Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
COURS
D’APPROVISIONNEMENT
EN EAU POTABLE
Par :
Djanhan Patrice KOUASSI
Ingénieur du Génie Rural
Enseignant au Département Infrastructures et
Transport
E-mail: dpat_kouassi@yahoo.fr
Pré-requis:
Hydrologie: Calcul des quantité d’eau disponible, drainage urbain;
Hydraulique: Ecoulement en surface libre, Ecoulement en charge,
Ecoulement en milieux poreux;
Economie: Calcul économique en hydraulique
Organisation du cours:
Masse horaire: 30 heures,
Notion de normes:
On appelle normes, les recommandations qui émanent
d’organismes particulièrement compétents , et qui précisent
ce que doit être la composition de l’eau afin qu’elle puisse
être consommée par les populations.
III.1 INTRODUCTION
III.1.1 Normes de qualité
Notion de normes:
Les normes ne constituent pas un recueil de valeurs figées,
arrêtées une fois pour toutes.
Elles évoluent avec les progrès de la science, le
développement des techniques analytiques, les observations
faites dans le temps sur l’incidence que peut avoir tel ou tel
paramètre sur la santé.
Dans leur partie aval, les eaux sont de moins bonne qualité
en raison:
de la densité des populations;
des installations industrielles et agricoles.
III.1 INTRODUCTION
III.1.2 Caractéristiques des eaux naturelles
Eaux de surface: Eaux de rivières
L’eau de la partie aval des rivières présente alors le profil
suivant :
Forte contamination bactérienne;
Pollution organique et minérale élevées;
Forte coloration suite à la dissolution de composes divers.
Paramètres organoleptiques:
Ils ont été les premiers repères dont l’homme a pu disposer
pour évaluer la qualité d’une eau.
Si ces indicateurs de qualité ne sont bien évidemment pas
suffisants pour fournir un diagnostic précis et fiable, ils n’en
constituent cependant pas moins un test intéressant.
Aussi les présenterons nous en premier, tout en restant
conscients de leur insuffisance.
III.1 INTRODUCTION
III.1.3 Critères de choix
Paramètres organoleptiques:
la couleur: Une eau destinée à la consommation se doit
d’être incolore. Toute coloration peut en effet laisser présumer
d’une pollution et provoquera de toute façon la méfiance du
consommateur. Certaines eaux, claires au départ, peuvent
par la suite prendre des teintes variables compte tenu des
réactions d’oxydation susceptibles de se manifester au
contact de l’air.
On peut distinguer:
Une pollution habituelle: Celle ci est liée aux modes de vie
et aux diverses activités qui existent sur un périmètre donné;
Une pollution accidentelle: Elle peut résulter
d’événements fortuits: inondations, catastrophes industrielles,
conflits.
1. Dégrillage:
Le dégrillage permet de protéger la station de l’arrivée
intempestive de gros débris, troncs d’arbres, branches,
cadavres d’animaux, susceptibles de provoquer de graves
dégâts à la station.
Le dégrillage fait appel à des grilles métalliques dont
l’écartement des barreaux est décroissant.
III.2 PRETRAITEMENT
III.2.2 Opérations de dégrossissage
1. Dégrillage:
On distingue:
- le prédégrillage: écartement de 50 à 100 mm
- le dégrillage moyen: écartement de 18 à 25 mm
le dégrillage fin: écartement de 3 à 10 mm
Les grilles peuvent être à nettoyage manuel ou automatique, et
sont disposées dans des chenaux par où transite l’eau brute.
* Remarque
La vitesse de passage a travers la grille doit être suffisante
pour que les matériaux retenus soient appliques sur la grille
sans toutefois provoquer des pertes de charge prohibitives.
On adopte en général des vitesses de passage entre les
barreaux de 0,6 à 1,2 m/sec qui peuvent être portées dans
certains cas jusqu’à 1,4 m/sec.
III.2 PRETRAITEMENT
III.2.2 Opérations de dégrossissage
2. Tamisage:
Le dégrillage ne permet pas d’éliminer certains éléments
véhiculés par les eaux, il en est ainsi par exemple des feuilles
ou des insectes, aussi a t’on recours au tamisage qui
comprend tout comme le dégrillage plusieurs étapes.
* le macrotamisage: Il est réalisé à l’aide de tôles métalliques
percées ou de treillis métalliques. Les mailles vont de 0,2 à
quelques mm.
* le microtamisage: Il fait appel a des toiles métalliques ou
plastiques. Le maillage est inférieur à 100 microns. Les
dispositifs de tamisages peuvent être: des tambours rotatifs,
lorsque le niveau de l’eau est relativement constant; des
bandes de tamisage, lorsqu’il n’en est pas ainsi.
En eaux de consommation le tamisage est intéressant pour
traiter les eaux brutes à faible turbidité.
III.2 PRETRAITEMENT
III.2.2 Opérations de dégrossissage
2. Tamisage:
Le microtamisage peut ainsi arrêter le plancton et certaines
matières organiques ou minérales dont la taille est supérieure à
celle des mailles du tamis.
Il convient de préciser cependant que le microtamisage ne
bloque: ni les argiles, ni les éléments colloïdaux.
Il est d’autre part sans effet sur la turbidité ou la couleur.
III.2 PRETRAITEMENT
III.2.2 Opérations de dégrossissage
3. Dessablage:
Selon les conditions, le dessablage peut être placé: soit avant,
soit après le tamisage.
Il a pour but d’extraire le sable des eaux brutes, afin qu’il n’aille
pas:
- se déposer dans les conduites d’amen&e d’eau à la station
- surcharger les traitements ultérieurs
- endommager les pompes par abrasion.
Le dessablage concerne des particules de diamètre:
D > 200 microns
Il est régi par les lois relatives à la sédimentation en chute libre.
Pour les particules de granulométrie inférieure on aura recours
au débourbage, sinon à la décantation.
III.2 PRETRAITEMENT
III.2.2 Opérations de dégrossissage
4. Débourbage:
Le débourbage est une prédécantation située en amont de la
station et dont le but est d’éliminer les sables fins et limons.
Le débourbage s’impose si la capacité de traitement du
décanteur s’avère insuffisante par rapport à la charge véhiculée
par l’eau lors de son entrée en station.
Les débourbeurs sont dimensionnés de la même façon que les
décanteurs statiques et peuvent faire appel à des floculants.
III.2 PRETRAITEMENT
III.2.2 Opérations de dégrossissage
4. Déshuilage:
Le déshuilage est une opération de séparation du type “liquide /
liquide”. Les huiles étant en général plus légères que l’eau
remontent en surface où elles sont éliminées par simple
déversement.
En général on dispose une cloison dans le canal d’amenée
d’eau, cette cloison fait barrage à l’huile qui se trouve à la
surface libre, et une reprise par l’intermédiaire de goulottes et
de déversoirs orientables permet l’élimination de l’huile..
Il existe également pour les grands plans d’eau, des
récupérateurs mobiles flottants.
Signalons encore les collecteurs à bande ou à tambour.
III.2 PRETRAITEMENT
III.2.3 Prétraitement au chlore
Lorsqu’une eau riche en matières organiques et en plancton
doit être amenée a la station par une conduite de grande
longueur, il est indispensable d’effectuer une oxydation au
départ de la conduite.
En effet il convient d’éviter le développement de plancton sur la
paroi, ce qui aboutirait à plus ou moins longue échéance, a
l’obstruction partielle de la conduite.
Pour réaliser cette oxydation on utilise en général le chlore ou
ses dérivés.
Un autre intérêt de cette chloration réside dans le fait que les
batteries ferrugineuses et sulfata-réductrices , susceptibles
d’attaquer le fer, seront annihilées par cette oxydation.
De même ce prétraitement permettra d’éviter le développement
des moules d’eau douce, Dreissena polymorpha, susceptible
d’obstruer les conduites de faible diamètre.
III.2 PRETRAITEMENT
III.2.3 Emmagasinage d’eau brute
L’emmagasinage d’eau brute présente un intérêt dans le cas où
il peut se produire des sécheresses prolongées ou des
pollutions accidentelles.
On dispose toujours ainsi de réserves qui seront utilisées tant
que le retour à la normale n’aura pas eu lieu.
Au cours du stockage, on observe en général:
- une diminution des MES;
- une augmentation du plancton;
- un affaiblissement de NH4+ par nitrification;
- un développement des algues et des champignons;
- l’apparition de goûts et d’odeurs.
L’élimination de ces derniers nécessite des traitements
particuliers et en général couteux.
D’autre part, compte tenu de la surface immobilisée, il n’est
guère envisageable de créer de telles réserves en milieu
urbain.
III.3 COAGULATION ET FLOCULATION
III.3.1 Coagulation
L’objectif de la coagulation est d’éliminer les forces de
répulsion, lesquelles constituent un obstacle au regroupement
des particules.
Les principaux coagulants utilises en traitement des eaux de
consommation sont :les sels de fer et sels d’aluminium.
certains cas on fera appel à des produits de synthèse, tels
les polyélectrolytes cationiques.
Les opérations de coagulation ayant permis de déstabiliser le
système colloïdal, les particules sont maintenant déchargées et
n’ont plus tendance à se repousser.
Rien ne s’oppose donc à ce qu’elle puissent se rapprocher et
c’est à ce niveau qu’intervient la floculation.
III.3 COAGULATION ET FLOCULATION
III.3.2 Floculation
La floculation a pour but de favoriser la réunion des particules
en vue de la formation d’un flot aisément décantable.
Pour qu’il en soit ainsi la floculation doit accroître le volume, le
poids, la cohésion des amas formes par les particules.
Les floculants se distinguent les uns des autres par:
- leur nature, minérale ou organique;
- leur origine, naturelle ou synthétique;
-leur charge, qui peut être nulle, positive ou négative.
Tous ces floculants organiques se présentent en général sous
les formes : solide, émulsion dans un solvant organique,
solution aqueuse.
Les doses à utiliser vont de 0,05 a 0,15 mg/l pour ce qui est
des eaux naturelles.
III.3 COAGULATION ET FLOCULATION
III.3.3 Mise en œuvre de la coagulation/floculation
La mise en oeuvre des diverses opérations implique: le choix des
produits, la connaissance des doses optimales, le respect de
certaines précautions dans le déroulement des
opérations .
Aucune règle ne permet de prévoir à priori le coagulant ou le
floculant qui donneront les meilleurs résultats.
Si l’expérience a montré que certaines associations ,coagulants
/flcculants, conduisaient à de bons résultats, aucune théorie n’est
venue en expliquer la raison.
Seules les études conduites en laboratoires pourront déterminer
quels sont les produits les mieux adaptes à une situation donnée.
D’une façon générale, la coagulation doit précéder la floculation, et
ce n’est que lorsque la coagulation aura atteint une certaine maturité
que l’on pourra ajouter le floculant.
On s’exposerait à de graves déboires si l’on ne tenait pas compte de
ce facteur important. Le temps optimum au bout duquel il convient
d’ajouter les adjuvants ne peut être défini que par des essais
III.3 COAGULATION ET FLOCULATION
III.3.4 Contrôle des opérations
Ce n’est que par les résultats obtenus au laboratoire qu’il sera
possible de déterminer les conditions de mise en oeuvre d’un
traitement de coagulation floculation .
Les tests effectues au laboratoire portent sur: le choix des
produits, les doses qu’il convient d’utiliser, les conditions
opératoires.
Les moyens dont disposent les chimistes pour atteindre ces
objectifs reposent sur l’utilisation du Jar test et du Zétamétre
III.4 DECANTATION
La décantation est l’opération qui permet l’élimination des
particules en suspension dont la densité est supérieure à celle
de l’eau.
Ces particules peuvent se trouver naturellement dans l’eau
brute, y avoir été crées par action des réactifs appropriés lors
de traitements antérieurs, tels la coagulation et la floculation.
La décantation intervient également lorsqu’il s’agit de
débarrasser l’eau des produits formés au cours de son
Epuration chimique.
La décantation est très largement utilisée dans le traitement
des eaux usées pour l’élimination des boues biologiques.
Selon leur aspect physique, on distingue deux types de
particules décantables auxquels correspondent des modes de
décantation différents:
III.4 DECANTATION
* Cas des particules grenues: Les particules grenues décantent
indépendamment les unes des autres et avec une vitesse de
chute qui croît jusqu’à une valeur limite très rapidement
atteinte. On parle dans ce cas de décantation libre.
* Cas des particules floculées : Les particules floculées
résultent de l’agglomération des colloïdes après qu’ils aient été
traités par les réactifs de coagulation / floculation .
Selon la concentration de ces particules on observe deux
modes de décantation: l’une qualifiée de diffuse et qui
concerne les suspensions à faible concentration, cas des eaux
de consommation et l’autre de freinée, et qui est relative aux
suspensions contenant un taux élevé de particules colloïdales;
ce dernier mode de décantation est souvent appelé “en piston”,
cas des eaux usées.
III.5 FILTRATION
L’eau brute, à l’issue des différents traitements qu’elle a pu
subir depuis son entre en station, qu’il s’agisse: de la
coagulation floculation, de précipitations chimiques
quelconques, se trouve chargée en particules solides plus ou
moins décantables.
A partir de ce moment deux voies s’offrent au traiteur d’eau
pour éliminer l’ensemble des particules:
* Décantation suivie d’une filtration:
Cette double opération sera nécessaire si les impuretés se
trouvent en concentration telle que le filtre serait très
rapidement colmaté par l’arrivée massive de particules
floculées.
* Simple filtration:
Cette solution sera adoptée si la teneur en particules est faible
Il est donc à noter que si la décantation est fréquente, elle n’est
pas toujours nécessaire, par contre la filtration s’avére
ratiquement toujours indispensable.
III.5 FILTRATION
III.5.1 Définition
La filtration est un procédé de séparation physique qui utilise le
passage d’un mélange solide-liquide à travers un matériau
poreux appelé filtre.
La phase liquide traverse le matériau poreux, La phase solide
est retenue par celui ci.
Les particules solides vont donc s’accumuler progressivement
dans le filtre et conduire au colmatage inéluctable de ce dernier
si les mesures nécessaires ne sont pas prises pour y parer.
Il faut donc envisager périodiquement des opérations de
nettoyage du filtre.
La filtration est un traitement “d’affinage” qui doit permettre une
excellente élimination : des bactéries, de la turbidité, de la
couleur, des goûts et odeurs.
III.5 FILTRATION
III.5.1 Différents types de filtration
Si les matières en suspension ont un diamètre supérieur à celui
des pores du filtre, elles sont retenues à sa surface.
Le filtre joue alors le r61e d’une simple “passoire” et l’on peut
dire que certains des procédés vus précédemment, :
le dégrillage, le tamisage, etc. . . s’assimilent à ce type de
filtration.
Dans ce cas on parle de filtration: en gâteau; en surface; sur
support.
Cependant, d’une façon beaucoup plus générale, la filtration
constitue un phénomène complexe qui met en jeu non
seulement la surface du filtre, mais aussi son épaisseur, et l’on
dit que l’on a affaire dans ce cas à la filtration : dans la masse;
en profondeur; sur lit filtrant.
III.5 FILTRATION
III.5.1 Différents types de filtration
Cette dernière expression: “filtration sur lit filtrant” est la plus
utilisée.
Dans le domaine qui nous concerne, à savoir celui du
traitement des eaux de consommation, le procédé à lit filtrant
est de loin le plus fréquent .
III.6 DESINFECTION DES EAUX DE CONSOMMATION
Les maladies hydriques ont pour origine la présence dans les
eaux de consommation de différents germes: qui peuvent être
naturellement pathogènes, qui le deviennent dans certaines
conditions.
Rappelons pour mémoire les micro-organismes suivants:
bacille de la fièvre typhoïde; bacille dysenterique; vibrion
cholérique; bacille de Koch; eschérichia coli; bacille
pyocyanique.
Ces germes sont en général apportés par les eaux usées, ils
peuvent contaminer les eaux de surface, mais aussi les eaux
réputées "souterraines".
La désinfection a pour but de détruire ou d‘éliminer l'ensemble
des micro-organismes susceptibles de transmettre des
maladies.
III.6 DESINFECTION DES EAUX DE CONSOMMATION
Cette désinfection n'inclut pas nécessairement la stérilisation,
qui conduit, elle, à la destruction de tous les organismes
vivants dans l'eau.
La désinfection fait appel a deux types de traitements:
les uns reposent sur l'utilisation de réactifs chimiques doués de
pouvoir germicides, des oxydants en général, les autres sur la
mise en oeuvre de procédés physiques: adsorption; radiations.