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Chapitre 03 

: Huile essentielle (HE)

Les terpénoïdes sont composants majeurs des huiles essentielles (HE) (MALECKY, 2008).
Ces dernières sont très concentrées en éléments chimiques actifs
1./ Définition
L’huile essentielle est définie comme l’extrait naturel de plantes ou d’arbres aromatiques.
Aujourd’hui les huiles essentielles sont aussi produites synthétiquement et on les trouve sur le
marché sous les deux formes. Les substances aromatiques naturelles, appelées essences, sont
produites dans des glandes spécialisées de différentes parties des plantes (fleur, feuille, tige, écorce,
racine, fruit, graine). L’huile essentielle ne se compose que de substances aromatiques volatiles, elle
est soluble dans l’huile et dans l’alcool mais pas dans l’eau. Il existe plusieurs techniques pour obtenir
des huiles essentielles. La principale et la plus ancienne est la distillation à la vapeur d’eau (Office
fédéral de la santé publique, 2008)

2./ Composition chimique


L’huile essentielle est un mélange complexe de molécules odorantes. C’est un liquide homogène,
bien que constitué d’un assemblage hétérogène sur le plan chimique par la diversité des structures
(ENDRIAS, 2006). Elles peuvent renfermer jusqu’à plusieurs centaines de molécules chimiques
différentes. Les plus fréquemment rencontrés sont les alcools (phénols et sesquiterpénols), les
cétones, les aldéhydes terpéniques, les esters, les éthers, les terpènes et les oxydes. (Office fédéral
de la Santé publique., 2008)

3. Méthode d’extraction des HE


La partie aromatique ou volatile d’une plante peut être séparée par différentes méthodes :

3.1 Hydrodistillation
Cette méthode est normée pour l’extraction d’une huile essentielle, ainsi que pour le contrôle de
qualité. Elle consiste à distiller un mélange hétérogène « eau-produit naturel ». L’extraction des HE
se fait par l’éclatement des cellules qui contiennent les principes actifs recherchés par la chaleur. La
vapeur d’eau transporte ces extraits jusqu’au condenseur qui refroidit le tout et fait de cette vapeur
d’eau et de ces extraits un condensat liquide (figure 07). Ce dernier comporte deux phases distinctes
qui sont l’eau et l’huile essentielle.(AKLIL et BANDOU, 2017).

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Chapitre 03 : Huile essentielle (HE)

Figure 07 : Montage d’hydrodistillation.

3.2 Entraînement à la vapeur d’eau


C’est l’une des méthodes officielles pour l’obtention des huiles essentielles. A la
différence de l’hydrodistillation, cette technique ne met pas en contact direct l’eau et la
matière végétale à traiter. La vapeur d’eau fournie par une chaudière traverse la matière
végétale située au-dessus d’une grille. Durant le passage de la vapeur à travers le matériel,
les cellules éclatent et libèrent l’huile essentielle qui est vaporisée sous l’action de la chaleur
pour former un mélange « eau + huile essentielle ». Le mélange est ensuite véhiculé vers le
condenseur et l’essencier avant d’être séparé en une phase aqueuse et une phase
organique : l’huile essentielle. L’absence de contact direct entre l’eau et la matière végétale,
puis entre l’eau et les molécules aromatiques évite certains phénomènes d’hydrolyse ou de
dégradation pouvant nuire à la qualité de l’huile (AKLIL et BANDOU, 2017).
Ajouter figure
3.3 Hydrodiffusion

L’extraction des HE se fait par contact indirect entre le matériel végétal et l’eau. Elle exploite
l’action osmotique de la vapeur d’eau descendant grâce de la pesanteur pour dégager et condenser
le mélange « Vapeur d’eau + huile essentielle » dispersé dans la matière végétale. de plus, elle
permet une économie d’énergie due à la réduction de la durée de la distillation et donc à la réduction
de la consommation de vapeur (AKLIL A, BANDOU A., 2017)

Figure 08 : Entraînement à la vapeur d’eau ascendante et descendante + hydrodiffusion.

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Chapitre 03 : Huile essentielle (HE)

3.4 Hydrodistillation assistée par micro-ondes


Ce procédé consiste à placer une partie du montage d’hydrodistillation dans le four à micro-
ondes sur même principe de l’hydrodistillation classique. Le matériel végétal est placé en présence
d’une quantité d’eau suffisante dans un ballon disposé dans l’enceinte du four à micro-onde. Le
système de réfrigération ainsi que la partie prévue pour la récupération des essences sont situés à
l’extérieur du four. Les avantages cités sont la rapidité et la similitude de la composition de l’huile par
rapport à une hydrodistillation classique (AKLIL et BANDOU, 2017).

Figure 09 : schéma d’hydrodistillation assistée par micro-ondes.

3.5 Extraction par expression à froid


Il s’agit du procédé d’extraction le plus simple et le plus limité. Cette méthode est totalement
abandonnée. Les plantes sont pressées à froid (notamment les agrumes : citron, orange, etc.) de
l’écorce ou des fruits. Cette technique consiste à briser mécaniquement les poches oléifères de
zestes frais d’agrumes pour libérer leur contenu aromatique (LAKHDER, 2015).

3.6 Extraction par solvant organique volatile


Cette technique est la plus pratiquée. Elle consiste à épuiser la matière première de ses constituants
odorants au moyen d’un solvant, puis à chasser celui-ci de l’extrait par évaporation sous vide. Il
existe deux cas particuliers, les hydrolats (extraction par solvant en présence d’eau) et les alcoolats
(extraction avec de l’éthanol dilué) pour lesquels on récupère les composés odorants conjointement
avec le solvant lors de la distillation pratiquée pour éliminer l’eau présente dans les isolats (ENDRIAS,
2006).

Le choix du solvant dépend de nombreux paramètres techniques et économiques (

la sélectivité, la température d’ébullition, la miscibilité dans l’eau, la facilité de recyclage et la


sécurité de manipulation). Les solvants choisis seront, dans la mesure du possible, non toxiques tant
pour le manipulateur que pour le consommateur (ENDRIAS, 2006). On utilise comme solvant
organique volatil l’hexane, qui est le plus utilisé actuellement ; le benzène très utilisé dans le passé
mais interdit pour des Raisons de toxicité (LAKHDER, 2015).

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Chapitre 03 : Huile essentielle (HE)

3.7 Extraction par le CO2


L’originalité de cette technique repose sur le solvant utilisé : il s’agit du CO2 en phase
supercritique. L’extraction consiste à comprimer le dioxyde de carbone à des pressions et à des
températures au-delà de son point critique (P=72.8 bars et T= 31.1°C) (35). A l’état supercritique, le
CO2 n’est ni liquide, ni gazeux, et cela lui confère un excellent pouvoir d’extraction, modulable à
volonté en jouant sur la température de mise en œuvre. Les fluides supercritiques comme le CO 2
sont de bons solvants à l’état supercritique, et de mauvais solvants à l’état gazeux (LAKHDER, 2015).

3.8 L'enfleurage
L’enfleurage est une technique qui date de l’Antiquité égyptienne. Elle consiste à déposer des
plantes en particulier les organes fragiles (fleurs d’oranger, pétales de rose) sur une couche de
graisse animale qui se sature en essence. On épuise ensuite le corps gras par l’alcool qui récupère les
senteurs et qui sera ensuite évaporé sous vide. Cette technique est actuellement abandonnée au
profit de l’extraction par les solvants en raison de son faible rendement et de l’importante main
d’œuvre qu’elle nécessite (LAKHDER, 2015).

4. Activité biologique
4.1 Activité Antioxydante
Les antioxydants sont définis comme «toute substance qui en faible concentration par rapport au
substrat susceptible d’être oxydé prévient ou ralentit l’oxydation de ce substrat». Ils permettent le
maintien de la qualité et d’augmenter la durée de conservation du produit. Les antioxydants sont
largement présents dans nos aliments, soit sous forme naturelle, soit sous forme d'additifs utilisés
dans l’industrie agroalimentaire. En outre, l’antioxydant alimentaire idéal, doit être soluble dans les
graisses, efficace à faible dose, et non toxique, n’entraine ni coloration, ni d’odeur, ni saveur
indésirable, résistant aux processus technologiques, et stable dans le produit fin. Ils sont capables de
minimiser efficacement les rancissements, retarder la peroxydation lipidique, sans effet sur les
propriétés sensorielle et nutritionnelle du produit alimentaire. Les Épices sont très riches en
métabolites antioxydants, une vaste revue scientifique a classé la cannelle moulue au quatrième rang
parmi les 50 aliments renfermant le plus d’antioxydants (AKLIL et BANDOU, 2017).

4.2 Activité antimicrobienne


Les propriétés antimicrobiennes des HE différent en fonction de la matrice à laquelle elles sont
ajoutées, ou du fait du contact avec les macromolécules comme les lipides ou les protéines qui
protègent les bactéries de l’action des HE. Ainsi les HE diluées dans la phase lipidique des aliments
seront moins efficaces sur les bactéries de la phase aqueuse. Les aliments à faible teneur en eau
empêchent également l’accès des HE aux sites cible sur la membrane des cellules bactériennes. Par
ailleurs, une réaction chimique entre les protéines et les groupes fonctionnels des HES réduit la
disponibilité des molécules actives : ceci a été observé pour le carvacrole, conduisant à une
protection relative de B. cereus contre les HES dans le lait (MALECKY, 2008)

5. Toxicité des huiles essentielles


Ces substances naturelles peuvent présenter des effets néfastes pour l’homme au même
titre que certaines substances de synthèse. Les huiles essentielles contenant surtout des phénols et
des aldéhydes peuvent irriter la peau, les yeux et les muqueuses. De plus, certaines huiles

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Chapitre 03 : Huile essentielle (HE)

essentielles peuvent provoquer des réactions cutanées allergiques. C’est en particulier le cas des
huiles essentielles suivantes : la cannelle de Ceylan, la menthe, la listée, la mélisse, le pin, ou la
mousse de chêne. Les réactions de la maladie sont variées et peuvent apparaître jusqu’à 3 jours
après le contact du produit avec la peau. Ils vont du simple prurit (démangeaison) à l’eczéma
allergique en passant par des plaques, un aspect psoriasique, voire des pigmentations ou
dépigmentations locales.(Office fédéral de la santé publique., 2008)

Une ingestion accidentelle d’huile essentielle peut, selon la sorte et la quantité, générer une
toxicité élevée voir un coma et même la mort. Les huiles essentielles contenant des phénols sont
toxiques pour le foie (clou de girofle, thym, origan), les cétones et dans une moindre mesure les
lactones sont neurotoxiques (romarin, sarriette, cèdre, camphre, thuya, aneth, hysope).(Office
fédéral de la santé publique., 2008).

La toxicité des huiles essentielles peut aussi provenir des contaminants (si l’huile essentielle est
impure) et/ou des produits de dégradation de celles-ci car elles se modifient à l’air, à la chaleur et à
la lumière. En effet la combustion de batons d’encens et de bougies parfumées ou seulement
l’évaporation à chaud d’huile essentielle peut libérer des substances de combustion, des poussières
fines, du formaldéhyde et d’autres substances volatiles qui peuvent solliciter les voies respiratoires
(Office fédéral de la santé publique, 2008)

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