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En septembre 2006, sur le site « Liberation.fr », le journaliste Philippe Grangereau titrait son
article « La Chine, royaume de la contrefaçon »*. Un paragraphe a retenu toute mon
attention : « En avril, des entreprises du luxe (Gucci, Burberry, etc.) ont gagné pour la
première fois un procès visant un immeuble commercial de Pékin, « Silk Road », connu pour
vendre des copies de sacs et vêtements de marque. Les maigres dédommagements obtenus
(10'000 Euros) ne sont guère encourageants, d’autant qu’il revient à ces marques d’assigner
en justice, un à un, chacun des commerces vendant des produits piratés. A l’échelle chinoise,
la tâche est impossible. »
La Chine a souvent été citée comme la première source et le plus grand fabriquant de ce
marché du faux. Beaucoup de lois et de mesures ont été prises soit par les Etats (en
particuliers les Services douaniers) ou par des entreprises privées (comme la Fédération de
l’Industrie Horlogère Suisse). Il semblerait, dès lors, que la situation aurait du nettement
s’améliorer. Cependant, lors d’un séjour à Pékin, en octobre 2010, je me suis rendue dans ce
« grand centre commercial » que l’on appelle aussi souvent « Silk Street ou Silk Market » (le
marché de la soie, car il y a quelques années c’était un marché à ciel ouvert) et, à ma grande
stupéfaction, j’y ai découvert des centaines ou plutôt des milliers d’articles de contrefaçon de
grandes marques de luxe. Ces articles sont proposés à la vente tout à fait librement et de façon
anodine, comme s’il s’agissait d’articles tout à fait normaux.
Il semblerait vraiment que la Chine soit incontournable par rapport à cet énorme problème
auquel les entreprises et les marques, en particuliers, sont confrontées.
http://www.silkstreet.cc/upload/080506/0805061050578940.jpg
Lors de mon séjour à Pékin, je me suis rendue dans ce « grand centre commercial » que l’on
appelle le « Silk Market ». Il a été inauguré, en mars 2005, en remplacement d’un marché à
ciel ouvert qui lui a donné ce nom, le marché de la soie. Il s’étend sur 5 étages et sur 28’000
m2 et abrite 1'500 stands et se trouve à proximité du centre ville et de la Cité Interdite, sur une
des grandes artères principales de cette mégapole (http://www.silkstreet.cc/templet).
Dans le rapport**, déjà cité ci-dessus, cet endroit est décrit comme : « Une illustration
emblématique de cette « domination » chinoise (du marché de la contrefaçon) est le « Marché
de la Soie », très chic supermarché du faux, où le chaland est accueilli par de charmantes
hôtesses en uniformes, des musiciens, des panneaux dénonçant la contrefaçon, établi à
quelques centaines de mètres de la Cité Interdite sur un terrain de la municipalité. Ce centre
commercial aurait quadruplé ses ventes durant les Jeux olympiques, entre le 1er et le 24 août
2008, brassant quelques 400 millions de yuan (près de 40 millions d’Euros)…. Dans toute la
capitale chinoise, on voit fleurir sur ce modèle, des malls de faux, spécialisés par produit ou
par clientèle (locale, russe, moyen-orientale). Les copies, à peine cachées, sont sous le
comptoir, derrière le comptoir ou un rideau, à l’étage. On vous présente le catalogue au bout
de quelques minutes. »
Lors de ma visite, en octobre 2010, c’est avec une grande stupéfaction que j’y ai découvert
plus de vêtements, sacs, chaussures, lunettes, montres de grandes marques européennes de
luxe contrefaites (Chanel, Louis Vuitton, Lacoste, Rolex, Gucci, Barberrys, Dior, Prada,
Guess, Dolce&Gabbana, Max Mara, Nike, Levis, etc…) que je n’en avais jamais vues
auparavant. Il y avait là non des centaines, mais des milliers d’articles de contrefaçon, en
vente tout à fait libre, je n’ai même pas remarqué des panneaux pour donner l’illusion d’un
semblant d’avertissement aux consommateurs. En ressortant du Silk Market, je me suis
rendue compte de l’ampleur du phénomène de la contrefaçon en Chine et j’ai décidé d’écrire
un article sur ce sujet.
En Conclusion
Malgré les énormes efforts fournis pour les douanes, les actions menées par les entreprises
elles-mêmes, les accords signés avec la Chine notamment en 2009, mon impression sur place,
à Pékin, a été que rien ne se faisait et que le problème devenait même banalisé.
Il ressort de mes recherches qu’en effet la Chine a toujours la première place dans le marché
de la contrefaçon et qu’il n’y a pas de réelle volonté politique pour mettre en place les
mesures nécessaires pour lutter contre ce phénomène.
Dans l’article**** du Temps du 17 février 2011, le journaliste parle d’une « proposition faite
par Frederick Mostert, spécialiste renommé et principal conseiller juridique du groupe de luxe
suisse Richemont, de combler le vide (juridique) avec un nouvel instrument international
négocié sous l’égide de l’OMPI (Organisation mondiale pour la protection de la propriété
intellectuelle) ». Le fléau ayant pris une telle ampleur, entre autre avec l’augmentation prévue
de la cybercriminalité de 6,5 à 12% par année ; c’est, peut-être, par le biais de la lutte contre
la cybercriminalité commerciale, ou il y a actuellement un grand vide juridique, que seront
mis en place des solutions : des systèmes de surveillance, des conventions, des règlements
internationaux, etc…pour lutter contre le phénomène mondial de la contrefaçon.