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Pourquoi la précontrainte ?
On fait recours au béton précontraint pour atteint de grande portée dans une salle de théâtre, dans un salon,
dans une salle de conférence ou dans les ouvrages d’art.
Il est question d’esthétique d’où le refus de grandes retombées de poutre.
Les valeurs limites qui peuvent résulter des conditions particulières d’exploitation des ouvrages sont fixées par
les Normes. Ce peut être le cas du bon fonctionnement de machines ou d’appareils dans certaines installations
industrielles.
Pour des bâtiments à étages on peut admettre que la part de flèche qui est susceptible de mettre en cause le bon
comportement des cloisons et des revêtements de sols ou de plafonds ne doit pas dépasser :
- Pour les éléments reposants sur deux appuis : l/500 si la portée l est au plus égale à 5 m et 0,5 + l/1000
dans le cas contraire ;
- Pour les éléments en console : l/250 si la portée est au égale à 2 m.
Si le plancher supporte des cloisons il faut, en outre, que la portée de la poutre soit inférieure à 8 m.
On considère qu’il n’est pas nécessaire de calculer la flèche d’une poutre si cette poutre est associée à un hourdis
et si toutes les inégalités suivantes sont vérifiées :
Mo, moment fléchissant maximal dans la travée supposée indépendante et reposant sur deux appuis libres ;
Mx, moment maximal en travée par bande de largeur unitaire, dans le sens lx, lorsque la dalle est supposées
Mt, moment en travée par bande de largeur unité dans le sens lx, compte tenu des efforts d’encastrement ou de
As, section des armatures tendues par bande de largeur b (en général b = 100 cm).
Malgré toutes ses conditions du BAEL 2012 ne sont pas vérifiés, alors vous passerez l’étude de précontrainte
de votre ouvrage.
La précontrainte
par posttension
Dans la précontrainte par
posttension, l’acier est mis en
tension après le durcissement du
béton. Cette opération s’effectue
ainsi (fig. 1.1) :
1. Des gaines de précontrainte en tôle ondulée ou en matière synthétique (polyéthylène ou polypropylène)
sont placées dans le coffrage avant le bétonnage. L’armature de précontrainte se trouve dans ces gaines, qui la
séparent du béton frais lors de sa mise en place, ou sera introduite dans les gaines après le bétonnage. A chaque
extrémité, l’armature de précontrainte est dotée de têtes d’ancrages chargées de transmettre la force de
précontrainte au béton.
2. Après le bétonnage et une fois le béton durci, les câbles sont mis en tension. Pour ce faire, un vérin
hydraulique est placé en face d’une des têtes d’ancrage pour tirer sur le câble (fig. 1.3). C’est ainsi que le béton
est mis en compression.
3. Une fois la force désirée atteinte, qui peut être contrôlée en mesurant l’élongation du câble de
précontrainte par rapport au béton, le câble est ancré à la tête d’ancrage et le vérin hydraulique
démonté.
4. La dernière opération consiste à injecter l’espace entre la gaine et l’armature de façon à empêcher la
corrosion de cette dernière. En général, on utilise un coulis de ciment qui, une fois durci, garantit également une
bonne adhérence et une bonne transmission des efforts entre l’acier de précontrainte et le béton, tout comme
pour une armature ordinaire (précontrainte avec adhérence).
Dans ce cas, l’acier et la gaine doivent présenter des nervures suffisantes à leur surface. Si l’adhérence n’est pas
nécessaire, l’injection peut se faire au moyen de graisse ou de cire pétrolière (précontrainte sans adhérence).
Parfois, le câble de précontrainte n’est pas placé à l’intérieur du béton. Son comportement est alors identique à
celui d’un câble de précontrainte sans adhérence (précontrainte extérieure).
Les dispositifs de précontrainte qui, comme il a été mentionné plus haut, équipent les extrémités des câbles pour
permettre l’introduction de la force dans le béton peuvent être soit des ancrages mobiles soit des ancrages fixes
(fig. 1.2).
Dans le premier cas, le câble peut se déplacer par rapport à la tête au moment de la mise en tension à cause de
l’allongement du câble sous la force de précontrainte (en réalité le béton se déforme aussi, mais son
raccourcissent est généralement négligeable par rapport à l’allongement de l’acier).
Une fois ce mouvement effectué, le câble est fixé à l’ancrage. La tête d’ancrage consiste généralement en une
plaque d’acier située dans une niche à la surface du béton, sur laquelle vient s’appuyer le vérin hydraulique
pendant la mise en tension. Il est important de tenir compte de l’encombrement du vérin lors de l’établissement
du projet d’une structure précontrainte. Pour éviter la corrosion de l’ancrage, on bétonne normalement ensuite
la niche dans laquelle se trouve l’ancrage de telle sorte que le câble est complètement noyé dans le béton.
Au niveau de la tête d’ancrage fixe, l’armature de précontrainte est fixée à l’ancrage avant la mise en tension du
câble. Dans ce cas aussi, une plaque d’acier est utilisée pour répartir l’effort de compression sur le béton. A la
différence des têtes mobiles, les têtes fixes, ne doivent pas être accessibles à un vérin de mise en charge et
peuvent directement être noyées dans le béton.
Photos de poutres précontraintes par poste tension :
Figure 1.2 : les composants mécanique de la posttension
Les Notations
Les notations concernent les paramètres suivants :
Les actions ;
Les sollicitations ;
Les contraintes ;
Les autres valeurs.
Les principales actions qui sollicitent un ouvrage sont :
G : charges permanentes ;
Q : charges variables quelconques ;
E : séisme ;
S : neige ;
W : vent ;
T : température ;
F : action accidentelle.
Les sollicitations :
M : moment fléchissant ;
Mg : dû aux charges permanentes ;
Mq : dû aux charges variables ;
Mu : moment de calcul en ELU ;
N : effort normal autre que la précontrainte ;
T : moment de torsion ;
V : effort tranchant (mêmes indices que pour M) (V pour vertical) ;
P : effort normal dû à la précontrainte.
Les contraintes :
fe : limite élastique des aciers passifs
τ : contrainte de cisaillement
Désignation des fils trempés et revenu : FTR. 40 - 1 570 - TBR - L - Y (X) représente un fil trempé et revenu, dont
la section nominale est 40 mm2 la classe 1 570, la sous-classe de relaxation TBR autre que rond et lisse, produit
par la société Y dans son usine X.
Les torons
Les torons sont constitués d’un ensemble de 3 ou 7 fils enroulés en hélice en usine. Ce façonnage appelé
tronnage conduit à un câble relativement souple, mais dont les fils restent solidaires dans toutes les opérations
de manutention des torons.
Les torons à 3 fils de faible section (13.6 mm2) ne sont utilisés qu’en précontrainte par pré-tension. Les autres
torons (à 7 fils) sont utilisés en pré-tension (bonnes qualités d’adhérence) et en post- tension.
Les torons les plus utilisés en poste tension sont à 7 fils, 6 fils en hélice autour d’un fil central, de diamètre : (Le
diamètre est le diamètre du cercle circonscrit aux fils dans une section droite du toron) :
- 12.4 mm nominal, de 93 mm2 de section constituée de fils de 4.2 mm enroulé sur un fils de 4.3 mm,
souvent dénommé T13.
- 15.2 mm nominal, de 139 mm2 de section constituée de 6 fils de 5 mm enroulé sur un fil de 5.2 mm,
souvent dénommé T15.
- Les 7 fils « super » de 12.9 mm (100 mm2) et de 15.7 mm (150 mm2).
Comme en général, les résistances des aciers croissent en sens inverse des diamètres, les torons ont des limites
élastiques supérieures au fils de 7 ou 8 mm, offrant des sections plus importantes et des résistances
supérieures à poids égal, les torons ont pris une place prépondérante sur le marché des aciers de
précontrainte.
3 fils R
3 x 2.4 5.2 13.5648 1960 26.7 23.7 F/FR N TBR
Coefficient de dilation
Le coefficient de dilatation est de 10-5 par degré.
Autres caractéristiques
D’autres caractéristiques des aciers de précontrainte sont utilisés ou utiles à connaitre telle :
- La relaxation à 1000 heures pour les calculs de pertes de précontrainte ;
- Le coefficient de relaxation ρ1000 (ρ1000 = 2,5% pour les TBR (très basse relaxation) et ρ1000= 8% pour
les RN (relaxation normale).
- L’allongement garanti sous charge maximale Ag, qui représente la capacité de déformation total de
l’armature avant que ne soit engagé le processus de déformation plastique localisé qui conduit à la
rupture appelé striction ; la valeur courante de Ag est 30 %0.
- Le coefficient de striction Zg représente la réduction relative de l’aire de la section droite de l’éprouvette
dans la section de rupture lors de l’essai de traction. Pour les armatures courantes, cette réduction de
section par striction est de 25%.
Diagramme contrainte déformation
Le calcul en état limite ultime sort du domaine élastique, il est nécessaire de connaitre la relation entre
contrainte et déformation aux différents stades de calcul.
Une mise en équation des courbes réelles a dû être faite pour assurer un emploi simple. Pour les fils tréfilés et les
torons, le BPEL donne les équations suivantes :
Figure 1.3 : Diagramme contraintes déformations Pour les files tréfilés et les torons
Pour les valeurs de єp supérieures à 0.9fpeg : Єp = σp / Ep + 100 (σp / fpeg – 0.9) 5.
Pour les valeurs de єp inférieures à 0.9fpeg : Єp = σp / Ep.
Tableau des caractéristiques des aciers usuels (utiliser pour les calculs) pour câbles :
Nature de Diamètre Section Poids Caractéristiques Classe
l’armature nominal nominale nominal garanties
(mm2) (kg/m)
fils 7 38.5 0.302 Tréfilés à Tréfilé à Trempé
froid froid et revenu
classe classe Classe
1570 1670 1570
fpeg (MPa) 1403 1481 1377
fprg (MPA) 1570 1670 1570
8 50.3 0.395 Tréfilés à Tréfilé à Trempé
froid froid et revenu
classe classe Classe
1570 1670 1570
fpeg ( MPa) 1412 1491 1392
fprg (MPA) 1570 1670 1570
Torons 7 fils 12.5 93 0.730 Classe Classe
« standard » T 13 1770 1860
fpeg ( MPa) 1570 1656
fprg (MPA) 1770 1860
15.2 139 1.091 Classe Classe
T15 1670 1770
fpeg ( MPa) 1489 1583
fprg (MPA) 1670 1770
Torons 7 fils 12.9 100 0.785 Classe
« super » 1860
fpeg ( MPa) 1660
fprg (MPA) 1860
15.7 150 1.178 Classe
1770
fpeg ( MPa) 1573
fprg (MPA) 1770
Au point le plus sollicité de l’armature, généralement situé à l’ancrage, on évite d’atteindre une valeur trop
proche de la rupture de l’acier fprg. C’est pourquoi on a fixé réglementairement une valeur de traction maximale
pour la tension a l’origine, notéeσ po, donnée comme suit :
Pour les fils et les torons : σ po = Min (0,80 fprg ; 0,90 fpeg) en posttension |σ po = Min (0,85 fprg ; 0,95 fpeg) en
pré-tension.
On dispose ainsi d’une marge de sécurité (de 15 à 20 %) sur la rupture d’un câble, d’un toron ou d’un fil pour
couvrir les incertitudes de mesure de pression du vérin, de correspondance entre pression et effort de traction,
de frottement parasite, ce qui peut entrainer des variations de contrainte dans les différents torons d’un même
câble.
Avec :
Résistance caractéristique à 28 jours (en MPa) Résistance de calcul fbc (en MPa) avec θ=1
γ b , le coefficient de sécurité de béton dont 1.5 pour les situations durables ou transitoires et 1.15 pour les
situations accidentelles.
La déformation de fluage à l'instant t d'un béton soumis à l'âge j = t1 -t0 à une contrainte constante σ1, est
exprimée par la formule : ε fl =ε ic k fl ( t 1−t 0 ) f ( t−t 1 ) .
k fl : Est le coefficient de fluage, qui dépend notamment de l'âge ( t 1−t 0 ) du béton au moment où il subit la
contrainteσ 1 , et f ( t−t 1 )une fonction de la durée du chargement ( t−t 1 ) ,exprimée en jours, qui varie de 0 à 1
quand cette durée varie de 0 à l'infini.
Eij
Φ=k fl : est le rapport entre la déformation finale de fluage et la déformation réelle instantanée. Dans les cas
Ei 28
σ1
courants, on peut prendre : ε fl =Φ f ( t−t 1 ) et Φ=2
Eij
Si ε l est la déformation relative longitudinale et ε tla déformation relative transversale, le coefficient de poisson
∆t
t ε
vaut : v= = t
∆l ε l
i
Le coefficient de dilatation thermique varie approximativement de 8.10 -6 pour les bétons à granulats entièrement
calcaires à 12.10-6 pour les bétons à granulats entièrement siliceux.
Qualités requises pour le béton du béton précontraint
Une résistance élevée en compression : Elle conditionne la grandeur de la force de précontrainte et le
comportement du béton sous l’action des charges qu’il supporte.
Un module d’élasticité élevé : Le transfert des efforts des armatures tendues au béton provoque une
déformation élastique de celui-ci et implicitement une réduction de la force de précontrainte due au
raccourcissement des câbles. Pour réduire cette perte de tension dans l’armature tendue, le béton doit
avoir des déformations très petites.
Une faible sensibilité aux effets des déformations différées : La force de précontrainte est réduite dans
le temps grâce aux déformations différées du béton. Une bonne formulation s’impose, surtout pour le
rapport E/C.
Une bonne maniabilité : Dans le but de permettre le remplissage correct de toutes les parties des moules
et surtout les zones à ferraillage très dense.
Une grande compacité : Ce qui permet de réduire sa porosité et sa perméabilité. En effet, le béton
constitue, surtout dans le cas de pré-tension, le principal matériau de protection des câbles contre la
corrosion.
Etanche.
Ne présentant pas d’agressivité chimique vis-à-vis les câbles de précontrainte.
EXEMPLE N°0 :
Une pièce rectangulaire (150 * 200 mm2) de béton, est précontrainte par pré-tension des armatures dont le CDG
coïncide avec celui de la section du béton (Précontrainte centrée).
On suppose d’abord, que l’acier de précontrainte est un acier doux et que la contrainte de traction dans cet acier
lors de la mise en tension estσ so =250 MPa On suppose ensuite qu’il s’agit d’un acier à haute résistance est que la
contrainte de traction dans cet acier lors de sa mise en tension est σ p o=130 0 MPa .
Dans les deux cas, la force de précontrainte initiale P0 exigée est 175 KN. Calculer la dilatation unitaire résiduelle
et la force de précontrainte après raccourcissement du béton pour chaque type d’acier. On donne :
Ep = Es = 200 000 MPa.
Eb = 27500 MPa.
Solution
Cas 01 : Acier doux
P0 175.103
As = As = As = 700 mm2.
σs0 250
σ s 0 250
On a: εs0 = = εs0 = 12,5 .10-4.
E s 2.105
Lors du transfert de la précontrainte, le béton est soumis à une force de 175 KN et il subit un raccourcissement
élastique instantané dû à cet effet de précontrainte. La déformation unitaire résultant de ce raccourcissement
σs0 P0
est donnée par : ε bi = =
Eb B Eb
175. 103
Donc ε bi = ε bi =2,1. 10−4
[ ( 150 x 200 ) x 27500 ]
L’acier subit les mêmes déformations du béton, alors la dilatation unitaire résiduelle dans l’acier est :
ε s=ε s 0−ε bi −ε bd=12,5. 10−4 −2,1.10−4 −7.10−4 ε s=3 , 4 .10−4.
La force finale de précontrainte dans l’acier après ces pertes est :
175−47,6
Pf =ε s E s A s=3,4.10−4 x 2.10 5 x 700 Pf =47,6 KN . (La perte est: =0,728 donc ΔP ≈ 73 %).
175
Cas 02 : Acier de précontrainte
P0 175.103
Ap = Ap = As = 135 mm2.
σ p0 1300
σ s 0 1300
On a: εs0 = = εs0 = 65 .10-4.
E s 2.105
La déformation (raccourcissement) instantanée du béton est de l’ordre de 2,1.10-4 et celle différée vaut 7.10-4 .
L’acier subit les deux déformations, donc :
ε p=ε p 0−ε bi−ε bd =65.10−4−2,1.10−4−7. 10−4 ε p=55,9 .10−4.
La force finale de précontrainte dans l’acier après ces pertes est :
175−151
Pf =ε p E p A p =55,9. 10−4 x 2. 105 x 135 Pf =151 KN . (La perte est: =0,14 donc ΔP ≈ 14 %).
175
EXEMPLE N°1 :
Supposons que j’ai besoin d’une force de précontrainte à l’origine égale à 200 t.
Sachant que la contrainte maximale dans l’armature à la mise en tension ne doit pas dépasser :
F p rg F peg
σp0 = Min (0.8 fprg ; 0.9fpeg) = Min 0.8( AP
; 0.9
Ap ).
Avec : F p rg, la charge de rupture garantie | F peg, la charge à la limite conventionnelle d’élasticité à 0,1%.
Calculer le nombre de câble nécessaires pour le trempé et revenu classe 1570 du toron 7 fils « super ».
Solution
Le toron 7 fils « super » a une section nominale de 150 mm² d’où la contrainte maximale dans l’armature à la
mise en tension va valoir :
σp0 = Min (0.8 x 1770 ; 0.9 x 1573) = Min (1416 ; 1415.7) alors σp0 = 1415.7 MPa
D’où la charge maximale dans l’armature à la mise en tension est de : FM = Ap x σp0
FM = 150 x 1415.7 = 212355 N.
La force de précontrainte que nous avons besoin est de 200t d’où 2 000 000 N alors :
2000000
Nombre de câbles : Nc = ; nous avons besoin de 10 Torons de 7 fils d’un diamètre nominal de 15.7
212355
mm.