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Journal de la Société des

Africanistes

Noyé, Dominique, o. m. i., Cours de foitlfouldé, dialecte peut du


Diamaré, Nord-Cameroun
Christiane Seydou

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Seydou Christiane. Noyé, Dominique, o. m. i., Cours de foitlfouldé, dialecte peut du Diamaré, Nord-Cameroun. In: Journal de la
Société des Africanistes, 1973, tome 43, fascicule 2. pp. 282-283;

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282 SOCIÉTÉ DES AFRICANISTES
Nous avons là désormais une excellente synthèse de l'histoire de ces deux grands états
soudanais, l'une des meilleures, sinon la meilleure, existant à ce jour et l'auteur doit en être
hautement félicité.
R. Mauny.

Miské, Ahmed-Baba. Al-Wasît. Tableau de la Mauritanie au début du XXe siècle, présenté par. —
Paris, Klincksieck, 1970, 128 p., 5 photos h. t.
Les éditions antérieures de cet ouvrage se sont surtout attachées aux parties traitant de la
géographie et de l'histoire de la Mauritanie — le pays de Chinguetti — qui seules intéressaient
les Européens, alors que Al-Wasît fi tarâjimi ! udabâ'i Shingit, « Le meilleur [livre] sur les œuvres
des poètes et hommes de lettres du Shingît » de Sidahmad w. Alamîn est avant tout une
anthologie poétique.
Le but de Sidahmad était surtout de prouver à ses interlocuteurs du Caire Г« arabité » de la
Mauritanie. De là une anthologie constituée dans sa mémoire au hasard des lectures, d'où une
sélection que l'on pourrait juger arbitraire. Mais, travaillant au Caire vers 1320/1902 J.-C. loin
de la Mauritanie, pouvait-il faire autrement ?
A.-B. Miské a fort bien présenté et le personnage de Sidahmad, son œuvre — publiée surtout
au Caire entre 1320 et 1329 (date de la première impression du Wasît) — quelques poèmes de
divers auteurs inclus dedans, et des extraits des annexes sur la fondation de Shingîti, 500 ans
avant lui (donc vers 1400 J.-C), la géographie du pays, l'Adrar, la Sagia al-Hamra — qu'il
considère comme mauritanienne, les habitants du Shingît et leur origine. Quelques proverbes maures
terminent l'ouvrage.
Un des commentaires de A.-B. Miské (p. 89-91) concerne l'île d'Arguin. Notons que les
Espagnols — quoique certains l'aient cru — ne peuvent fonder un droit à la priorité de la découverte
des côtes mauritaniennes en s'appuyant sur les données du voyage imaginaire du Frère mendiant
andalou de ca. 1350, simple transcription en géographie dynamique d'une carte d'Afrique du
milieu du xive siècle, comme l'a fort bien montré Ch. de la Roncière dans la Découverte de
l'Afrique au Moyen Age, Le Caire, 1925-27. Les envoyés de Henri le Navigateur, à partir de 1434,
ont bien été les premiers découvreurs de ces rivages.
Notons aussi (p. 116, n. 1) que si les montagnes de l'Adrar ne semblent pas dépasser 300 m. en
moyenne, elles culminent cependant à 900 m.
R. Mauny.

Noyé, Dominique, o. m. i., Cours de foitlfouldé, dialecte peut du Diamaré, Nord-Cameroun.


Maroua, Mission catholique, Paris, Paul Geuthner, 1974, 382 p., textes, lexiques.
Labatut, Roger, Le parler d'un groupe de Peuls nomades, Paris, SELAF, 1973, 326 p., textes,
lexique. [« Langues et civilisations à tradition orale », 6].
En ce début d'année, la publication de deux ouvrages vient d'apporter une notable
contribution à la connaissance de la langue peule du Cameroun et de sa grammaire. L'intérêt de ces deux
ouvrages est double : d'une part, portant sur la langue de deux régions voisines du
Nord-Cameroun (le Diamaré, région de Maroua, pour le premier et la région de Garoua, pour le second), ils
constituent pour la recherche dialectologique un apport précieux ; d'autre part, répondant à des
motivations et à des besoins différents, ils représentent chacun un type d'étude et de présentation
totalement différent mais tout aussi utile.
Le premier, le Cours de foulfouldé du R. P. Dominique Noyé dont les travaux sont déjà bien
connus des « foulanisants », n'est pas, comme le précise l'auteur lui-même, « une description
scientifique du foulfouldé » mais « un instrument d'étude progressive, accessible au plus grand
nombre possible de lecteurs ». Chaque chapitre s'attache à exposer avec rigueur et simplicité
quelques points de grammaire que des exercices aussi abondants que systématiques aident
ensuite à assimiler tout en permettant l'acquisition d'un vocabulaire de base. Certains pourront
reprocher à cette grammaire d'être trop exclusivement normative ; les problèmes grammaticaux
y sont en effet traités dans une perspective purement pédagogique suivant une méthode tout à
fait classique, tenant compte beaucoup plus d'un apprentissage raisonné de la grammaire que
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d'une appréhension directe des structures de la langue au travers d'une présentation
d'inspiration transformationniste ; mais cela tient au projet même de l'ouvrage qui s'adresse en fait
surtout à des étudiants de culture française ayant déjà une connaissance de la grammaire française
à laquelle il arrive d'ailleurs à l'auteur de se référer pour expliciter ou faire remarquer — par
opposition ou analogie — telle règle de grammaire peule.
Cet ouvrage n'a aucunement la prétention d'offrir une description et une analyse linguistique
de la langue ; il se veut outil, manuel pratique et, à ce titre, son efficacité a été éprouvée par
l'auteur lui-même dans son enseignement et par tous ceux qui en ont connu et utilisé les premières
versions.
Quelques contes, devinettes et proverbes ainsi que deux lexiques, peul-français et français-
peul, complètent cette grammaire, donnant au lecteur une illustration de cet apprentissage de la
langue, à travers certains genres littéraires privilégiés, tel que l'a bien analysé l'auteur dans un
autre de ses ouvrages : Un cas d'apprentissage linguistique : l'acquisition de la langue par les
jeunes Peuls du Diamarê (Paris, Paul Geuthner, 197 1, 206 p).
Le second de ces ouvrages, Le parler d'un groupe de Peuls nomades par Roger Labatut, est
d'une inspiration toute différente. Après une présentation du groupe peul concerné — les
Woďaaoe Hootrewanlde Dageeja 6i66e 6ii Sirorna de la région de Garoua — de sa situation
historique et sociale, l'auteur donne du parler de ce groupe une étude « synchronique et comparative »
au cours de laquelle il retient surtout les traits particuliers de ce parler par rapport aux
structures générales communes à la plupart des dialectes peuls déjà connus et étudiés et prend pour
référence de comparaison les seuls dialectes les plus voisins, c'est-à-dire ceux des Peuls
sédentarisés de l'Adamaoua.
Ainsi envisagée, l'étude de ce parler suit l'ordre systématique habituel de toute description
linguistique : phonétique et phonologie, nominaux, verbaux etc. mais en mettant l'accent, dans
la description et l'analyse, sur les formes et les traitements propres à ce dialecte. L'auteur illustre
chaque fait grammatical par des exemples abondants, tous choisis dans un corpus constitué
principalement de conversations enregistrées. La seconde partie de l'ouvrage livre d'ailleurs la
majeure partie des textes de ce corpus : récits, interview sur des sujets culturels et quelques
contes, recueil destiné à présenter un échantillonnage des différents registres de la langue, parler
quotidien mais aussi langue plus élaborée des récits et plus conventionnelle des contes. Le lexique
qui clôt cette étude suit la même règle que l'ensemble puisqu'il ne cite que les lexemes du
corpus qui ne figurent pas dans les dictionnaires existants ou bien qui y figurent avec un sens
différent.
Les conclusions de cette étude intéressent tout particulièrement la recherche dialectologique
puisqu'elles évoquent, à travers le particularisme ethnique de ce groupe, son conservatisme
linguistique et sa résistance aux emprunts et aux influences extérieures, qui font de ce dialecte
le parler, non d'une région mais d'un lignage qui se retrouve d'ailleurs jusqu'au Nigeria et au
Tchad ; et l'enseignement qui s'en dégage est, comme le souligne l'auteur, la nécessité d'avoir
recours, pour l'étude dialectologique des divers parlers des Peuls nomades, non à la « géographie
linguistique » mais à une véritable « sociographie linguistique ».
C. Seydou.

Pellicer M. et Acosta. P. « Aportaciones al estudio de los grabados rupestres del Sahara espa-
flol. Tenerife, La Laguna, Tabona, cuadernos de arqueologia 1, 1972, 26 p., XX pi., 10 fig. h. t.
Cette nouvelle revue archéologique de l'Université de La Laguna de Tenerife est bien inspirée
de commencer ses travaux par la publication des gravures rupestres du Sahara espagnol, si peu
connues à l'extérieur jusqu'ici.
Ces gravures se répartissent entre le groupe naturaliste à grande faune éthiopienne, d'âge
néolithique, qui a donné les plus belles œuvres, le groupe de pasteurs à bovidés, des équidés
libyco-berbère et arabo-berbère et moderne.
Nous ne saurons trop encourager nos collègues à poursuivre l'inventaire des rupestres de la
région, si l'on se réfère aux très nombreuses et importantes découvertes faites récemment dans
le Sud marocain par le groupe animé par A. Simoneau et autres, qui renouvellent nos
connaissances sur ce pays.
R. Mauny.

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