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Leçon 1-06/10/2020

Introduction à l’analyse du texte littéraire


1)Analyser pour expliquer : on fait un travail de dissection, décortication du texte. C’est un travail qui se
concentre sur :

-les mots

-le sens

-les techniques employées

On doit revenir souvent au texte, de le sentir à travers ses puisions, son rythme pour en comprendre
l’essence.

2)Commenter : rédigez vos notes-petite fiche de lecture sur le texte lu (sur studium) ; introduire toujours le
texte

-Qui est son auteur ?

-De quel contexte et/ou social ressort-il ? Contexte historique

-Quelle est sa place dans la biographie de l’auteur ?

-Quelle est sa date de production ?

-De quelle partie ou chapitre de l’œuvre il est tiré ?

-Comment le situer en relation à la production entière de l’auteur ?

CORPS DE L’ANALYSE

1)dégagez du texte les centres d’intérêts/ les thèmes clés dont parle l’auteur ;

2) n’affrontez que les questions essentielles du texte.

(N.B : il faut régulièrement renvoyer au texte, le citer en utiliser les thermes)

Il faut définir le domaine des typologies textuelles en relation à leur fonction, il faut toujours penser que
tout type de texte renvoie à différents actes de communication-qui peuvent s’entrelacer -comme :

1.RACONTER 4. EXPLIQUER

2.RENSEIGNER 5. ORDONNER

3.CONVAINCRE 6. FAIRE AGIR

À l’intérieur d’un même récit, l’auteur peut ainsi passer d’un type à un autre.
Les différents types de texte :

Nous reprenons ici leur définition et mettons en évidence leurs caractéristiques qui seront analysées dans
les parties qui suivront.

1)LE TEXTE NARRATIF raconte un fait, un événement en situant son déroulement dans le temps et dans
l’espace. Il en retrace les étapes et en fixe la durée. Le texte narratif est souvent entrecoupé de passages
descriptifs, explicatifs ou argumentatifs.

Ses caractéristiques :

 Les temps : la passe simple de narration, l’imparfait et le présent de narration.


 Les indicateurs (repères) temporels (puis, soudain, la veille, plus tard…) et spatiaux (là, à cet
endroit…).
 Emploi de verbes d’action : courir, venir, passer…

Quelques aspects énonciatifs :

 Etude du point de vue ou la focalisation.


 Présence du narrateur : pronoms, modalisateurs.
 Le discours rapporté : discours direct, discours indirect, discours indirect libre.

2)LE TEXTE DESCRIPTIF : il s’efforce par les mots d’évoquer une réalité qu’on ne voit pas, mais que le
lecteur peut imaginer. Il renseigne, sur un espace, sur un physique (portrait) et peut traduire les
impressions ressenties par le descripteur (description subjective).

 Le temps de la description : imparfait ou présent de l’indicatif.


 Des repères spatiaux : pour localiser et donner des informations sur les lieux.
 Des caractérisations : des adjectifs, des comparaisons, des métaphores.

3) LE TEXTE ARGUMENTATIF : à plusieurs thèses convaincre de la justesse d’une idée, d’une pensée, d’un
avis argumenter

«argumentateur  » celui qui argumente

«  Argumenté » celui à convaincre

 Termes d’articulation pour marquer les liens logiques-mots de liaisons (connecteurs logiques : mais,
car, donc, parce que, puisque…)
 Vocabulaire abstrait
 Procédés de persuasion (conviction) : lexique appréciatif, marques de l’énonciation.
 Admet une seule thèse (tipico dei testi sulla schiavitu) argumenté par plusieurs exemples

4) LE TEXTE EXPLICATIF : niveau supérieur du texte informatif, il cherche à expliquer, à informer, à rendre
plus claire un sujet.

 Fonction pédagogique.
 Utilise du présent, des termes d’articulation du discours pour marquer les étapes de l’explication
(d’abord, ensuite…).

5) LE TEXTE INFORMATIF : objectif de renseigner, communiquer les connaissances sur un sujet donné-
Ex : ouvrages scientifiques ou une encyclopédie.

 Présent de vérité générale.


 Connecteurs logiques de type chronologique.
 Une typographie, définitions, lexiques spécialises, un vocabulaire concret.

6) LE TEXTE INJONCTIF : pousse à l’action, à faire appliquer des consignes. Il emploie parfois l’ordre ou
l’interdiction-ex : les recettes de cuisine

 Impératif, infinitif, futur et le subjonctif qui ont une valeur injonctive.


 Références à la deuxième personne

7) LE TEXTE EXPRESSIF : exprime des sentiments, des émotions, mais aussi des effusions lyriques comme les
textes d’analyse psychologiques.

 Le présent d’actualité
 Phrases exclamatives, interrogatif et injonctif.
 Procède rhétoriques d’amplification (hyperbole, la gradation, litote=fare il contrario)

La construction du texte

Prévoit ainsi principalement :

1) Le texte descriptif

-FOCALISATION : épouse le mouvement du regard. Il s’agit d’un mouvement spatial qui va vers un
mouvement sélectif. C’est une espèce de zoom de l’ensemble au détail.

-Comment analyser un personnage ? L’écrivain se focalise sur :

o La description physique : les détails physiques contribuent tous à créer un sens et à « caractériser »
le personnage
o La description du caractère (son attitude, habitudes, états émotifs, ses tics, ses réactions, son style
de vie)
o La description de ses vêtements
o La description de son environnement (sa chambre, son bureau, sa voiture, ses effets personnels...
tout contribue là aussi à caractériser le personnage)

2)Le texte narratif

Il propose une structure narrative précise qui suit la chronologie :

1. état initial

2. ouverture

3. actions

4. clôture (résolution ou dénouement)

5. état final

6. morale
Le schéma actanciel de GREIMAS (1966) rassemble l’ensemble des rôles (les actants) et des relations qui
ont pour fonction la narration d’un récit, par ACTES. Dans un schéma simplifie, nous aurons :

1- Le héros de l’histoire est le personnage principal : il y a une mission à accomplir, un but à atteindre.
2- L’objet de la quête est ce que le héros cherche à obtenir.
3- Les opposants sont les obstacles rencontres par le héros pour la réalisation de sa mission.
4- Les adjuvants ou auxiliaires sont les aides qui trouvent les héros pour la réalisation de sa mission
(non sempre sono persone).

Héros Objet de la quête

Adjuvants Opposants

3)Le texte argumentatif


Thèse initiale. Persuasion.

4)Le texte poétique


Il a des formes
1-fixes : ballade (Moyen Age), sonnet (Petrarca), rondeau
2-libres : poésie moderne

REPERES
-Typographiques : paragraphes, strophes
-Syntaxiques : les connecteurs logiques (adverbes, conjonctions) argumentateurs (parallélismes,
opposition), progression logique.
-Lexicaux : répétitions, champs lexicaux, métaphores filées
-Rythmiques : rimes, anaphores, refrain
-Bornes du texte : rapprochement du début et de la fin (structure cyclique)

Le déroulement d’une narration a lui aussi ses structures :


-Linéaire : mouvement continu, chronologique
-Binaire : deux parties fondées sur l’analogie ou l’opposition (avant/après, vous/moi, pour/contre)
-Ternaire : texte triptyque (hier/aujourd’hui/demain, thèse/antithèse/ synthèse, syllogismes)
-Circulaire : reprend le début à la fin et cette structure marque souvent l’obsession
-Spirale : combine la structure circulaire et la progression.

Un autre repère à l’intérieur du teste est son espace littéraire qui fournit des indices de LIEU :
1. Lieu géographiques qui situe le récit dans le monde réel
2. Lieu milieu où l’histoire, la culture, les mœurs ont une certaine influence sur le comportement
(cadre social)
3. Lieu symbole qui se définit par des caractéristiques plutôt significatives (foret, prison, église...)
Enfin il existe aussi le temps littéraire qui se distribue lui aussi en trois TEMPS :
1. Temps historique quand le récit est dans le monde réel
2. Temps milieu quand le cadre, la société, le climat, la lumière, les mœurs et le langage
influencent l’action
3. Temps symbole quand les significations sont en harmonies avec le contenu narratif (la nuit,
hier…)

Leçon 2- 07/10/2020

Le texte présente aussi des TONALITES bien précises qui se résument en cinq TONS (lié à l’oral) :

-Ton épique : récit héroïque, merveilleux, plein de symboles (héros surhumains, univers merveilleux). On
assiste souvent à une amplification qui s’exprime par le biais d’hyperboles, de personnifications, de
gradations, de superlatifs… (Iliade e Odissea, in francese l’epica è ripresa dalla Chanson de Geste - valeurs
chevalais).

-Ton lyrique: émotions, sentiments… lié fortement à l’expressivité (vocabulaire affectif, effets rythmiques
marqués) -la rima veniva utilizzata nella letteratura orale perchè aiutava a memorizzare

-Ton pathétique : cherche à émouvoir, suscite la compassion et sa puissance lyrique est liée le plus souvent
à la cruauté du réel. Ce ton est différent du dramatique (ou l’action est violence) et du tragique (où la
situation est fatale).

-Ton comique : distorsion de la réalité par un procédé de déformation (exagération, caricature etc.), de
réduction (répétition), contraste, inversion (en faisant de l’esprit, de l’humour, de l’ironie).

-Ton polémique : adversaire dont on disqualifie l’opinion, envers lequel on emploie un jugement péjoratif.

Plusieurs tons peuvent cohabiter ensemble à l’intérieur d’un même texte, voire s’entremêler.

En ce qui concerne LA NARRATION, deux questions essentielles sont à se poser :

1.Qui est le personnage dont le POINT DE VUE oriente la prospective narrative ?

2.Qui est le NARRATEUR ?

Le narrateur peut être définit selon Gérard GENETTE («  Discours du récit  » in Figures III, Paris, Seul, 1972) :

Hétérodiégétique : le narrateur est absente de l’histoire (hetero=fuori)

Homodiégétique : le narrateur est présent comme personnage (homo=dentro)

Autodiégétique : le narrateur est le personnage principal

Intradiagetique : le narrateur est second et raconte une histoire ou il ne prend pas part. Il se manifeste
dans la narration. Mais il ne joue pas un véritable rôle dans l’histoire (testimone). Le narrateur est lui-même
l’objet d’un récit comme Schéhérazade, dans Les Mille et Une Nuits, qui raconte, au second degré, des
histoires d’o§ elle est absente

Extradiégétique : le narrateur est au second degré mais n’appartient pas à l’action principale. Les
évènements son analyses extérieurement (focalisation externe).

Pour analyser plus proprement les points de vue du narrateur on peut s’appuyer plus exactement sur ce
tableau qui réunit une typologie à quatre termes qui se résume ainsi :
Evènements analysés de l’intérieur Evènements analysés de l’extérieur
-intra diégétique- -extradiégétique-

Narrateur présent comme (1) Le héros raconte son (2) Un témoin raconte
personnage dans l’action histoire l’histoire du héros
-Homodiégétique-

Narrateur absente comme (4) l’auteur analyste ou omniscient (3) L’auteur raconte l’histoire
personnage de l’action raconte l’histoire de l’extérieur
-Hétérodiégétique-

A la question : « Qui est le personnage dont le point de vue oriente la prospective narrative ? ». Gerard
Genette répond :

a) Le MODE, c’est-à-dire l’expression sous une forme déclarative, interrogative...


b) La DISTANCE, en choisissant de doser les informations, d’interposer un filtre…
c) Le POINT DE VUE, en adoptant une vision ou focalisation particulière qui peut être de 3 façon:

1. Focalisation zéro/ narrateur omniscient :


Dans le récit, <<le narrateur en sait plus que le personnage>>. Le narrateur sait tout, voit tout.
2. Focalisation externe :
<<le narrateur en dit moins que n’en sait le personnage>>. Le narrateur est un observateur
objectif, impartial.
3. Focalisation interne :
<<le narrateur ne dit que ce que sait tel personnage>>. Le narrateur ne sait et ne voit que ce
que sait et voit un personnage.

Tzvetan TODOROV (STRUTTURALISTA) indique, en ce qui le concerne, 3 formules de base :


1. Narrateur > personnage
Le narrateur démontre de savoir, il en dit bien plus de ce qu’il raconte ou sait de chaque
personnage (vision du DEDANS)

2. Narrateur=personnage
Le narrateur sait et révèle seulement au fur et à mesure que parlent ou apprennent les
personnages (vision du AVEC)

3. Narrateur < personnage


Le narrateur sait et dit moins que les personnages (vision du DEHORS)

Il faut donc faire une différence entre VUE et VISION


VUE objectivité observation de la réalité
Le point de vue externe

VISION subjectivité interprétation lié à son vécu

Le point de vue interne

On a trois genres : la poésie, le théâtre et le roman (aussi le cinéma)

La Poésie
L’écriture poétique ne peut être réduite à la versification. Si on la définit comme un travail sur les mots, sur
leur réalité sonore, leur répétition, leur rythme (Cf. Rythmes et sonorités- Figures de style), leurs sens, on
peut trouver de la poésie dans la prose (aussi dans le roman-il est vocative)

Le poème en prose est apparu au XIX siècle. Il est libéré de la mécanique du vers, des contraintes de la
rime, et se présente souvent sous la forme de courts paragraphes appelés versets. La phrase y gagne en
liberté ce qui permet de nouvelles harmonies du rythme et des sons.

En ce qui concerne la VERSIFICATION quelques modèles et schémas sont à repérer :

La strophe est un ensemble de vers offrant une organisation particulière des rimes et formant souvent une
unité pour le sens. La structure de strophe met en valeur la syntaxe de la phrase.

Les principales strophes

Nom du verse/ nombres de vers

Le distique 2 vers
Le tercet 3 vers
Le quatrain 4 vers
Le quintil 5 vers
Le sizain 6 vers
Le septain 7 vers
Le huitain 8 vers
Le dizain 10 vers

Certains poèmes à formes fixes sont apparus au Moyen Age (le rondeau, la ballade-giullari di corte) ou à la
Renaissance [le sonnet importé d’Italie au XVI Siècle par Petrarca].

1.Le rondeau
Il est caractérisé à la fin de ses strophes (2 ou 3 strophes généralement) par la reprise en refrain du premier
hémistiche du premier vers. Cette répétition d’un vers très court renforce son rythme dansant, pris par la
poésie du Moyen Age (François Villon), de la Renaissance (Clément Marot) et du XIX siècle (Alfred de
Musset).

2.La ballade
Elle se compose de trois strophes <<carrées>> (même nombre de vers que de syllabes par
vers) avec un refrain pour dernier vers. Elles sont suivies d’une strophe plus courte de
moitié appelée <<envoi>>. La ballade, genre très apprécié du XIV et tu XVI siècle, a été
remise à l’honneur et renouvelée au XIX siècle (Victor Hugo, Odes et ballades,1928).

3.Le sonnet
Il comporte deux quatrains et un sizain souvent divisé en deux tercets. Le schéma habituel
des rimes est le suivant : ABBA/ ABBA/ CCD-EED ou CCD-EDE, mais il a pu être assoupli,
notamment au XIX siècle. En dépit de ses contraintes formelles, le sonnet se prête aux
effets les plus variés : opposition des quatrains et des tercets ou des 13 premiers vers et du
dernier…

Le théâtre
1.Le texte de théâtre

Le texte d’une pièce théâtrale comporte deux parties distinctes :

1) Le discours que les acteurs doivent prononcer


2) Les didascalies, c’est-à-dire l’ensemble des indications concernant les décors, l’époque,
les costumes, les objets les gestes et les intonations du personnage, les éclairages,
l’illustration sonore.

Le discours théâtral se présente le plus souvent sous forme d’un dialogue ou les personnages (et les acteurs
qui les incarnent) échangent des répliques. Le ton, les gestes, les silences prennent souvent une importance
aussi essentielle que les paroles.

Le monologue permet au personnage de faire le point sur sa situation. Il sert aussi à exprimer son trouble.

Les apartés sont des répliques que le personnage dit à part soi et que seul le public est censé entendre.

2. L’action et les situations

1) L’action désigne l’ensemble des évènements ou le conflit que les personnages tentent de résoudre.

2) L’intrigue est l’ensemble des péripéties ou des combinaisons imaginées par les personnages, qui vont
permettre d’aboutir au dénouement.

3) Le nœud dramatique est la manifestation d’un conflit entre les forces qui participent (ou s’opposent) à
l’action principale.

4) La situation est l’état des relations entre les personnages à un moment donne de l’action.
5) La dramatisation correspond à une tension de situations. Elle se manifeste dans les coups de théâtre,
dans les silences, les gestes, les interruptions, les apartés.

6) Un quiproquo est une situation qui résulte d’une méprise. (Molière-misunderstanding).

3.Le temps

Le temps de la représentation (la durée réelle du spectacle) doit être distingue du temps de l’histoire vécue
par le personnage. Cette histoire commence, en effet, avant le début de la pièce et elle peut être évoquée
par des récits dans l’exposition. Par ailleurs, la durée de la représentation est généralement moins longue
que celle de l’histoire représentée.

4.L’espace scénique

L’espace scénique, son décor, les déplacements des personnages qui le traversent, la communication qui
s’établit avec la salle de spectacle sont des éléments essentiels au théâtre. Le lieu où se déroule l’action est
donc déterminant : il peut être ouvert ou fermé, simple ou combinant plusieurs espaces, visibles ou
invisibles.

Les costumes et les objets ont une valeur symbolique, car ils renseignent sur le statut social des
personnages ou participent à leurs relations.

Et pour finir, il faut se rendre compte qu’il y a plusieurs formes théâtrales comme :

1) La comédie qui offre le spectacle de la vie ordinaire, son dénouement est généralement heureux.

2) La tragédie qui met en scène des personnages nobles prouvant leur héroïsme dans un combat
difficile, contre la fatalité.
3) Le drame joue sur l’opposition du sérieux et du comique, du sublime et du grotesque, de la
destinée individuelle et de l’histoire.
4) Enfin, le théâtre contemporain qui a renouvelé les formes traditionnelles du théâtre en
bouleversant les frontières entre les genres.

L’action, le temps et l’espace forment ce qu’on appelle les <<trois unités>>.

A la différence du roman, le théâtre fait assister à l’action. Pour que le spectateur puisse voir les choses,
comme si elles arrivaient devant lui, le XVII siècle impose peu à peu la règle des trois unités :

1)L’unité d’action est une règle qui assure la cohérence esthétique de l’œuvre. Pour être captivée,
l’attention du spectateur ne doit pas être dispersée entre plusieurs évènements (subito al noto).

2) L’unité de temps. Dans le théâtre baroque, les événements représentés s’entendent sur plusieurs jours,
mois et parfois plusieurs années. La règle de l’unité de temps cherche à faire coïncider la durée de la
représentation théâtrale avec la durée de l’action représentée.

3) L’unité de lieu. Dans le théâtre baroque, le même espace scénique, place de village, peut évoquer
plusieurs lieux. Un rideau vite tiré permet de passer d’un endroit à l’autre. La règle de l’unité de lieu
cherche à faire coïncider l’espace scénique avec le lieu de l’action représentée.
5.Les types de conflits

Ils varient selon les époques, les auteurs et le genre de l’œuvre. Le théâtre grec antique montre le héros
déchiré entre sa volonté et le destin que lui imposent les dieux. Corneille, par exemple, trouve <<les grands
sujets qui remuent fortement les passions>> en opposant la violence des désirs <<aux lois du devoir, ou aux
tendresses du sang>> (amour et devoir)

1) Le conflit et la tension dramatique :


La construction même de l’œuvre doit mettre en évidence les différentes étapes du
conflit. On appelle <<nœud>> dramatique ce qui forme l’intrique d’une pièce.

Exposition Péripéties Dénouement


Acte 1 Acte 2 à 4 Acte 5

TRAGEDIE Les données Toujours croissant, Obligatoirement


historiques ou le conflit suscite la malheureux : échec,
légendaires du peur morts
conflit

COMEDIE Les circonstances Le développement Heureux (mariage,


d’un conflit souvent du conflit provoque désiré, éviction du
familial la rire gêneur)

2) Les formes du conflit :

Au théâtre, le conflit s’exprime par le dialogue.

3) Les enjeux du conflit :


Tantôt ce sont des caractères qui s’opposent et le théâtre conduit à réfléchir sur la
conduite du menteur, de l’avare, du jaloux. Tantôt, les classes sociales confrontent
leurs langages et valeurs. Le conflit peut être aussi d’ordre politique ou religieux. En ce
sens, on comprend la raison pour laquelle l’art théâtral soit surveillé de très près par les
autorités politiques ou religieuses.

Leçon 3-13/10/2020

Approche méthodologique
Instruments méthodologiques pour l’analyse et le commentaire du texte (4 grilles)
1.Grille de référence

A l’intérieur de cette grille il faut situer et décrire le texte mais surtout distinguer les éléments qui
nous permettent de placer le texte et l’auteur dans l’histoire (semblable à une fiche de lecture).
1. Grille d’analyse
Elle nous permet d’étudier la logique qui préside la construction du texte.
Ex : étude spatio-temporelle, champs lexicaux (champ lexical : mots qui appartient au même
domaine), étude de la grammaire, les modes employés, le sens des mots…

N.B : il est évident que les thèmes sortent de cette grille.

2. Grille de l’imaginaire
Il faut être attentif à l’<<image>> du texte, aux sens cachés, aux sens profonds, figurés...(ex.
adjectifs, métaphores, figures rhétoriques, répétitions, dénotation, connotation).

3. Grille des formes de style


Importante surtout pour la poésie.

N.1-GRILLE DE REFERENCE
Situer l’auteur et le texte en répondant à 7 questions : qui, que, quoi, où, quand, comment, pourquoi.

QUI ? Qui est l’auteur ? / Que sait-on sur lui ?


Ex. Corneille, le précurseur du théâtre classique (déchirement entre devoir et passion.)

QUE ? Que dit le texte ?


Dégager en quelques mots le message du texte, de façon générale et sobre.

QUOI ? Quel genre littéraire ? / Quelle est la forme ?


Ex. prose ou roman, théâtre ex. alexandrin, roman descriptif…

OÙ ? Où se situe l’action ?


Ex. lieu géographique, le temps, la dimension (ex. corrida)

QUAND ? De quelle époque parle le texte ? / De quand date-t-il ?


N.B Il existe cependant souvent une différence entre la date de publication d’un texte
et l’époque racontée. Cet élément est particulièrement important pour le théâtre et le roman (ex.
Le cid de Corneille : histoire plus ancienne).
Ex : Sartre et l’Existentialisme (courant littéraire, époque historique, mouvement politique, social et
culturel…).

COMMENT ? Comment le texte est bâti de façon générale ? / Comment est-il articulé ?
Remplacer le texte dans son école littéraire, particulière attention aux coupures, à
la forme… (ce qui aide à la compréhension du texte).

POURQUOI ? Quel est le but poursuivi par l’auteur ?


Ex. faire rêver, recréer une atmosphère, un but esthétique, enseigner une morale,
l’action, l’engagement… (Dans l’Existentialisme, mais aussi dans Les fables)

N.2-GRILLE D’ANALYSE
Le but de cette grille est de dégager les idées principales du texte en s’attachant à la fonction des
mots.

1) Dégager le sens du texte


 Résumer les paragraphes, trouver des mots clés pour chaque partie (on peut utiliser les
mots de l’auteur ou des mots propres).
 Faire ressortir l’essentiel.
 Dégager le sens logique (chronologie : le temps des actions…, d’où part l’auteur et où il
va...).

2) Analyser la construction/ Analyse logique du texte (concerne la ponctuation)


 Trouver la <<respiration>> du texte.
 Travailler sur la nature du texte, sa PONCTUATION, sa longueur…, il faut faire
un découpage formel : ponctuation, construction de phrases (principale,
subordonnée, indépendante…).
 Trouver les LIENS SYNTAXIQUES (ex : mais-opposition) et leurs enchainements
(a travers les conjonctions de coordination). Le but est de voir comment
procède l’auteur : action… (en repérant les adverbes, les conjonctions…).

LA PONTUACTION

Le point, la virgule, les points de suspension etc. sont la marque du vide sur le plan sonore de la phrase, ils
sont idéographiques (créent des images).

On compte parmi les différents signes de ponctuation : la virgule, le point-virgule, le point, le point
d’exclamation, le point d’interrogation, les point de suspension, les deux points, les guillemets (virgolette),
les tirets, les parenthèses et les crochets.

Cela dit, il est aussi tout à fait nécessaire d’inclure dans la <<respiration>> d’un texte les blancs
(paragraphes, alinéas) et à leur rôle dans la mise en page du récit ou du poème, pour lequel, les majuscules
soulignent la démarcation des phrases ou du vers.

Définition des cinq fonctions de la ponctuation :

1.Fonction prosodique : le fait que la ponctuation serve à marquer les endroits pour respirer dans la
lecture à haute voix, donc le rythme mais aussi l’intonation et la mélodie.

2.Fonction syntaxique : le fait que les signes servent à organiser et à séparer les termes au sein de la
phrase.

[Dans la phrase : intraphrastique | entre les phrases : interphrastique]

3.Fonction énonciative : ils nous renseignent sur des changements dans la situation d’énonciation : qui
parle, à qui, dans quel état d’esprit (=indications de mise en scène, didascalies).
4.Fonction sémantique (de signifiant) : c’est le complément de sens et d’information que les signes
(points...) ajoutent parfois aux mots et aux phrases.

5.Fonction stylistique : dès qu’il y a écart, transgression, par rapport à l’utilisation dite <<normale>> des
signes. Par exemple un point d’exclamation au lieu d’un point d’interrogation. (Quand l’auteur connait déjà
la réponse, il lance un défi).

Le champ lexical
On y découvre les centres d’intérêts du texte.

 Étude du VOCABULAIRE.
 Étude du BUT poursuivi par le choix lexical à travers une interprétation des :

1) sujet

2) verbes d’état (situation fixe, statique)

3) verbes d’action (situation de mouvement, aussi intérieur/psychologique)

4) compléments d’objet direct, indirect, compléments d’attribution

5) compléments circonstanciels de lieu, de temps, de manière, de cause, de conséquence, de but, de


condition.

6) expressions

Analyse grammaticale des verbes


-les mode.

-les temps. Essayez de comprendre dans quel but

-respect de la concordance des temps.

L’INDICATIF

Présent : c’est le temps qui rend, qui énonce des faits, une réalité concrète.

Présent de natation : il raconte le passé en le rendant présent (appelé aussi présent « historique »).

Imparfait : il traduit une action habituelle et une notion de durée, de répétition. Il exprime une action qui
n’est pas encore achevée au moment où se situe le sujet qui parle. Il s’agit parfois d’une action dont on
ignore quand elle a commencé et quand elle finira.

Passé simple : il se situe dans le temps des situations brèves et mouvementées (présent au passé-peu
utilisé). Il exprime un fait complètement achevé du passé et qui a lieu à un moment déterminé du passé
sans considération des contacts que ce fait peut avoir avec le présent.

Passé composé : il se situe entre le passe simple et l’imparfait, il traduit un fait beaucoup moins précis. Il
exprime un fait achevé du passé avec l’idée que le passé ainsi évoqué est, d’une façon ou d’une autre, en
contact avec le présent. (Dans la lingue parlée il remplace le passé simple).

Futur : temps de l’avenir, exprime un fait qui aura lieu postérieurement au présent.
Futur du passé : c’est un futur qui se serait réalisé si les conditions les permettaient. Il exprime un fait, qui,
vu du passé, est encore à venir. Ex : il a dit qu’il viendrait.

Futur antérieur (temps des émotions) : il est utilisé pour exprimer soit une action qui sera accomplie à un
moment quelconque du futur (ex : à midi, il aura lu son livre) ; soit une action qui aura lieu avant une action
à venir (ex : il récoltera ce qu’il a semé).

IMPERATIF

Traduit un ordre, une prière, une injonction…

CONDITIONNEL

Traduit un état ou une action subordonnée à une condition.

SUBJONCTIF

Exprime le doute, l’incertitude, le sentiment mais aussi la volonté.

N.3-GRILLE DE L’IMAGINAIRE OU DE L’AFFECTIF


Son but est de faire découvrir les IMAGES, les SYMBOLES du texte (c’est-à-dire tous les éléments qui
touchent le sens de la vue, de l’odorat, du toucher, du gout et de l’ouïe-tous les éléments « suggestifs » de
l’imaginaire). Cette grille nous dévoile la sensibilité/sensualité littéraire d’un texte :

 On s’intéresse à la nature, au sens figurés des mots (diffèrent du sens propre)


 On cherche à faire de unités, des associations d’imagines, de sensations…
 On travaille sur la valeur, la puissance, la nature réelle des adjectifs
 On cherche en profondeur la valeur affective des choses
 On analyse la ponctuation, la « respiration » du texte

1) Dans cette partie, il est important de dresser un tableau horizontal contenant des colonnes
interprétatives liées aux usages des sens figures :

Tableau des sens figurés

1.Verbes

2.Noms

3.Pronoms personnels

4.Adjectifs Qualificatifs : fonction subjective et émotionnelle (ex.un sole nero)

5.Adverbes : but de renforcer ou de diminuer les faits, on les emploie surtout pour nuancer…

6.Possessifs : ils traduisent l’intensité de la possession, de la maîtrise…

7.Démonstratifs : ils évoquent un sentiment de précision qui est en général une instance, une obsession…

8.Interrogatifs : Directs ou indirects-ils traduisent l’incertitude, le doute, l’angoisse, le malaise du


protagoniste…

9.Exclamatifs : ils énoncent une surprise, la colère, l’admiration, la stupéfaction, l’étonnement…


10.Indefinis : ils indiquent le sens de la totalité et de l’imprécision choisie, l’incertitude, le choc, le
bizarrerie… (aucun, certains...)

11.Numeraux : ils indiquent une notion de comptabilité.

2) Pour une analyse correcte de la DESCRIPTION contenue dans un récit, il est nécessaire d’établir
le degré de subjectivité ou d’objectivité que l’auteur ou le narrateur emploie (déjà vu
précédemment avec la focalisation).

Il faut dans un premier temps déceler deux niveaux de narration. En ce sens, il est utile de faire une
différence entre :

1. L’énoncé : c’est-à-dire tout ce qui traite la globalité, la logique du récit.


2. L’énonciation : le jugement de l’auteur par rapport au récit.

En ce qui concerne l’énonciation et sa structure narrative, elle se construit sur deux points principaux qui
révèlent l’essence même de la narration et surtout qui en est l’auteur et comment il raconte les faits. On y
décèle le degré de subjectivité ou d’objectivité (si cela est possible) de l’auteur et comment il procède dans
ce but.

En ce sens, il est utile de repérer LES VOIX DU TEXTE. Ce qui veut dire qu’il faut trouver tous les indices
lexicaux qui suggèrent l’appréciation du locuteur sur son énoncé :

1.les modalisateurs de la certitude (verbes d’opinion#)

2.les marques de l’affectivité ou de l’évolution (termes et suffixes péjoratifs ou mélioratifs, adjectifs


affectifs)

A propos des ADJECTIFS, qui sont très importants pour définir les voix du texte, ils se présentent de deux
façons :

1. Les adjectifs objectifs qui énoncent une qualité indépendante de l’énonciateur, et


2. Les adjectifs subjectifs qui impliquent une réaction émotive. Les adjectifs qui énoncent un
trait de subjectivité sont
-les adjectifs affectifs qui expriment le sentiment éprouvé par l’énonciateur et
-les adjectifs évaluatifs qui expriment une appréciation.

Ces adjectifs peuvent :

a. Porter une appréciation sur la qualité d’un être o d’une chose ;


b. Porter un jugement de valeur sur un être ou une chose (on peut alors les appeler adjectifs
axiologiques**).

 S’il y a absence de marques de l’énonciation > IMPERSONNALITE, volonté d’objectivité


 Si les marques de l’énonciation sont rares > cela veut dire qu’il y a un effacement du narrateur et
dans ce cas, il faudra être très attentif aux intrusions.

La façon dont le DISCOURS est rapporté est un autre indice d’une présence intrusive ou pas de l’auteur.
Nous avons :

1. Le discours direct qui donne un effet du réel.


2. Le discours indirect qui est rapporté, modifié ou condensé qui donne un effet de synthèse (et il
y a là intrusion de l’auteur).
3. Le discours indirect libre qui donne la saveur de la langue parlée et implique par conséquent la
présence du narrateur omniscient qui fait connaitre de l’intérieur la pensée du personnage et
par le biais des variations linguistiques nous fournit des éléments tels que sont degré
d’instruction, son âge, son état d’âme, son lieu de résidence…

** L’axiologie signale un marquage subjectif du lexique (termes mélioratifs ou péjoratifs) et est un


jugement de valeur.

# pour formuler une opinion vis-à-vis d’une personne, au sujet d’un fait, par rapport à un objet ou à une
idée, on peut utiliser les verbes suivants : je pense que…, je crois que…, j’estime que…, je trouve que…,
j’imagine que…, je suppose que…, je me doute que… Ces verbes d’opinion ont la même signification que
les expressions suivantes : à mon avis…, d’après moi, selon moi…, j’ai le sentiment que…, j’ai l’impression
que… Les verbes d’opinion tels que : compter, croire, se douter, estimer, être sur, s’imaginer, penser,
supposer, trouver etc. sont d’ordinaire suivis de l’indicatif dans les phrases affirmatives (ils traduisent un
fait réel) et du subjonctif dans les phrases négatives et interrogatives (dans ces cas, ils traduisent plutôt un
fait plus hypothétique).

Leçon 4-14/10/2020

N.4-GRILLE DES FORMES DE STYLE


C’est une grille qui travaille sur les figures de style, sur la façon don l’auteur s’exprime, et de quelle
manière il traduit ses images à l’intérieur du texte. En ce sens, au sein de cette grille, on opère :

1) Un travail sur les procédés syntaxiques.


2) Une recherche du mouvement du texte : rythmes et sonorités.

FIGURES DE STYLE

1.L’analogie

On associe deux éléments entre eux (ressemble à/ comparaison à).

1)Comparaison : figure qui rapproche deux éléments grâce à un outil de comparaison (on utilise la
comparaison pour décrire les éléments de façon plus claire). On a un comparé, un comparant et un outil de
comparaison (-des conjonctions : comme, plus que, moins que, aussi que, ainsi que, de même que…| des
adjectifs : semblable, tel que, pareil à…| des verbes : il ressemblait, il avait l’air, faire penser à…)

Nous assistons à un rapprochement entre un élément concret (le comparé) et un élément abstrait (le
comparant).

Sa fonction peut être :

-valorisante ou dévalorisante

- un cliché (=modo di dire) (ex. Être blanc comme un linge)

2) La comparaison filée : le comparant est décliné selon toute une série de termes ou d’éléments qui
s’ajoutent au comparant initial (on a plusieurs comparants). Ex : être belle come une étoile.
3)La métaphore : est une comparaison où l’outil de comparaison n’existe plus. Elle est une figure qui
consiste à designer un objet ou une idée par un mot qui convient pour un autre objet ou une autre idée liée
aux précédents par une analogie.

La métaphore fusionne donc en un seuls les deux termes de la comparaison ; il s’agit d’une comparaison
sans terme comparatif (ainsi que, comme, ressembler à, semblable à, tel que, etc.). Ex. : c’est une oie
(metafora della stupidità)

4) La métaphore filée : tous les termes répétés en succession appartiennent aux mêmes champs lexicaux.

> Cueillez des aujourd’hui les roses de la vie. (Compl.de nom) (Ronsard)

“Cueillez” et «  roses  » font partie du même champs lexical - c’est le carpe diem d’Orace : la rose c’est une
fleur et ne dure pas longtemps

5) La personnification : consiste à transformer (la valeur d’) un objet inanimé en un être vivant. Le comparé
est inanimé et le comparant est animé. Elle se fait par l’usage de verbes, adjectifs, noms ou compléments
de noms… ex. la lune souriante

6) L’allégorie : c’est une figure abstraite, on représente de façon imaginée une idée ou une abstraction
(proche de la personnification).

> France mère des arts, des armes et des lois,

Tu m’as nourri longtemps du lait de ta mamelle. (Du Bellay- allégorie filée)

(« France » idée abstraite, « mère » personnification)

2.Figures d’oppositions

1)L’antithèse : il s’agit d’une opposition dans un énoncé bref. On cherche à rapprocher dans l’opposition,
pour exprimer le conflit ou le contraste. Elle peut se faire de trois façons :

1.par coordination :

- Je me brule et me noie.

- Il est amer et doux, pendant que dehors le vent…

2.par juxtaposition :

- Il rit, il pleure. (On juxtapose deux sentiments)

3.par symétrie :

- Je descends vivante au royaume des morts (opposition symétrique)

2)L’oxymore : elle réunit deux sens opposes (opposition) à l’intérieur de deux groupes de mots très proches
l’un de l’autre (il faut les interpréter). Elle peut se faire se trois façons :

1.par un nom + adjectif :

-Une douce violence

-Un jour noir


2.par un verbe + adverbe :

-Se hâter lentement.

3.par un nom + compl.de nom :

-Cette obscure clarté qui tombe des étoiles (oxymore entre «  obscure  » et «  clarté  », mais aussi
personnification à travers le verbe «  tomber  »).

3.Figures d’effets

Ce sont des figures qui marquent, qui étonnent… Elles accentuent ou atténuent, ce sont donc des figures
d’exagérations ou de restrictions. Elles peuvent avoir ainsi plusieurs effets :

1. EFFETS AMPLIFICATEURS

1)L’hyperbole : elle accentue l’expression d’une idée par rapport à ce que l’on a l’habitude d’entendre. Elle
vise à un effet convaincre (convaincre, mais aussi à une émotion forte… On emploie pour cela un
vocabulaire fort, on recourt au superlatif, et on a souvent l’utilisation d’un pluriel pas commun. C’est une
comparaison qui se veut forte.

- Une catastrophe épouvantable

2) La gradation ascendante : l’auteur énumère différents termes (selon un ordre logique et croissant) qui
s’accroissent au fur et à mesure, c’est-à-dire du moins fort au plus fort.

-Mme se meurt, Mme est morte. (Bossuet)

-Va, court, vole et nous venge. (Corneille)

2.EFFETS DIMINUTIFS 

On cherche à réduire les conséquences, à décroître (a decrescere).

1)La gradation descendante : elle peut être binaire (-2 termes), ou ternaire (-3 termes).

-Le jour baisse, s’affaiblit, disparaît.


-Bandit, voleur, chenapan.

2)L’euphémisme : il atténue l’idée par l’expression, il cache les choses.

-Pierre est disparut Pierre est mort.

3)La litote : c’est une fausse restriction, elle suggère plus de ce qu’elle veut vraiment dire.

-Cela ne te va pas mal

-Cette article n’est pas inintéressant. (2 négations qui s’annulent)

-Il n’y a pas d’amour qu’il ne soit pas douleur.

4.Figures de substitutions

On remplace, on substitue un mot par un groupe de mots.

1)La métonymie : consiste à remplacer un mot par un autre mot appartenant au même champ lexical, qui
entretient donc avec ce mot un rapport logique, peut désigner plusieurs types de relations comme celle
entre le général au particulier. On utilise donc le TOUT en substitution de la PARTIE. La compréhension se
fait grâce à une relation de cause à effet entre les deux notions.
Exemple Que remplace-t-on  ?

La maison est réveillée (la Le tout pour le particulier Le lieu remplace les habitants.
maison est la macro La partie à la place du tout qui
dimension) est « la maison »
Tu vas réveiller tout le quartier Le tout pour le particulier Idem mais pour les habitants
du « quartier ». Le tout
remplace toujours la partie.
J’ai bu un verre Le contenant pour le contenu Le contenant « le verre » à la
place du contenu « l’eau »
Socrate a bu la mort Les faits pour la cause Dans le souci d’aller vite vers
les faits, c’est-à-dire la
conséquence du poison qu’a
bu Socrate, donc la cause, on
utilise la conséquence dans un
rapport de
cause/conséquence.
J’ai lu un Zola L’auteur à la place de l’œuvre On parle directement de
l’auteur au lieu de nommer
son œuvre en particulier.
Autre exemple, « j’ai acheté
un Picasso »
Il conduit une belle Mercedes En général, la marque à la Quand on parle d’une marque
place du produit célèbre, comme Mercedes, on
sait très bien qu’il s’agit d’une
voiture.

N.B : pour simplifier, on peut affirmer que la métonymie utilise le général à la place du particulier.

2) La synecdoque : est une variété de métonymie, son contraire à dire vrai, qui consiste à donner à un mot
un sens plus large ou plus restreint qu’il ne comporte habituellement. On substitue le général par le
particulier, la partie à la place du tout.

Exemple Que remplace-t-on ?

Il a demandé la main de ma fille La partie à la place du tout La main à la place du corps de la


fille

Le port est plein de voiles La partie à la place du tout La voile est une partie, plus
évidente à la vue, du bateau

Les cerveaux fuient à l’étranger Une partie pour le tout On fait allusion aux
diplômés/intellectuels
Des chasseurs de têtes La partie à la place du tout On parle de personnes,
d’employés… (cercatori di profili
professionali)

3) La périphrase : on remplace un mot par une expression détournée de son sens premier. Elle évite
les répétitions et peut être ironique ou poétique.
-L’animal pervers. (Le serpent)
-La ville lumière. (Paris)

4)L’antiphrase : procédé qui consiste à employer un mot dans un sens ironique (sarcasme), un mot qui
signifie le contraire.

-Te voilà dans de beaux draps. (Tu es entré dans les ennuies)

-Quelle générosité ! (Pour une personne avare)

5.Les procédés syntaxiques

L’auteur veut en général appuyer sa description, donner plus de poids à ce qu’il dit.

1)L’énumération : on énonce plusieurs éléments autour d’une chose, c’est-à-dire qu’on utilise toute une
série de termes qui précisent, qui renforcent, qui enrichissent…

2) L’accumulation : elle est différente de l’énumération car elle a un ordre logique. Ses termes sont donc
reliés par ordre et elle est normalement plus longue en quantité.

3)La répétition (aussi du champ lexical) : on répète plusieurs fois le même groupe de mots, ou le même
mot. Elle a un effet d’insistance ou d’obsession.

4)L’anaphore : répétition du même mot ou groupe de mots au début (en tête) d’un vers ou d’une strophe.
Elle sert à soutenir le rythme tout en ouvrant le vers. La cataphore** est son contraire.

-Par les chemins j’irais à toi.

**On emploie un mot pour un autre qui n’est pas encore cité explicitement. A l’inverse de l’anaphore, la
cataphore peut prendre la forme d’un pronom personnel ou encore d’un pronom démonstratif et annonce
un objet ou une personne qui ne seront désignés que plus tard dans l’énoncé.

Par les routes tu viendras à moi.

5)L’interrogation : l’auteur utilise des questions qui visent à obtenir une réponse.

-Je me demande s’il viendra. (Interrogation indirecte)

6)L’interrogation rhétorique : l’auteur pose une question dont il connait déjà la réponse (la réponse est
souvent contenue dans la question même).

-Qu’as-tu fait, o toi que voilà

Pleurant sans cesse, dis

Qu’as-tu fait, toi que voilà de ta jeunesse ? (Verlaine)

(Nous avons la présence de l’anaphore avec «  Qu’as-tu fait  », et l’interrogation rhétorique avec les termes
«  pleurant  » et «  jeunesse » - on sait déjà que la personne a gâché sa jeunesse parce qu’elle pleure)
7) L’apostrophe : s’utilise au moment qu’on interpelle quelqu’un sur le mode exclamatif, une forme
d’invocation, et il est souvent associé à une personnification.

-O belle nature!

Et toi qui es-tu ? (Fausse interrogation)

8) L’ellipse : sert à supprimer certains éléments de la phrase. A travers l’ellipse l’auteur cherche :

1.l’effet de raccourcit,

2. le pouvoir suggestif,

3. à activer le rythme.

-Je t’aimais inconstant

Qu’aurais-je fait, fidèle ?

(Je t’aimais même si (parce que) tu étais inconstant, imagine ce que j’aurais pu faire si tu étais fidèle.)

9) Le parallélisme : procédé de construction de phrase qui représente deux mots ou deux groupes de
phrases qui se correspondent en parallèle.

-L’homme n’a point de port (A : l’homme + B : n’a point de port)

Le temps n’a point de rive. (A : le temps + B : n’a point de rive)

[L’homme a le même problème que le temps] >Le Lac-Lamartine (champ lexical de la mère)

Ce qui compte c’est que la construction syntaxique soit identique, même si les idées s’opposent.

10) Le chiasme : est une figure de construction qui consiste à disposer les termes de manière croisée
suivant la structure AB/BA. Il est comparable au parallélisme mais avec un ordre diffèrent, c’est-à-dire :

Parallélisme A B AB | Chiasme AB BA

-Le ciel (A) est gris (B)

Noir (B) est l’horizon (A)

6.Rythmes et sonorités

1)Les rythmes

La coupure de rythme est une césure. Dans les vers de plus de 8 syllabes, il doit y avoir un accent de relais
appelé césure, il doit coïncider avec une séparation de mots. Dans le vers de 10 syllabes, la césure se
produit après la 4ème ou la 5ème syllabe. Dans les alexandrins, elle est placée après la 6 ème syllabe. La césure
coupe donc l’alexandrin en deux hémistiches (ou demi vers) égaux, c’est ce qu’on nomme le rythme binaire
de l’alexandrin.

Dans la poésie ma aussi dans la prose il y a des rythmes

La coupure classique 6 / 6 hémistiches


3 3 3 3 césure majeure

Dans l’idéal, la césure (qui est un concept métrique) devrait correspondre à une coupe franche (concept
énonciatif) et à une unité de sens.

La ponctuation nous aide bien sur à trouver elle aussi le rythme. Comme nous l’avons vu auparavant, les
point de suspension (…) traduisent un doute, une porte ouverte, un silence. Il est donc important d’être
attentif à la structure du texte et à la ponctuation pour en cueillir le rythme.

-il y a trois types de rythmes :

1.Lent : qui traduit une certaine tranquillité, plénitude, bonheur. L’auteur met des adverbes, il argumente
avec des longues et lentes phrases. Le rythme lent peut traduire l’abattement (l’angoisse) après une
émotion forte, mail il peut aussi traduire la réflexion.

2.Haché(=tritato) : c’est un rythme coupé, vit et intense, qui traduit un mouvement. Il témoigne de l’action,
de l’émotion, du mouvement.

3.Régulier : c’est un rythme neutre, équilibré, qui s’intéresse plus au sens des mots qu’au rythme (ex.
Marguerite Yourcenar.)

2)Les sonorités

La plupart des auteurs cherchent la musique de la langue. Cette musicalité se fait par le biais d’un véritable
jeu (normé) sur les sons. On joue sur les « homophonies », les rimes (répétition de sons, des sonorités à la
fin du vers ou même à l’intérieur du vers) .

Sonorité : recours de plus voyelles ou consonnes.

1.Assonance : répétition dans une phrase d’une même voyelle.

- Garde ton âme ouverte (jeu sur le « a »)

Aux parfums d’alentour

2.Allitèration : répétition sur des consonnes.

-De blancs sanglots glissant sur l’azur des corolles (jeu sur le « s » et « l » ; assonance sur « a »)

On distingue les sonorités des consonnes,

Les sonorités sont données par le jeu des consonnes suivantes :

T|D sons dentaux, durs et forts

M |N sons nasaux, témoignent l’angoisse

L|R sons liquides, l’eau ou la fluidité

V|F sons fricatifs, doux et sensuels

P|B sons labiaux

CH|SS sons chuintants, sorte de sifflement assez aérien

Ce genre d’analyse, très importante dans la poésie, et peut devenir très révélatrice et « significative » dans
la prose. Toute sonorité est évocatoire de quelque chose et suggère à l’ouïe du lecteur (et d’abord de son
auteur) une image ou sensation.

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