02 Mars 2021

CERCLE
APS

L’ART DU FEU : comment former vos enfants en toute sécurité

ENERGIE SOLAIRE (2/2) : quel type d’installation choisir ?
HISTOIRE DE SURVIE : Juliane Koeckpe, affronter la jungle après un crash aérien

CERCLE APS 02  Mars 2021  1

 SOMMAIRE

UN CHOCOLAT CHAUD DANS LES BOIS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

Terrain d’exploration et d’apprentissage, la forêt est le lieu idéal pour
transmettre à vos enfants les notions de base de l’autonomie en
pleine nature.
Découvrez l’initiation à l’art du feu, pour les plus jeunes. L’occasion de
prendre le goûter en forêt en famille.
Par Sylvestre Grünwald

L’ÉNERGIE SOLAIRE (2/2) : QUEL TYPE

D’INSTALLATION SOLAIRE CHOISIR ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Producteur nomade, secours électrique, autonomie complète, etc.
A chaque type de producteur correspond un type d’installation. Après
avoir étudié les bases de la production énergétique solaire, découvrez
l’installation qui correspond à vos besoins pour concrétiser votre pro-
jet. L’auteur partage avec vous ses contacts !
Par @la_petite_souris_du_desert

1971, CRASH AÉRIEN TRAGIQUE

ET CHUTE DE PLUS DE 3 000 MÈTRES… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Alors que tout le monde la croyait morte, Juliane Koeckpe survivra
11 jours seule en pleine forêt amazonienne au Pérou. Ses seules res-
sources : un paquet de bonbon, un objectif clair en tête et les connais-
sances transmises par ses parents biologistes. De quoi retrouver le
chemin de la civilisation, à bout de force, rongée par les insectes
et blessée.
Par Niels Labuzan

QUESTIONS / RÉPONSES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
• Quels couteux et pinces multifonctions choisir ?
• Que mettre dans son kit de secours véhicule ?

DEAL DU MOIS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
Les trois deals du mois : lampes, survie et solaire

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UN CHOCOLAT CHAUD
DANS LES BOIS
La « survie » n’est pas réservée aux
adultes. Dès leur plus jeune âge, les
enfants ont des capacités d’appren-
tissage remarquables et sous-esti-
mées (assimilation, anticipation, réso-
lution de problèmes, etc.). Profitez-en
pour les familiariser avec la nature, leur
transmettre vos connaissances, les
encourager à se débrouiller… c’est déjà
les rendre plus autonomes !
CERCLE APS 02  Mars 2021  3
Les micro-explorations, le jardinage ou
encore le bricolage, sont autant d’acti-
vités ludiques pour sensibiliser vos en-
fants à la (sur)vie. Sylvestre Grünwald
a proposé à ses enfants d’aller manger
le goûter en forêt ; l’occasion de leur
transmettre les notions de base d’uti-
lisation du feu (en toute sécurité !), et
de passer un beau moment en famille.
Suivons-les.
 Un chocolat chaud dans les bois
Un après-midi d’automne. Température
15 °C, ciel dégagé. Le moment idéal pour
aller en forêt avec mes enfants Sidonie
(5.5 ans) et Corentin (2.5 ans)
Papa : « Les enfants, on va faire le quatre-
heures dans les bois ? On se fait un petit
feu et un chocolat chaud ? »
Divers piaillements et réponses enthou-
siastes. Branle-bas de combat et prépa-
ration du matériel.
DANS NOS SACS À DOS
Des habits chauds et résistants, le cha-
peau d’aventurière pour la grande et un
bonnet pour le petit. Sidonie est assez
grande pour avoir son propre sac à dos, et
elle va transporter au moins une gourde,
une loupe, sa veste et celle de son frère.
Pour Corentin, ne pas oublier une couche
de secours (il n’est pas encore propre),
en espérant bien ne pas avoir à gérer « la
grosse commission » au fond des bois.
Pour ma part, mon fidèle sac d’ex-
pédition (Tasmanian Tiger), toujours
pré-équipé avec le matériel nécessaire
pour une sortie rapide. Aujourd’hui, j’em-
porte le tomahawk (CRKT Woods Cho-
gan) dans son étui bien accroché sur le
panneau d’attache MOLLE, et je complète
avec mon couteau préféré (ESEE PR4).
Je le mettrai à ma ceinture dans son dan-
gler dès que nous serons dans les bois.
Ces deux étuis sont faits maison en ky-
dex, ils me permettent un accès aisé à
mes lames, tout en les rangeant et les
protégeant facilement. C’est primordial
CERCLE APS 02  Mars 2021  4
quand il y a vingt petits doigts curieux à
proximité…
Toujours dans le sac, j’ai aussi :
• une poche à feu et une trousse de se-
cours (soyons honnête : je m’entaille les
doigts aussi souvent que mes enfants
s’éraflent les genoux) sur le panneau
MOLLE du sac ;
• des petites embases carrées gonflables
(les enfants ont vite froid aux fesses) ;
• une footprint si le sol est humide ;
• une tarp si la pluie menace ;
• Et bien sûr, la popote, le hobo stove, des
biscuits, des fruits, du lait et du choco-
lat en poudre !
A LA RECHERCHE
DE FATWOOD
Après un court trajet en voiture, nous
voici dans les bois. Débarquement de
toute la troupe, et départ sur le chemin.
Aujourd’hui nous partons sur un versant
bien exposé au sud, sèchard, avec une
végétation de bruyère et de pins. Notre
premier objectif : trouver du fatwood.
Le « fatwood »
Le bois gras, ou « fatwood » en anglais,
est un bois imprégné de résine, qui
dispose donc de propriétés inflam-
mables intéressantes. Il est capable
de prendre feu sous des conditions
 Un chocolat chaud dans les bois
humides et pluvieuses, et parfois
même après être resté dans l’eau plu-
sieurs heures, voire jours.
C’est un allume-feu très prisé, no-
tamment pour les sorties buschraft et
en conditions de survie !
Papa : « Sidonie, tu te souviens
quel arbre donne le meilleur
fatwood ?  »
Sidonie : « Du pin ? »
Corentin : « Moi z’aime bien le pain »
Les résineux comme le pin ont ceci de
particulier qu’à leur mort, leur résine se
concentre à la base des branches, là où
celles-ci se joignent au tronc, ainsi que
dans les racines.
Cette très forte concentration de ré-
sine rend le bois quasiment imputres-
cible. Un arbre abattu par le vent, ou mort
sur pied, va donc se décomposer pro-
gressivement, attaqué par les insectes
xylophages et les champignons, mais
la base des branches va rester intacte.
Une fois réduit en poudre en le grattant,
le fatwood s’allume très facilement, et
prend bien l’étincelle d’un firesteel.
CERCLE APS 02  Mars 2021  5
Corentin :
« Papa, tu sors ton tommarauque ? »
Papa : « Tomahawk, exactement ! »
Une fois l’arbre mort repéré, quelques
coups sur les moignons de branches
avec le marteau du tomahawk suffisent en
général à les détacher. Sinon, la hache ou
la scie en viendront à bout. Reste encore à
dégager un maximum de bois mort pour
accéder au cœur résineux, et à fendre le
morceau obtenu en deux ou en quatre.
Il pousse également quelques épicéas
parmi les pins, et nous en profitons de
récolter un peu de poix. On trouve faci-
lement des blessures suintantes sur les
troncs de ces essences, et la récolte est
souvent abondante. Je dois par contre
faire attention à ce que mes petits ne
s’en collent pas plein sur les doigts et les
vêtements, ou pire, dans les cheveux !
CUEILLETTE, « BÂTONNAGE »
ET DÉCOUPAGE DU BOIS
Pour le prochain ingrédient, nous nous
déplaçons de quelques centaines de
mètres. Suffisamment pour changer de
versant et de biotope. Nous cherchons
une zone humide, avec un sol pauvre.
 Un chocolat chaud dans les bois
Papa : « C’est quoi l’arbre avec
l’écorche blanche, devant nous ? »
Sidonie & Corentin : « Du bouleau ! »
Papa : « Juste ! Vous pouvez en prendre
quelques morceaux,
mais sans endommager l’arbre ! »
Les couches inférieures de l’écorce
sont plus chargées en résine que celles
extérieures, mais je n’ai pas envie d’abi-
mer l’arbre, et j’ai pu constater qu’un
morceau d’écorce superficielle de
quelques centimètres carrés brûle as-
sez longtemps pour enflammer une pe-
tite boule de la poix récoltée juste avant.
Un bout plus loin, nous passons devant
un sapin Douglas issu d’une ancienne
plantation. J’en profite pour montrer aux
enfants les petites vésicules chargées de
résine sur son tronc. Elle s’enflamme éga-
lement facilement, mais c’est surtout sa
délicieuse odeur citronnée que je veux
faire connaître aux enfants.
Nous arrivons enfin à destination : un re-
plat herbeux dans la forêt. A proximité, un
hêtre abattu par le vent l’année passée
et n’ayant pas encore pourri ! Il nous
donnera une branche d’environ 5 cm de
diamètre, et quelques épicéas nous four-
niront des brindilles très fines et bien
sèches sous les premières branches. Une
mission pour occuper mes enfants pen-
dant que je prépare le bois.
Papa : « Vous allez me chercher
des petites brindilles de sapin ?
Qui c’est qui m’en ramène le plus ? »
CERCLE APS 02  Mars 2021  6
Corentin : « Moi ! »
Sidonie : « Non moi ! »
Je sors ma petite scie pliante (Kershaw),
et débite la branche en tronçons bien
droits d’environ 15 cm. Je trouve ensuite
un bâton assez solide et mon couteau, et
fends ces tronçons en 6 ou 8 morceaux.
Corentin : « Papa, pourquoi tu tapes
ton couteau ? »
Papa : « Ça s’appelle du bâtonnage,
mon chouchou »
Pour des branches de ce diamètre, le to-
mahawk n’est pas vraiment nécessaire.
Le bâtonnage me permet d’avoir un ex-
cellent contrôle sur le fendage, mais né-
cessite évidemment d’avoir une lame
solide sur laquelle on peut « bourriner »
sans scrupules.
En quelques minutes, j’ai une petite pile
de bûchettes fines, avec le bois bien sec
du cœur de la branche exposé. Je re-
prends ensuite 4 ou 5 bûchettes pour en
faire des tiges de quelques millimètres
de section.
Sidonie : « Papa, c’est quand
que tu commences le feu ? »
Papa : « J’ai déjà commencé !
La première étape c’est de tout préparer,
et d’avoir tout le matériel à portée de
main. Une fois que j’aurai allumé le feu,
je n’ai pas envie de devoir courir
dans tous les sens pour aller rechercher
du bois… »
 Un chocolat chaud dans les bois
Corentin : « Z’ai faim »
Papa : « … »
PLACE AU RÉCHAUD !
Je peux maintenant sortir mon réchaud
à bois. C’est un « hobo stove » fabriqué il
y a quelques années par un petit artisan
suisse. On ne les trouve malheureuse-
ment plus nulle part.
Le principe du « hobo stove » est d’avoir
un tout petit foyer qu’on peut alimenter
avec des brindilles et des buchettes,
pour concentrer la chaleur du bois, et
assurer un très bon tirage. C’est hyper
robuste – seulement quelques tôles en
acier pliables – et je n’ai pas à me soucier
d’une bombonne de gaz. En plus, ça me
permet d’expliquer plein de trucs inté-
ressants sur le feu de bois à mes enfants !
CERCLE APS 02  Mars 2021  7
Fatwood, firesteel, boulettes de poix,
écorce de bouleau et ESEE PR4
J’ai tout mon matériel à portée de main :
je gratte le fatwood sur un morceau
d’écorce bien sec jusqu’à avoir un petit
tas de sciure fine, et je l’enflamme grâce
à un ou deux coups sur le firesteel.
Cette fois, j’utilise la lame de mon cou-
teau pour gratter perpendiculairement le
fatwood, et l’arrête à 90° du dos de la lame
pour produire l’étincelle sur le firesteel.
Mais j’aurais aussi pu utiliser le grattoir four-
ni avec le firesteel. Je remplace toujours ce
grattoir par une petite lame de ciseau, qui
m’offre elle aussi une arrête vive et une ar-
rête biseautée, idéales pour les deux étapes.
Je pose immédiatement dessus un mor-
ceau d’écorce de bouleau et une perle
de résine, puis glisse le tout sous les brin-
dilles de sapin disposées dans le réchaud.
Le bouleau produit une flamme grasse,
fait fondre la résine, puis l’enflamme. Les
brindilles prennent feu, puis allument à
leur tour les bûchettes les plus fines.
LA PRÉPARATION DU GOÛTER
Je peux rapidement mettre à chauffer le
lait dans la popotte, et tout en prenant
soin d’alimenter le réchaud toutes les
 Un chocolat chaud dans les bois
30 secondes avec des bûchettes, je fais
bouillir le lait en quelques minutes.
Je dois rester concentré, pour éviter que
le feu s’éteigne… c’est là le seul défaut de
ce réchaud. Son inertie est très faible et
si l’on oublie de l’alimenter quelques mi-
nutes de trop, il s’éteint.
J’installe enfin mes petits sur leurs em-
bases gonflables, vérifie qu’ils n’aient pas
froid, sors du sac une pomme et des bis-
cuits, puis mélange le chocolat en poudre
au lait avant de le servir dans les tasses.
Aujourd’hui j’ai même pensé à prendre ma
petite cafetière Bialetti, qui est noire de
suie à force de l’utiliser sur feu de bois. Je
me fais un petit café pendant que les en-
fants dégustent leurs « quatre-heures ».
Corentin : « Z’aime bien le socolat saud ! »
Sidonie : « Papa, t’es le plus cool
du monde ! »
Papa : « Merci les enfants ! »
POUR FINIR,
QUELQUES CONSEILS
• Pensez à protéger vos enfants du froid.
A partir du moment où ils commence-
ront à trop le ressentir, ils ne seront plus
très motivés.
• Chaque action et chaque découverte
est une raison et une occasion de leur
apprendre quelque chose.
• Restez prudent avec tout ce qui coupe,
et avec le feu. Les enfants n’ont pas
forcément la notion du danger.
CERCLE APS 02  Mars 2021  8
• La nourriture reste un excellent moyen
de les amadouer.
• Et surtout : restez modestes ! Avec des
enfants en bas âge, soyez prêts à de-
voir interrompre votre micro-aventure
du jour à tout moment (pluie, crise de
larmes, vomi…).
C’est pas grave, vous recommencerez
quelques jours plus tard !
Ma technique pour allumer
un feu avec du « fatwood »
Pour allumer un feu à l’aide de fatwood :
• Repérez l’arbre mort (résineux) qui
contient du « fatwood » ;
• Détachez quelques branches tout
près du tronc (à l’aide d’un marteau,
d’une hache, d’une scie, ou d’un outil
quelconque) ;
• Accédez au cœur résineux ;
• Fendez le morceau en 2 ou 4 et ré-
duisez le bois résineux en poudre
(grattez à l’aide de votre couteau) ;
• Préparez la base de votre feu en
ayant tous les « ingrédients » à por-
tée de main ;
• Enflammez le fatwood à l’aide d’un
firesteel ;
• Surveillez et entretenez !
Sylvestre Grünwald
QUEL TYPE
D’INSTALLATION
PHOTOVOLTAÏQUE
CHOISIR ?
Dans ce contexte de troubles et d’in-
certitudes, tendre vers plus d’autono-
mie devient un objectif nécessaire.
Vous vous dites certainement qu’il se-
rait opportun de moins dépendre du
système, celui-ci vient d’être mis à mal
par une pandémie et pourrait l’être en-
core davantage par des troubles so-
ciaux, politiques, climatiques, etc. Du
moins, le doute commence à apparaître
dans certaines familles de France.
Notre mode de vie est largement dé-
pendant de systèmes d’approvisionne-
ment en énergies pour fabriquer, trans-
porter et conserver des produits bruts
ou manufacturés. En ça, nous sommes
CERCLE APS 02  Mars 2021  9
vulnérables. C’est pourquoi la produc-
tion d’électricité photovoltaïque au do-
micile est une stratégie de production
alternative efficace et résiliente.
Mais la mise en place d’un tel projet
suppose une réflexion sur vos besoins et
sur les moyens à mettre en place pour y
parvenir. Ainsi, je vous présenterai :
• les différents types de producteurs ;
• les questions à vous poser pour iden-
tifier vos besoins et définir le type de
production qui vous convient le plus ;
• l’étude des dispositifs susceptibles de
répondre à vos attentes énergétiques ;
• les partenaires capables de vous aider.
 QUEL TYPE D’INSTALLATION PHOTOVOLTAÏQUE CHOISIR ? 
LES 5 TYPES DE PRODUCTEURS
En tant que futur propriétaire d’une ins-
tallation photovoltaïque, il est normal de
se poser de très nombreuses questions.
La première d’entre toutes est la suivante :
« Quel type de producteur / consomma-
teur suis-je ? »
Pour répondre simplement à cette inter-
rogation, je vous propose de distinguer
ces 5 catégories d’utilisateurs :
• Les producteurs nomades et occa-
sionnels ;
• Les producteurs voulant disposer d’un
secours électrique ;
• Les producteurs en autonomie com-
plète ;
• Les producteurs consommateurs / re-
vendeurs ;
• Les producteurs / revendeurs.
Rappel
Il est important de rappeler au lec-
teur qu’il existe des consommateurs
d’électricité ON GRID (reliés au ré-
seau public de distribution d’électri-
cité) et OFF GRID (non raccordés à ce
réseau public).
Vous pouvez faire le choix d’être
hors réseau alors que celui-ci passe
devant chez vous et que vous dispo-
CERCLE APS 02  Mars 2021  10
sez d’un coffret électrique. Aucune
réglementation en France ne vous
oblige à vous raccorder.
Vous pouvez aussi être hors réseau
pour une question de trop grand éloi-
gnement par rapport aux réseaux exis-
tants (gîtes isolés, maisons forestières
ou fermes isolées, demeures insulaires).
LES PRODUCTEURS NOMADES
ET OCCASIONNELS
Ce type de producteurs correspond aux
personnes qui :
1. disposent d’un camping-car ;
2. d’une caravane ;
3. de tout autre véhicule aménagé pour
le couchage et la préparation de repas ;
4. les foyers qui souhaitent charger
quelques appareils électro-portatifs
pour le bricolage ou des appareils in-
formatiques et de télécommunica-
tion (smartphones, tablettes, …) ;
5. randonnent équipées d’une « batterie
portable » et d’un panneau solaire.
6. randonnent équipées d’une « batterie
portable » et d’un panneau solaire
 QUEL TYPE D’INSTALLATION PHOTOVOLTAÏQUE CHOISIR ? 
Ces producteurs potentiels peuvent
être, selon leurs besoins du moment,
OFF GRID ou ON GRID. Par exemple, si le
véhicule s’installe dans un camping, alors
il peut être judicieux de se raccorder sur
une prise de courant pour plus de confort.
Il passe alors d’OFF GRID à ON GRID. Mais
en cas d’arrêt dans un lieu hors réseau,
ce raccordement est impossible.
C’est là que l’installation photovoltaïque
trouve tout son sens : arrêt dans un che-
min, devant un beau paysage, panne, etc.
Elle vous permet alors de maintenir un
minimum de confort moderne et de
profiter de l’instant présent.
Le randonneur équipé d’une « batte-
rie portable » ou « power bank » et d’un
panneau solaire dépliant fait lui aussi
partie de cette catégorie de producteurs.
A la seule différence que sa capacité de
production et de stockage est beaucoup
plus faible que les précédents. Le système
est juste capable de recharger un appareil
photo, un smartphone, un drone ou tout
autre petit appareil électronique.
Les producteurs nomades et occasionnels
pourront s’orienter de préférence vers l’au-
to-construction modulaire et amovible.
CERCLE APS 02  Mars 2021  11
L’indispensable
« Kit d’énergie solaire »
Ce matériel de production est tout
indiqué pour permettre aux surviva-
listes, preppers et citoyens prévoyants
de constituer un kit d’énergie solaire
en cas d’évacuation d’urgence du
domicile et de rupture de la normali-
té, liée à une catastrophe naturelle ou
à tout autre risque majeur (industriel,
sanitaire, technologique, social, etc.).
Il est toujours appréciable, voire né-
cessaire, de disposer d’un minimum
d’énergie électrique pour recharger
des téléphones portables, émet-
teurs/récepteurs VHF/UHF (Bao-
feng,…) qui permettent de maintenir
le contact avec des proches, ou pour
utiliser le GPS, la radio, internet.
Ce type de matériel peut aussi être in-
téressant pour tous les autres types de
producteurs pour les raisons citées pré-
cédemment.
LES PRODUCTEURS
SOUHAITANT UN SECOURS
ÉLECTRIQUE (MON CAS)
1. LES PRÉVOYANTS
Ce type de producteur, plutôt séden-
taire, tient à maintenir un minimum de
confort en cas de coupure de courant
sur le réseau public (on Grid).
 QUEL TYPE D’INSTALLATION PHOTOVOLTAÏQUE CHOISIR ? 
Je fais partie de ce type de producteurs. Je
sécurise ainsi deux congélateurs et un ré-
frigérateur durant la situation d’ensoleil-
lement la plus défavorable : en automne et
en hiver. Ces équipements préservent une
partie de ma production potagère et de la
nourriture achetée dans le commerce.
Quid du surplus
et du stockage ?
A la belle saison, et parfois même le
reste de l’année, l’énergie produite est
supérieure aux besoins des congéla-
teurs et du réfrigérateur. Alors j’utilise
le surplus de production photovol-
taïque pour fournir les autres appa-
reils électriques de la maison.
Je stocke celui-ci principalement
sous forme d’eau chaude sanitaire,
grâce à un cumulus bon marché mais
sur-isolé avec de l’isolant multicouches.
En effet, la production d’eau chaude est
la première consommation d’électricité
dans un foyer (non équipé de chauffage
électrique ou de pompe à chaleur).
1 Voir « Les 3 erreurs à ne pas faire avec l’énergie solaire photovoltaïque », par @La_petite_souris_du_désert,
Cercle APS n°1, février 2021
CERCLE APS 02  Mars 2021  12
A titre personnel, j’ai réussi à baisser
mon achat d’électricité à EDF de -22 % !
Pour cela, j’ai :
1. remplacé mon réfrigérateur de plus
de 20 ans à moindre coût ;
2. installé 1 800 Wc de panneaux pho-
tovoltaïques avec onduleur hybride ;
3. mis en place 400 Ah de batterie gel.
Soit moins de 2 500 € au total, pergolas
auto construite comprise (pour 500 €
environ) !
Rappel
Je vous expliquais précédemment1
pourquoi vous gagniez à remplacer
vos appareils obsolètes et énergivores
et pourquoi il était important de sor-
tir de la logique de l’achat de neuf
comme une dépense superflue et non
rentable. En voici une preuve !
Je pourrais certainement encore optimiser
cette baisse de 22 % en utilisant les bat-
teries, qui sont pour l’instant en maintien
d’énergie pour ne pas trop les user. Cela
représente environ 200 € d’économies
par an à prix de l’électricité constant.
DEUX PARAMÈTRES À PRENDRE
EN COMPTE
 QUEL TYPE D’INSTALLATION PHOTOVOLTAÏQUE CHOISIR ? 
Il faut savoir que ces dernières années, le
prix de l’électricité a plutôt augmenté de
7 % par an2. Donc cette installation sera
remboursée au minimum en 13 ans par
les économies réalisées. Tout en sachant
que les panneaux auront un rendement
de 85 % garanti 25 ans. Au-delà, le ren-
dement chutera doucement mais les
panneaux produiront toujours.
Cet investissement sera donc très profi-
table au-delà des 13 ans, en plus de sécuri-
ser une partie de mes calories alimentaires !
2. LES PERSONNES
SOUS TRAITEMENT
Il existe un autre groupe de personnes né-
cessitant une sécurisation de l’approvi-
sionnement en électricité : les personnes
malades, qui utilisent
le froid pour conserver
leurs médicaments (in-
suline, traitements pour
la polyarthrite, la sclé-
rose en plaques, etc.) ou
pour assister leur main-
tien en vie. La produc-
tion d’électricité pho-
tovoltaïque peut alors être la solution, ou
une partie de la solution. Tout dépend du
contexte et des besoins.
2 Ibid
CERCLE APS 02  Mars 2021  13
3. LES ENTREPRENEURS
ET LES ARTISANS
En cas de coupure électrique, l’activité
de certaines personnes est tout simple-
ment impossible. Ainsi, les entrepreneurs,
les artisans et les autres actifs qui en dé-
pendent peuvent eux aussi s’orienter
vers la production photovoltaïque pour
maintenir leur activité économique en
cas de black-out électrique. Cela s’en-
tend pour de faibles besoins de puis-
sance électrique.
A savoir
Si vous posez des panneaux sur votre
toit, sachez qu’il vous sera nécessaire
de vous assurer au préalable que
votre toiture et votre bâti soient ca-
pables de supporter les panneaux
photovoltaïques.
De plus, les installations sur toiture
nécessitent des démarches admi-
nistratives auprès de la mairie de
votre commune pour être en confor-
mité avec les règles d’urbanisme.
LES PRODUCTEURS
EN AUTONOMIE ÉLECTRIQUE
COMPLÈTE
Ces producteurs sont plus rares, et ce
pour plusieurs raisons. En effet, une au-
tonomie électrique complète en photo-
voltaïque requiert :
 QUEL TYPE D’INSTALLATION PHOTOVOLTAÏQUE CHOISIR ? 
1. un grand nombre de panneaux, batte-
ries, onduleurs, etc. ;
2. un budget important ;
3. un local suffisamment grand ;
4. une grande surface de toiture ou d’es-
pace au sol.
Cette solution « totale » n’est possible
que si le futur producteur réalise un au-
dit précis de ses besoins et un plan
d’optimisation de ceux-ci. Et, dans la
mesure où ils répondent à l’ensemble de
leurs besoins en énergie électrique, ces
producteurs auront besoin de plusieurs
dizaines de panneaux photovoltaïques,
batteries et onduleurs pour produire les
quelques kilowatts crête nécessaires.
Or une telle installation peut parfois coû-
ter plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Ce n’est donc pas à la portée de toutes
les bourses.
Il est aussi nécessaire de disposer d’un
local et d’une surface suffisants pour ac-
cueillir l’installation. Le local devra être
suffisamment grand, régulé en tempé-
CERCLE APS 02  Mars 2021  14
rature et en hygrométrie (humidité rela-
tive de l’air) pour stocker les batteries, les
onduleurs et les régulateurs de charge.
La surface de toiture ou d’espace au sol
devra elle aussi être suffisamment grande
pour installer le parc de panneaux. En cas
de pose sur la toiture, la charpente et les
murs porteurs doivent être capables de
supporter les panneaux. Pour ceux ins-
tallés au sol, il est impératif de prévoir
un entretien de la pelouse et de n’avoir
aucun masque (ombres portées par les
arbres et bâtis sur les panneaux).
Ces producteurs en autonomie élec-
trique complète peuvent être raccordés
au réseau public (On Grid) ou complè-
tement déconnectés de celui-ci.
Dans le premier cas, la production solaire
alimente en priorité le logement ou le lieu
d’activité. La connexion au réseau permet,
le cas échéant, de disposer d’un secours
énergétique. Cela implique un abonne-
ment à un fournisseur d’électricité.
En absence d’abonnement, point de sa-
lut en cas de défaillance sur votre sys-
tème de production d’électricité solaire.
Le premier système est à mon sens plus
résilient car, comme dirait le blogueur
Volwest : « 1 c’est rien et 2 c’est un ».
A savoir !
Les démarches administratives auprès
de la mairie de votre commune pour
les installations sur toiture peuvent être
fastidieuses pour certaines personnes.
 QUEL TYPE D’INSTALLATION PHOTOVOLTAÏQUE CHOISIR ? 
Mais sachez que vous pouvez être
éligible à des aides dégressives en
fonction de la puissance installée.
Par exemple, cette aide est de :
1. 380 € par kWc installé si la puis-
sance est inférieure à 3 kWc ;
2. 280 € par kWc installé entre 3 et
9 kWc.
Cet avantage vous permettra ainsi
d’amortir plus vite votre investisse-
ment. Cela implique une fois de plus
de réaliser des démarches adminis-
tratives.
Pour qu’elle soit performante, cette solu-
tion de production implique de se docu-
menter longuement sur le net et dans les
livres. En effet, l’investissement financier
est important et les erreurs sont alors
lourdes de conséquences.
Pour plus de conseils sur les enjeux dans
le photovoltaïque, je vous conseille de
vous procurer le rapport n°1 du Cercle
APS pour connaître les 3 erreurs à évi-
ter dans le solaire photovoltaïque.
LES PRODUCTEURS
CONSOMMATEURS /
REVENDEURS.
Ces producteurs consomment l’énergie
photovoltaïque qu’ils produisent mais
revendent le surplus, qu’ils ne peuvent
stocker, à « EDF Obligation d’Achat ».
C’est souvent le cas pour les installa-
CERCLE APS 02  Mars 2021  15
tions peu coûteuses, qui utilisent des
micro-onduleurs au dos des panneaux
solaires.
Cela nécessite donc un raccordement au
réseau public (On Grid) et la souscrip-
tion d’un contrat de rachat soit à titre
gracieux soit au prix de 0,10 €/ kWh. Ce
prix est réévalué chaque trimestre.
Mais ce type de production a 2 inconvé-
nients majeurs :
• en cas de coupure de courant sur le
réseau public, la production solaire
s’arrête pour protéger les personnes
intervenant sur le réseau ;
• le prix de rachat de l’électricité peut
varier jusqu’à 4 fois par an et chaque
année. Il vous est alors difficile de dé-
finir un amortissement de l’installation
convenable à l’avance.
C’est pourquoi je vous déconseille for-
tement ce type d’installations si votre
objectif est d’acquérir plus d’autono-
mie, de résilience et de sécuriser votre
approvisionnement en électricité.
Il existe toutefois des onduleurs hybrides
avec une fonction coupure réseau sans
réinjection d’électricité en cas de cou-
pure. Mais ils sont bien plus onéreux que
les micro-onduleurs.
Les personnes se sentant plus proches
d’un mode de vie survivaliste, preppers
ou citoyen prévoyant, s’orienteront da-
vantage vers les 3 premiers types de
production.
 QUEL TYPE D’INSTALLATION PHOTOVOLTAÏQUE CHOISIR ? 
LES PRODUCTEURS
REVENDEURS
Ces producteurs disposent d’un impor-
tant parc de panneaux photovoltaïques
et ne consomment pas l’électricité qu’ils
produisent. Ce sont souvent des entre-
prises, des agriculteurs qui s’assurent un
complément de revenu.
LES QUESTIONS À VOUS POSER
Voici pour vous quelques questions judi-
cieuses à vous poser pour connaître vos
besoins en production et vos possibilités :
1. Pourquoi produire de l’énergie élec-
trique photovoltaïque ?
2. Suis-je dans un secteur régulièrement
soumis aux coupures de courant ?
3. Si oui, quelle est la durée maximum de
celles-ci ? Est-ce problématique ?
4. Suis-je survivaliste, prepper ou ci-
toyen prévoyant ?
5. Quel est mon budget pour mon pro-
jet d’installation photovoltaïque ?
6. Ai-je du temps à passer sur le projet,
sur sa réalisation ?
CERCLE APS 02  Mars 2021  16
Le particulier n’est donc pas concerné
par ce type d’installations.
Maintenant que vous connaissez les diffé-
rentes catégories de producteurs d’élec-
tricité photovoltaïque, il est nécessaire
de définir votre profil de producteur.
Nous verrons dans la prochaine rubrique
les questions à vous poser pour définir
votre profil de producteur.
7. Ai-je les compétences pour définir le
projet, le dimensionner, choisir le ma-
tériel, l’installer et le configurer ?
8. Y a-t-il des installateurs compétents
et certifiés à proximité du lieu d’instal-
lation de mon projet ?
9. De quelle place dispose-je pour
mettre en place le matériel ?
10. Le bâti et le toit supporteront-ils le
poids des panneaux ?
11. De quelles ressources documentaires
(livres, internet, tutos YouTube) et re-
lations humaines compétentes puis-
je m’aider pour mon projet ?
12. Existe-t-il des masques (ombres
portées sur les panneaux) ?
 QUEL TYPE D’INSTALLATION PHOTOVOLTAÏQUE CHOISIR ? 
13. Quelle est l’exposition des panneaux
la plus favorable pour répondre à mes
besoins ?
14. Dois-je sécuriser des appareils élec-
triques ? Combien d’équipements
sont concernés et sur quelle durée ?
15. Quelle est ma consommation élec-
trique journalière, hebdomadaire,
mensuelle, annuelle ?
16. Puis-je optimiser ma consommation
d’électricité actuelle ?
17. Est-il judicieux d’investir dans la pro-
duction d’électricité avant d’investir
dans l’isolation et le mode de chauf-
fage ? Quelle est la hiérarchisation
de mes investissements la plus op-
timum à court, moyen et long terme ?
18. Mon but est-il d’être autonome à
100 %, 50 %, 30 %, etc. ?
19. Des systèmes mobiles sont-ils préfé-
rables dans ma situation ?
Cette liste de questions ne saurait être
exhaustive ! Il vous revient de la compléter
si besoin. Elle constitue une base de ré-
flexion et de travail pour définir votre profil
de producteur et débuter votre projet.
Je suis moi-même passé par ces ré-
flexions et recherches. Mon travail a
payé, puisque j’ai réduit ma facture
d’électricité de 22 %, et que j’ai augmen-
té ma résilience en cas de coupure sur
le réseau public. Je vous incite donc à
vous lancer. Le jeu en vaut la chandelle !
CERCLE APS 02  Mars 2021  17
ORDONNEZ VOTRE PROJET
Les réponses apportées à chaque ques-
tion peuvent influencer les autres ré-
ponses. Pour y voir plus clair et ordonner
vos réponses, je vous propose d’utiliser
le principe des schémas heuristiques
et des logigrammes.
Vous visualiserez alors de façon sé-
quentielle et logique les actions à me-
ner et les décisions à prendre pour
atteindre votre objectif. Internet et les
livres vous aideront à établir ces types
de schémas. Il existe aussi des logiciels
gratuits et payants pour cela. A vous de
jouer !
Maintenant que vous commencez à en-
trevoir les possibilités, le contenu de votre
projet, il vous manque des exemples de
réalisations. En effet, rien ne vaut un bon
vieux petit schéma et des photos pour se
faire une idée de projet.
La partie suivante vous permettra donc
d’illustrer ce qu’il est possible de faire
dans le domaine du photovoltaïque.
 QUEL TYPE D’INSTALLATION PHOTOVOLTAÏQUE CHOISIR ? 

DES EXEMPLES D’INSTALLATIONS

POUR L’AUTONOMIE
Je tiens à rappeler, avant tout, que les LES PRODUCTEURS NOMADES
descriptifs ci-dessous sont à adapter ET OCCASIONNELS
et à dimensionner en fonction de vos
besoins et possibilités.
DEUX POSSIBILITÉS
Par ailleurs, le rédacteur de cet article et ET DEUX SYSTÈMES
l’éditeur du magazine ne sauraient être te-
nus responsables de quelques dommages
que ce soit sur votre installation et sur les EXEMPLE N°1
personnes participant à la réalisation de
celle-ci, en cas de malfaçons et de non-res- Le système de production, présenté
pect des normes de sécurité électrique. ci-dessous, se compose de :

Vous êtes seul(e) responsable de ce que • un ou plusieurs panneaux photovol-

vous entreprenez ! taïques ;

• une mini batterie appelée « powerbank ».

Les panneaux sont intégrés à un support

en tissus synthétiques ou en matériaux
plastiques. L’ensemble peut aussi être
accroché sur le sac à dos pour rechar-
ger durant la marche. Ces systèmes sont
destinés à recharger de petits appareils
électroniques.

CERCLE APS 02  Mars 2021  18

 QUEL TYPE D’INSTALLATION PHOTOVOLTAÏQUE CHOISIR ? 

EXEMPLE N°2 1. des appareils en 230 V alternatif

L’installation ci-dessous décrit un sys-
tème de production d’électricité pho-
tovoltaïque beaucoup plus encombrant,
mais à la capacité de production éner-
gétique est bien plus grande.
(courant fourni par le réseau élec-
trique public) de moins de 3 000 W ;
2. d’autres appareils en courant conti-
nu (courant fourni par les piles, batte-
ries, panneaux photovoltaïques).

Selon la puissance installée, il est pos- Les consommateurs d’électricité les plus
sible de raccorder : couramment utilisés sont des lampes LED,
des petits frigos, des bouilloires et du ma-
tériel électronique (PC, portables, TV...).

CERCLE APS 02  Mars 2021  19

 QUEL TYPE D’INSTALLATION PHOTOVOLTAÏQUE CHOISIR ? 

Ce schéma s’adresse aux novices et per-

met de comprendre l’assemblage des
différents composants d’un circuit
électrique pour les nomades motorisés.
Il est possible de réaliser des installations
bien plus complexes. Pour cela, je vous
invite à rechercher sur le Net car il existe
de nombreux passionnés d’aménage-
ment de véhicules utilitaires, qui mettent
en ligne des schémas électriques.
Vous pouvez aussi trouver de nombreux
tutoriels sur YouTube ou sur d’autres
plateformes pour vous aider, pas à pas,
dans la construction d’installations pho-
tovoltaïques nomades.
LES PRODUCTEURS
SOUHAITANT UN SECOURS
ÉLECTRIQUE
Nous nous intéresserons tout particuliè-
rement à ce type d’installation, dans la
mesure où c’est le plus répandu, et qu’il
s’agit de celui que je maîtrise le mieux.
Les dispositifs qui permettent un secours
électrique en cas de panne sur le réseau
public sont principalement composés
d’un ensemble de 4 éléments :
• des panneaux photovoltaïques ;

• un onduleur hybride ;

CERCLE APS 02  Mars 2021  20

 QUEL TYPE D’INSTALLATION PHOTOVOLTAÏQUE CHOISIR ? 
• des batteries ;
• des protections électriques : elles pro-
tègent les hommes contre l’électrocu-
tion et le matériel contre les risques de
dégradation.
La puissance des panneaux varie en fonc-
tion des fabricants : 280, 290, 300, 320, 335,
345, 360, 375 et 405 Watts crête (Wc). Il
s’agit de la puissance maximale que pour-
ra atteindre le panneau dans des condi-
tions particulières en laboratoire.
LES PANNEAUX :
MONOCRISTALLINS
OU POLYCRISTALLINS ?
Les panneaux peuvent être monocristal-
lins ou polycristallins.
Les cellules photovoltaïques mono-
cristallines sont composées d’une fine
couche d’un cristal de silicium alors que
CERCLE APS 02  Mars 2021  21
les cellules polycristallines comprennent
une fine couche d’un assemblage de
plusieurs cristaux de silicium.
Les panneaux monocristallins sont plus
chers, car plus difficiles à produire, mais
ils produisent plus d’électricité, à sur-
face identique. Ils sont donc plus inté-
ressants pour les petites surfaces.
Les panneaux polycristallins captent
mieux l’énergie solaire lorsque la lu-
mière est diffuse, comme sous un voile
nuageux important. L’avantage est toute-
fois restreint.
Mon choix de panneaux
Mon installation est équipée de pan-
neaux monocristallins. Vous pouvez le
voir à la couleur uniforme et proche du
bleu très foncé sur la photo ci-dessus.
J’ai fait le choix du monocristallin pour
plusieurs raisons :
• meilleur rendement donc plus de
production sur la même surface ;
• aspect esthétique uniforme ;
faible nuisance pour le voisinage par
rapport à la réflexion lumineuse (qui
limite les éblouissements potentiels).
Sur le long terme, le monocristal-
lin est intéressant car la production
sera plus importante.
 QUEL TYPE D’INSTALLATION PHOTOVOLTAÏQUE CHOISIR ? 
LES PANNEAUX AMORPHES
Il existe aussi des panneaux amorphes,
constitués de couches très minces, qui
donnent des panneaux souples pou-
vant être posés dans des endroits où les
panneaux rigides n’auraient pas pu être
installés.
Mais leur rendement est faible : 7 % tout
au plus, contre 10 à 18 % pour les poly-
cristallins et 16 à 24 % pour les mono-
cristallins. Ils ont toutefois pour avantage
d’être minces et flexibles.
Panneaux solaires silicium amorphe
Vous trouverez énormément de documen-
tation sur la technologie des panneaux, les
avantages et les inconvénients de chacune
et leur impact environnemental. Ce sujet est
passionnant et, là encore, internet et la litté-
rature technique vous aideront à choisir la
technologie la plus adaptée à votre projet.
INSTALLER DES PANNEAUX EN SÉRIE
Notez que plusieurs panneaux peuvent
être branchés en série, comme sur le
CERCLE APS 02  Mars 2021  22
schéma qui suit. Pour les installations
conséquentes, plusieurs rangées de pan-
neaux (en série) peuvent être branchées
en parallèle.
Le câblage des panneaux dépendra de
la tension et de l’intensité maximale
acceptée par l’onduleur. Pour y voir plus
clair, je vous invite à vous documenter
sur les lois fondamentales de l’électricité
(tension, intensité, puissance, résistance,
etc.) et notamment appliquées au do-
maine photovoltaïque.
L’ONDULEUR HYBRIDE :
LE CERVEAU QUI PILOTE
ET LE FOIE QUI TRANSFORME
LE COURANT
Le courant produit par vos panneaux
n’est pas directement utilisable. Il néces-
site une petite transformation avant de
pouvoir fournir vos équipements élec-
triques.
L’onduleur hybride est l’appareil qui
vous permettra de transformer le cou-
rant continu produit par vos panneaux
en courant alternatif (celui présent dans
vos prises de courant à votre domicile).
Celui-ci pilote aussi en temps réel les
sources d’électricité existantes pour ali-
menter vos appareils consommateurs.
Ainsi, selon la demande en énergie et
l’ensoleillement, les panneaux pro-
duisent et EDF, un autre groupe élec-
trogène ou les batteries complètent.
 QUEL TYPE D’INSTALLATION PHOTOVOLTAÏQUE CHOISIR ? 
PROGRAMMER LES PRIORITÉS
Des priorités dans les flux peuvent être
choisies d’après des programmes in-
clus dans l’appareil. En fonction de votre
onduleur, vous aurez le choix entre diffé-
rents modes de fonctionnement, comme :
1. Optimisation maximum de l’autopro-
duction solaire (l’énergie photovol-
taïque alimente en priorité le tableau
électrique et le surplus charge les
batteries, qui serviront de secours) ;
2. Utilisation du courant réseau lorsque
disponible ;
3. Autonomie totale, la production
couvre 100 % des besoins et charge
en priorité les batteries (OFF GRID) ;
4. Etc.
L’onduleur permet ainsi de recharger les
batteries avec l’énergie solaire, celle
du réseau public, ou celle d’un groupe
électrogène.
CERCLE APS 02  Mars 2021  23
Ce système est dit hybride car il pilote
les sources d’énergie électrique en plus
de convertir le courant continu en cou-
rant alternatif.
L’ALTERNATIVE DE LA TRIPLE
ASSOCIATION ?
Toutefois, il est possible de se passer de
celui-ci en le remplaçant par un système
composé de :
1. un régulateur de charge de type MPPT
ou PWM ;
2. un onduleur ;
3. des batteries.
RÉGULATEUR MPPT VS PWM
Le régulateur PWM charge les batteries
en fonction de la tension de celles-ci.
Par conséquent, les panneaux ne fonc-
tionnent pas à leur pleine puissance.
A l’inverse, le régulateur MPPT permet de
charger les batteries en utilisant la pleine
puissance des panneaux. Cette techno-
logie est donc plus productive, car elle
optimise la production d’électricité.
Mais l’association régulateur/onduleur/
batteries n’est pas, à mon sens, la plus
pertinente.
En effet, ce système a deux gros incon-
vénients. Nous perdons la capacité
de piloter et de prioriser les sources
d’électricité en fonction des besoins et
 QUEL TYPE D’INSTALLATION PHOTOVOLTAÏQUE CHOISIR ? 

des possibilités de production ; et il oblige

à utiliser plus fréquemment les batteries
(sauf si celles-ci sont pleines). Ce qui induit
mécaniquement un vieillissement des bat-
teries et raccourcit leur durée de vie.

Mais cette association d’équipements

a un intérêt majeur : en cas de panne,
elle permet de remplacer uniquement
l’élément défectueux. Et non l’ensemble À noter
du système.
Le montage est fonction de la ten-
sion délivrée en sortie de l’onduleur
Préservez les batteries ! et de la tension des batteries.

Il faut savoir que dans un système de

production photovoltaïque, les bat-
teries coûtent très cher et sont très
polluantes. Il est donc normal de les
préserver de l’usure.
Il convient juste de les maintenir à ni-
veau en les chargeant régulièrement
grâce aux programmes de recharge
intégrés dans l’onduleur hybride.
Il existe, sur le marché, plusieurs tech-
nologies de batteries qui disposent cha-
cune d’avantages et d’inconvénients :
1. Plomb avec électrolyte liquide ;
2. Plomb avec électrolyte gélifié ;
3. Nickel Métal hydrure (NiMH) ;

Le nec plus ultra en autonomie 4. Nickel-Cadmium (NiCd en voie de

consiste plutôt à ne pas utiliser les disparition) ;
batteries sauf si le réseau public cesse
d’alimenter l’installation électrique ou 5. Lithium-ions (avec la plus forte densi-
si l’ensoleillement est minime. té énergétique) ;

6. Lithium-Fer-Phosphate (avec la plus

COMMENT STOCKER
L’ÉNERGIE PRODUITE ?
Le dernier élément essentiel dans une
installation photovoltaïque qui permet
un secours énergétique est le stockage
d’énergie. Il est réalisé grâce une ou plu-
sieurs batteries montées en série / pa-
rallèle.
forte densité énergétique).
Pour vous renseigner sur ces techno-
logies avec plus de précision, je vous
renvoie vers Internet et les documenta-
tions des constructeurs. Leurs explica-
tions vous permettront de mieux com-
prendre ces technologies, leur intérêt et
leurs limites, et de choisir celle qui vous

CERCLE APS 02  Mars 2021  24

 QUEL TYPE D’INSTALLATION PHOTOVOLTAÏQUE CHOISIR ? 

convient le plus en fonction de votre pro-
jet et de votre budget.
N. B, LES MICRO-ONDULEURS
Il existe aussi des systèmes avec micro-on-
duleurs derrière les panneaux photovol-
taïques. Cependant, cette technologie ne
permet pas d’avoir de l’électricité en cas
de coupure sur le réseau public. Et cela
même malgré la présence de batteries.
Cela est dû à la présence d’un disposi-
tif de coupure pour protéger les agents
électriciens qui réparent le réseau public
d’électricité. Ce système permet juste de
produire de l’électricité à moindre coût
et d’amortir plus vite l’investissement.
Les preppers, survivalistes, citoyens
prévoyants et autonomistes s’abstien-
dront donc de s’équiper de ce type
d’installation sous peine d’être en rup-
ture d’énergie électrique en cas de cou-
pure sur le réseau public.

CERCLE APS 02  Mars 2021  25

 QUEL TYPE D’INSTALLATION PHOTOVOLTAÏQUE CHOISIR ? 
INSTALLER VOTRE SYSTÈME
Tous ces éléments constitutifs du système
de production photovoltaïque sont présen-
tés sur le schéma ci-dessous. Ils s’intègrent
à votre installation électrique existante. Cela
implique donc d’avoir les compétences
d’un électricien professionnel ou de le
faire réaliser par un professionnel.
Il conviendra aussi d’avoir une discussion
avec votre assureur d’habitation pour
vous protéger contre les dégâts élec-
triques liés à cette modification d’ins-
tallation et éventuellement assurer vos
nouveaux équipements photovoltaïques.
LES PRODUCTEURS
EN AUTONOMIE ÉLECTRIQUE
COMPLÈTE
Ces installations sont similaires à celles
disposant de secours. Elles sont juste
capables de produire et de stocker toute
l’énergie nécessaire pour répondre aux
besoins du logement ou de l’atelier.
Le schéma à prendre en compte pour
ce type d’installation est celui présenté
dans la rubrique « Producteurs souhai-
tant un secours électrique. »
CERCLE APS 02  Mars 2021  26
LES CONSOMMATEURS/
REVENDEURS ET LES
PRODUCTEURS REVENDEURS.
Les producteurs/consommateurs/reven-
deurs et les producteurs/revendeurs dis-
posent de panneaux photovoltaïques,
d’onduleurs (hybrides ou micro-ondu-
leurs) et d’un compteur bidirectionnel
pour comptabiliser les kilowatts produits
et revendus à EDF Obligation d’Achat. Ce
compteur privilégie la consommation de
l’énergie produite en local et renvoi le sur-
plus sur le réseau public.
Pour ces deux types d’installations, le
schéma est donc similaire à celui pré-
senté pour le secours électrique.
Par ailleurs, il n’y a pas de stockage sur
batteries pour les stricts revendeurs et
les appareils de consommation ne sont
pas sur site. Ils sont déportés puisqu’il
s’agit de ceux des abonnés au réseau
public de distribution.
Après cet aperçu des différents mon-
tages types, il est nécessaire de se ren-
seigner sur les vendeurs et installateurs
de matériel photovoltaïque. La section
suivante vous présentera une liste de ces
prestataires potentiels.
 QUEL TYPE D’INSTALLATION PHOTOVOLTAÏQUE CHOISIR ? 
LES VENDEURS
ET INSTALLATEURS
DE MATÉRIEL PHOTOVOLTAÏQUE
Il existe plusieurs distributeurs et installa-
teurs de matériel photovoltaïque et d’auto-
nomie énergétique en France.
Vous trouverez, ci-dessous, une liste des
principaux acteurs.
Cette liste ne saurait être exhaustive. Par ail-
leurs, il vous sera nécessaire de consulter de
nombreux forums internet, des magazines
et les sites des revendeurs/installateurs
pour vous faire un avis sur les qualités et les
défauts de chacun.
Il ne faut pas attendre des vendeurs qu’ils
réalisent un dimensionnement optimum
de votre installation. Ils vont juste vous pro-
poser du matériel dans les grandes lignes
en fonction de votre description de projet
dans leur outil de « dimensionnement ». Si
ce dernier n’est pas à votre portée, alors
orientez-vous vers des installateurs et for-
mez-vous à minima sur la question pour ne
pas vous faire abuser par eux. Vous pouvez
vous reporter au numéro 1 du Cercle APS
pour éviter les erreurs de débutant.
Il existe aussi de nombreuses explications
sur les sites des vendeurs et installateurs de
matériel. Parfois, certains dispensent de for-
mations payantes. Je vous invite à consulter
le tableau qui suit pour connaître les presta-
tions de chacun.
CERCLE APS 02  Mars 2021  27
MES CONTACTS
Pour mon projet photovoltaïque, j’ai fait ap-
pel au vendeur Hello Énergie. Je peux vous
dire que l’équipe commerciale est réactive
et à l’écoute. Les prix sont ceux du marché
et la livraison est conforme en qualité et ra-
pidité. Enfin, le SAV pour les petites fourni-
tures est bon. Toutefois, je n’ai pas évalué
celui-ci pour des appareils essentiels et
coûteux comme les onduleurs ou batteries.
Je peux aussi vous recommander de faire
appel au vendeur Belge Wattuneed car le
Youtubeur Brian de la chaîne « L’Archipelle »
me l’a recommandé lors de ma recherche
de matériel. Celui-ci s’est installé dans le
Tarn depuis quelques années et il dispose
d’un système photovoltaïque en com-
plète autonomie qu’il a acheté chez ce
vendeur. Compte tenu de la notoriété de
cette chaîne (133 000 abonnés) et du travail
accompli par Brian, je pense que l’adresse
doit être de qualité.
Cependant, je vous invite à vous renseigner
et à vous faire votre avis car comme dit le
proverbe : « On est jamais mieux servi que
par soi-même ».
Vous pouvez aussi vous inspirer de ses vi-
déos, disponibles sur sa chaîne, pour ap-
prendre et progresser dans votre autono-
mie, car elles sont de qualité et présentent
la vie de nombreuses personnes en quête
d’autonomie.
 QUEL TYPE D’INSTALLATION PHOTOVOLTAÏQUE CHOISIR ? 

Vente (V) /
Installation (I)
numéro horaires d’ouver-
enseigne adresse Pays courriel / Financement
de téléphone ture
(Fi) / Forma-
tion (Fo)
Mon Kit pôle Eura- France formulaire à 03 59 89 74 00 V et Fo lundi au vendredi :
Solaire technologies remplir sur le site de 8h00 à 19h00
225 rue des web
Templiers 59
000 Lille
Hello Energie 7 avenue de France bonjour@ 04 67 30 96 76 V lundi au vendredi :
Rome, Via helloenergie.com de 9h30 à 17h30
Europa 34350
Vendres
Wattuneed Rue Henripré 12 Belgique info@ +32 87 45 00 34 V lundi au vendredi :
4821 Andrimont wattuneed.com de 8h00 à 17h00
Solaris Store 997 Rue de France formulaire à 04 74 00 18 26 V et I lundi au jeudi : de
l’industrie remplir sur le site 9h00 à 12h00 et de
01390 Saint web 14h00 à 17h00
André de Corcy vendredi : de 9h00
à 12h00 et de
14h00 à 16h00
ALMA ROOT SA,3, Luxembourg formulaire à 09 74 48 70 02 V, I, Fi et Fo lundi au vendredi :
SOLAR SA op der remplir sur le site de 9h à 17h30
Poukewiss,7795 web
Roost
Le Comptoir 928 chemin du France formulaire à 07 81 34 05 36 V lundi au vendredi :
Eolien vignoble 82200 remplir sur le site de 9h30 à 12h30 et
Moissac web de 14h00 à 18h00
ASE ENERGY 43 boulevard France contact@ 04 91 43 41 05 v lundi au vendredi :
de la fédération ase-energy.com de 9h00 à 12h00 et
13004 Marseille de 13h30 à 17h30
ABE Ferme Vigneron France formulaire à 06 17 74 04 04 I lundi au vendredi :
Energies 08210 Mouzon remplir sur le site 03 24 26 15 27 de 8h30 à 19h30
web
GALAXIE 112 avenue France relationclient@ 01 88 24 25 26 V lundi au vendredi :
GREEN - Kléber 75016 myshop- de 9h30 à 18h00
Myshop- Paris solaire.com
solaire
Energie ZAC des bois France contact@ener- 01 30 25 95 30 V, I, F lundi au vendredi :
Douce Rochefort, giedouce.com 9h à 12h30 et de
bâtiment C5, 14h à 17h30
21 rue Georges
Méliès 95240
Cormeilles en
Parisis

CERCLE APS 02  Mars 2021  28

 QUEL TYPE D’INSTALLATION PHOTOVOLTAÏQUE CHOISIR ? 
CONCLUSION
La présentation de plusieurs types de
producteurs d’électricité photovoltaïque
vous a permis de savoir ce qu’il est pos-
sible de réaliser dans le photovoltaïque.
Vous avez aussi pris connaissance des
questions essentielles à vous poser pour
progresser dans votre projet d’autono-
mie électrique.
Ces éléments ont été complétés par
quelques schémas types pour com-
prendre les interactions et la complexité
des différents constituants des installa-
tions de production photovoltaïque.
Enfin, vous disposez d’un minimum d’in-
formations pour consulter les vendeurs
et installateurs qui ont pignon sur rue
en France, Belgique et au Luxembourg. Il
vous restera alors à définir précisément
le contenu de votre projet, les interve-
nants et la mise en œuvre.
Toutefois, cela ne permet pas d’appré-
hender toutes les difficultés que peuvent
rencontrer les porteurs de projets. Il est
donc vivement recommandé de lire le
premier article du Cercle APS sur les
erreurs à éviter dans le photovoltaïque,
sous peine de déconvenues.
CERCLE APS 02  Mars 2021  29
Il est aussi opportun de s’auto-former
sur le photovoltaïque en multipliant les
lectures sur divers médias (livres, ar-
ticles, blogs, tutos vidéo, commentaires
sur les forums de discussion, etc.) même
si vous faites réaliser votre installation par
un professionnel. Qui peut le plus, peut le
moins.
À vous de jouer !
Vous pourrez ainsi gagner en auto-
nomie électrique et en confort. Par
ailleurs, vous retrouverez du pouvoir
d’achat à moyen, long terme grâce
à la baisse ou à la suppression totale
des factures d’électricité. Ceci dans
un contexte de hausses régulières du
prix de l’électricité.
Enfin, nous espérons que ces explica-
tions susciteront chez vous d’autres
envies d’autonomie énergétique, car le
domaine est vaste (isolation, chauffage,
solaire passif, éclairage, etc.) et les op-
portunités sont nombreuses, surtout en
temps de crise !
@la_petite_souris_du_desert
JULIANE KOEPCKE

SURVIVRE DANS LA FORÊT

AMAZONIENNE APRÈS
UN CRASH D’AVION
Il n’est pas rare de se retrouver un jour
confronté à un événement si marquant
qu’il va devenir une référence, consti-
tuer un point de bascule. La vie entre
ce qui précède ce moment et ce qui le
suivra ne sera alors plus la même.
Pour Juliane Koepcke, ce jour remonte
au 24 décembre 1971.
Victime d’un accident d’avion, elle fait
une chute libre de 3 200 mètres avant
d’atterrir dans la forêt amazonienne,
au Pérou. Seule survivante du terrible
crash, elle devra se battre et faire appel
à ses souvenirs pour échapper à ce mi-
lieu hostile.

CERCLE APS 02  Mars 2021  30

 Juliane Koepcke
UNE FAMILLE
DE SCIENTIFIQUES
Tous deux biologistes allemands, les pa-
rents de Juliane émigrent à la fin de la Se-
conde Guerre Mondiale au Pérou, où ils
étudient la faune endémique de la forêt
tropicale. Le père, Hans-Wilhelm, est un
zoologiste reconnu et Maria, sa femme,
est ornithologue.
En 1954, Maria donne naissance à Ju-
liane. La famille vit à Lima, puis s’installe
à la Panguana. Une station de recherche
créée par les Koepcke en pleine forêt,
près de la rivière Pachitea, une des prin-
cipales sources du fleuve Amazone. Ju-
liane passe une partie de son enfance
dans une hutte et explore avec ses pa-
rents cette forêt primitive. Elle étudie son
écosystème et se familiarise avec cet en-
vironnement. Elle acquiert, sans en avoir
conscience, des connaissances qui lui
sauveront la vie quelques années plus
tard.
En 1971, elle a dix-sept ans et fait des
études à Lima. En décembre, alors qu’elle
est tout juste diplômée, elle part avec sa
CERCLE APS 02  Mars 2021  31
mère rejoindre son père pour fêter la fin
d’année.
Pris dans un violent orage, leur avion
n’arrivera jamais à destination.
AU DÉPART DE LIMA
VOL LANSA 508.
Cette veille de Noël, l’avion a du retard,
ce qui n’est pas inhabituel. Les passa-
gers attendent à l’aéroport de Lima le
Lockheed L-188 de la compagnie péru-
vienne LANSA qui doit les amener à Pu-
callpa, en pleine Amazonie péruvienne.
L’ambiance est festive, insouciante, les
gens rentrent chez eux, les bras char-
gés de cadeaux. Après plusieurs heures,
l’avion finit par arriver et l’embarquement
peut commencer.
Le temps de vol est estimé à 60 minutes.
La mère et la fille sont assises à l’ar-
rière de l’appareil, à l’avant-dernier rang,
places qu’on qualifie souvent comme
étant les plus sûres. Comme toujours,
Juliane a pris le siège côté hublot, le 19F.
C’est qu’elle aime voir la forêt vierge défi-
ler depuis les airs.
 Juliane Koepcke
La première demi-heure de vol se passe
sans encombre. Rien ne laisse présager le
drame à venir quand, tout à coup, le ciel
s’obscurcit. En Amazonie, les orages se for-
ment très vite et peuvent être violents. Les
nuages deviennent menaçants, sombres et
épais. Juliane, qui n’a pas peur en avion, n’y
prête pas attention. Mais sa mère se tend
et lui dit : « Je n’aime pas ça. »
L’avion se retrouve alors au cœur de la
tempête. Les turbulences sont fortes.
Juliane regarde par le hublot et distingue
des éclairs déchirer le ciel noir. Puis elle
voit une très vive lumière frapper l’aile
droite. Juste après, elle entend la voix de
sa mère : « Cette fois, c’est terminé. »
Ce seront ses dernières paroles.
ENSUITE, TOUT VA TRÈS VITE.
Le moteur explose, les gens hurlent et
l’avion se met à chuter et se disloque.
Juliane se retrouve expulsée hors de
l’appareil. Elle est attachée à son siège et
commence sa chute libre. À côté d’elle, sa
mère et l’autre passager assis sur la même
rangée, ont été propulsés dans les airs.
Elle raconte qu’une fois hors de l’appa-
reil, tous les bruits ont disparu. Elle n’en-
tend plus que le vent qui souffle dans
ses oreilles et elle voit inexorablement
les arbres approcher, ces arbres qui res-
semblent à des « brocolis ».
CERCLE APS 02  Mars 2021  32
Juliane perd connaissance, pensant sans
doute que le monde prend fin.
UN RÉVEIL DOULOUREUX
Cela paraît improbable, digne d’un film
ou défiant toute logique, mais Juliane re-
prend connaissance le lendemain, vers
9 heures du matin. La canopée, tout
comme son siège, ont amorti sa chute et
elle a survécu – elle sera la seule des 92
passagers.
Allongée sous sa banquette pour se pro-
téger de la pluie, elle est consciente de ce
qui est arrivé, mais désorientée. L’adréna-
line due au choc est si puissante qu’elle
ne ressent pas ses différentes blessures.
Elle a pourtant la clavicule droite cas-
sée et une coupure profonde au mol-
let gauche, mais celle-ci ne saigne pas
beaucoup, ce qui est souvent le cas chez
les personnes en état de choc.
D’autres blessures seront découvertes
plus tard, comme une fissure du tibia,
des problèmes aux vertèbres et une ro-
tule retournée… mais Juliane ne s’en rend
pas compte le temps qu’elle passe dans
la jungle.
 Juliane Koepcke
Myope depuis plusieurs années, elle ré-
alise qu’elle a perdu ses lunettes et
qu’elle ne voit plus que d’un œil. Elle ne
le sait pas, mais les différences de pres-
sion ont fait exploser des vaisseaux san-
guins. Ses yeux sont injectés de sang,
sa vue s’obscurcit et elle perd parfois
connaissance.
Autour d’elle, il n’y a personne. Une immense
sensation de solitude s’empare d’elle, qui
ne va faire que s’aggraver. Elle pense à sa
mère, à la retrouver. En essayant de se le-
ver, elle se sent étourdie. Elle arpente la
jungle plusieurs heures à sa recherche, elle
l’appelle, mais ne trouve aucune trace. Ce
qu’elle trouve, en revanche, c’est un pa-
quet de friandises. Vestige de l’avion qui,
pendant les onze jours qu’elle s’apprête
à passer dans la jungle, va constituer sa
seule source de nourriture.
DE BONS RÉFLEXES
Bien qu’elle soit en milieu hostile, la jeune
femme, vêtue d’une simple robe légère,
connaît la jungle. Depuis sa plus tendre
enfance, elle a parcouru la forêt péru-
vienne. Cette expérience lui permet de
vaincre une part d’appréhension, qui
CERCLE APS 02  Mars 2021  33
bien souvent rend les victimes d’acci-
dent incapables de penser et d’agir.
Juliane a passé un an et demi dans la sta-
tion de recherche en compagnie de ses
parents, elle reconnaît les bruits de la
forêt, elle les identifie et n’en a pas peur.
Elle explique que, si le plus grand danger
est bien de sous-estimer ce milieu, de ne
pas savoir l’évaluer, il ne faut pas pour au-
tant en avoir une peur irraisonnée.
Dans sa chute, elle a perdu une de ses
sandales blanches. Elle se sert de celle
qui lui reste pour tâter le terrain. Les
serpents se camouflent si bien qu’on di-
rait des feuilles mortes et elle ne veut pas
en écraser un. Au cours de sa traversée,
elle n’en croisera aucun, ou ne les verra
tout simplement pas…
La volonté d’avancer
En plus de ses connaissances de la jungle,
il y a chez Juliane une volonté d’aller de
l’avant. Un trait de caractère que l’on
retrouve chez tous les survivants. Là
où la plupart des gens chercheraient à
construire un abri et à attendre de l’aide,
elle se met en mouvement.
 J
 uliane Koepcke
Plus tard dans la journée, alors qu’elle
tombe sur une petite source d’eau, elle se
souvient des paroles de son père, paroles
qui lui ont probablement sauvé la vie :
« Si tu te perds dans la jungle et que tu
trouves un cours d’eau, il faut que tu le
suives. »
Suivre l’eau
Plutôt que de marcher à l’aveugle au
milieu d’une végétation dense, que de
perdre ses repères, suivre l’eau est en
effet une bonne stratégie. Pour plu-
sieurs raisons !
Tout d’abord, cela offre la possibilité de :
• se désaltérer ;
• nettoyer ses blessures ;
• avancer plus facilement dans la forêt
dense ;
• avoir une meilleure visibilité et voir
approcher le danger.
Mais surtout, un ruisseau débouche
généralement sur un plus grand, et
ainsi de suite, jusqu’à déboucher sur
une rivière. Soit le meilleur moyen de
retrouver la civilisation.
CERCLE APS 02  Mars 2021  34
UN TREK DANS LA JUNGLE
Son sac de friandises en main, Juliane se
met en route et suit l’eau. Elle découvre
une crique, puis un cours d’eau plus large
qu’elle suit en aval. Cette découverte lui
donne un but, ce dont elle avait besoin.
Perdu dans un tel environnement, il est
indispensable pour survivre de définir
une tâche, d’avoir un but précis, quel qu’il
soit. Cela peut être construire un abri,
chercher du secours, trouver de l’eau…
TROISIÈME JOUR
Le troisième jour de son trek, elle entend
au loin des cris d’hoazin, oiseau qu’elle a
étudié avec sa mère. Encore une fois, ses
connaissances en ornithologie l’aident à
appréhender son milieu. Elle sait que cet
oiseau aime les plans d’eau et qu’il s’ins-
talle près des grandes rivières. Alors elle
marche en direction des cris et découvre
une rivière plus large. Les troncs morts au
milieu de l’eau lui indiquent que la voie
n’est pas navigable, et donc non fréquen-
tée, mais elle poursuit son chemin.
Quand la nuit approche, Juliane se trouve
un coin sûr. Elle se met dos à un arbre,
à un monticule… elle fait en sorte de ne
pas pouvoir être attaquée par derrière.
Les nuits sont douloureuses et la sensa-
tion de solitude se fait plus intense en-
core. Si dans la journée, il fait chaud, lourd
et humide, dès que l’obscurité s’installe,
les températures chutent.
Il arrive qu’il pleuve des heures durant et
que la jeune femme soit transie de froid.
 Juliane Koepcke
Pour se protéger, elle couvre son corps
de grandes feuilles, qu’elle utilise aus-
si les nuits sèches comme protection
contre les moustiques.
QUATRIÈME JOUR
Quand elle entend le grand battement
d’ailes d’un vautour royal se poser non
loin d’elle, Juliane sait d’instinct ce que
cela signifie.
Ce vautour, le plus gros d’Amérique du
Sud, ne se pose que lorsqu’il y a une
carcasse à dépecer. Juliane découvre
alors une rangée de sièges incrustés dans
le sol et aperçoit des pieds humains. Il y
a trois cadavres devant elle, les premiers
qu’elle voit. Elle pense instantanément à
sa mère. À s’assurer que ce ne soit pas
elle. Munie d’un bâton, elle touche les
corps un à un. Elle découvre avec sou-
lagement que les ongles des pieds fé-
minins sont vernis, elle sait alors qu’il ne
s’agit pas de sa mère.
Face à ce spectacle triste et sordide, elle
reste paralysée un moment, impuissante,
puis passe son chemin.
CERCLE APS 02  Mars 2021  35
DOMPTER SON IMPUISSANCE
Le ventre vide, Juliane continue sa pro-
gression à travers la jungle épaisse. Pour
beaucoup, la nourriture serait un pro-
blème, mais elle arrive à ne pas trop y
penser. Elle boit une quantité impor-
tante d’eau chaque jour, mais ne s’ali-
mente pas. Avec du matériel adéquat
(une machette et du feu), elle aurait
pu trouver de la nourriture facilement.
Elle aurait pu couper des palmiers dont
le cœur est comestible, ou encore faire
cuire certaines noix très protéinées.
Elle entend un jour dans le ciel les avions
de sauvetage. Elle regarde à travers la ca-
nopée et les voit passer, mais elle ne peut
pas attirer leur attention. Elle demeure
impuissante et ses pensées sont parta-
gées. Elle sait qu’ils ont repéré l’appareil
qui s’est abîmé, mais quand les moteurs
s’éloignent, elle comprend que les re-
cherches sont suspendues.
Elle est seule et ne peut compter que
sur elle-même.
L’espoir semble peu à peu s’éloigner.
Bien qu’elle ne cède pas à la panique, elle
sait aussi que l’homme ne s’est pas ins-
tallé dans les environs. Il y a un nombre
trop important d’espèces sauvages au-
tour d’elle, des singes, des martes, des
daguets, etc. qu’il est habituellement
impossible de voir, à moins de sérieuse-
ment s’éloigner de la civilisation.
 J
 uliane Koepcke
Un singe-écureuil (Saimiri sciureus)
Le cerveau réfléchit, il fait des boucles,
mais Juliane se contrôle comme elle peut
et continue d’avancer.
En ce qui concerne les animaux, elle en
sait beaucoup. Pour n’importe qui, penser
à la forêt amazonienne, c’est avoir peur
des pumas, des serpents… mais le danger
est ailleurs. Sa crainte, ce sont les eaux
stagnantes où se trouvent certaines
raies d’eau douce venimeuses. Si elles
la piquent, elle sait qu’elle risque gros.
Alors à chaque fois qu’elle traverse de
l’eau stagnante, Juliane tâte le fond avec
un bâton.
Quand la végétation sur la berge est trop
épaisse, il n’est pas rare qu’elle s’enfonce
dans l’eau. Dans la rivière, se trouvent des
piranhas, des candirus, des crocodiles…
CERCLE APS 02  Mars 2021  36
mais elle ne les craint pas. Elle a appris
que ces poissons ne sont dangereux que
dans les eaux stagnantes et elle sait que
les crocodiles, qu’elle croise chaque
jour, n’ont pas pour habitude d’atta-
quer l’homme.
Caïman noir, Pérou
SURMONTER LA DOULEUR
ET LES PLAIES
Bien que faible et épuisée, Juliane par-
vient à ne pas se laisser dominer par la
douleur. Chaque jour, elle se dépasse et
affronte la jungle. Il y a tout de même un
détail qui l’inquiète et qui occupe cha-
cune de ses pensées : elle s’est blessée
au bras et des insectes ont commencé
à pondre leurs œufs à l’intérieur.
Pire : les œufs ont éclos et de petits vers
grignotent sa chair.
En Amazonie, les moustiques sont dan-
gereux et à voir l’état de sa plaie, Juliane a
peur qu’on l’ampute, elle a peur de perdre
son bras. Quand elle s’arrête, elle essaie
de déloger les vers avec une bague dont
elle se sert comme d’une pince, ou avec
 Juliane Koepcke
un bâton, mais c’est très douloureux et la
plaie est trop profonde.
UNE VISION MIRACULEUSE
Au bout du dixième jour, Juliane tient à
peine debout. Elle s’arrête sur la berge
pour se reposer et, à son réveil, elle aper-
çoit un bateau à quelques mètres. Elle
pense rêver, halluciner, elle pense perdre
la tête, mais en s’approchant et en tou-
chant la coque, elle réalise que le bateau
est bien réel. Un espoir, enfin.
Elle découvre alors un petit sentier qui
mène à la forêt. Elle le suit tant bien que
mal et tombe sur une hutte, le premier
signe de civilisation depuis longtemps.
Là, elle trouve un bidon d’essence et
elle sait tout de suite ce qu’elle a à faire.
Sa plaie sur le bras est toujours béante
et elle a enfin un moyen de se débarras-
ser des vers. À nouveau, elle se souvient
de son père et d’une scène familiale. Leur
chien avait un jour été infesté par les
mêmes vers et pour le guérir, son père
avait versé de l’essence sur la blessure.
Juliane n’hésite pas. Elle siphonne l’es-
sence et en verse sur sa plaie.
La douleur est insoutenable, pourtant elle
continue de verser l’essence. Les vers
tentent de s’enfoncer dans la chair,
mais la plupart finissent par sortir. Plus
de trente émergeront de son bras, ceux
CERCLE APS 02  Mars 2021  37
restés sous la peau seront extraits plus
tard par un médecin.
Après cela, elle se couche sous une bâche
et s’endort alors que le soleil décline.
Le lendemain, tiraillée par la faim, elle
cherche à se nourrir. Elle est très faible.
Si faible qu’elle en perd une partie de sa
conscience. Autour d’elle, elle s’aperçoit
qu’il y a des grenouilles partout, qu’elle
n’a qu’à tendre la main pour en attraper.
Epipedobates bassleri
Elle pense en faire son repas, mais heu-
reusement pour elle, elle est si apathique
qu’elle n’en a pas la force. Pour une fois,
sa faiblesse la sauve car ces grenouilles
étaient venimeuses et, dans son état,
elles auraient pu être mortelles.
UN SAUVETAGE INESPÉRÉ
Recluse dans sa hutte, Juliane lutte pour
survivre. Elle pense s’accorder une jour-
née de repos avant de se remettre en
marche quand elle distingue au loin des
 Juliane Koepcke

voix humaines. Comme des voix d’ange,
dira-t-elle. Quelques instants après, elle
se retrouve face à des hommes. Ceux-ci
sont surpris. Juliane raconte qu’avec ses
cheveux blonds et ses yeux rougis, ils
l’ont prise pour un esprit de la rivière.
Elle les rassure en leur parlant en espa-
gnol et leur explique qu’elle est tombée
de l’avion qui s’est écrasé.
Les hommes la nourrissent, soignent ses
blessures, puis descendent la rivière en
bateau jusqu’à leur village. Juliane est
ensuite amenée à Pucallpa en avion – un
très mauvais souvenir – où elle retrouve
son père et est conduite à l’hôpital.
Plus de vingt ans après le drame, le cé-
lèbre réalisateur Werner Herzog réalise
un documentaire sur Juliane. Pour cette
occasion, il l’emmène à nouveau sur les
lieux du drame. Ironie de l’histoire, le ré-
alisateur était au Pérou en 1971, pour le
tournage de son film Aguirre, la colère de
Dieu et il devait lui aussi embarquer sur le
vol LANSA 508 avant d’annuler au dernier
moment.

Grâce à ses indications, des équipes de

recherche retrouvent l’épave de l’avion
et plusieurs corps, dont celui de sa mère.
Après un examen médical, il a été avé-
ré que sa mère avait aussi survécu à la
chute mais que, brièvement blessée, elle
ne pouvait se déplacer et qu’elle avait fini Juliane, entre temps, est devenue à son
par perdre la vie. tour biologiste. Après des études en Alle-
magne, elle a repris la direction de la sta-
tion de recherche créée par ses parents,
UNE HISTOIRE MÉDIATISÉE la Panguana, où elle étudie notamment
les chauve-souris et les papillons.
Une jeune fille qui survit à un crash d’avion
ainsi qu’à la jungle, cela attire forcément
l’attention. La vie de Juliane, après cette
épreuve, se retrouve bouleversée. Elle ne
s’y attend pas, mais son histoire fascine
la presse et elle acquiert, malgré elle,
une certaine renommée. Elle se prête au
jeu des interviews, raconte comment elle
a survécu… mais ne reçoit aucune aide
psychologique pour surmonter son trau-
matisme.

CERCLE APS 02  Mars 2021  38

 Juliane Koepcke

Depuis cette veille de Noël 1971, sa vie est
entourée d’un mystère et une question la
hante :
« Pourquoi ai-je survécu ? »
On ne peut qu’imaginer ce que c’est
que d’avoir à y répondre. Encore au-
jourd’hui, Juliane Koepcke souffre de
la culpabilité du survivant. « Pourquoi
moi ?  »
À quoi peut être attribuée sa survie ?
La chance, le coup du sort, quelque
chose qui nous dépasse tous… il n’y
aura sans doute jamais de réponse
satisfaisante. Mais si on ne peut ex-
pliquer pourquoi elle a survécu à une
chute libre de plus de 3 000 mètres,
on peut comprendre ce qui l’a fait te-
nir en plein cœur de l’Amazonie, seule
et blessée.
faire preuve, ainsi qu’à sa volonté
d’avancer.
La connaissance des animaux, des
bruits, de la flore, lui a permis de dé-
dramatiser la forêt et les précieux
conseils de son père, parmi lequel
« Si tu trouves un cours d’eau, il faut
que tu le suives » lui ont donné une di-
rection à suivre.
C’est une caractéristique essentielle
pour quiconque se retrouve victime
d’un accident ou perdu dans un en-
vironnement hostile : il faut se mettre
en mouvement et avoir à l’esprit un
but défini. Être actif, comme l’a dé-
montré Juliane, une jeune fille de dix-
sept ans, permet de ne pas se laisser
aller à la panique ou au désespoir et de
surmonter de nombreuses épreuves.
Niels Labuzan

Juliane, qui a dédié sa vie à l’étude

et la préservation de la forêt ama-
zonienne, a déclaré des années plus
tard à la presse : « Je défends la fo-
rêt parce qu’elle m’a sauvé la vie.
Si j’étais tombé dans un désert, un
glacier ou dans la mer, je n’aurais
pas pu survivre. » Avec ces mots, elle
confirme que la connaissance d’un
environnement est primordial afin
de l’appréhender du mieux possible.

Juliane ne doit sa survie ni à sa force

hors du commun, ni à des capacités
physiques exceptionnelles, ni à son
matériel de survie. Elle la doit à son
bon sens et au calme dont elle a su

CERCLE APS 02  Mars 2021  39

 Les questions / réponses du Cercle APSJuliane Koepcke

LES QUESTIONS / RÉ-

PONSES DU CERCLE APS
Chaque mois, je sélectionne quelques
questions des membres de la commu-
nauté APS et j’y réponds en détail dans
le numéro du Cercle.

L’occasion d’aborder des sujets variés

et importants dans nos stratégies de
résilience.

Ce mois-ci, on aborde :
Tu peux aussi en trouver des bien moins
Les couteaux polyvalents et les pinces chères en magasin de bricolage. C’est ce que
multifonctions ; j’ai fait, j’ai opté pour la marque wolfcraft :

Le kit de survie du véhicule !

QUELS COUTEAUX DE BASE ?

Bonjour Antoine,

J’aimerais savoir quel type de cou-

teau et de pince multifonctions vous
suggérez. Il y en a tant…

Peter

Pour les couteaux, je te recommande

les morakniv, ce sont de vrais outils et ils
ont un rapport qualité/prix imbattable. Couteaux morakniv
et pince multifonctions wolfcraft
Pour les pinces multifonctions, les meil-
leures sont clairement les Leatherman. Elles font l’affaire en attendant d’avoir le
budget pour une Leatherman.
Mais elles ne sont pas données...

CERCLE APS 02  Mars 2021  40

 Le kit survie du véhiculeJuliane Koepcke
LE KIT SURVIE
DU VÉHICULE
Bonjour,
Il arrive souvent que des gens soient
coincés dans leur voiture suite à un
accident ou une tempête de neige
subite...
Qu’est-ce que tu conseilles d’avoir en
permanence dans le véhicule comme
kit de survie d’urgence ?
Je te remercie.
Béatrice
Ça m’est justement arrivé récemment…
en rentrant de mes vacances de Noël.
Je conduisais depuis une bonne heure
sur des routes enneigées, quand on je me
suis retrouvé bloqué dans une tempête
de neige !
CERCLE APS 02  Mars 2021  41
Dans ces conditions, l’équipement et le
matériel que tu as dans ton véhicule sont
indispensables. Sans eux, ta situation
peut vite devenir critique.
LE MATÉRIEL DE BASE
Ce kit de secours véhicule te permettra
de faire face à ce genre de situations.
Comme pour ton sac d’évacuation, ton
kit de premiers secours, etc. c’est à toi,
ensuite, de le personnaliser selon ta si-
tuation et tes besoins.
LA BASE MATÉRIELLE
INDISPENSABLE
• Outils de base : tournevis plat et cruci-
forme, pince multifonctions, câbles de
démarrage, bande adhésive, etc.
• 1 x Kit anti-crevaison, avec un compres-
seur et une bombe de liquide anti-cre-
vaison
• 1 x Roue de secours, avec les outils pour
la changer
 Le kit survie du véhicule Juliane Koepcke

• 1 x Crochet et des sangles, pour le re- • Sacs de couchages (un par passager) ;
morquage
• Gants, très utiles pour mettre les
• 1 x Jerrican d’essence chaînes dans le froid ;

• 1 x Bidon d’huile • Chaufferettes.

• 1 x Kit de secours

• 1 x Trauma kit

• Moyens de signalisation, un gilet ré-

tro-réfléchissant et un triangle de pré-
signalisation

• 1 x Lampe, idéalement une frontale

• 1 x Coupe ceinture et brise vitre, type Les kits du véhicule ne doivent pas être
ResQMe négligés.

• 1 x Petit extincteur Si je m’en suis sorti, c’est grâce à mon

matériel et au fait que je sais comment
l’utiliser, je me suis préparé.
PAR PLACE INDIVIDUELLE DANS
LE VÉHICULE J’ai mis mes chaînes, j’ai sorti ma pelle
pliable et j’ai finalement réussi à me dé-
• 1 x Couverture gager. Sans ça, je serais resté coincé et
j’aurais dû attendre le lendemain que
• 1,5 x Litre d’eau quelqu’un vienne me débloquer en espé-
rant qu’entre temps personne ne rentre
• 2 x Jour de nourriture dans mon véhicule coincé en plein virage.

L’OPTION « HIVER » 3 CONSEILS SI TU ES BLOQUÉ

• Chaînes, attention vous devez les es-
sayer AVANT d’en avoir besoin (certains
modèles demandent des préréglages
longs et compliqués) ;
• 1 x Pelle pliable, pour dégager la voiture
de la neige ;
DANS UNE TEMPÊTE DE NEIGE
1. Si tu ne connais pas les environs, reste
dans ta voiture. S’il y a du blizzard, tu
risques de te perdre et de mourir de
froid.

CERCLE APS 02  Mars 2021  42

 Le kit survie du véhicule Juliane Koepcke

2. Ne laisse pas la neige entrer dans

la voiture, bouche les trous s’il y en a
(par exemple une vitre brisée après un
accident).

L’objectif est de garder la chaleur à l’inté-

rieur de la voiture. Dans la même idée, ne
sort que si c’est vraiment nécessaire
(mieux vaut uriner dans une bouteille que
de sortir).

3. Signale-toi aux secours

Après quelques heures de neige, ta voi-

ture peut devenir difficile à repérer (sur
les routes de montagne, par exemple, il
y a souvent des piquets rouges, tu peux
entourer ta voiture avec).

CERCLE APS 02  Mars 2021  43

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Tactical 3 (-10°C)
• 1 X sursac de couchage Mod 3 couches laminées (+5°)

Ce sac de qualité militaire est idéal pour les nuits froides (randonné, bushcraft ou
sac d’évacuation en fonction de ton lieu de vie). Il est robuste et relativement léger
(1 700 g), avec une double fermeture éclair et une isolation Thermolite high tech pour
conserver la chaleur et te garantir un confort à 0 °C.

La capuche intégrale est pourvue d’un col à cordon de serrage et d’une mousti-
quaire. Toute la face en contact avec le sol a un revêtement imperméable en Téflon.

Le sursac de couchage 3 couches (Nylon, Membrane de Polyester et polyester) est

une isolation thermique supplémentaire (jusqu’à 5 °C environ) et te protège des
intempéries et de l’humidité du sol. Idéal pour une nuit à la belle étoile, au sol ou
en hamac !

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Prix Normal : 157.79 € + port ; prix avec le code promo : 134.99 € +port

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-15 % Cer
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sur le Pack
couchage
-10 °C

Le Pack couchage -10 % spécial « nuits glaciales »

• 1 X sac de couchage MilTec Tactical 4 (-20 °C)

• 1 X sursac de couchage Mod 3 couches laminées (+5°)

Le sac de 1 870 g te garantit un confort à -10 °C et sa limite de température extrême

atteint les - 20 °C

Je commande le « Pack couchage -10 °C » à -15 %

Prix Normal : 179.98 € + port ; avec le code promo : 152.99 € + port

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2 – OLIGHT STORE Cer

Olight Store, c’est une référence haut de gamme des lampes de sécurité et pro-
fessionnelles. La majorité de leurs lampes ne sont pas à la portée de tous les budgets, mais
c’est une valeur sûre. Tu trouveras une très grande diversité de modèles (EDC, lampe
avec brise-glace, défense, montée sur arme, etc.).

-10 %
sur tout le site
(sauf X9R)

Voici quelques références : • Des lampes tactiques ultra-puissantes.

• Des lampes EDC de base ;

Olight Warrior x Pro - Lampe Torche
Tactique Rechargeable (2 100 lumens,
portée de 500 mètres, 5 000 mAh)

« Batterie en lithium très performante à

Olight I5T EOS - Lampe de poche LED
(330 lumens, portée de 60 m), pile AA
«  Alimentée par une pile AA, avec une
prise en main solide et un clip à
double sens, cette lampe se transporte
très facilement dans une poche,
attachée à un sac, une sangle, etc. »
Idéal pour ton sac d’évacuation, et
ton usage quotidien.
recharge rapide et magnétique ; tête
crénelée conçue pour les besoins
urgents sécuritaires (brise-vitre,
défense), etc. Elle est idéale pour
l'exploration, les missions de sauvetage,
les professionnels, etc. »
Attention  ! Certaines fonctionnalités,
comme les pointeurs lasers, sont inter-
dites dans certains pays. Renseigne-toi.

Pour bénéficier de la réduction, utilise le code “APS-10” au moment de valider ta commande.

Validité de la promo : 2 mois

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3 – SUNSLICE

Après la lecture des deux articles sur l’énergie photovoltaïque, place à l’action et
à l’équipement solaire !

Le deal du mois avec SunSlice, le projet de deux ingénieurs passionnés, t’offre la

possibilité de trouver ton matériel solaire portable de qualité sans te ruiner.

« Notre mission est simple. Nous voulons fournir un accès à de l’Énergie Partout.

Plus jamais à court de batterie !

Téléphone portable, radio, GPS, etc. Aujourd’hui, on utilise ces outils au quotidien.
Mais sans électricité… impossible de les recharger et de les utiliser.

Que vous soyez en trek, privé de courant, en voiture, en promenade avec votre chien
ou dans votre jardin au soleil, nous vous assurons que vous aurez toujours assez
d’énergie pour alimenter votre quotidien.

Nous fabriquons nos produits avec la meilleure qualité possible, et fournissons la plus
grande valeur ajoutée possible pour nos clients.  » - Les co-fondateurs de SunSlice

-20 %
sur tous les
produits SunSlice !

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Voici leurs deux produits les plus intéressants :

• Les chargeurs solaires portables • Les batteries solaires portables ;

lexibles ultra légers ;

Gravity 100 : batterie externe de

26’800 mAh pour ordinateurs portables
et smartphones

Le Fusion flex 18 : 3 panneaux pliables

au format A4 d’un millimètre
d’épaisseur pour 415 g

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Écris-moi à support@apprendre-preparer-survivre.com
et je verrai ce que je peux te négocier.

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CERCLE APS – 02 – Mars 2021
Rédacteur en chef : Antoine Ledu
Directeur de publication : Antoine Ledu

Crédits photos : Vahe Aramyan – Virrage Images – Vitalii Nesterchuk – Anikin Denis –
Steve Heap – KindheartedStock – Vadi Fuoco – Christian Vinces – Nowaczyk –
Avigator Fortuner – Margo Basarab – Ammit Jack – Gustavo Frazao – Milan Zygmunt –
Nick Fox – Mr. Meijer – SWF 1 – Dirk Ercken – Soonthorn Wongsaita – Raffael Portugal –
Eivaisla – Ugis Riba – Maksim Vivtsaruk / Shutterstock.com

Société éditrice : APS Formations SA, c/o Drys Fiduciaire SA, Rue Mercerie 12
Contact : support@apprendre-preparer-survivre.com