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Le processus poétique comme processus alchimique : la métaphore

La métaphore

On appelle métaphore en général le procédé qui consiste à transformer

un élément en un autre (de domaines différents) sur le principe

de la comparaison.

C’est un procédé qui est particulièrement utilisé en poésie

pour retranscrire le monde d’une façon différente et imagée. Alchimie !

Lorsque la métaphore se prolonge, on parle de métaphore filée.

La comparaison ressemble à la métaphore mais ne transforme

pas l’élément, elle se contente de mettre en évidence un point commun

entre deux éléments.


Métaphore et comparaison sont regroupées sous le terme d’images.

En fonction de la transformation opérée, la métaphore peut prendre

différents noms :
- métonymie : lorsque les deux éléments sont dans un rapport

de contiguïté (par exemple « verre »


à la place de « boisson »).

Dans le cas où on nomme une partie pour dire le tout, on parle de


synecdoque (ex : « voile » pour dire « bateau »).

Matière pour l’objet : « Et l’or dont ses bras étaient parés. »
- Personnification : lorsqu’on transforme un élément inanimé

en élément vivant, en général humain.


On parlera d’allégorie lorsque cet élément inanimé représente

une idée abstraite, une notion


morale…(définition 1)Quand l’allégorie parle, c’est une prosopopée.

ou bien lorsque cette personnification se développe en récit. (définition 2)

Exercices d’application
1. Voici des extraits de poèmes contenant des images
(métaphore ou comparaison). Expliquez-les.
a. Les nuages couraient sur la lune enflammée. (Vigny)
b. Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle (Baudelaire)

c. Les soldats regardaient, comme des feuilles mortes,


Tourbillonner au loin les archers de Phraortes (Hérédia)

d. Vous êtes un beau ciel d’automne clair et rose (Baudelaire)

e. Bergère ô Tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin (Apollinaire)

2. Relevez les comparaisons et les métaphores dans le poème suivant.


Quels effets produisent-elles ?
La musique souvent me prend comme une mer !
Vers ma pâle étoile,
Sous le plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets la voile ;
La poitrine en avant et les poumons gonflés
Comme de la toile
J’escalade le dos des flots amoncelés
Que la nuit me voile ;
Je sens vibrer en moi toutes les passions
D’un vaisseau qui souffre ;
Le bon vent, la tempête et ses convulsions
Sur l’immense gouffre
Me bercent. D’autres fois, calme plat, grand miroir
De mon désespoir.
Baudelaire
3. Voici des figures de personnification. Expliquez-les
a. L’horizon tout entier s’enveloppe dans l’ombre. (Hérédia)
b. Ma douleur, donne-moi la main. Viens par ici. (Baudelaire)
c. Les cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement. (Baudelaire)
d. Prends l’éloquence et tords-lui son cou ! (Verlaine)
e. Nature, berce-le chaudement : il a froid. (Rimbaud)

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