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ANTHROPOLOGIE SOCIALE ET

CULTURELLE
Par
Victorine RAZANABAHINY
Enseignant –Chercheur en Anthropologie
PROFIL DE L’ENSEIGNANTE
Victorine RAZANABAHINY
• Titulaire du Certificat d’Aptitude Pédagogique de l’Ecole
Normale (CAPEN) en Anthropologie (1995);
• Titulaire du Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en
Anthropologie (2002) et Doctorante;
• Enseignante de Lettres et civilisation malagasy au Lycée
d’Ambohidratrimo (1996-2008);
• Enseignant permanent à l’ENS et vacataire à l’ESSVA, à
l’ISTRAM et l’ACEEM (Anthropologie, psychologie,
coaching, leadership, team-building)
QUESTIONS INTRODUCTIVES
• Quel contenu donnez-vous au titre
Anthropologie culturelle ?
• En quoi la matière Anthropologie devrait-elle
intéresses la mention lettres et le parcours
lettres françaises ?
• Citer les éventualités de l’utilisation de
l’Anthropologie culturelle dans vos futures
focntions.
OBJECTIF DU COURS
à l’issue du cours, les apprenants seront capables de :

1. Connaître et maîtriser la naissance et


l’évolution de l’Anthropologie
2. Connaître et maîtriser les concepts, les
domaines et les méthodes de l’Anthropologie
3. Appliquer la méthode de l’Anthropologie
dans la démarche en vue de l’étude de la
culture.
DEMARCHE
Introduction à l’Anthropologie Sociale et culturelle
1. Généralités sur l’Anthropologie
a. Essai de définition de l’Anthropologie;
b. Les différents domaines de l’Anthropologie;
c. Les méthodes d’approche de l’Anthropologie.
2. Généralités sur la Culture
a. Essai de définition de la Culture et sociale
b. Les différents domaines de la culture ;
c. Les méthodes d’approche de la Culture.
DEMARCHE (suite)
3. L’Anthropologie culturelle
a. Essai de définition
b. Objet et domaine de l’anthropologie culturelle
c. Méthode de l’anthropologie culturelle
Conclusion générale
Bibliographie
INTRODUCTION
POURQUOI UNE ANTHROPOLOGIE
CULTURELLE ?
POURQUOI ENSEIGNER L’ANTHROPOLOGIE
AUX ETUDIANTS EN LF ?
• Les étudiants du Parcours LF sont formés pour être
des Spécialistes de la langue, littérature et civilisation
français.
• Durant et à l’issue de leur formation ils sont appelés
à évolués au sein d’une société ou communautés
bien déterminés.
• L’utilisation de la langue s’effectue essentiellement
entre les humains et les communautés humaines,
traditionnelles ou actuelles qui fonctionnent avec ses
propres valeurs et ses logiques culturelles.
POURQUOI ENSEIGNER L’ANTHROPOLOGIE
AUX ETUDIANTS EN LF ?
• La connaissance et le respect de ces valeurs et
de ces logiques culturelles facilitent les
missions des Enseignants/Spécialiste de la LF
• En quoi l’anthropologie est-elle utile pour les
futurs Spécialistes en LF?
• Pourquoi fait-on recours à l’anthropologie
culturelle dans la formation à l’EF?
Première Partie :
Généralités sur l’Anthropologie
OBJECTIFS DE LA PARTIE 1
• Connaitre la naissance, l’évolution, la
définition et les fondamentaux de
l’Anthropologie;
• Connaitre et maitriser les domaines
d’intervention de l’anthropologie;
• Connaitre et savoir appliquer les démarches
méthodologiques de l’anthropologie.
Essai de définition de l’Anthropologie
HISTORIQUE ET NAISSANCE :
LES TRAVAUX D’HERODOTE
• Hérodote (v. 484-v. 425 av. J.-C.), historien grec, appelé «père
de l'histoire» peut-être être considéré comme le premier à
avoir entrepris de véritables enquêtes anthropologiques.
• Ayant séjourné parmi différents groupes culturels en Asie
Mineure, en Égypte et à Cyrène (Lybie) il :
– observait et analysait leur mode de vie.
– interrogeait des «informateurs-clés» afin de prendre la mesure
véritable des spécificités culturelles qu’il observait sur le plan de
l’organisation familiale, politique et religieuse.
Hérodote agissait déjà à l’époque comme
les anthropologues modernes
HISTORIQUE ET NAISSANCE :
L’APPORT DE TACITE
• Tacite (v. 55-v. 120), historien latin, a effectué
des démarches pareilles à celles d’Hérodote
au premier siècle de notre ère, avec un esprit
similaire;
• Il décrivit, dans son ouvrage Germania (écrit
en 98 apr. J.-C.), les caractéristiques, les
coutumes et la répartition géographique des
peuples d’outre-Rhin, les Germains.
L’ANTHROPOLOGIE AVEC L’EPOQUE
MODERNE : MARCO POLO
• Marco Polo (v. 1254-1324), explorateur et écrivain
italien, par les récits de voyageurs, a parcouru la
Chine et les autres régions d’Asie (1271-1295),
• Il a contribue ainsi à élargir le champ des
connaissances sur les peuples et les cultures extra-
européennes, notamment ceux du Nouveau Monde
et des mers australes.
• Il a donné aux Européens un premier aperçu de la
vie en Extrême-Orient
L’ANTHROPOLOGIE ET LES PHILOSOPHES DES
LUMIERES
• Turgot (1727-1781) économiste et homme politique
français et Condorcet (1743-1794 philosophe, homme
politique et mathématicien : premières grandes théories
concernant l’évolution de la civilisation humaine.
• Leurs idées anticipaient sur la théorie de l’évolution, se
heurtaient aux explications bibliques de la Création et au
dogme théologique selon lequel les sociétés non-
européennes constituaient des vestiges de groupes
auxquels la grâce de Dieu avait été refusée et qui étaient
ainsi condamnés à une condition «primitive».
DES DECOUVERTES SIGNIFICATIVES POUR
L’ANTHROPOLOGIE
• Attestant l’extrême lenteur du processus de
l’évolution de l’homme : 1856 (fossile néandertalien
en Allemagne) et 1890 (restes d’un homme de Java
(Homo erectus ou Pithecanthropus erectus).
• Rendant de plus en plus vraisemblable la «haute
antiquité de l’homme» et l’idée que la préhistoire
humaine avait sans doute duré des centaines de
milliers d’années : amoncellement de silex taillés, mis
au jour par Boucher de Perthes, près d’Abbeville,
dans les alluvions de la Somme.
DES DECOUVERTES SIGNIFICATIVES POUR
L’ANTHROPOLOGIE
• À peu près à la même époque que précédent :
retraçage du séquencement dans le temps et
l’évolution des outils de l’âge de pierre à l’âge
du bronze, puis à l’âge du fer par des
archéologues danois de Copenhague, à partir
de fouilles systématiques.
• L’archéologie devenait ainsi une alliée
précieuse pour la discipline naissante que
constituait l’anthropologie.
LES PERES FONDATEURS DE
L’ANTHROPOLOGIE/ETHNOLOGIE
• Morgan, Lewis Henry (1818-1881), ethnologue américain,
connu pour ses travaux sur la parenté et sa théorie de
l’évolution de l’humanité. Travail de recherche
impressionnant sur les Indiens iroquois, instaurant la
recherche sur le terrain comme méthode spécifique de
l’anthropologue.
• Plus tard, Morgan établit une théorie globale de l’évolution
culturelle, définissant trois étapes générales : l’état
«sauvage», l’état «barbare», caractérisé par la
domestication des animaux et les débuts de l’agriculture,
puis l’état de «civilisation», dont l’apparition coïncide avec
l’invention d’un alphabet.
LES PERES FONDATEURS DE
L’ANTHROPOLOGIE/ETHNOLOGIE
• Edward Burnett Tylor (1832-1917):
anthropologue/ethnologue britannique : théorie de
l’évolution de l’homme axée sur les origines de la religion et
méthode comparative dans l’exploitation des données
ethnographiques.
• Ses études sur le thème de l'animisme et sa définition de la
culture furent les premières contributions importantes au
domaine de l'anthropologie.
• Avec Morgan et leurs contemporains ils insistèrent sur la
rationalité des cultures humaines et sur leur nature
essentiellement évolutive.
LES PERES FONDATEURS DE
L’ANTHROPOLOGIE/ETHNOLOGIE
• Bronislaw Kasper Malinowski (1884-1942),
anthropologue britannique d'origine polonaise, fondateur
de l'école fonctionnaliste d’anthropologie, estimait que les
organisations humaines devaient être étudiées au sein de
leur environnement culturel.
• Un des premiers anthropologues à partager longtemps (4
ans) la vie des peuples qu’il étudiait, lors d’une expédition
en Nouvelle-Guinée , en Mélanésie, aux îles Trobriand
situées dans le Pacifique sud au large de la Nouvelle-
Guinée, et à apprendre leur langue et leurs pratiques
sociales.
LES PERES FONDATEURS DE
L’ANTHROPOLOGIE/ETHNOLOGIE
• Claude Lévi-Strauss (1908–2009), anthropologue
français, qui s’est opposé à l’évolutionnisme de
Morgan et au fonctionnalisme de Malinowski.
• Intègre des données de phonologie et de linguistique
structurale et s’attache à la notion de structure à
partir de l’étude minutieuse des relations sociales.
• Etudie les Structures élémentaires de la parenté dont
les travaux sur la prohibition de l’inceste, les
structures sociales de la parenté et les règles du
mariage ont profondément marqué l’anthropologie
EVOLUTION DE L’ANTHROPOLOGIE
• Étude de la société primitives, associée à l’archéologie
et à l’inventaire des us et coutumes des peuples
exotiques (depuis longtemps);
• Dès sa constitution, son objet consiste à transcender
les particularismes et à penser l’humanité dans son
ensemble;
• Projet : réfléchir sur le fonctionnement général du
social et du culturel et dégager des catégories
analytiques universelles capables d’expliquer à la fois
la diversité des sociétés humaines (modernes ou
traditionnelles) et l’unité du genre humain.
CONCEPTS FONDAMENTAUX
• L’autre : conçu comme historique (le primitif) et
géographique (hors Europe, exotique);
• L’ethnocentrisme : attitude consistant à juger les formes
morales, religieuses, sociales d’autres communautés
selon nos propres valeurs et donc à juger leurs
différences comme une anomalie ou une infériorité;
• L’ethnie : du grec ethnos (peuple) une population se
réclamant d’une même origine, possédant une tradition
culturelle commune spécifiée par une conscience
d’appartenance à un groupe dont l’unité s’appuie en
général sur une langue, un territoire et une histoire
identique.
CONCEPTS FONDAMENTAUX
Ethnologie et anthropologie
• L’ethnographie est l’étape de collecte de données,
l’ethnologie le stade des premières synthèses,
l’anthropologie la phase des généralisations théoriques
après comparaison.
• Ethnographie : correspond à un travail d’observation et
d’écriture, comportant collecte de données et de
documents et leur première description empirique
(graphe) sous forme d’enregistrement des faits
humains, traductions, classement des éléments que l’on
estime pertinents pour la compréhension d’une société
ou d’une institution (monographie);
CONCEPTS FONDAMENTAUX
Ethnologie et anthropologie
• Ethnologie : élaboration des matériaux fournis
par l’ethnographie, vise après analyse et
interprétation à construire des modèles à
étudier leurs propriétés formelles à un niveau
de synthèse théorique rendu possible l’analyse
comparative;
• Anthropologie : plus généralisatrice que
l’ethnologie
DEFINITION DE L’ANTHROPOLOGIE
• Ensemble d’idées théoriques référant aux hommes
et aux œuvres, aux précurseurs, contradicteurs et
successeurs menant des débats d’idées sur les
groupes humains et leurs cultures;
• Tradition intellectuelle et idéologique propre à une
discipline ayant un mode d’appréhension du monde;
• Pratique institutionnelle définissant ses objectifs, ses
objets, ses idées;
• Méthodes et pratiques de terrain.
DEFINITION DE L’ANTHROPOLOGIE
• Ensemble des sciences qui étudient l'homme
sous l'angle soit physique, soit social et culturel
• Une étude de la vie des sociétés humaines,
présentes et passées, des évolutions de leurs
langues, des croyances et des pratiques
sociales.
• L’objet général de l’anthropologie est de faire de
l’homme et de toutes les dimensions de la vie
humaine l’objet d’un savoir positif.
PERCEPTION DE L’ANTHROPOLOGIE
• Une discipline de la comparaison entre les
particularités et les significations sociales et
interculturelle dans l’espace et dans le temps;
• Une interprétation de la modernité : sensible
à l’étrangéité et l’inhabituel, elle est même
d’interpréter les changements, les ruptures et
les crises de la société moderne;
DEFINITION DES SCIENCES SOCIALES
• Disciplines scientifiques qui étudient l'origine et
l'évolution de la société humaine, les institutions
et les rapports sociaux ainsi que les principes qui
sont au fondement de la vie sociale.
• On inclut dans les sciences sociales
l'anthropologie, l'archéologie, la sociologie, les
sciences politiques, l'économie, l'histoire et
l'historiographie, le droit, la psychologie, la
criminologie et la psychologie sociale.
OBJET DE L'ARCHÉOLOGIE
• Du grec, archaios, « ancien », et logos, «discours»
puis « étude »), étude scientifique des cultures et des
modes de vie du passé par l'analyse des vestiges
matériels.
• Limitée pendant la Renaissance à la collecte d'objets
d'art romains, l'archéologie s'intéresse de nos jours à
la totalité des vestiges disponibles (des œuvres d'art
aux dépôts d'ordures et des ossements fossiles aux
grains de pollen), à toutes les époques (de l'origine
de l'homme à l'ère industrielle) et à toutes les
régions du globe.
OBJET DE LA SOCIOLOGIE
• Science des phénomènes sociaux.
• La sociologie se situe dans le champ des
sciences sociales ou humaines qui étudient les
comportements humains collectifs. La
sociologie peut avoir des points de contact
avec ces autres sciences, partager avec elles
les mêmes objets d'études, et même
développer des liens interdisciplinaires.
OBJET DES SCIENCES POLITIQUES
• Discipline académique centrée sur l’étude
systématique du gouvernement au sens le plus large.
• La science politique a longtemps été considérée
comme plurielle. Jusqu’au premier quart du 20è
siècle, chaque discipline -la philosophie, le droit,
l’économie, l’histoire, la géographie- applique sa
méthode propre à la politique, sans qu’il soit
envisagé d’unifier et d’autonomiser une science dite
politique, formulant des lois scientifiques au sujet de
la réalité politique.
OBJET DE L'ÉCONOMIE
• Domaine d'activités relatives à la production, à la
distribution et à la consommation des richesses
d'une collectivité humaine (les différents secteurs de l'économie)
• système d'organisation des activités de production et
de gestion des biens de consommation (les partisans de
l'économie libérale)

• Science concernant le système d'organisation qui


permet à une société humaine de produire des
richesses, de les distribuer et de les consommer (un
étudiant en économie)
L'HISTOIRE ET L'HISTORIOGRAPHIE
• Étude et connaissance des événements passés
de l’humanité, d’un peuple, d’une personne ou
d’une société.
• Dans l’étude de l’histoire on approfondit les
causes, les manifestations et les conséquences
de chaque événement indiqué;
• Jusqu’à ce que l’histoire devienne une discipline
au XIXe siècle, elle n’est que le récit des
événements dignes de mémoire.
OBJET DU DROIT
• Ensemble des normes hiérarchisées, générales et
impersonnelles, procédant de la loi, de la coutume, de la
jurisprudence et, dans une certaine mesure, de la doctrine des
auteurs, qui a pour vocation de régir la vie sociale, et dont
l'autorité est garantie par la puissance publique détentrice du
pouvoir légitime.
• Dépendant étroitement des mœurs et des structures de la
société dont il est le produit, le droit positif (compris comme
l'ensemble des règles existantes à un moment précis dans une
communauté donnée) se veut, dans tous les cas, tributaire du
droit naturel, de la morale et de la justice, qui fondent sa
capacité d'être accepté par tous.
OBJET DE LA PSYCHOLOGIE
• Science du comportement de l’homme et éventuellement
d’autres animaux supérieurs (psychologie animale) ; elle étudie
chez l’homme les fonctions psychiques et les processus
mentaux tels que la perception, la mémoire et l’intelligence,
en d’autres termes, la façon consciente ou inconsciente dont
les êtres humains sentent, pensent, apprennent et
connaissent.
• La psychologie moderne recueille des données objectives et
quantifiées sur le comportement et sur l’expérience afin d’en
faire la synthèse dans des théories psychologiques. Ces
théories aident à comprendre, à expliquer et dans certains cas
à infléchir le comportement des individus.
OBJET LA PSYCHOLOGIE SOCIALE
• Branche de la psychologie centrée sur l'étude scientifique du
comportement des individus comme êtres faisant partie d'un
groupe, d'une société.
• Les psychosociologues ont décrit un très grand nombre d'objets
qui paraissent relativement hétéroclites, comme la
communication dans les groupes restreints, les enquêtes
d'opinion, les processus de commandement et de leadership.
• Il en résulte que la discipline paraît aujourd'hui quelque peu
floue quant à ses méthodes, son histoire et son objet. La
richesse et l'ambiguïté de cette situation contribuent à
amplifier l'intérêt qu'elle présente aujourd'hui pour diverses
disciplines voisines.
Les différents domaines de l’Anthropologie
INVENTAIRE NON EXHAUSTIFS DES
DOMAINES DE L’ANTHROPOLOGIE
• Anthropologie physique, corporel et somatique;
• Anthropologie sociale et culturelle;
• Anthropologie religieuse;
• Anthropologie linguistique;
• Anthropologie politique;
• Anthropologie du développement;
• Anthropologie de l’environnement;
• Anthropologie maritime; etc.
ANTHROPOLOGIE PHYSIQUE
• Porte sur les ressemblances, les différences,
des traits physiques.
• Une forme d’anatomie comparée de la race
humaine;
• On dit aussi anthropologie biologique.
ANTROPOLOGIE SOCIALE ET CULTURELLE

• Porte sur la ressemblance et la différence des


institutions sociales.
• Selon Evans PRITCHARD : analyse du comportement
social, généralement sous ses formes
institutionnalisées (famille, système de parenté,
organisation politique, mode de procédure légale,
cultes religieux, etc.) et les relations existant entre
ces diverses institutions soit dans les sociétés
contemporaines , dans les sociétés historiques
ANTHROPOLOGIE RELIGIEUSE
• Partie de l’anthropologie symbolique qui
couvre les aspects du symbole et du langage,
les arts et la culture;
• Etude de l’homme constructeur et
manipulateur de symbole, dans son rapport
avec ce qu’il estime être le surnaturel ou le
sacré mais dans les religions des microsociétés
(de la sociologie: grandes religions de salut)
Les courants majeurs et les méthodes de
l’Anthropologie
L’ÉVOLUTIONNISME EN ANTHROPOLOGIE (17
et 18è siècle)
• SCIENCES : EN BIOLOGIE théorie scientifique qui
explique la diversité et les particularités des espèces
vivantes par leur transformation lente à partir de
souches primitives communes
Synonyme:  transformisme l'évolutionnisme darwinien
• PHILOSOPHIE doctrine philosophique fondée sur
l'application du principe de l'enchaînement causal des
phénomènes à l'ensemble de l'univers et du réel, y
compris à l'humanité et à ses productions
l'évolutionnisme historique
LE DIFFUSIONNISME EN ANTHROPOLOGIE
(20è siècle)
• Mettant en cause l’idée évolutionniste et vise à
étudier la distribution géographique des traits
culturels en expliquant leur présence par une
succession d’emprunt d’un groupe à l’autre.
• Postule la rareté des processus d’invention et
conçoit la similitude s’éléments culturels entre
deux groupes comme indice de la diffusion de
ces éléments à partir d’un nombre limité de
foyers
LE CULTURALISME EN ANTHROPOLOGIE
(Année 30 USA)
• Définit la culture comme système de
comportements appris et transmis par
l’éducation, l’imitation et le conditionnement
(enculturation) dans un milieu social donné;
• Différent du diffusionnisme pour avoir donné
une orientation psychologique à ses travaux et
cherché à montrer comment la culture est
présente chez les individus et comment elle
oriente leurs comportement.
LE FONCTIONNALISME EN ANTHROPOLOGIE
(1930-1950)
• Conçoit la société comme un ensemble
d'éléments fonctionnant en vue de se maintenir
entre eux, la perturbation d'un élément
produisant un réajustement des autres.
• Refuse l’évolutionnisme et diffusionnisme et
privilégie l’étude empirique des faits sociaux sur
le terrain et les appréhende comme totalité
ordonnée, passible d’un traitement scientifique.
LE STRUCTURALISME EN ANTHROPOLOGIE
(1960-1970)
• Courant de pensée issu de la linguistique, qui marqua la
psychanalyse, la philosophie et l'anthropologie françaises
et se caractérisait par l'affirmation du primat de la
structure sur l'événement ou le phénomène.
• Les processus sociaux se déploient dans le cadre de
structures fondamentales qui restent le plus souvent
inconscientes. Il existe un décalage entre ce que les
hommes vivent et ce qu'ils ont conscience de vivre, et
c'est ce décalage, qui rend les discours, que les hommes
tiennent sur leur conduite, impropres à rendre compte de
façon adéquate des processus sociaux effectifs.
L’ANTHROPOLGIE SELON
CLAUDE LEVI-STRAUSS
• «Une connaissance globale de l’homme,
embrassant son sujet dans toute son extension
historique et géographique ; aspirant à une
connaissance applicable à l’ensemble du
développement humain depuis, disons, les
hominidés jusqu’aux races modernes ; et tendant à
des conclusions positives ou négatives, mais
valables pour toutes les sociétés humaines depuis la
grande ville moderne jusqu’à la plus petite tribu
mélanésienne».
LES METHODES DE L’ANTHROPOLOGIE

• Les anthropologues travaillent principalement


sur le terrain, mettant l’accent sur les
expériences de première main et l’immersion
de l’observateur dans les activités, les
pratiques et les croyances d’une société ou
d’un groupe social.
• L’anthropologie part du particulier au général
ou comme science des logiques sociales.
LE DECENTREMENT ET LA DISTANCIATION

• Fondement de la démarche en anthropologie


• Mouvement qui consiste pour le chercheur de
sortir de son univers culturel pour pouvoir rendre
compte de la diversité, sans cesser dans le même
temps de s’interroger sur sa propre société.
• Cette double distanciation, par rapport à la société
objet d’étude et sa société d’origine, fait que
l’anthropologue prend la mesure des différences et
des ressemblances entre les sociétés
IMPORTANCE DE LA PRATIQUE DU TERRAIN

• Constitue une extraction du chercheur de sa


propre civilisation pour affronter l’autre;
• Exil culturel qui ouvre à la tolérance, au rejet des
préjugés liés à son milieu, sa classe, sa formation;
• Libère de l’ethnocentrisme par une mise hors
système aidant à comparer et à critiquer;
• Le chercheur devient lui-même un objet
exotique, centre de conversation et de convoitise,
seul devant une population qui l’épie.
L’OBSERVATION PARTICIPATION
• Se traduit par une présence physique et de longue
durée du chercheur sur son «terrain»;
• Relation particulière avec l’objet d’étude signifiant
une observation en profondeur de la réalité
concernée et une attention particulière à la qualité
des rapports sociaux qui constituent un groupe;
• Place le chercheur au-delà de toute vision
simplificatrice, formelle et institutionnelle de la
réalité.
LES ENQUETES PAR INFORMATEURS
• Le chercheur : privilégier les approches
pluridisciplinaire ;
• Les informateurs : à choisir en fonction de leur
savoir en identifiant leurs appartenances et
l’emboitement des sous-groupes dont ils font
parties;
• Les informations : s’obtiennent par l’observation,
par conversation discrète, par focus groupe;
• Le documents : verbaux ou matériels
INTERPRETATION DES RESULTATS
• Construction d’hypothèse et administration de la
preuve;
• Nécessité d’un bagage théorique et
méthodologique si l’on veut accommoder son
regard avec d’autres yeux que ceux du naïf croyant
à la transparence du social et au savoir immédiat;
• L’interprétation ethnologique doit dépasser, voire
contredire, l’interprétation indigène, ou du moins
reconstruire dans d’autres réseaux sémantiques.
ELABORATION DE LA MONOGRAPHIE
• Sert de plan catalogue pour couvrir
systématiquement et de manière ordonnée
l’ensemble des institutions et traits de culture d’une
société particulière : environnement physique,
langue, habitat, économie, organisation sociale et
politique, lois, religion, folklore, changements;
• Doit idéalement être descriptive et explicative,
unique et comparable, atteignant le singulier et le
général.
Partie 2 :
QUELQUES NOTIONS SUR LA CULTURE
OBJECTIFS DE LA 2è PARTIE
• Connaitre les différentes sciences sociales qui
s’intéressent à la culture;
• Connaitre la naissance de l’étude de la culture;
• Avoir une définition de la culture et disposer
des méthodes pour identifier ses domaines ;
• Sensibiliser sur l’importance de la culture
dans une société;
• Faire l’inventaire des patrimoines culturels.
2.1. Naissance de l’étude de la culture
EMERGENCE DU CONCEPT
CULTURE
• Coïncide avec l’apparition des sciences sociales;
• Le terme latin cultura se réfère à la fois à la culture du
champ (agricultura) et à celle de l’esprit.
• Cicéron désigne la philosophie par le terme animi
cultura.
• Cette expression est reprise par Francis Bacon pour
désigner l’activité intellectuelle et la pratique des lettres.
• Au XVIIe siècle, le juriste allemand Samuel von Pufendorf
est le premier à l‘employer sans complément le mot
culture en l’opposant à nature.
EMERGENCE DU CONCEPT
CULTURE
• Cette conception opposant nature à culture
atteint son plus haut degré de précision chez Kant
• Il définit la culture comme un processus :
«Produire chez un être raisonnable l’aptitude
générale aux fins qui lui plaisent, par conséquent
dans sa liberté».
• Et d’ajouter : «Ainsi seule la raison peut être la fin
dernière que l’on a quelque raison d’attribuer à la
nature par rapport à l’espèce humaine».
EMERGENCE DU CONCEPT
CULTURE
• Cette conception finaliste de la culture par rapport à la nature
se prolonge chez Hegel, qui emploie le mot Bildung
(«formation», «éducation») pour désigner le processus
formateur et transformateur de l’esprit.
• Si Hegel attribue toujours un caractère universel à la culture, il
envisage cependant qu’elle conditionne une vision du monde
selon les groupes considérés.
• Cette nuance entre une conception universaliste et une
approche particulariste se retrouve dans les premières
définitions formulées par les anthropologues de la fin du
XIXe siècle et du début du XXe.
2.2. Essai de définition
de la culture
DEFINITION DE LA CULTURE
par Edward Burnet Tylor (1871)
• Sens étymologique plus large «Un tout complexe qui englobe
les connaissances, les croyances, l’art, la morale, la loi, la
tradition et toutes autres dispositions et habitudes acquises
par l’homme en tant que membre d’une société ».
• La culture regroupe tous les traits humains qui peuvent être
transmis socialement et mentalement, plutôt que
biologiquement. La définition de Tylor continue donc
d’envisager la culture en l’opposant à la nature.
• Si cette définition demeure une référence, la notion de
culture fait l’objet de nombreuses autres acceptions et
théories.
ANALYSE DE LA DEFINITION
DE TYLOR
• La «culture» au singulier est considérée comme synonyme
de la «civilisation»,
• Tylor considère que les différences dans les champs de la
connaissance, des coutumes et des croyances témoignent
des différences de degré d’avancement entre les sociétés.
• Ces différences sont imputables au niveau de
développement mental atteint biologiquement par les
populations considérées.
• L’anthropologie se doit donc de classer les différentes
cultures observées selon un ensemble allant du type le plus
simple au plus élaboré.
REACTION DE FRANZ BOAS PAR RAPPORT A
TYLOR
• Fournit une première critique de cette
définition de Tylor pour imposer une approche
résolument particulariste de la culture.
• Il affirme que les formes et les modes de vie
des hommes n’évoluent pas selon un modèle
linéaire et en fonction du niveau de leur
développement mental, mais qu’elles sont les
produits de processus historiques locaux.
REACTION DE FRANZ BOAS
PAR RAPPORT A TYLOR
• Ces processus historiques sont déterminés par les
conditions environnementales dans laquelle vit la
société considérée et les contacts qu’elle entretient
avec les sociétés avoisinantes.
• Par conséquent, plutôt que de comparer des
institutions observées dans différentes sociétés, les
anthropologues doivent analyser en priorité les
éléments d’une culture dans le contexte de la société
étudiée.
LA CULTURE SELON L’UNESCO
• Ensemble des traits distinctifs, spirituels et
matériels, intellectuels et affectifs, qui
caractérisent une société, un groupe social ou
un individu. Elle englobe, outre
l’environnement, les arts et les lettres, les
modes de vie, les droits fondamentaux de
l’être humain, les systèmes de valeurs, les
traditions, les croyances et les sciences.
AUTRES DEFINITIONS DE LA CULTURE
• La totalité des pratiques succédant à la nature;
• Un ensemble de connaissances transmis par des
systèmes de croyance, par le raisonnement ou
l’expérimentation qui la développent au sein du
comportement humain en relation avec la nature
et le monde environnant.
• Des connaissances liées aux arts et à l’histoire
plus ou moins liées à une identité ethnique.
DIFFERENTES ACCEPTIONS
DE LA CULTURE
• Culture individuelle : éducation
• Culture collective : identité, un repère des
valeurs relié à une histoire, un art
parfaitement das la collectivité
2.3. Les différentes approches
de la culture
DEFINITION DES SCIENCES SOCIALES
• Disciplines scientifiques qui étudient l'origine et
l'évolution de la société humaine, les institutions
et les rapports sociaux ainsi que les principes qui
sont au fondement de la vie sociale.
• On inclut dans les sciences sociales l'archéologie,
la sociologie, les sciences politiques, l'économie,
l'histoire et l'historiographie, le droit, la
psychologie, la criminologie, la psychologie
sociale et l'anthropologie
SPECIFICITES DES SCIENCES SOCIALES
• Objet : sociétés humaines, les institutions, les
rapports sociaux et les principes qui régissent
ces derniers;
• Méthodes : observation, observation
participative, enquêtes, focus groupe, interview,
….
• Valeurs et limites de la connaissance : les
sciences sociales ne sont pas les sciences
exactes; le relativisme est de mise.
OBJET DE L'ANTHROPOLOGIE
• Étude des caractéristiques anatomiques, biologiques,
culturelles et sociales des êtres humains.
• Science divisée en deux branches principales :
l’anthropologie physique, qui étudie l’évolution
biologique et l’évolution physiologique de l’homme
(Homo sapiens), et l’anthropologie sociale et
culturelle
• L’anthropologie constitue un champ de recherche
fondamentalement pluriculturel.
Partie 3 :
ANTHROPOLOGIE DE LA CULTURE
OBJECTIFS DE LA 3è PARTIE
• Définir le contenu et la méthode de
l’Anthropologie de la culture;
• Connaitre les logiques sociales et les logiques
culturelles
• Appliquer l’épistémologie de la culture à la vie
professionnelle ;
• Etablir la monographie culturelle et promouvoir
l’identité culturelle de votre lieu de travail
ANTHROPOLOGIE DE LA CULTURE
• Étude scientifique et donc critique de la
culture ;
• Nécessite au préalable du recours aux
sciences sociales qui ont pour objet d’étude la
culture;
• Etude scientifique et critique des sciences
sociales (épistémologie des sciences sociales);
• Recherche la rationalité de la culture et la
scientificité des sciences sociales
EPISTEMOLOGIE DE LA CULTURE
Epistémologie Sciences sociales Sociétés

• Sociétés humaines
• Rapports sociaux
• Institutions
• CULTURE
• Histoire
• …

Philosophie des Anthropologie Réalités sociales et


sciences Sociologie humaines
Théorie de la Ethnologie
connaissance Economie
culture Archéologie
Réflexion sur la Etc.
ETUDE DES LOGIQUES SOCIALES
ET CULTURELLES
• Chaque société fonctionne sur la base de
logiques sociales. Il appartient à caque
chercheur de découvrir ces logiques sans
porter de jugement de valeur;
• Chaque communauté a ses propres identités
culturelle et ses propres patrimoines culturels;
• La connaissance d’une société passe
nécessairement par la connaissance des
logiques sociales et culturelles.
EPISTÉMOLOGIE DE LA CULTURE
 Passe par la connaissance de la Monographie
de votre région(PRD, PCD, enquêtes auprès
des détenteurs de la tradition) ;
 Commence par l’inventaire de l’identité
culturelle et des patrimoines culturels de la
votre région;
 Analyse d’une manière critique et
constructive la culture du Betsimisaraka du
Nord et du Sud;
Méthodologie d’investigations sur
terrain et conseils et guides
pratiques à l’intention des
Anthropologues culturels.
METHODOLOGIE D’APPROCHE
• Se familiariser rapidement avec le dialecte de la
région ;
• Pratiquer l’observation participative;
• Bien mener les enquêtes quand on y fait recours ;
• Bien mener les entretiens ;
• Demander l’autorisation pour la prise de note ou
de son ou de photos (mais rester toujours discret
même autorisé)
POINTS A OBSERVER
• La signification ou la croyance derrière tel ou
tel rituel, tel ou tel acte ;
• Gestion du temps et de l’espace ;
• Le lien de parenté dans la société ;
• Les différents tabous et interdits ;
• La météorologie traditionnelle et moderne
POINTS A OBSERVER
• L’autorité et le pouvoir traditionnels ;
• La place et le rôle de la femme et de l’homme
dans la société ;
• L’organisation sociale et spatiale du village ;
• L’organisation interne d’une case ;
• Le système de conservation des produits ;
• Les différentes pratiques traditionnelles :
naissance, circoncision, mariage, enterrement
POINTS A OBSERVER
• La toponymie (l’origine des noms de localité);
• Les différentes perceptions : de dieu, des
ancêtres, de la mer, de la forêt, …
• L’art culinaire
• Musiques, danses et chansons traditionnelles
• Les sports et loisirs traditionnels;
• La religion chrétienne et traditionnelle
CONSEIL ET GUIDE PRATIQUES
• Etre très attentifs et très respectueux des
traditions et des interdits.
• Se souvenir toujours que chaque position
affichée par le pêcheur est motivée par la culture
et les traditions. Donc aller au-delà de cette
position.
• Ne pas exprimer des jugements de valeur sur les
traditions et la culture des pécheurs.
• Manao trandraka Antanimena.
CONCLUSION GENERALE
• L’épistémologie de la culture est plus qu’utile
pour les futurs spécialistes de la LF;
• Elle permet d’abord de faciliter l’approche du
monde rural, ensuite, de comprendre les
logiques sociales et culturelles et, enfin, de
réfléchir sur l’avenir de la culture;
• Elle facilite l’intégration des agents de
développement dans les communautés.
CONCLUSION GENERAL
• Il revient aux agents de développement de
connaitre et de maitriser la culture de la région
d’intervention;
• Il nous appartient de faire l’inventaire de
l’identité culturelle de la région (musique,
danse, arts, sport, ….) ;
• Notons que les régions de Madagascar sont
toutes des Régions à forte potentialité
culturelle;
JE VOUS REMERCIE ET
VOUS INVITE A AVOIR UNE
SENSIBILITE CULTURELLE
TOUT EN RESTANT
ANTHROPOLOGUES

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