Fondations et infrastructures . Fiche A.
TASSEMENT DE DALLAGE
D’HABITATIONS INDIVIDUELLES
Le constat
Les dallages sur terre-plein des maisons indivi-
duelles subissent parfois des affaissements en
pied de murs périphériques. Ils se traduisent
généralement par l’apparition d’un vide entre le
revêtement de sol et la base des plinthes. Des
petites fissures dans les cloisons et les revête-
ments de sol l’accompagnent.
L’inaptitude du sol à recevoir un dallage sur
terre-plein ou une réalisation approximative de
la couche de forme en sont souvent à l’origine.
Le diagnostic des désordres
Un dallage sur terre-plein est un ouvrage hori-
zontal en béton de faible épaisseur (8 à 12 cm),
coulé sur une forme en matériaux choisis et mis
en œuvre pour constituer une assise stable.
Cette forme est réalisée à même le sol en place
après décapage.
Les principales causes d’affaissement de dal-
lages sur terre-plein sont :
• des terrains inaptes à recevoir
un dallage sur terre-plein :
- sols meubles, couramment rencontrés en
France, pouvant en plus comporter dans cer-
tains cas des rognons rocheux, constituant des
points durs, ou à l’inverse des cavités ;
- sols de nature hétérogène pouvant entraîner
des tassements différentiels de la forme et
donc du dallage ;
- sols constitués de remblais non contrôlés ou
d’assises en voie de consolidation, sols mous
(tourbes ou vases) ou “gonflants” ;
- terrains en cuvette ou possédant une couche
argileuse, peu perméable, juste sous le niveau
des fondations, et donc susceptibles de subir
des stagnations d’eaux pluviales ;
- terrains susceptibles de subir des variations de
niveau de la nappe phréatique, entraînant tas-
sements et gonflements du sol ;
- terrains sujets à inondation lors de crues de
rivières du voisinage.
(Ces trois derniers types de terrains devraient
logiquement faire l’objet de travaux préalables
de drainage.)
• réalisation proprement dite
de la couche de forme :
- nature et composition de la couche de forme
ne tenant pas compte des charges appliquées ;
- forme réalisée à partir de matériaux inadaptés.
Les granulats (cailloux, graviers, sables) en
provenance de carrières ou de lits de rivière,
bien calibrés et sans impuretés argileuses,
sont préférables à des matériaux dits “tout
venant” qui comportent parfois un pourcen-
tage d’éléments fins rendant la mise en œuvre
très délicate ;
- insuffisance de compactage de la forme.
L’opération de compactage du matériau de
forme est le point-clé de l’exécution d’un dal-
lage sur terre-plein. L’objectif est d’atteindre
le serrage maximal du squelette granulaire
afin de lui conférer la capacité portante adé-
quate ainsi qu’une bonne résistance à la défor-
mation. Le compactage doit s’effectuer sur un
matériau de forme présentant une teneur en
eau minimale, par couches ne dépassant pas
20 cm d’épaisseur. Le serrage des zones de
rives ne doit pas être omis.
FICHE A.3 TASSEMENT DE DALLAGE D’HABITATIONS INDIVIDUELLES

Exemples de dallages légers d’habitation, en béton armé, sur terre-plein

Dallage
Revêtement
Armatures antiretrait de sol

Couches
anticontaminantes : 8-12 cm
8-12 cm Plastique Sable
2-5 cm

10-15 cm 10-15 cm
Forme Forme mini
mini

Terre-plein Terre-plein

Forme en sable compacté Forme en “tout-venant” compacté

Les points sensibles Les conseils de prévention

Les Règles professionnelles de travaux de dal-
lage de mars-avril 1990 fixent les conditions de
conception et d’exécution des dallages.
En l’attente de la parution d’un futur DTU 13.3,
ces règles professionnelles précisent les diffé-
rents points à respecter et notamment :
• l’utilité et les conditions de la reconnaissance
géotechnique des sols et des drainages ;
• la nature des matériaux constituant la forme ;
• les conditions de réalisation de la forme.
Le choix d’un dallage sur terre-plein devrait
s’appuyer non sur des considérations unique-
ment économiques mais sur des éléments tech-
niques permettant un diagnostic rigoureux des
risques inhérents au site de la construction. Il
doit aussi inclure l’analyse des moyens dont
disposera l’entreprise retenue (matériel,
engins…).
• Bien se renseigner sur la nature du terrain et
le niveau de la nappe phréatique.
• Utiliser des matériaux adéquats (nature et
humidité) pour la constitution de la forme.
• Compacter soigneusement la forme par cou-
ches de 20 cm maximum, en ne négligeant
pas la périphérie contre murs de façade.

Pour en savoir plus : www.smabtp.fr - www.qualiteconstruction.com

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MICHEL HOUEIX