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Philosophie féminine

La nature féminine est un abandon sous forme de résistance.


Kierkegaard.

Dignité- demarche-liberte-peur-souffrance-vision-intelligence-vie-
determination- sont féminins.   [Anonyme]

1) La philosophie féminine écrite par des hommes dans un monde


d’hommes.

Imaginons une femme d’aujourd’hui débarquant dans un monde


féminin, elle ne comprendrait pas grand-chose, et c’est donc sur
cette terre inconnue que nous allons essaye d’avancer. Aujourd’hui
le trou dans la couche d’ozone lie au réchauffement climatique fait
fondre les 2 pôles de la planète à une vitesse effrayante, et les
catastrophes climatiques à répétition nous obligent à repenser
philosophiquement l’échec de ce monde masculin. Les soubresauts
de la Terre Mère nous font réaliser l’inexistence du moindre espace
féminin historiquement, économiquement, culturellement,
psychologiquement nous nous retrouvons tous hommes et femmes à
égalité devant le mystère de la philosophie féminine.

Nous pourrions tout de même partir d’un premier constat, l’homme


s’est doucement féminisé au cours des siècles. Les gigantesques
phallus atomiques, la diminution des influences religieuses, une plus
grande liberté de nous aimer, et l’amour retrouve de nos corps a
calme un peu des millénaires de barbarie masculine. Je n’ai pas
l’ambition de décrire une écologie féminine, j’irai plutôt chercher sur
le chemin du sensible et de l’instinct protecteur. Il existe à mes yeux
des sociétés plus féminines que d’autres, elles n’ont pas toujours été
dans l’histoire celles qui ont survécues. La destruction est toujours
plus facile quand on possède la force ; mais si demain nous devions
nous battre avec le cœur, les hommes ne seraient peut-être pas
vainqueurs. Sans le cœur il n’y a pas de conscience, il n’y a que des
menteurs. Les leadeurs de ce monde ne sont que des hommes,
femmes y compris.

Nous pourrions recommencer par la petite école, instituer des cours


d’amour au même titre que des cours de mathématiques avec des
psychologues formes a surveiller les meilleurs. La violence de la
pornographie ne serait plus lie à une fonction éducative. Une
génération entière éduquée à être femme dans tous ses rapports.
Plus tard elle formera dans tous les rouages essentiels de
l’organisation des sociétés et dans leurs relations internationales, si
ce n’est dans un rapport non-violent, une impossibilité de guerre
destructrice, une protection de la vie. La plus belle des violences est
dans la protection de ce qu’on aime. Elle nous aiderait à remettre a
sa place, qui est naturellement celle des saisons de l’amour, notre
fragilité virile ; comme le lion ne se sent pas oblige de tuer la biche
qui broute a cote, après avoir naturellement chasse et mange.
Occupons nos esprits à penser a l’amour que nous avons reçu, celui
que nous recevrons et aux plaisirs qui nous attendent. Décorons
notre vie de l’intelligence de l’instant, si le paradis est ici laissons les
femmes cueillir le fruit sensible et laissons le jour nous porter vers
ses nouveaux critères. Ne leur faisons plus porter nos angoisses de
solitude, nos institutions maritales, les tables de la loi ont été si
souvent réécrites, laissons-les les réécrire.

2) L’amour comme perspective dans le temps, le temps comme


horizon de la féminité.

Apprendre à aimer l’amour, cet inconnu face a une génération


méfiante, et ne pas en faire un nouvel opium du peuple. Ce que
nous savons vient d’un langage physique, poétique, de l’observation
et de l’expérience du comportement, on oubli l’amour mais il reste
inséparable de la relation avec l’autre. Les caractères négatifs de
l’amour sont la haine et le meurtre.

Il n’existe pas de société d’amour, et il n’y a pourtant pas plus banal


que le mot amour. Il me semble que depuis la nuit des temps, les
hommes ont toujours aimes maladroitement. L’amour est inévitable
a quelque échéance que ce soit. L’acte d’amour est la disparition de
l’être dans l’autre et c’est dans le mouvement perpétuel qu’il
apparait comme vivant. Ces mouvements sont toujours des
réponses... L’amour physique est l’expression de ces mouvements,
c’est l’amour sans réponse visible, l’acte d’amour cache ce qui est
dénudé, la tentative de comprendre l’amour a partir du langage et
de l’observation de l’autre homme créent un arrêt du mouvement
naturel, donc un anéantissement et la fin de l’homme. Car c’est ce
mouvement qui domine tous les autres. Il est le résultat objectif de la
matière et ne il ne subsiste que le corps. En même temps, l’amour
est départ vers l’inconnu car nous ne connaissons toujours rien de
l’amour, l’amour de l’autre est l’émotion par excellence, l’affection
par nature du début jusqu'à la fin, l’évocation de l’amour donne a
tous ceux qui cherche cet amour des raisons d’espérer. La preuve est
que beaucoup d’hommes et de femmes pleurent sans retenue
comme si l’humanité n’avait jamais épuise les sentiments du cœur,
contrairement a tous les efforts de consolation. Ma relation avec
l’amour ne se limite pas a ma simple culture, elle est certitude au
point d’y voir l’origine de cette certitude. Je refuse de croire que
cette certitude est l’expérience de l’amour des autres. Je ne peux
pourtant pas prouver que l’amour est une certitude et qu’il soit aussi
une signification de l’extase. Ma relation avec l’amour est aussi faite
de la répercussion émotionnelle et intellectuelle de la connaissance
de l’amour des autres, mais ma connaissance est disproportionnée
par rapport à toutes mes expériences ressenties réellement. La
relation avec l’amour, la façon dont l’amour frappe notre vie, son
impact sur la durée du temps que nous vivons, son irruption dans le
temps qui nous propulse hors du temps, l’amour pressenti dans la
crainte, est-il lie a notre expérience ? Ou est-il tout simplement une
nouvelle révélation ? L’impossibilité de réduire l’amour a une
expérience d’une simple culture de l’amour, sans contact réel entre
vie et amour, réduit a une simple affection, conduirait-il a un
traumatisme ? Comme si toute passivité entrainerait un choc, une
fission dans l’affect par la non-présence de cet essentiel. L’amour
comme simple modalité du temps qu’il nous faut réduire a un simple
espoir d’anticipation si il n’est que passif. Y aurait-il une
compréhension possible de ce néant, de ce redoutable néant comme
dans la philosophie taôiste du non-agir ou l’homme n’est qu’un état
qui persiste a ne pas être, sans se poser la question de savoir ce que
sont le redoutable et le redoute. Ici l’amour prend un autre sens
qu’expérience de l’amour, ce sens qui vient de l’amour de l’autre, de
ce cœur-la nous concerne. Mais l’acte d’amour sans expérience est
cependant redoutable cela signifierait que le choix de l’expérience
(du temps) positif dans l’amour est intentionnel. Si dans l’acte
d’amour la femme reçoit le masculin, l’homme reçoit le féminin dans
l’apprentissage des modes de l’amour.

3) Qu’est-ce l’amour ?
Que savons-nous de l’amour ? Il est le mot le plus employé et
pourtant le moins connu dans ses divers mystères.

Selon l’expérience c’est l’arrêt d’un comportement, le


commencement de mouvements expressifs et de processus
physiologiques qui sont enveloppes, dissimules par quelque chose
qui se montre ou plutôt quelqu’un qui se montre, qui fait mieux que
de se montrer. La vie entière est recouverte de mouvements
physiologiques, elle est décente, un habille cache et pourtant
dénudé car elle va s’associer. C’est la que s’exprime l’autre moi,
l’autre visage seulement visible dans cette intimité, quand le visage
n’a plus de masque, quand l’âme devient physiologiquement réelle
et se montre sans les grimaces de l’expression, dans son appareil
réel, presque transparent, enfin détendu. Ce que Spinoza appel le
visage comme mode de pensée, ce que Platon appel l’âme
contemplant les idées, il est vrai qu’a cet instant se pose la question
être ou ne plus être corps. L’acte d’amour n’est plus ce qui semblait
à première vue une facticité qui s’exprimait dans la nudité, le corps
en est au point de s’en rappeler a soi étant déjà sans aucun poids.
Nous avons pourtant a répondre de lui, tous les gestes de l’être aime
étant des signes qui nous sont adresses. Se montrer, s’exprimer,
s’associer, se confier, l’être aime m’est confie, mais la dette est
impayable et l’on est jamais quitte dans la responsabilité que l’on a
de l’autre, l’amour d’autrui qui m’aime m’affecte dans mon moi
responsable. Car l’affection dans l’amour de l’autre, ma relation avec
cet amour, la déférence, elle est déjà ce premier sentiment de
culpabilité. Cette coïncidence du vécue avec l’autre devient la
réponse du sens de la vie, la source de tous les sens, le courant de la
direction du sens, une rupture avec mon moi, une relation avec
l’amour de l’autre, une seconde main de mon moi unique. Nous
devenons des privilégiés de l’amour, nous pouvons penser l’amour
comme certitude, et il nous fait dépasser l’ancienne source de notre
autre liberté, l’ anéantissement. Mais cette menace n’est-elle pas
mesurée a la profondeur de l’affection ? La menace de cette liberté
d’anéantissement, est une source d’angoisse pour l’autre. La relation
avec l’amour, sa dimension dans le temps et l’espace fait toute la
distance. Il ne s’agit pas de contester l’aspect négatif mais
l’avènement de l’amour déborde largement du sens de
l’anéantissement qui semblait remplir mon moi solitaire.
L’anéantissement de cette liberté par ces nouvelles sensations donne
la limite de mon approche au néant.

4) L’amour est-il immobilisation ?

De l’immobilisation des corps après l’amour, des corps sans poids,


mais qui renient la mort, le repos après la lutte contre
l’anéantissement, l’amour devient guérison et retourne a
l’impuissance, preuve qu’une autre dimension des sens existe. Ne
plus être et redevenir être, l’amour est un départ , angoisse dans sa
destination inconnue et bonheur dans ce corps connu et sa
destination géographique. Ce que Socrate appelait la toute puissance
de l’être, ce qu’il nommait un évènement parfaitement heureux il
est pourtant amour comme départ sans retour, question sans
réponse, pur point d’interrogation. Que pour Platon le spectacle de
l’amour soit insupportable et qu’il en souligne le caractère
dramatique, l’amour est scandale, crise même, dans Phédon de
Socrate. La fin d’une histoire épuise-t-il l’amour ? La fin n’est qu’un
moment seulement de l’amour. Qu’en est-il de la conscience ou de la
compréhension, il est certain qu’il existe la question, question
essentielle dans la relation avec l’amour de l’autre. Question a la
relation extérieure posée a son intériorité. L’expérience n’apporte
rien a ces réponses. En philosophie, la relation avec mon amour est
ressentie comme une angoisse et revient a mettre face a face le
néant et mon amour pense sur la représentation qui m’est donne.
Mais l’affection donne par l’amour, affection du présent plus intime
qu’aucune intimité, fusion dans la fusion, la relation avec l’amour
plus ancienne que toutes mes expériences possède le secret de
l’humain répond a la question entre l’être et le néant.

5) La relation avec l’amour de l’autre et notre propre amour


aboutit a des réflexions singulières que je propose
d’approfondir

L’amour qu’on porte a celle qu’on aime exception exceptionnelle,


n’est pas écrit. Ni son amour ni mon expérience ne peut expliquer ce
phénomène magique. Je n’y trouve aucune coïncidence consciente.
Le pur savoir, le vecu ne donnent aucune explication sur la
profondeur de mes sentiments, rapport purement émotionnel d’une
émotion qui est multiplie par sa répercussion sur notre sensibilité et
notre intellect, un mouvement qui se renvoi et qui revient en
s’amplifiant. Cependant mon état émotionnel d’en faire
radicalement une inertie, je me sens beaucoup plus lie a sa
sensualité. Cette question qui se greffe sur ce rapport plus profond
jusqu'à l’infini. Temps comme rapport a l’infini, rapport émotionnel a
l’amour de l’autre, crainte et courage. Ma responsabilité pour elle
dans l’inconnu, interrogation réduite aux questionnements qui me
concernent comme prochain ? Ou seulement survivant ? Inquiétude
vers cette acuité de l’amour, vers cette inconnue, vers cet être
parfait et si profond. Je pose donc ici encore la question du sens de
l’émotionnel. Heidegger nous a appris a réduire l’affrontement avec
le néant et l’angoisse. Reconnaitre dans l’amour la splendeur même
de l’être, être dépouillé de tout voile, être tel qu’il se promet aux
philosophes et qui n’éclate dans sa divinité qu’avec la fin de la
corporéité. Même l’approche de Socrate mourant se perd dans sa
résonance affective, Socrate se veut discours rationnel du savoir. La
théorie plus forte que l’angoisse de l’amour. Dans Phédon,
Apollodore pleure plus que les autres, il pleure au-delà de la mesure,
et on doit chasser les femmes.

6) Le philosophe est saoul. L’existence humaine, la question de


l’être, deux questions se posent simultanément.

Questions inquiétantes dans mon sans-repos. Questions pour un


humain plus humain. De la tenue en éveil, éveil du pour soi ou l’infini
de l’autre, son être intense au sens verbal du terme, son essence
consiste à avoir à être. L’existence humaine dans le temps egal projet
à venir, quel avenir ? D’ores et déjà égal auprès d’eux égal présent.
Désintéressement digne des dieux, générosité, pudeur, humilité. La
seule question est la suivante, ces significations éthiques ne
présupposent-elles pas l’humain dans le sens rupture de l’être?
L’amour est-il possible ? Sans «elle» pourtant rien ne commence ni
s’achève, sans elle la vie n’est qu’une façade, a tout moment
pourtant l’évidence de l’amour renait pour se brouiller et disparaitre
a nouveau et réapparaitre, il n’y a rien a dire sur elle, il faut
beaucoup de mots pour dire qu’il n’y a rien a dire, il faut beaucoup
de temps pour dire que ce sentiment est une chose simple, il faut
beaucoup de temps pour approcher la vérité impondérable de
l’amour, le fugitif éclair de l’innocence est ce point, est ce quelque
chose de simple, d’infiniment simple, de si extraordinairement
simple que le philosophe n’a jamais réussi a le dire, et c’est pourquoi
il a parle toute sa vie.

One Love

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