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Pierre H É N E N S A L
BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 201 • JANVIER-FÉVRIER 1996 - RÉF. 4003
Dans le domaine du génie c i v i l , on sait combien Pendant les travaux, la nature des surfaces et les
peut être traumatisante l'implantation d'une auto- conditions météorologiques changent très vite.
route (ou d'une ligne T G V ) . Outre l'expropriation M a i s i l existe toujours une certaine marge prévi-
des propriétaires, elle consomme beaucoup d'es- sionnelle et, par conséquent, quand les travaux
pace ; les talus de déblai et de remblai, parfois de approchent d'une zone ou d'une période délicate
grande hauteur, ne s'intègrent pas toujours très (sols très érodables, orages ou périodes très plu-
bien dans le paysage ; les remembrements et réa- vieuses), le responsable doit mettre en œ u v r e les
m é n a g e m e n t s des terrains voisins, parfois l'atti- mesures temporaires prévues à l'avance pour ces
rance de zones d'activité mal conçues, modifient conditions délicates. Après l'orage, i l devra
ou dénaturent aussi l'environnement ; les effets réparer i m m é d i a t e m e n t les dégâts subis par les
de coupure pour la faune peuvent mettre en protections antiérosives et les débuts de ravine-
danger certaines espèces ; le bruit et l'émission de ment.
divers polluants solides ou gazeux sont chroni-
ques et omniprésents ; la gêne pour les riverains • Réduire au minimum la surface des zones tra-
est toujours considérable et, naturellement, pen- vaillées. Notamment, on n ' e n l è v e r a la végétation
dant et après les travaux, les terrains mis à nus et protectrice que sur les surfaces sur lesquelles on
éventrés sont soumis à une redoutable érosion. est assuré d'une progression normale et continue
des travaux.
L e p r o b l è m e de l'érosion (et celui de la pollution
des eaux qui en est la conséquence directe) est • Stabiliser les surfaces le plus vite possible. Les
certainement l ' u n des plus graves rencontrés travaux étant multiples sur une m ê m e surface, on
dans la protection de l'environnement par les devra s'arranger pour q u ' i l y ait le minimum de
constructeurs, au moins dans certaines régions temps mort, sans protection de surface, entre
françaises très sensibles. chacun des travaux à engager.
L ' é r o s i o n , en fait, est un p h é n o m è n e dont l ' a m -
Si les temps morts se prolongent ou si un orage
pleur dépend de très nombreux paramètres.
menace, on stabilisera les surfaces m é c a n i q u e -
Toutes les techniques de manipulation, de dépla-
ment, chimiquement ou à l'aide d'un paillis
cement, de régalage et de traitement des sols et
quelconque, et cela d'autant mieux que la
des surfaces agissent sur l'érosion. O n com-
période d'arrêt des travaux sera longue.
prend, dès lors, que la lutte contre l'érosion a, la
plupart du temps, une grande incidence sur la vie
Les surfaces ayant atteint leur profil définitif
et les cadences d'un chantier de terrassement.
devront, rapidement, être stabilisées ou recou-
Pour que le lecteur puisse apprécier toute la com- vertes d'une végétation adaptée.
plexité du p r o b l è m e , on présentera ci-après, de
• Empêcher les eaux extérieures de surface de
façon synthétique, d'une part, les principes géné-
pénétrer sur le chantier. Les eaux d'amont, sus-
raux de la lutte contre l'érosion et, d'autre part, un
ceptibles de pénétrer sur le chantier, seront
classement des différentes techniques et des para-
déviées à l'aide d'une banquette de bordure ou
mètres importants dans la lutte contre l'érosion.
d'un fossé.
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Maîtriser la sédimentation notamment après tous les orages. L a périodicité de
nettoyage des bassins dépendra de l'érodabilité des
Les dangers relatifs à la turbidité des eaux et à la
sols, de la dimension ainsi que du régime des pluies.
sédimentation anarchique peuvent être amoindris
si l ' o n facilite le dépôt des sédiments au plus • Limiter l'extension de la turbidité autour des
près des surfaces en cours d'érosion et sur le lieu travaux en rivière. Cette limitation se fera grâce
m ê m e des travaux. Les principes d'action pour la à l'utilisation de barrières à limon flottantes en
maîtrise de la sédimentation sont les suivants. géotextile. O n n'effectuera, si possible, les tra-
vaux qu'en période de basses eaux.
• Freiner et filtrer le ruissellement diffus. Les
meilleurs agents pour lutter contre l'érosion sont
les graminées et les autres plantes herbacées des
engazonnements. M a i s l'efficacité d'un gazon Classement des techniques
et procédés de lutte contre l'érosion
dépend de son pourcentage de couverture. Une
couverture totale de 100 %, définie comme celle à
travers laquelle on ne voit pas le sol, e m p ê c h e Les principes de la lutte antiérosion et ceux de la
totalement l'érosion due à la battance de la pluie ; maîtrise de la sédimentation sont relativement
elle filtre et freine également de façon efficace les peu nombreux, mais ils s'appliquent à des condi-
eaux de ruissellement chargées provenant de tions locales e x t r ê m e m e n t diverses. Les caracté-
l'amont, à la condition, toutefois, que ce ruisselle- ristiques topographiques, pédologiques ou clima-
ment reste diffus, car si la hauteur du ruisselle- tiques, l'environnement é c o n o m i q u e et social
ment devient trop forte, la fonction de filtrage de des chantiers, la dimension, le matériel et les
la végétation est fortement réduite. habitudes techniques des entreprises peuvent, en
effet, être très différents suivant les lieux. Il en
Les fonctions de filtrage peuvent être assurées ressort une grande diversité dans les mesures
par des paillis et des obstacles divers a m é n a g é s antiérosives.
perpendiculairement à la direction du ruisselle-
ment. A u x Etats-Unis, par exemple, des barrières L'hétérogénéité des mesures antiérosives peut
à limon en géotextile, appuyées et tendues sur aussi s'expliquer par la persistance locale, tradi-
des piquets et parfois confortées par des bottes tionnelle d'anciennes mesures de stabilisation.
de paille, sont fréquemment utilisées. Inversement, dans les régions urbaines et indus-
trielles et pour les ouvrages de génie c i v i l , où
• Diminuer la charge solide des eaux quittant le l'investissement consenti est parfois é n o r m e ou,
chantier. S i l ' o n veut protéger au maximum de du moins, sans commune mesure avec les ter-
la pollution les récepteurs les plus fragiles à rains agricoles avoisinants, les ingénieurs ou les
l'aval du chantier, i l est souvent nécessaire de aménageurs n'hésitent pas à innover. Ils expéri-
réduire fortement la turbidité des eaux concen- mentent des matériaux plus performants, ils vul-
trées sur le chantier m ê m e . Pour cela, on crée un garisent de nouvelles techniques en essayant, si
certain nombre de bassins de sédimentation dans possible, de leur fixer des limites d'application
lesquels la vitesse de l'eau est très fortement ou d'utilisation é c o n o m i q u e .
diminuée.
L'ensemble des actions, procédés, matériaux et
O n distingue les bassins d'urgence (durée de vie dispositifs qui sont utiles pour réduire, au maxi-
de quelques jours), les bassins temporaires (opé- mum, les risques d'érosion ou la charge solide
rationnels pendant tous les terrassements) et les des eaux quittant les terres cultivées, les chan-
bassins permanents (qui permettent aussi de lutter tiers et les ouvrages de génie c i v i l , peut être sub-
contre des pollutions chimiques accidentelles). divisé en cinq groupes. Ils ont été reportés dans
les cinq tableaux insérés dans cet article. O n a
E n ce qui concerne plus particulièrement les bas- distingué successivement.
sins temporaires, i l semble plus efficace et plus
é c o n o m i q u e de créer de nombreuses petites • Tableau 1 - les actions sur la physique et la
trappes à sédiment très près de la source des physico-chimie du sol : agir sur le couple infiltra-
sédiments (100 mètres). tion-ruissellement et diminuer l'érodabilité des sols
superficiels dans leur masse.
Si l'eau qui sort du chantier est encore trop trou-
ble, l'ingénieur devra se résoudre à agrandir ses • Tableau 2 - les protections des surfaces : pro-
bassins ou à procéder aux traitements des eaux à téger les surfaces soit avec des couverts végé-
l'aide de floculants. taux, soit avec des matériaux inertes.
• Entretenir tous les ouvrages de protection. Il • Tableau 3 - la modulation des talus : intégrer
faut assurer le nettoyage périodique et l'entretien les talus autoroutiers dans le paysage, stabiliser,
des réseaux de drainage des eaux superficielles, des faciliter la végétalisation et l'entretien des talus,
barrages filtrants et des bassins de sédimentation, raidir et conforter les pentes.
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TABLEAU 1
ACTIONS SUR LA PHYSIQUE ET LA PHYSICO-CHIMIE DU SOL
> Augmentation de la détention superficielle des eaux par micromodelage des surfaces
o Travail du sol isohypse (suivant les courbes de niveau)
o Redans isohypses
o Gaufrage
o Lisiers et fumiers
o Empaillage et engrais verts
o Déchets végétaux et composts
o Gadoues et boues organiques des stations d'épuration
o Ciments. Chaux vive. Chaux éteinte (dosage moyen de ciment 5 % - dosage moyen de chaux vive
2,5%, soit environ 4,5 kg/m sur 10 centimètres)
2
>- Compactage
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TABLEAU 2
PROTECTIONS DES SURFACES
o Fixateurs et stabilisants
- Alginates et polyuronides - émulsions de latex ou de bitume
- Dispersions de polymères de vinyle ou d'éthylène, etc.
o Mulchs ou paillages (avec ou sans fixateurs et engrais)
- Paille, foin, paille-bitume - tourbe, cellulose et déchets de bois
- Broussailles broyées - fibre de verre - filets de jute - paillis
- Nattes et paillassons - géotextiles (filets et non tissés)
- Nappes géosynthétiques tridimensionnelles - films de paillage en polyéthylène basse densité (PE bd)
autour ou entre les plants (plasticulture)
o Géogrilles, grillages, filets avec ancrages
- Placage et confinement des matériaux évolutifs
- Dispositifs antichute de pierres
> Revêtements perméables lourds, végétalisables
o Couche de terre végétale
o Mélange boueux épais (5 à 10 cm) + fils ou grillages
o Structures cellulaires remplies de terre végétale
- Géotextiles tridimensionnels alvéolés - alvéoles en béton préfabriqué ou projeté
- Couverture de pneus ou pavés de béton ajourés jointifs autobloquants ou fixés sur géotextiles, etc.
V Revêtements perméables lourds, difficilement ou non végétalisables
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TABLEAU 3
MODULATION DES TALUS
o Texsol
o Murs cellulaires à encoffrement
o Gabions
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TABLEAU 4
MAÎTRISE DES EAUX SUPERFICIELLES
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TABLEAU 5
PROTECTIONS SPÉCIALES POUR ZONES TRÈS ATTAQUÉES OU SENSIBLES
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• Tableau 4 - la maîtrise des eaux superficielles : teneurs en eau peuvent baisser, les terrassements
maintenir et rétablir les é c o u l e m e n t s permanents, sont généralement plus faciles, mais, par contre,
dériver les eaux en amont des chantiers, filtrer les le ruissellement plus important entraîne érosion
ruissellements, stopper ou dévier les ruisselle- et sédimentation dans l'environnement ; d ' o ù la
ments, évacuer les eaux concentrées (drainage nécessité de capter rapidement les eaux concen-
superficiel) et maîtriser la sédimentation et le trées dans des chemins d'eau adaptés.
stockage des eaux concentrées.
Quand la teneur en eau des sols à décaper est trop
• Tableau 5 - les protections spéciales pour zones élevée pour permettre une bonne réutilisation et
très attaquées ou sensibles : contrôler les ravine- un bon compactage de ces sols en remblai, on
ments et les torrents, protéger les berges de rivière, peut parfois être a m e n é , par beau temps et si
les rivages marins, les hauts de plage, les passes, aucun orage ne menace, à labourer la couche
les décharges et les dépôts dangereux ou nocifs, superficielle du sol et favoriser ainsi l'évapora-
lutter contre l'érosion éolienne. tion de la couche foisonnée. É v i d e m m e n t , si un
orage survient alors, les teneurs en eau du sol foi-
Dans ces tableaux de classification, on a cherché sonné augmentent beaucoup et le r e m è d e devient
à être le plus exhaustif possible, de manière à ce pire que le mal.
que l'ingénieur ou l ' a m é n a g e u r ait en tête toutes
les techniques disponibles, les anciennes et les Par ailleurs, après les travaux de terrassement,
nouvelles, non seulement pour le cas particulier pour les talus revêtus d'une végétation tempo-
qui l'intéresse, mais aussi dans des situations raire ou permanente, une meilleure infiltration
analogues, y compris dans d'autres domaines peut être recherchée pour accroître la réserve en
d'activité que les siennes. eau vitale des plantes.
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Niveau de service L a technique étant choisie, la notion de qualité,
voisine et parallèle de celle d'efficacité, doit, à
et rapports efficacité-coûts son tour, être prise en compte. Une technique
n'est pleinement efficace, du moins pendant un
Niveau de service et risques acceptables certain temps, que si elle est de qualité. Des dif-
férences de qualité peuvent cependant exister, si
O n peut penser que le domaine d'utilisation de l'efficacité dure plus ou moins longtemps. Des
chaque technique est relativement bien connu. S i mesures temporaires, comme on l ' a vu, n'ont pas
plusieurs techniques peuvent s'appliquer, le la nécessité d'être efficace longtemps et, en ce
choix se fera en tenant compte du niveau de ser- sens, leur qualité est moindre que celle des
vice de l'ouvrage considéré. Ce niveau de ser- mesures permanentes.
vice, pour une route par exemple, est fonction du
trafic, de la vitesse de base prévue et de l'inté-
gration de l'ouvrage dans son environnement et Condition d'un maintien prolongé
dans le paysage. de l'efficacité : l'entretien
Plus le niveau de service est élevé, moins les ris- L'efficacité d'une technique peut être battue en
ques admis sont élevés. Ces risques sont, à titre brèche pendant la durée de vie p r é v u e de cette
d'exemple, de voir le trafic ralenti, voire inter- technique si un entretien minimal n'est pas
rompu, à cause d'une dégradation de talus ou assuré. E n ce qui concerne, par exemple, les
d'une obstruction des fossés et cunettes par les filets d'eau recueillis par le réseau de drainage
produits d ' é r o s i o n . Il y a aussi le risque de subir superficiel, ils sont normalement transportés vers
une perte d'intégration dans le site à cause de un exutoire de façon adaptée et de manière à ne
plaies mal cicatrisées et d'un manque d'entretien. créer aucune érosion. Cependant, si le réseau de
drainage superficiel est mal entretenu, i l peut se
En fonction du niveau de service requis, on devra produire un colmatage par éboulement, ce qui
donc définir les risques acceptables pour les usa- peut entraîner soit un d é b o r d e m e n t des filets
gers et pour l'environnement de l'ouvrage. d'eau sur des terrains non adaptés et un ravine-
Cette notion de risques acceptables suppose, de ment important, soit une infiltration dangereuse
la part de l'ingénieur, une bonne connaissance au moins pour certains sols sensibles à l'eau. L e
ou une bonne évaluation de l'efficacité et des r e m è d e pourrait alors être pire que le mal !
qualités d'intégration dans le site des mesures de
protection q u ' i l est possible de mettre en œ u v r e .
En effet, sur un tracé routier, à moins de recou- Rapports efficacité-coûts
vrir, par exemple, tous les talus de perrés très Une fois le projet et ses objectifs bien définis, le
onéreux (ce ne serait guère esthétique !), aucune niveau de service et les normes de protection et
mesure de protection n'est efficace à 100 %. d'entretien choisis, l'ingénieur aura à prendre,
pendant la construction, un grand nombre de déci-
sions locales, cas par cas, déblai par déblai, rem-
Efficacité des techniques blai par remblai. Ces décisions seront prises avec,
Une technique peut être en e l l e - m ê m e très effi- en toile de fond, la problématique, pour reprendre
cace lorsqu'elle est utilisée avec certains sols ou un mot à la mode, des rapports efficacité-coûts.
dans certaines limites de lieu, de temps, de c l i -
mat. M a i s l a m ê m e technique peut é g a l e m e n t Passer d'un niveau de service donné au niveau de
être e m p l o y é e à contretemps, à contre-emploi et service i m m é d i a t e m e n t supérieur suppose un coût
d'une façon a n t i é c o n o m i q u e . Certaines erreurs supplémentaire qui peut être parfois trop élevé et
d'appréciation sont parfois commises, comme provoquer une chute trop importante du rapport
construire un fossé de crête bétonné dans un ter- efficacité-coûts. M a i s , en fait, i l est difficile
rain sableux alors m ê m e que le terrain naturel d'avoir une estimation très précise des rapports
amont n'existe pratiquement pas, ou encore efficacité-coûts. S i on pouvait un jour présenter
placer des fascines vivantes dans un terrain une liste complète de ces rapports, elle ne serait
rocailleux et sableux, ce qui les voue à une mort sans doute valable que m o m e n t a n é m e n t et dans
certaine. quelques cas de figure seulement. Cela tient, bien
entendu, au fait q u ' i l est impossible de réunir, au
Une erreur technique que l ' o n rencontre parfois m ê m e endroit et dans les meilleures conditions
est celle d'un dimensionnement insuffisant des d'approvisionnement, tous les matériaux utilisables.
ouvrages de drainage. Cela se traduit par un U n matériau peut être disponible en grande quan-
engorgement ou un d é b o r d e m e n t sur un terrain tité dans un site d o n n é et introuvable ailleurs.
non préparé à l'avance et, éventuellement, par
des sapements des soutirages et la ruine de l'ou- C'est souvent le cas pour les boutures de saule
vrage. L'erreur inverse (surdimensionnement) (ou d'autres plantes faciles à bouturer comme les
est beaucoup moins visible. peupliers) utilisées en fascinage et plançonnage ;
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si les saules sont trop éloignés, les boutures peu- Seule l'expérience acquise par les entreprises et
vent mourir ou être trop chères ; s'ils se trouvent les ingénieurs sur le terrain leur permettront de
à proximité, on a à sa disposition un matériau de choisir et d'utiliser à bon escient la meilleure
construction à la fois vivant, précieux et bon technique, dans un savant compromis entre la
m a r c h é . M a i s encore faut-il que le sol du talus à technique la plus efficace et la moins coûteuse.
stabiliser soit suffisamment fin et humide, que
O n conçoit bien que l'engagement préalable des
l'on ne soit pas dans une période de temps trop
entreprises vers une meilleure défense de l'envi-
sèche, que l'ingénieur ait la possibilité de pré-
ronnement soit quelque chose de nécessaire.
parer ou d ' a c q u é r i r ces boutures et q u ' i l ait aussi
M a i s elle ne saurait suffire. Notamment, les dis-
à sa disposition une main d ' œ u v r e possédant le
positifs de protection sur le terrain doivent être
savoir-faire minimal...
correctement installés et dimensionnés et mis en
On touche là, d'ailleurs, à un autre facteur de en place en temps voulu. Enfin, les contrôles de
l'hétérogénéité et de la variation des prix d'un terrain, essentiellement les contrôles exercés par
pays à l'autre. Ce facteur est le coût de la main le maître d ' œ u v r e , mais aussi par l'entreprise sur
d ' œ u v r e , qui peut être différent et peut expli- e l l e - m ê m e (autocontrôle de l'entreprise) sont, ou
quer, par exemple, l'utilisation de procédés très sinon doivent, devenir les règles indispensables
gourmands en main d ' œ u v r e dans les pays pour une meilleure lutte contre l'érosion et donc
sous-développés, alors que ces procédés seraient une meilleure défense de l'environnement.
prohibitifs dans les pays développés.
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Méditerranée, SETRA, juin, 26 p. juil., 247 p.
Erosion poses a major threat to the environment in road construction, but the risk depends to a large extent o n
local conditions a n d the organisation of the working sites.
• T h e first reviews the general principles of erosion control, namely the prevention or retarding of its occurrence
and the control of sedimentation bo as to alleviate its harmful effects o n the environment
• T h e s e c o n d part examines five groups of techniques for reducing the risk of erosion or reducing the a m o u n t of
solid matter present in water flowing away from from cultivated land, roadworks or engineering structures mea-
sures designed to modify the physical a n d physico-chemical characteristics of soils surface protection ; embank-
ment modulation; control of surface w a t e r ; a n d special protective measures in particularly affected or sensitive
• T h e third part c o m m e n t s on the practical aspects of selecting techniques best suited to the special conditions
prevailing o n site.
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