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Texte 1.

130000 lycéens encore en rade


Suspendu le temps du bac, le dispositif Parcoursup a repris ce mardi. Du côté du gouvernement, on se veut
toujours confiant.
Pour que le stress de Parcoursup ne s'ajoute pas à celui des épreuves du bac, le ministère de
l'Enseignement supérieur avait suspendu le fonctionnement de la plateforme d'orientation jusqu'à ce mardi matin.
Sans surprise, les lycéens qui n'avaient pas encore validé de voeu pour la rentrée prochaine ont donc dû se ruer sur
le site pour découvrir les formations qui les ont acceptés. Ou, pour les moins chanceux, leur nouvelle position
dans la liste d'attente.
Résultat : ce mardi 26 juin, ils sont encore plus de 130000 (130845, pour être précis) dans cette situation
délicate, soit à peine quatre petits milliers de moins que le 18 juin dernier. On s'attendait pourtant à une réduction
drastique du nombre de lycéens dans l'expectative. Car si aucune nouvelle proposition n'a été envoyée aux élèves
de terminale pendant la semaine des épreuves écrites du baccalauréat, ils pouvaient tout de même continuer à
accepter ou à refuser des formations. Mécaniquement, cela aurait dû donc libérer de nouvelles places. D'autre
part, les écoles non-disponibles sur Parcoursup (comme les Instituts d'études politiques, les écoles d'ingénieurs ou
bien encore celles de commerce), soit environ 15 % des formations selon le ministère, ont maintenant publié les
listes des élèves admis dans leurs établissements à la rentrée prochaine. Là encore, en toute logique, cela aurait dû
faire baisser les compteurs des lycéens en attente d'orientation.
"C'est normal, répond-on, rassurant, du côté du ministère de l'Enseignement supérieur. La procédure a été
suspendue pendant une semaine. Les changements apparaîtront au cours des prochains jours, lorsque les élèves
admis dans ces écoles, qui jusque-là étaient concentrés sur le bac, se désinscriront de la plateforme."

Comparer l'incomparable
Malgré les polémiques, et le fait que seuls 350911 élèves - sur les 640639 à avoir reçu au moins une
proposition - aient accepté définitivement d'intégrer une formation, le ministère continue d'ailleurs d'affirmer que
Parcoursup est plus efficace qu'APB. Dans les colonnes de 20 Minutes, le 18 juin dernier, Frédérique Vidal
avançait même des chiffres pour convaincre les réticents : "80 % des candidats ont reçu en moyenne trois
propositions, alors que l'an dernier à la même époque, 80 % des candidats avaient reçu une proposition
seulement." Un mieux en effet. Sauf que c'était dans la nature même de l'ancien système de ne proposer qu'une
seule solution d'orientation aux candidats.

Dernières chances
"Le jour des résultats du bac, le 6 juillet, de nouvelles places se libéreront en raison des échecs. Le bond
devrait arriver à ce moment", promet-on au ministère. De quoi rassurer les quelque 29000 candidats n'ayant reçu
que des réponses négatives à leurs voeux ? Depuis les premiers résultats, publiés le 22 mai, un peu plus de 7400
d'entre eux ont demandé à être accompagnés par le recteur de leur académie. Et en un mois, parmi ces derniers,
deux élèves sur trois auraient trouvé une solution, avance le ministère.
En revanche, quid de ces plus de 11000 lycées qui ont quitté purement et simplement la plateforme avant
même d'avoir reçu une proposition ? "La machine ne peut pas tout faire. Avant, avec APB, il fallait attendre la fin
du processus pour savoir combien d'élèves restaient sur le carreau. Avec Parcoursup, nous essayons de trouver
une solution avant."
Pour ceux qui voudraient postuler à des formations auxquelles ils n'avaient pas songé jusque-là, ceux qui
n'avaient confirmé aucun voeu avant le 31 mars dernier, ainsi que ceux qui ne se sont jamais inscrits sur la
plateforme, la phase complémentaire s'est ouverte ce mardi. Celle-ci doit permettre aux candidats qui le souhaitent
de formuler dix nouveaux voeux de formation. Une aubaine pour les élèves qui, convaincus de ne pas avoir le
bac, n'avaient pas postulé plus tôt. "Ce système existait déjà avant, développe le ministère. L'an dernier, des
dizaines de milliers de lycéens s'y sont inscrits pour postuler aux 130000 places qui restaient vacantes après les
admissions."
Reste à trouver la formation adéquate, et surtout prête à accueillir le futur bachelier, ce que redoutent
encore bon nombre de candidats, notamment de banlieues. Interrogé sur le sort supposément réservé par
Parcoursup aux lycéens du 93, le ministère réplique : "Parcoursup a introduit des quotas de boursiers obligatoires
et a fait sauter l'obligation de postuler en licence dans sa propre académie pour les filières en tension. Les jeunes
de l'Académie de Versailles ou de Créteil sont un tiers à avoir obtenu une proposition à Paris, contre un sur cinq
l'an dernier." Des chiffres à l'effet consolatoire limité pour Valentin, lycéen de 14 ans en terminale S à Orsay, en
Essonne, qui, malgré un dossier scolaire sérieux, et comme sans doute des dizaines d'autres élèves, n'a toujours
reçu aucune proposition. Là encore, pour évaluer les véritables effets et ratés de Parcoursup, rendez-vous devra
être pris à la rentrée prochaine.
Emilie Tôn,lexpress.fr/education(le 26/06/2018)
Questions sur le texte
1. Vous venez de lire ________
a. un article de journal en ligne. b. les résultats d’un sondage.
c. une interview jounalistique. d. un rapport scientifique.
2. Il s’agit d’un texte à dominante ________
a. informative. b. explicative. c. argumentative. d. narrative.
3. Le texte appartient plutôt à la rubrique ________
a. éducation. b. sciences. c. politique. d. société.
4. Laquelle de ces phrases résume le mieux le contenu du texte?
a. Parcoursup offre plus de chances aux lycéens qui veulent s’inscrire à une formation de l’enseignement
supérieur en première année.
b. La phase complémentaire de Parccoursup ne s’adresse qu’aux élèves admis dans les écoles non-
disponibles sur Parcoursup.
c. Seuls les lycéens qui se sont inscrits sur Parcoursup pourront formuler de vœux de formation après le
bac.
d. 130000 lycéens de terminale profiteront de la plateforme pour passer leurs épreuves écrites du
baccalauréat.
5. Qu’est-ce que Parcoursup? Qui est l’auteur de ce système?
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6. Avant, il n’existait aucun autre système d’inscription pour les candidats.
□ Vrai □ Faux
Justification :
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7. Quand débute la phase complémentaire de cette nouvelle plateforme? Pour quel but a-t-elle?
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8. Quel public est concerné par cette phase complémentaire?
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9. Frédérique Vidal est défavorable à l’ancien système d’affectation.
□ Vrai □ Faux
Justification :
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10. L’auteure est convaincue de l’efficacité de ce nouveau système.


□ Vrai □ Faux
Justification :
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Texte 2:
Bac 2018 : ce qu’il ne faut pas faire à l’épreuve de SVT
L’épreuve de sciences et vie de la Terre (SVT) du bac S 2018 a lieu lundi  25 juin, à partir
de  14 heures. Eviter les impasses, être vigilant pour ne pas perdre des points au questionnaire à choix
multiples (QCM)… Jean-Marie Gendron, membre de l’Association des professeurs de biologie et
géologie et enseignant au lycée Paul-Sabatier de Carcassonne (Aude), revient sur sept erreurs
fréquentes dans les copies des candidats, à éviter autant que possible.
1/Faire l’impasse sur une partie du programme
Le ministère de l’éducation nationale impose que les trois exercices de l’épreuve écrite de SVT du
baccalauréat abordent des parties différentes du programme. Autrement dit, il est hasardeux de « faire
l’impasse sur une partie du programme, en essayant d’imaginer ce qui pourrait tomber ou non au bac »,
commente Jean-Marie Gendron. Et ce, surtout dans la première partie de l’épreuve consacrée à la
restitution organisée des connaissances, où l’on ne peut même pas « s’appuyer » sur des documents.
Dans les paquets d’épreuves que découvrent les correcteurs après l’examen, la stratégie consistant à faire
des impasses se traduit souvent par « des parties blanches » dans la copie.
2/Restituer le cours du professeur
Toujours dans le premier exercice, la restitution organisée des connaissances « n’est pas une restitution du
cours du prof ». Il faut donc lire et relire la consigne pour «  cerner les limites du sujet  » et ne pas tomber
dans le hors-sujet. Cette lecture attentive de la consigne est d’autant plus importante que celle-ci « donne
souvent le plan à suivre ».
3/Faire un plan illisible
Ce n’est pas pour rien qu’une consigne accompagne souvent le sujet de restitution organisée des
connaissances. « Votre exposé comportera une introduction, un développement structuré, une conclusion
et sera illustré d’un ou plusieurs schéma(s) », soulignait ainsi celui du bac 2017 à Pondichéry, en avril.
M. Gendron explique que les correcteurs attendent « un plan apparent » avec des titres signifiants, mais
aussi une copie aérée : « Une idée par paragraphe et un paragraphe par idée. »
Il faut toujours se rappeler«  qu’on ne rédige pas la copie pour soi, mais pour quelqu’un d’autre », qu’il
va falloiraccompagner dans sa lecture. Evoquer un sujet d’actualité en lien avec la problématique pour
« installer le sujet en introduction, ou pour l’ouvrir en conclusion » peut être une bonne manière
d’accrocher le lecteur. Ensuite, l’élève prendra soin de la langue et de l’orthographe, en n’oubliant pas
qu’« une faute d’orthographe dans un mot scientifique est une faute scientifique ».
Quant au schéma, même si celui-ci n’est pas suggéré dans l’énoncé, il est toujours bienvenu : « Un
schéma de synthèse commenté peut très bien servir de conclusion par exemple », explique l’enseignant de
SVT.
4/Cocher plusieurs réponses au QCM
Depuis quelques années, l’épreuve de SVT peut comporter un ou plusieurs questionnaires à choix
multiples (QCM). « L’erreur récurrente consiste à cocher plusieurs réponses, alors qu’on n’en demande
qu’une seule.  » Cela ne sert à rien, le correcteur jugera seulement si la réponse est juste ou fausse. Il n’y a
pas de demi-point, même si la bonne réponse figure parmi les différentes proposées par l’élève.
De même, il est important de bien observer une à une les réponses proposées afin de ne pas s’arrêter sur la
première qu’on croit juste.
5/Exploitation de documents (partie II-A) : réciter son cours
Dans l’exploitation de documents notés sur trois points, lorsqu’il ne s’agit pas d’un QCM, on demande au
candidat de répondre à la question uniquement à partir des documents fournis. « Réciter son cours
constitue donc une erreur, rappelle Jean-Marie Gendron. On ne donne que les informations qui sont
présentes dans le document, en prenant soin de mettre en avant, précisément, celles qui permettent de
répondre à la question posée. »
6/Exploitation des documents (partie II-B) : faire une analyse exhaustive
Dans cette partie où l’on doit faire appel à l’analyse des documents ET à ses connaissances pour répondre
à la question scientifique posée, «  l’erreur la plus courante consiste en une analyse exhaustive de tous les
documents », quitte à en sortir des informations inutiles à la démonstration. Alors que dans le cadre d’une
évaluation du raisonnement scientifique du candidat le correcteur attend de celui-ci qu’il sache « choisir
les informations utiles à sa démonstration », à la fois dans les documents et dans le programme qu’il a
étudié pendant l’année.
7/Ne pas savoir où on va
Dans l’exercice de restitution des connaissances, comme dans celui d’analyse de documents, « on voit
parfois l’évolution de la pensée de l’élève », commente M. Gendron. Or, le candidat doit savoir où il va, et
« ce qu’il va rédiger avant de commencer à écrire ». Au risque de tomber dans les deux biais que sont,
comme déjà dit, la récitation du cours ou l’analyse exhaustive des documents. « Trois heures trente, c’est
largement suffisant pour avoir le temps de rédiger
« Trois heures trente, c’est largement suffisant pour avoir le temps de rédiger, au brouillon, une
introduction et une conclusion, ainsi que les grandes idées du développement.  » Et cela permet de baliser
son raisonnement.
D’après lemonde.fr (le 26/06/2018)
Questionnaire:
1. D’où vient ce texte?
A. d’un journal quotidien B. d’un magazine
C. d’un manuel scolaire D. d’un journal électronique
2. A qui s’adresse – t- il?
A. A tous les élèves du lycée B. aux élèves de seconde
C. aux élèves de première D. aux élèves de terminale
3. Que veut dire “faire l’impasse sur une partie du programme”?
A. Laisser de côté une partie en devinant que celle-ci ne tombera pas à l’examen.
B. Se concentrer exclusivement sur une partie jugée importante en négligeant les autres.
C. Réviser toutes les parties pour éviter de mauvaises surprises pendant l’examen.
D. Se coincer dans une partie sans savoir comment s’en sortir à cause de ses difficultés.
4. La restitution du cours du professeur
A. ne permet pas de reconnaître les limites du sujet, ni d’éviter le hors - sujet.
B. ne prend pas beaucoup de temps mais elle est fortement critiquée et sanctionnée.
C.permet de bien cerner les limites du sujet et d’éviter le hors – sujet.
D. donne souvent le plan à suivre et permet de bien économiser du temps.
5. Le sujet du bac de cette année est accompagné d’une consigne sur le plan à suivre.
□ Vrai □ Faux
Justification :..………………………………………………………………………………
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6. D’après J.M. Gendron, la faute d’orthographe n’est pas importante en SVT.
□ Vrai □ Faux
Justification :..………………………………………………………………………………
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7. Choisir plusieurs réponses au QCM permet au candidatd’obtenir certains points si la bonne réponse se trouve
parmi celles de son choix.
□ Vrai □ Faux
Justification :..………………………………………………………………………………
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8. Quelle est la différence entre la partie II-A et la partie II-B?
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9. Dans la partie “ Ne pas savoir où on va”, quel conseil M. Gendrondonne -t- il aux élèves? Pour quelle raison?
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10. Combien d’exercices l’épreuve de SVT comprend- elle ?Qu’est-ce qu’on demande aux élèves dans chacun de
ces exercices?
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Texte 3

Réussite en licence : « Le passé scolaire joue plus que l’origine sociale »

Une étude montre que les étudiants qui échouent en licence à l’université sont souvent d’anciens élèves aux
acquis fragiles en 6e.
Alors que le gouvernement a défendu sa réforme de l’accès à l’université par la volonté d’endiguer les « 60 %
d’échec » en licence, une étude parue dans la revue Economie et statistique de l’Institut national de la statistique
et des études économiques (Insee) montre que cette réussite dépend en partie du niveau acquis à la fin de l’école
primaire. Réalisée par les chercheurs Yaël Brinbaum (CNAM), Cédric Hugrée (Cresppa) et Tristan Poullaouec
(CENS), celle-ci analyse le devenir, dix ans après, d’une cohorte de 18 000 élèves entrés en classe de 6e en 1995,
et dont 8 000 ont débuté des études supérieures.
La réussite en licence est-elle corrélée au passé scolaire de l’étudiant ou à ses origines sociales ?
Cédric Hugrée : Dans notre cohorte de bacheliers, 71 % des enfants de cadres ou de professions intermédiaires
obtiennent une licence, contre 52 % d’enfants d’ouvriers. Et à milieu comparable, les enfants d’immigrés
l’obtiennent aussi moins. Il y a donc bien un impact des origines sociales et migratoires.
Mais ce qui est intéressant, c’est de remonter le passé scolaire de ces étudiants. On sait que les bacheliers
généraux obtiennent majoritairement la licence, contrairement aux bacheliers professionnels ou technologiques.
Mais la réussite en licence diffère aussi au sein des bacheliers généraux, selon leurs parcours au collège et au
lycée, et leur mention, etc. Le fait d’avoir redoublé au collège ou au lycée a clairement un impact.
De fil en aiguille, on remonte jusqu’aux évaluations des élèves à l’entrée en 6e en mathématiques et français. Et là,
on s’aperçoit que les étudiants dont les résultats étaient faibles en fin de primaire sont certes peu nombreux à être
parvenus jusqu’à l’université, mais quand c’est le cas, ils ont beaucoup moins souvent obtenu la licence.
Autrement dit : les étudiants qui échouent à décrocher une licence sont beaucoup plus souvent des élèves aux
acquis scolaires les plus fragiles… qui se trouvent rarement appartenir aux classes moyennes et supérieures.
Tout est donc joué à 11 ans ? Est-ce à dire que l’origine sociale ne joue plus dans l’enseignement
supérieur ?
Tristan Poullaouec : L’obtention de la licence dépend à la fois du passé social et du passé scolaire. Mais
lorsqu’on essaie de mesurer les effets en isolant un seul paramètre, on voit que c’est le passé scolaire qui joue le
plus. Comme le montre le graphique ci-dessous, ce n’est pas le fait de venir d’un milieu plus populaire qui fait
que l’on obtient ou non sa licence, mais plutôt le type de bac, le fait de l’avoir décroché « à l’heure », d’avoir eu
une mention ou non, etc.
Les origines sociales jouent d’abord en amont, avant la sixième, surtout pour les enfants des familles populaires.
L’école française échoue donc à transmettre équitablement les savoirs scolaires, mais pire, elle aggrave ces
inégalités au fil du temps, comme d’autres enquêtes l’ont déjà montré. Nous en avons une confirmation quand on
observe les titulaires d’une licence.
Notre étude permet ainsi d’éclairer le système scolaire français : du haut de la pyramide scolaire, depuis la
licence, niveau auquel la France voudrait diplômer 50 % d’une génération, nous montrons sous un nouveau jour
l’importance des apprentissages à l’école primaire et leurs conséquences sur le temps long pour les élèves. La
démocratisation de l’enseignement supérieur passe donc par la lutte contre les inégalités scolaires à l’école
primaire.
[….]
La ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a défendu sa réforme de l’accès à l’université
par, entre autres, la nécessité de lutter contre les « 60 % d’échec » en première année de licence. Qu’en dit
votre étude ?
T. P. : Parmi les étudiants de notre cohorte, on s’aperçoit que la moitié de ceux qui n’ont pas obtenu leur licence
(L1) ne décrochera aucun diplôme de l’enseignement supérieur. On peut donc dire que 50 % des autres se sont
réorientés avec succès.
Mais ces réorientations efficaces sont une fois encore différenciées selon le type de bac. Alors que les trois quarts
de ces décrocheurs titulaires d’un bac général ont finalement obtenu un diplôme du supérieur, ce n’est le cas que
pour 40 % des bacheliers généraux sans mention et seulement 31 % des bacheliers professionnels et
technologiques.
Là encore, ces inégalités scolaires étaient en partie déjà présentes à l’entrée de la sixième. Il n’est donc plus
possible de se poser la question de la réussite en licence du seul point de vue de l’accès ou non à l’université. Et
on en revient à l’école française qui doit régler ses problèmes autour de l’apprentissage des savoirs élémentaires
de la culture écrite…
Quels leviers pour améliorer cet apprentissage des savoirs fondamentaux alors ?
T. P. : Quand on voit que les acquis de fin de primaire pèsent encore jusqu’à la licence pour certains jeunes, la
question à se poser est : « Qu’est-ce que l’école fait pour ces élèves qui ne bénéficient pas d’une transmission
familiale de la culture écrite ?  »
Dans le contenu des enseignements, comme dans la formation des enseignants, on suppose trop souvent que les
élèves des classes populaires n’ont pas les ressources pour manier l’abstraction, le raisonnement logique et la
réflexivité. Or, seule une pédagogie de l’exigence intellectuelle « s’obligeant à tout en faveur de tous »
(Bourdieu) peut démocratiser la réussite…
[….]
D’après Séverin Graveleau, lemonde.fr ( 21.06.2018)
Questionnaire:
1. Le texte est extrait
A. d’un journal quotidien. B. d’un magazine.
C. d’un journal en ligne. D. d’un rapport scientifique.
2. Il s’agit de la réussite
A. à l’université. B. au lycée. C. au collège . D. au primaire.
3. Cette réussite (ne) dépend
A. autant du statut social de la famille que du parcours scolaire antérieur.
B. davantage du statut social de la famille que du parcours scolaire antérieur.
C. ni du statut social de la famille, ni du parcours scolaire antérieur.
D. moins du statut social de la famille que du parcours scolaire antérieur.
4. En combien de catégories les bacheliers sont - ils regroupés?
A. Une seule B. Deux C. Trois D. Quatre
* Lesquels réussissent le mieux en licence?
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5. D’après Cédric Hugrée, le redoublement au collège ou au lycée n’a aucune influence sur l’obtention de la
licence.
□ Vrai □ Faux
Justification :
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6. D’après Cédric Hugrée, les résultats faibles en fin de primaire n’ont pas d’impact sur la réussite en licence.
□ Vrai □ Faux
Justification :
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7. Peu d’enfants de cadres échouent en licence.
□ Vrai □ Faux
Justification :
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8. A quoi sont dues les inégalités de réussite en licence, d’après T. Poullaouec?


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9. Que propose –t-il pour lutter contre les inégalités en enseignement supérieur? Pourquoi?
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10. Quels inconvénients supportent les étudiants issus des classes populaires ou défavorisés durant leurs parcours
d’études?
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Texte 4
Egalité des chances : «Tout le sens de notre travail, c’est la conquête de la légitimité»

Des lycéens de banlieue parisienne participent, en parallèle de leur scolarité, à un programme de Sciences-Po
Paris destiné à mieux les propulser vers les études supérieures. Nous les avons suivis pour la deuxième année
consécutive.

«Qui n’est pas sur Instagram ? Qui est encore sur Facebook ? Qui est sur Tinder ?» A la troisième question du
sociologue Dominique Cardon, la forêt de bras qui s’étaient levés se baisse d’un coup. Des rires fusent dans les
rangées de l’amphithéâtre flambant neuf du campus de Sciences-Po à Reims. «Ah, on sent bien que c’est plus
difficile !» sourit-il. «C’est parce qu’on n’a pas encore l’âge !» lance un élève à l’universitaire, qui semble
soudain se souvenir que les quelques dizaines de jeunes gens qui l’écoutent studieusement sont bel et bien encore
lycéens. Depuis l’année dernière, ces élèves venus des académies de Créteil, Versailles et Paris participent à
«Premier campus», un programme qui vise à propulser des lycéens de milieux défavorisés et au potentiel pas
toujours bien exploité vers les études supérieures. Seule une élève a abandonné en cours de route.

En plus de leur cursus scolaire normal, ils suivent, entre leur seconde et leur terminale, quatre semaines d’ateliers
et de cours magistraux. L’objectif de ce programme porté par le pôle «égalité des chances et diversités» de
Sciences-Po : se projeter vers l’avenir, s’autoriser des ambitions, acquérir une méthodologie de travail et
s’acclimater à des codes sociaux qu’ils ne maîtrisent pas encore.

Cela n’empêche pas certains élèves d’avoir des craintes solidement ancrées sur l’avenir. Pour Denis Saygili, qui
enseigne la philosophie dans le Val-d’Oise et anime l’un des ateliers du matin, «on ne se défait pas de ses
déterminismes sociaux en deux semaines. Mais on les amène à réfléchir sur les codes, on a notamment travaillé
l’attitude du corps.» Aurélia Tamburini, professeur de français à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), juge elle
aussi que, depuis la dernière session, les lycéens  «ont compris qu’on peut jouer des codes sociaux, qui ne sont
pas forcément une contrainte. Théâtraliser peut aider à dédramatiser les stéréotypes dont ils sont victimes et qui
sont humiliants». […]

«Je navigue mieux entre les différents registres de langage»


Osiris, en 1ère S au lycée Joliot-Curie de Nanterre (Hauts-de-Seine), le dit lui aussi : s’il a toujours fait attention à
sa manière de s’exprimer, son passage par Premier campus et sa rencontre avec les enseignants, en particulier
Françoise Boulay, la professeure de chaire supérieure qui leur fait travailler le langage, l’a rendu encore plus
attentif. Une année a passé depuis que ce fils d’électricien a mis pour la première fois les pieds à Reims : «Je
navigue mieux entre les différents registres de langage, j’ai plus confiance. Au collège, j’étais plutôt observateur,
maintenant je m’adapte plus vite.» Lui qui se destinait jusqu’ici à l’ingénierie dans les nouvelles technologies se
demande maintenant s’il ne va pas tenter le concours de Sciences-Po.

Cette année, des ateliers artistiques (danse, calligraphie, théâtre…), une matière «très discriminante
socialement» relève Denis Saygili, et des séances axées sur l’entreprise sont venus compléter la maquette
pédagogique de la semaine à Reims. «Les interventions sur l’entreprise, ça m’a apaisé, juge Osiris.  La rencontre
avec la femme de chez Total m’a donné le sourire parce que j’ai vu qu’on pouvait adorer son travail, pas le faire
juste pour l’argent .»
«Dans beaucoup de milieux sociaux, ce sont les parents qui transmettent un capital culturel, qui
relisent éventuellement le CV ou adaptent la lettre de motivation, explique Hakim Hallouch, responsable du
programme. Nos jeunes n’ont pas cet appui donc ils font comme ils peuvent, avec un tas de petites boulettes –
comme prendre un modèle de CV sur Google par manque de repère – qui réduisent leurs chances et donnent une
image d’eux qui n’est pas la meilleure. Ce qu’on a voulu faire, c’est les alerter là-dessus.»

«J’ai davantage confiance en moi, chacun développe ses capacités»


Les ateliers avec des professeurs issus de leurs lycées, et axés sur la langue, l’esprit critique ou la formulation de
la pensée sont eux toujours au programme. Denis Saygili juge les participants «plus ambitieux intellectuellement
et demandeurs d’approfondissement» que l’année précédente. «Ils sont plus à l’aise et savent à quoi
s’attendre, complète Aurélia Tamburini. 

En février 2019, la prochaine session sera la dernière. Ensuite, ce sera les épreuves du bac et les études
supérieures. Pour Hakim Hallouch,«tout le sens de notre travail, c’est la conquête de la légitimité. C’est
l’autonomie qui permet de la conquérir. Si tu te sens légitime, tu te sens libre de faire, de dire, de changer d’avis,
et quand tu te sens libre, tu n’es pas juste assigné à un rôle social automatique.» Quand les lycéens ne seront plus
là, d’autres les remplaceront : une cohorte d’une cinquantaine de nouveaux élèves de seconde sont arrivés à
Reims cet été. (808 mots)

Recueilli par Kim Hullot-Guiot, Libération.fr, 20 juillet 2018 à 11:57

Questions :
1. Le texte est extrait :
 a. d’un quotidien.  b. d’un magazine.
 c. d'une revue scientifique.  d. d’un journal en ligne.
2. Il s’agit d’un texte à dominante :
 a. descriptive.  b. narrative.
 c. informative.    d. argumentative.
3. Quel est le thème principal abordé par le texte ?
 a. Le panorama de la scolarité des lycéens français
 b. La recherche de la confiance chez les lycéens
 c. Une bonne orientation pour les élèves défavorisés
 d. L’égalité des chances aux élèves de milieux défavorisés
4. Le programme Premier campus a eu lieu en été.

 a. Vrai.  b. Faux.
Justifiez : ....................................................................................................................................... ........................
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5. Tous les Français ont participé à ce programme.

 a. Vrai.  b. Faux.
Justifiez : ....................................................................................................................................... ........................
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6. Qu’est-ce qui s’est passé chez Osiris avant de participer à ce programme ?
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7. Quand se terminera la prochaine session du programme ?
 a. En février 2019  b. En juillet 2008
 c. En mars 2019  d. Fin 2018
8. Pendant combien de temps se déroule ce programme de Sciences-Po Paris ? Sur quelle principe fonctionne
cette activité ?

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9. Seuls les professeurs orientent les participants.
 a. Vrai.  b. Faux.
Justifiez : ....................................................................................................................................... ........................
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10. Qu’est-ce qui cause le problème de l’inégalité scolaire chez les élèves dont on parle dans le texte ?
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