Vous êtes sur la page 1sur 8

DOSSIER

Techniques de l’Ingénieur
l’expertise technique et scientifique de référence
br1014
Guide méthodologique pour l'étude
acoustique d'une salle - Approche
linéarisée
Date de publication : 10/04/2010
Par :
Jacques JOUHANEAU
Professeur, ancien titulaire de la chaire d'Acoustique du CNAM

Ce dossier fait partie de la base documentaire


Acoustique des salles et de l'environnement
dans le thème Bruit et vibrations
et dans l’univers Environnement - Sécurité

Document délivré le 25/03/2014


Pour le compte
7200092269 - cerist // 193.194.76.5

Pour toute question :


Service Relation Clientèle • Éditions Techniques de l’Ingénieur • 249, rue de Crimée
75019 Paris – France

par mail : infos.clients@teching.com ou au téléphone : 00 33 (0)1 53 35 20 20

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Editions T.I.
Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5

Guide méthodologique pour l’étude


acoustique d’une salle
Approche linéarisée
par Jacques JOUHANEAU
Professeur, ancien titulaire de la chaire d’Acoustique du CNAM

1. Schéma méthodologique ...................................................................... BR1014 - 2


1.1 Distribution virtuelle des sources .............................................................. — 2
1.2 Définition de la clarté locale....................................................................... — 3
1.3 Recherche d’un compromis clarté-homogénéité ..................................... — 3
1.4 Choix d’une bande de fréquence............................................................... — 3
1.5 Détermination de l’angle d’ouverture ....................................................... — 4
1.6 Découpage du plan d’écoute ..................................................................... — 4
2. Stratégies d’élaboration du modèle................................................... — 4
2.1 Première méthode : les sources sont connues......................................... — 4
2.2 Seconde méthode : seul le site est connu ................................................ — 4
2.3 Choix des sources ....................................................................................... — 4
3. Conclusion................................................................................................. — 5
Pour en savoir plus .......................................................................................... BR 1010

ontrairement aux autres domaines de l’acoustique (comportement vibra-


C toire des sources, rayonnement, propagation, électroacoustique, etc.) qui
peuvent être correctement abordés à partir de lois physiques fondamentales et
de leur expression mathématique, l’acoustique des salles ne peut, en aucune
manière, faire l’objet d’une modélisation décrivant mathématiquement le
comportement du son dans une salle (cf. introduction de l’article [C 3360]).
Pour suppléer à cette carence, les différents chercheurs qui se sont intéressés
à cette question depuis l’Antiquité ont proposé une multitude de « petites
formules » d’origine diverse destinées à évaluer l’importance relative d’une ou
plusieurs variables en un point donné de la salle et pour une configuration
bien définie. C’est ainsi que l’on dispose aujourd’hui d’un jeu de relations
issues de considérations tantôt géométriques, tantôt statistiques, tantôt ondu-
latoires, mais le plus souvent empiriques ou psychophysiques.
Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5

Ces relations peuvent prédire la valeur d’une variable par différentes


méthodes, mais ne sont que rarement concordantes sur le résultat et, de toute
façon, quand elles le sont pour une configuration donnée, elles ne le sont plus
dès lors qu’on s’écarte un tant soit peu de cette situation de référence (dépla-
cement du point de mesure, de la bande de fréquence, variation du nombre
d’auditeurs, de la température …).
4 - 2010

Il en résulte que la gestion de la multitude de relations spécifiques de l’acous-


tique des salles est une opération délicate qui demande, outre les connaissances
de ces différentes lois, une aptitude particulière à sélectionner les plus perti-
nentes et à effectuer correctement les transitions qui les séparent ou les
opposent. Si la difficulté rencontrée reste aisément contournable sur des petits
BR1014

locaux, il n’en est pas de même pour les salles complexes qui demandent une
vision globale beaucoup plus conséquente. Nous avons vu dans les articles
[BR1010] et [BR1012] deux aspects d’une stratégie d’approche cohérente pour
l’optimisation de certains paramètres de l’acoustique des ensembles complexes.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. – © Editions T.I. BR1014 – 1

tiwekacontentpdf_br1014 Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5


Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5

GUIDE MÉTHODOLOGIQUE POUR L’ÉTUDE ACOUSTIQUE D’UNE SALLE _________________________________________________________________________

L’exemple proposé dans cet article [BR1014] illustre parfaitement toutes les
phases d’une approche méthodologique et la conclusion fait ressortir le fait
qu’un paramètre essentiel au départ (ici le prix) peut tout à fait être négligé
dans la modélisation et entrer malgré tout de plain-pied dans le processus de
mise en application et le respect du cahier des charges.
Linéariser le schéma de sonorisation d’une salle est une opération très
complexe du fait qu’elle met en jeu un nombre incalculable de paramètres.
Les principaux sont :
– tous les paramètres relatifs à l’acoustique de la salle ;
– les paramètres relatifs aux caractéristiques des sources (caractéristiques
de puissance, de rendement, de spectre, de directivité…) ;
– les paramètres relatifs à leur disposition (nombre, position, orientation,
niveaux relatifs) ;
– les paramètres relatifs au couplage électroacoustique (réverbération,
effet Larsen, annulations…) ;
– les paramètres relatifs à la psychoacoustique des salles. (réverbération,
clarté, spatialisation) ;
– les paramètres relatifs à la répartition de l’énergie sonore (équilibre et
homogénéité) ;
– les paramètres relatifs aux coûts d’investissement, de fonctionnement et
de maintenance.
Pour comprendre l’intérêt de la linéarisation, il suffit de rappeler que la sono-
risation d’une petite salle implique la mise en jeu de plus de 100 paramètres,
ce qui, dans l’hypothèse d’un traitement expérimental, représenterait 3100
(5.1047) configurations à tester !

1. Schéma méthodologique 1.1 Distribution virtuelle des sources


Dans un premier temps, on décide d’effectuer tous les calculs en
L’un des problèmes majeurs de la sonorisation étant le choix du supposant que la salle permet une répartition régulière des sour-
système (localisé ou réparti), on effectue une première linéarisa- ces et que celles-ci ont toutes les mêmes caractéristiques. Ce pos-
tion qui ramène le problème à une seule inconnue : le nombre de tulat préliminaire doit être accepté quel que soit son degré de
sources N. réalisme. En effet, bien que certaines dispositions soient totale-
ment impraticables, on verra que la plupart des résultats obtenus
On verra par la suite que cette réduction conceptuelle trouve son
avec cette méthode restent adaptables à la situation réelle.
équivalence mathématique par un transfert qui permet d’évaluer
toutes les grandeurs utiles à partir d’une seule variable : l’angle C’est ainsi qu’on peut très bien imaginer une situation où l’on
d’ouverture des sources à 2000 Hz (cf. § 1.4). disposerait un réseau de sources régulièrement espacées dans un
plan situé à 10 m au-dessus de la tête des auditeurs dans une
L’intérêt du choix initial (le nombre de sources) est :
situation difficilement concevable (à Notre-Dame de Paris, par
1/ qu’il détermine automatiquement la nature du système (N = 1 exemple).
donne une sonorisation monophonique, N = 2, stéréophonique,
N compris entre 3 et 10, disposition en clusters, N > 10, répartie, Il faut bien comprendre qu’un tel choix, bien que totalement
Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5

etc.) ; irréaliste, n’a pour but que de faciliter la résolution d’un ensemble
2/ qu’il permet une évaluation du rapport entre le champ direct et d’équations complexes, non homogènes, voire incompatibles.
le champ réverbéré en tout point de la salle. C’est pour contourner une difficulté majeure que l’on part d’une
situation théorique idéale sur le plan auditif (couverture claire et
La réduction à un seul paramètre nécessite un « asservissement » homogène pour tout l’auditoire) et que l’on cherche, à partir de la
de tous les autres. Cet asservissement est possible si l’on se fixe quel- valeur souhaitable de certaines variables et des relations qui les
ques règles simplificatrices permettant l’optimisation du modèle. Une lient, à déterminer la valeur optimale d’une seule d’entre elles
fois l’optimisation effectuée, on en déduit le nombre idéal de sources, comme, par exemple, le nombre de sources. Une fois le problème
ce qui permet de résoudre le problème en abandonnant les restric- théorique résolu, rien n’empêche de ne conserver que la finalité
tions induites par les règles simplificatrices. (couverture idéale) et la solution trouvée (nombre de sources) pour
On est donc tout à fait dans le schéma : optimisation virtuelle ne prendre que les éléments intermédiaires et les adapter à la
situation réelle.
application réelle.
Les règles simplificatrices peuvent être énoncées à travers six C’est ainsi que le nombre de sources étant fixé, on en déduit
immédiatement la nature de la sonorisation : monophonique, sté-
propositions (§ 1.1 à 1.6).
réophonique, en clusters, en distribution répartie, etc. Il ne reste
Le lecteur soucieux d’avoir les détails mathématiques du pro- plus alors qu’à recalculer les autres variables (puissance, angle
cessus les trouvera intégralement dans l’article « Sonorisation d’ouverture, position et orientation…) de telle façon que le mode
classique » …. d’accrochage des enceintes soit compatible avec les impératifs

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


BR1014 – 2 est strictement interdite. – © Editions T.I.

tiwekacontentpdf_br1014 Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5


Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5

_________________________________________________________________________ GUIDE MÉTHODOLOGIQUE POUR L’ÉTUDE ACOUSTIQUE D’UNE SALLE

pratiques et esthétiques du site. Un exemple de cette méthode que l’énergie du champ direct ne doit jamais être inférieure au
sera donné sur la figure 1. dixième de celle du champ réverbéré, on aboutit aux critères
Le plan d’écoute peut être développé suivant une représentation suivants :
bidimensionnelle et découpé en trois zones :
– une zone inutile, qui correspond, le plus souvent, aux passa- – 9 dB < C H < – 6 dB : tolérable
ges inaccessibles au public, aux places encombrées ou à celles qui – 6 dB < C H < – 3 dB : correct
ne nécessitent pas de sonorisation ; – 3 dB < C H : satisfaisant
– une zone peu fréquentée pouvant accepter une sonorisation
moins poussée ;
– une zone critique qui doit répondre à toutes les exigences
On a donc réduit le problème multidimensionnel à un seul cri-
d’une sonorisation de qualité.
tère qui est une fonction de deux variables : N, le nombre de sour-
ces et θ, l’angle d’ouverture de ces sources.
1.2 Définition de la clarté locale Le problème peut donc maintenant être abordé :
– soit en fixant l’angle d’ouverture et en cherchant le nombre
Pour évaluer la qualité d’une sonorisation, il est nécessaire de se optimal de sources permettant l’obtention du CH recherché ;
donner un certain nombre de critères et de comparer leurs valeurs – soit en fixant le nombre de sources et en adaptant l’angle
en différents points de la salle. Pour donner un sens à ces compa- d’ouverture.
raisons, il faut définir une position de référence. Cette position doit
être éloignée des parois et des encombrements afin que les Comme l’angle d’ouverture varie avec la fréquence, il est néces-
valeurs mesurées en ce point ne prennent en compte que les effets saire de pousser la linéarisation plus loin en réduisant l’étude à
dus aux sources les plus proches, indépendamment des premières une seule fréquence. C’est l’objet du paragraphe 1.4.
réflexions sur les murs.
Le point de référence sera donc la position occupée par un audi-
teur situé dans l’axe de l’une des sources centrales. 1.4 Choix d’une bande de fréquence
Toutes les grandeurs évaluées au point de référence seront Le problème majeur de la sonorisation étant lié à la directivité
appelées grandeurs locales. des sources, il en résulte qu’aucune modélisation n’est possible
On conçoit aisément que le niveau sonore local ou le spectre sans l’apport de relations descriptives de leur rayonnement.
local soient des notions importantes mais on admettra que la gran- Les sources sonores classiques ont pour caractéristique commune
deur locale la plus pertinente est la clarté. une très large variation de la directivité dans la bande audible.
La clarté locale est, par définition, le rapport du champ direct sur Pour simplifier, on peut admettre que les sources électroacousti-
l’axe d’une seule source au champ réverbéré total induit par toutes ques ont un rayonnement :
les sources, soit : – totalement omnidirectif aux très basses fréquences ;
C(r,n) = Lpax (r) – LpR (N) – unidirectif aux fréquences moyennes (la majeure partie de
l’énergie est contenue dans un lobe principal) ;
avec Lpax (r) niveau de pression directe à une distance r dans – multidirectif aux fréquences élevées où les sources rayonnent
l’axe de la source, en faisceaux dus à l’apparition de lobes secondaires qui génèrent
LpR (N) niveau de pression réverbérée induit par les N d’importantes variations d’amplitude dont les maximums varient
sources. avec la fréquence.
La source idéale étant une source dont toute l’énergie serait
contenue dans un seul lobe d’angle d’ouverture constant, on
1.3 Recherche d’un compromis conçoit que les grandes variations « naturelles » de la directivité
clarté-homogénéité soient à l’origine des principaux problèmes d’homogénéité.
En dehors des systèmes en réseau qui permettent de main-
Pour prendre en compte l’importance de l’uniformité de la cou- tenir la largeur de l’angle d’ouverture à peu près constante sur
verture, il est raisonnable de définir également un critère d’homo- plusieurs octaves, les sources traditionnelles se caractérisent
généité à partir d’une évaluation des écarts maximaux de niveaux par un facteur de directivité qui croît av ec la fréquence suivant
du champ direct. une loi grossièrement exponentielle. Sachant que, pour une
Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5

Sachant que seuls les haut-parleurs les plus proches de la posi- bande de fréquence donnée, l’optimisation d’un système réparti
tion de référence jouent un rôle déterminant dans l’évaluation du est toujours délicate, il est hors de question de chercher à
champ direct, il est possible de prévoir les positions pour lesquel- réaliser celle-ci simultanément sur plusieurs fréquences. Un
les celui-ci est extremum. compromis est donc nécessaire. Il doit prendre en compte les
L’homogénéité est alors définie par la différence : principaux critères : clarté, intelligibilité, répartition spectrale et
homogénéité.
H = LpDmin – LpDmax
D’où la proposition de privilégier la bande d’octave centrée sur
avec LpDmin niveau de pression directe minimum, 2 000 Hz. Ce choix se justifie par :
LpDmax niveau de pression directe sur l’axe de la source. – l’existence d’un maximum de contribution à l’intelligibilité à
La linéarisation passe donc par l’évaluation d’un seul critère cette fréquence ;
obtenu par la sommation de C et de H. – la garantie de ne pas trouver de fréquences de réjection avant
4 000 Hz ;
C + H (en abrégé CH) représente alors le rapport champ direct / – la forme du lobe de directivité principal, qui approche une
champ réverbéré aux points d’écoute les plus défavorisés. valeur optimale (les sources peu directives commencent à avoir un
Idée-clé : partant du principe que la clarté décroît avec le lobe principal de faible ouverture et les sources hyperdirectives ne
nombre de sources (N) tandis que l’homogénéité varie en sens rayonnent pas encore en faisceau) ;
inverse, on prend N comme variable et on cherche pour quelles – une modélisation précise et robuste : l’expérience montre que
valeurs de N on obtient le meilleur compromis. Si l’on admet c’est dans la bande de fréquence 1 500-4 000 Hz que les modèles

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. – © Editions T.I. BR1014 – 3

tiwekacontentpdf_br1014 Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5


Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5

GUIDE MÉTHODOLOGIQUE POUR L’ÉTUDE ACOUSTIQUE D’UNE SALLE _________________________________________________________________________

mathématiques sont les plus aptes à traduire l’évolution du lobe


principal de directivité. 2. Stratégies d’élaboration
Une des étapes essentielles de la conduite d’un projet de sono- du modèle
risation consiste donc à définir, selon les données disponibles,
une ligne directrice qui permette une étude relativement détaillée
pour toute la bande spectrale centrée sur 2 000 Hz. De façon La méthode et l’ordre d’analyse des paramètres dépendent
générale, un tel projet peut s’articuler autour de deux axes selon essentiellement des données dont on dispose au départ.
que l’on dispose ou non, dès le départ, des caractéristiques de Deux stratégies sont envisageables.
sources.
Deux méthodes sont envisageables :
– partant des sources disponibles, on détermine leurs carac- 2.1 Première méthode :
téristiques de directivité : angles d’annulation et d’ouverture à les sources sont connues
2 000 Hz ;
– partant d’une configuration de site donnée, on calcule l’angle Les données (outre celles de l’acoustique du local) sont :
d’ouverture optimal des sources, c’est-à-dire l’angle qui assure la
– les sources et leur directivité ;
meilleure couverture à 2 000 Hz. La recherche des haut-parleurs se
rapprochant au mieux de la directivité souhaitée s’effectue alors – la distance du plan des sources au plan d’écoute.
dans la dernière phase de l’opération. On détermine successivement à partir du modèle PPCE :
– l’angle de première annulation ;
– le rayon du piston équivalent ;
1.5 Détermination de l’angle d’ouverture – l’angle d’ouverture à 2000 Hz ;
– les cercles ou les ellipses du plan d’écoute ;
Sachant que la plupart des sources ont des caractéristiques – la clarté locale ;
directives, soit à symétrie de révolution, soit à rayonnement ellipti-
– l’homogénéité.
que, on se propose de faire appel à un calcul qui soit applicable
aux deux situations.
Le principe de base de ce modèle commun est la comparaison 2.2 Seconde méthode :
d’un diagramme de directivité donné (suivant un plan horizontal
ou vertical) avec celui d’un piston plan encastré. On fait donc seul le site est connu
appel à un autre modèle parfaitement défini sur le plan du for-
malisme mathématique, celui du PPCE (piston plan circulaire Les données du problème sont :
encastré). – la géométrie de la salle ;
L’intérêt de ce modèle est qu’il permet une modélisation infor- – les contraintes d’utilisation (accessibilité, points de fixation,
matique extrêmement simple de toutes les données relatives au esthétique, etc.) ;
champ sonore dans la salle quel que soit le nombre de sources. – la disposition du public.
Si la source rayonne avec une symétrie de révolution, on On procède alors à l’inverse du cas précédent :
relève ses courbes de directivité aux fréquences comprises – on définit le plan d’écoute ;
entre 1 000 et 4 000 Hz. On cherche quel est le rayon du piston – on trace les cercles, ou les ellipses, compatibles avec le cahier
circulaire dont le lobe principal possède le même angle d’ouver- des charges tout en cherchant à maintenir le nombre de sources le
ture (ou le même angle d’annulation) dans la bande d’octave plus faible possible ;
centrée sur 2 000 Hz. – on calcule les limites acceptables pour les distances sources-
Si la source est elliptique, on effectue la même opération succes- plan d’écoute et les angles d’ouverture correspondants ;
sivement dans le plan horizontal et le plan vertical. – on détermine la meilleure valeur de CH comprise dans la four-
chette précédente ;
– on fixe définitivement le nombre, l’ouverture et la position des
1.6 Découpage du plan d’écoute sources ;
– on cherche les enceintes correspondant à l’angle d’ouverture
La relation entre le nombre de sources et leur angle d’ouverture prévu.
Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5

permet de déterminer les courbes d’égal niveau sonore sur le plan Le champ de liberté est plus important dans cette configuration
d’écoute. que dans la précédente. Il est donc recommandé de faire appel à
En pratique, la règle la plus simple consiste à tracer l’intersec- quelques règles simplificatrices pour éviter de tomber dans une
tion des cônes définis par l’angle d’ouverture avec le plan situation où le calcul perd toute signification physique.
d’écoute et de disposer tangentiellement les cercles ou les ellip- La plupart des simplifications reposent sur les propriétés mathé-
ses obtenus. matiques de la clarté locale.
L’intérêt de découper le plan d’écoute en cercles tangents est
d’assurer une parfaite homogénéité des niveaux prévisionnels
sur les droites orthogonales qui joignent les centres de ces 2.3 Choix des sources
cercles. Ceux-ci étant définis par leur angle d’ouverture à – 3 dB,
un point commun à deux cercles tangents doit avoir un niveau de Les stratégies d’élaboration d’un système de sonorisation déve-
(– 3 dB) + (– 3 dB) = 0 dB, ce qui veut dire, qu’au facteur de dis- loppées dans les paragraphes précédents ont montré l’importance
tance près, on retrouve sur la périphérie le niveau théorique du de bien connaître les caractéristiques électroacoustiques des sour-
centre du cercle. ces. Pour que le modèle puisse mettre en évidence les avantages
Le calcul complet doit prendre en compte l’effet des sources et les inconvénients d’une configuration donnée, il est nécessaire
voisines mais, dans le cas où le lobe principal est bien délimité, de pouvoir disposer de toutes les données relatives au comporte-
la contribution de ces sources est, le plus souvent, négligeable. ment fréquentiel de ces sources.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


BR1014 – 4 est strictement interdite. – © Editions T.I.

tiwekacontentpdf_br1014 Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5


Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5

_________________________________________________________________________ GUIDE MÉTHODOLOGIQUE POUR L’ÉTUDE ACOUSTIQUE D’UNE SALLE

Le choix d’un ensemble de haut-parleurs adaptés à un problème


donné repose sur un nombre limité de critères dont les principaux S1 S2 S3 S4
sont : Plan des sources
– la puissance nominale et le rendement ;
– la réponse fréquentielle et la bande passante ;
Vue de profil
– la directivité et son évolution en fonction de la fréquence (fac-
teur de directivité et angle d’ouverture) ;
– le nombre de voies ; Plan d'écoute
– la distorsion harmonique ;
– l’encombrement ;
– le prix.
On constate que le critère de prix a été placé ici en dernier, alors
que bon nombre de situations réelles placent ce facteur comme Vue de dessus
prioritaire sur la liste des contraintes. Cela ne signifie nullement
que cet impératif a été oublié. L’intérêt de la démarche méthodo-
logique adoptée est précisément de ne pas compromettre le travail a découpage virtuel initial
d’optimisation tout en conservant une marge de manœuvre pour
faire une proposition définitive adaptée au prix. S2' ' S3' Plan des sources
Rappelons en effet que lors de la première proposition on a
défini trois zones :
S1' S4' Vue de profil
– une zone peu sensible qui ne demande pas d’attention
particulière ;
– une zone intermédiaire qui peut, si nécessaire, être sacrifiée au Plan d'écoute
bénéfice de la zone critique ;
– une zone critique qui doit répondre à toutes les exigences
d’une sonorisation de qualité.
Comme ce paramètre (trois valeurs) sous-tend l’existence d’une
variable, on peut tout à fait tracer une courbe de « surface Vue de dessus
couverte » en fonction du coût et laisser au client le choix du
compromis, tout en sachant que la « couverture » sur laquelle on
s’engage sera optimisée en termes de qualité de restitution. b restitution du niveau d'écoute donné par le modèle
à partir de sources elliptiques latérales (prévoir une
perte d'homogénéité dans le calcul du critère CH)

3. Conclusion S1" S4" Plan des sources

En conclusion, l’approche méthodologique d’un projet de sono- S2" S3" Vue de profil
risation comprenant au départ plus d’une centaine de paramètres
permet de travailler sur un schéma d’analyse portant sur deux
variables : le nombre de sources et l’angle d’ouverture. Plan d'écoute

La démarche, poussée jusqu’au bout, permet de voir que l’opti-


misation obtenue sur le schéma virtuel reste valable lors du retour
à la réalité et autorise même une redistribution des critères selon
d’autres priorités, notamment, celles du cahier des charges.
Vue de dessus

Un exemple de passage d’une distribution virtuelle optimisée à


une réalisation concrète est donné sur la figure 1, mettant en évi-
Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5

dence la possibilité de conserver le résultat d’un calcul tout en s’adap- c restitution identique au cas précédent mais
avec amélioration de l'homogénéité
tant aux contraintes locales.
Toutes ces équivalences reposent sur le principe qu’une source
La figure 1a montre la distribution virtuelle des sources dans un elliptique inclinée peut redonner un cercle dans le plan d’écoute.
plan horizontal.
La figure 1b montre la distribution réelle dans des plans verticaux Figure 1 – Exemple d’adaptation d’une distribution initiale virtuelle
conservant les résultats de l’optimisation linéarisée. à la configuration réelle de la salle

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. – © Editions T.I. BR1014 – 5

tiwekacontentpdf_br1014 Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5


Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5
Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5

tiwekacontentpdf_br1014 Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5


P
O
U
Guide méthodologique R
pour l’étude acoustique d’une salle
E
Approche systématique N
Jacques JOUHANEAU
par
Professeur, ancien titulaire de la chaire d’Acoustique du CNAM
S
A
V
À lire également dans nos bases
O
JOUHANEAU (J.). – Acoustique des salles. [C 3 360], JOUHANEAU (J.). – Traitement acoustique et insono- I
fév. 1995. risation des bâtiments. [C 3 362], nov. 1996.
R
Sources bibliographiques
P
Ouvrages généraux
BERANEK (L.L.). – Music, Acoustics and Architec-
Mémoires
GRASSIN (I.). – Modélisation et simulation du
qualité des lieux d’écoute, CNRS, 13-16 oct.
1981. L
ture. J. Wiley & Sons (1962).
CREMER (L.) et MÜLLER (H.A.). – Principles and ap-
plications of room acoustics. Applied Science
champ sonore réverbéré dans une salle longue.
Mémoire de fin d’études, École Centrale de Pa-
ris (2000).
ANDERSON (J.S.) et BRATOS-ANDERSON (M.). –
The acoustics of a large space with a repetitive
pattern of coupled rooms. J. of Sound and Vib.,
U
pub., Chapitre II.3 (1973).
KUTTRUFF (H.). – Room Acoustics. Applied
LE BIHAN (O.). – Modélisation du champ acousti-
que dans les salles longues par une méthode
d’échange énergétique. Application aux quais
208(2), p. 313-329 (1997).
S
Science pub., Chapitre V.6 (1973). SERGEEV (M.V.). – Scattered sound on reverbera-
de métro et RER. Mémoire DESS, Acoustique tion city streets and in tunnel. Sov. Phys.
JOUHANEAU (J.). – Acoustique des salles et sono-
architecturale et urbaine (2000).
risation. Éd. Lavoisier, 2e édition, Chapitres 2 et Acoust., 25(3), p. 248-252 (1979).
19 (2003).
Articles scientifiques
JOUHANEAU (J.). – Acoustique des salles et sono- WOEHNER (H.). – Sound propagation at tunnel
risation. Exercices et problèmes corrigés. Éd. LEIPP (E.). – Une méthode réaliste pour tester openings. Noise Control Engineering journal,
Lavoisier, § 2.8, 2.9 et 3.7 (1997). l’acoustique des lieux d’écoute. Colloque sur la 39, p. 47-56 (1992).

Annuaire

Organismes – Fédérations – Associations


(liste non exhaustive)
Laboratoire d’acoustique de la SNCF avec la collaboration de Corinne Fillol.
Laboratoire d’acoustique de l’AREP avec la collaboration d’Agnès Drevon.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. – © Editions T.I. Doc. BR 1 010 – 1

Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5

Vous aimerez peut-être aussi