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Georges CASTELLAN

HISTOIRE
DU

PEUPLE ROUMAIN

Éditions ARMELINE
En couverture : Églises traditionnelles en bois des villages de Fildu de Jos (ré-
gion de Cluj, à gauche) et de Borşa (Région de Baïa Mare, à
droite), avec des ornements de tapis d’Olténie.

Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des paragraphes 2 et 3 de


l’article L. 122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à
l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part,
sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les « analyses et les courtes cita-
tions justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou
d’information », toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le
consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.
122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constitue-
rait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 235-2 et suivants du Code de la
propriété intellectuelle.

© Éditions ARMELINE, Crozon, 2002


ISBN 2-910878-19-8
_______________________________________________________
Éditions Armeline, Tal-ar-Groas, Route de l’Aber, 29160 CROZON
En Europe, le bonheur finit à Vienne.
Au-delà, malédiction sur malédiction, depuis toujours.
E. M. CIORAN (Răşinari, Roumanie, 1911-Paris, 1995),
De l’inconvénient d’être né (Gallimard, 1973)

5
PRÉFACE

Ce livre a une assez longue histoire. Je l’ai rédigé il y a quinze ans


quand j’enseignais l’histoire de l’Europe balkanique à l’Institut National des
Langues et Civilisations orientales — notre Langues’O. Le manuscrit fut
traduit en anglais et accueilli par la collection des « East European Mono-
graphs » de Boulder, dirigée par le professeur St. Fischer-Galaţi, en 1989,
sous l’égide de la prestigieuse université Columbia à New York.
Par contre, dans l’édition française, la conjoncture n’était pas favo-
rable... J’ai donc été heureux et flatté que Laurent Planchais-Lagatu,
directeur des Éditions Armeline acceptât de le mettre à la disposition du
public français. Qu’il en soit tout le premier remercié.
Le manuscrit a été évidemment revu et complété jusqu’à la mort de
Ceauşescu qui est, pour le moment, la dernière grande coupure de l’Histoire
roumaine. Le livre est un récit chronologique explicatif qui a pour seule pré-
tention de présenter au lecteur les événements en lui laissant toute liberté
pour conclure. Je crois qu’il répond à un besoin pour le public français qui
doit pouvoir mesurer tout ce qui le rapproche mais aussi le différencie de ces
« cousins » de l’Est européen.

Cet ouvrage a bénéficié d’un commerce constant avec les historiens


roumains que j’ai fréquentés et qui sont devenus des amis. Il ne m’est pas
possible de les citer tous ; je ne donnerai que deux noms celui de
l’académicien Emmanuel Condurachi, aujourd’hui décédé, et celui du prési-
dent de la section d’Histoire de l’Académie roumaine, Dan Berindei, auquel
me lie une amitié remontant à mon premier voyage en Roumanie. À tous les
autres, merci de tout cœur.

Le 1er octobre 2001

Georges CASTELLAN

7
Notice de transcription phonétique

En Roumain :
Toutes les lettres se prononcent comme en italien et en espagnol,
l’accent tonique portant le plus souvent sur l’avant-dernière syllabe.

ă : équivaut à eu français (plus précisément a dans l’anglais again).


â et î : sont peu différents du u français.
u : se prononce toujours ou. Ex. : Văcărescu = Veukeuréscou.
ş : est le son anglais sh. Sase (« six ») se prononce chaché.
ţ : est le son tz. Ţără (« pays ») se prononce tzáreu.
e final : se prononce toujours. Carte (« livre ») — pron. kárté.
i final : ne se prononce pas ; indique seulement la mouillure de
consonne précédente.
c : se prononce comme k devant a, ă, î, o, u et comme tch devant
e et i.
che, chi : se prononcent ke, ki. Ex. chema (« appeler ») — pron.
kema ; chibrite (« allumettes ») — pron. kibrité.
g : se prononce dj devant e ou i. Ex. ginere (« gendre ») — pron.
djinéré.
ghe, ghi : se prononcent gue, gui comme dans « guérir ».
h : est toujours aspiré.
s : se prononce toujours ss. Masă (« table ») — pron. másseu.
j : se prononce comme en français. Jumătate (« demi ») — pron.
joumeutáté.

En Turc :

ı (i sans point) : son intermédiaire entre le i et le eu français.

8
Ire PARTIE

LES ROUMAINS ET LEURS ÉTATS


JUSQU’EN 1821

9
NOTE SUR LES DATES DU CALENDRIER

Jusqu’au XXe siècle, la Valachie et la Moldavie ont vécu selon le


Calendrier julien (365 jours et tous les quatre ans 366 jours). Ce n’est
qu’en 1919 que la Grande Roumanie adopta le Calendrier grégorien
— celui de l’Europe, en particulier de l’Autriche-Hongrie — qui était
en usage dès la fin du XVIe siècle dans la Transylvanie réunie au
vieux Regat. Mais c’est seulement en 1924, quand le 1er octobre devint
le 14 octobre, que l’usage en devint définitif. À noter toutefois que
l’Église orthodoxe roumaine, comme les autres Églises orthodoxes
rattachées aux Patriarcat d’Istanbul, conserva le Calendrier julien, qui
a toujours cours au IIIe millénaire.
L’indication de deux dates séparées par treize jours a été utilisée
dans cet ouvrage depuis 1821 lorsque les Roumains commencent à
affirmer leur nationalisme, premier signe de modernité.

10
CHAPITRE PREMIER

PRÉHISTOIRE ET ANTIQUITÉ.
LES DACES ET LA PROVINCE ROMAINE

Le territoire de l’actuelle Roumanie (237 000 km2) comprend cinq ré-


gions principales :
1°) La partie orientale de l’arc des Carpates, chaîne plissée tertiaire qui
culmine au sud dans les Alpes de Transylvanie à 2 543 m, tandis que son
secteur oriental (entre 1 200 et 1 600 m) est traversé de cols fort accessibles ;
par contre, au nord, la chaîne s’élève et s’élargit en une structure complexe
de massifs cristallins et de volcans enserrant la dépression du Maramureş :
c’est l’ancienne Bucovine. Ces montagnes sont le domaine des forêts de co-
nifères et de hêtres ou de pâturages.

2°) L’intérieur de l’arc constitue le plateau de Transylvanie découpé en


collines par les rivières Mureş, Someş et leurs affluents qui tous se jettent
dans la Tisza : c’est une région de cultures riches et d’exploitations minières.
Le plateau est séparé de la plaine hongroise par le bloc cristallin primaire du
massif de Bihor (1 850 m) dont les volcans anciens sont recouverts de forêts,
tandis qu’au sud de ce massif la Roumanie partage avec la Serbie le Banat de
Timişoara (Temesvár), prolongement de la grande plaine pannonienne.
3°) Au sud entre les Carpates et le Danube la Valachie, dont la partie à
l’ouest de l’Olt est désignée comme Olténie et qui est formée en réalité de
deux éléments : les collines subcarpatiques (500 à 1 000 m) qui combinent
agriculture et élevage, et la plaine alluviale du Danube aux riches cultures.
4°) Au nord-est, la Moldavie, plateau de 300 à 600 m découpé par le Si-
ret et ses affluents, et s’inclinant vers l’est jusqu’à la plaine alluviale du Prut.
C’est le début de la zone très fertile du tchernoziom de l’Ukraine.

5°) La région côtière de la mer Noire constituée au nord par le delta du

11
HISTOIRE DU PEUPLE ROUMAIN

Danube aux îles mouvantes, véritable musée biologique, et le plateau de


Dobrudja, ancien massif arasé qui se termine sur la mer en plages magni-
fiques.

La Préhistoire

Ces régions ont été occupées par l’homme ou ses ancêtres directs dès
les périodes les plus anciennes. On a trouvé dans la vallée du Dirjov, en Ol-
ténie, des galets grossièrement taillés de la pebble-culture que les
préhistoriens datent de 600 000 ans. Sans doute sont-ils l’œuvre du pré-
Néanderthalien dont on a découvert les restes à Vertesszöllös, près de Buda-
pest et qui aurait été ainsi le premier « européen » répandu le long du
Danube et utilisant le feu.
Le paléolithique y est représenté à ses étages successifs, en particulier le
moustérien des grottes de Baia de Fier (Olténie) et de Ohaba-Fonor (dép. de
Hunedoara), qui ont livré des fragmente fossiles attribuée à l’homme de
Néanderthal. On ne connaît par contre aucun art rupestre du paléolithique
supérieur représenté d’ailleurs par le seul aurignacien.
Avec le VIe millénaire avant notre ère apparaissent les civilisations néo-
lithiques qui débordent largement le territoire roumain jusqu’en Hongrie et
en Ukraine. Œuvre de populations se livrant à l’agriculture elles se différen-
cient par leur céramique, leurs armes et leurs bijoux qui dénotent des
influences diverses. Leur origine semble être dans les Balkans d’où vinrent
des populations porteuses de traditions anatoliennes : en 1961 on a trouvé à
Tartaria sur le Mureş dans une tombe du néolithique moyen, trois tablettes
de terre cuite d’une écriture archaïque employée vers 3 000 av. J.-C. en Mé-
sopotamie. En Valachie la culture Boian du néolithique moyen voit
apparaître les premiers objets en cuivre et en or, tandis que s’épanouissent au
néolithique supérieur une série de cultures à céramique peinte dans des habi-
tats plus spacieux et mieux bâtis. De cette période datent les premières
représentations anthropomorphes : telles les célèbres statuettes trouvées à
Cernavodá, de la culture d’Hamangia (néolithique moyen) et baptisées « le
Penseur et sa femme », ou les idoles féminines de la « Magna Mater » sym-
bole de la fécondité communes à l’espace méditerranéen. Très connus
également sont les vases polychromes de la culture de Cucuteni, en Molda-
vie.

L’époque du Bronze commence au début du IIe millénaire vers 1 900-


1 800 av. J.-C. Sa technique provenait de la civilisation égéenne mais fut
adoptée par de nouveaux peuples venue du nord de la mer Noire et qui ap-

12
PRÉHISTOIRE ET ANTIQUITÉ. LES DACES ET LA PROVINCE ROMAINE

partenaient à la famille indo-européenne. De cette synthèse entre sédentaires


néolithiques et peuples pasteurs naquirent les premiers peuples indo-
européens de l’espace carpato-danubien. Utilisant des armes et des outils de
bronze ils se livraient à la double activité de la culture avec l’araire et de
l’élevage. Les métiers (tissage, poterie, cordonnerie) y étaient développés,
avant tout la métallurgie qui donnait aux forgerons un rôle important dans
l’organisation tribale. La hiérarchie sociale se complique alors par la forma-
tion d’une aristocratie militaire qui accapare les activités guerrières et utilise
déjà la force de travail de prisonniers réduits en esclavage. Le commerce
s’élargit de la Méditerranée d’où provenaient objets d’orfèvrerie, vin et huile
de Mycènes, à la Baltique d’où descendait jusqu’au moyen Danube la du-
rable « route de l’ambre ». Sur le plan des croyances l’incinération remplace
peu à peu l’inhumation et le culte du soleil et des forces naturelles l’emporte
sur les vieilles divinités agraires.
Les préhistoriens roumains divisent le millénaire de l’âge du Bronze ―
en bronze ancien, moyen et récent ― et y reconnaissent un certain nombre
de cultures désignées d’après un site archéologique : cultures de Glina, de
Tei, de Monteoru, de Gîrla Mare, Noua, etc.
Les populations de ces cultures étaient de langues indo-européennes et
sont à l’origine des premiers peuples historiques de la région : Illyriens et
Thraces.

L’origine des Daces


Provenant des Hittites d’Anatolie, la métallurgie du fer se répandit dans
la région du Danube et des Carpates à partir du VIIIe siècle pour donner
naissance à la civilisation de Hallstatt. Cette mutation s’accompagna de
mouvements de peuples qui amenèrent une diversification dans la masse
indo-européenne. Autour de la Save se rassemblèrent les tribus illyriennes
qui allaient peu à peu descendre jusqu’à la côte de l’Adriatique. Plus à l’est
dans l’espace carpatique et la partie nord des Balkans, s’établissaient les
Thraces. C’est là qu’entre le IXe et le Ve siècle avant notre ère
s’individualisèrent à l’intérieur de la masse thrace, les tribus que les écri-
vains grecs appellent Gètes et les latins Daces. Les historiens de Roumanie
privilégient cette dernière appellation.
Les Daces parlaient une langue indo-européenne du groupe satem dont
nous ne connaissons que quelques mots conservés par le roumain moderne.
Leur civilisation se forma dans le contexte de la culture de Hallstatt, du
moins pour ses dernières phases C et D (~800-~450) puisque l’âge du bronze
se prolongea en pays dace durant le début du hallstattien. Elle tira sa spécifi-

13
HISTOIRE DU PEUPLE ROUMAIN

cité de ses rapporte avec les peuples voisins. Les Grecs d’abord car aux
premiers contacts préhistoriques vinrent s’ajouter à partir du ~VIIe siècle, les
relations régulières avec les colonies grecques des rives de la mer
Noire : Istros (l’Histria des Romains au nord de l’actuelle Constanţa) fondée
par Milet en ~657-~655, suivie un siècle plus tard par Callatis (actuellement
Mangalia) puis Tomis (Constanţa). À quoi s’ajoutèrent les influences indi-
rectes à travers les voisins du Sud, les Thraces, dont on sait qu’ils subirent à
la même époque une hellénisation sensible attestée par le Royaume des
Odryses (~Ve-~IVe siècles). Ensuite les Scythes, ces cavaliers iraniens qui
nomadisaient dans les steppes de l’Ukraine et pénétrèrent au ~VIe siècle en
Transylvanie puis en Valachie, apportant avec eux les techniques du cheval
et une orfèvrerie animalière révélée par le casque en or de Poiana-
Coţofeneşti et le « trésor » de Craiova. Sans oublier les Celtes qui dans le
cadre de leurs grandes migrations de la fin du ~IVe siècle remontèrent les
vallées du Mureş et du Someş et s’établirent en Olténie introduisant leur
civilisation de la Tène, riche de l’extraction et de la métallurgie du fer,
comme de la roue du potier. Au point que les archéologues parlent pour les
~IIIe-~IIe siècles d’une culture de « la Tène géto-dace ». C’est avec elle que
les Daces entrent dans l’histoire.

Les Daces indépendants (VIe-Ier siècle av. J.-C.)


Racontant l’expédition de Darius contre les Scythes au nord des
bouches du Danube en ~514, Hérodote écrit : « Les Gètes parce qu’ils ont
agi imprudemment, furent tout de suite soumis, bien qu’ils fussent les plus
vaillants et les plus honnêtes parmi les Thraces. » (Hist., IV, 93). Il s’agissait
alors, de tribus qui s’organisaient en cas de danger en unions sous un chef
temporaire. Après deux siècles d’oubli les Géto-Daces réapparaissent en
lutte contre Philippe II de Macédoine puis contre Alexandre qui traversa
l’Ister (Danube) et détruisit une de leurs villes de la plaine valaque en ~335.
On connaît alors quelques noms de chefs à la tête d’unions tribales : tel
Dromichaites qui s’opposa à Lysimaque, roi de Macédoine, avant de
con²clure une paix scellée par le mariage entre le Dace et la fille du Macédo-
nien (vers 290 av. J.-C.). C’est aussi durant ce IIIe siècle av. J.-C. que l’on
voit apparaître les premières monnaies géto-daces, en argent, à l’imitation
des pièces macédoniennes : signe d’un développement des échanges sans
doute mais aussi d’une autorité politique qui s’affirmait.
À partir de cette époque, l’archéologie révèle en effet de nombreuses
forteresses daces sur des hauteurs avec des vallums de terre et des palissades
telles Costesti (dép. de Hunedoara), Căpîlna (dép. d’Alba), Tinosul (dép. de
Prahova) et autres, en Transylvanie mais aussi au sud et à l’est des Carpates.

14
PRÉHISTOIRE ET ANTIQUITÉ. LES DACES ET LA PROVINCE ROMAINE

On y trouve des fours pour le minerai de fer, des outils nombreux en particu-
lier des socs de charrue en fer, des fosses aux parois cuites au feu pour la
conservation des récoltes : autant d’indices d’un développement économique
allant de pair avec une structure sociale plus complexe.
Sur cette base se constitua à la fin du IIe/début du Ier siècle, une organi-
sation politique, un « État » dace 1, dans la région des monts d’Orăştie au
sud-ouest de la Transylvanie. Son premier roi connu est Burēbista qui régna
d’environ 70 à 44 av. J.-C. Strabon dit de lui : « Arrivé à la tête de sa nation
qui était épuisée par de fréquentes guerres le Gète Burēbista l’a tellement
élevée par des exercices, l’abstention du vin et l’obéissance aux ordres, qu’il
a forgé en quelques années un royaume puissant et a soumis aux Gètes la
plus grande partie des populations voisines, arrivant à être redouté même par
les Romains » (Géographie, VII, 3, 11). En fait Burēbista s’appuyant,
semble-t-il, sur le clergé, réussit à réunir sous son autorité la plupart des
tribus daces de la zone intracarpatique mais aussi de la Valachie et de la
Moldavie. Il lutta contre les Celtes établis à l’Ouest, et aida les colonies
grecques du littoral à résister aux premières entreprises du général romain
Lucullus, étendant ainsi semble-t-il, son autorité jusqu’au mont Haemus (le
« Balkan »). Mais en butte à l’hostilité de l’aristocratie, il disparut en 44, la
même année que César, dans des circonstances peu claires.
Sous ce roi, la Dacie indépendante atteignit son apogée politique et cul-
turel. La capitale Sarmizegetusa (actuellement Grădiştea Muncelului près de
Deva) était protégée par une série de forteresses et comprenait plusieurs
sanctuaires dont les ruines sont encore visibles. D’autres places fortes de la
même époque ont été fouillées dans les vallées transylvaines et même en
Moldavie (Bîtca Doamnei près de Piatra Neamţ) mettant au jour des habita-
tions en bois sur fondations de pierres, des outils et des armes de fer, des
vases et des bijoux d’argent. On y trouve aussi des monnaies, céramiques et
objets divers provenant du monde gréco-romain et qui attestent d’étroites
relations commerciales et culturelles. Sur le plan religieux nous savons par
Hérodote que les Daces se ralliaient à un polythéisme fondé sur les forces de
la nature : Zamolxis, dieu de la végétation, Gebeleizis, dieu de la lumière,
Bendis déesse de la lune, etc. Ils pratiquaient l’incinération. Ne disposant pas
d’une écriture propre ils employaient l’alphabet grec et plus tard latin. Leur
art connu par des objets d’or et d’argent, boucliers gravés, casques, masques
et vases, dénote des influences diverses : celtiques, helléniques et même
scythiques.

1
La Roumanie a ainsi fêté en 1980 le 2050e anniversaire de « son » État. Ce
terme n’est pas accepté par tous les historiens.

15
TABLE DES MATIÈRES

PRÉFACE ................................................................................................. 7

NOTE DE TRANSCRIPTION PHONÉTIQUE ....................................... 8

Ire Partie :
LES ROUMAINS ET LEURS ÉTATS JUSQU’À 1821

NOTE SUR LES DATES DU CALENDRIER .....................................10

CHAPITRE PREMIER : PRÉHISTOIRE ET ANTIQUITÉ


LES DACES ET LA PROVINCE ROMAINE ................. 11
La préhistoire .................................................................................. 12
L’origine des Daces ......................................................................... 13
Les Daces indépendants (VIe-Ier siècle av. J.-C.) .............................. 14
La conquête romaine (Ier-IIe siècle ap. J.-C.) : Décébale ................... 16
La province romaine de Dacie (106-271 ap. J.-C.) ........................... 17
La civilisation de la Dacie romaine .................................................. 18
La Dobrudja romaine ....................................................................... 20

CHAPITRE II :

LA QUERELLE DU « HIATUS »
ET
L’ETHNOGENÈSE DU PEUPLE ROUMAIN (IIIe-Xe siècles)
L’hiatus des sources écrites.............................................................. 23
La théorie roesslerienne ................................................................... 24
La théorie de la « continuité » .......................................................... 26

383
HISTOIRE DU PEUPLE ROUMAIN

CHAPITRE III :

LES ÉTATS FÉODAUX (XIe-XIVe siècles)........29


Les Magyars et la conquête de la Transylvanie ................................ 30
Des Coumans aux Tatars :
Moldavie, Valachie, Transylvanie, aux XIIe et XIIIe siècles ........ 31
Les débuts des États de Valachie et de Moldavie
(XIIIe-XIVe siècles) .................................................................... 33
Population et société des Principautés (XIIIe-XIVe siècles)............. 35
Les Principautés roumaines dans l’Europe du XIVe siècle ............... 38

CHAPITRE IV :

LA LUTTE CONTRE LES OTTOMANS


ET LES
PRINCIPAUTÉS TRIBUTAIRES (1390-1538)
Les voïvodes roumains contre les Ottomans (1390-1456) ................ 41
La Valachie tributaire (1419-1476) : Vlad l’Empaleur ..................... 43
La Moldavie tributaire (1457-1538).
Étienne le Grand et Pierre Rareş ................................................. 44
Les institutions de la Valachie et de la Moldavie ............................. 48
La Transylvanie hongroise et ses sujets roumains (1400-1520)........ 50
La civilisation des Principautés féodales ......................................... 54
La civilisation des Roumains de la Transylvanie féodale ................. 57

CHAPITRE V :

LES PRINCIPAUTÉS VASSALES (1538-1711)


Le XVIe siècle : les princes indigènes.............................................. 59
Michel le Brave (1593-1601) .......................................................... 61
Le XVIIe siècle :
Le nouvel équilibre des Puissances et la domination des boyards 63
Les relations des Principautés avec l’Empire ottoman ..................... 67
La culture roumaine dans les Principautés (XVIe-XVIIIe siècles) .... 69
L’art dans les Principautés (XVIe-XVIIe siècles) ............................. 74

384
TABLE DES MATIÈRES

CHAPITRE VI :
LA PÉRIODE PHANARIOTE (1711/1715-1821)
Le système politique ........................................................................ 77
Le monde des campagnes et la production agricole .......................... 80
Le monde des villes et le commerce avec Constantinople ................ 84
Les Princes phanariotes : Réformateurs et exploiteurs...................... 87
Les Phanariotes et les Puissances ..................................................... 90
La culture roumaine à l’époque Phanariote ...................................... 93

CHAPITRE VII :
LES ROUMAINS DE LA PRINCIPAUTÉ DE TRANSYLVANIE
(XVIe-XVIIIe siècles)
La Principauté indépendante (1541-1688) ........................................ 99
La réforme et l’aggravation du servage ......................................... 101
La Transylvanie sous les Habsbourg :
Uniatisme et absolutisme (1691-1760) ..................................... 105
L’époque du Despotisme éclairé et des Lumières (1760-1791) :
La révolte de Horea et le Supplex Valachorum ......................... 109
La culture roumaine en Transylvanie ............................................ 113

CONCLUSION : Du Peuple roumain à la Nation roumaine ............. 117

IIe Partie :
LUTTES NATIONALES ET ÉTAT UNITAIRE ....... 121

CHAPITRE VIII :
MONTÉE ET AFFIRMATION DU NATIONALISME
(1821-1859)
Le soulèvement de Tudor Vladirimescu
et le condominium turco-russe (1821-1831) ............................. 123
Les règlements organiques et les mouvements révolutionnaires de
1848 ......................................................................................... 128
L’Unité des Principautés ............................................................... 132
Les Roumains de l’Empire d’Autriche (1804-1859) ...................... 134

385
HISTOIRE DU PEUPLE ROUMAIN

CHAPITRE IX :
LES PRINCIPAUTÉS UNIES ET LE ROYAUME DE ROUMANIE
LES LUTTES NATIONALES EN TRANSYLVANIE
(1859-1914)
Le gouvernement du Prince Alexandre Cuza (1859-1866) ............. 141
Le Prince Charles de Hohenzollern
et l’indépendance de la Roumanie (1866-1878) ........................ 144
Le Royaume de Roumanie : le règne de Carol Ier (1881-1914)....... 147
Les luttes nationales en Transylvanie ............................................ 151
La culture roumaine de 1860 à 1914.............................................. 156
Annexe : Répartition de la propriété foncière dans le Regat et en
Transylvanie ................................................................. 159

CHAPITRE X :
LE PREMIER CONFLIT MONDIAL
ET LA FORMATION DE LA GRANDE ROUMANIE (1914-1919)
La neutralité roumaine (juillet 1914-août 1916)............................. 162
La Roumanie en guerre (août 1916- juillet 1914-mai 1918) et
l’annexion de la Bessarabie ...................................................... 164
La fin des hostilités et l’union de la Transylvanie (décembre 1918).168
La formation de la Grande Roumanie : les traités de Paris ............. 171
Annexe : Variations de la superficie et de la population de la
Roumanie de 1912 à 1920 ............................................. 176

CHAPITRE XI :
LA GRANDE ROUMANIE DE L’EUROPE DE VERSAILLES
(1919-1939)
Une monarchie parlementaire (1918-1927).................................... 177
Les problèmes dynastiques et l’intermède paysan (1927-1930)...... 180
Le règne de Carol II (1930-1939) .................................................. 182
Les problèmes des minorités nationales ......................................... 184
Les problèmes économiques .......................................................... 190
Le socialisme roumain .................................................................. 194
Le fascisme roumain ..................................................................... 198
La politique extérieure .................................................................. 203
386
TABLE DES MATIÈRES

La culture roumaine de l’Entre-deux-guerres ................................ 205


Annexe : Données statistiques (Population, Activités économiques,
Agriculture, Industries) ................................................. 208

CHAPITRE XII :
LES ROUMAINS DANS LA SECONDE GUERRE MONDIALE
L’effondrement de la Grande Roumanie
(septembre 1938-septembre 1940)............................................ 213
La Roumanie sous le général Ion Antonescu et les Légionnaires
(4 septembre 1940-23 janvier 1941) ......................................... 218
La dictature militaire de Ion Antonescu et la guerre
(janvier 1941-août 1944) .......................................................... 221
De l’opposition à la guerre à la résistance politique
(septembre 1942-printemps 1944) ............................................ 223
Le 23 août 1994 ............................................................................ 228
Annexe :
Note sur les Roumains en France dans la Guerre et la Résistance .. 232

CHAPITRE XIII :
LA MISE EN PLACE D’UN RÉGIME NOUVEAU (1944-1947)
La fin de la guerre en Europe : les luttes pour le pouvoir
(23 août 1944-6 mars 1945) ..................................................... 233
Les bases politiques du nouveau régime
(mars 1945-décembre 1946) ..................................................... 238
Les bases du nouvel ordre économique. L’abdication du roi (1947) 245

CHAPITRE XIV :
LA ROUMANIE DE GHEORGHIU-DEJ (1948-1965)
La mise en place des bases d’un système stalinien (1948-1950) .... 251
L’introduction du socialisme dans les campagnes
et le Premier plan quinquennal ................................................. 255
Minorités nationales et religions ................................................... 258
L’évolution du PMR de 1950 à la mort de Staline (mars 1953) ..... 264
Le « Nouveau Cours » (1953-1956) .............................................. 268
387
HISTOIRE DU PEUPLE ROUMAIN

La déstalinisation, la Révolte hongroise et ses suites (1956-1957) .. 272


L’affirmation d’un communisme national (1958-1965) ................. 275
La mort de Gheorghiu-Dej (mars 1965) : Nicolae Ceauşescu ........ 281

CHAPITRE XV :
CEAUŞESCU (1965-1989)
Réforme constitutionnelle
et affirmation de la politique de « dégagement » (1965-1972) .... 283
Politique intérieure : renforcement des pouvoirs de Ceauşescu
et problème des minorités.............................................................. 287
Un programme de construction d’un pays socialiste :
Ceauşescu contre Maurer .......................................................... 289
La dictature familiale des Ceauşescu ............................................. 292
L’homogénéisation des nationalités ............................................... 293
Le commis-voyageur d’une économie en crise .............................. 295
Le remboursement de la dette extérieure ....................................... 298
Le développement d’un climat nationaliste.................................... 301
Le drame final ............................................................................... 302

CHAPITRE XV :
LE POSTCOMMUNISME ......................... 307

CONCLUSION ........................................................................... 319


INDEX ......................................................................................... 321
INDEX LOCORUM................................................................... 341
CARTES ...................................................................................... 343
CHRONOLOGIE ....................................................................... 353
GLOSSAIRE ............................................................................... 367
BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE .............................................. 375
TABLE DES CARTES ET ILLUSTRATIONS ..................... 381

388

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