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BÂTIMENTS D'HABITATION
Les exigences d'accessibilité des bâtiments d'habitation sont définies par l'article 4 de l'arrêté du 31
janvier 1986 modifié. Elles concernent les immeubles d'habitations, c'est-à-dire ceux dont le plancher
bas du logement le plus haut est compris entre 8 et 28 m et ceux dont le plancher bas du logement le
plus haut est compris entre 28 et 50 m (3e et 4e familles distinguées dans l'art. 3 du même arrêté).
Il existe deux types d'immeubles d'habitation dans la 3 e famille (plancher bas du logement le plus
haut > 8 m et < 28 m) :
- le premier type [A] doit notamment « comporter des circulations horizontales telles que la
distance entre la porte palière de logement la plus éloignée et l'accès de l'escalier soit au plus
égale à 7 m ; être implanté de telle sorte qu'au rez-de-chaussée les accès aux escaliers soient
atteints par la voie échelles. » ;
- le second type [B] comprend les immeubles qui ne répondent pas aux précédentes obligations
et qui doivent donc être implantés « de telle sorte que les accès aux escaliers soient situés à
moins de 50 m. d'une voie ouverte à la circulation. » Cette voie ouverte doit répondre aux
caractéristiques des voie engins ;
- les habitations appartenant à la 4e famille doivent être « utilement accessible aux engins des
services publics et de lutte contre l'incendie » et doivent « être implantées de telle sorte que les
accès aux escaliers protégés (...) soient situés à moins de 50 m d'une voie ouverte à la
circulation. » Cette voie ouverte doit répondre aux caractéristiques des voie engins.
La voie engins
Extrait du point A de l'art. 4 de l'arrêté du 31 janvier 1986 mod.
La voie engins est « une voie utilisable par les engins des services de secours et de lutte contre l'incendie »
Elle doit répondre aux caractéristiques suivantes :
- « largeur : 3 m, bandes réservées au stationnement exclues » ;
- « force portante calculée pour un véhicule de 130 kilo-newtons (dont 40 sur l'essieu avant et
90 sur l'essieu arrière, ceux-ci étant distincts de 4,50 m) » ;
- « rayon intérieur minimum R : 11 m » ;
- « surlargeur S = 15/R dans les virages de rayon inférieur à 50 m (S et R sont exprimés en
mètres) » ;
- « hauteur libre autorisant le passage d'un véhicule de 3,30 m de hauteur majorée d'une marge
de sécurité de 0,20 m » soit 3, 50 m ;
- « pente inférieure à 15% » :
La voie échelles
Extrait du point B de l'art. 4 de l'arrêté du 31 janvier 1986 mod.
La voie échelles est une partie de la voie engins « utilisable pour la mise en station des échelles ». « Si cette
section de voie n'est pas sur la voie publique, elle doit lui être raccordée par une voie utilisable par les
engins de secours (voie engins) ».
La voie échelles doit répondre aux caractéristiques suivantes :
- « la longueur minimale est de 10 m ; »
- « la largeur, bandes réservées au stationnement exclues, est portée à 4 m » ;
- « la résistance au poinçonnement est fixée à 100 kilo-newtons sur une surface circulaire de
0,20 m de diamètre ».
Les voies échelles peuvent être soit parallèles, soit perpendiculaires à la façade desservie.
· « Voies parallèles : leur bord le plus proche doit être à moins de 8 m et à plus de 1 m de la projection
horizontale de la partie la plus saillante de la façade pour l'emploi des échelles de 30 m. La distance est
réduite à 6 m pour les échelles de 18 m. »
· « Voies perpendiculaires : leur extrémité doit être à moins de 1 m de la façade et elles doivent avoir une
longueur minimale de 10 m. »
« En outre, dans le cas où le maire décide que les bâtiments classés en 3 e famille B peuvent être soumis aux
seules prescriptions fixées pour les bâtiments classés en 3 e famille A (...), ne sont considérés comme
accessibles que les logements dont un point d'accès (bord de fenêtre ou du châssis) est situé, en projection
horizontale, à moins de 6 m du bord de la voie pour l'emploi des échelles de 30 m. Cette distance est réduite
à 2 m pour les échelles de 24 m et nulle pour les échelles de 18 m. Toutefois sont également considérés
comme accessibles les logements dont le point d'accès, bien que situé au-delà des distances fixés ci-dessus,
permet néanmoins de les atteindre par un parcours sûr (balcon filant, passerelle, terrasse). »
LIEUX DE TRAVAIL
Selon l'article 235-4 du code du travail,
« les bâtiments et les locaux (...) doivent être conçus et réalisés de manière à permettre en cas de sinistre :
l'évacuation rapide de la totalité des occupants dans des conditions de sécurité maximale ; l'accès de
l'extérieur et l'intervention des services de secours et de lutte contre l'incendie ».
Toutefois, des dispositions spécifiques sont applicables si les locaux de travail sont situés dans
des « bâtiments dont le plancher bas du dernier niveau est à plus de 8 m du sol extérieur » (art.
R. 235-4-13 à R. 235-4-15).
Selon l'article R. 235-4-14, ces bâtiments doivent « être accessibles au moins sur une façade aux
services d'incendie et de secours. »
En complément, l'article 3 de l'arrêté du 5 août 1992 modifié, précise les dispositions applicables
aux bâtiments dont le plancher bas du dernier niveau est situé à plus de 8 m du sol. Ainsi dans ce cas
précis,
« chaque bâtiment doit avoir une façade comportant une sortie normale au niveau d'accès et des baies
accessibles à chacun de ses niveaux aux échelles aériennes des services de secours et de lutte contre
l'incendie. Est considéré comme baie accessible toute baie ouvrante, de dimensions suffisantes permettant
d'accéder à un niveau accessible aux occupants (circulation horizontale commune ou local accessible en
permanence). Cette façade doit être desservie par voie utilisable pour la mise en station des échelles ou voie
d'échelle au sens de l'article 4 de l'arrêté du 3 janvier 1986, modifié par l'arrêté du 18 août 1986 relatif à la
protection des bâtiments d'habitation » (voir ci-dessus).
ERP
Selon l'article R. 123-4 du code de la construction et de l'habitation,
« les bâtiments et les locaux où sont installés les établissements recevant du public doivent être construits
de manière à permettre l'évacuation rapide et en bon ordre de la totalité des occupants. Ils doivent avoir une
ou plusieurs façades en bordure de voies ou d'espaces libres permettant l'évacuation du public, l'accès et la
mise en service des moyens de secours et de lutte contre l'incendie ».
Compte tenu de la complexité que peut revêtir la détermination des voies utilisables par les
services de secours et les différentes possibilités de desserte extérieure en fonction de la distribution
intérieure des bâtiments, il est souhaitable d'étudier l'implantation de ces voies ou espaces libres, dès
l'avant-projet, avec le corps local de sapeurs-pompiers.
En effet, suivant que le plancher bas du dernier niveau accessible au public est à plus ou moins
8 m du sol et que le bâtiment comporte ou non des « secteurs » ou des « compartiments », la
réglementation impose l'accessibilité par voies engins, par voie échelles ou par espaces libres. Ces
derniers doivent être suffisamment dimensionnés pour permettre l'évacuation du public, l'accès et la
mise en œuvre des moyens de secours, notamment d'une échelle aérienne si le niveau accessible est
à plus de 8 m.
Les articles de référence sont les articles CO 1 à CO 5 pour les ERP du 1 er groupe, et l'article PE 7
pour ceux du 2e groupe).
Nombre de façades accessibles et dessertes par des voies ou espaces libres (art. CO 4)
« Le nombre minimal de façades accessibles et de dessertes correspondantes par des voies ou espaces libres
est fixé comme suit :
- a) Etablissements de 1re catégorie recevant plus de 3 500 personnes :
2 façades opposées desservies par 2 voies de 12 m de large ou 3 façades judicieusement
réparties et desservies par 2 voies de 12 m et 1 voie de 8 m de large, les deux conditions
suivantes étant toujours réalisées :
- 1. la longueur des façades accessibles est supérieure à la moitié du périmètre du bâtiment ;
- 2. tous les locaux recevant du public en étage sont situés sur les façades accessibles ou n'en
sont séparés que par de larges dégagements ou zones de circulation.
Si cette dernière condition ne peut être respectée, l'établissement doit avoir 4 façades accessibles réparties
sur toute sa périphérie et desservies par 2 voies de 12 m de large et 2 voies de 8 m ;
- b) Etablissements de 1re catégorie recevant entre 2 500 et 3 500 personnes :
2 façades accessibles desservies par 1 voie de 12 m de large et 1 voie de 8 m de large si la
condition 2 ci-dessus est respectée.
Si cette condition n'est pas respectée, l'établissement doit avoir une troisième façade accessible
desservie par une voie de 8 m de large ;
- c) Etablissements de 1re catégorie recevant entre 1 500 et 2 500 personnes :
2 façades accessibles, chacune desservie par une voie de 8 m de large ;
- d) Etablissements de 2e et 3e catégories :
1 façade accessible desservie par une voie de 8 m de large ;
- e) Etablissements de 4e catégorie :
1 façade accessible qui, par dérogation aux dispositions de l'article CO 2 (§ 1 et 2), est
desservie :
- par 1 voie de 6 m de large comportant 1 chaussée libre de stationnement de 4 m de large au
moins ; ou
- par 1 impasse de 8 m de large avec 1 chaussée libre de stationnement de 7 m de large au
moins.
Toutefois si l'établissement est en rez-de-chaussée, toutes les sorties peuvent donner sur un passage d'une
largeur de 1,80 m aboutissant à ses 2 extrémités à des voies utilisables par les engins de secours. Si ce
passage est couvert et non désenfumé, la distance de tout point de l'établissement à l'une des extrémités du
passage doit être inférieure à 50 m. Si le passage est désenfumé ou à l'air libre, cette distance est portée à
100 m. »
IGH
Selon l'article R. 122-6 du code de la construction et de l'habitation :
« la construction d'un immeuble de grande hauteur n'est permise qu'à des emplacements situés à 3 km au
plus d'un centre principal des services publics de secours et de lutte contre l'incendie. Cependant, le préfet
peut autoriser la construction d'un immeuble de grande hauteur à une distance supérieure, après avis de la
commission consultative départementale de la protection civile, par un arrêté motivé, compte tenu
notamment de la classe de l'immeuble, de la densité d'occupation, des facilités d'accès et de circulation, du
type du centre de secours, du service de sécurité propre à l'immeuble et des ressources en eau du secteur. »
Ces dispositions sont complétées par celles du règlement de sécurité.
L'article GH 6 du règlement de sécurité traite des voies d'accès pour les véhicules de lutte contre
l'incendie :
« Les sorties des immeubles sur le plan accessible aux engins des sapeurs-pompiers ne pourront se trouver à
plus de 30 m d'une voie ouverte à la circulation publique à ses deux extrémités et permettant la circulation
et le stationnement de ces engins [*]. »
« Sur ces voies, un cheminement répondant aux caractéristiques minimales suivantes doit être réservé en
permanence aux sapeurs-pompiers :
- hauteur libre sous voûte : 3,50 m ;
- largeur de la chaussée : 3,50 m ;
- largeur de la plate-forme : 4,50 m ;
- rayon de braquage :
intérieur : 11 m,
extérieur : 14,50 m ;
- pente inférieure ou au plus égale à 10 % ;
- résistance : 13 t minimum, dont 4 t sur essieu avant, et 9 t sur essieu arrière ; ceux-ci étant
distants de 4,50 m. »
[*] Extrait de l'article GH 34 : « La distance à parcourir par les sapeurs-pompiers, depuis les voies définies
à l'article GH 6 ci-dessus pour atteindre les accès aux ascenseurs à dispositif d'appel prioritaire ne doit pas
dépasser 50 m.
Les sapeurs-pompiers doivent accéder directement à chaque niveau de chaque compartiment non atteint ou
menacé par l'incendie au moyen d'au moins deux ascenseurs à dispositif d'appel prioritaire conforme à la
norme française. »