-87, s'accompagne d'un autre, moins important, à 82-83.
Chantre avait trouvé, chez 22 hommes (Chaldéens ou Assyriens), . une
moyenne, exagérée, de 89.5, qu'il attribue à la déformation artificielle.
Il faut ajouter les Jesidis, autre secte des montagnes de la Mésopotamie
septentrionale, que von Luschan (1922) a trouvés très brachycéphales,
et qu'il apparente aussi aux Tachtadfi, aux Kyzylbachis et aux .Bektasch
de l'Anatolie.
Notons que parmi les Kurdes de Chantre se trouvent 6 Jesidis, tous
dolicho-mésocéphales 1
Seltzer (1936) a publié les moyennes de quelque 263 Syriens de diverses
localités, mais surtout du Liban. Il leur trouve un indice céphalique moyen
de 85.u, donc identique à celui des Arméniens. On peut donc faire déborder
°11'.!ARC-R. SAUTER

le type arménoïde dans le Liban et ses abords. La Syrie donne asile à


d'autres groupes de la même famille :
Les Ansariés des environs d'Antioche (73 hommes mesurés par Chantre
et Seltzer, indice moyen commun, 86.03).
Les Maronites chrétiens (38 hommes, 84.96) que Seltzer classe, seuls
avec les Druses parmi les Syriens, comme Alpins.
Les Druses, alpins selon Seltzer, d'après une série de 46 hommes (84.84),
mais qu'une enquête de Mlle Izzedin (1938), range parmi les hyperbrachy­
céphales : 180 hommes, 86-45; n4 femmes, 87.18. Chez les hommes, 163,
soit 90.5%, chez les femmes, rn5, soit 92. 1 % dépassent 8 1 .
Kappers rapporte un graphique des résultats obtenus par Shanklin
sur 200 Druses du Liban et de Transjordanie. Le sommet principal
est à 84, deux autres à 82 et 88. De ces 200 hommes, 157, soit 78.5%
dépassent 81.
Les Métoualis du Liban méridîonal, dont rn3 femmes mesurées par
Shanklin (1936), avaient un indice moyen de 87.52 (Chantre 1895, IO hom­
mes, 84.06). Chantre les apparente aux Kurdes.
Pour être logique, je situe ici un groupe ethnique qui se range aussi
entièrement dans la catégorie brachycéphale: les Bakhtyari de l'Iran occi­
dental et du Kurdistan méridional : la tradition les fait du reste venir de
Damas. Malheureusement les documents qui les concernent sont rares : en
tout, on a les chiffres de 21 individus (Duhousset, 4; Gautier, 9 ; Houssay, 3 ;
Danilow, 2 ; Krishner, 3) 1 : en les combinant, j'obtiens une moyenne de 87.9.
Il est toutefois utile de rappeler que la déformation doit avoir joué son
rôle, là aussi.
J'ai épuisé ainsi l'énumération des groupes ethniques où la brachycé­
phalie est la règle.
4. Kurdes.
Les divergences d'opinion manifestées par les divers explorateurs qui
ont eu affaire aux Kurdes m'invitent à ieur réserver un paragraphe spéciai.
En effet, on est arrivé à des résultats opposés en ce qui concerne la situation
anthropologique de ces tribus montagnardes : ainsi, von Luschan en fait
des dolichocéphales, tandis que Duhousset et Pittard leur trouvent des
indices brachycéphales, et même hyperbrachycéphales. Il vaut la peine,
dans ces conditions, de revoir le dossier.
Duhousset (1863) avait publié 5 indices céphaliques de Kurdes, dont

t DuHOUSSET, 1863, 1887; GAUTJER, dans CHANTRE, 1895, p. 136; HouS!==AY, 188ï; DANILOW, 1893
KRISHNER, 1932. Cf. KAPPERS, 1934, p. 92.
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT I05

2 au-dessous de 8I (79.8 et 80.8) et 3 au-dessus (89.2, 89.7, 93.6). La moyenne


est de 86.3.
Nassonof (I890) a trouvé un indice moyen de 78.48 pour 25 Kurdes
de Transcaucasie, sexes réunis.
Von Luschan (I922) a mesuré 221 Kurdes de Turquie : n5 de la région
de Karakusc·h, 26 de Nemroud-Dagh, et 80 de Sendjirli. Ils étaient tous
dolicho-mésocéphales, oscillant entre 71 et 80; les moyennes de ces trois
groupes étaient 74.9, 75.2 et 76.9. Cette dolichocéphalie prédominante
s'accordait à une forte proportion d'individus à pigmentation claire, surtout
à Karakusch et Nemroud-Dagh (62 % et 58%) (Sendjirli, 39%). L'auteur
fait observer que les caractères, légèrement différents de ceux des autres
groupes, des Kurdes de Sendjirli, s'expliquent par · 1eur situation géogra­
phique au milieu de Turcs et d'Arméniens, dans une région facilèment
accessible.
Chantre (1895) . a publié les chiffres de . mensuration de 332 Kurdes
(272 hommes, 60 femmes) de Transcaucasie surtout . La moyenne des
indices des 332 individus est 78.53 ; sur les 272 hommes, 92 (33.8%) sont
brachycéphales (81-92) (II sur 60 femmes, 8I-87, 18.3%). Chantre observe
que la brachycéphalie relative de sa série est surtout le fait d'un groupe
de 30 Kurdes Bilikani des environs d'Erivan, dont l'indice moyen atteint
83.87 et qui peut être attribué à une origine arménienne; mais le résultat
qu'il obtient en ôtant ce groupe ne modifie guère l'indice moyen (78.35).
Je rappelle que les quelques crânes kurdes dont Chantre a publié les
indices sont en majorité brachycéphales.
Danilow (1893) donne à 19 Kurdes iraniens une moyenne céphalique
de 77.6_8, ce qui correspond à celles que publient Iwanowsky (I891) pour
un nombre de Kurdes malheureusement non précisés (77.6) et Pantiukhov
(I893) pour 7 Kurdes (77.7) .
Pittard a étudié 63 Kurdes établis dans l a Dobroudja, donc bien loin
de leur habitat naturel {I920). Il les trouve presque exclusivement brachy­
céphales; 55 d'entre eux dépassent 8I (81-92) ; la moyenne est 86.43, donc
très brachycéphale.
Kappers (I931, 1934) a réuni les chiffres de 106 Kurdes d'une colonie
à Damas. Il ne donne pas la moyenne, mais le graphique qu'il publie
présehte un sommet bien marqué à 78, qui coïncide avec celui de la courbe
obtenue avec les chiffres de Chantre. Un second sommet plus petit se place
à 81; 36 de ces rn6 hommes sont brachycéphales (81-87) (34 %).
Kappers professe l'opinion que le caractère propre original des Kurdes
est la mésocéphalie. Les groupes brachycéphales seraient la conséquence
I 06 MARC-R. SAUTER

de leur voisinage avec les Arméniens (Kurdes Bilikani de Chantre) ou avec


d'autres groupes (Kurdes de la Dobroudja) . Il y a de plus un mélange
avec une race brachycéphale probablement caucasienne (représentée typi­
quement par les Circassiens) , ce qui expliquerait la présence de la pigmenta­
tion claire ; von Luschan attribuait celle-ci à une immigration nordique
très ancienne.
Je crois qu? on a là le cas flagrant d'un ensemble ethnique qui ne corres­
pond pas à une entité raciale. Si les Kurdes primitifs ont été un groupe racial
relativement pur, il est bien difficile, actuellement, de dire ce qu'était
celui-ci. Speiser (1930), se plaçant au point de vue de l'archéologue et de
l'historien, émet l'hypothèse que les Kurdes sont les descendants assez
directs des anciens Gouti (devenus les Kardouchoi cités par Xénophon) ;
or, il fait de ceux-ci une partie de son tronc Japhétite qu'il range - sous
réserve - comme ensemble de peuples brachycéphales. Ces Kurdes auraient
été mêlés, au cours de l'histoire, avec d'autres groupes assyriens et ara­
méens, ainsi qu'avec des éléments iraniens, ce qui expliquerait leur hétéro­
généité actuelle.
L'hypothèse est séduisante, mais nos documents anciens ne sont pas
assez nombreux pour permettre des déductions certaines sur ce sujet.
Je retiendrai donc seulement, des divers résultats acquis, que les Kurdes
sont en maj orité mésocéphales, sans que ce caractère soit obligatoirement
le résultat de croisements. Les mélanges avec les populations voisines,
Arménoïdes, Alpins ou autres, ont contribué à former du peuple kurde une
masse un peu disparate. Sa brachycéphalie serait vraisemblablement
d'origine étrangère.
Il faut souhaiter qu'on poursuive l'étude de ce groupe humain intéressant,
en- particulier d�s le - Kmdistan iranten, - c ar cette région --pourrait bien
être un centre ancien des Kurdes.

5 . Iran.
Ce n'est que récemment qu'on a commencé à se faire une idée un peu
systématique de la composition raciale de l'Iran. En effet, si l'exploration
anthropologique de ce pays a commencé tôt (Duhousset publiait son
premier ouvrage en 1863), on n'avait jamais encore pu jusqu'ici réunir de
séries assez nombreuses en même temps qu'assez localisées. Ce sont les
travaux de Krishner, de Kappers et de Field qui ont procuré à cette re­
cherche une masse de documents suffisante, ceci à partir de 1930 en­
viron.
Je veux passer rapidement sur _les diverses séries publiées, 'en soulignant
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT 107

les seuls groupes qui intéressent l'enquête que je conduis ici. Je �uis à peu
près l'ordre chronologique des publications.
Duhousset (1863, 1887), ' en dehors des Bakhtyari et des Kurdes déjà
cités, donne les indices céphaliques de r o Iraniens : 2 de Téhéran (81-82) ;
3 de Yezd (68 à 72) et 5 de l'intérieur dont 4 de plus de Sr (81-87) : au
total 6 brachycéphales.
Houssay (1887) nous fournit les mensurations de 3 Janekis (tribu turque
des environs de Meidowid) : leurs indices sont 80.2, 84.3 et 86.5, donc, pour
deux d'entre eux, brachycéphales. Il publie en outre les indices de II Susiens
de Dizful (près de Suse): ils sont en moyenne mesocéphales, trois d'entre
eux seuls dépassant Sr (81-88). Houssay y trouve un type ancestral négroïde ;
le problème, qui semble résolu par la négative auj ourd'hui, sort des cadres
de ce travail 1.
Danilow (1893) aligne les moyenn.es de quatre groupes iraniens, sans
compter celui des Kurdes.
46 Persans lui ont donné des indices allant de 69 à 88 (moyenne 78,4).
31 Ishtahardis des environs de Téhéran sont à la limite de la méso­
brachycéphalie (75-87, moyenne 80,4).
22 Mezlegants (tribu turque mêlée) se sont révélés exclusivement dolicho­
mésocéphales (74-79.8, moyennes 76.5).
Enfin, il a étudié des Azerbaïdfanis, mais je grouperai à part les séries
de ce peuple.
Chantre (1895) cite deux moyennes publiées par Gautier : l'une concerne
4 Mamaceni (Mamassani) des environs de Chiraz: 78 ; l'autre a trait à
5 Rusteni (Rustam) de la région de Serabsia : 82.20 . .
Fedchenko (1888) donne à une série de Persans une moyenne de 76.8,
tandis que Pantiukhov l'abaisse, pour un autre groupe, à 75.7
Von Luschan (1922) a réuni une série très composite à l'aide de 15 Ira­
niens de Turquie et de Grèce : il leur trouve un indice céphalique moyen
de 80. Sur ces 15 hommes, II ont un indice supérieur à Sr.
J'en arrive ainsi aux plus grandes enquêtes.
Kappers (1 931, 1934), ayant mesuré 162 Iraniens, du nord surtout,
traduit ses constatations en un graphique dont le sommet principal est
à 78, le deuxième étant à 74, un troisième, moindre, à 83. De cette série,
51 hommes sont brachycéphales (31.'5 %) (81-93).
Le même auteur a publié les résultats des recherches de Krishner, sans
donner les chiffres moyens.

1 II est discuté à fond par FJELD, Coniributio>1s..., r939.


I08 MARC-R. SAUTER

Les sériées étudiées sont au nombre de trois, provenant des trois grandes
régions du pays.
r. Iran du nord (301 hommes et 168 femmes de la région au nord du
34e parallèle). Les courbes masculine et féminine marquent un sommet
principal à 73, puis d'autres à 79 et 83. Des 301 hommes, rr3 (34.3%),
et des 168 femmes, 45 (26.8%) sont brachycéphales (81-92 et 81-91). La
proportion est sensiblement pareille à celle obtenue par Kappers dans les
mêmes régions.
2 . Iran du centre. La série est double.
Tout d'abord, 208 hommes et 81 femmes d'Ispahan, donnant des
courbes parallèles, à sommet principal à 78, puis un sommet secondaire à 75
(et 83 chez les femmes) : 41 hommes (81-90) et I I femmes (81-88) sont
brachycéphales (19.7% et 13.6 %).
Ensuite 154 hommes et 28 femm:es de Yezd (Zoroastriens, mesurés �n
général ailleurs) et d'Abadeh. Là, le sommet dominant est à 73. Un autre
sommet sort dans le graphique masculin à 70-71, dans le graphique féminin
à 78. En tout 7 hommes (81-87) et 5 femmes (81-86) sont brachycéphales
(4.5% et 18%). Le pourcentage féminin est donné avec réserve.
3. Iran du sud. Il s'agit d'une série de 153 hommes et de 23 femmes de
Chiraz, Bouchir, Kirman, etc. La courbe masculine, seule utile, montre une
prédominance de l'indice 77, avec un sommet secondaire à 83. Les bra­
chycéphales (81-90) sont au nombre de 41 (26.8%).
Je reprendrai ces divers résultats en les comparant à ceux de Field .
Field 1 a concentré ses enquêtes principalement sur quatre points, bien
localisés : le premier, le groupe juif d'Ispahan, sera cité dans le paragraphe
consacré aux Juifs du Proche-Orient ; les trois autres sont : le village de
Yezd-i-Kasht, au sud d'lspahan, celui de Kinareh , près de Persépolis, et un
groupe de portefaix Loùrs, de Pusht-i-Kuh, mesurés à Baghdad (je prendrai
ceux-ci à part) .
Les 48 Iraniens de Yezd-i-Kasht sont en majorité dolichocéphales (73.5).
Deux d'entre eux seulement sont brachycéphales (83 et 88) (4.2%).
Des 73 hommes de Kinareh, à moyenne mésocéphale de 76.35, 5 sont
brachycéphales (81-84) (6.8%).
Enfin, Field a mesuré 6 ouvriers de Damghan (Iran N . ) (moyenne 81.9)
et 8 autres de Sultanabad (E. de Kashân) (moyenne 73.98).
Les séries de Kappers, de Krishner et de Field s'accordent à montrer

1 FIELD, Contributions ... , 1939.


LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT 109

une plus forte proportion de brachycéphales dans le nord : Kappers attribue


cet élément au voisinage du groupe caucasien, disons au type alpin. La
proximité des Arméniens et un léger apport de cc Mongols n - historiquement
vraisemblable - peut aussi être envisagé.
La minorité brachycéphale des groupes centraux et méridionaux est
attribuée par Field aux reliquats du type arménoïde, du type alpin et à
des traces du type mongoloïde.
J'ai réservé deux groupés de population qui, de par leur situation
géographique, méritaient un traitement spécial: la tribu des Lours, monta­
gnards du _Louristan, en Iran sud-occidental, et le peuple des Azerbaïdjanis,
de l'Iran �eptentrional.
Les Lours ne nous sont guère connus que par les 5 hommes mesurés par
Houssay (1887), tous dolicho-mésocéphales (moyenne 73.6), et par le
groupe des portefaix mesurés à Baghdad par Field (1939), eux aussi dolicho­
·mésocéphales (moyenne 74.2). En additionnant ces deux séries, on n'obtient,
sur 57 Lours, qu'un seul brachycéphale (83). Ce groupe ethnique ne concerne
donc pas notre recherche.
Les Azerbaïdjanis ont été plus souvent examinés. Danilow (1893)
mesure 34 individus et leur donne un indice moyen de 76 ; Pantiukhov (1893)
publie une moyenne de 80.6, indice un peu plus élevé que celui de von
Erckert (1890, 1891), 79+ Enfin Chantre (1895) donne un chiffre -fondé
sur une série plus importante: II2 hommes, dont 23 brachycéphales,
(20.5%, 81-86) forment un ensemble mésocéphale (moyenne 78.19) ; il y
ajoute 1 8 femmes, à indice moyen de 76.96 ; une seule atteint 81. Ainsi les
Azerbaïdjanis ne sont pas d'un type brachycéphale, et s'apparentent au
fond mésocéphale iranien.
A récapituler nos connaissances présentes sur la composition raciale de
l'Iran, on constate que cet immense pays reste en bordure du centre - ou
des centres - de dispersion (ou de déconcentration) des brachycéphales :
Anatolie-Arménie et Caucase.

6. Chypre.
Cette île, la seule importante du Proche-Orient, est un terrain d'expé­
riences anthropologiques intéressantes : en effet; bien des populations, de
provenances variées, s'y sont succédé au hasard des migrations, des guerres
et des expéditions commerciales (Chypre est la terre du cuivre, précieuse
matière première pour l'Antiquité !) ; elles ont dû amener des groupes
ethniques et aussi raciaux qui se sont affront�s - ou mêlés - en terrain
clos, au gré des divisions linguistiques et confessionnelles nombreuses.
IIO MARC-R. SAUTER

Buxton (1920) est le seul qui ait enquêté sur les Cypriotes actuels :
son travail porte sur 586 hommes; leur indice moyen est 82 .54, donc
brachycéphale. Mais il a recherché les variations locales de la forme cépha­
lique, en divisant l'île en quatre régions :
Dans la première, du centre, comprenant I I I hommes, l'indice moyen
est 81.11.
Dans la deuxième, représrntÉe Far le littoral septentrional, 221 sujets
ont une moyenne légèrement plus haute, 81.94.
Dans la troisième, qui comprend la côte orientale, l'indice moyen de
167 Cypriotes monte à 83.38.
Enfin, dans la dernière région, celle de Levkoniko, à l'intérieur de l a
troisième région, 8 7 hommes atteignaient l a moyenne d e 84. 16.
Fait à noter - ce sera la seule allusion à ce caractère - la taille moyenne
augmente en fonction dela brachycéphaliecroissante, dans ces quatre districts.
Buxton ne reconnaît que deux types humains à Chypre : la race méditer­
ranéenne et la race alpine. A la lumière de ce que j'ai montré des consti­
tuants raciaux de l'antiquité, j e crois qu'il faut reconnaître parmi ces
Alpins aussi des éléments arménoïdes.

7 . Bédouins et A rabes.
Depuis les travaux d'envergure publiés par Kappers, Shanklin et Field,
on possède de bons renseignements sur les populations arabes, sédentaires
et nomades, des déserts syrien, palestinien et mésopotamien. On attend
encore des documents parallèles pour l'Arabie proprement dite.
Il est maintenant démontré que les Bédouins, du nord de la Syrie au
sud de la Transjordanie, sont pratiquement dolichocéphales. Je ne veux
pas entrer dans le détail des séries mesurêes, pùisque ce caràctèrë même lès
exclut de mon domaine. La brachycéphalie n'est représentée que par
quelques individ-µs : la plus forte pr-oportion se trouve chez 638 Bédouins.
Adnan et Kohtan (Transjordanie) où 95 individus (15%) dépassent 81. La
proportion des brachycéphales dans les groupes des Rwala, des Hoveïtat,
des Maualy, des Khazaâl, des Nussour (pour ne prendre que des séries de
Shanklin) est nulle ou infime. Une influence égyptienne a pu contrib.uer à
renforcer cette dolichocéphalie.
Les A rabes des pays syro-palestiniens et mésopotamiens présentent,
selon les régions, une plus ou moins forte minorité brachycéphale. Une série
de quelque 227 Arabes musulmans de Mossoul (Krishner-Kappers, 1934)
a un sommet principal à 79, un second à 76, un troisième enfin, moindre.
à 83, correspondant à un groupe de 84 brachycéphales (81 à 91), soit 37% .
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT III

Kappers (r934) publie la courbe des indices de r39 Arabes de Palestine,


qui a deux sommets égaux, à 79 et 8r. Les 8r sujets qui dépassent cet
indice représentent les 58.2% du total: il y a ici comme la juxtaposition de
deux populations différentes racialement.
Von Luschan déjà signalait l'existence de « pseudo-Arabes n, du point
de vue anthropologique ; il baptisait ainsi les Arabes brachycéphales des
abords de la Syrie . .
En Iraq, Field (r935). a mesur! de belles séries d'Arabes. Il cite d'abord
une moyenne d'indices de r64 Arabes de la région de Kish: 76.6r.
Puis il donne ·les résultats de ses mensurations sur 376 Arabes de la
même région ; l'indice est plus faible (75.26). (J'ai calculé un indice commun
de 75.65 pour les 540 Arabes mesurés.) Sur ces 376, 30 seulement sont
brachycéphales.
Field donne des chiffres sur 228 soldats de l'Iraq, qu'il trouve dolicho­
mésocéphales aussi (76.66), et dont 32 seulement dépassent 8r.
Seltzer (r936) a déterminé dans une série de 258 << Musulmans n de Syrie
et Palestin·e , à moyenne d'indice de 79.74, un groupe arménoïde de 6r indi­
vidus.
La cause semble entendue, et les A rabes septentrionaux sont nettement
dolicho-mésocéphales.
8. Arabie.
Ce nom désignera ici seulement la péninsule arabique. Les enquêtes
anthropologiques n'en sont qu'à leur début dans ce pays ; elles apportent
déjà cependant de précieuses indications..
Disons dès l'abord que, d'après les résultats acquis à ce jour, les Arabes
ne sont pas un groupe racialement pur ; et exposons brièvement les faits,
qui ont déjà été en grande partie discutés par Seligman (r9r7) , Puccioni
(1929), Keith et Krogman (r932) et Kappers (1934).
· Alors que les petits groupes d'Arabes mesurés du Hedjaz et de Mascate
sont, en moyenne, plutôt mésocéphales, ceux du Yémen et du Hadhramaut
tendent nettement à la brachycéphalie.
Le tableau ci-dessous récapitule nos connaissances à ce sujet:
A . HEDJAZ.
12 hommes (Bouchereau, 1 897) . . . . . . . . . . . . . . . . . 77.9
12 hommes (Mochi, 1907, chiffre moyen diminué d'une unité, sur l'in-
dication de Puccioni, 1929) . 77. 3
20 Rashiaïda (Cipriani, 1938) . . . . . . . . . . 7 6.1

44 hommes 111oyenne générale 76.9


I IZ MARC-R. SAUTER

B. YÉMEN.
21 hommes (Mugnier, 1 888) . . . . . . . . . . 82.6
20 (Leys et Joyce, 1913) . . . . . . . . 81.1
88 (divers auteurs, groupés par P.uccioni) . 79.7
40 (Cipriani) . . . . . . . . . . . . . 80. 1

I69 hommes Moyenne générale 80.3


C. HADHRAMAUT et ADEN.
89 hommes (Leys et Joyce, Toldt, 1902, Puccioni) . 81. -
82 Bédouins Sheher (Leys et Joyce) . . . . . . . 80.9
2 8 hommes de diverses tribus (Keith et Krogman, 1932) 1 86.4

I99 hommes Moyenne générale BI.7


D. ARABIE ORIENTALE.
3 1 hommes de Mascate (Leys et Joyce) 78.3
2 de l'intérieur (Thomas, 1932) . 78.9 et 83 , 1
3 d'Oman ( Keith et Krogman) . 82.8, 86.2 e t 86.5

36 hommes Moyenne générale 79 . I

J'ajoute que Huzayyin (1938), annonçant les résultats d'une grande


enquête qu'il a faite sur plus de rooo sujets dn Yémen et du Hadhramaut,
classe les Yéménites du nord parmi les mésocéphales; cette mésocéphalie
tend à la brachycéphalie vers le sud. Le Hadhramaut est brachycéphale,
surtout à l'intérieur, tandis que la côte est mésocéphale, ce qui s'explique
par de nombreux apports étrangers.
Lequel de ces deux caractères, méso- ou dolichocéphalie, doit-il être tenu
pour typique du fond arabe d'Arabie ? Il est encore impossible de le dire.
L'analogie des mésocéphales du Yémen et de Mascate avec les Arabes
continentaux pourrait faire pencher la balance vers eux, mais il ne paraît
pas qu'on puisse attribuer aux brachycéphales du sud une origine allogène.
Ce n'est pas le dernier problème que posent les peuples du Proche­
Orient !
Je me contenterai ici de noter la présence d'un élément brachycéphale
dans un coin de terre où il est assez loin de tout autre groupe de même
allure, tant en Asie qu'en Afrique voisine.
9. Juifs.
Plutôt qu'un paragràphe, c'est un nouveau chapitre qu'il conviendrait
d'ouvrir si l'on voulait faire ici autre chose qu'une revision des faits, en
fonction de l'étude de la brachycéphalie proche-asiatique.
1 5 Yaf•i (81.71 ; 1 Masha'i {86,2) ; 5 Mahra (86.7) ; 3 Qara adultes (88.4); 9 Shahari (88.1); 3 Al Kathiri adulte
(90.4) ; I Bautabari (79.1) et I Harasi (83.3).
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT II3

Je commencerai cette revue par les Samaritains, dont nous connaissons


bien les caractères anthropologiq�es grâce surtout àJ'enquête de Genna (1938) .
Celui-ci a étudié la presque totalité de la petite communauté de vrais
Samaritains, dont l'endogamie a dû préserver assez bien la pureté ethnique
depuis de longs siècles: ses 171 sujets contiennent une dizaine d'« Hébreux »,
ou hybrides. L'indice céphalique moyen masculin est 79.10, féminin, 80.05.
Mais ce résultat, qui situe les Samaritains à la limite supérieure de la
mésocéphalie, n'indique pas l'hétérogénéité du groupe. La courbe de fré­
quence des 83 adultes des deux sexes présente un sommet à 78-79, suivi
d'un autre, moindre mais bien distinct, à 81. Au total, 30 d'entre eux
dépassent 81, soit 37% (81-96).
Cette minorité brachycéphale est à retenir. Genna, cherchant les varia­
tions internes de la forme céphalique chez les Samaritains, en fonction des
dénominations tribales ancestrales, t rouve un indice moyen plus haut chez
ceux de Manassé (80.66 et 83.74) tandis que ceux de Lévi et d'Ephraïm,
restent dolicho- et mésocéphales. Il constate que les Samaritàins descen­
dant de Manassé se rapprochent du type Aschkénazim, alors que le type
Séphardim correspondrait à Lévi et Ephraïm. Il invoque, pour expliquer
la brachycéphalie de Manassé, une influence cc hittite n, disons- arménoïde.
Comme il affirme que le type samaritain le plus pur s'est conservé dans
Lévi (dolichocéphalie) , on peut en déduire que l'élément brachycéphale est
un mélange éti:anger ; celui-ci est assez ancien cependant.
Kappers (1934), après avoir émis l'opinion que les Hébreux ont pu
appartenir originellement à la famille soubaréenne, c'est-à-dire, selon lui,
brachycéphale, dit : cc Nous voyons donc que les Juifs sont un mélange des
types brachycéphale soubaréen et mésocéphale asiatique. »
Cet élément brachycéphale prédomine par exemple chez les Juifs de la
Mésopotamie septentrionale : ainsi .Krishner (1932) a trouvé 35 brachycé­
phales sur 44 hommes et femmes, Juifs de Mossoul (79.5%) (81-90).
De son côté, Weissenberg (1 912) publie un indice moyen de 78 pour
37 Juifs d'Ourfa, de Mossoul, de Diarbékir, de Bagdad, etc.
En Syrie, le même auteur, étudiant quelque 50 Juifs, des deux sexes,
de Damas et d'Alep, les trouve mésa-brachycéphales (40 hommes, 80. 9 ;
I O femmes, 83),; fait à noter (en tenant compte de l a différence de
nombres) , les 30 hommes de Damas sont plus mésocéphales (80) que les
IO d'Alep (84.3) : est-ce le voisinage de l'Anatolie pour ceux-ci ?
En Iran, Field 1 a mesur� 87 Juifs du ghetto d'Ispahan; il constate

1 FIELD, Contributions ... , I939.


II4 MARC-R. SAUTER

une majorité mésocéphale - analogue en partie à la population iranienne


environnante ! - 1 3 seulement d'entre eux (14.9%) dépassant 81. L'indice
moyen est 77.43.
Les IO Juifs de Chiraz, mesurés par Weissenberg (19n, 191 3), ont un
indice un peu plus élevé : 78.7, mais, à l'exception de deux, ils se rangent
tous en dessous de 81. Un autre groupe, de IO Juifs de Mechhed, aux
abords du Turkestan, lui ont donné une moyenne de 82.i, tous sauf deux
étant brachycéphales. A l'autre bout du pays, à Ourmiah, 30 Juifs lui
donnaient une moyenne de 82.3, les deux tiers du groupe étant brachy­
céphales (81-87).
On pourrait presque parler de mimétisme des groupes juifs du Proche­
Orient, tant leur analogie céphalique avec les populations sur lesquelles
ils se sont greffés est frappante.
D'un autre côté, je signale en passant le groupe particulier des Juifs
du Yémen, que Weissenberg (1909) a trouvés nettement dolichocéphales.
Si les Kurdes nous ont fourni l'exemple d'une entité ethnique recouvrant
une réalité raciale multiple, les Juifs du Proche-Orient, dont l'histoire
nous est bien mieux connue, nous montrent en quelque sorte - et dans
des conditions particulières - les divers processus de métissage, d'assimila­
tion et de' conservation d'un peuple. Le nom est resté, avec la religion,
qui en assure la pérennité; mais la composition raciale, déjà bien atteinte
en sa pureté originelle, a subi des avatars nombreux, évolua1;t dans l'espace.
au gré des peuples installés.
* *
La récapitulation des diverses populations du Proche-Orient actuel
où la bràchycéphalie est le caractère principal ...:- ou du moins l'un des
caractères principaux - nous a conduit de l'extrême nord à l'extrême sud,
et de l'extrême occident à l'orient de ce territoire, parfois pour la seule
satisfaction de rencontrer une petite minorité dans une masse dolicho-méso­
céphale.
C'est la région septentrionale qui est le fief quasi incontesté de la
brachycéphalie: !'Anatolie tout entière, et l'Arménie ; il faut y joindre la
Syrie presque complète; enfin la Mésopotamie du Nord abrite un certain
nombre de peuples auxquels une sélection d'origine religieuse a conservé
leur caractère propre (Assyriens, Chaldéens, Jesidis, etc.).
L'Iran n'a reçu que des apports secondaires de têtes courtes, surtout au
nord : ajoutons-y le petit groupe des Bakhtyaris, anciennement immigrés
en bloc de la Syrie.
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT IIS

L'Arabie méridionale (Hadhramaut surtout) présente une sorte de


colonie brachycéphale isolée, qu'on ne peut rattacher à aucun voisin.
Les Juifs enfin, aussi dissemblables d'eux-mêmes, racialement parlant,
qu'immuables du point de vue sociologique, renferment, amenés par les
contacts avec les peuples qui lui ont offert l'hospitalité, des éléments
brachycéphales.
* *

Cette recherche devrait être complétée par une étude qui tiendrait
compte des autres caractères anthropologiques, tels que stature, pigmenta­
tion, voire groupes sanguins. De telles considérations m'eussent entraîné
trop loin, et j'ai dû à regret y renoncer provisoirement.
Il serait intéressant de dresser un essai de carte de répartition de la
race alpine d'une part, de la race arménoïde d'autre part. Les enquêtes
locales ne sont pas encore assez détaillées pour permettre ce travail. Je
pense qu'il révélerait une interpénétration réciproque de ces deux types
à partir de " massifs répulsifs » plus purs: l'Anatolie pour l'un, l'Arménie
pour l'autre. Ce sont encore des vues de l'esprit, mais elles tracent au moins
1e sens des recherches futures.

CONCLUSION

La question de l'origine des populations brachycéphales du Proche­


Orient n'est pas près de trouver sa réponse. En effet, si l'époque à laquelle
celles-ci commencent à apparaître sur la scène de l'histoire peut être
précisée, au millénaire près, il n'en va pas de même, dans l'espace, pour les
pays d'où ils ont dû venir.
Comme le IVe mi llénaire - et déjà la fin du Ve probablement - voit,
en même temps que l'apparition des premiers brachycéphales proche­
asiatiques, celle de la civilisation énéolithique et de ses formes spécifiques
(civilisations de Suse, d'El-Obeïd, d'Ourouk, de Jemdet Hasr, etc.), on peut
être tenté de paralléliser les deux groupes de faits, et de chercher leur
explication dans une même direction.
n6 MARC-R. SAUTER

Les hypothèses ne manquent pas, mais il semble que les plus générale­
ment admises inùiquent une direction centre-asiatique (Sibérie, Tur­
kestan, etc.) ; certains éléments culturels communs à des civilisations aussi
éloignées que celles de Sumer et de Fengtien, dans le Mandchoukouo, par
exemple, peuvent difficilement être reliés par une ligne à sens unique :
un centre de dispersion est plus vraisemblable. Mais si des faits archéologi­
ques viennent étayer peu à peu des théories de peuplement, les faits anthro­
pologiques manquent encore. On ne possède pas, pour l'Asie centrale, de
documents squelettiques remontant plus loin dans le temps que ceux de
!'Enéolithique proche-asiatique. Il faut donc se contenter pour le moment
de cette approximation.
Il est vrai que Speiser (1930), après d'autres archéologues, tend à assigner
à la population primitive, détentrice de ce qui sera. la civilisation énéolithique
(Elamites, Hurri), une origine caucasienne. Speiser rappelle les théories qui
fixent dans cette région l'origine de la métallurgie. Il donne le nom de
Caucasien à un groupe linguistique et archéologique qui est étranger aux
groupes sumérien, sémite et - plus tardivement - indo-européen ; et,
prolongeant les lignes de son raisonnement en un schéma ùont il reconnaît
tout le risque et l'arbitraire, il assimile ce groupe ethnique caucasien à la
race alpine (il ne fait pas de distinction entre Alpin et Arménoïde) : il y
range les Anatoliens, les Elamites, les Hurri, les Haldiens, les Egéens, les
Philistins, les Etrusques, les Ibères, les Ligures et les Basques. J'ai transcrit
la liste presque complète, pour montrer les parentés que Speiser révèle.
Kappers {1 934) a repris cette notion du groupe brachycéphale, qu'il
nomme soubaréen, et auquel il trouve des relations avec l'Asie centrale ;
c'est le groupe dit arménoïde.
Si la théorie de Speiser a, pour l'instant encore, l'allure d'une brillante
construction cie l'f,sprit, elle n'en a pas moins la valeur d'une indication ;
elle n'épuise du reste pas le problème des origines de la race alpine, puisque
aussi bien le séjour c<1.nc<1.sil:'n n ' ::i ih î P.trP. <J_n'11ne étape.
Vallois (1940), reprenant, à propos des Alpins de l'Iran ancien, cette
hypothèse du passage de la race alpine par le Caucase, y voit une manièr�
de relier ces hommes à ceux de la civilisation néolithique de Tripolje, en
Russie méridionale.
D'où qu'ils viennent, ces premiers représentants de la première race
brachycéphale n'apparaissent que timidement d'abord, en Anatolie, en
Iran, en Mésopotamie, à Chypre. Le fond de la population reste longtemps
du type méditerranéen.
Si le hasard des fouilles permet aux statistiques iraniennes de donner une
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT I I7

idée approximative de la composition raciale des peuples du Proche-Orient


au cours des millénaires, on peut dire que !'Anatolie est, dès le début, plus
largement fournie en Alpins. Ils en disparaissent au 1er millénaire, mais
j'ai peine à croire que ce soit là autre chose que le manque de documents
indigènes ; ils sont en tout cas mêlés, dès ce moment, à de nouvelles peu­
plades à type dolichocéphale : des Nordiques indo-européens ? Lorsqu'on
retrouve des brachycéphales en assez bon nombre, au moyen âge, ce sont
des Arménoïdes, les derniers venus des immigrants.
L'Arménie est trop peu fournie en documents anciens pour permettre
des considérations sur son premier peuplement. Il est en tout cas curieux
<le n'y trouver aucun brachycéphale avant l'époque moderne.
J'ai signalé la présence des premiers représentants certains de la race
arménoïde en Syrie et à Chypre au ne millénaire. En Iran, ils sont plus
tardifs. Ces Arménoïdes ont dû venir probablement du même centre de
dispersion centre-asiatique, comme le professe Kappers.
Krogman (1937) suppose qu'ils se sont différenciés postérieurement au
départ des Alpins. Mais Vallois fait justement observer que « cette hypothèse
est séduisante mais purement théorique car, s'il y a aujourd'hui encore des
groupes voisins des Alpins en Asie centrale, il n'y a pas d'Arménoïdes ».
Il rappelle entre autres qu'on en a trouvé par contre des représentants
assez anciens en Europe, puisqu'on leur attribue la civilisation du vase
caliciforme de l'Europe centrale au ne millénaire. « Ainsi les quelques faits
connus prêteraient à chercher les premières relations des Arménoïdes du
côté de l'Europe, plutôt que de l'Asie centrale. n Mais on ne fait ainsi que
reculer la question de l'origine des Arménoïdes.
De son côté, Montandon (1 933) offre une explication toute prête : celle
de l'ologenèse, et de la spécialisation sur place des sous-races. La race
alp-arménienne se serait spécialisée sur un vaste territoire, plus grand que
l'aire de répartition actuelle (certaines migrations historiquement prouvées
mises à part) ; la sous-race anatolienne serait la plus spécialisée de ces
groupes somatiques. Ainsi la question des origines ne se poserait plus.
Quelque ingénieuse qu'elle puisse paraître, je ne crois pas que cette théorie
suffise à expliquer certaines apparitions : il faudrait alors doubler le terme
de spécialisation de celui, plus explicite, de mutation, mais ce serait beau­
coup s'aventurer, dans l'état actuel de nos connaissances.
D'où que les Alpins et les Arménoïdes soient venus, ils ont pris une
place importante dans le cadre du Proche-Orient, puisque actuellement ils
occupent, en gros, toute la partie montagneuse de ce territoire, Iran méri­
dional excepté. Les deux races brachycéphales se sont mêlées assez étroite-
II8 MARC-R. SAUTER

ment pour qu'il soit difficile de les distinguer en détail. Les Arméniens, les
Syriens, et quelques peuplades très brachycéphales minoritaires de Méso­
potamie et du Kurdistan seraient les plus typiquement arménoïdes, les
Turcs, quoique très proches, dans la plupart des cas, de ceux-ci, .auraient
une plus forte proportion d'Alpins.

* *
Ce mémoire s'est confiné très strictement aux limites du Proche-Orient.
se privant à dessein d'une source de comparaisons du plus haut intérêt.
Le problème des origines des brachycéphales aurait exigé une recherche
des documents que nous livrent les plaines du Turkestan et les hauts
plateaux de l'Asie centrale.
Il eut été captivant, d'autre part, de retrouver les vagues européennes
contemporaines de celles dont j'ai noté les arrivées sur le sol proche-asiatique,
de rattacher les Alpins d'Asie à ceux de l'Europe pré- et protohistorique,
et les Arménoïdes aux Dinariques. Mais c'eût été entamer une nouvelle
enq1,1ête, encore plus vaste et multiple que celle-là.
Qu'il me suffise d'avoir réuni les éléments du débat, et d'avoir soulevé
- après d'autres - les questions capitales. Je savais que la plus grande
partie de celles-ci resteraient sans réponse, faute de documents suffisants.
Il valait quand même la peine d'y avoir prêté attention.

Institut d' A nthropologie


rie l' Université de Genève,
I94I et I944·
LES RACES BRACHYCÉPHALES DU PROCHE-ORIENT ng

BIBLIOGRAPHIE

Avertissement.

Cette liste bibliographique contient, outre quelques ouvrages généraux utilisés

thropologie du Proche-Orient, des origines à nos j ours.


pour l 'introduction (marqués d'un *). l'ensemble des publications ayant trait à l'an­

Sauf exception, je n'y ai pas inclus les travaux qui se rapportent à l 'ethnologie et
à l'archéologie de cette région; ils sont trop nombreux, et l'on en trouve des listes dans
les ouvrages généraux d'histoire et d'archéologie.
Il va sans dire que, malgré tout le soin que j 'ai pu mettre à l'établissement de
cette bibliographie, je ne puis certifier qu'elle soit complète ; c'est impossible. Je crois
pouvoir dire toutefois qu'il y manque relativement peu de choses. J 'ai dû à dessein
limiter les titres se rapportant à la question de l'anthropologie des Juifs, dont beaucoup
dont mention de documents relatifs au Proche-Orient. Dans le domaine de la sérologie,
f'autre part, je n'ai indiqué que quelques publications.
Tel qu'il est, cet essai de bibliographie sera, je crois, de quelque utilité.

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