Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
L'isolement
Lamartine, « l'Isolement »
C’est dans ce poème, qui est la première des Méditations poétiques, que se trouve le
célèbre vers auquel on aurait tendance aujourd’hui à réduire Lamartine : « Un seul être
vous manque, et tout est dépeuplé ! » Or, si l’on veut bien relire d’un œil neuf cette
méditation lointainement inspirée par le souvenir d’une liaison brève et intense, on y
perçoit certes tous les traits du romantisme — le lyrisme mélancolique, l’admiration pour
la nature, la solitude du poète —, mais amplifiés par un rythme binaire qui donne sa
tension aux vers et va jusqu’à les teinter d’une sorte de sens de la catastrophe : le sujet
court à sa perte — « Je ne demande rien à l’immense univers » — et sa noble
impuissance rencontre, par-delà l’histoire littéraire, le nihilisme contemporain.
Résumé
Extrait:
Ce poème est extrait du recueil Les Méditations, début de la poésie romantique dans la
littérature française. Il a été écrit par Alphonse de Lamartine. Son amante Elvire, est
morte en 1817, à travers ce poème, Lamartine analyse ses émotions (...)
Sommaire:
Introduction
I) Le cadre spatial
A. La nature magnifiée
B. L'arrivée d'un moment particulier
C. Les différents contrastes
A. Un poète triste
B. Un poète désespéré
C. Une envie de mettre fin à ses jours
l'isolement (analyse de la
structure+interprétation par l'auteur lui
même: lamartine
A l'heure, encore actuelle, où la borne phrastique apparaît comme maximale pour le texte dans
lequel elle s'insère :
"Pour E. Benveniste, explique M. Charolles (1988: 49), la phrase ne peut en effet servir d'unité
entrant dans une organisation supérieure car, au-delà de la phrase, il n'existe pas de règles
combinatoires stipulant comment les unités du discours doivent être agencées." Et d'ajouter
(1994: 127) que "Le discours commence là où finit le pouvoir des connexions structurales",
celles-là même qui font de la phrase la plus grande unité morphosyntaxique. Cette limitation à la
phrase se renforce par l'incidence en linguistique de disciplines voisines, comme la logique (qui
fait de la phrase une entité abstraite, du simple fait de sa décontextualisation) ou la pragmatique
(qui entend lui rendre son ancrage concret), comme si le sens phrastique devait en recevoir des
déterminations décisives et pouvait donc être étudié indépendamment d'une théorie de la
textualité.
Ainsi R. Martin (1992: 226) explique que "la distinction a été faite entre:
- la composante phrastique, lieu des conditions de vérité, où se déterminent l'acceptabilité et le
sens des phrases en tant que telles, ainsi que les relations de vérité qui les unissent (dans une
linguistique immanente et purement relationnelle);
- la composante discursive, où la phrase s'insère dans la cohésion du texte [pb. de thématisation
à la Halliday et modèle pour la grammaire de texte à la Kintsch & Van Dijk qui repose sur le cadre
structural des phrases\propositions, dans son logicisme psycholinguistique - cf. la synthèse de
Rastier 1994: 171-174];
- la composante pragmatique, lieu du vrai ou du faux, où la phrase, devenue énoncé, s'interprète
dans sa situation énonciative." Dans ce cas, "explique Benveniste, la phrase n'existe que dans
l'instant où elle est proférée et elle ne peut, par conséquent, être séparée de la situation dans
laquelle elle est communiquée. L'analyse de la phrase en tant qu'unité sémantique, et a fortiori
celle du discours, n'est donc possible que lorsqu'on les envisage comme énoncés, comme émis
dans l'intention de dire quelque chose à quelqu'un dans une certaine situation." (Charolles &
Combettes 1999: 81)
Or il s'avère que ces "composantes" analytiques du sens phrastique, ainsi que la dualité
proposition locale vs orientation globale, parcellisent l'étude de contenu et empêchent son
unification. On le constate en pratique si par exemple on se penche sur cette phrase liminaire
équivalant à un quatrain, de façon systématique, dans le poème de Lamartine (1820; cf. l'annexe
ci-dessous):
Une sémantique interprétative ne peut éluder le sens latent. De sorte que dès cette première
phrase la création d'un spectacle artistique suppose la présence du créateur, lequel ne saurait se
limiter au poète, identifié à un promeneur solitaire, mais sous-entend celui de la nature, Dieu.
Voilà pourquoi l'on peut déceler ici l'isotopie afférente /religion/, élément fréquent dans les textes
romantiques - fût-ce dans un panthéisme, voir un panvitalisme, plus ou moins christianisé. Il
faudra attendre la notation auditive "s'élançant de la flèche gothique, un son religieux", dans le
même dynamisme et la même hauteur noble que ce "dernier rayon" visuel que "jette le
crépuscule au sommet de ces monts couronnés de bois sombres", plus loin dans le poème, pour
en avoir confirmation.
D'autre part cette isotopie /noblesse/ (afférente aux hauts lieux : montagne, soleil, chêne, église),
compatible avec la simplicité du cadre et de l'expérience, est rendue perceptible aussi bien par la
lenteur due à la régularité du rythme (6-6\6-6\6-6\6-6) que par le raffinement du style dont
témoigne ce chiasme syntaxique formé par la postposition du verbe conjugué (après les c. circ. :
effet d'attente) et sa position normale consécutive : "sur la montagne [...] tristement je m'assieds;
je promène au hasard mes regards sur la plaine". Pour être discrète, l'éloquence est loin d'être
absente de ce quatrain. En tant que donnée stylistique, elle sert de déclencheur à la perception
de l'isotopie.
fait certes ressortir les remaniements qui affectent les deux premiers vers, mais aussi les
constantes au sein du changement. Ainsi par exemple il apparaît que la valeur notoire conférée
par l'article défini, qui singularise, a migré du "rocher" au vieux chêne, symbolisation qui est à
rapporter au style de l'éloquence, dont le côté artificiel contraste avec la spontanéité de la
confidence lyrique. Le style précieux laissera des traces dans la suite du poème (cf. ces
périphrases très XVIIème s. "le char vaporeux de la reine des ombres", "Que ne puis-je, porté sur
le char de l'aurore").
En revanche, au vers 3, il faudra attendre l'apparition de l'asyndète et de la
reprise du pronom JE pour apporter davantage de naturel au récit intimiste , par
rapport à la polysyndète du ET qui enchaînait de façon littéraire et artificielle.
Il en va de même de l'antéposition de l'adverbe "souvent", liminaire, qui non seulement gomme
l'effet de lassitude que comporte la paronomase "au sommet\au pied\au coucher" et la régularité
des trois localisations, mais permet un début de confidence moins abrupt. Cet itératif acquiert une
valeur de liaison.
On le voit, de telles modifications locales ont une répercussion non négligeable sur le
sémantisme global de la période. Celle-ci par ailleurs réclame l'insertion dans la cohésion du
texte. Passons ainsi à la seconde phrase\quatrain :
/vers le haut/
/vers le bas/
'montagne', 'soleil',
'plaine', 'ombre', 'coucher'
'chêne'
/dysphorie/ + /statisme initial/ + /nature/ /euphorie/ + /dynamisme final/
+ /promenade/ + /art/
"tristement je m'assieds; Je promène au "Dont le tableau changeant se
hasard mes regards sur" déroule à mes pieds"
Univers terrestre (par la promenade axée verticalement)
/itérativité/ + /imperfectivité/ (cf. verbes, adverbes, lieux)
Ce qu'a voulu mettre en évidence cette analyse interprétative, c'est qu'une linguistique textuelle à
base de composants sémiques, établissant une cohésion au niveau du contenu, dépasse les
clivages intitutionnalisés autour de la borne phrastique.
Hagège par exemple réduit ainsi "la matière" linguistique : "Ce que l'on trouve, ce sont des
phrases, et des ensembles de phrases formant des textes" (1985: 275) - "le terme 'phrase' étant
plus adéquat qu''énoncé' dès qu'il s'agit d'une pièce au sein d'un tout cohérent" ajoute-t-il
incidemment (p. 286) -, définition minimaliste qui fait ressortir a contrario la nécessité d'une
théorie de la textualité. "La théorie des trois points de vue est le cadre proposé pour cette étude
des langues dans la réalité de leur manifestation en discours. [...] Premièrement, le point de vue
morphosyntaxique. Le deuxième relie les phrases au monde extérieur dont elles parlent [...] d'où
le nom de sémantico-référentiel pour désigner le point de vue 2. Enfin, du point de vue 3,
énonciatif-hiérarchique, la phrase est considérée dans ses rapports avec celui qui la profère [...]
le locuteur choisit une certaine stratégie ou mode de présentation" (1985: 275-276). Où l'on
retrouve le modèle sémiotique tripartite de Morris :
syntactics\semantics\pragmatics. Si Hagège reconnaît que la sémantique de la phrase peut se
fonder sur les "unités sémantiques minimales ou sèmes", c'est pour leur dénier aussitôt toute
autonomie, fût-elle relative, et les rapporter à une représentation de la réalité : "L'organisation
sémique reflète en toute langue la praxis de la société qui culturalise les référents" (p. 288). Cette
théorie qui donne le premier rôle à "l'environnement physique, social et culturel propre à chaque
langue et à chaque situation dialogale" (p. 290) laisse peu de place à la cohésion texuelle (prise
en charge par la composante discursive dont parle R. Martin) fondée sur des récurrences
sémiques.
** De même que plus loin dans le poème les "orageux aquilons" remémorent l'extrait célèbre de
la prose romantique de René (1802) : "La nuit, lorsque l'aquilon ébranlait ma chaumière, que les
pluies tombaient en torrent sur mon toit, qu'à travers ma fenêtre je voyais la lune sillonner les
nuages amoncelés, comme un pâle vaisseau qui laboure les vagues, il me semblait que la vie
redoublait au fond de mon coeur, que j'aurais eu la puissance de créer des mondes. [...] Levez-
vous vite, orages désirés, qui devez emporter René vers les espaces d'une autre vie!" Ajoutons
que dans la même page on lisait cette notation : "je m'élevais sur la montagne", espace
hiérophanique, liminaire dans le poème de Lamartine.
ANNEXE
Méditations poétiques
I. L'isolement
Commentaire de lamartine
J'avais emporté ce jour-là sur la montagne un volume de Pétrarque, dont je lisais de temps
en temps quelques sonnets. Les premiers vers de ces sonnets me ravissaient en extase
dans le monde de mes propres pensées. Les derniers vers me sonnaient mélodieusement à
l'oreille, mais faux au coeur. Le sentiment y devient l'esprit. L'esprit a toujours, pour moi,
neutralisé le génie. C'est un vent froid qui sèche les larmes sur les yeux. Cependant
j'adorais et j'adore encore Pétrarque. L'image de Laure, le paysage de Vaucluse, sa retraite
dans les collines euganéennes, dans son petit village que je me figurais semblable à Milly,
cette vie d'une seule pensée, ce soupir qui se convertit naturellement en vers, ces vers qui
ne portent qu'un nom aux siècles, cet amour mêlé à cette prière, qui font ensemble
comme un duo dont une voix se plaint sur la terre, dont l'autre voix répond du ciel; enfin
cette mort idéale de Pétrarque la tête sur les pages de son livre, les lèvres collées sur le
nom de Laure, comme si sa vie se fût exhalée dans un baiser donné à un rêve! tout cela
m'attachait alors et m'attache encore aujourd'hui à Pétrarque. C'est incontestablement
pour moi le premier poëte de l'Italie moderne, parce qu'il est à la fois le plus élevé et le
plus sensible, le plus pieux et le plus amoureux; il est certainement aussi le plus
harmonieux: pourquoi n'est-il pas le plus simple? Mais la simplicité est le chef-d'oeuvre
de l'art, et l'art commençait. Les vices de la décadence sont aussi les vices de l'enfance
des littératures. Les poésies populaires de la Grèce moderne, de l'Arabie et de la Perse,
sont pleines d'afféterie et de jeux de mots. Les peuples enfants aiment ce qui brille avant
d'aimer ce qui luit; il en est pour eux des poésies comme des couleurs: l'écarlate et la
pourpre leur plaisent dans les vêtements avant les couleurs modérées dont se revêtent les
peuples plus avancés en civilisation et en vrai goût.
Je rentrai à la nuit tombante, mes vers dans la mémoire, et me les redisant à moi-même
avec une douce prédilection. J'étais comme le musicien qui a trouvé un motif, et qui se le
chante tout bas avant de le confier à l'instrument. L'instrument pour moi, c'était
l'impression. Je brûlais d'essayer l'effet du timbre de ces vers sur le coeur de quelques
hommes sensibles. Quant au public, je n'y songeais pas, ou je n'en espérais rien. Il s'était
trop endurci le sentiment, le goût et l'oreille aux vers techniques de Delille, d'Esménard et
de toute l'école classique de l'Empire, pour trouver du charme à des effusions de l'âme,
qui ne ressemblaient à rien, selon l'expression de M. D*** à Raphaël.
Je résolus de tenter le hasard, et de les faire imprimer à vingt exemplaires sur beau papier,
en beau caractère, par les soins du grand artiste en typographie, de l'Elzevir moderne, M.
Didot. Je les envoyai à un de mes amis à Paris: il me les renvoya imprimés. Je fus aussi
ravi en me lisant pour la première fois, magnifiquement reproduit sur papier vélin, que si
j'avais vu dans un miroir magique l'image de mon âme. Je donnai mes vingt exemplaires
à mes amis: ils trouvèrent les vers harmonieux et mélancoliques; ils me présagèrent
l'étonnement d'abord, puis après l'émotion du public. Mais j'avais moins de confiance
qu'eux dans le goût dépravé, ou plutôt racorni, du temps. Je me contentai de ce public
composé de quelques coeurs à l'unisson du mien, et je ne pensai plus à la publicité.
Ce ne fut que longtemps après, qu'en feuilletant un jour mon volume de Pétrarque, je
retrouvai ces vers, intitulés: Méditation, et que je les recueillis par droit de primogéniture
pour en faire la première pièce de mon recueil. Ce souvenir me les a rendus toujours
chers depuis, parce qu'ils étaient tombés de ma plume comme une goutte de la rosée du
soir sur la colline de mon berceau, et comme une larme sonore de mon coeur sur la page
de Pétrarque, où je ne voulais pas écrire, mais pleurer.
Nait en 1790, Lamartine est un romantique français qui nous fait part de la notion de
paysage d'état d'âme mais aussi d'une reconnaissance d'une sensibilité de l'individu face à
la description de la nature accueillante qui parait un refuge et d'une médiation sur la
solitude du poète. Ce qui anime Lamartine c'est le renoncement, l'accablement, il refoule
les valeurs de la société, de la foule et garde le caractère de la retraite. On pense au livre
de Rousseau Rêveries du promeneur solitaire qui peint des paysages attrayants, montre le
lien naturel avec la nature et la solitude, en donnant des comparaisons avec les hauteurs et
l'immensité. On décèle surtout une opposition entre la nature sauvage et celle travaillée
par l'homme. On pense aussi à La Maison de Berger d'Alfred de Vigny qui parle d'abri et
de transition nomade. Il est question de l'état d'âme qui est le reflet du moi face à la
nature qui me renvoie moi-même. Malgré le charme que comporte la nature, elle est
incapable de nous réconforter.
Extrait du document:
Le premier mouvement s'étend de la première strophe à la quatrième. Nous ressentons la
présence du rapport de l'individu et du paysage mais aussi du paysage et de l'état d'âme.
Nous avons un panorama visuel et l'achèvement du mouvement se fait par le son qui est
un aspect que le poète ne peut pas traduire. Nous y décelons aussi une composition
picturale et nous pouvons le rapprocher des peintres romans avec notamment en
Allemagne les tableaux de Gaspar David Friedrich du Promeneur solitaire sur un
promontoire contemplant une mer de nuages. Et le son des « Saints concerts » nous
rappellent l'Angélus du soir comme celui que Millet a peint.
21 Octombrie 2008
Primul - în ordine cronologică - dintre cei patru mari poeţi ai Romantismului francez,
Lamartine a intrat în literatură la treizeci de ani, însoţit de aura succesului imediat. Micul
volum de versuri, apărut anonim, în 1820, Méditations poétiques (douăzeci şi patru de
poezii în ediţia originală), a marcat una dintre datele importante ale secolului trecut, pe
care Sainte-Beuve o evoca în aceşti termeni într-o scrisoare către Verlaine, din 19 nov.
1865: “Nu, cei care n-au fost martori n-ar putea să-şi imagineze impresia adevărată,
legitimă, de neşters pe care contemporanii au primit-o de la primele Meditaţii…”
Mulţi ani mai târziu, într-o prefaţă din 1849, Lamartine va încerca să definească el însuşi
genul de poezie pe care-l inaugurau Meditaţiile: un “cântec interior”, visător şi
melancolic, şi nu o artă artificială, “o alinare a propriei inimi, care se legăna cu propriile-i
suspine”. “Sunt primul care am coborât poezia din Parnas şi care am dat Muzei, în locul
unei lire cu şapte coarde convenţionale, înseşi fibrele inimii omului, înfiorate de
sentimente şi impresionate de natură” - scria Lamartine.
În acest spaţiu ideal şi idealizat, poetul evocă o prezenţă aproape ireală sau, mai degrabă,
o absenţă: Elvire, mitul “eternului feminin”, fiinţa ideală pe care poetul evită cel mai
adesea s-o numească, dar care pentru istoricii literaturii este Julie Charles, sau
Mariantonia Iacomino, tânăra napolitană întâlnită în Italia, în 1811-1812, sau Marianne-
Elisa Birch, care va deveni soţia poetului chiar în anul publicării Meditaţiilor poetice.
Momentul pe care l-a reprezentat poezia lirică, intimistă, în creaţia lui Lamartine a fost
urmat, după 1830, de poezia de inspiraţie umanitară, deschisă spre preocupările sociale.
În consens cu mişcarea romantică, cu Victor Hugo şi Vigny, Lamartine se îndreaptă cu
pasiune spre poezia politică de o înaltă valoare morală, traversată de un suflu entuziast,
generos, de încrederea în viitorul mai bun al omenirii.
Curând evenimentele publice îl atrag complet. Prestigiul omului politic îl egalează şi-l
depăşeşte pe cel al scriitorului nu numai în Franţa, ci şi peste hotare, în Ţările Române,
de exemplu, unde Lamartine este admirat şi elogiat de paşoptişti ca simbol al revoluţiei şi
eliberării popoarelor. Eşecul în alegerile pentru preşedinţia Republicii Franceze
marchează sfârşitul carierei politice a lui Lamartine. Retras din viaţa publică după 1848,
este silit să se consacre “muncii silnice literare” pentru a-şi plăti datoriile şi scrie, cu
sufletul la gură, volume după volume de opere în proză […].
Ajuns la crepusculul vieţii, îmbătrânit şi trist, Lamartine reia lira părăsită de mulţi ani,
pentru a compune, în 1856, ultimele sale poeme lirice, Le Désert (Deşertul) şi La Vigne
et la maison (Via şi casa), tulburătoare meditaţie despre bătrâneţe şi moarte. Acest poem
simbolic, meditativ şi trist, este un imn închinat familiei, casei, satului şi muncii, o
călătorie în trecut în căutarea tinereţii pierdute, un dialog cu sine însuşi, în versuri de o
maiestate gravă şi de o admirabilă supleţe a ritmului, care fac din La Vigne et la maison
cântecul de lebădă al unui autentic poet.