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Séquence n°2 

: Dom Juan de Molière,


« Tout le plaisir de l’amour est dans le changement »

Séance 3 : Expositions comiques

Document 1 Document 2
Personnages Personnages
Alcandre, magicien. Harpagon, père de Cléante et d'Élise, et amoureux de
Pridamant, père de Clindor. Mariane.
Dorante, ami de Pridamant. Cléante, fils d'Harpagon, amant de Mariane.
Matamore, capitan gascon, amoureux d’Isabelle. Élise, fille d'Harpagon, amante de Valère.
Clindor, suivant du Capitan et amant d’Isabelle. Valère, fils d'Anselme et amant d'Élise.
Adraste, gentilhomme, amoureux d’Isabelle. Mariane, amante de Cléante et aimée d'Harpagon.
Géronte, père d’Isabelle. Anselme, père de Valère et de Mariane.
Isabelle, fille de Géronte. Frosine, femme d'intrigue.
Lyse, servante d’Isabelle. Maître Simon, courtier.
Geôlier de Bordeaux. Maître Jacques, cuisinier et cocher d'Harpagon.
Page du Capitan. La Flèche, valet de Cléante.
Clindor, représentant Théagène, seigneur anglais. Dame Claude, servante d'Harpagon.
Isabelle, représentant Hippolyte, femme de Théagène. Brindavoine, La Merluche, laquais d'Harpagon.
Lyse, représentant Clarine, suivante d’Hippolyte. Un commissaire et son clerc.
Eraste, écuyer de Florilame.
Troupe de domestiques d’Adraste. La scène est à Paris, dans la maison d'Harpagon.
Troupe de domestiques de Florilame. L’Avare, Molière, 1668
La scène est en Touraine, en une campagne proche de la
grotte du magicien.
L’Illusion comique, Pierre Corneille, 1636
Document 3 Document 4
Acteurs Personnages
LA COMTESSE. Le Comte Almaviva, grand corrégidor d’Andalousie.
LÉLIO. La Comtesse, sa femme.
LE CHEVALIER. Figaro, valet de chambre du Comte et concierge du château.
TRIVELIN, valet du Chevalier. Suzanne, première camariste de la Comtesse et fiancée de
ARLEQUIN, valet de Lélio. Figaro.
FRONTIN, autre valet du Chevalier. Marceline, femme de charge.
Paysans et paysannes. Antonio, jardinier du château, oncle de Suzanne et père de
Danseurs et danseuses. Fanchette.
La scène est devant le château de la Comtesse. Fanchette, fille d’Antonio.
La Fausse suivante ou le Fourbe puni, Marivaux,1724 Chérubin, premier page du Comte.
Bartholo, médecin de Séville.
Questionnaire : Bazile, maître de clavecin de la Comtesse.
1. Que présentent ces quatre documents au lecteur ? Don Gusman Brid’oison, lieutenant du siège.
2. Comment pourriez-vous définir une didascalie en Double-Main, greffier, secrétaire de don Gusman.
général ? Un Huissier Audiencier.
3. A quelles catégories sociales appartiennent les Gripe-Soleil, jeune patoureau.
personnages ? Quelles différences remarquez-vous Une Jeune Bergère.
avec les personnages de la tragédie ? Pédrille, piqueur du Comte.
4. Quelles époques et quels lieux évoque la comédie Personnages muets
par rapport à la tragédie ? Troupe de valets.
5. Certains noms de personnages vous sont-ils Troupe de paysannes.
familiers ? Pourquoi, à votre avis ? Troupe de paysans.
6. A partir du statut des personnages et de leur relation, La scène est au château d’Aguas-Frescas, à trois lieues de
que peut-on déduire sur les intrigues à venir des Séville.
deux premières comédies ? Le Mariage de Figaro, Beaumarchais, 1784
Séquence n°2 : Dom Juan de Molière,
« Tout le plaisir de l’amour est dans le changement »
SGANARELLE, tenant une tabatière : Quoi que puisse dire Aristote et toute la philosophie, il n’est rien d’égal au
tabac : c’est la passion des honnêtes gens, et qui vit sans tabac n’est pas digne de vivre. Non seulement il réjouit et
purge les cerveaux humains, mais encore il instruit les âmes à la vertu, et l’on apprend avec lui à devenir honnête
homme. Ne voyez-vous pas bien, dès qu’on en prend, de quelle manière obligeante on en use avec tout le monde, et
comme on est ravi d’en donner à droit et à gauche, partout où l’on se trouve ? On n’attend pas même qu’on en
demande, et l’on court au-devant du souhait des gens: tant il est vrai que le tabac inspire des sentiments d’honneur et
de vertu à tous ceux qui en prennent. Mais c’est assez de cette matière. Reprenons un peu notre discours. Si bien donc,
cher Gusman, que Done Elvire, ta maîtresse, surprise de notre départ, s’est mise en campagne après nous, et son cœur,
que mon maître a su toucher trop fortement, n’a pu vivre, dis-tu, sans le venir chercher ici. Veux-tu qu’entre nous je te
dise ma pensée ? J’ai peur qu’elle ne soit mal payée de son amour, que son voyage en cette ville produise peu de fruit,
et que vous eussiez autant gagné à ne bouger de là.
GUSMAN: Et la raison encore ? Dis-moi, je te prie, Sganarelle, qui peut t’inspirer une peur d’un si mauvais augure ?
Ton maître t’a-t-il ouvert son cœur là-dessus, et t’a-t-il dit qu’il eût pour nous quelque froideur qui l’ait obligé à
partir?
SGANARELLE: Non pas ; mais, à vue de pays, je connais à peu près le train des choses; et sans qu’il m’ait encore
rien dit, je gagerais presque que l’affaire va là. Je pourrais peut-être me tromper; mais enfin, sur de tels sujets,
l’expérience m’a pu donner quelques lumières.
GUSMAN: Quoi ? ce départ si peu prévu serait une infidélité de Dom Juan ? Il pourrait faire cette injure aux chastes
feux de Done Elvire ?
SGANARELLE: Non, c’est qu’il est jeune encore, et qu’il n’a pas le courage.
GUSMAN: Un homme de sa qualité ferait une action si lâche ?
SGANARELLE: Eh oui, sa qualité ! La raison en est belle, et c’est par là qu’il s’empêcherait des choses.
GUSMAN: Mais les saints nœuds du mariage le tiennent engagé.
SGANARELLE: Eh ! mon pauvre Gusman, mon ami, tu ne sais pas encore, crois-moi, quel homme est Dom Juan.
GUSMAN: Je ne sais pas, de vrai, quel homme il peut être, s’il faut qu’il nous ait fait cette perfidie; et je ne
comprends point comme après tant d’amour et tant d’impatience témoignée, tant d’hommages pressants, de vœux, de
soupirs et de larmes, tant de lettres passionnées, de protestations ardentes et de serments réitérés, tant de transports
enfin et tant d’emportements qu’il a fait paraître, jusqu’à forcer, dans sa passion, l’obstacle sacré d’un couvent, pour
mettre Done Elvire en sa puissance, je ne comprends pas, dis-je, comme, après tout cela, il aurait le cœur de pouvoir
manquer à sa parole.
SGANARELLE: Je n’ai pas grande peine à le comprendre, moi; et si tu connaissais le pèlerin, tu trouverais la chose
assez facile pour lui. Je ne dis pas qu’il ait changé de sentiments pour Done Elvire, je n’en ai point de certitude encore:
tu sais que, par son ordre, je partis avant lui, et depuis son arrivée il ne m’a point entretenu; mais, par précaution, je
t’apprends, inter nos, que tu vois en Dom Juan, mon maître, le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté, un
enragé, un chien, un diable, un Turc, un hérétique, qui ne croit ni Ciel, ni Enfer, ni loup-garou, qui passe cette vie en
véritable bête brute, en pourceau d’Epicure, en vrai Sardanapale, qui ferme l’oreille à toutes les remontrances qu’on
lui peut faire, et traite de billevesées tout ce que nous croyons. Tu me dis qu’il a épousé ta maîtresse: crois qu’il aurait
plus fait pour sa passion, et qu’avec elle il aurait encore épousé toi, son chien et son chat. Un mariage ne lui coûte rien
à contracter; il ne se sert point d’autres pièges pour attraper les belles, et c’est un épouseur à toutes mains. Dame,
demoiselle, bourgeoise, paysanne, il ne trouve rien de trop chaud ni de trop froid pour lui; et si je te disais le nom de
toutes celles qu’il a épousées en divers lieux, ce serait un chapitre à durer jusques au soir. Tu demeures surpris et
changes de couleur à ce discours; ce n’est là qu’une ébauche du personnage, et pour en achever le portrait, il faudrait
bien d’autres coups de pinceau. Suffit qu’il faut que le courroux du Ciel l’accable quelque jour; qu’il me vaudrait bien
mieux d’être au diable que d’être à lui, et qu’il me fait voir tant d’horreurs, que je souhaiterais qu’il fût déjà je ne sais
où. Mais un grand seigneur méchant homme est une terrible chose; il faut que je lui sois fidèle, en dépit que j’en aie:
la crainte en moi fait l’office du zèle, bride mes sentiments, et me réduit d’applaudir à ce que mon âme déteste.
Dom Juan, ou Le Festin de Pierre, Molière. - ACTE I, Scène première

Réflexion analytique autour des trois questions suivantes :


1. Cette scène remplit-elle sa fonction d’exposition ?
2. En quoi cette exposition annonce-t-elle une comédie ?
3. Quelle(s) fonction(s) le dramaturge assigne-t-il à la comédie ?
Séquence n°2 : Dom Juan de Molière,
« Tout le plaisir de l’amour est dans le changement »

Séance 3 : Expositions comiques

Tragédie ou comédie ?
1. Et n’avoir pas, pour eux, ces haines vigoureuses
PERSONNAGES Que doit donner le vice aux âmes vertueuses.
Octave-César Auguste, empereur de Rome.
Livie, impératrice. 5.
Cinna, fils d’une fille de Pompée, chef de la Je n'ai plus un ami qui de moi se souvienne,
conjuration contre Auguste. Tout me quitte, il est temps qu'à la fin ton tour vienne,
Maxime, autre chef de la conjuration. Car je dois être seul. Fuis ma contagion.
Émilie, fille de C. Toranius, tuteur d’Auguste, et Ne te fais pas d'aimer une religion !
proscrit par lui durant le triumvirat. Oh ! par pitié pour toi, fuis ! Tu me crois peut-être
Fulvie, confidente d’Émilie. Un homme comme sont tous les autres, un être
Polyclète, affranchi d’Auguste. Intelligent, qui court droit au but qu'il rêva.
Évandre, affranchi de Cinna. Détrompe-toi ! je suis une force qui va !
Euphorbe, affranchi de Maxime. Agent aveugle et sourd de mystères funèbres !
Une âme de malheur faite avec des ténèbres !
2. Où vais-je ? je ne sais. Mais je me sens poussé
PERSONNAGES D'un souffle impétueux, d'un destin insensé.
George Dandin, riche paysan, mari d’Angélique.
Angélique, femme de George Dandin et fille de M. de 6.
Sotenville. Rome, l’unique objet de mon ressentiment !
Monsieur de Sotenville, gentilhomme campagnard, Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant !
père d’Angélique. Rome qui t’a vu naître, et que ton cœur adore !
Madame de Sotenville, sa femme. Rome enfin que je hais parce qu’elle t’honore !
Clitandre, amoureux d’Angélique. Puissent tous ses voisins ensemble conjurés
Claudine, suivante d’Angélique. Saper ses fondements encor mal assurés !
Lubin, paysan, servant Clitandre. Et si ce n’est assez de toute l’Italie,
Colin, valet de George Dandin. Que l’orient contre elle à l’occident s’allie ;
Que cent peuples unis des bouts de l’univers
3. Passent pour la détruire et les monts et les mers !
Oui, je viens dans son temple adorer l’Eternel.
Je viens, selon l’usage antique et solennel, 7.
Célébrer avec vous la fameuse journée. - La Ramée
Où sur le mont Sina la loi nous fut donnée. Monsieur, je viens vous avertir qu’il ne fait pas bon
ici pour vous.
4. - Don Juan
- PHILINTE Comment ?
Tous les pauvres mortels, sans nulle exception, - La Ramée
Seront enveloppés dans cette aversion ? Douze hommes à cheval vous cherchent, qui doivent
Encor, en est-il bien, dans le siècle où nous sommes... arriver ici dans un moment ; je ne sais pas par quel
- ALCESTE moyen ils peuvent vous avoir suivi ; mais j’ai appris
Non, elle est générale, et je hais tous les hommes : cette nouvelle d’un paysan qu’ils ont interrogé, et
Les uns, parce qu’ils sont méchants, et malfaisants ; auquel ils vous ont dépeint. L’affaire presse, et le plus
Et les autres, pour être aux méchants, complaisants, tôt que vous pourrez sortir d’ici sera le meilleur.

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