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Notions D'hydraulique
Notions D'hydraulique
En vue d’atteindre les objectifs du millénaire, l’état malien fournit d’énormes efforts pour
l’alimentation en eau potable des populations des zones urbaines et rurales à travers tout le pays.
Cet effort nécessite le renforcement des capacités en matière de maîtrise d’œuvre dans la
conception et la réalisation des systèmes d’AEP.
C’est pourquoi, l’Unité de Formation et d’Appui aux Entreprises (UFAE), conformément à sa vocation
de renforcement des capacités par la formation continue, a initié la présente formation sur « La
conception et calculs des réseaux d’alimentation en Eau Potable ». Elle vise à doter les
participants d’une démarche scientifique et pratique dans la conduite des études d’AEP.
Le but du dimensionnement d’un système d’Alimentation en Eau Potable (AEP) est d’obtenir, lorsque
les installations seront en fonctionnement, un débit et une pression d’eau aux bornes fontaines
conformes aux normes. Il est donc important de préciser ces notions. C’est l’objet des ces rappels
d’hydraulique. Il ne s’agit nullement d’un cours exhaustif d’hydraulique, mais au contraire de
précisions qui sont directement applicables pour la conception des réseaux.
Le débit passant dans une canalisation dépend de la vitesse (V) de l’écoulement de l’eau et de la
section (S) de la canalisation
Q Q
S
Lorsque la section d’une conduite diminue, la vitesse du fluide dans cette conduite augmente.
Chiffres repères :
Sur les petits réseaux les débits pompés varient de 1 à 5 m3/h
Sur des centres de 5 à 10 000 habitants les débits pompés sont aux alentours de 10 à 30 m3/h
D’une façon générale, les débits des pompes peuvent aller jusqu’à des milliers de m3/h
Exemple: quel devra être au minimum la section intérieure pour nos conduites de refoulement pour
un débit de refoulement de 4 m3/h. Réponse : 37 mm .
S: surface en m2
Le Pascal représente une pression très faible, aussi utilise-t-on un multiple, le bar :
Surface de l’eau
Niveau
statique
Pression PS
Figure 2
Il y a un écoulement qui peut varier en intensité, la pression dynamique varie alors. La pression
dynamique (PD) est égale à la pression statique (PS) moins les pertes de charges (voir le croquis ci-
dessous et la description des pertes de charges ci-après).
Niveau statique
Niveau piézométrique
H ou ligne de charge
h PS > PD
h h
Pression
dynamique
Figure 3
Sur les réseaux d’adduction d’eau sommaire (AEPS) en milieu rural, la pression doit varier entre 0,5
bar et 1 bar. Sur un réseau urbain la pression doit être au moins de 3 bars.
La hauteur manométrique, c’est la différence de pression entre 2 points A et B, cela correspond aux
hauteurs géométriques.
Hauteur manométrique
Figure
4
La HMT est la « hauteur » qu’il faut prendre en compte pour les calculs hydrauliques. Par exemple
pour le calcul du débit d’une pompe dans une situation donnée.
HGr Pompe
Jr
HGa
Ja
Cas d’une pompe immergée refoulant dans un réservoir et cas d’une Borne Fontaine
A la BF la Pression Dynamique PD = PS – J2
PS : Pression Statique
B.F.
Conduite de refoulement
Conduite de distribution
Niveaux d’eau
Remarques :
Les pertes de charges J (J1 et J2) doivent être calculées dans chaque .
Dans le cas du refoulement dans un réservoir par une surverse à l’air libre il n’y a pas de
pression résiduelle (Pr) en extrémité de tuyau.
Le niveau de l’eau à prendre en compte dans le forage est le niveau dynamique
En écoulement gravitaire (du réservoir vers les Bornes Fontaines) la pression statique dépend
uniquement de la hauteur géométrique de la surface de l’eau (niveau d’eau dans le réservoir)
par rapport au point considéré.
La pression dynamique est toujours plus faible que la pression statique : PD < PS
Tout liquide véhiculé à l’intérieur d’une tuyauterie est soumis à des contraintes (essentiellement des
frottements) appelées « pertes de charges ». Ces pertes de charges s’expriment habituellement en
mètres de colonne d’eau. Il en résulte une perte de pression. Elles peuvent être linéaires ou
singulières.
Le schéma ci-dessous illustre le phénomène de perte de la charge ou perte de pression pour un débit
donné.
Niveau
j1 statique
j2 j3
H
Figure 7
h1
h2
h3
Pour une même hauteur d’eau H dans le réservoir, lorsque l’eau s’écoule dans le réseau les pressions
(caractérisées par les hauteurs d’eau h1, h2, h3) diminuent car les pertes de charge (j1, j2, j3)
augmentent avec la longueur de tuyauterie parcourue.
Des abaques (tel quel celui ci-dessous) ou des logiciels permettent de calculer ces pertes de charge
en fonction de ces différents paramètres (voir Kit d'outils).
Les pertes de charge linéaires sont dues aux longueurs de tuyaux. Dans un tuyau rectiligne elles
sont données par :
l V2 Q 2l
h=λ =k m
d 2g d
10 ,29.L 2
=
h= .Q
Ks 2D 16/3
Avec Q en m3/s et Ks – coefficient de pertes de charge de Strickler dépendant de la rugosité
interne des parois. Ks peut être remplacé par 1/n où n représente le coefficient de pertes de
charge de Manning
• Formule de William Hazen
10 ,65.L
=
h= .Q 1 , 85
K 1 , 85 .D 4 , 87
Avec K – Coefficient de pertes de charge de William Hazen
Les pertes de charges singulières ou locales sont dues à des équipements installés sur le réseau
(coudes, tés, vannes, raccords, compteurs). Ces équipements « freinent » le mouvement de l’eau et
occasionnent des pertes de charges. Les abaques des fournisseurs donnent les valeurs de ces
pertes de charge. Comme pour les pertes de charge linéaires ces pertes de charge sont fonction du
carré du débit du liquide traversant.
Dans la pratique, les pertes de charge singulières sont estimées à 10- 20% des pertes de charge en
longueur en fonction de la densité du réseau.
On peut conclure que les pertes de charge générales dépendent des éléments suivants :
• le débit (les pertes de charge sont proportionnelles au carré du débit
d’écoulement)
• la longueur de la canalisation
• le diamètre du tuyau (plus le diamètre est petit plus les pertes de charges
augmentent)
• la rugosité de l’intérieur du tuyau
Dans ce chapitre il s'agit de donner des définitions simples appuyées d'illustrations qui permettront
d'appréhender et de s'approprier les définitions et notions de base nécessaires au dimensionnement
d'un réseau d'eau.
3.1.2 Le captage
Le captage peut être fait à partir d’une eau de surface ou d’un forage. Le forage est équipé par un
ensemble tubage (5) et d’une crépine (7), partie inférieure du tubage percée de trous laissant
passer l'eau (8). Les deux doivent pouvoir retenir le terrain tout en laissant passer l'eau et les
particules fines au niveau de la crépine, mais pas le sable.
Surface du terrain 1
Niveau statique 2
Cône de rabattement
3
4 Rabattement
Ensemble 5
de tubage
6 Niveau dynamique
Crépine 7 8 Passage
eau
Le rabattement crée le cône de rabattement (3) qui est en quelque sorte la surface de l’eau dans le
sous-sol pendant le pompage (ou la surface piezométrique). Le rabattement dépend du débit pompé
mais aussi de la structure géologique du sous sol. Le rabattement est d'autant plus faible que le sous
sol est perméable. En effet, avec une perméabilité élevée, le renouvellement de l'eau au niveau du
cône de rabattement se fait rapidement. Le cône de rabattement définit les limites de l'aire
d'influence d'un puits.
3.2 Le pompage
Les pompes installées sur les projets d’hydraulique villageoise avec motorisation sont de façon
générale des pompes immergées centrifuges.
niveau dynamique 1
arrivée eau
5
crépine pompe 2
moteur 3
crépines 4
Il est important de savoir exploiter une courbe de pompe. Le but étant de vérifier la bonne
adéquation entre la pompe et le contexte terrain. C’est un gage de bon fonctionnement de
l’équipement. Dans ces conditions, la pompe consommera moins d’énergie et durera plus longtemps si
le choix est bien réalisé.
Une courbe de pompe donne des renseignements sur son fonctionnement. La courbe principale
indique le débit en abscisse (axe horizontal) et la hauteur Manométrique Totale en ordonnée (axe
vertical). On choisit la pompe en fonction du point de fonctionnement souhaité. Le point de
fonctionnement étant le couple Q-HMT (débit, Hauteur Manométrique), il doit évidemment être sur
la courbe.
Généralement les documentations présentent également 2 autres courbes comportant le rendement
et la puissance électrique du moteur de la pompe. L’autre point essentiel à vérifier est le rendement
de la pompe au point de fonctionnement correspondant aux données du terrain.
Il convient d’avoir le point de fonctionnement avec le meilleur rendement. Cela garantira d’une part
une économie d’énergie mais aussi un bon fonctionnement hydraulique de la pompe et donc une durée
de vie plus longue.
Exemple
Sur le terrain nous avons un besoin de 1,5 m3/h. La HMT calculée est de 80m, le forage a un débit
d’exploitation de 5 m3/h. Quelle pompe choisir ?
Sur la courbe ci-après ce sera le modèle SP 2A – 18 (18 étages) qui sera choisi. Elle donnera un débit
d’environ 1,7 m3/h.
Le modèle SP 2A – 13 (13 étages) n’arrivera pas à pomper jusqu’à 80 m car la hauteur maximum de
pompage est de l’ordre de 78 m à débit nul.
Le modèle SP2A – 23 (23 étages) pompera 2,2 m3/h mais aura un mauvais rendement de 45 % contre
50% si le point de fonctionnement est bien positionné. La pompe consommera donc plus d’électricité
pour le même volume pompé.
Dans le cas des plateformes multifonctionnelles l’énergie peut être fournie par l’énergie électrique
ou photovoltaïque.
3.4 Le réservoir
- Constituer une réserve d’eau qui permettra d’alimenter en permanence la population. Le volume
du réservoir sera donc fonction de la population à desservir.
- Mettre la conduite d’eau sous pression. La pression dans le réseau sera fonction de la hauteur du
réservoir. La hauteur du réservoir à son tour sera donc fonction des calculs hydraulique du
réseau.
- La réserve d’eau constituée par le réservoir doit pouvoir alimenter la population pendant un
certain temps, le choix du volume du réservoir dépendra donc de l’étude socio-économique. Bien
évidemment le volume sera arrondi au volume standard supérieur.
Sur ce croquis nous retrouvons tous les éléments constitutifs d’un château d’eau.
- La cuve, un château d’eau est un réservoir sur tour. La cuve sert de réserve et est mise en
hauteur pour créer une pression dans le réseau.
- L’alimentation du réservoir par une conduite de refoulement à partir du forage. Ici l’alimentation
est en surverse, c'est-à-dire au dessus du niveau d’eau dans la cuve.
3.5 Le réseau
3.5.1 Matériaux
L’eau est acheminée du réservoir vers les lieux de distribution grâce au réseau. Il est constitué par
un ensemble de canalisations enterrées dans le sol, généralement en Fonte ou PVC (Polychlorure de
vinyle), depuis quelques années l’utilisation PEHD (Polyéthylène haute densité) se développe.
La fonte : C’est le matériau traditionnellement utilisé pour les grands réseaux d’eau urbains. C’est
un matériau très résistant et d’une très grande longévité mais lourd à manipuler. C’est un matériau
cher mais de qualité. Compte tenu de la difficulté de mise en œuvre (nécessité d’utiliser des engins),
il n’est pas utilisé dans le monde rural en Afrique.
Le PVC : Avant l’arrivée du PEHD le PVC avait tendance à supplanter la fonte surtout pour les petits
diamètres. Le PVC est le matériau universellement utilisé pour les petits réseaux. Il est léger, sa
mise en œuvre est facile et bien connue. On trouve de plus en plus de fabrication locale. C’est le
matériau le meilleur marché.
Le PHED : Il a l’avantage d’une mise en œuvre rapide car les tuyaux sont stockés sous forme de
rouleaux qu’il suffit de dérouler dans la tranchée. Il est encore peu utilisé.
Les réseaux se calculent afin d’avoir en tous points de distribution la quantité d’eau désirée. Les
bureaux d’études réalisent ces calculs en s’aidant généralement de logiciels informatiques. D’où
l’intérêt de la présente formation.
Dans ce qui suit, nous présentons les principes généraux des réseaux d’eau avec quelques
recommandations à respecter.
Deux types de réseaux existent, les réseaux arborescents et les réseaux maillés.
Réseau principal
Réseau secondaire
La partie de réseau conduisant l’eau vers les ramifications et ne comportant pas de points de
distribution est appelée réseau principal, la partie du réseau qui conduit l’eau vers les points de
distribution est appelée réseau secondaire.
Les purges
Ces équipements servent à évacuer l’air
présent dans l’eau. Il est nécessaire de les
installer lorsqu’il y a des points hauts sur le
réseau. Elles peuvent être soit manuelles
(vannes classiques), soit automatiques
(ventouses). Sur la photo, c’est une ventouse
qui permet d’évacuer automatiquement l’air
éventuellement présent sur le point haut
d’une conduite en sortie de forage.
Les vidanges
Ces équipements sont simplement des Schéma, photo
vannes que l’on positionne à des points
particuliers du réseau afin de pouvoir le
nettoyer si nécessaire. Ces points
particuliers sont les points bas et les
extrémités de réseau.
- La présence des tuyaux devra être signalée par un grillage avertisseur de couleur bleue. La
couleur bleue est réservée à l’eau. A titre d’information le rouge est utilisé pour l’électricité et
le jaune pour le gaz
le coup de bélier est un phénomène qui peut intervenir dans le fonctionnement des réseaux. Un coup
de bélier est un phénomène hydraulique qui provoque des surpressions pouvant aller jusqu’à la
rupture des conduites ou d’équipements hydrauliques. Ce phénomène résulte de l’interruption rapide
de l’écoulement d’un fluide. Cette interruption peut être due à l’arrêt brusque d’une pompe ou à la
fermeture rapide d’une vanne sur un circuit. C’est l’inertie du fluide qui crée ce phénomène, pour
parer aux coups de bélier, on installe généralement des clapets anti-retour.