Vous êtes sur la page 1sur 18

Décoration

et aménagements
intérieurs
Avant de procéder à la visite de l'intérieur du Vestibule d'honneur
château, il paraît nécessaire de préciser que, Huit colonnes doriques d'un seul morceau,
dans leur ensemble, les appartements d'appa- ornées de feuillages et timbrées aux initiales
rat sont restés à peu près semblables à ce R.L.M.B.(3), soutiennent la voûte du vestibule
qu'ils étaient le jour de 1651 où Mansart les a d'honneur. Les aigles qui se trouvent aux
remis à René de Longueil. A l'exception de angles ne rappellent pas, comme on pourrait
l'appartement de la Renommée, transformé le croire, la période Empire, celle du maréchal
par le comte d'Artois, et de l'appartement des Lannes, mais les armes parlantes des Lon-
Aigles ou de la Reine, entièrement modifié, la gueil. Les bas-reliefs qui ornent la retombée de
physionomie générale des lieux n'a pas varié. la voûte sont de Jacques Sarrazin. Ils repré-
Par contre le fastueux mobilier, dont les inven- sentent les quatre éléments sous les traits de
taires de 1677, 1732, 1736 et 1777 nous per- Jupiter, Junon, Neptune et Cybèle.
mettent de mesurer l'importance, a complète- Jusqu'à la Révolution, les deux entrées étaient
ment disparu, emporté par les crises succes- fermées par des grilles en fer poli de grande
sives qui ont affecté le domaine. valeur artistique et aussi de grande valeur
Les meubles, tapisseries, sculptures, tableaux vénale puisqu'elles avaient coûté 40 000 écus
qui garnissent actuellement les pièces des à René de Longueil. L'une de ces grilles, côté
différents appartements proviennent pour cour, exécutée d'après les dessins de Jean
quelques-uns des dons faits au château; la Marot, porte, en son dormant, un satyre cou-
plupart appartiennent à des musées et ne sont ronné par des enfants; l'autre œuvre, d'un
placés à Maisons qu'à titre de dépôt. La Allemand, présente en sa partie centrale un
récente remise en état a ajouté à ce mobilier cartouche en ovale, avec un caducé entouré
des rideaux, des lustres et de nouvelles ten- d'épis de blé, rappelant les armes des Boulenc
tures. La décoration du château avait été de Crèvecœur. Arrachés à leurs gonds au
confiée à Jacques Sarrazin, qui, aidé de ses cours de la tourmente révolutionnaire, ces
collaborateurs Gilles Guérin, Van Obstal et grilles allèrent échouer chez un certain Dau-
(3) René de Longueil, Philippe de Buyster, s'est en quelque sorte mier, serrurier, qui, en l'an V, les rétrocéda
Madeleine de Boulenc incorporé à l'œuvre de Mansart en une éton- au musée des Arts (Archives du Louvre,
de Crèvecœur. nante harmonie. lettres 369-380).

Vestibule d'honneur. —
La voûte est soutenue
par huit colonnes
doriques, ornées de
feuillages. Les bas-
reliefs sont l'œuvre de
Jacques Sarrazin et
représentent les quatre
éléments. Aux angles,
des aigles, armes
parlantes des Longueil. 81
Chambre des captifs. —
Cette pièce possède une
belle cheminée due au
sculpteur Gilles Guérin
et dont les motifs (deux
captifs enchaînés sou-
tenant un médaillon à
l'effigie de Louis XIII),
ont servi à désigner la
pièce ainsi que l'appar-
tement où celle-ci se
trouve située.
Au linteau, nous retrou-
vons le roi assis sur un
char que suivent
d'autres captifs, repré-
sentant les provinces
conquises. A gauche,
copie du Repas chez
Simon, par Véronèse.
Appartement des Captifs de laquelle se détache un grand médaillon
soutenu par deux prisonniers accroupis. Dans
ou des marquis de Maisons le médaillon apparaît le profil de Louis XIII.
Tournant le dos à la cour d'honneur, à gauche Les sculptures du chambranle de la cheminée
du vestibule, on entre dans un appartement représentent un triomphe antique. Le vain-
appelé dans les inventaires anciens «appar- queur, Louis XIII bien entendu, est assis sur
tement des Captifs», désignation inspirée par un char traîné par deux chevaux. Un licteur
la décoration d'une très belle cheminée due à précède le char, portant la hache enveloppée
Gilles Guérin. Au temps des Longueil, cet dans son faisceau de verges. Derrière, des
appartement était probablement celui des guerriers et des esclaves chargés d'un riche
marquis de Maisons. Sous le marquis de butin, puis quatre captifs enchaînés représen-
Soyecourt, l'appartement des Captifs fut tant allégoriquement l'Artois, l'Alsace, le Rous-
affecté à la réception. L'inventaire de 1777 sillon et la Cerdagne, provinces conquises par
précise, en effet, que les lits ont disparu dans les armées du roi.
toutes les pièces qui en contenaient sur l'in- Lors des dernières restaurations un plafond
ventaire de 1677. Sous le comte d'Artois, à caissons semblable à celui qui existait au
l'appartement conserve la même destination; XVII e siècle a été place. Des tentures vieil or
l'inventaire de 1792 en fait foi. à dessins Louis XIV ornent les murs. Une
Les deux premières pièces n'ont conservé grande toile due à l'Ecole Française du XVIII e
de leur aspect XVIIe siècle que leurs belles représente la partie centrale de l'œuvre célè-
proportions. Destinées aux réceptions elles bre de Véronèse : Le repas chez Simon. Un
sont peu meublées. Dans la première anti- autre Repas chez Simon est attribué à Jouve-
chambre ont été placés cependant quatre net à qui serait due aussi une troisième toile,
bustes à l'antique, deux de femmes et deux Jésus chassant les marchands du temple.
d'hommes, qui autrefois ornaient un des ves-
tibules des Tuileries, et dans la deuxième Chambre des Gravures
antichambre un beau lustre Empire en bronze Cette chambre, dont nul document authen-
doré, deux baromètres en bois sculpté du tique ne donne la destination, paraît avoir été
XVIIIe siècle et deux médaillons du XVIIe, la chambre privée des marquis de Longueil.
Hercule et Omphale, qui faisaient partie de la En effet, les grands seigneurs, à l'imitation
décoration de Maisons avant la Révolution. des souverains.se faisaient souvent aménager,
à côté de leur chambre d'apparat, une cham-
Chambre des Captifs bre plus intime aux dimensions plus réduites,
La chambre des Captifs fut vraisemblable- en un mot plus confortable. De récents tra-
ment la chambre d'apparat des présidents vaux ont fait apparaître un intéressant plafond
de Maisons avant d'être transformée en salle peint datant du XVII e siècle. Actuellement
de billard sous le marquis de Soyecourt et en sont exposés dans cette pièce des documents
salon de jeux à l'époque du comte d'Artois. relatifs au domaine de Maisons, son histoire,
Cette pièce possède une très belle cheminée, ses transformations, ainsi que les portraits
82 due au talent de Gilles Guérin, sur le manteau des propriétaires successifs.
Salle à manger des
Officiers. - De la déco-
ration d'origine, due à
Bélanger et à Lhuillier,
il ne reste que les cham-
branles de la glace et
de la porte. L'un des
murs est occupé par
deux grandes toiles de
J.-B. de Champaigne
faisant partie d'un
ensemble, jadis aux
Tuileries, consacré à
l'Éducation d'Achille.
Ici le tir à l'arc et la
course de chars.

Cabinet Longueil le thème de l'éducation d'Achille (4), les por-


traits du comte d'Artois et du comte de Pro-
Cette petite pièce, appelée par tradition orale
vence d'après Louis-Michel Van Loo, deux
le Cabinet Longueil, a conservé intact son
très beaux Hubert Robert, La cascade et un
plafond d'origine. Le visiteur peut y remarquer
Intérieur de parc, deux petits tableaux de
un riche cabinet en laque incrusté de cuivre,
Pierre Antoine Patel, Le mois d'août (les
datant du début du règne de Louis XIV, ainsi
moissonneurs) et Le mois de septembre (les
que d'intéressantes peintures : Le mariage
brigands). Ces deux toiles appartenaient à un
mystique de sainte Catherine par Carlo
ensemble (les douze mois de l'année) exécuté
Maratta, L'Annonciation par Francesco Albani
pour l'église Saint-Louis-de-la-culture, deve-
et deux paysages de Bloemen.
nue aujourd'hui l'église Saint-Paul-et-Saint-
Appartement de la Renommée Louis. Deux paysages de Claude-Louis Cha-
telet, signés et datés de 1781, provenant de
ou du comte d'Artois l'ancienne collection de Louis XVI, complètent
Toujours au rez-de-chaussé, séparé de l'ap- cet ensemble.
partement des Captifs par le vestibule d'hon- Salle à manger
neur et le grand escalier central, s'étend l'ap-
partement jadis appelé de la Renommée, en du comte d'Artois
l'honneur d'une Renommée qui surmontait Cette pièce était appelée antérieurement
dans la pièce principale une cheminée monu- «chambre de la Renommée» et «salle à man-
mentale. Cet appartement fut celui des deux ger des nobles». Au XVIII e siècle, elle était la
dernières marquises de Maisons. Après l'ac- chambre des marquises de Maisons, comme
quisition par le comte d'Artois du domaine le précise l'inventaire de 1731. La pièce resta
de Maisons, les lieux changèrent de vocation chambre à coucher au temps du marquis de
et devinrent aussi appartement de réception. Soyecourt (inv. de 1777). Lorsque le comte
d'Artois pris possession des lieux, elle chan-
Salle à manger des officiers gea de destination et devint salle à manger
Cette pièce a porté également le nom «d'anti- d'été.
chambre et de salle à manger d'hiver». Le La décoration d'origine paraît avoir été com-
comte d'Artois n'en modifia pas la destination plètement éliminée par Bélanger et Lhuillier.
mais bouleversa de fond en comble sa décora- François-Joseph Bélanger était un architecte
(4) Le tir à l'arc et tion, qui fut confiée à l'architecte Bélanger de grande valeur fort en avance sur son temps.
La course de chars. et au sculpteur Lhuillier. Les dimensions furent Très attiré par l'Antiquité, comme beaucoup
Ces tableaux provien- encore modifiées au XIX e siècle. De la décora- de ses confrères, il y puisait ses sources d'ins-
nent du Palais des tion, il ne reste plus aujourd'hui que les cham- piration. Ce goût pour le classicisme le poussa
Tuileries où ils faisaient branles de la glace et de la porte donnant à choisir comme collaborateur le sculpteur
partie de la décora- dans la salle à manger du comte d'Artois. Lhuillier, qui séjournait depuis longtemps à
tion d'un plafond de Dans cette pièce sont actuellement exposés Rome et avait étudié les fouilles archéologi-
l'appartement du Grand une série de tableaux de valeur : deux grandes ques d'Herculanum et de Pompéi. Ces deux
Dauphin. toiles de Jean-Baptiste de Champaigne, sur maîtres ont su, tout en tenant compte du 83
caractère du château, allier une décoration La nouvelle cheminée, sculptée également par
« moderne» à la noble architecture de Mansart. Lhuillier, révèle l'influence de Piranèse. Sur le
La pièce est éclairée par quatre fenêtres, deux linteau, un aigle aux ailes déployées; au-
sur le jardin, deux sur la face latérale. Elle dessus, deux bacchantes ajustent des guirlan-
a conservé ses belles proportions du XVIIe des de fleurs et de fruits à un trépied formé
siècle. La sculpture est remarquable. Au- de têtes de bouc. Quatre niches contiennent
dessus de la porte principale est disposé un des statues dues au ciseau d'artistes célèbres :
médaillon soutenu par deux Renommées de Gérés par Houdon, Pomone par Boizot, Eri-
grandeur naturelle, aux lignes harmonieuses, gone par Clodion et Flore par Foucou. Ces
tenant d'une main leur trompette et de l'autre statues devaient être exécutées en pierre de
soutenant une guirlande de fleurs et de fruits. Tonnerre, mais les finances du comte d'Artois
Le bas-relief du médaillon se détache sur un n'ont pas été à la hauteur de ses projets et ce
fond de stuc et représente Deux femmes dé- sont les plâtres originaux que le visiteur peut
84 corant Priape de guirlandes. admirer aujourd'hui.
Salle à manger du comte
d'Artois. — Cette pièce
a conservé sa décoration
d'origine qui, exécutée
par Bélanger et Lhuillier,
eut le mérite de ne pas
trahir le cadre archi-
tectural imaginé par
Mansart. Les niches
sont occupées par des
statues mythologiques
(à gauche, Flore, par
Foucou). Sur le linteau
de la cheminée est placé
un aigle aux ailes
éployées. Au-dessus,
deux bacchantes
ajustent des guirlandes
de fleurs à un trépied
formé de têtes de boucs.

Salle de jeux
Cette pièce donne sur la cour d'honneur et est très audacieuse. L'architecte, en outre, avait
éclairée par deux fenêtres. Sur l'inventaire de abandonné la tradition de la Renaissance qui
1677 elle est appelée «chambre de Delorme». voulait que les murs soient très ornés, au
Ce personnage était probablement un ami du bénéfice de murs entièrement nus, laissant à
président de Longueil. Sur l'inventaire de la ligne toute sa valeur. La sculpture ne fait
1731, la pièce est devenue «chambre des ici que souligner l'architecture. Quatre grandes
grotesques» mais elle a conservé sa vocation fenêtres contribuent à répandre une abon-
de chambre à coucher. Dans la nouvelle dis- dante lumière sur les marches, les rampes en
tribution qu'il entendait donner à l'appartement pierre de liais découpées en entrelacs, les
de la Renommée, le comte d'Artois n'eut garde murs de la cage. Ces derniers, jusqu'au pre-
d'oublier un salon de jeux. L'ancienne cham- mier étage, n'ont d'autre parure que leur écla-
bre de M. Delorme, voisine des salles de festin, tante blancheur. A partir du premier étage,
convenait admirablement à cette destination; ils sont décorés de pilastres ioniques reliés
elle reçut alors une nouvelle décoration due, par une corniche sur laquelle reposent des
comme celle des deux salles à manger voisi- médaillons exécutés par Van Obstal et quatre
nes, à Bélanger et à Lhuillier. Bélanger avait groupes d'enfants dus à Philippe de Buyster,
conçu un ensemble assez original fait de stuc représentant La musique et le chant, Les
vert antique imitant le marbre. Des sculptures sciences et les arts, La paix et la guerre,
en stuc blanc d'un classicisme fantaisiste et L'amour et l'hymen. Ces enfants, dans leurs
ingénieux forment un tout harmonieux, agréa- attitudes comme dans leurs jeux de physiono-
ble à l'œil. Ce décor du XVIII e siècle nous est mie, conjuguent le réalisme avec une grâce
parvenu intact. incomparable. Ils illuminent, sans le contrarier,
Au centre de la pièce a été placée une table le décor dépouillé de Mansart.
ronde en marbre blanc avec incrustations de
porphyre, meuble exécuté au XIX e siècle dans
le style Louis XVI par le sculpteur Rozet(5). Appartement du roi
Sur la cheminée est placée une statuette de
Sur le palier du 1er étage, tournant le dos à la
femme en porphyre, de l'école française du cour d'honneur, s'ouvre à gauche l'apparte-
XVII e .
ment du roi. Dans l'inventaire le plus ancien,
cette suite de pièces portait le nom «d'appar-
Grand escalier tement à l'italienne», en raison des nom-
Le grand escalier, situé à droite du vestibule breuses coupoles dont l'avait doté Mansart,
d'honneur, est une des pièces capitales de mais il prit très vite le nom d'appartement du
l'œuvre de Mansart à Maisons. Il passe à juste roi. En effet, le roi avait droit de gîte sur la sei-
titre pour un des chefs-d'œuvre d'architecture gneurie de Maisons où un appartement était
du XVII e siècle. Construit sur plan carré, sur- toujours tenu prêt pour le recevoir. Après
(5) Don de M. Jacques monté d'une coupole et d'un lanternon, cet Louis XIV, Louis XV usa à plusieurs reprises
Doucet. ouvrage était de conception très nouvelle et de ce droit de gîte. 85
Grande galerie. —
Ancienne salle des
fêtes, cette pièce est
éclairée par six fenêtres
dont trois donnent sur
la cour et trois sur les
jardins. Sur les murs
ont été tendues, comme
à l'époque des Longueil,
de splendides tapisseries
des Gobelins de la série
des chasses de Maxi-
milien (début XVIIIe s.).
(6) La suite des chasses
Grande galerie rôles réservés à la pièce. Au XVII e et au XVIII e
siècle, la galerie était ornée de riches tapisse-
de Maximilien fut L'appartement du roi comprend d'abord une
ries, qui ont disparu dans la tourmente révo-
appelée aussi Les belles vaste galerie appelée indifféremment «grande
lutionnaire. Lorsque le maréchal Lannes devint
chasses de Guise. galerie», «salle des fêtes» ou, quand le roi
propriétaire de Maisons, il trouva donc les
La première suite fut occupait l'appartement, «salle des gardes».
murs de sa grande galerie déplorablement
exécutée à Bruxelles Cette galerie est éclairée de six fenêtres dont
nus. Il les habilla avec des glaces. Son suc-
d'après les cartons de trois donnent sur la cour et trois sur les jardins.
cesseur, Jacques Laffitte, préféra aux tapis-
Van Orley. Elle a été Les dessus de portes sont ornés de fleurs en
series et aux glaces des peintures signées
reproduite aux Gobe- camaïeu et de vases de Chine peints en
Berlin et Bidault, peintures évoquant des
lins en haute et en trompe-l'oeil. Les plafonds ne sont pas déco-
paysages qui lui rappelaient ses voyages.
basse lisse. rés. Ils sont en voûte et en coupole. A l'entrée
Quant l'Etat fit l'acquisition du château, ces
Les tapisseries expo- de la galerie se trouve une tribune réservée aux
panneaux peints, d'assez médiocre qualité,
sées à Maisons appar- musiciens, tribune qui évoque bien l'un des
furent mis en réserve et remplacés, comme au
tiennent à la troisième temps des Longueil, par des tapisseries. Le
tenture, basse lisse, visiteur peut ainsi admirer quatre tentures
tissée laine et soie à la des Chasses de Maxim/lien (6) et deux Termes
manufacture des Gobe- doubles, tissés aux Gobelins d'après les car-
lins au début du XVIIIe tons de Le Brun. Des rideaux et des lustres
siècle. sont venus récemment compléter cet en-
semble.
(7) Mis en réserve pour
faciliter le déroulement Le salon d'Hercule
des réceptions. Le salon d'Hercule est en quelque sorte le
prolongement de la salle des gardes. Il com-
munique avec elle par deux portes et par une
large baie fermée par un balustre(7), si bien
que le regard peut se promener sans obstacle
de la cheminée monumentale qui décore le
fond de la pièce à la tribune des musiciens
qui marque l'entrée de la salle des gardes.
Au XVIII e siècle, ce salon était orné d'une
Salon d'Hercule. Chemi- tapisserie de haute lisse de Bruges représen-
née (détail). — Œuvre tant en quatre pièces Les travaux d'Hercule. Sur
de Gilles Guérin, cette le manteau de la très belle cheminée, due au
cheminée est surmontée talent de Gilles Guérin, se trouve un grand
d'un grand cadre ovale cadre ovale orné de guirlandes de fruits et de
que soutiennent deux cornes d'abondance. Ce cadre contenait au-
nymphes et dans lequel trefois une peinture du Guide représentant
a été placée une copie Hercule terrassant l'Hydre. La copie du
86 du Louis XIV de Rigaud. Louis XIV de Rigaud, peinte par Denier, qui
bleu pâle et crème. Il a été copié sur un lit que
Louis XIV avait offert à l'ambassadeur de
Suède, le comte Bielke (meuble actuellement
conservé à Stockholm). Les murs de la cham-
bre sont tendus de bandes de velours de
Gênes à motifs Louis XIV d'un ton cramoisi
sur fond crème, alternant avec des bandes de
velours uni.
Chose rare, le parquet d'origine, dit «à com-
partiments», a été conservé. D'intéressantes
peintures décorent cette pièce, notamment La
Vierge et l'Enfant de Sassoferrato, L'union du
dessin et de la peinture de Guido Reni (tableau
ayant appartenu à la collection de Louis XIV),
Le concert de Spada et un portrait de
Louis XIV, attribué à Nocret.
Chambre du roi (détail). -
Dans l'alcôve, qui a Chambre à l'italienne
retrouvé ses belles Cette chambre a été appelée ainsi en raison
proportions XVIIe siècle, de sa vaste coupole décorée de doubles
a été placée, la copie d'un cariatides d'un très beau travail. Dans les
lit offert par Louis XIV inventaires anciens, la pièce était dotée d'un
à l'ambassadeur de mobilier élégant en satin blanc brodé de fleurs
Suède, meuble aujour- rouges (inv. 1792). Aujourd'hui on y a placé
d'hui conservé au musée un mobilier de style Louis XVI, recouvert d'une
de Stockholm. tapisserie à décor floral à fond rosé, exécutée
aux Gobelins au XIX e siècle (8). Parmi les
s'y trouve actuellement, a été placée en 1858
tableaux, il faut signaler : deux petites pein-
par Thomas de Colmar. De chaque côté du
tures de Joseph Vernet, Le coup de tonnerre
cadre, complétant le décor, deux nymphes
et Le clair de lune; Saint Paul à Malte rejette
élèvent au-dessus de leur tête des corbeilles
une vipère attachée à son doigt, esquisse du
de fruits. Un écusson aux armes des Longueil
tableau exécuté pour Saint-Germain-des-
complète l'ensemble. Lorsque le roi séjournait
Prés par Claude Verdot; une Batailles par Van
au château, la galerie prenait le nom de salle
der Meulen; Mars et Rhéa Sylvia, de l'Ecole
des gardes, le salon d'Hercule devenait alors
du Poussin. La chambre à l'Italienne a con-
l'antichambre précédant la chambre du sou-
verain, ainsi les règles de l'étiquette étaient servé, comme la chambre du roi, son très
beau parquet d'origine.
respectées.

Chambre du roi Cabinet des miroirs


La chambre du roi est une vaste pièce située Le cabinet des miroirs, appelé aussi «cabinet
dans le pavillon d'aile, encadrant à gauche le des glaces», est une charmante petite pièce
bâtiment central. Elle est éclairée par deux ronde, surmontée d'une coupole artistique-
fenêtres donnant sur les jardins et deux autres ment décorée, soutenue par des pilastres
donnant sur ce qui fut autrefois le parc an- ioniques. Entre les pilastres sont encastrées
glais du comte d'Artois. Elle est ornée de boi- des glaces qui contribuent à donner à la pièce,
series qui encadraient à l'origine des tapisse- pourvue d'une seule fenêtre, une lumière
ries de haute lisse représentant l'histoire de suffisante. Le parquet et les lambris de ce
David. Sur les panneaux inférieurs est sculpté précieux boudoir sont en marqueterie de bois,
le monogramme des Longueil surmonté de la d'os et d'étain très finement travaillée. Sur les
couronne de marquis. La pièce est coiffée lambris, les lettres R et M répétées rappellent
d'une vaste coupole, circonstance qui lui valut les prénoms de René de Longueil et de sa
de porter pendant un certain temps, le nom de femme Madeleine de Boulenc. Les inventaires
«chambre à l'italienne». Elle ne prit le nom font état dans cette petite pièce d'un lustre
de «chambre du roi» qu'après le séjour qu'y de cristal à huit chandeliers de cuivre jaune
fit Louis XIV en 1671. Cette pièce a été rema- avec son cordon or et argent faux et de six
niée au XVIII e siècle et a certainement subi banquettes de bois sculpté à rouleaux cou-
aussi des transformations au XIX e siècle. Les vertes de brocart violet à ramages de fils d'or
boiseries sont visiblement de plusieurs épo- encadrés de velours violet. Ce lustre a été
ques. L'alcôve, modifiée pour le comte remplacé par un lustre de cristal. Les ban-
d'Artois, vient de retrouver ses belles propor- quettes ont disparu, mais la richesse de la
tions du XVII e siècle. décoration se suffit à elle-même. Ajoutons que
Les boiseries qui la défiguraient et cachaient dans les réserves du château, il existe sept
la frise d'un admirable travail de sculpture, panneaux peints représentant Minerve, Vénus,
ont disparu au cours des récents travaux. Un Junon, Hébé, Flore, Le Silence, L'Amour,
(8) Don de Mme Parizot lit de parade a été placé dans l'alcôve. Il est panneaux qui avaient, au XIXe siècle, rem-
et de M. Hénon. tendu de velours cramoisi orné d'applications placé les miroirs. 87
Appartement de la reine pourraient figurer avec honneur dans n'im-
porte quel bel ensemble du XVII e siècle. Le
Face à l'appartement du roi, de l'autre côté de premier étage des combles était d'ailleurs
l'escalier central, se trouve l'appartement de la réservé à des personnages de marque. C'est
reine, appartement qui fut aussi celui de la là que François Mansart venait de temps en
comtesse d'Artois et de la maréchale Lannes. temps jouir des beautés qu'il avait suscitées.
Le frère de Louis XVI avait prévu de grands C'est là que Jean de Longueil habita jusqu'à
travaux dans cette partie du château, travaux la mort de son père; l'abbé de Longueil fit de
qui n'ont pas eu le temps d'être exécutés. même. C'est là que Voltaire, convalescent de
Le procès-verbal établi l'an V de la République la petite vérole, faillit mettre le feu au château.
nous précise que «tous les arrangements inté- C'est là que résidait La Fayette lorsqu'il venait
rieurs des pièces, à droite du grand escalier, comploter avec Laffitte la chute de Charles X.
ont été détruits, d'après les projets faits pour C'est là aussi qu'était la bibliothèque du châ-
de nouveaux arrangements, de sorte que cette teau où si souvent les Longueil, tous gens de
partie du bâtiment n'est point habitable»(9). haute culture, allaient s'absorber. Le deuxième
Ce n'est qu'à partir de 1804 que le maréchal et le troisième étage des combles étaient ré-
Lannes, devenu propriétaire du château, en- servés à certains éléments de la nombreuse
treprit la restauration de l'appartement en lui domesticité qu'imposaient l'importance du
donnant une décoration adaptée au goût du château et la notoriété de ses maîtres.
jour.

Chambre de la reine,
dite aujourd'hui Parcs et jardins
chambre du maréchal Lannes Jusqu'en 1833, date à laquelle Jacques Laf-
Appelée «grande chambre aux aigles» dans fitte morcela le grand parc, le domaine se
l'inventaire de 1677, cette pièce fut longtemps composait, non seulement du château et de
connue sous le nom de «chambre de la nombreuses dépendances, mais aussi d'un
reine», pour avoir peut-être abrité Anne d'Au- petit parc de 33 hectares et d'un grand parc
triche, certainement Marie-Thérèse, probable- boisé de 300 hectares. En lotissant le grand
ment Marie Leczinska. Le décor commandé parc, Laffitte, dans le but de limiter le dom-
par le maréchal Lannes à un architecte dont mage qu'il causait à Maisons, imposa un cer-
nous ne connaissons pas le nom, s'apparente tain nombre de servitudes. Il désira conserver
au style Fontaine. Il est sobre, un peu sec, le beau tracé de Mansart, respecter les pers-
mais élégant et agréable. pectives, les allées principales, les ronds-
La pièce a été récemment restaurée, dotée de points et, dans la mesure du possible, les
nouvelles tentures et d'un beau lustre Empire. grands arbres. Les villas devaient être cons-
Au centre a été placée une magnifique table truites en retrait des allées et au milieu de
d'époque Restauration en marqueterie de bois grands espaces verts. Servitudes que l'on
d'orme avec incrustation d'amaranthe. Le essaie encore à l'heure actuelle de faire
mobilier Empire, recouvert du même tissu que respecter.
les murs, n'est pas celui qui existait au temps Le petit parc s'étendait, d'une part entre la
du maréchal Lannes, mais il s'harmonise très Seine et l'allée de Tournebride que l'on
bien avec le style de la chambre. Au mur, une appelle aujourd'hui l'avenue Eglé, d'autre part
toile représente Le passage des cendres de entre la route de Maisons et la partie sud de la
Napoléon devant le pont de Sartrouvil/e, pein- région boisée. Il resta «à la française» tel que
ture commandée par Jacques Laffitte à Pha- l'avait conçu Mansart, jusqu'à l'avènement du
ramond Blanchard. On voit aussi dans cette comte d'Artois qui le transforma en jardin
pièce un portrait de Charles X par Noyai, anglais. Puis il subit le sort du grand parc.
d'après Gérard, et un dessin représentant le A la fin du XIX e siècle, Tilman Grommé mor-
maréchal Lannes. cela et vendit tout ce que Laffitte avait cru
devoir respecter. De ce petit parc, il ne reste
Les combles donc que les terrains situés entre le château et
Quant aux étages de combles, ils sont consti- la Seine d'une part et entre la façade sud-
tués par un ensemble de couloirs, de vides, ouest du château et la vieille église d'autre
de petits escaliers, de chambres, de greniers part. L'Etat a pris aujourd'hui à cœur de tirer
disposés pêle-mêle, au petit bonheur, sans le meilleur parti de ce qui a pu être sauvé du
plan d'ensemble. On a l'impression que leur désastre. Il a ressuscité avec la terrasse et les
assiette a été conditionnée par la nécessité balustres du château un jardin à la française
de donner aux appartements du premier étage axé sur le bassin du XVII e siècle récemment
des hauteurs de voûte ou de coupole en rap- dégagé.
port avec la destination qui leur était réservée. Ces jardins, assez réduits évidemment, si l'on
Toutefois, certaines pièces du premier étage pense à l'importance qu'ils ont eue jadis, n'en
des combles, si l'on fait abstraction du dé- forment pas moins un cadre agréable suscep-
(9) Archives de Seine- cousu qui a présidé à leur ordonnance, ne tible de mettre en valeur la beauté de l'archi-
et-Oise, commune de manquent pas de charme. Ornées de boise- tecture de François Mansart.
Maisons, n° 3995. ries restées intactes, de jolies alcôves, elles R.M.L.
Un centenaire : Viollet-Ie-Duc
A l'occasion du centenaire Grâce à cette réédition, ce vre de Viollet-le-Duc à Pier-
ÉDITIONS de la mort de Viollet-le-Duc «classique», qui a gardé refonds, est parue dans la
(17 sept. 1879), laC.N.M.H.S. toute son actualité, pourra collection des Petites Notes
a réédité le Viollet-le-Duc, de maintenant figurer dans les sur les grands édifices.
M. Pierre-Marie Auzas, ou- bibliothèques de tous ceux
vrage épuisé depuis plu- qui prennent à cœur la con-
sieurs années. C'est à l'occa- servation de notre patri- EXPOSITIONS
sion de l'exposition Viollet- moine monumental. De pré- Le «Gothique» retrouvé
le-Duc, présentée en 1965, cieux index permettent une
à Paris, à l'hôtel de Sully, consultation instantanée. Le «retour au gothique» au-
que cet ouvrage était paru. Pour célébrer cet anniver- quel on assiste dans la plu-
Il servait alors de catalogue. saire, la C.N.M.H.S. a procédé part des pays d'Europe, soit
L'auteur, Pierre-Marie Au- également à la réédition d'un dès la seconde moitié du
zas, Inspecteur général des autre «classique» : le Pierre- XVIII e siècle, soit au début
Viollet-le-Duc Monuments Historiques, s'est fonds de M. Louis Grodecki, du XIXe, n'a jamais fait l'ob-
par Pierre-Marie Auzas associé à cette réédition, en professeur à la Sorbonne. jet d'une exposition qui s'ef-
Format 17,5 x 17, remodelant le texte, compte Cette édition, entièrement re- force d'en présenter les di-
340 pages, 75 illus- tenu de la suppression de la nouvelée par rapport à la verses manifestations. Pour-
trations dont 4 en partie catalogue, devenue première et qui met l'accent tant, la construction de la
couleurs. 60 F. sans objet. sur l'aspect novateur de l'oeu- villa d'Horace Walpole à
Strawberry Hill à partir de
Pierrefonds 1753, l'«hymne» de Goethe
par Louis Grodecki à la cathédrale de Stras-
Format 15 x 16, bourg en 1772, la création
64 pages imprimées en du musée des Monuments
deux couleurs, couver- français à Paris par Alexan-
ture en quadrichromie, dre Lenoir marquent des éta-
58 illustrations. 18F. pes importantes dont la con-
naissance permet de mieux
apprécier l'art du XIX e siècle.
L'exposition Le «gothique»
retrouvé se propose de cer-
ner l'histoire de la redécou-
verte en France, mais aussi
en Angleterre et en Allema-
gne, de l'art du Moyen Age
européen, longtemps consi-
déré par les maîtres de l'épo-
que classique comme un art
Pierrefonds avant barbare, œuvre des
restauration et projet «Goths». Par son cadre
de Viollet-le-Duc chronologique comme par
(Arch. photo) les hommes qui en furent les
initiateurs dès le milieu du
XVIII e siècle, ce mouvement
s'inscrit dans le contexte de
l'éclectisme qui caractérise
alors les différents domaines
de la création et se trouve
étroitement mêlé au mouve-
ment néo-classique.
Le développement des na-
tionalismes, les événements
politiques comme la Révolu-
tion française, l'apparition de
la sensibilité romantique et
•-.. de nouvelles valeurs esthéti- 89
ques comme celle du pitto- ou au décor troubadour médiéval, celle des collec-
resque, la renaissance des dans la peinture, le théâtre et tionneurs comme Révoil,
valeurs chrétiennes jouèrent, les objets mobiliers en Durand, Du Sommerard se-
à des degrés divers, selon France, permettront d'évo- ront également étudiés.
les pays concernés, un rôle quer ce moment important Cette exposition dont le pro-
important dans ces retrou- de l'histoire des idées. fesseur L. Grodecki assure
vailles. L'ambiguïté de l'attitude des le commissariat général a
Des œuvres aussi différentes architectes ou des théori- lieu à l'hôtel de Sully de no-
que celles des aquarellistes ciens de l'architecture du vembre 1979 à février 1980,
anglais, tels Turner, Girtin ou XVIII e siècle à l'égard du et s'efforce de présenter
Cotman, celles des peintres «gothique», le développe- dans toute son ampleur,
romantiques allemands ment de l'érudition archéolo- avant 1840, l'histoire du re-
comme C.D. Friedrich, gique de Montfaucon à de nouveau des formes médié-
Schinkel ou les Nazaréens, Caumont, la part des poètes vales.
confrontées à l'immense en- ou écrivains romantiques Hôtel de Sully, des 31 octo-
treprise des Voyages pitto- dans la prise de conscience bre 1979 au 17 février 1980,
resques de Taylor et Nodier, de la splendeur de l'héritage de 10 heures à 18 h 30.

Viollet-le-Duc
à Pierrefonds
En ouvrant au public les por-
tes des casernements du
château de Pierrefonds, la
C.N.M.H.S. a voulu non seu-
lement faire connaître ce qui
compte parmi les plus éton-
nants volumes et perspecti-
ves que Viollet-le-Duc a con-
nus, mais encore apporter
un élément d'animation sup-
plémentaire à la visite, en
proposant une exposition
photographique réalisée par
M. Léniaud. Viollet-le-Duc à
Pierrefonds : le sujet était
tout trouvé, en cette année
du centenaire de la mort de
l'architecte. Son but : pré-
senter des agrandissements
de dessins et aquarelles exé-
cutés dans le cadre de la
A la base de la flèche préparation du projet de res-
de Notre-Dame de tauration qui fussent suffi-
Paris, le sculpteur samment attrayants, accom-
Geoffroy Dechaume a pagnés d'un minimum d'ex-
donné à saint Thomas, plications, pour inciter les vi-
patron des architectes, siteurs à regarder plus en
les traits de détail l'édifice.
Viollet-le-Duc. Viollet-le-Duc
(Arch. photo.) au château d'Eu
Du 16 mai au 31 octobre
1979, une exposition conçue Exposition du centenaire pelle l'importance de son
par Mme Bailleux-Delbecq, de la mort d'Eugène Viollet- intervention sur l'édifice.
conservateur du Musée le-Duc à Lausanne en 1879 «Viollet-le-Duc et l'architec-
Louis-Philippe, a retracé l'in- ture rurale» présente la ré-
tervention de Viollet-le-Duc sidence lausannoise de l'ar-
au château d'Eu pour la fa- L'exposition composée de chitecte, notamment à tra-
mille d'Orléans de 1874 à quelque 300 dessins, aqua- vers une maquette réalisée
1879. relles et documents origi- par le Département d'archi-
250 dessins de meubles, toi- naux, groupés en 5 «ta- tecture de l'Ecole poly-
les peintes, cheminées, car- bleaux»: un «Aperçu» évo- technique fédérale de Lau-
reaux... permettent de com- que les étapes essentielles sanne. Le «Train impérial»
prendre l'inspiration de l'ar- de la carrière de l'architecte. montre par des dessins et
chitecte pour le décor inté- « Viollet-le-Duc et la cathé- une maquette les wagons du
90 rieur. drale de Lausanne» rap- convoi destiné à Napoléon III.
Présentée au Musée histori-
que de l'Ancien-Evêché,
place de la Cathédrale 2, à
Lausanne, l'exposition a eu
lieu du 22 juin au 30 septem-
bre 1979. Le catalogue ri-
chement illustré contient des
textes de Paul Auberson,
Stephen Baylay, Jean-Cari
Fédier, Georg Germenn,
Pierre Huard : projet Jacques Gubler, Philippe
de tasse. Bibliothèque Junod, François Loyer, Ro-
de la Manufacture de bin Middleton, Hubert Sigros
Sèvres. et Leila el Wakil.

Nouveau timbre
Le 8 octobre 1979 a été édité
un timbre
«Château
de Maisons-Laffitte»
dessiné et gravé en taille
douce par Pierre Forget.

Faire revivre le Grand Pa- Grand Palais son lustre ori- tallations de chauffage, des
ACTUALITÉS lais. — Par son architecture, ginel, en développant ses travaux de sécurité. La mise
ses dimensions (85 000 m2 de possibilités d'accueil pour les en œuvre d'une première
surface, dont 40 000 m2 de expositions artistiques ou étape d'aménagement impli-
lieux d'exposition organisés historiques et en donnant que le départ de certaines
ARCHITECTURE autour d'un volume central une place aux activités lyri- affectations actuelles, qui
de 40 m), ie Grand Palais ques chorégraphiques ainsi permettent par ailleurs d'ins-
dispose d'atouts remarqua- qu'à un centre d'expression taller une préfiguration du
bles et d'une implantation à de la Presse. centre de la Presse et de la
la fois prestigieuse et popu- Un programme de trois ans Fondation Lartigue.
laire. En novembre 1978, le a été élaboré et entrepris,
Président de la République qui comprend une révision Un centenaire en danger. -
a demandé au ministre de la des toitures de la grande nef Centenaire? En effet, c'est en
Culture et de la Communica- et des espaces occupés par 1879 que le facteur Cheval
tion qu'une réflexion soit le Palais de la Découverte, donna le premier coup de
menée pour redonner au la réfection de certaines ins- truelle, posa le premier cail-
lou de son palais idéal. Il de-
vait consacrer trente années
de sa vie, avec sa fidèle
compagne une brouette et
quelques récipients, à édi-
fier le plus étrange monu-
ment baroque d'architecture
sans architecte. Pour bâtir
cette pièce montée dont
chaque centimètre fut com-
me tatoué, décoré, gravé, le
facteur Cheval alourdissait
ses poches des cailloux du
chemin de sa tournée quo-
tidienne. Pierre à pierre, tou-
che à touche ce bâtisseur
Grand Palais : naïf, Douanier Rousseau de
une merveilleuse archi- l'architecture, acheva une
tecture métallique. œuvre qu'André Malraux fit
(Photo Marc Wallet.) classer monument historique 91
ACTUALITÉS en 1969. Mais comme au-
cune convention n'a pu être
gne menée depuis deux ans
par l'Association des Amis de
mes d'arrivée d'eau qui fonc-
tionnent mal vont être revus
signée entre les propriétai- Malvialle, animée par le com- et modernisés pour permet-
res, le département et l'Etat, positeur Jean-Marie Font- tre un débit constant et har-
Chronos, grand architecte, frede et comptant parmi ses monieux. Paris aux cent
prend sa revanche et c'est membres Arletty, Thierry- seize fontaines méritera plus
petit à petit, comme il fut Maulnier, Robert Sabatier, que jamais sa devise «Fluc-
édifié, que le Palais idéal se Jean Anglade et Georges tuât...».
désagrège. Conchon.
Une manufacture d'allu-
mettes. - Depuis quelques
années, le patrimoine indus-
triel légué par le XIXe siècle
fait l'objet de nombreuses
études et de mesures de
Aix-en-Provence :
intérieur de l'un des sauvegarde. Fini le temps où
pavillons de la sans aucune rémission il était
Manufacture des allu- voué aux pioches du démo-
mettes. lisseur. Les entrepôts Laine
(Photo C.R.B.F.) de Bordeaux, la cartoucherie
de Vincennes, la halle au
grain de Toulouse, la gare
La grange de Malvialle, Fontaines : je boirai de ton d'Orsay sont autant de noms
monument historique. — La eau. - Souffrant de vétusté et qui traduisent pour le grand
Commission supérieure des d'un manque d'entretien public une réalité : la possi-
Monuments Historiques vient chronique, nombre de fontai- ble réutilisation de ces espa-
de donner son accord pour nes parisiennes ne laissent c e s . Bientôt p e u t - ê t r e
qu'elle soit inscrite à l'inven- même plus s'écouler le pourra-t-on joindre à cette
taire supplémentaire. Situé moindre filet d'eau. liste la manufacture d'allu-
à proximité de Rochefort- Pour remédier à cette situa- mettes d'Aix-en-Provence.
Montagne, dans le Puy-de- tion, la ville de Paris a entre- Situés à proximité du centre
ville, ces bâtiments d'une ar-
chitecture métallique typique
du XIX e siècle pourraient
constituer un merveilleux es-
Paris : bassin de l'ave- pace pour l'animation cultu-
nue de Selves. relle comme le précisent les
(Archives photo- conclusions d'un rapport de
graphiques.) «faisabilité» établi par le
Théâtre du Soleil.
Dôme, et propriété de l'Etat de- pris un plan de sauvetage qui
puis 1929, cet édifice de 52 mè- concerne pour l'instant les, Nice : le château la colline
tres de long sur 10 de large, fontaines de quartier. Afin de la Paix. - Ce vaste châ-
dont la charpente de chêne d'éviter l'ensablement des teau de style italien, de 100 m
en forme de coque de navire canalisations, les fontaines de façade, surplombe la
renversée est recouverte ne seront plus alimentées par baie de Villefranche. Son
d'une toiture en lauze de l'eau de la Seine, mais par de parc d'un hectare et demi fut
1 100 m 2 , est considéré l'eau potable, ce qui permet- dessiné et planté d'essences
comme l'un des plus beaux tra aux Parisiens de s'abreu- rares; ce château est l'une
bâtiments ruraux de la ré- ver sans danger. Les systè- des plus importantes cons-
gion. Laissée dans un aban-
don complet depuis bientôt
trente ans par l'Office Natio-
nal des Forêts, qui en est le
gestionnaire, la grange de
Malvialle serait, de l'avis des
spécialistes, condamnée à
disparaître si des travaux de
restauration et notamment de
mise hors d'eau ne sont pas
entrepris d'urgence. La dé-
cision de la Commission su-
périeure des Monuments His-
Nice : château Colline toriques, qui devrait permet-
de la Paix. (Photo tre de sauver l'édifice, a été
92 G.R.B.F.) obtenue après une campa-
tructions des années 1860- cienne cathédrale de Sisté- nes conservations régionales
1880 de la grande époque ron, de la place forte de des Bâtiments de France.
niçoise. Il fut édifié par Mont-Dauphin, de la cita- Le rôle des conservations ré-
M. Chauvain, dans l'espoir delle de Villet qui devait à gionales des Monuments his-
affirme-t-on d'y voir séjour- terme constituer un atout ex- toriques est, sous l'autorité
ner Cavour et Napoléon III. ceptionnel sur le plan touristi- des directeurs régionaux des
La splendeur de cette de- que, de l'hôtel de ville de Ta- Affaires culturelles, d'assurer
meure fait espérer pour son rascon et du théâtre antique la protection et la conserva-
avenir autre chose que l'in- d'Orange. Ce programme se tion des monuments histori-
différence et l'oubli, ou pire traduira en 1980 par un ac- ques et des constructions
encore la démolition. croissement de la dotation publiques ainsi que de favo-
prévue par les Monuments riser leur utilisation et leur
PATRIMOINE Historiques pour la région animation : responsables de
Provence-Côte d'Azur. Provence-Côte d'Azur de la protection du patrimoine
Jean-Philippe Lecat, ministre 3 000 000 F, ce qui permet- monumental régional, elles
de la Culture et de la Com- tra de financer les opérations recensent les immeubles jus-
munication, a décidé de faire du programme exceptionnel tifiant d'une mesure de clas-
un effort particulier pour la sans diminuer le rythme des sement ou d'inscription et as-
restauration de quelques autres travaux. surent ensuite la conduite de
édifices majeurs de la région ces procédures; elles pré-
Provence-Côte d'Azur. Dans parent et exécutent les pro-
le cadre d'un programme Direction du Patrimoine. - grammes de restauration et
établi avec le préfet de ré- La Direction du Patrimoine d'entretien sur les monu-
gion, à la suite d'une concer- vient d'être dotée d'échelons ments protégés et contrôlent
tation avec les collectivités régionaux au sein des 22 di- l'application de la législation
locales et notamment le dé- rections régionales des Affai- sur les monuments histori-
partement du Var et l'établis- res culturelles dans le cadre ques; elles établissent les
sement public régional de de la nouvelle répartition des dossiers de subvention des
Provence-Côte d'Azur, le mi- attributions entre le ministère travaux sur les monuments
nistère participera dans une de la Culture et de la Com- historiques; enfin, elles
proportion de 60% au coût munication et le ministère de jouent un rôle général de
du programme quinquennal l'Environnement et du Cadre conseil et d'incitation pour
de travaux prévu à la basili- de Vie. Ces nouveaux ser- l'utilisation, l'animation et la
que de Saint-Maximin s'éle- vices remplacent, dans les li- mise en valeur des monu-
vant à 7 500 000 F, et dans mites des attributions du mi- ments historiques, nécessai-
une proportion de 40% au nistère de la Culture et de la res à la survie du patrimoine
coût des travaux pour l'an- Communication, les ancien- monumental national.

CONFÉRENCES

Le Louvre : façade du
côté de Saint-Germain-
l'Auxerrois. (Archives
photographiques. )
Pour la première fois, le mu- musée national du Château château de Versailles. Ce
sée des Arts décoratifs pro- de Fontainebleau, et Mme dernier présentera égale-
pose à ses auditeurs une sé- Colombe Samoyault-Verlet, ment Saint-Cloud. M. Gé-
rie de conférences consa- Conservateur au musée na- rard Mabille, Conservateur
crées aux «maisons royales» tional du Château de Fontai- au musée des Arts décora-
de Charles V à la fin du XIXe nebleau, qui présentera éga- tifs, traitera les résidences de
siècle. Le cycle sera pré- lement les Tuileries au XIXe Charles V, les châteaux de
senté par M. Jean Feray, Ins- siècle. Versailles : par Mmes François Ier, le Louvre et les
pecteur principal des Monu- Simone Hoog, Claire Cons- Tuileries aux XVI e , XVII e et
ments Historiques. Fontai- tans et Béatrix Saule et par XVIII e siècles, les satellites de
nebleau : par M. Jean-Pierre M. Daniel Meyer, Conserva- Versailles au XVIIe, les petites
Samoyault, Conservateur du teurs au musée national du résidences de Louis XV et le
château de Compiègne. 93
ACTUALITÉS
RENCONTRES
ARCHITECTURE lonel Schein, mercredi 21
ET novembre à 18 heures. -
Contradictions/expériences.
CONSTRUCTION
Petite salle du Centre Paul Andreu, Grand Prix
Georges-Pompidou, national d'Architecture, mer-
niveau Forum. credi 28 novembre à 18 heu-
res.

Roland Spitz, mercredi 5


décembre à 18 heures. —
Quelques aspects d'une pra-
tique architecturale en pro-
vince : Mulhouse.

Architecture de la région cipation à une vie sociale sionnantes architectures in-


lilloise, 1830-1930. S.A.D.G., plus directe, plus «commu- dustrielles; mais ici furent
EXPOSITIONS 100, rue du Cherche-Midi, nale», si on la compare à aussi écrits quelques-uns
Paris, du 18 octobre au celle que les moyens de des vers les plus poignants
30 novembre. communications modernes des Châtiments de Victor
offrent - et imposent — au- Hugo; ici Berlioz dirigea sa
Faisant suite à une étude jourd'hui. Lacrymosa, chantée par
confiée à l'association Archi- Alors que l'architecture, mille exécutants; ici un sim-
ves d'Architecture moderne après la crise du mouvement ple ouvrier composa L'Inter-
par la Direction de l'Architec- moderne, tente aujourd'hui nationale. Lille-Roubaix-
ture, cette exposition rend de se trouver de nouveaux Tourcoing fut certes le
compte d'une recherche ori- fondements, le moment est royaume des «trois cents fa-
ginale sur le patrimoine ar- venu de reconsidérer l'éclec- milles», mais le gendre de
Karl Marx y fut élu comme
représentant de la classe ou-
vrière au Parlement...
Terre de contrastes aussi en
architecture, la métropole du
Nord nous livre le témoi-
gnage d'un siècle de luttes:
du rationalisme labroustien
d'un Vandenbergh jusqu'à
un régionalisme vécu
comme une réponse cohé-
Armentières : ancienne
rente aux propositions cubis-
station de pompage.
tes d'un Mallet-Stevens.
Wambrechies :
hôtel de ville
Cinq grands prix d'archi-
chitectural du XIX e siècle tisme, tant décrié pendant tecture française, jusqu'au
dans les métropoles du des décennies, non pour sa- 3 décembre au Centre
Nord. crifier à la mode des revivais, Georges-Pompidou.
La recherche s'est orientée mais parce qu'il est temps Organisée par le Centre de
en premier lieu vers une ana- désormais de revoir l'image Création Industriel, cette ex-
lyse des instruments urbanis- historique qui nous a été lé- position présente les archi-
tiques par lesquels les archi- guée et d'analyser la réponse tectes français contempo-
tectes du XIXe ont essayé de du siècle de l'industrialisme à rains qui, pour l'ensemble de
maîtriser les problématiques la crise de l'architecture en- leur œuvre, ont reçu au cours
nouvelles que posait la civili- gendrée par son propre dy- des quatre dernières années
sation industrielle aux gran- namisme. le grand prix de l'Architecture
des concentrations urbaines, décerné par un jury placé
et en deuxième lieu vers un Entre 1830 et 1930, Lille- auprès du ministre de la Cul-
travail sur les instruments lin- Roubaix-Tourcoing connut ture et de la Communication :
guistiques au niveau des élé- un développement fougueux, Jean Willerval (1975); Roger
ments directement percepti- sans pareil en France: le Taillebert (1976); Paul An-
bles depuis l'espace public, succès industriel et commer- dreu et Robert Simounet
ou si l'on veut au niveau du cial s'exprima en palais des ( 1 9 7 7 ) ; Jean Renaudie
94 décor ressenti comme parti- mille et une nuits, en impres- (1978).
BIBLIOGRAPHIE blissement des définitions,
les rédacteurs procèdent au
dépouillement de tous les
ouvrages techniques français
aussi bien qu'allemands sus-
ceptibles de fournir exem-
ples et explications. Les défi-
nitions sont établies en lan-
gue allemande, en accord
avec celles employées par
les spécialistes français. De
nombreux termes sont ac-
compagnés d'illustrations à
caractère didactique. Ainsi
les fascicules du Glossarium
Artis présentés sous forme
d'un vocabulaire allemand-
français sont susceptibles de
Grigny-la-Grande- rendre plusieurs services à la
Borne : «L'Enfant et je- •- -."- " " ' % £ — " ^£™* ^ Vi - ':~,^e. fois; ceux d'un dictionnaire
son Espace». ^^T^^^^feSa^^?? spécialisé groupant le voca-
«L'enfant et son espace» : lecture un espace de et pour bulaire par centres d'intérêt,
n° 204, L'Architecture d'au- l'enfant, c'est ce que pré- ceux d'un dictionnaire de sy-
jourd'hui. — La société in- sente ce numéro d'Architec- nonymes, et ceux d'un dic-
dustrielle a considéré l'enfant ture d'aujourd'hui. tionnaire en images.
comme faisant partie d'une Glossarium Artis
catégorie sociale détermi- Max Niemeyer Verlag Cet ouvrage comportera les
née, formulant pour lui un Tubingen volumes suivants:
milieu aseptisé et fonction- Le Glossarium Artis est un 1. Châteaux forts
nel, visant plus à l'instruire dictionnaire technique bilin- et places fortes.
qu'à le former. La crèche, gue public publié par fasci- 2. Objets liturgiques,
l'école, l'aire de jeux, l'es- cules dont chacun esl consa- croix et reliquaires
pace miniaturisé, la chambre cré à un cenlre d'intérêt dé- des églises chrétiennes.
d'enfant forment un système terminé. Son but est de pré- 3. Arcs et arcades.
fermé, pensé, géré par des senter l'inventaire le plus 4. Parements liturgiques
spécialistes, mais tout sys- complet possible du vocabu- et livres
tème a ses limites et le péda- laire vivant de l'art et de l'ar- des églises chrétiennes.
gogique échoue faute de chéologie, inventaire qui 5. Escaliers et rampes.
pouvoir intégrer le merveil- tienne comple en même 6. Voûtes et coupoles.
leux, l'imaginaire ou le spon- temps des termes de métier 7. Forteresses.
tané. Comment, au seuil du des architectes, artistes et ar- 8. Protection et
troisième millénaire, tente- tisans. Pour la réunion de conservation des
t-on de transcrire par i'archi- cette nomenclature et l'éta- monuments historiques.

26

Champ de pieux
épointés. 95
PUBLICITÉ

LES SUPERSTRUCTURES
Une tradition française
De tout temps, les architectes français ont été préoc-
cupés par l'organisation plastique des superstructures.
Les clochers de Cluny, les hérissements gothiques des
cathédrales, les émergences délirantes de Chambord,
les pots à feu et trophées de Versailles, les édifices
publics du XIX e , sont autant de témoignages de cet
aspect particulier de notre architecture.
Jusqu'à une époque relativement récente, ce souci s'est manifesté sous une forme plus sobre, dans les années 1925
avec le style Art Déco, après le ressaut particulièrement brillant du modem style des années 1910.
Le temps de la productivité
Dès 1945, les besoins pressants de la reconstruction et, par la suite, ceux d'une nécessaire et massive rénovation de
l'habitat, assortis des techniques appropriées, ont engendré une architecture avant tout fonctionnelle, qui ne laissait
place à aucune recherche de la moindre fantaisie.
Aussi, les superstructures faites de souches standard disposées à la verticale des blocs techniques, sur les galettes
plates des immeubles, dans le seul respect de la réglementation et des normes, constituent à jamais l'image de
marque d'une époque où la rapidité et l'efficacité devaient l'emporter au moindre prix sur l'élégance et la beauté.
Une ère nouvelle
Ces années récentes voient s'engager ce qu'on appellera peut-être un jour la Renaissance du XXe siècle. Il semble
que l'on sorte du tunnel. La préoccupation de l'architecte et du cadre de vie paraît s'inscrire à l'ordre du jour de tous
les programmes politiques.
On en parle beaucoup, on en informe le grand public, désormais plus attentif. Bien entendu, les architectes, profes-
sionnellement conscients de la dégradation de leur art, ont depuis longtemps réorienté leurs recherches, prêts à
sortir de leurs cartons des projets qui n'auraient pas franchi les premiers barrages quelques années auparavant.
L'un des vieux thèmes que l'on retrouve maintenant régulièrement est celui de la silhouette en rapport avec les
superstructures et du module des vides dans l'harmonie des masses.
Bien sûr, les progrès techniques tels que la ventilation mécanique, en éliminant les souches, l'invention des fenêtres
de toit, en augmentant la gamme des composants de couverture, l'intérêt croissant des usagers pour des volumes
utiles aux formes variées, l'utilisation de l'énergie solaire, ont amené les architectes à reconsidérer leur répertoire
de détails graphiques.
Une solution originale
Aussi, encouragé par eux et poussé par un constant souci du «service», le premier constructeur mondial de fenêtres
pour toits en pente poursuit depuis 1945 l'amélioration continuelle d'un produit dont le développement progresse
harmonieusement avec celui de l'architecture d'aujourd'hui.
Les neuf dimensions standard proposées par Vélux, en trois types distincts, assortis d'une gamme complète d'ac-
cessoires, permettent un jeu très souple et très large d'utilisation dans tous les cas d'espèces de couverture et de
supports, et toutes les dispositions esthétiques.
Cette Société a, de surcroît, mis au point, avec l'assistance des Compagnons Couvreurs, un procédé de raccorde-
ment destiné à encastrer les fenêtres au niveau du plan extérieur des couvertures plates du type «ardoise» et des
supports en aggloméré. Elle prépare également les détails de montage des fenêtres par juxtaposition et superposi-
tion dans le but de créer de véritables verrières.
Et maintenant
Le temps n'est plus où les volumes de couverture n'étaient utilisés qu'en greniers et où l'on n'ouvrait les combles
que par des mansardes, des capucines, des chiens
assis ou des tabatières.
Une architecture nouvelle avec son originalité, des «
formes contemporaines avec leur légèreté, modifie-
ront petit à petit les paysages urbains dans le pro-
longement d'une tradition architecturale oubliée pen-
dant une trentaine d'années, mais tenace et de nou-
veau bien vivante.
Bernard Fouqueray,
96 Architecte D.P.L.G.
DORURE • ARGENTURE • NICKELAGE
BRUNISSAGE • TOUR ET MAIN

RIGALsA
24, RUE DES GRAVILLIERS
75003 - PARIS
887.70.96
887.80.82
ORFEVRERIE DE TABLE ET D'EGLISE
REPARATION ET RESTAURATION D'OBJETS ANCIENS

Coucy

MAGASIN "LES HALLES"


Dans la collection des Petites notes sur les Grands Edifices
MAGASIN "VALMY"
46 rue Berger, 5 rue de Viarmes 91. Quai de Valmy
est paru un nouveau titre consacré à Coucy.
75001 Paris - Tél. : 508.84.77 75010 Paris - Tél. : 607.03.26 Texte de François Enaud, Inspecteur principal des Monu-
ments Historiques.
Documentation complète en couleur sur simple réception de Illustration abondante, (plus de 50 sujets) et inédite.
votre carte à
CARRE 15, rue Eugène Varlin 75010 Paris 18 francs

'ARIS - PRINTED IN FRANCE


uoi)sanb

Vous aimerez peut-être aussi