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Je m’installe

en maraîchage biologique

Guide à destination des porteurs de projets à


l’installation et à la conversion en maraîchage
sommaire
biologique sur la Région Poitou-Charentes
Les étapes de l’installation p.2 Vous avez sollicité un interlocuteur du réseau de l'agriculture biologique de
Poitou-Charentes sur votre projet d'installation en maraîchage biologique.
Les formations et expériences p.3
Produire des légumes nécessite de nombreuses connaissances et des compé-
Les moyens humains p.4 tences diversifiées pour réussir à dégager un revenu décent. Bien que la sur-
face nécessaire pour démarrer votre activité maraîchère sera petite, cela ne
Les moyens financiers et les prin- signifie pas que les moyens humains, financiers et matériels le seront aussi.
cipales démarches administratives Un projet d'installation doit être réfléchi et demande un grand investissement
- L’étude économique prévisionnelle p.6 personnel.
- Le financement de votre projet p.6
- Les principales démarches admi-
Dans ce guide, vous trouverez les informations nécessaires à votre installa-
nistratives
tion aussi bien sur les aspects règlementaires, techniques, commerciaux (prix
p.7
indicatifs, circuits…) que des informations sur les moyens financiers à mettre
La commercialisation
en œuvre et les démarches administratives à respecter.
- L’étude de marché p.10
- Les circuits de commercialisation
Vous aurez les éléments-clés de réussite d'une installation en maraîchage
en Poitou-Charentes p.10 biologique pour concrétiser votre projet. Pensez aussi au réseau des maraî-
- Exemples hors région p.12 chers biologiques existants : le partage de leurs acquis et de leurs expérien-
- Choix du système de production p.13 ces vous permettront d'évaluer la faisabilité de votre projet puis ils vous aide-
ront à développer votre activité et à maintenir une dynamique intéressante au
Les moyens de productions sein de la filière.
- Le choix de la parcelle p.14
- L’aménagement de la parcelle p.16
- L’aménagement du
bâtiment/locaux de stockage p.18 Vos contacts en région
- Le choix du matériel p.19

Les aspects techniques de la pro-


duction
- Le choix des cultures, assole-
ment et rotation p.22
- La gestion de la fertilisation p.23
- La maîtrise des maladies et
ravageurs p.24
- Le choix des semences et varié-
tés p.25

Organisation du travail et gestion


de son entreprise p.26

Liste des annexes disponi-


bles p.27

1
Les étapes de l’installation

2
Formations et expériences
Devenir maraîcher en vente directe, de Formation Professionnel Pour Au-delà d'une formation de
c'est devenir chef d'une entreprise Apprentis), de MFR (Maison base, il est nécessaire de renou-
faisant appel à plusieurs métiers : Familiale Rurale) ou de lycées, ce veler et de S'INFORMER RÉGULIÈ-
1- être un bon technicien : savoir sont des formations longues d'un REMENT des pratiques afin de s'a-
produire des légumes diversifiés, an ou plus, rémunérées ou pas dapter aux différentes évolutions
de qualité ; selon votre statut, réalisables sur à la fois techniques, réglementai-
2- être un bon vendeur : savoir met- le centre de formation ou à distan- res, commerciales...
tre en valeur ses légumes, savoir ce. Retrouvez leurs coordonnées
se positionner sur les circuits de en annexe n°1, avec un classe- Quelques OUVRAGES DE RÉFÉ-
commercialisation correspondant à ment des formations par niveau, RENCE sont listés en annexe n° 2
sa localisation géographique et à par spécialité et par département. et peuvent être de précieux outils.
ses impératifs personnels ; Des fiches techniques (par culture,
3- être un bon gestionnaire : Avoir de bonnes bases agrono- ravageurs et maladies) sont égale-
savoir s'organiser (dans sa pro- miques est indispensable, mais LE ment disponibles à la MAB 16.
duction, dans son travail), savoir SAVOIR-FAIRE s'acquiert ensuite au Personne ressource à la MAB 16 :
gérer des salariés et pouvoir cours des stages (minimum 6 Stéphanie Gazeau - 06 75 12 58 98
assurer une bonne gestion quoti- mois) et des expériences profes-
dienne de l'entreprise (administra- sionnelles (1 à 2 ans au minimum).
tive, comptable, etc...).

C'est un métier exigeant à différents


niveaux : Des publications périodiques existent sur les fruits & légumes et la
1- diversité des compétences filière biologique :
nécessaires ; - Maraîchage Bio infos, bulletin d'informations sur le maraîchage bio-
2- charge de travail : en moyenne logique du Groupe de Recherche en Agriculture Biologique - GRAB -
50 heures / semaine ; (Tél. : 04 90 84 01 70 ou secretariat@grab.fr)
3- pénibilité : un certain nombre de
travaux ne sont pas mécanisables, - Alter Agri, revue bimestrielle de l'Institut Technique de l'Agriculture
travail dans des conditions clima- Biologique - ITAB - (Tél. : 01 40 04 50 64 ou
tiques difficiles (chaleur, froid). commandes.alteragri@crm-art.fr)
Il faut donc s'assurer dès le départ - Infos CTIFL, mensuel avec des articles et des résultats d'études sur
d'avoir une bonne santé pour les techniques de production, de conservation et de distribution des
assumer la charge et les condi- fruits & légumes (Tél. : 01 47 70 16 93 ou www.ctifl.fr ou www.fruits-
tions de travail. et-legumes.net )
L'association avec un autre agri- - Réussir Fruits & légumes, magazine mensuel des professionnels
culteur ou la mutualisation de cer- des fruits & légumes (Tél. : 05 53 77 83 70 ou info@reussirfl.com ou
taines productions peut être une www.reussirfl.com)
solution pour diminuer la charge - Biofil, revue agricole de la filière biologique, bimestriel (Tél. :
de travail, mais il est indispensa- 02.98.27.37.66 ou abo@fitamant.fr)
ble d'établir des règles claires de
fonctionnement pour assurer la - Les 4 saisons du jardin bio, magazine bimestriel sur le jardinage
pérennité de la structure. biologique, édition Terre Vivante (Tél. : 04 76 34 80 81 ou info@ter-
revivante.org)
Se former est indispensable - Biodynamis, revue trimestrielle sur l'agriculture, le jardinage et l'ali-
pour s'investir dans une activité mentation biodynamique (Tél. : 03 89 24 36 41ou info@bio-dyna-
comme le maraîchage biologique. mie.orf ou www.bio-dynamie.org)
Des formations spécifiques au
- Biopresse, revue de presse mensuelle sur l'agriculture biologique
maraîchage biologique existent :
avec un site internet, www.abiodoc.com très riche en informations
- soit au sein du réseau des
(Tél. : 04 73 98 13 99 ou abiodoc@educagri.fr). Le CNRAB peut
Groupements d'Agriculteurs
aussi réaliser des recherches bibliographiques à la demande
Biologiques (GAB), ce sont des
formations de courte durée (cf. - Flash'infos maraîchage, bulletin mensuel d'informations techniques
leurs coordonnées en fin de bro- de la région Poitou-Charentes, MAB 16 (Tél. : 05 45 63 00 59)
chure) - L'auxiliaire Bio, bulletin technique bimestriel du réseau bio de
- soit au sein des CFPPA (Centre Poitou-Charentes, Agrobio Poitou-Charentes (Tél. : 05 49 29 17 17).
3
Les moyens humains
Comment bien dimensionner sa structure d'exploitation, quel volume vendre pour me dégager un revenu
décent ? Quelle surface suis-je capable de cultiver ? Dois-je faire appel à de la main d'œuvre ?

Les différentes études régionales Pour optimiser ses temps de Pour réduire ses temps de tra-
menées apportent des éléments travaux, il est nécessaire de vaux, il est possible d'envisager
de réponses : elles montrent qu'u- rationaliser son exploitation : de se grouper avec un ou plu-
ne personne seule peut gérer1 - un parcellaire groupé ; sieurs maraîchers ce qui permet
environ 1,20 Ha en production - une automatisation de l'irrigation ; de réduire la gamme des légumes
dont 1200 m² d'abris froids pour - un bon équipement en matériels à produire.
dégager un revenu moyen de
(du semis à la récolte, du lavage
1000 € net mensuel. Les écarts
au stockage) ; Exemple de répartition des
entre exploitations peuvent être
- un aménagement rationnel des temps de travaux sur une
importants avec des revenus
bâtiments ; ferme maraîchère :
variant de 400 à 1600 € selon les
- une planification annuelle de la (source : GAB 29)
compétences et l'organisation du
producteur. production ;
En maraîchage, les temps de tra- - le choix judicieux de ses points
vaux hebdomadaires sont en de vente et de son(ses) mode(s)
moyenne de 50h/semaine sur 51 de commercialisation afin de limi-
semaines avec de fortes varia- ter à moins de 20% le temps
tions entre l'été et l'hiver. consacré à ce poste de travail ;
- le choix des cultures en fonction
Les tâches les plus gourmandes du(des) mode(s) de commerciali-
en temps sont : la récolte, le lava-
sation et de leur valeur ajoutée ;
ge et le conditionnement, les
- la réalisation de commandes
chantiers de plantation, de dés-
herbage, de palissage, de tuteura- groupées sur les intrants princi-
ge, d'effeuillage ainsi que les paux (semences, fumure, …) ;
astreintes aux marchés. Par - le choix de ne pas gérer plu-
exemple, le temps consacré au sieurs ateliers / activités simulta-
désherbage manuel en été doit nément.
être inférieur à 25% du temps total
de travail.

Exemple de répartition des temps de travaux sur l'année pour une ferme “durable” (source : GAB 29):

Profil de l'exploitation du graphe ci-dessus : 1 maraicher à temps plein (2400 h/an) + ouvriers (1800 h/an)
SAU : 2 Ha dont 2300 m2 de grands tunnels froids, parcellaire groupé
Modes de vente : 1 marché, 1 Biocoop, 1 marché à la ferme, 40 Paniers.
1
Surface développée en légumes, la SAU (Surface Agricole Utile) nécessaire est plus importante, de l'ordre de 3 Ha.
4
Les moyens financiers et
les principales démarches administratives
Pour un système "maraîchage - la construction d'abris froids élevées concernent les postes :
diversifié en vente directe" sur (environ 15 000 € HT) ; . semences et plants ;
une surface moyenne de 1,20 Ha - les matériels et équipements . fertilisation (compost, engrais
en production dont 1200 m² d'a- pour la production, stockage, etc. organique, terreau).
bris froid, les différentes enquêtes (environ 30 000 € HT en achetant
menées sur la région, montrent du matériel d'occasion). Le besoin de trésorerie en rythme
que le besoin d'investissements de croisière est d'environ 3 à
est d'environ 50 000 € minimum : Ce montant d'investissements ne 4 000 €, il est plus élevé la pre-
- l'aménagement de la parcelle : comprend pas l'achat du foncier, mière année.
drainage, accès, eau potable, de bâtiments et/ou la construction
électricité (montant variable selon de locaux (pour le stockage, lava-
les sites) ; ge, …).
- la mise en place du système d'ir-
rigation (de 8 à 15 000 € HT), Sur un compte de résultat, pour
montant variable selon la configu- ce type de système de production
ration du site, sa localisation, les (maraîchage diversifié vente
besoins en eau et les contraintes directe, cf. exemple ci-contre), les
réglementaires ; charges opérationnelles les plus

Cas type d'un compte de résultat en système maraîchage diversifié, vente directe

Maraîchage diversifié :
1 UTH
1,20 Ha de surface développée en légumes dont 1200 m² d'abris froids
Légumes produits : une vingtaine
Vente directe
5
L’étude économique prévisionnelle
Une étude économique prévisionnelle est indispensable ; elle vous sera demandée si vous sollicitez la
Dotation Jeune Agriculteur (DJA). Elle a pour but d'étudier la faisabilité de tout projet d'installation et doit
porter sur cinq ans.

Elle comprend :
- l'estimation du montant des investissements nécessaires (cf. annexe n°3 pour le choix des matériels en
fonction du système de production choisi) ;
- l'évaluation des dépenses courantes (cf. annexe n°4) ;
- l'estimation des recettes courantes (selon les résultats de l'étude de marché) ;
- un plan de financement (cf. un exemple en annexe n°5) ;
- un calendrier de réalisation.

Cette étude est réalisée en partenariat avec les conseillers d'entreprise de la Chambre d'Agriculture, les
structures de gestion et l'appui technico-économique de la MAB 16.

Quelques indicateurs économiques pour vérifier la viabilité du projet :

Le financement de votre projet


LES EMPRUNTS nomiques démontrant de la viabi- Vous trouverez le détail de ces
Les banques traitent les projets en lité du projet. aides aux investissements dans
diversification comme tous les l'annexe n° 6
autres projets agricoles plus clas- Par ailleurs, l'ADIE (Association Pour toute questions, n'hésitez
siques : pour le Droit à l'Initiative pas à contacter Béatrice GUIHO
- examen du porteur de projet : Economique) finance et accompa- POULON au GAB17
contexte familial, compétences, gne la création de micro ou petites 05 46 32 09 68
formations, expériences ; exploitations pour des chômeurs et ou bpoulon-gab17@wanadoo.fr.
- examen de la structure : état des RMIstes. Le prêt solidaire est de 5
bâtiments, du matériel, besoins en 000 € maximum sur 24 mois avec LES AIDES À LA CONVERSION / LE
investissements ; des possibilités de financements CRÉDIT D'IMPÔT
- examen de la viabilité écono- complémentaires. Numéro Vert : Cf. fiche sur les aides à la conver-
mique à travers l'étude écono- 0800 800 566 (gratuit depuis un fixe) sion en production végétale n°7
mique prévisionnelle. Maraîchage / arboriculture :
LES SUBVENTIONS 900€/Ha sur 5 ans.
Ces projets d'activités diversifian- Un certain nombre de dispositifs
tes font l'objet d'une attention plus permettent de solliciter des sub- Dans certaines zones à enjeux
particulière sur les aspects techni- ventions dans le secteur de la pro- environnementaux, des aides
co-économiques, car contraire- duction légumière : supplémentaires sont possibles.
ment aux productions plus clas- - PVE (Plan Végétal Environ- Pour tous renseignements,
siques, les banques manquent de nemental) demander la fiche "aides à la bio"
références. Il faudra donc veiller à - Aides à la diversification agricole auprès de votre GAB.
obtenir de bons indicateurs éco- (dispositifs 121 C6, 121 C7 et 311)
2
UTH = Unité de Travail Humain. 6
3
EBE = Excédent Brut d'exploitation = produits - les charges + (les frais financiers et les amortissements).
Les principales démarches administratives
AUTORISATION D'EXPLOITER vieillesse et retraite, ni aucun droit Le code NAF, attribué par l'INSEE
Même si vous êtes propriétaire de aux allocations familiales. Vous en fonction de votre activité éco-
vos terrains, vous devez réaliser êtes couverts pour les accidents nomique, est composé de 3 chiff-
une demande d'autorisation d'ex- du travail et vous pouvez partici- res et d'une lettre et sert aux
ploiter auprès de votre DDT per à des formations VIVEA. besoins statistiques et à la com-
(Direction Départementale du munication entre les différentes
Territoire). Le délai de réponse est L'affiliation : administrations.
de 4 à 6 mois. Pour ouvrir vos droits à presta-
tions (maladie, accidents du tra- Assujettissement TVA :
AUTORISATION DE PRÉLÈVE- vail, etc.), il faut remplir auprès de 2 régimes : remboursement forfai-
MENT D'EAU POUR IRRIGATION la MSA un dossier d'affiliation. taire ou assujettissement à la TVA
Quelle que soit la quantité d'eau A noter : pour les assurances mal-
adies (AMEXA) et accidents du è Remboursement forfaitaire
prélevée, une demande de prélè- - Principe : Remboursement par
vement d'eau doit être effectuée travail, la MSA n'a pas le monopo-
le : vous pouvez choisir un autre l'Etat d'un pourcentage des ven-
auprès de la police des eaux de tes pour compenser la non récu-
votre DDT. Selon la quantité d'eau assureur habilité.
pération de la TVA sur les dépen-
nécessaire et le débit de pompa- ses (taux : 3,05 % sur la plupart
ge, le délai de réponse peut être CENTRE DE FORMALITÉS DES
ENTREPRISES (CFE) des produits agricoles) ;
variable (3 à 6 mois) et la deman- - Obligation de fournir des attesta-
de acceptée ou refusée (cas des Le dépôt de votre dossier au CFE
vous permet de déclarer la créa- tions annuelles d'achat délivrées par
bassins versants déficitaires, les acheteurs (conditions impossi-
zones sensibles, …). Veuillez vous tion de votre entreprise.
Les informations à transmettre au bles à remplir si vente au détail) ;
référer à l'annexe n°8 pour plus - Pas de facturation TVA sur les
d'informations sur les procédures CFE concernent :
- La date de création de votre ventes ;
de déclaration ou d'autorisation de - Régime possible tant que la
prélèvement d'eau. entreprise ;
- Les productions (principales et moyenne des recettes encaissées
secondaires) ; pendant les deux années
AFFILIATION À LA MSA consécutives précédentes sont
Seuil d'activité : - Les options fiscales : choix du
régime d'imposition (forfait ou réel inférieures à 46 000 €.
L'activité exercée doit être suffi-
samment importante pour permet- simplifié), régime TVA (assujettis- è Assujettissement TVA

tre l'assujettissement au régime sement ou non), conditions de - Principe : Calcul de la différence


agricole : est assujettie à titre prin- versement de la TVA (annuel, tri- entre la TVA encaissée sur les
cipal une personne qui cultive au mestriel). ventes de produits agricoles et la
moins 14 Ha (= ½ SMI4) ou qui TVA payée sur les achats et frais
Le CFE transmet ensuite votre
consacre au moins 1200 heures nécessaires à l'exploitation agri-
dossier aux services fiscaux,
de travail par an à son activité cole. Si la TVA encaissée est
l'INSEE, la MSA et au GDE (si
agricole. Pour le maraîchage et supérieure à la TVA payée, le
vous avez un élevage).
les légumes de plein-champ, il solde est reversé par l'agriculteur
existe des coefficients d'équiva- au Trésor Public ; si c'est l'inverse,
Identification de votre entreprise :
lence. Par exemple, 2 ha de c'est le Trésor Public qui rembour-
Après passage au CFE, vous rece-
maraîchage diversifié permettent se le crédit T.V.A.
vrez de l'INSEE un numéro d'iden-
d'avoir le statut d'agriculteur à titre - Possibilité de choisir entre une
tification de votre entreprise : le n°
principal car 2Ha équivaut à 2Ha x régularisation annuelle, à l'année
SIREN composé de 9 chiffres.
7 = 14 Ha. civile ou à la clôture de l'exercice
Le n° SIRET identifie les établis-
Pour connaître les coefficients comptable, et des régularisations
sements, il est composé du n°
d'équivalence dans votre départe- trimestrielles.
SIREN et d'un numéro complé-
ment, contacter le conseiller mentaire composé de 5 chiffres.
"installation" de votre MSA. Choix du régime fiscal : imposition des
Le code APE attribué par votre
bénéfices à l'impôt sur le revenu
Au-dessous de 14 Ha (ou ½ SMI MSA, est défini en fonction de
Deux types de régime agricoles :
de votre département) ou moins votre activité et de la catégorie de
le forfait agricole ou Bénéfice
de 1200 heures consacrées à l'ac- risque qu'elle représente. Ce
Forfaitaire et le régime du réel.
tivité agricole, vous êtes affilié à la numéro sert en particulier pour le
MSA comme cotisant solidaire, ce calcul du taux d'accident de travail
qui ne vous donne aucune cou- si vous travaillez avec des salariés >>
verture à l'assurance maladie, ; il est composé de 3 caractères.
4
Surface Minimum d’Installation, variable selon les départements. En région, elle est de l’ordre de 14 ha. 7
>> soit au prix de revient, soit sur avec l'organisme certificateur.
è Le Régime du Bénéfice option, au cours du jour moins
Forfaitaire une décote forfaitaire ; C1 : 1ère année de conversion :
Le bénéfice sensé être réalisé - Les documents comptables ainsi concerne toutes les récoltes réali-
chaque année par type de produc- que les factures doivent être conser- sées entre 0 et 12 mois après la
tion est calculé forfaitairement vés pendant 6 ans minimum ; date d'engagement auprès de l'or-
sans tenir compte des caractéris- - Les ventes en espèces doivent ganisme certificateur.
tiques comptables de l'exploitation donner lieu à un registre d'encais- C2 : 2ème année de conversion :
mais en se référant à des données sement ; concerne toutes les récoltes réali-
statistiques départementales. - Certains frais généraux peuvent sées entre 12 et 24 mois après le
Une commission départementale être appréhendés de manière début de conversion.
composée de représentants d'agri- simplifiée. Bio : tout ce qui est semé au delà
culteurs et de représentants de des 24 mois après le début de
l'Administration fiscale, se réunit B. Le régime du réel normal : conversion.
chaque année pour fixer, par pro- - Obligatoire si la moyenne des
recettes des deux années précé- La surface à convertir :
duction, le bénéfice forfaitaire impo- La réglementation autorise à ne
sable de l'année précédente. En dentes, excède 350 000 €.
- Obligations identiques à celles convertir qu'une partie de l'exploita-
cas de désaccord au niveau dépar- tion avec les contraintes suivantes :
temental, les décisions sont prises du réel simplifié à l'exception de :
. Les stocks sont évalués au prix - les parcelles et les lieux de stoc-
par une Commission Nationale. kage bio et conventionnels doivent
Vous trouverez en annexe n°9 de revient ou au cours du jour si
celui-ci est inférieur au prix de être clairement séparés ;
une fiche détaillant pour l’année - les mêmes variétés ne peuvent
2011, les bénéfices forfaitaires de revient ;
. L'enregistrement des frais géné- pas être cultivées en bio et en
différentes productions agricoles. conventionnel ;
raux doit respecter des règles
è Le Régime du Bénéfice Réel comptables strictes ; - l'ensemble de l'exploitation est
. Obligatoire : . La déclaration de résultats transmi- contrôlé.
- Si vous vous installez sous se à l'Administration est plus détaillée Rythme de conversion :
forme sociétaire (sauf GAEC) ; et comporte plus d'annexes ; La conversion peut être :
- Si la moyenne des recettes . Certaines provisions non autori- - immédiate : conversion de toutes
encaissées au cours des 2 années sées au réel simplifié sont possibles. les terres de l'exploitation ;
précédentes excède 76 300 € ; - progressive : conversion d'une ou
- Dans le cas de productions mar- PÉRIODE DE CONVERSION, plusieurs parcelles chaque année.
ginales sur le plan national dont la CONTRÔLE ET CERTIFICATION Cela peut se justifier par la volonté
liste a été fixée par arrêté, l'admi- d'acquérir de l'expérience en AB
nistration peut dénoncer le forfait. Conversion des terres
Pour devenir agriculteur biolo- avant de passer l'ensemble de l'ex-
. Facultatif : gique, les terres doivent passer par ploitation en bio ou par la présence
- Par option, dans le délai de 4 une période transitoire de conver- d'ateliers différents (horticulture et
mois qui suit votre commence- sion : période pendant laquelle le maraîchage par exemple).
ment d'activité, ou avant le 1er producteur respecte le cahier des
avril de chaque année si vous charges biologique alors que ses Réduction de la période de
exploitez depuis plus d'un an ; produits ne peuvent pas prétendre conversion :
- L'adhésion à un Centre de à avoir la mention AB. Dans certains cas particuliers
Gestion agréé ou à une Association (prairies permanentes, friches,
de Gestion et de Comptabilité La période de conversion pour les …), le producteur peut obtenir de
bénéficiant du Visa Fiscal permet cultures annuelles dont le maraî- son organisme certificateur une
d'éviter une majoration de 25 % chage est de deux ans, pour les réduction de la période de conver-
des bénéfices imposables. cultures pérennes (arboriculture, sion (réduction d'une année ou
viticulture) de trois ans. passage direct des parcelles en
A.Le régime du réel simplifié : La date de début de conversion bio).
- Le résultat fiscal est calculé à correspond à la date d'engagement >>
partir d'une comptabilité tenue
dans le respect des normes
comptables. Production d'un
1ère année de conversion : C1 2ème année de conversion : C2
compte de résultat, d'un bilan et Terres en Bio

de diverses annexes ; Récoltes vendues en classique Récoltes vendues Récoltes venduesen bio
- La clôture peut être différente de avec la mention C2
l'année civile ; Engagement avec + 12 mois + 24 mois
- L'estimation des stocks se fait l’Organisme Certificateur

8
>> Notification Dans le cadre d'une multirisque
Attention : pour délivrer une Tout opérateur bio, de l'agriculteur agricole, vous pouvez vous assu-
réduction de période conversion, au distributeur, doit notifier rer pour des risques spécifiques :
le contrôleur de l'organisme certi- chaque année notifier son activité - vol (assez fréquent si la parcelle
ficateur doit avoir vu les terres auprès des pouvoirs publics. cultivée est isolée) ;
avant toute opération sur celles-ci Cette notification se fait auprès de - bris de machines sur le matériel
(pas de gyrobroyage, de travail de l'Agence Bio. Le formulaire com- (système d'irrigation, pompe,
sol, etc. avant le passage du plété doit être renvoyé accompa- chambre froide, …) ;
- perte de marchandises en cham-
contrôleur). Dans ce cas particu- gné de l'attestation d'engagement
bre froide ;
lier, vous ne pouvez pas solliciter délivré par votre organisme certifi- - perte d'exploitation ;
les aides à la conversion sur les cateur dans le cas d'une première - grêle, etc.
parcelles concernées. certification à :
N'hésitez pas à comparer les
Contrôle et certification AGENCE BIO - Notifications garanties et les tarifs chez plu-
Pour valider le passage en bio 6 rue Lavoisier sieurs assureurs.
des parcelles, le producteur doit 93100 MONTREUIL SOUS BOIS
s'engager auprès d'un organisme Tél. : 04 48 70 48 42 TAXES ET COTISATIONS AFFEC-
certificateur agrée qui enregistre- TÉES À LA PRODUCTION LÉGUMIÈRE
Les années suivantes, la notifica-
ra la date de début de conversion Quatre taxes principales concer-
tion est nécessaire uniquement si
et réalisera les contrôles sur la nent la production légumière :
vous modifier votre système d’ex-
ferme afin de vérifier le respect du ploitation. - Cotisation Interfel : Elle
cahier des charges "agriculture Dans ce cas, elle peut se faire par : concerne tous les opérateurs de
biologique". A l'issu de ces contrô- - mail : notifications@agencebio.org la filière, tous les fruits & légumes
les, l'agriculteur recevra chaque - Internet : notification.agencebio.org frais, secs, plantes aromatiques.
année une licence attestant de - par téléphone au 01 48 70 48 35. Le taux de cotisation est de 0,5%
son engagement dans la bio et à du chiffre d'affaires HT.
l'issu des deux années de conver- - Première notification dans les 15
jours suivant la réception de l'at- - Taxe CTIFL (Centre technique
sion, un certificat listant les légu- Interprofessionnel des Fruits &
mes produits en AB. testation d'engagement délivrée
Légumes) : Elle concerne les pro-
par l'organisme certificateur.
ducteurs en vente directe qui
Trois organismes certificateurs L'absence de notification dans ce réalisent > 30 000 € HT/an de
sont présents sur la région : délai est de nature à différer le ventes de fruits & légumes et les
début de conversion des parcelles personnes réalisant la production
pour les producteurs ; ou le commerce de gros. La taxe
- avant le 15 mai pour les produc- est de 0,18% du montant HT des
teurs demandant des aides à l'a- ventes.
griculture biologique ; l'absence - Taxe CASDAR (Compte d'affec-
du respect de cette date entraîne tation Spéciale pour le
en principe le refus de versement Développement Agricole et Rural) :
ou la demande de rembourse- Elle concerne tous les produc-
ment des aides attribuées. teurs sauf ceux qui ne sont pas
assujettis à la TVA ou sous le régi-
LES ASSURANCES me du remboursement forfaitaire
L'assurance est souvent considé- de la TVA. La taxe comprend une
rée à tort comme un problème part forfaitaire comprise entre 76
secondaire alors que c'est un et 92 € / exploitant et une part
poste coûteux (environ 1 500 € / variable d'un montant de 0,19%
an) qui doit être bien étudié. du chiffre d'affaires.
- Cotisation au CNIPT (Comité
è les assurances obligatoires Interprofessionnel de la Pomme
- les assurances liées à la person- de Terre) : Elle concerne tous les
ne (AMEXA, ATEXA) ; opérateurs qui conditionnent ou
- responsabilité civile. identifient en son nom (par exem-
è les assurances indispensables ple ceux qui livrent à des collecti-
Pour toutes informations sur les - tracteurs et véhicules ; vités, des grossistes ou des parti-
tarifs, demandez un devis aux - dommages aux bâtiments pro- culiers), elle concerne les pom-
organismes certificateurs de votre fessionnels et serres (incendie, mes de terre primeurs et de
choix (mode de calcul du coût de tempête, dégâts des eaux, …). conservation. La cotisation de
certification et services différents). base est de 1,90 € HT/tonne.
9
La commercialisation
L’étude de marché : un élement indispensable
Chaque projet est un cas particu-
lier. L'étude de marché est caractéristique :
Aucune statistique, référence, - de la situation géographique du projet ;
donnée chiffrée ne peuvent tenir - de la zone de chalandise ciblée ;
lieu d'étude de son marché. - des différents circuits existants ;
- de la personnalité du porteur de projet ;
Personne ne peut se substituer - de ses compétences, ses goûts, ses possibilités financières et
au porteur du projet pour faire humaines, etc...
cette étude.
Cependant, il est possible de réaliser une étude de son marché
Toutes les personnes extérieures précise en essayant de répondre honnêtement et de façon réaliste
(technicien, animateur...) ne peu- à quelques questions :
vent qu'aider le porteur de projet De quels types de légumes…
dans l'étude de son marché. Sur quelles périodes...
De quelle manière...
Quel volume vendre approximativement...
A quel prix...

pour me dégager un chiffre d'affaires qui me permettra de vivre de


mon travail.

Circuits de commercialisation en Poitou-Charentes


Les circuits courts sont souvent privilégiés pour distribuer et valoriser les productions en légumes frais.

Ces circuits nécessitent des productions diversifiées afin d'offrir une large gamme de produits aux consom-
mateurs. Cela suppose également un approvisionnement régulier ainsi que des capacités relationnelles.

10
Les circuits longs sont de plus en plus demandeurs de produits frais locaux, ces circuits permettent d'écou-
ler des volumes plus importants en se spécialisant notamment sur certains légumes.

En fonction du type de commercialisation choisi, il faudra adapter les cultures pour assurer un approvision-
nement de qualité au client.
11
Exemples hors région :
Les circuits courts sont souvent privilégiés pour distribuer et valoriser les productions en légumes frais.

Ces circuits nécessitent des productions diversifiées afin d'offrir une large gamme de produits aux consom-
mateurs. Cela suppose également un approvisionnement régulier ainsi que des capacités relationnelles.

Vous trouverez en annexe n° 1 la liste de grossistes (non exhaustive) et les adresses de sites internet
pour vous aider dans la création d'une AMAP.
12
Choix du système de production
Il faut bien distinguer l'activité d'un maraîcher bio de celle d'un producteur de légumes de plein champ ou
légumier car les logiques de production et de marchés ne sont pas les mêmes :

Comment choisir son système de production ?


Un certain nombre de paramètres sont à prendre en compte :
- votre personnalité ;
- vos compétences techniques ;
- vos capacités d'investissements ;
- la surface de terrain dont vous disposez ainsi que ses caractéristiques ;
- votre localisation par rapport aux points de vente ciblés (vente directe, gros, semi-gros) ;
- l'organisation de la filière sur votre région.

13
Moyens de production
Choix de la parcelle
La surface minimum nécessaire sera déterminée par le type de production (maraîchage diversifié ou légu-
mes de plein-champ) que vous souhaitez mettre en place.

RECHERCHE DE FONCIER :

Vos contacts en région :

COMMENT APPRÉCIER LA QUALITÉ AGRONOMIQUE D'UN SOL ?


La production de légumes est exigeante : sol profond, riche en matière organique, sain, filtrant, non caillou-
teux. Une mauvaise appréciation des qualités de la parcelle engendra des difficultés importantes, parfois
l'arrêt de l'activité maraîchère.

La qualité agronomique d'une terre s'apprécie en combinant différents moyens :


è des observations visuelles de :
- la flore spontanée (cf. ouvrage de C. Ducerf sur les plantes bio-indicatrices) ;
- le degré de pente (<5%) ; >>
14
>>
- les zones d'hydromorphie, la présence de mouillères, de fossés, …
- la présence, le type, la hauteur et la localisation des haies ;
- la pierrosité (type, taille, fréquence) ;
- l'accès à l'eau : présence d'un cours d'eau, d'un point de pompage, d'une réserve, …
- la texture de la terre (dominante sableuse, limoneuse, argileuse).
è Le profil de sol (fosse d'un mètre de profondeur) afin d'apprécier :
- la structure et la texture du sol ;
- l'exploration racinaire sur les différents horizons ;
- la profondeur de terre arable ;
- les zones de tassement et d'hydromorphie ;
- la circulation de l'eau ;
- la présence de calcaire par le test à l'acide ;
- la vie du sol.

N'hésitez pas à demander l'appui d'un des techniciens légumes du réseau pour ces analyses qualitatives.

è L'analyse de terre :
L'analyse physico-chimique réalisé par des laboratoires spécialisés renseigne sur les éléments fertilisants
en solution dans le sol à l'instant t, sur le pH, la richesse en matière organique et en certains oligo-éléments
(bore, zinc, soufre, cuivre, …), le taux de calcaire actif, mais elle n'informe pas sur le fonctionnement du sol.

Des méthodes globales existent et amènent des éléments sur la formation du sol, sa structure, sa compo-
sition, en donnant des orientations sur la fertilisation, le travail du sol à adopter. On peut citer :
- la méthode BRDA-Herody basée à la fois sur une approche pédologique, agronomique sur le terrain et
sur des analyses au laboratoire. Elle prend en compte les caractéristiques du terrain, les conditions du
milieu ainsi que les donnes géologiques et climatiques.
- La méthode de Xavier Salducci (Alma-Terra) basée sur l'analyse organique et biologique d'un échantillon
de terre en laboratoire. Elle permet de caractériser la matière organique ainsi que la biomasse microbienne
et son activité.

Vous retrouvez en annexe n° 1 les coordonnées des principaux laboratoires.

L'analyse des caractéristiques de son sol est indispensable car elle va conditionner le choix des outils de
travail du sol, la nécessité ou non de chauler, le type d'amendement et d'engrais organiques.

L'autre élément indispensable est l'eau. Sans eau, un projet d'installation en maraîchage n'est3 pas envisagea-
ble.
3
La consommation en système maraicher diversifié en région est comprise entre 1500 m /Ha/an et 3 500
m /Ha/an, variant en fonction de la nature du sol, des besoins des cultures, des précipitations locales, etc.

ACCÈS À L'EAU
La production de légumes frais nécessite des besoins importants en eau. La création de nouveaux points
de pompage et la délivrance des autorisations de prélèvements sont problématiques sur certains bassins
versants déficitaires de la région.
Du point de vue réglementaire, la réalisation de forage ou d'un puits ou d'un prélèvement dans les eaux sou-
terraines est concernée par :
- le code de l'environnement qui vise à garantir une gestion durable des ressources naturelles.
- le code de la santé publique qui a pour but de préserver notre santé.
- le code minier qui vise, le cas présent, à collecter l'information sur le sous-sol pour une mise en
valeur des ressources souterraines.

Dans tous les cas, il faut distinguer :


1- La réglementation qui s'applique à la création de l'ouvrage (forage, réserve d'eau, puits, autres) ;
2- Et la réglementation concernant la demande de prélèvements d'eau effectués dans l'ouvrage.

Attention : la possibilité de réaliser un ouvrage ne garantit pas qu'il sera possible d'y prélever…
Retrouvez en annexe n°7 les procédures liées à la réglementation.
Pour plus d'informations, contactez le service Eau-environnement de la Direction Départementale des Territoires
de votre département qui sera à même d'apporter les informations précises se rapportant à votre projet.
15
Aménagement de la parcelle
Différents aménagements sont à - avec une association de strates - L'irrigation par aspersion :
prévoir selon les parcelles : végétales différentes ; La quantité d'eau apportée par
- L'accès à la parcelle avec éven- - et des floraisons étalées afin passage varie entre 15 et 30 mm
tuellement la création d'un parking d'attirer et conserver une faune selon la nature du sol, les besoins
dans le cas de vente à la ferme ; auxiliaire sur une longue période des cultures et les observations
- L'acheminement de l'électricité ; (noisetier, laurier-tin, lierre, cor- effectuées.
- L'acheminement de l'eau potable nouiller, sureau, etc.)
En pratique, on arrose par asper-
(il est obligatoire d'effectuer le
Des associations peuvent vous sion :
dernier rinçage des légumes à
aider dans le choix, les demandes - une à deux fois par semaine en
l'eau potable, règlement
d'aides régionales et l'implanta- été, les cultures binées et peu
852/2004) ;
tion de haies ; retrouvez leurs sensibles aux maladies cryptoga-
- Le drainage de la parcelle ou/et
coordonnées en annexe n°1. miques : pomme de terre, poi-
la réalisation de fossés sur certai-
reau, choux, carotte, betterave,
nes parcelles ;
LE SYSTÈME D'IRRIGATION radis, navet, …
è Définir ses besoins :
- L'implantation de haies ;
- tous les jours, les semis dans la
- La mise ne place du système
serre à plants ;
d'irrigation. Les plantes sont constituées à
- tous les jours, voire plusieurs
90% d'eau. Pour constituer 1kg de
fois par jour, le concombre s'il a
LES HAIES matière sèche, la plante a besoin
besoin de bassinage pour
L'implantation de haies permet de de 600 litres d'eau… Notez dans le
éviter/réduire des attaques d'aca-
se protéger des parcelles voisi- tableau n°2 ci-contre, les besoins
riens.
nes, protéger les cultures et les en eau de quelques légumes.
tunnels des vents dominants et Sous abris-froids, l'aspersion se
Vous pourrez affiner vos besoins
favoriser une faune auxiliaire. réalise à l'aide de petits asper-
en eau en prenant en compte :
Quelques précautions doivent seurs dont le rayon d'arrosage est
- Les caractéristiques du terrain et
être prises : de 1,50 à 3 m, ils sont fixés sur les
sa réserve utile ;
- les haies orientées sud peuvent barres de culture.
- Les relevés météorologiques du
gêner la croissance des légumes secteur géographique sur les 10 En plein champ, l'aspersion peut
(trop d'ombre) et pourront être dernières années ; se réaliser soit avec de petits
rabattues à 4-5 mètres de hauteur ; - Le choix des cultures en sachant enrouleurs automatiques (pour les
- la topographie de la parcelle : une que les légumes qui sont en terre cultures occupant une grande sur-
haie implantée en bas d'une pente durant l'été seront les plus exi- face comme la pomme de terre,
va favoriser la stagnation du froid geants ; les choux, les poireaux), soit avec
et de l'humidité entraînant des - La consommation moyenne des des rampes d'asperseurs dont le
risques de gel et de maladies fon- autres maraîchers de la région. rayon d'arrosage peut varier de 6
giques plus importants en hiver ; En Charente, la consommation à 12 m.
- certaines essences hébergent moyenne des maraîchers est de
des ravageurs communs des cul- 1500 m3/Ha/an et 3500 m3/Ha/an. - L'irrigation au goutte à goutte :
tures légumières ;
è
L'influence du goutte à goutte doit
- éviter les haies composées Deux modes d'irrigation : se faire jusqu'à 60 cm et plus. La
d'une seule espèce (cyprès, peu- En général, deux modes d'irrigation quantité d'eau apportée par pas-
pliers) qui offrent une protection sont mis en place aussi bien en sage varie entre 2 et 10 mm.
maximale contre le vent mais plein-champ que dans les tunnels :
engendrent des turbulences >>
quelques mètres plus loin : pour
une haie de 10 m de haut, le vent
sera stoppé sur 50 m de long
Tableau n°2 : besoins en eau de quelques légumes
alors qu'une haie composite sera
perméable au vent et le ralentira
sur une distance équivalente à 15
à 25 fois la hauteur de la haie.

Il faut plutôt privilégier :


- des haies diversifiées en essen-
ces, principalement à base de
feuillus ;
16
>> c'est-à-dire une pompe pour rem- - irrigation des tunnels par asper-
plir la réserve, une 2ème pour irri- sion : environ 2000€ ;
Sous abris-froids, les besoins guer à partir de la réserve ; - irrigation en localisé : environ
totaux estimés sont de l'ordre de - Un réseau principal d'amenée 400€.
0,6 à 0,8 m3/m². d'eau sur la parcelle, hors gel ;
avec des vannes régulières de Le coût global peut varier du sim-
En pratique, on arrose au goutte à ple au double selon le contexte et
sortie ;
goutte : le choix des matériels, soit entre
- Un réseau mobile de rampes
- tous les 1 à 2 jours en été, les 10400 à 18400€ sans compter les
d'asperseurs et de lignes de gout-
cultures paillées en plein-champ ; tranchées pour la mise hors gel, la
te à goutte.
- tous les jours en été, les cultures bâche d'étanchéité pour la réser-
Le coût de l'installation est varia-
sensibles aux maladies cryptoga- ve d'eau et la main d'œuvre pour
ble selon :
miques : cucurbitacées, solana- l'installation de l'irrigation dans les
- la distance entre le point de
cées. tunnels.
pompage et la parcelle à irriguer ;
En hiver, l'arrosage au goutte à
- le dénivelé entre le point de pré-
goutte se réalise à raison d'une à
lèvement et le haut de la parcelle ;
2 fois par semaine sous abris-
- le volume d'eau nécessaire.
froids.
En plein-champ, l'arrosage est Quelques ordres de grandeur
presque inexistant en hiver. pour une installation en maraicha-
ge diversifié avec 1 Ha de plein
è Exemple d’installation : champ et 1200 m² d'abris froids :
- création d'une réserve d'eau
Voir schéma ci-dessous.
d'une capacité moyenne de 2 à
Toute installation d'irrigation doit 3000m3 : 4 à 12000€ sans comp-
comporter : ter la bâche d'étanchéité ;
- une ressource en eau (réserve, - pompe électrique avec ballon (1
forage, …) correspondant aux m3), débit 8m3/heure : environ
besoins de la ferme ; 3000€ ;
- une pompe souvent dotée d'un - 8 asperseurs de portée de 12m,
ballon tampon, parfois 2 pompes d'un débit d'1m3/h chacun + ram-
dans le cas où le débit du pes : environ 1000€ ;
forage/cours d'eau est insuffisant

Exemple d’installation

17
Aménagement du bâtiment/locaux de stockage
La construction d'un bâtiment ou marche en avant", où l'on fait rentrer Les locaux de stockage des légu-
l'aménagement de locaux exis- d'un côté les légumes bruts à laver, mes sont plus ou moins complexes
tants doit être bien réfléchi. Le à trier, etc (espace humide et se selon le type de légumes et la
bâtiment doit : salissant vite) et sortir de l'autre côté durée de conservation envisagée.
- couvrir l'ensemble des besoins les légumes prêts pour la vente. Si vous souhaitez garder en hiver
de l'activité maraîchère ; une large gamme de légumes, dif-
- être fonctionnel pour réduire la La surface de bâtiment à prévoir férents compartiments devront être
pénibilité des différentes tâches à est variable selon : réalisés dans le bâtiment, chaque
réaliser ; - la localisation de la parcelle (si compartiment devant répondre
- être bien orienté par rapport aux elle est isolée, un nombre d'outils aux exigences de température,
vents et pluies dominants notam- plus importants devront être mis à d'hygrométrie et d'aération du
ment pour l'aire de lavage. l'abri des vols) ; groupe de légumes concerné :
- la volonté ou non de réaliser un - Les bulbes (ail, oignons, échalo-
En système "maraîchage diversi- espace vente à la ferme ; te) apprécient les températures
fié", le bâtiment va comporter : - la gamme, la quantité des légumes basses, les faibles hygrométries et
- une aire de lavage ; à conserver en hiver ainsi que la une forte aération : un grenier, un
- un espace tri, pesée et condi- durée de conservation envisagée. hangar ouvert peuvent convenir ;
tionnement en caisses ; Pour un système "maraîchage - Les légumes racines (betterave,
- des locaux de stockage aux diversifié", une surface moyenne carotte, céleri rave, …) ont besoin
caractéristiques différentes selon de 150 m² doit être suffisante pour d'une température basse, d'une
le type de légumes et la durée de couvrir les principaux besoins. hygrométrie moyenne et d'une
conservation envisagée ; aération faible : une cave fraiche
- un espace de stockage des A noter :
peut convenir ;
intrants : plastiques, terreau, - les semences doivent être
- Les pommes de terre doivent être
engrais, emballages, semences ; conservées dans un endroit sec, à
conservés dans un local hors gel ;
- un local phyto hors gel : étagère l'abri des insectes et des rongeurs.
- Les courges, potiron ont besoin
fermée à clé avec aération haute Un certain nombre de maraîchers
d'un local chauffé (15°C) avec une
et basse et bac de rétention pour utilisent de vieux réfrigérateur.
hygrométrie moyenne et une fai-
tous les produits phyto ayant une - Les engrais et terreaux doivent
ble aération ;
autorisation de mise sur la mar- être conservés dans un endroit,
- Le forçage des endives peut se
ché (AMM) ; frais, sec et à l'abri de la lumière
faire dans une chambre noire de
- un espace de rangement du petit afin d'éviter une minéralisation trop
15°C à 18°C (chauffage au niveau
matériel, éventuellement du trac- importante de la fraction azotée ;
des racine) avec une forte hygro-
teur et/ou du fourgon et de - Les produits de traitement doi-
métrie.
quelques outils spécifiques ; vent être conservés dans un local
- un bureau s'il ne se situe pas phyto (hors gel, sec et aéré) ; La chambre froide est très utile en
dans la maison ; - Les plastiques doivent être stoc- été et permet en hiver de prolon-
- un espace "magasin" dans le cas kés à l'abri de la lumière et de la ger la conservation de certains
de vente à la ferme. pluie, notamment les plastiques légumes de 1 à 3 mois (choux,
biodégradables. carotte par exemple).
Pour éviter les allers-retours inuti- Voir exemple d’aménagement
les, les nettoyages trop fréquents Vous trouverez en annexe n°10
d’un bâtiment pour du maraîchage
de l'ensemble du bâtiment, la un tableau récap. sur la conserva-
diversifié.
meilleure règle est celle de "la tion des légumes en hiver.

Exemple d'aménagement d'un bâtiment pour du maraîchage diversifié

Sources : Maraîchage biologique, Educagri Éditions, 2008 ARGOUARC'H J., LECOMTE V., MORIN J.-M.,
18
Choix du matériel
LE MATÉRIEL DE TRACTION è Il existe différents types d'a- Pour ces grands tunnels, une
Pour un système "maraîchage diver- bris de culture : déclaration de travaux doit être
sifié", le choix peut se porter sur : - Les grands tunnels : effectuée en mairie (délai de
- la traction animale : dans ce cas, Ce sont des tunnels de structure réponse : environ 1 mois).
il faut avoir de bonnes connais- assez lourde, résistant à des
- Les petits tunnels
sances équines, suffisamment de vents < 140 km//heure ; ils sont
Ce sont des tunnels de 4 à 5 mèt-
surfaces pour nourrir son cheval munis de barres de culture qui
res de largeur, de structure légè-
(1 Ha supplémentaire au mini- permettent le palissage de toutes
re, peu coûteuse (des achats en
mum), adapter l'écartement de les cultures d'été.
occasion sont possibles), faciles à
ses cultures au passage de l'ani- Privilégier les tunnels d'une largeur
déplacer, mais vulnérables au
mal et choisir les outils adéquats. comprise entre 8,50 et 9,50 mèt-
vent. Le travail avec un tracteur
L'association Prommata propose res, d'une longueur d'environ 50
n'est généralement pas possible
chaque année des formations (cf. mètres, à bords droits avec une
et les cultures palissées ne peu-
annexe n°1) ; des maraîchers en ouverture latérale pour une bonne
vent pas être conduites dans ce
région cultivent à l'aide de la trac- aération en été. Avec les aides
type de tunnel trop bas.
tion animale et seront heureux de régionales, l'achat d'un tunnel d'oc-
Les pièces métalliques sont
partager leur expérience ; casion ne se justifie que si le prix
enfoncées dans le sol, la bâche
- Ou / et un tracteur : à partir de est très bas. Un achat d'occasion
plastique n'est pas enterrée mais
0,5 à 1 Ha de surface, il est doit bien prendre en compte le
retenue par un croisillon de ficel-
indispensable. Privilégier les trac- temps de démontage/remontage,
les ce qui permet de relever la
teurs standards, d'occasion, en le coût du transport, le change-
bâche sur les côtés pour l'aération
bon état mécanique, d'une puis- ment des pièces usagées et l'achat
des cultures.
sance comprise entre 50 et 70 CV, en neuf de la bâche de couverture.
avec un écartement entre roues D’autres part, il existe des aides - Les tunnels nantais
d'un mètre minimum pour un tra- régionales pour l’achat des tun- Ce sont de petits tunnels légers
vail en planches et éventuelle- nels neufs. Les tunnels sont à d'environ 1,20m de large et 50 cm
ment une vitesse rampante pour implanter dans la meilleure partie de haut. Ce sont des tunnels très
les plantations. de la parcelle : la culture y sera vulnérables au vent, avec les-
plus intensive et le sol doit y être quels le désherbage mécanique
LES ABRIS DES CULTURES particulièrement riche en MO, non est impossible, le désherbage
Ils sont indispensables dans notre caillouteux, sain et profond. Le sol manuel est gêné par la bâche,
région pour garder une gamme doit être bien nivelé, une légère avec des temps de travaux impor-
diversifiée de légumes tout au pente n'est pas gênante et peut tants pour l'aération quotidienne
long de l'année. Sur 1,20 Ha en même faciliter l'écoulement de (sinon risques de surchauffe). Le
production, 1200 m² d'abris froids l'eau. Ces tunnels sont générale- montage et démontage est égale-
permettront d'augmenter le chiffre ment implantés dans une direction ment assez long.
d'affaires d'environ 30%. Nord/Sud afin de bénéficier d'un Ils sont utilisés principalement
è Les intérêts des abris de cul-
maximum d'ensoleillement, proté-
gés des vents dominants et à pro-
pour protéger certaines cultures
au printemps (primeurs et cultures
ture sont nombreux : ximité du lieu d'habitation pour faci- d'été ne nécessitant pas de palis-
- Le gain de précocité est d'envi- liter la surveillance quotidienne. sage), pour protéger les semis sur
ron 1 à 2 mois, ce qui permet d'é- Il faut compter environ 100 heures couche chaude et réaliser une
viter le creux du printemps avec la de travail pour monter un grand double protection en hiver dans
production de légumes primeurs ; tunnel de 400 m². La bâche plas- les grands tunnels.
- La maîtrise du climat (températ- tique de couverture d'une épais-
ure, précipitation, …) ce qui per- - Les films de forçage
seur d'environ 200 µ, doit durer au
met d'avoir des cultures saines sur Ce sont des voiles légers de 10 à
minimum 6 ans, elle doit être
une période plus longue, des ren- 30 g/m² (d'où leur nom : P10, P17,
posée par des températures > à
dements plus élevés et des légu- P30), ils durent environ 2 saisons,
16°C pour éviter qu'elle se déten-
mes d'une meilleure présentation ; permettent un gain de températu-
de par la suite.
- La maîtrise des ravageurs et des re de 1 à 4°C selon leur épaisseur.
Dans le cas où la bâche est enter-
maladies est plus aisée, notamment Ils sont indispensables sur une ferme
rée, veiller à glisser un plastique
avec l'usage de la lutte biologique ; maraîchère, aussi bien pour protéger :
noir épais entre la base des
- La possibilité de produire tout ou - les cultures d'hiver en plein-
arceaux et le fossé pour éviter la
partie de ses plants, en particulier champ et sous-abri ;
prolifération des mauvaises herbes.
avec des tables chauffantes. - que les cultures primeurs de
plein-champ. >>
19
>> tassement très profond, à n'utili- è Cas particulier de la rotobêche :
LES OUTILS DE PRÉPARATION ser que tous les 8-10 ans : Elle reproduit le bêchage manuel
DU SOL - le cultivateur ; et présente l'intérêt de réaliser à la
Le choix des outils dépend des - "l'actisol" ; fois un travail de décompactage
caractéristiques du terrain (text- Privilégiez les dents à ailettes ; la sur 25 à 35 cm de profondeur et
ure, structure, …). puissance de traction nécessaire une préparation superficielle du
Le maraîchage engendrant des est assez élevée (10 CV / dent). sol. Elle travaille sans retourne-
passages répétés de tracteur - la charrue même si elle est criti- ment de la terre, elle est intéres-
(pour le binage, récoltes, …), des quée, elle est souvent utilisée par sante dans les sols limoneux mais
tassements, des semelles de les maraîchers. Un labour superfi- reste chère à l'achat.
labour, une mauvaise circulation ciel permet d'ameublir sur 15-20
de l'eau peuvent apparaître assez cm de profondeur et d'enfouir les LES MATÉRIELS DE DÉS-
rapidement. Il est donc nécessaire graines d'adventices. Il est inté- HERBAGE
de s'équiper à la fois en outils de ressant en sols argileux. Il est Dès le démarrage de l'activité, il
décompactage et en outils de pré- inutile voire dangereux de réaliser est indispensable de gérer correc-
paration superficielle du sol. un labour profond (>35cm) sous tement le stock de graines dans le
è Outils de décompactage :
peine de diminuer la fertilité du sol
en diluant la MO et en remontant
sol et de s'équiper en un minimum
de matériels : la santé du maraî-
Les objectifs du travail du sol en de la terre inculte. cher en dépend. Le choix des
è
profondeur sont de casser les techniques et du matériel dépend
semelles de labour, les zones de Outils de préparation superfi- des cultures envisagées et de la
tassement afin de rétablir une cielle du sol : nature du terrain.
bonne circulation de l'eau, faciliter L'objectif de la préparation super- Le temps consacré au désherba-
l'exploration racinaire et améliorer ficielle est d'émietter le sol sur une ge en été constitue une part
la porosité. Il faut distinguer les profondeur d'environ 10 cm. Le lit important du coût de production
légumes à fort enracinement de semences sera d'autant plus mais ne doit pas dépasser 20% de
(carottes par exemple) qui néces- fin que la taille des semences est la valeur du produit final.
sitent un décompactage sur une petite. De nombreux outils peu-
profondeur d'environ 40 cm tous vent être utilisés : La maîtrise des adventices repose
les ans et ceux avec un moindre - les outils à dents : herse, vibrocul- sur une combinaison de tech-
enracinement où le décompac- teur, à raison de 3 à 4 passages ; niques préventives et curatives :
tage pourra se faire tous les 2-3 - les outils animés par la prise de (voir tableau ci-dessous)
ans. Les principaux outils utilisés force du tracteur : houe rotative,
sont : herse rotative, rotalabour, cultira-
- la sous-soleuse dans le cas de teau, à raison de 1 à 2 passages ; >>

Exemple d'itinéraire pour un faux-semis :

20
>>
- Les matériels de désherbage :
L'efficacité des outils dépendra du
stade d'intervention : intervenir tôt
et régulièrement est la règle d'or.
(voir tableau ci-contre)
- Cas particulier de l'entretien des allées :
Différentes solutions sont envisa-
geables :
- adaptation de dents pour tra-
vailler derrière les roues du trac-
teur sur un outil de désherbage
mécanique ;
- passage d'une tondeuse sur-
élevée (l'espacement entre plan-
ches doit être suffisant) ;
- paillage des allées : toiles tis-
sées, plastiques, etc.
- Les paillages :
Trois grands types de paillages
sont utilisés par les maraîchers :
(voir tableau ci-contre)
A noter que la paille peut être inté-
ressante sous certaines condi-
tions : avoir une source de paille
certifiée bio, exempte de graines
d'adventices, la poser sur un sol
suffisamment réchauffé. En l'ab-
sence de pailleuse, à réserver à
des petites surfaces. La paille
aura un effet sur la structuration
du sol et la fertilisation. En revan-
che, les résultats sur le désherba-
ge sont plutôt médiocres.
Proscrire les paillages à base d'é-
corces, de BRF qui induisent sou-
vent une faim d'azote et dans cer-
tains cas des blocages (cas des
écorces de résineux).

LES MATÉRIELS DE TRAITEMENT


Il existe deux principaux types de
matériels, à choisir en fonction du
mode d'action du produit utilisé,
du ravageur/maladie ciblé et de la
culture :
- l'atomiseur à dos ou tracté : très
utile dans le cas où il est nécessai-
re d'avoir un mouillage important,
lorsqu'on cible des ravageurs/mal-
adies situés sur la face inférieure
des feuilles, pour l'utilisation des
extraits de plantes, … ;
- le pulvérisateur à dos ou trac-
té : utilisation à raisonner en fonc-
tion des problèmes sanitaires ren-
contrés sur la ferme.
Vous trouverez en annexe n° 3 un
descriptif des matériels couram-
ment utilisés en maraîchage biolo-
gique ou en système légumier.
21
Aspects techniques de la production
Choix des cultures, assolement et rotation
CHOIX DES CULTURES Ce paramètre est à prendre en
Le choix des cultures dépend du compte dans la surface allouée à
système de production choisi : ces cultures, selon ses compéten-
maraîchage diversifié ou légumes ces techniques, ses capacités finan-
de plain-champ. Dans le système cières et l'équipement en matériels.
"maraîchage diversifié", il est
ASSOLEMENT
important, au démarrage de l'acti-
- L'assolement est la répartition
vité, de limiter la gamme des annuelle des différentes cultures
espèces cultivées à une petite sur les parcelles de l'exploitation
vingtaine et de réduire au maxi- aussi bien en plein champ que
mum le nombre de variétés par sous-abri. En maraîchage diversi-
espèce, pour se laisser le temps fié, il faut prévoir 2 plans d'assole-
d'appréhender son sol, de s'orga- ment, l'un pour la période prin-
niser dans son travail et adapter temps-été, l'autre pour la période
sa production aux besoins de sa automne-hiver, puisque une
clientèle. La diversification vient même planche reçoit en général 2
dans un 2ème temps. cultures par an.
Le plus simple est de gérer son
parcellaire en planches de largeur
Exemple de gamme de légumes à
égale et d'une longueur ne dépas-
produire en phase de démarrage, sant pas 100m. Le plan d'assole-
dans un système diversifié : ment est à réfléchir avant le
- pour l'hiver : pomme de terre, démarrage de l'activité afin d'opti-
carotte, poireau, choux, salades, miser les surfaces et d'éviter des
courges et potirons, betterave, erreurs. Les paramètres à prend-
céleri rave, navet, épinard, re en compte sont :
mâche, blette, radis, ail, oignons, - la période d'occupation de
échalote ; chaque légume cultivé ;
- pour l'été : tomate, salades, - la surface nécessaire pour
courgettes, concombre, melon, chaque légume à chaque période ;
haricot vert, aubergine, poivron, - ses exigences : arrosage par
Enfin, certains légumes sont plus aspersion ou au goutte à goutte,
pois.
ou moins faciles à réussir : paillage ou binage, précédent cul-
- Cultures faciles : salades, radis, tural, association avec d'autres
Certaines espèces de légumes légumes, etc ;
participent plus fortement au chiffre courges, … ;
- Cultures nécessitant une mécanisa- afin de regrouper les légumes
d'affaire de la ferme maraîchère avec des besoins similaires.
tion : pomme de terre, poireau, … ;
que d'autres ; il est important de - Cultures exigeantes en fertilisa-
mettre tous les moyens techniques - Exemple pour des cultures sous-
tion : tomate, choux, … abri, dans un système maraîcha-
et humains pour les réussir : - Cultures difficiles : carotte (dés- ge diversifié (source : GAB 29) : voir
herbage), concombre (aspects ci-dessous >>
sanitaires), …
Exemple pour des cultures sous-abri, dans un système maraîchage diversifié

22
ROTATION - mettre en tête de rotation les propres grâce à l'introduction de
- La rotation est la succession des légumes exigeants en fertilisation cultures binées ou d'engrais verts.
cultures sur une même parcelle, pen- et terminer par ceux qui sont les
dant plusieurs années. Les grands moins gourmands ; La mise en place d'un plan d'as-
principes à respecter sont de : - prendre en compte les problè- solement et d'une rotation en sys-
- réaliser une rotation de 4-5 mes sanitaires spécifiques à la tème "maraîchage diversifié" est
ans ; parcelle (taupin par exemple) ou complexe car de nombreux para-
- alterner les familles bota- communes à plusieurs familles de mètres sont à prendre en compte.
niques (certaines espèces peu- légumes (mosaïque du con- Des outils sont disponibles à la
vent se succéder plus souvent -combre, …). MAB 16, n'hésitez pas à solliciter
que d'autres); Le respect de ces grands princi- un technicien légumes du réseau
- introduire dès que cela est pes permettra de limiter la fatigue bio !
possible des engrais verts et/ou des sols, la concentration des
des céréales aussi bien en plein- maladies et pathogènes sur la
champ que sous-abri ; parcelle et de maintenir les sols

Gestion de la fertilisation : "nourrir le sol pour nourrir la plante"


CONNAÎTRE SON SOL Des analyses chimiques réguliè- vage des éléments minéraux dans
L'observation du profil de sol ainsi res permettent de vérifier la perti- le sol, puis restitution au prin-
que les résultats d'une analyse nence de ce calcul. temps ; ou d’un compost jeune
permettront d'appréhender les (1,5 mois maximum) en sortie
caractéristiques de votre parcelle ; Pour l'azote, le bilan prend en d’hiver pour redynamiser la faune

è
ces informations sont indispensa- compte : du sol et nourrir les plantes ;
bles à la mise en place d'une fer- complément avec un engrais
tilisation adaptée. organique du commerce (titrant >
4% en azote) en fonction des
LES BESOINS DES CULTU- besoins de chaque culture (appli-
RES cation du calcul du bilan de fertili-
Les légumes sont plus ou moins sation).
exigeants en fumure : dans l'an- Les apports d'engrais organiques
nexe n°5, vous trouverez un se font souvent avant plantation /
tableau qui indique pour un rende- semis.
ment donné, les exportations des Le choix de la source azotée de
légumes en éléments majeurs l'engrais est importante à prendre
(azote, phosphore, potasse) ainsi en compte selon la durée de la
que le type d'apports qui peuvent culture, la saison, etc. : l'azote se
être réalisés. libère plus rapidement dans cer-
tains produits (plumes hydroly-
BILAN DE FERTILISATION sées, guano d'oiseaux, …) que
Le bilan de fertilisation consiste à dans d'autres (tourteau de ricin,
comparer les apports réalisés et corne broyée, …).
les prélèvements de la culture.

Pour le phosphore et la potasse, le


bilan est assez simple à réaliser :
Dans tous les cas, l'observation
des cultures (jaunissement, excès
de vigueur, …) et la réalisation de
tests nitrates restent primordial
pour ajuster la fertilisation azotée.

STRATÉGIE DE FERTILISA-
TION : "LE DOUBLE APPORT"
En maraîchage diversifié, le sys-
tème est relativement intensif et la
stratégie du "double apport" appa-
raît bien adaptée dans la plupart

è
des cas :
apport à l'automne d'un
compost mur pour éviter le lessi-
23
Maîtrise des maladies et ravageurs : "prévenir plutôt que guérir"
La prévention est essentielle en des), à l'alternaria (carotte), au è Les voiles de protection
maraîchage biologique car les virus (courgette), tolérances aux Ce sont des voiles tissés ou non,
moyens curatifs sont relativement pucerons (salades, melon) … ; utilisés pour se protéger contre
limités. - utiliser un terreau indemne de certains ravageurs : mouche de la
La maîtrise des maladies et des champignons ; carotte, altises sur choux, puce-
ravageurs nécessite : - avoir recours au greffage si rons, etc. Leur maillage est diffé-
- une très bonne connaissance des nécessaire (si problèmes de rent selon le ravageur dont on
cycles des pathogènes, longue à nématodes sur tomate, poivrons souhaite se protéger et le gram-
acquérir par la multiplicité des cul- par exemple, ou si pression fusa- mage varie aussi selon la durée
tures, des ravageurs, maladies et riose, verticilliose importante sur d'utilisation souhaitée. Ils sont
auxiliaires melon et concombre, etc.) ; posés sur la culture ou sur des
- et une observation régulière des - maintenir les cultures et les tunnels nantais, pendant toute la
cultures (1 h/jour en saison) qui abords de parcelles propres ; période à risques.

è
est à planifier dans son temps de - éliminer les résidus de cultures ;
travail. - mettre en place des moyens de La lutte biologique
contrôle par le piégeage (pour optimi- Utilisé sous-abri, elle consiste en
TECHNIQUES PRÉVENTIVES ser la pose de filet dans le cas de la un lâcher de prédateurs naturels
Différentes stratégies sont à mett- mouche de la carotte par exemple) ; des ravageurs des cultures (puce-
re en œuvre pour maintenir un - poser des voiles de protection rons, thrips, aleurodes, acariens,
équilibre ravageurs / auxiliaires et (altises, mouche de la carotte, etc.) …) afin de réduire leur nombre. Il
assurer une croissance harmo- est nécessaire d'établir un plan-
nieuse des plantes : TECHNIQUES CURATIVES ning des lâchers avec un techni-
- respecter les principes de la
rotation (durée de 4 à 5 ans et è Les principaux produits auto-
cien et d'introduire les 1ers auxi-
liaires dès la plantation (sauf pour
alternance des familles bota- risés en AB les thrips). Le coût peut être élevé
niques pour casser le cycle des La liste des matières actives auto- (± 1€/m²) lorsque l'on réalise une
maladies et ravageurs) ; risées au cahier des charges de protection contre plusieurs rava-
- favoriser une biodiversité fonction- l'agriculture biologique apparaît geurs.
nelle : implantation de haies diversi- dans l'annexe II du règlement
fiées, de bandes florales, … ; européen n°889/2009. En annexe n°6 sont recensés les
- assurer une croissance optimale Exemples de produits autorisés : principaux ravageurs et maladies
des plantes : plants sains, respect (voir tableau ci-dessous) rencontrés en maraîchage biolo-
des calendriers de production et gique avec les solutions préconi-
des densités de plantation, fertili- Contre les mollusques : ortho- sées.
sation adaptée ; phosphate de fer.
- gérer le climat des abris froids : A ces principales matières actives
aération et irrigation ; s'ajoutent des extraits de plantes,
- choisir des variétés rustiques, le savon noir, les huiles essentiel-
résistantes ou tolérantes : résis- les, … qui sont utilisés à la fois en
tance à l'oïdium (melon, courget- préventif et en curatif par les
te, concombre), au bremia (sala- maraîchers.

24
Choix des semences et variétés
è La règlementation dans la phase de démarrage de
l'activité maraîchère. Elles sont à
Certains plants sont faciles à pro-
duire, d'autres sont plus contrai-
Le cahier des charges bio impose
l'achat de semences biologiques. privilégier pour : gnants :
Si la variété souhaitée n'est pas - les cultures primeurs sous- - les salades pour la fréquence
disponible en AB, il est possible abri : tomate, concombre, auber- des semis, elles sont délicates à
de l'acheter en semences non gine, etc ; réussir en été (la température de
traitées (sauf pour certaines espè- - leur vigueur et leur homogénéi- germination est très inférieure aux
ces hors dérogation). L'achat de té pour certaines espèces : choux, chaleurs estivales) ;
semences traitées entraîne le carotte, etc. - les poireaux pour la maîtrise du
déclassement de la production, désherbage de la pépinière ;
voire de la parcelle. Les variétés anciennes sont plus - les choux ;
La liste des variétés disponibles adaptées à la production de plein- - les plants primeurs qui néces-
en agriculture biologique est champ, elles demandent en géné- sitent un système de chauffage et
consultable sur le site internet : ral une technicité plus grande et une surveillance accrue.
www.semencesbiologiques.org ; offrent des rendements inférieurs
les demandes de dérogation peu- aux variétés hybrides. Pour certai- En l'absence d'expériences et de
vent aussi être réalisées en ligne nes espèces, le choix de variétés compétences dans la production
à cette même adresse (cf. en hybrides ne se justifie pas : fève, de plants, il est fortement recom-
annexe n° 14 la procédure haricot, pois, radis, courges, poi- mandé de commander une partie
précise). rée par exemple. de ses plants, en particulier : les

è è
primeurs, salades, choux et poi-
En annexe n° 1 sont recen- Auto-produire ses semen- reaux.
sées les principales entreprises ces ?
semencières et les revendeurs Peu de maraîchers produisent En annexe n° 13, un calendrier
avec une gamme bio. Cette liste eux-mêmes leurs semences : des semis et un tableau vous indi-
est actualisée chaque année ; c'est un métier à part entière. quant pour les principales espè-
demandez-là à votre GAB. Pour les variétés fixées et autoga- ces de légumes, le nombre de

è
mes, il est toutefois facile de graines/g, la durée de vie des
Choix des variétés récolter ses propres semences, semences, la température idéale
Pour la 1ère année d'activité, le mais il faut inclure ce temps de de germination, etc.
choix des variétés peut s'avérer collecte, séchage, … dans son
délicat car les critères de choix planning de travail. Pour les
sont nombreux : rusticité, rende- espèces allogames, il faut veiller à
ment, qualité gustative, aspect, respecter les distances
tenue à la montaison, d'isolement (cucurbitacées par
résistance/tolérance à certains exemple).
insectes, maladies ou virus, apti-
tude à la conservation, facilité de è Autoproduire ses plants /
récolte, étalement de la produc- acheter ses plants ?
tion, etc. L'auto-production de plants per-
met de :
Pour réaliser vos choix, il est - choisir sa gamme variétale ;
important de vous appuyer sur : - gagner en autonomie, pro-
- la pratique des maraîchers bio grammer ses dates de plantation ;
de votre département ; - avoir une meilleure maîtrise de
- les conseils des commerciaux la qualité du plant dès le départ.
des entreprises semencières ;
- les préconisations des techni- Mais cela engendre un certain
ciens légumes du réseau bio ; nombre de contraintes :
- le guide variétal grand ouest, - des compétences spécifiques ;
réactualisé chaque année et - un équipement minimum : une
disponible auprès de votre GAB, il serre à plants à proximité du lieu
recense pour chaque espèce les d'habitation, une table chauffante,
variétés référentes par créneau une motteuse électriques et du
de production. petits matériels (alvéoles, caisses,

è
plaques, …) propres et désinfec-
Variétés hybrides ou tés une fois par an ;
anciennes ? - une surveillance quotidienne ;
Le choix de variétés hybrides peut - un temps de travail supplémen-
s'avérer intéressant pour certai- taire à prévoir dans son planning
nes espèces, et en particulier (environ +25%).
25
Organisation du travail et gestion de son
entreprise
Une bonne organisation du travail ou non de l'autoproduction de
et une gestion rigoureuse de son plants, investissements dans du
entreprise sont deux éléments clés matériels, négociation des prix
de réussite en maraîchage diversi- des intrants, planification des
fié : bien maîtrisés, ces deux para- achats, etc.) :
mètres permettent de réduire le - noter vos observations et cer-
volume horaire de travail et d'a- tains travaux réalisés : dates des
méliorer sa rémunération nette de semis et des plantations, les
20 à 30%. quantités, les variétés, les traite-
ments réalisés, etc. ce qui vous
Trop souvent, dès la 1ère année
permettra d'ajuster votre planning
d'activité, le porteur de projet sou-
de culture les années suivantes.
haite produire une grande diversi-
té de légumes, difficile à gérer au
départ. Des cultures sont alors
négligées, d'autres sont plantées
à contretemps, des retards dans
les soins des cultures s'accumu-
lent augmentant la charge de tra-
vail tout en diminuant les rende-
ments et les ventes. Cela peut vite
devenir un cercle vicieux transfor-
mant un métier passionnant en un
esclavage abrutissant.

Il est donc extrêmement important


de :
- Savoir s'organiser, planifier,
anticiper
- Savoir observer, analyser et
décider

Au quotidien, la diversité des


tâches est grande. Il s'agit de :
- gérer les irrigations en plein-
champ et sous-abri ;
- planter / semer dans le respect
du planning de cultures établi en
début d'année ;
- gérer le climat des tunnels ;
- assurer les récoltes et les ventes ;
- anticiper les achats d'intrants,
contrôler les livraisons ;
- assurer le suivi des cultures :
palissage, taille, désherbages,
traitements, …

Afin de pouvoir améliorer vos


résultats technico-économiques, il
est important de :
- tenir un cahier de caisse et sa
comptabilité, ce qui vous permet-
tra d'analyser vos charges au
regard de vos résultats, puis de
prendre des décisions (poursuite
26
Liste des annexes disponibles avec ce
document (disponibles auprès de votre GAB)
1. Coordonnées utiles
- centres de formations
- maîtres de stage référents
- fournisseurs divers
- les grossistes
- laboratoires d'analyse

2. Liste des ouvrages de références

3. Le choix du matériel

4. L'évaluation des dépenses courantes

5. Le plan de financement

6. Les aides
- aides à la conversion
- aides à la diversification

7. La réglementation sur l'eau

8. Les différents forfaits

9. La conservation des légumes

10. La fertilisation et les rendements en bio

11. La protection des plantes

12. Réglementation achat de semences et plants

13. Le calendrier des semis et le tableau des cultures

27
Je m’installe en maraîchage
biologique
Guide à destination des porteurs de
projets à l'installation et à la conver-
sion en maraîchage biologique sur la
région Poitou-Charentes

Rédaction :
Astrid Ragot-Joubert - Agrobio PC
Stephanie Gazeau - MAB 16
Mélanie Méaude - MAB 16

Conception :
Charlène Baraton

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