Vous êtes sur la page 1sur 6

Intervalles, gammes et accords

Un intervalle est la différence de hauteur entre deux sons. Il en existe 8 types allant de ​l’unisson ​à ​l’octave
et 5 qualificatifs; ​majeur, mineur, juste, diminué, augmenté.​ Sans subir d’altération,
la ​seconde, tierce, sixte et ​septième ​sont des intervalles dit ​majeur et ​l’unisson, la ​quarte, quinte et ​octave
sont qualifié de ​juste​. On trouve dans le tableau suivant les 18 intervalles existants dans les 5 gammes
principales (majeure, mineur mélodique, naturelle, harmonique et majeure harmonique).
On voit, d’après ce tableau, que la gamme majeure peut s’écrire comme 1 2 3 4 5 6 7, donc
que des intervalles sans altérations.
La gamme mineure naturelle s’écrit 1 2 b3 4 5 b6 b7
La gamme mineure harmonique : 1 2 b3 4 5 b6 7
La gamme mineure mélodique: 1 2 b3 4 5 6 7
La gamme majeure harmonique : 1 2 3 4 5 b6 7

On écrira plus volontiers 2, 4, 6 respectivement pour la seconde, quarte, sixte lorsqu’on parle de
gamme et plutôt 9, 11, 13 lorsqu’on parle d’accord (par exemple C13, G-9, A7#9, etc.)

On voit dans ce tableau que certaines notes ont le même son (​fa#, solb​) mais pas le même
intervalle. On va utiliser soit l’un soit l’autre dépendant du contexte. Par exemple, pour trouver
quinte augmentée (#5) de ​ré​, on va prendre la cinquième note depuis le ​ré ​(​ré, mi, fa, sol, ​la​) et
altérer ce ​la​ e
​ n fonction du nom du nombre de demi-ton correspondant, en l’occurrence ​8
demi-ton pour un quinte augmentée​, on aura donc un ​la#.​ ​ Si depuis ce même ​ré​, on a besoin
d’une sixte mineure (b6), il faut prendre la sixième note depuis ​ré ​(​ré, mi, fa, sol, la, ​si​) et altérer
ce ​si ​pour correspondre à une sixte mineure (​8 demi-ton​ également). Il faudra écrire cette note
sib.​

Renversement d’intervalles

Le renversement d’un intervalle est ​l’intervalle


complémentaire​ pour arriver à l’octave. Dans
l’exemple à droite, on a une ​Tierce majeure​ entre
le ​fa ​et le ​la e
​ t une ​sixte mineure​ entre le ​la​ et le
fa ​à l’octave.

Un intervalle majeur devient mineur, diminué devient augmenté et inversement, et un intervalle


juste reste juste.

Pour trouver simplement le renversement d’un intervalle, il suffit de soustraire à 9 la valeur de


l’intervalle. Par exemple, une tierce (3) devient une sixte (9-3=6). Une quinte (5) devient donc une
quarte (9-5=4). Une seconde (2) devient une septième (9-2=7), etc.

En combinant ces 2 règles, on peut trouver tous les renversements possibles. Par exemple, une
seconde augmentée devient une septième diminuée, etc.

Une des propriété des intervalles est que si l’on prend un intervalle ascendant, son renversement
en descendant sera la même note. En reprenant l’exemple au-dessus, en prenant une ​sixte
mineure​ ascendante depuis le ​la, ​on obtient ​fa​ et si on prend son renversement (la tierce
majeure) en descendant, on obtient aussi un ​fa

Cette astuce peut aider à trouver plus rapidement des intervalles lorsques ceux-ci sont loin de la
fondamentales. Par-exemple, plutôt que de chercher la septième majeur dans un accord de
Cmaj7,​ on prend la seconde mineure en dessous (un demi-ton en dessous du ​do​) et on trouve le
si.​
Accords

On parlera ici d’accords à 4 sons au moins, ce sont ceux qu’on retrouve le plus souvent dans le
jazz. Ils sont toujours composés d’une note fondamentale et d’un empilement de 3 tierces. Voici
les différents accords que l’on trouve en fonction des systèmes dans lesquels ils se trouvent.
(X représentant n’importe quelle basse)

Système majeur et mineur naturelle:

Xmaj7 ou X​Δ 1 3 5 7
Xmin7 ou X-7 1 b3 5 b7
X7 1 3 5 b7
Xmin7b5 ou X-7b5 ou X​∅ 1 b3 b5 b7

Mineur mélodique:

Xminmaj7 ou X-maj7 ou X-Δ 1 b3 5 7


Xmaj7#5 ou XΔ#5 1 3 #5 7

Mineur harmonique et majeur harmonique:

Xdim7 ou X°7 1 b3 b3 bb7

Regardons un peu plus en détail le système majeur car c’est dans celui-ci que nous retrouvons
les accords les plus courants.

L’harmonisation d’un système consiste à empiler des tierces de la tonique jusqu’à la tonique 2
octaves au-dessus afin de trouver les couleurs de l’accord et les tensions (ou extensions), et ceci
en partant de chacun des degrés de la gammes. Nous allons voir cela en ​Si bémol majeur​ (pour
changer un peu de ​do​) mais cela s’applique évidemment à toute les tonalités.

Réduit sur une octave, on obtient ceci :


On voit tout de suite apparaître avec cette méthode un accord de Bbmaj7 ou BΔ (1 3 5 7) ainsi
que les extensions 9, 11, 13. Pour connaître la nature des accords en partant des autres degrés,
on applique exactement la même chose en partant d’une autre note de la gamme de ​si bémol
majeur ​et en prenant les mêmes altérations que dans la gamme de ​si bémol (sib et mib).
Prenons par exemple le deuxième degré, ​do.​

On voit ici qu’il y a deux changements par rapport à la gamme majeur, la tierce est mineure
(​do-mib) ​ et la septième est mineure également (​do-sib).​
L’accord sera constitué de 1 b3 5 b7 → accord de Cmin7 ou C-7 et les extensions seront 9, 11
et 13.

Dernier exemple avec le septième degré, en partant de ​la.​

Dans cette situation, on voit apparaître beaucoup d’intervalles altérés, ils le sont quasi tous (b2,
b3, b5, b6, b7).

L’accord sera constitué de 1 b3 b5 b7 → accord de Amin7b5 ou A-7b5 ou A​∅ et les extensions


seront b9, 11, b13.

En continuant comme ça sur les autres degrés, on obtient l’harmonisation complète de la gamme
(voir page suivante).
On remarque alors qu’il y a bien les 4 types d’accords énoncés précédemment, maj7 sur le degré
I et IV, min7 sur II, III et VI, l’accord de dominante sur le degré V et le min7b5 sur le degré VII.

Pour l’harmonisation de la gamme mineure naturelle, il n’est pas nécessaire de refaire un tableau
car c’est simplement la même chose mais en partant du relatif mineur, à une tierce mineur en
dessous de la tonalité majeure. Ce tableau s’applique donc aussi bien à ​Si bémol majeur ​qu’à ​Sol
mineur naturel.​ Le premier degré deviendra min7, le deuxième min7b5, le troisième maj7, le
quatrième min7, le cinquième min7, le sixième maj7 et le septième 7.
Les Modes

Le concept de mode nous vient depuis le moyen-âge. Ils étaient utilisés dans les chants
grégoriens. Aujourd'hui, on les utilise surtout comme matériel d’improvisation, comme “sac de
notes” pour improviser. Les modes dans la colonne de droite du tableau sont les “gammes
d’improvisation” qu’on utilise sur ces degrés. On peut les voir comme les notes de la gamme
mère jouées à partir d’une certaine hauteur. Dans cet exemple-ci, si on joue la gamme de ​si
bémol majeur​ à partir de ​ré​, on jouera le mode de ​ré phrygien.​ Les intervalles de ces modes sont
les notes constitutives de l’accord auquel on ajoute les tensions. On a ainsi :

Ionien (gamme majeure) 1 2 3 4 5 6 7


Dorien 1 2 b3 4 5 6 b7
Phrygien 1 2 b3 4 5 b6 b7
Lydien 1 2 3 #4 5 6 7
Mixolydien 1 2 3 4 5 6 b7
Eolien (gamme mineure naturelle) 1 2 b3 4 5 b6 b7
Locrien 1 b2 b3 4 b5 b6 b7

Nous verrons plus en détail les modes et accords issus des autres gammes plus tard.

Vous aimerez peut-être aussi