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Canaan (région) — Wikipédia https://fr.wikipedia.

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Canaan (région)
Canaan /kanaɑ̃/ (phénicien : ou ����, KNˁN
(Kanaʿn) ; hébreu : ‫ כנען‬Kənáʿan ; arabe : ‫ ﻛﻨﻌﺎﻥ‬Kanʿān) désigne
une région et une civilisation du Proche-Orient ancien située le
long de la rive orientale de la mer Méditerranée. Cette région
correspond plus ou moins aujourd'hui aux territoires réunissant
l’État d'Israël, la Palestine, l'ouest de la Jordanie, le Liban et
l'ouest de la Syrie. On appelle Cananéens les habitants de ce
territoire à l'Âge du bronze, parfois appelé pour cette région
« période cananéenne », plus spécifiquement au IIe millénaire
av. J.-C.

Cette période commence durant l'âge du Bronze moyen, qui


couvre en gros la première moitié du IIe millénaire av. J.-C., et
voit une reprise de l'urbanisation dans la région après une
période de crise. S'épanouit alors une riche civilisation urbaine,
constituée de petits royaumes et située à la croisée des influences
de l'espace syro-mésopotamien et de l'Égypte. L'âge du Bronze
récent, qui va d'environ 1500 à 1200 av. J.-C., s'inscrit dans la
continuité de la période précédente, mais les cités cananéennes
sont alors placées sous la coupe du Nouvel Empire égyptien.
L'essor des échanges à longue distance profite en particulier aux
cités côtières qui connaissent une période prospère. L'âge du
Bronze se termine au début du ���e siècle av. J.-C. par une crise
qui affecte à des degrés divers toutes les régions bordières de la
Méditerranée orientale, et une partie des régions intérieures
voisines. La domination égyptienne sur Canaan s'achève, et
d'importantes recompositions sociales et ethniques ont lieu, avec Localisation des principales cités de
l'émergence de nouvelles populations qui reprennent en grande Canaan durant l'âge du Bronze.
partie l'héritage cananéen : les Phéniciens sur la côte nord (Liban
actuel), les Philistins arrivés de l'extérieur pour s'établir sur le
littoral méridional, et Israël dans les hautes terres de l'intérieur.

Dans le récit biblique, Canaan désigne la Terre promise aux Hébreux, par Dieu (Yahweh) à Abraham.
Elle désigne la région comprise entre la mer Méditerranée et le Jourdain, avant sa conquête par Josué
et les tribus d'Israël sorties d'Égypte. Le terme proviendrait selon ce texte du nom de Canaan, petit-
fils de Noé. Les Cananéens sont présentés de façon négative : ce sont des idolâtres habitant la Terre
promise, que les Hébreux doivent anéantir afin d'en prendre la possession, suivant la volonté divine,
sans jamais y arriver.

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Sommaire
Canaan et les Cananéens : définitions et contours
Étymologie
Dans la Bible
Dans les sources cunéiformes et égyptiennes
Dans les études historiques et archéologiques
Évolutions sociales et politiques
Origines
Âge du Bronze moyen (v. 2000-1500 av. J.-C.)
Organisation politique et composition ethnique
Une période d'urbanisation
Relations avec l'extérieur
Âge du Bronze récent (v. 1500-1200 av. J.-C.)
La domination égyptienne
Réorganisation du peuplement et des lieux de pouvoir
Échanges avec l'extérieur
Fin de l'âge du Bronze et début de l'âge du Fer (v. 1200-900 av. J.-C.)
La fin de la domination égyptienne et la crise de la fin du Bronze récent
Une période de recompositions sociales et ethniques
La constitution des royaumes de l'âge du Fer
Aspects culturels
Les dieux de Canaan
Langues et écritures
Les écritures employées à Canaan et leurs usages
L'alphabet : invention cananéenne ?
Les langues cananéennes
Canaan et Cananéens dans les textes postérieurs
Cananéisme
Notes et références
Bibliographie
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes

Canaan et les Cananéens : définitions et contours

Étymologie

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Canaan (région) — Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Canaan_(région)#Étymologie

L'étymologie de Canaan est discutée. Le mot est généralement considéré comme formé sur une racine
sémitique, même si une origine hourrite a aussi pu être proposée. Dans les alphabets nord-ouest
sémitiques (hébreu, ougaritique, phénicien), Canaan est écrit knʕn. Dans le texte massorétique de la
Bible, il est vocalisé ‫( ְכַּנַﬠן‬kĕnaʕan). En cunéiforme akkadien, il peut être écrit ki-na-aḫ-nu(m) (Mari,
Byblos, Tyr), māt ki-na-ḫi (Assyrie, Ugarit) ou māt ki-in-na-aḫ-ḫi (Égypte, Mittani, Hattusa,
Babylone). On trouve aussi la forme ki-in-a-nim (Alalakh) où la consonne pharyngale /ḫ/ est absente.
Le terme dérive probablement de la racine sémitique knʕ qui signifie courber, soumettre. Appliqué au
soleil, le terme désignerait l'« occident », le « pays du soleil couchant ». L'étymologie hourrite relie
Canaan à kinaḫḫu qui désigne un tissu bleu dans les textes cunéiformes de Nuzi, mais cette
étymologie est moins probable. Dans la Bible hébraïque, Canaan prend parfois la signification de
1, 2
« marchand » à cause de la réputation de marchands des Phéniciens .

Dans la Bible

Selon la Bible hébraïque, Canaan a un sens territorial, désignant


en gros la Palestine, soit les terres à l'ouest du Jourdain au Levant
sud, et humain, « Cananéens » désignant les populations ou une
partie des populations qui y vivent au moment du retour d’Égypte
des Hébreux. Ce territoire est appelé ainsi du nom du personnage
de Cana'an, quatrième fils de Cham, lui-même troisième fils de
Noé (Genèse, 9:18 et 10:6). Bien plus tard Abraham se rend à
Canaan à la demande de Dieu, qui promet cette terre au
Patriarche et à ses descendants pour toujours (Genèse 12:1-7),
promesse répétée à Isaac et Jacob. Plus tard c'est à Moïse que
Dieu enjoint de se rendre à Canaan pour en (re)prendre
possession : « Je suis descendu pour le délivrer de la main des
Égyptiens, et pour le faire monter de ce pays dans un bon et vaste
pays, dans un pays où coulent le lait et le miel, dans les lieux
qu’habitent les Cananéens, les Hittites, les Amorrites, les
Perizzites (en), les Hivites et les Jébuséens. » (Exode 3:8). Si ces
peuples sont classés par ordre d'importance, alors les Cananéens Limites de la Terre promise selon le
3
sont la principale population de la Terre promise . Mais la Bible Livre des Nombres 34:1-12 (rouge)
présente la situation de façon différente selon les passages : tantôt et le Livre d’Ézéchiel 47:13-20
les Cananéens semblent être la seule population de Canaan, (bleu).
d'autres fois ils coexistent avec divers autres groupes, dont les
noms changent d'un passage à l'autre, en tout cas cela implique
4, 5
que la région soit occupée par divers groupes ethniques .

De ce fait, dans le livre de Josué, le pays de Canaan est l'objet de la conquête par les Hébreux, Dieu
ordonnant à plusieurs reprises la destruction des Cananéens (Nombres 21:2-3, Deutéronome 20:17).
Mais elle n'est pas conduite à sa fin quoique de nombreuses destructions se produisent lors de la
conquête, et cet échec est vu dans le Livre des Juges comme une incapacité à accomplir le
commandement de Dieu. Ce n'est qu'à l'époque du règne de David que les Cananéens passent sous la
domination des Israélites. Canaan et les Cananéens apparaissent donc plutôt dans les livres bibliques
comme l'opposé des Israélites, un obstacle à la reconquête de la terre promise et des adorateurs
6, 5
d'idoles .

Cette situation remonte aux temps primordiaux, à la malédiction par Noé de son petit-fils Cana'an,
qui lui assigne d'être esclave de ses frères, conséquence du fait que son père Cham a vu Noé dans sa

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nudité (Genèse 9:25), une faute dont la nature exacte est débattue, qui en tout cas semble se retrouver
dans le fait que les Cananéens soient décrits dans les autres textes bibliques comme lascifs et
débauchés, capables de toutes sortes de perversités sexuelles (ce qui se retrouve par exemple dans
l'histoire de Sodome et Gomorrhe). L'infériorité des Cananéens semble aussi justifiée par la Genèse
avec un jeu sur la racine knʕ, qui implique l'infériorité. À ces abominations pour ainsi dire
congénitales s'ajoutent leur impiété et leur idolâtrie, qui est du reste vue comme une forme d'infidélité
à Dieu. La domination de Canaan et des Cananéens par Israël s'en trouve d'autant plus justifiée, ainsi
que la volonté de séparer les deux groupes en condamnant les unions entre Israélites et Cananéennes,
et l'adoration des dieux des Cananéens, qui faisaient partie des nations qui « servaient leurs dieux en
faisant toutes les abominations qui sont odieuses à l’Éternel » (Deutéronome 12:31). Des mentions
des Cananéens apparaissent également dans des livres prophétiques comme ceux d'Esdras et de
Néhémie, dans lesquels cette dénomination est devenue une signification purement symbolique, d'un
autre qui est un opposé, puisqu'à l'époque de rédaction des textes (vers le �e siècle av. J.-C.) ce terme
n'a plus de sens ethnique. Les histoires concernant les Patriarches les lient à plusieurs lieux de la
région, renforçant la justification de l'ancrage de leurs descendants dans la région, d'autant plus que
la promesse de Dieu, véritable maître de cette terre, de la confier aux descendants d'Abraham pour
7, 8
l'éternité est répétée à plusieurs reprises .

Dans les sources cunéiformes et égyptiennes

Le nom de Canaan est ancien et apparaît peut-être dans des tablettes du ����e siècle av. J.-C. mises au
jour à Ebla en Syrie centrale. On a retrouvé des mentions plus assurées sur une tablette plus récente
trouvée dans les ruines de Mari, datée de la première moitié du �����e siècle av. J.-C., qui mentionne
9
des Cananéens, aux côtés de voleurs, donc des gens décrits comme hostiles . Le terme apparaît
également dans des tablettes cunéiformes mises au jour à Alalakh, autre site syrien, qui mentionne
des « hommes » ou « fils de Canaan », donc des gens venant de cette région. L'inscription de la statue
d'Idrimi, roi de cette cité au début du ��e siècle av. J.-C., évoque le fait qu'il s'est réfugié dans sa
9
jeunesse dans le pays de Canaan, avant de s'emparer de son royaume . Deux tablettes d'un troisième
site syrien, Ugarit, mentionnent des gens originaires de Canaan, un de ces deux textes les distinguant
10
explicitement des gens d'Ugarit, ce qui indique que cette ville n'en fait pas partie . Il en va de même
pour Alalakh, et de ce fait le pays de Canaan tel qu'il est apparaît dans la documentation de ces deux
11
sites paraît désigner une région située au sud des deux royaumes .

Dans les sources égyptiennes de la même époque, le terme apparaît dans plusieurs des lettres
d'Amarna, correspondance diplomatique datée du ���e siècle av. J.-C., par exemple une lettre du roi
du Mittani adressée aux « rois du pays de Canaan », vassaux de l'Égypte. La stèle de Mérenptah, du
9
����e siècle av. J.-C., mentionne Canaan parmi les pays soumis lors d'une campagne de ce roi . Selon
une reconstruction courante, Canaan désignerait une province égyptienne correspondant aux régions
situées entre la Méditerranée et le Jourdain, dont le gouverneur siège à Gaza, donc au Levant
12
méridional .

Dans les études historiques et archéologiques

La documentation écrite donne des interprétations différentes à Canaan et aux Cananéens selon les
13
auteurs , en général selon le crédit qu'elles accordent au texte biblique quant à sa capacité à délivrer
des vérités historiques :

Pour l'approche traditionnelle, majoritaire, on peut définir Canaan et les Cananéens comme une

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entité culturelle distincte, avec une ou des langue(s) cananéenne(s), une culture matérielle
homogène, ayant occupé au IIe millénaire av. J.-C. le territoire correspondant à la province
égyptienne nommée Canaan (et souvent un peu plus étendu puisqu'on y inclut les futures cités
phéniciennes), mais même dans cette acception là le terme est avant tout géographique et n'a
pas forcément un sens ethnique, la région étant probablement pluri-ethnique (le texte biblique
mentionnant du reste plusieurs peuples cananéens). Selon A. Killebrew, qui désigne Canaan
comme une « mosaïque ethnique », « nous pouvons parler des Cananéens comme les
14, 15
habitants indigènes d'ascendance mixte résidant dans le pays appelé Canaan .»
Pour une tendance « minimaliste » et sceptique, les Cananéens n'ont jamais existé en tant que
groupe dans l'Antiquité et sont une construction biblique reprise par des archéologues et
historiens en lui donnant un sens ethnique qu'elle n'a jamais eu ; selon les mots de N. Lemche,
16
« les Cananéens du Proche-Orient ancien ne savaient pas qu'ils étaient des Cananéens » .

En suivant cette deuxième tendance, le terme a une acception essentiellement géographique, et alors
les sites archéologiques mis au jour dans la région concernée pour le IIe millénaire av. J.-C. (ce qui
correspond en termes archéologiques à l'âge du Bronze moyen et à l'âge du Bronze récent) peuvent
recevoir la qualification de « cananéens ». Dans les frontières actuelles, elle couvre au plus large Israël
13
et la Palestine, une partie de la Jordanie, le Liban, et la Syrie du sud , ce qui en pratique exclut
généralement le royaume d'Ugarit, bien qu'il présente de fortes similitudes culturelles avec l'ensemble
17
cananéen . Dans les travaux archéologiques, un usage répandu est d'employer le terme « Canaan »
pour désigner la Cisjordanie/Palestine, donc les terres à l'ouest du Jourdain du Levant méridional,
18
soit un cadre géographique plus restreint que le précédent .

Évolutions sociales et politiques


Les nombreuses fouilles archéologiques conduites sur des sites du Levant méridional datés du
IIe millénaire av. J.-C. permettent de mieux connaître les évolutions sociales et culturelles de la région
de Canaan, telle que définie dans le milieu de la recherche. On divise ce millénaire en deux grande
périodes : un âge du Bronze moyen, qui couvre en gros sa première moitié (v. 2000-1500 av. J.-C.), et
un âge du Bronze récent qui dure environ trois siècles (v. 1500-1200 av. J.-C.). Les sources textuelles
complètent ces informations, en particulier pour la seconde moitié du IIe millénaire av. J.-C. qui voit
les premières attestations assurées du terme Canaan dans la documentation cunéiforme et
hiéroglyphique. Le ���e siècle av. J.-C. est une période de grands bouleversements, à laquelle succède
durant le premier âge du Fer une période d'émergence de nouvelles entités politiques et culturelles, et
l'apparition de nouveaux peuples dont les origines sont par bien des aspects encore mal comprises
(Israélites, Philistins, etc.).

Origines

Âge du Bronze moyen (v. 2000-1500 av. J.-C.)

Le Bronze moyen du Levant sud est divisé en trois phases archéologiques, datées suivant une
19
chronologie moyenne (dominante) ou basse :

Bronze moyen I, v. 2000-1800 ou 1900-1700 av. J.-C.


Bronze moyen II, v. 1800-1650 ou 1700-1600 av. J.-C.
Bronze moyen III, v. 1650-1500 ou 1600-1500 av. J.-C.

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Organisation politique et composition ethnique

Le Proche-Orient de la première moitié du IIe millénaire av. J.-C.


est dominé par des dynasties d'origine amorrite, que l'on retrouve
aussi bien en Syrie qu'en Haute et Basse Mésopotamie. Ce groupe
de populations qui parlait une langue sémitique, attesté dès la fin
du IIIe millénaire av. J.-C., est considéré comme originaire de
Syrie, et constitue ces dynasties à partir du début du
20
IIe millénaire av. J.-C. Dans le Levant nord, cette situation est
bien connue grâce aux archives de Mari (première moitié du Le « temple aux obélisques » de
�����e siècle av. J.-C.), qui documentent l'existence d'une véritable Byblos (Liban), v.
koinè, sphère culturelle unissant les rois amorrites. Les plus ���e siècle av. J.-C.
puissants royaumes de la Syrie amorrite sont, en plus de Mari,
Yamkhad (Alep) et Qatna. La situation au Levant sud est moins
claire faute de textes. Cette période voit un renouveau des sites urbains, le Levant méridional étant
une région essentiellement rurale durant la dernière période du Bronze ancien, mais voit la
disparition des premières agglomérations urbaines qui s'étaient épanouies au milieu du
IIIe millénaire av. J.-C. L'explication traditionnelle, formulée initialement par Kathleen Kenyon, est
que les Amorrites ont envahi la région, peut-être dès la fin du Bronze ancien, et installé des dynasties
à la tête des « cités-États » se partageant Canaan, essentiellement attestée par les fouilles de leurs
capitales supposées, donc les plus grands sites fortifiés de la période : Hazor, Ascalon, Acre, Tel Dan,
etc. Mais seule Hazor a des relations diplomatiques attestées avec Mari, et a livré des textes
cunéiformes qui prouvent qu'elle fait partie, au moins de loin, de la koinè amorrite. Pour le reste,
l'attribution de ces royaumes à des dynasties amorrites repose essentiellement sur une culture
matérielle qui est caractérisée comme relevant de ce groupe (suivant une interprétation qui fait
correspondre des éléments matériels à un groupe ethnique, ce qui en pratique est loin d'être
systématique), et censée avoir été adoptée par émulation par les populations locales soumises. Quant
aux sources égyptiennes qui documentent la situation politique de la période au Levant sud, ce sont
surtout les textes d'exécration du Moyen Empire, qui maudissent par exemple les cités d'Ashkelon,
Byblos, Ullaza, Arqa. Mais ils ne disent rien sur leur situation politique, en tout cas elles ne sont
probablement pas vassales de l’Égypte. Sésostris III (v. 1878-1843 av. J.-C.) aurait également conduit
une campagne contre Sichem, mais en dehors de cette attestation les relations avec la vallée du Nil ne
21
semblent pas conflictuelles mais plutôt commerciales .

L'hypothèse amorrite a depuis lors été nuancée et contestée. Pour certains, l'influence du Levant nord
sur le Levant sud est plutôt de nature culturelle, et due aux relations commerciales, donc l'explication
par les invasions est infondée. D'autres durant ces dernières années ont mis en avant les éléments de
continuité avec le Bronze ancien qui existent sur les sites du Levant sud, pour remettre en question
l'idée d'une culture du Bronze moyen façonnée avant tout par des éléments extérieurs, et pour étudier
22
plus avant les réactions locales aux influences extérieures .

L'origine des populations cananéennes est discutée, certains les voyant surtout comme les
descendants de populations locales déjà établies au Levant méridional avant l'âge du Bronze, d'autres
comme les descendants de populations ayant migré dans la région, notamment les Amorrites, ou
23
éventuellement comme un mélange des deux . Le caractère pluriethnique de la région est souvent
24
mis en avant .

Une étude génétique a porté sur les ossements crâniens de cinq « Cananéens » qui ont vécu à Sidon
durant l'âge du bronze moyen, vers 1700 av. J.-C. Elle montre que ces habitants sont issus d'un
mélange génétique entre les populations locales néolithiques du Levant et les anciennes populations

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iraniennes du Chalcolithique. Les chercheurs ont estimé l'époque de l'arrivée de la branche iranienne
25
entre 6 600 ans et 3 500 ans, ce qui pourrait correspondre à l'Empire d'Akkad . Cette ascendance
chalcolithique iranienne et du Caucase de l'âge du bronze semble augmenter dans le temps dans la
population cananéenne. Ainsi, concluent-ils, « les Cananéens, définis selon les critères archéologiques
26
et historiques, constituent un groupe cohérent sur le plan démographique » .

Quant à l'interprétation de cette période comme étant celle des Patriarches bibliques (Abraham, Isaac,
Jacob), proposée par William Albright, elle n'est désormais plus admise par la majorité des
archéologues et historiens. Ils renvoient les textes bibliques qui les mentionnent au contexte de leur
rédaction, plus d'un millénaire plus tard, comme le prouvent divers anachronismes : par exemple, le
fait que certains sites mentionnés dans ces versets n'étaient pas occupés au Bronze moyen (comme
Tel Beer Sheva) alors que bien d'autres sites plus importants ne sont pas mentionnés, ou encore la
mention de peuples qui n'existaient pas à cette époque (Araméens, Arabes, Chaldéens). Ils n'utilisent
27
donc pas cette source pour expliquer la situation politique ou ethnique de l'âge du Bronze .

Une période d'urbanisation

Le Bronze moyen est une


période de nouvelle
urbanisation du Levant
méridional, après une crise
de l'habitat urbain qui a
marqué les derniers siècles
du IIIe millénaire av. J.-C.,
laissant un peuplement rural.
Ruines d'une des portes d'Ashkelon
L'essor du peuplement se
(Israël), ���e siècle av. J.-C. Vue aérienne du Tel Hazor (Israël).
repère dès le début de la
période, avec l'apparition de
villages et de sites urbains le long de la côte et des grands axes de
communication, en premier lieu les cours d'eau ; l'essor est moins marqué dans les régions intérieures
28
et méridionales . Au Bronze moyen II et III, la croissance démographique se poursuit et concerne en
premier lieu les sites urbains, qui concentrent une plus grande population et s'étendent : Hazor est la
plus vaste cité, avec ses 80 hectares ; Gezer, Megiddo et Jéricho sont d'autres villes importantes. Cet
essor semble se produire à certains endroits au détriment de l'habitat rural, par exemple autour de
29
Kabri . Au Bronze moyen III, l'urbanisation s'étend aux terres hautes de l'intérieur : Sichem et Silo
se dotent de fortifications, Hébron et Jérusalem sans doute également, signes que le pouvoir des élites
30
locales se consolide à son tour . Au Liban en revanche, les éléments de continuité culturelle avec la
fin du Bronze ancien sont plus saillants. Là aussi, la tendance est à l'urbanisation à partir du Bronze
moyen I et surtout II : dans la plaine de l'Akkar, le nombre de sites augmente, mais les plus étendus
ne mesurent que 5 hectares environ, ce qui reste très limité par rapport à la situation de la Syrie
voisine, et sont sans doute les centres de petites entités politiques (Arqa, Kazel, Jamous). Une
situation similaire s'observe dans la Beqaa, autour de Kamid el-Loz et Hizzin qui sont situés sur des
31
axes commerciaux majeurs. Le port de Byblos reste la ville majeure de la région .

Ce phénomène d'urbanisation a fait l'objet de diverses interprétations, notamment des comparaisons


avec la situation des civilisations urbaines de Syrie et de Mésopotamie. En effet, l'essor des villes
cananéennes du Bronze moyen a souvent été mis au crédit d'une influence venue du nord, comme il a
été vu plus haut, et non pas comme le produit de l'évolution locale. Cette opinion s'appuie notamment
sur le fait que les éléments urbanistiques et architecturaux mis au jour sur ces sites (fortifications,

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palais, temples) dénotent une influence syro-mésopotamienne. Des spécificités liées au milieu du
Levant méridional ont pu être mises en avant, comme le fait que les arrière-pays des villes ne
semblent pas en mesure de soutenir une croissance de celle-ci équivalente à celle des villes syriennes
et mésopotamiennes contemporaines. Néanmoins, mettre l'accent sur la taille des sites urbains n'est
pas suffisant, leurs fonctions devant être prises en compte afin de mieux saisir les spécificités du
32
phénomène urbain en Canaan .

L'organisation des villes cananéennes du Bronze moyen est manifestement inspirée de l'expérience
syrienne, connue notamment par les fouilles d'Ebla et de Qatna. Les sites sont délimités par des
fortifications massives, qui assurent sa défense, et plus largement intimident les ennemis en même
temps qu'elles marquent symboliquement la présence d'une communauté, et du pouvoir de son
33
dirigeant. L'architecture monumentale, les palais et les temples, participent d'une même logique .
C'est sans doute à Hazor que l'influence syrienne se ressent le plus : la cité est dominée par une
acropole fortifiée, où se trouvent un palais et des temples, donc l'emplacement semble déterminé de
manière planifiée au Bronze moyen II, alors qu'avant ne devait s'y trouver qu'un village. C'est le
secteur officiel de la ville, son centre de commandement. À ses pieds s'étend la ville basse. Les
principaux éléments urbanistiques y sont préservés durant plusieurs périodes, signe de la capacité du
pouvoir local à maintenir durablement son emprise sur l'urbanisme. À Megiddo la transition vers le
stade urbain semble se faire de façon plus graduelle : un système de fortification apparaît dans le
courant du Bronze moyen I, puis un palais est érigé par la suite, et au moment du passage au Bronze
moyen II le site fait l'objet d'un réaménagement plus important, avec une extension du système
défensif. Le lieu de culte principal conserve la même position durant la période, en revanche le palais
34
est déplacé plus au nord, localisation qu'il conserve durant le reste de l'âge du Bronze . Les plus
petits sites ne sont pas forcément dépourvus d'architecture officielle. Pella, dans la vallée du Jourdain,
dispose d'une muraille en briques de terre crue, et un temple de type migdol ; le petit site voisin de
Tell al-Hayyat dispose également d'un sanctuaire, qui pourrait avoir été à l'origine de sa fondation,
tandis que quelques kilomètres au sud Tell Abu Kharaz est au Bronze moyen III un petit site fortifié
35
servant sans doute à contrôler la région .

Au Liban, l'architecture urbaine de l'époque est connue surtout à Byblos. La ville est protégée par une
enceinte massive disposant de tours de garde et de portes défensives monumentales. Beyrouth, Sidon
et Kamid el-Loz étaient aussi fortifiées à cette période. Le « temple aux obélisques » de Byblos est
l'édifice religieux le mieux préservé du Bronze moyen : comme son nom l'indique il est caractérisé par
sa douzaine d'obélisques disposées dans sa cour ; le temple lui-même est érigé sur un podium et de
plan tripartite, avec une cella dans laquelle est disposée une pierre symbolisant la présence divine. Un
atelier voisin devait servir pour réaliser des objets que les fidèles vouaient dans l'édifice. Pour ce qui
est de l'architecture profane, Tell el-Burak a livré un bâtiment administratif voire palatial du Bronze
moyen I, et une partie d'un édifice officiel (temple ou palais ?) avec cour a été dégagée à Beyrouth.
36
Quelques résidences ont été mises au jour sur plusieurs sites .

Relations avec l'extérieur

Si on tient le début du Bronze moyen comme une période d'importantes influences venues du Levant
nord, les sites cananéens de cette phase n'ont pas livré de matériel particulièrement abondant
provenant de cette région. Il n'est certes par inexistant et constitué de céramiques peintes, d'armes et
de sceaux-cylindres. Cela tend à relativiser l'impact septentrional. On trouve aussi des objets
chypriotes sur les sites côtiers. Les relations avec l'Égypte ont laissé plus de témoignages, quoique là
encore ils soient plutôt rares pour le Bronze moyen I. Il s'agit surtout de céramiques et de scarabées.
Les différents témoignages matériels de relations avec la vallée du Nil et avec l'espace syro-

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mésopotamien se font plus courants durant les phases II et III du


Bronze moyen, et des contacts semblent même établis avec le
monde égéen. En Égypte, on trouve des traces d'imports
cananéens, en particulier des jarres d'huile d'olive et de vin. Cela
confirme l'intérêt croissant pour le Levant méridional qui
37
transparaît dans les sources écrites égyptiennes de l'époque .
Les plus notables sont les textes d'exécration, des objets en
céramique sur lesquels sont écrits les noms d'ennemis avérés ou
potentiels, avec des malédictions proférées à leur encontre. Ils
datent des XIIe et XIIIe dynasties, donc les ���e – �����e siècle Scarabée gravé d'une
av. J.-C., et mentionnent plusieurs cités du Levant, permettant représentation de lion marchant.
d'identifier les entités politiques de l'époque connues par les Production de Canaan, provenance
Égyptiens : par exemple Acre, Ashterot, Hazor, Megiddo, Pella, inconnue, v. 1650-1550 av. J.-C.
Ascalon pour le Levant sud, et Byblos, Tyr et Damas plus au Walters Art Museum.
38
nord . Les relations entre le Proche-Orient et l'Égypte ont
surtout pour interface les cités côtières du Levant central, et en
premier lieu Byblos. Le rôle de cette cité dans le commerce avec l'Égypte a été mis en évidence depuis
longtemps, notamment par la découverte sur place d'objets inscrits au nom de pharaons de la XIIe
dynastie, et par le fait que les souverains locaux se fassent octroyer le titre de haty-a, « gouverneur »,
39
que seuls les monarques égyptiens avaient pu leur conférer .

Les relations entre le Levant méridional et l'Égypte à la fin du Bronze moyen sont marquées par
l'intrusion chez la seconde de chefs militaires venus du premier, qui ont reçu l'appellation de Hyksos
dans leur région d'arrivée, heka khasout en démotique, littéralement « chefs des pays étrangers », ou
parfois aussi Amou, « Asiatiques ». Selon la tradition historiographique égyptienne, leurs rois ont
fondé les XVe et XVIe dynastie égyptiennes. Leurs noms sont manifestement ouest-sémitiques. Cela a
été interprété comme la conséquence d'une invasion hyksos, placée dans la continuité de l'invasion
amorrite supposée du Levant méridional. En fait, des populations venues de Canaan se sont installées
dans le delta du Nil dès les XIIe et XIIIe dynasties, ce qui est en accord avec l'essor des contacts entre
les deux régions durant cette période, et avec la plus grande présence de matériel de type cananéen
sur le sol égyptien. La prise de pouvoir des rois hyksos pourrait donc être un phénomène plus
progressif que soudain, initié par des populations installées en Égypte depuis plusieurs générations.
Les habitants de Canaan ont eu des contacts réguliers avec ceux des royaumes hyksos, mais il ne faut
40, 30
pas pour autant envisager d'État allant du Levant méridional jusqu'au delta du Nil .

Âge du Bronze récent (v. 1500-1200 av. J.-C.)

Du point de vue archéologique, cette période est découpée en plusieurs séquences, reposant en grande
41
partie sur la périodisation du Nouvel Empire égyptien :

Bronze tardif IA, v. 1550-1479 av. J.-C. (ou transition Bronze moyen-Bronze tardif v.
1550-1500) ;
Bronze tardif IB, v. 1479-1375 av. J.-C. ;
Bronze tardif IIA, v. 1375-1300 av. J.-C. ;
Bronze tardif IIB, v. 1300-1190 av. J.-C.
Bronze tardif III/Fer IA, v. 1190-1140 av. J.-C.

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La domination égyptienne

Les Hyksos sont vaincus en Égypte par les rois de Thèbes,


Kamosé et Ahmosis, ce dernier étant le fondateur de la XVIIIe
dynastie. Les vaincus se réfugient à Canaan, ce qui indique une
nouvelle fois la force des liens qu'ils avaient conservé avec cette
40
région, et ils y sont poursuivis . Les campagnes d'Ahmosis
enclenchent une dynamique qui se solde par la mise en place
d'une domination égyptienne sur une majeure partie du Levant,
qui dure durant tout le Nouvel Empire. Du point de vue
géopolitique, l'âge du Bronze récent du Proche-Orient est marqué
par la constitution de sphères de domination plus importantes
que par le passé. Les royaumes du Levant passent sous la
domination de puissances extérieures, les « grands rois » :
l’Égypte, le Mittani, les Hittites. Dans cet ordre politique, les
vassaux à la tête des royaumes levantins sont donc des petits rois,
devant fidélité et obéissance à leur suzerain. Les cités
cananéennes sont soumises sans discontinuité durant toute la
période aux Pharaons, qui ne rencontrent pas de rival au Levant
méridional, à la différence de ce qui se passe plus au nord où les
affrontements entre grandes puissances sont plus courants, le
point d'orgue étant la fameuse bataille de Qadesh. De ce fait, le
Bronze récent du Levant sud est souvent envisagé sous le prisme Localisation des principales cités du
égyptien, cette région étant vue comme une périphérie du Nouvel Levant au début de l'époque des
42 archives d'Amarna (avant les
Empire .
conquêtes hittites), avec les limites
Du point de vue archéologique, la transition entre le Bronze supposées des trois « provinces »
moyen et le Bronze récent, qui s'effectue dans le courant de la égyptiennes selon la reconstitution
seconde moitié du ���e siècle av. J.-C. suivant la chronologie classique.
moyenne, est marquée par des destructions attribuées par le
passé aux campagnes d'Ahmosis, désormais plutôt à des conflits
43
internes, aussi à des incursions de Nomades voire des catastrophes naturelles . On trouve certes une
trace de présence égyptienne de cette époque à Tell el-Ajjul, sans doute l'antique Sharuhen où se
déroule l'affrontement final contre les réfugiés Hyksos, mais la domination égyptienne sur le Levant
méridional ne se met réellement en place que plus tard, sous Thoutmôsis III. Sa victoire à Megiddo (v.
1457 av. J.-C.) contre les cités cananéennes appuyées par le Mittani est décisive dans ce processus.
Des garnisons égyptiennes sont établies dans plusieurs villes stratégiques au sud de Canaan, comme
Jaffa, Gaza et Beth Shean, mais la domination est encore contestée, comme l'atteste la destruction de
44
Jaffa à la fin du Bronze récent I . Un phénomène similaire s'observe plus au nord, dans le Liban
actuel, où la vallée de la Beqaa en particulier devient un axe à contrôler, car ouvrant la voie vers la
45
Syrie intérieure .

La situation politique de la région par la suite est documentée par les Lettres d'Amarna,
correspondance diplomatique d'Amenhotep III et Akhénaton, qui comprend des missives échangées
entre grands rois, mais aussi avec les vassaux cananéens : on y trouve les rois de Gath, Shechem,
46
Jérusalem, les cités de Gaza, Ashkelon, Gezer, Lakish . Selon la reconstitution courante de la
domination égyptienne au Levant, trois provinces ont été établies à l'époque d'Amarna : Canaan au
sud, Amurru au nord-ouest, Apu à l'est, chacune ayant une capitale où est établi un gouverneur avec
une garnison, pour tenir sous son contrôle les rois vassaux, et prélever le tribut, ce qui suppose donc
une présence administrative complémentaire. Pour D. Redford cependant on aurait quatre provinces,

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avec des représentants du pouvoir impérial égyptien qui


12
exerceraient plutôt leur fonction de façon itinérante . Un de ces
sièges provinciaux, Kamid el-Loz, l'ancienne Kumidu (contrôlant
l'Apu), a été dégagé ; situé dans la Beqaa, la dynastie locale y est
remplacée à cette période par des gouverneurs, et le site, fortifié,
abrite un palais où des archives de l'époque ont été mises au jour,
une garnison de soldats et sert de relai sur l'axe conduisant à la
47
Syrie . Son gouverneur intervient à Byblos pour appuyer le
vassal de l'Égypte qui en a été évincé, mais par la suite la ville est
passe aux mains d'Aziru d'Amurru, un vassal des Égyptiens qui
finir par se ranger aux côtés des Égyptiens. Les Lettres d'Amarna
ont été interprétées de façon contrastées quant à savoir si elles
Une des lettres d'Amarna, missive révélaient ou non une emprise égyptienne faible : les rois vassaux
adressé au Pharaon par le roi Rib- sont souvent entraînés dans des querelles entre eux, mais sans
Adda de Byblos (EA 262). jamais rentrer dans des conflits ; ils professent leur loyauté à
e
��� siècle av. J.-C., Musée du l'Égypte, ce qui peut être vu comme une preuve de solidité du
Louvre. système de domination ou bien comme de la langue de bois ; sans
doute le pouvoir égyptien est intéressé par la stabilité de sa
domination, et les menaces qui pèsent pour lui (les Hittites) se
situent du reste plus au nord, en Syrie, où la situation tourne au désavantage des monarques
égyptiens. Le fait que les dynasties suivantes cherchent à renforcer leur emprise sur Canaan pourrait
48
indiquer que la période d'Amarna est une phase d'affaiblissement .

De fait, tout indique que la domination impériale se renforce au


début de la XIXe dynastie. Séthi Ier conduit plusieurs campagnes
dans la région. À l'époque de son fils Ramsès II, la région semble
fermement tenue, et cela se poursuit jusqu'à la XXe dynastie, sous
49
Ramsès III . Plusieurs garnisons semblent consolidées, telles
que Beth Shean et Jaffa, et la présence d'inscriptions royales dans
la première traduit une volonté de rendre le pouvoir plus présent.
De nouveaux forts égyptiens sont érigés sur la plaine côtière et
dans la Shéphélah (Tell el-Farah sud, Tell Sera, Gezer, Aphek),
ainsi que des bâtiments administratifs (Aphek, Tell Mor, Deir el-
Balah), où se côtoient cultures matérielles égyptienne et
cananéenne, couramment considérés comme des lieux de
résidence de sortes de gouverneurs, certains ayant livré des
50
documents fiscaux .

La nature de la domination égyptienne et de son impact politique


51
et culturel font l'objet de nombreuses discussions . Cette
expansion a plutôt été vue comme un « impérialisme » (à la suite
Sommet d'une stèle de Séthi Ier notamment de B. Kemp, D. Redford), mais pas comme une
mise au jour à Beth Shean. Musée entreprise coloniale. Mais reste à qualifier la nature et l'intensité
d'Israël. de cet impérialisme : le contrôle était-il formel, direct, ou bien
plus informel et reposant avant tout sur une émulation culturelle
volontaire des élites locales (idée émise par C. Higginbotham) ?
Sans doute les deux explications peuvent se combiner, et varier selon les sites, car dans certains cas il
y a manifestement des implantations égyptiennes, le pouvoir égyptien s'étant sans doute appuyé sur
une présence directe et aussi une intégration des élites locales à son ordre politique. Cependant la
présence égyptienne au Levant sud est moins forte qu'en Nubie, région pour laquelle on parle

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couramment de contrôle direct et de colonisation. Rencontrant au


Levant des sociétés urbaines similaires à la leur, les Égyptiens
n'ont pas cherché à bousculer leurs structures sociales et
administratives et préféré se reposer en partie sur les structures
en place, recrutant des hommes du cru pour diriger leurs affaires,
situation facilitée par le fait que les contacts entre les deux pays
sont établis de longue date, nombre d'« Asiatiques » résidant
52 Sceau-cylindre du roi Addumu de
dans la vallée du Nil . La logique centre/périphérie est peut-être
plus explicative. La situation peut du reste avoir évolué au cours Sidon, reprenant une iconographie
d'inspiration égyptienne.
du temps, et les traces d'un contrôle direct semblent plus fortes
����e siècle av. J.-C., musée du
sous Ramsès III, après le renforcement constaté sous la XIXe
53 Louvre.
dynastie .

Un dernier point en rapport avec les relations entre Égypte et


Levant méridional qui a fait couler beaucoup d'encre est celui de l'historicité et de la datation de
l'Exode mentionné par la Bible. Une vision répandue l'a daté du règne de Ramsès II, bien que le texte
biblique ne fournisse pas le nom du Pharaon qui aurait été impliqué dans ces événements.
L'interprétation dominante chez les historiens et archéologues (en dehors des milieux les plus
conservateurs) est que ce récit, écrit au plus tôt au ����e siècle av. J.-C., appartient à une sorte de saga
nationale, ayant peut-être une ressemblance lointaine avec des événements et personnages réels (vu
la fréquence des relations entre les deux régions à cette période) mais ne décrivant pas de faits réels.
54
La question de sa datation et de l'identification du Pharaon de l'Exode ne se pose donc plus .

Réorganisation du peuplement et des lieux de pouvoir

Après les destructions des villes de la fin du Bronze moyen, le nombre de site occupé décroît, leur
taille moyenne aussi, la plupart des grands sites urbains n'étant pas reconstitués. Hazor reste le site le
plus vaste, avec environ 80 hectares avec sa ville basse, les autres villes étant bien plus modestes,
entre 25 et 60 hectares. Les traces de murailles érigées à cette période sont très limitées, ce qui ne
veut pas forcément dire que les villes ne sont plus fortifiées, car elles ont pu utiliser les murailles du
55
Bronze moyen . Au Levant central, la situation est moins bien connue, mais le réseau semble dominé
par des villes (Arqa, Beyrouth, Kamid el-Loz, Tyr, Sidon, Byblos), assurément dotées de puissantes
murailles, dominant un ensemble de villages, avec des occupations surtout fortes dans les plaines
56
côtières de Tyr et d'Akkar, et la plaine intérieure de la Beqaa . Au sud, s'observe une plus forte
concentration que par le passé autour de la plaine côtière et des vallées intérieures, tandis que les
hautes terres centrales et la plaine de Beer-Sheva ont une densité d'occupation bien moindre que par
le passé. La phase II du Bronze récent voit un essor de certains sites, peut-être le signe d'une reprise,
ou alors simplement la conséquence de l'augmentation des implantations du pouvoir égyptien, donc
un phénomène initié de l'extérieur. Il en résulte que le réseau urbain du Bronze récent est dominé par
des sites plus petits que durant la phase précédente, ce qui semble indiquer que les entités politiques
sont moins vastes et intégrées, sans doute aussi plus nombreuses et fragmentées, même si les
spécialistes ne s'accordent pas sur le nombre, avec des estimations qui oscillent pour le seul Levant
sud entre 13-14 et 22-27, donc en gros autour de la vingtaine à l'époque des lettres d'Amarna. Il y a
également des divergences quant à savoir s'il s'agit d'États territoriaux frontaliers les uns des autres,
ou bien s'il y a des zones inoccupées ou parcourues par des Nomades entre eux, en sachant qu'il faut
également prendre en compte la présence de lieux de pouvoir égyptiens (garnisons, résidences de
gouverneurs, aussi des sanctuaires). Peut-être que la plus grande division politique résulte de la
domination égyptienne, d'une volonté de diviser pour mieux régner, et aussi de l'appropriation des
points de contrôle principaux des grands axes de communication et de nombreuses terres et autres

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richesses. Cette nouvelle situation pourrait avoir bénéficié aux populations rurales, renforcées par
l'affaiblissement des élites urbaines locales, et aussi aux groupes nomades, comme les Bédouins
appelés Shasou dans les textes égyptiens. Dans les textes de l'époque apparaissent aussi à plusieurs
reprises des groupes de populations apparemment en situation marginale voire dissidentes, les
57
Apirou . Sur le plan matériel, la société cananéenne du Bronze récent semble plutôt cohérente,
même si des divergences dans les pratiques funéraires et lieux de culte pourraient indiquer une
diversité ethnique. De plus on peut aussi distinguer une séparation entre la partie méridionale de
Canaan où l'influence égyptienne est plus forte, et celle du nord qui est plus proche culturellement de
58
la Syrie .

Échanges avec l'extérieur

Le Bronze récent est une période d'intensification des contacts


entre les différentes régions du Moyen-Orient et de la
Méditerranée orientale, qu'il s'agisse de diplomatie, de commerce
ou de relations culturelles, avec notamment l'apparition d'un
« style international » dans l'art, servant à marquer et consolider
le prestige des élites de l'époque. Cette situation a pu être
présentée comme un « système-monde », voire une
59
« globalisation » . C'est encore une fois le Levant central qui est
le mieux intégré dans ces réseaux d'échanges, à partir des ports La situation géopolitique du Moyen-
de Tyr, Byblos, Sidon et Beyrouth, qui ont livré des objets Orient vers 1200 av. J.-C., à la fin
provenant du Levant sud, d'Égypte, de Syrie, d'Anatolie, de du Bronze récent.
Chypre et du monde égéen mycénien. Mais un site intérieur
comme Kamid el-Loz, relai du pouvoir égyptien, a aussi des
contacts avec ces différentes régions. Les vases inscrits au nom de Pharaons devaient circuler dans le
milieu des élites dirigeantes, probablement obtenus par des contacts politiques ou diplomatiques,
servant à renforcer la légitimité de ceux qui les recevaient et participant à l'« égyptianisation » de ce
60
milieu. En revanche les céramiques chypriotes et mycéniennes semblent diffuser plus largement . Le
Levant sud est concerné par ces réseaux d'échanges à un degré moindre, mais des produits de
provenance extérieure, en particulier la céramique chypriote, s'y retrouvent. Les marchands et marins
de l'époque devaient agir comme des sortes d'intermédiaires dans les échanges entre élites des
différentes régions connectées, le commerce étant alors largement aux mains du pouvoir. Mais ils
devaient aussi concourir à faire parvenir les réseaux à longue distance jusque dans des cadres moins
61
formels et encadrés .

Fin de l'âge du Bronze et début de l'âge du Fer (v. 1200-900 av. J.-C.)
62
Du point de vue chronologique, cette période est divisée en plusieurs phases :

transition âge du Bronze/âge du Fer, v. 1200/1190-1140 av. J.-C. ;


âge du Fer IA, v. 1150/1140-1050 av. J.-C. ;
âge du Fer IB, v. 1050-1000/980 av. J.-C. et en général plus, jusqu'à 920 av. J.-C. au maximum
(la datation de la fin de la période est très débattue) ;
parfois une transition Fer I/Fer II au �e siècle av. J.-C. (jusqu'en 925-900 av. J.-C.).

La fin de la domination égyptienne et la crise de la fin du Bronze récent

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C'est sous la XXe dynastie que la domination égyptienne à Canaan


prend fin. Ramsès III est encore actif dans la région, puisqu'on
trouve des traces de constructions administratives à Beth Shean
pour son règne, et aussi des inscriptions de cette époque sur
d'autres sites (Lakish, Tel Sera). Mais ces implantations
égyptiennes disparaissent par la suite, laissant un vide
63
politique . Ce retrait prend place dans un contexte plus large
généralement caractérisé comme une « crise » ou un
« effondrement » qui marque la fin de l'âge du Bronze, qui voit
non seulement la fin du Nouvel Empire égyptien et de sa
domination sur Canaan, mais aussi celle de l'empire hittite, et de
nombreux royaumes levantins, en premier lieu Ugarit, et laisse un
début de l'âge du Fer particulièrement mouvementé.
Traditionnellement on tend à imputer ces changements à des
mouvements de population, à commencer par ceux des « Peuples
de la Mer » que combat Ramsès III, aussi les Israélites dans le
Statue de Ramsès III provenant de Canaan intérieur, et les Araméens en Syrie et Haute
Beth Shean. Autorité des antiquités Mésopotamie. Le vide politique qui s'instaure aurait profité à ces
d'Israël. groupes qui auraient éliminé les royaumes en place, et instauré
progressivement leur propres entités politiques. Dans ce même
mouvement, les échanges à longue distance et le caractère
64
« globalisé » du Bronze récent s'amenuisent, un retour au local s'accomplit à peu près partout .

Les causes de cet effondrement ont fait couler beaucoup d'encre : les « invasions » comme celles des
Peuples de la Mer ont dominé dans les scénarios catastrophistes, même si elles peuvent aussi être
vues comme une conséquence de la crise, des désastres naturels (séismes) ou climatiques (sécheresses
prolongées) ont aussi été invoqués ; d'autres interprètent le fait que la crise soit aussi généralisée
comme un témoignage de sa nature « systémique », donc une crise avant tout interne, liée à une
pluralité de facteurs (crise sociale, épidémies, manque de terre, fin des échanges à longue distance,
etc.). Dans une même veine, l'aspect cyclique des civilisations antiques a pu aussi être mis en avant, et
dans ce cadre l'ordre de l'âge du Bronze aurait en quelque sorte atteint sa date limite. D'une manière
générale on s'oriente vers des interprétations moins catastrophistes de cette période, les destructions
n'étant pas généralisées, et certaines régions semblant profiter des évolutions économiques et
politiques (comme les cités de la côte libanaise) alors que d'autres moins (la côte syrienne) : il n'y a
donc pas que des perdants. D'une manière générale l'effondrement concerne avant tout les élites des
grands royaumes du Bronze récent, qui dirigeaient ceux-ci et animaient les réseaux d'échanges à
longue distance pour des besoins essentiellement somptuaires. Avec la restructuration des sociétés et
économies qui en résulte, les entités politiques sont moins importantes, les échanges internationaux
moins intenses (mais pas inexistants), le monde est plus fragmenté que par le passé. C'est cette
situation qui fait le lit de l'émergence de nouvelles ethnies et entités politiques qui caractérisent le
65
Levant de l'âge du Fer .

Une période de recompositions sociales et ethniques

Les trouvailles archéologiques, combinées aux sources textuelles (essentiellement datées des périodes
postérieures), ont depuis longtemps mis en avant l'importance des bouleversements ayant lieu au
Levant durant la fin de l'âge du Bronze et le début de l'âge du Fer. Du point de vue politique et social,
c'est une ère qui voit des transformations et recompositions complexes, avec des phénomènes très
fluides : décentralisation maintenant qu'il n'y a plus de grande puissance pour dominer la région,

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donc une plus grande importance du niveau local ; peut-être un


temps plus égalitaire que par le passé avec la fin de beaucoup de
royaumes ; en tout cas les transformations dans la culture
matérielle sont visibles partout. Cette période pose les jalons des
entités politiques des entités du Levant de l'âge du Fer, des âges
66
biblique et classique . Le Canaan de l'âge du Bronze, dominé
politiquement par les Égyptiens, laisse progressivement la place à
plusieurs entités culturelles et ethniques (phénomène
d'ethnogenèse) qui reprennent au moins en partie son héritage,
mais doivent aussi une portion plus ou moins large de leur
culture à l'intrusion d'éléments extérieurs : les Philistins sur la
côte sud, les Phéniciens sur la côte nord, les Israélites dans les
hautes terres intérieures, aussi plusieurs autres entités en
Transjordanie (futurs royaumes d'Edom, Moab, Ammon), et les
Araméens en Syrie intérieure (Damas étant leur implantation
méridionale majeure).

Les Philistins sont


généralement tenus pour être
un groupe originaire du
monde égéen, voire de l'Asie
mineure, avec aussi de forts Localisation des principales villes du
liens avec Chypre, qui leur Levant de la fin du IIe millénaire
aurait servi de point d'étape av. J.-C. et de la première moitié du
avant leur arrivée sur la côte Ier millénaire av. J.-C.
sud du Levant. En tout cas
Poterie peinte monochrome de type
c'est dans ces régions que les
« philistine I », ���e siècle av. J.-C.
quelques textes abordant le sujet semblent situer leurs origines, et
Musée d'Israël.
leur implantation à Canaan s'accompagne de l'apparition d'une
poterie dite « philistine », de style mycénien et/ou chypriote mais
produite localement. Les Philistins font partie des Peuples de la
Mer affrontés par Ramsès III, et selon l'opinion la plus courante ils se seraient installés sur la côte
levantine après avoir été repoussés d'Égypte. On y voit des groupes de maraudeurs, peut-être des
sortes de pirates, venus de divers horizons, des guerriers accompagnés de leurs familles, peut-être
arrivés en plusieurs vagues. La datation de leur implantation est loin de faire consensus, certains la
situant dès le règne de Ramsès III, ce qui en ferait donc une cause de l'effondrement de la domination
égyptienne, d'autres plus tard, auquel cas elle accompagnerait et profiterait de ce départ. La présence
philistine se repère sur les principales cités de la partie occidentale du Levant sud, Gezer, Gath,
Ashkelon, Gaza et Yursa, seule Lakish semble abandonnée. L'arrivée des Philistins semble bien avoir
un aspect violent en plusieurs endroits, sans forcément être accompagnée de l'immigration d'un
grand groupe de population. Quoi qu'il en soit la population de la région n'est pas décimée ou
remplacée, au contraire les arrivants se mélangent à elle, et rapidement une synthèse se forme dans la
culture matérielle entre le substrat local cananéen qui prend le dessus, et les influences
égéennes/chypriotes qui subsistent dans certains domaines mais se font de plus en plus timides au fil
67
de temps .

Pour ce qui concerne l'intérieur, le phénomène le plus mis en avant est celui de l'émergence des
Israélites dans les hautes terres. Comme vu plus haut, les archéologues et historiens ont abandonné
l'idée de considérer l'Exode et la conquête de Canaan par les Hébreux tels que racontés dans la Bible
comme des faits historiques. Mais divers éléments, en premier lieu la mention d'une entité

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couramment identifiée comme Israël dans une inscription sur une stèle du roi égyptien Mérenptah (v.
1200 av. J.-C.) font que l'existence de celui-ci à la fin du Bronze récent est jugée probable. Mais c'est
une « autre sorte d'Israël (qui) est manifestement en train de se développer, que l'archéologie est en
68
train de révéler » (L. Grabbe) . La manière dont se sont constituées les premières communautés
Israélites (ou « proto-Israélites »), dans les hautes terres du Levant méridional, sont très discutées,
notamment la question de savoir dans quelle mesure elles sont descendantes des Cananéens de l'âge
du Bronze. Ce qu'observe l'archéologie, c'est une augmentation des sites sédentaires dans cette région
durant la période de transition entre le Bronze récent et le Fer I, même avant selon certains. Les
reconstitutions ont longtemps opposé deux approches reposant sur l'idée d'une infiltration depuis
l'extérieur : de manière conquérante selon Albright, pacifique selon Alt et Noth. Sauf exceptions, on
n'attribue plus d'événements violents à la formation des groupes proto-Israélites. Israël aurait émergé
69
à partir d'un ensemble bigarré de populations, une « multitude mixte » selon A. Killebrew ,
comprenant en bonne partie des groupes ruraux cananéens, des pasteurs, des groupes marginaux du
Bronze récent (Apirou, Shasou), aussi des populations venues de l'extérieur. Néanmoins des modèles
comme celui d'I. Finkelstein proposent que les premiers Israélites soient avant tout formés à
l'initiative de groupes nomades non-cananéens installés dans les hautes terres, qui s'y sédentarisent.
N. Na'aman insiste plus sur l'arrivée de populations extérieures à Canaan dans le contexte de la fin de
l'âge du Bronze récent, venues se mêler aux populations en place puis se mélangeant progressivement
aux groupes marginaux et nomades avant de finalement s'établir dans les hautes terres. Pour W.
Dever en revanche, les populations qui s'établissent dans les hautes terres sont avant tout des paysans
cananéens déracinés venues des campagnes des régions basses. À l'opposé A. Faust a pu faire des
premiers Israélites avant tout les descendants des Shasou. La culture matérielle n'est pas vraiment en
mesure d'apporter une conclusion à ces débats sur l'ethnicité, puisqu'elle peut être similaire pour
70
plusieurs populations . Du point de vue linguistique, les langues du Levant méridional de l'âge du
Fer sont en tout cas manifestement les descendantes des langues cananéennes parlées dans la région
durant le Bronze récent (voir plus bas), donc la continuité est claire, ce qui veut dire que les éléments
71
extérieurs, quelle que soit leur importance, ont rapidement été intégrés .

C'est finalement au nord, sur la côte libanaise, que les éléments de continuité avec la civilisation
cananéenne de l'âge du Bronze sont les plus évidents, à commencer par la langue qui dérive là aussi
72
de celles attestées pour la période précédente . Les cités de la région forment à cette période un
ensemble que les Grecs devaient nommer « Phéniciens ». On ne sait pas vraiment si elles ont jamais
eu l'impression de former une culture commune, même s'il a été avancé que les populations de ces
régions avaient pu se considérer comme Cananéennes aux périodes plus tardives de l'Antiquité. Quoi
qu'il en soit la majeure partie des spécialistes les voit comme des descendants des Cananéens de l'âge
du Bronze, même s'il faut ici aussi envisager l'impact des migrations de la fin du Bronze récent, qui
semblent perceptibles dans certaines évolutions de la culture matérielle. Avec la disparition d'Ugarit à
la fin du Bronze récent, les cités de la région, Byblos, Tyr, Sidon, etc. devinrent les principaux ports de
la côte levantine, même s'ils durent un temps faire face au déclin des réseaux d'échanges à longue
distance. D'après les quelques données glanées sur des sites archéologiques de la région, les cités de la
côte libanaise ont été remarquablement résilientes après les événements de la fin du Bronze récent,
ont maintenu leurs traditions tout en intégrant quelques éléments étrangers. Moins dépendantes de la
mainmise égyptienne, elles paraissent avoir été mieux armées que les cités de la côte méridionale du
73
Levant pour résister aux bouleversements de l'époque .

La constitution des royaumes de l'âge du Fer

Durant la dernière phase du premier âge du Fer, au �e siècle av. J.-C., les cités phéniciennes et
philistines se consolident et étendent leur emprise sur les terres basses de Canaan, semble-t-il sans

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Canaan (région) — Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Canaan_(région)#Étymologie

74
guerre particulièrement violente . Des royaumes puissants émergent, comme celui de Tyr qui
devient la cité phénicienne la plus dynamique, initie l'expansion phénicienne dans la Méditerranée,
qui débouche rapidement sur des implantations coloniales qui atteignent la partie occidentale de cette
75
mer, et s'étend territorialement en direction du sud . Dans les hautes terres, c'est de cette phase
qu'est traditionnellement datée l'émergence du royaume d'Israël, forgé dans la lutte contre les
Philistins, par le roi David, qui aurait alors étendu son autorité en direction des cités basses
cananéennes (comme Gezer). La recherche historique récente rejette l'idée que ce royaume soit une
entité politique puissante, en mesure de dominer le Levant sous Salomon comme le prétend la Bible,
76
et donc la prise de contrôle des cités de Canaan à cette période est mise en question . Ces différentes
ethnies et entités politiques intègrent toutes des éléments cananéens, qui constituent sans doute une
bonne partie de leurs racines comme vu plus haut. Coincées entre elles, les cités cananéennes des
basses terres préservent un temps leur indépendance et reprennent de la vigueur durant cette
période, à l'exemple de Megiddo. Cette dynamique s'éteint néanmoins à la fin du premier âge du Fer.
Cette fin a pu être imputée à une campagne conduite par le pharaon Sheshonq Ier (v. 926 av. J.-C.),
dont la Bible mentionne qu'il a épargné Jérusalem contre un tribut, et qui a laissé une inscription
mentionnant la soumission d'environ 150 villes et villages au Levant méridional. On peut lui attribuer
les destructions attestées à Beth Shean, Rehov, Megiddo, quoi que certains relativisent les dégâts
causés par cette campagne, qui serait pour eux plutôt de l'ordre de l'intimidation. En tout cas elle ne
77, 78, 79
se solde pas par un retour de la domination égyptienne . Le royaume d'Israël semble le
principal bénéficiaire de la situation, les souverains de la dynastie omride prenant le contrôle de
diverses cités des basses terres (Hazor, Megiddo, Gezer), sans bouleverser l'ordre social puisque le
peuplement n'est pas modifié, au contraire cela se traduit par une plus forte influence de la culture
80
matérielle et architecturale des villes cananéennes sur cet État .

Aspects culturels

Les dieux de Canaan

La notion de « religion cananéenne » recouvre en général la


religion pratiquée dans le Levant méridional (et aussi central)
durant l'âge du Bronze récent et aussi durant l'âge du Fer. Pour
cette dernière elle peut servir à désigner la religion polythéiste à
81
partir de laquelle émerge le monothéisme de l'Israël antique .
Elle est reconstituée à partir d'un ensemble divers de textes,
s'appuyant sur la description des croyances et pratiques
religieuses des Cananéens qui sont fustigées par la Bible, et sont
sans doute la religion pratiquée par les Israélites non pleinement
acquis au monothéisme à l'époque de rédaction de ces textes, et
aussi celle des peuples voisins (Phéniciens, Philistins). Les
sources écrites provenant des régions voisines sont aussi
invoquées en appui : en premier lieu la riche documentation
cunéiforme d'Ugarit de l'âge du Bronze récent concernant sa
religion, ainsi que les informations concernant la religion
phénicienne, en gros tout ce qui peut être de près ou de loin Dieux cananéens trouvés à Hazor
rattaché à l'ensemble culturel cananéen. Les sources (��e – ����e siècles av. J.-C., musée
architecturales et iconographiques provenant des sites cananéens d'Israël, Jérusalem).
du IIe millénaire av. J.-C. fournissent des informations plus
directes sur les pratiques religieuses, mais ne sont pas vraiment

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Canaan (région) — Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Canaan_(région)#Étymologie

explicites sur l'univers religieux. Selon ce qui apparaît dans ces sources, une des principales divinités
de ces régions est El, le « Dieu » (ʾilu), chef de l'assemblée divine chargée de trancher les cas les plus
importants, figure paternelle, royale, parfois créatrice. Baal, le « Seigneur » (bʿl), est l'autre figure
royale du panthéon cananéen. Ce nom est en fait un épithète qui peut servir à désigner différents
dieux locaux majeur. À Ugarit et sans doute dans bien d'autres endroits, il désigne Hadad le dieu de
l'Orage (donc des eaux venant du ciel, ce qui lui donne un rôle dans la fertilité), grande figure
souveraine des panthéons sémitiques occidentaux, fils du grand dieu agraire Dagan, et protagoniste
d'un cycle mythologique qui le voit se défaire de plusieurs rivaux (Yam la Mer, Môt la Mort) afin
d'accéder à la souveraineté sur les dieu. La principale divinité féminine de ces régions est Astarté,
déesse de la chasse et de la guerre, sans doute aussi de l'amour et associée à la planète Vénus. Athirat
est la parèdre du dieu El, sous le nom d'Asherah son culte semble avoir été important dans l'Israël
antique. Anat, jeune sœur de Baal, a des aspects guerriers semblables à ceux d'Astarté. Shapash est la
déesse solaire des panthéons sémitiques occidentaux (alors qu'à l'est cette position est celle d'un dieu
82
masculin) .

Langues et écritures

Les écritures employées à Canaan et leurs usages

Plusieurs types d'écritures sont attestés sur les sites de Canaan du


IIe millénaire av. J.-C. : l'écriture cunéiforme, originaire de
Mésopotamie et dominante en Syrie ; les écritures égyptiennes,
hiéroglyphes et hiératique ; des alphabets linéaires
(« protosinaïtique » ou « protocananéen ») ; des alphabets
cunéiformes ; enfin aussi des hiéroglyphes hittites et écritures du
monde égéen (minoen, mycénien), reflet d'un contexte
international. Les traces d'écriture sont limitées par rapport aux
Bol avec inscription en alphabet
régions voisines, surtout concentrées dans quelques villes plus
« proto-cananéen ».
internationalisées (Hazor, Lakish, Beth Shean au sud, et surtout
����e siècle av. J.-C. Musée d'Israël.
les cités côtières Byblos, Tyr, Sidon), quoi que plus nombreuses
au Bronze récent qu'au Bronze moyen, ce qui semble refléter un
développement. Au Levant sud, les inscriptions en hiéroglyphes sont numériquement les plus
nombreuses, car elles se trouvent sur des scarabées qui sont un type d'objet assez répandu,
probablement un reflet de l'« égyptianisation » des élites locales car il s'agit d'objets personnels (avec
aussi une finalité protectrice), de prestige, comme les vases inscrits en hiéroglyphes ; on trouve aussi
quelques stèles laissées par des rois égyptiens pour commémorer leur emprise sur la région, ainsi que
quelques inscriptions funéraires isolées. Le hiératique a sans doute dû être employé par
l'administration égyptienne du Levant au Bronze récent, mais il reste peu attesté, sans doute parce
qu'il était écrit sur des matériaux périssables qui ont disparu, et a surtout survécu sur des céramiques.
Le cunéiforme, écrit en akkadien, est surtout documenté à Hazor, qui a livré environ 90 tablettes, de
nature diverse (textes administratifs, scolaires, recueils de lois, divination, etc.) ; c'est l'écriture
diplomatique de l'époque, comme attesté par les tablettes originaires de Canaan mises au jour parmi
les lettres d'Amarna, donc connue des chancelleries du Levant méridional. Son usage semble donc
répandu spatialement dans la région, enseigné et pratiqué pour divers usages, notamment officiels,
mais Canaan n'a pas livré de documentation en quantité comparable aux cités de Syrie (Ugarit,
Emar), ce qui n'est probablement pas lié au hasard des trouvailles archéologiques mais bien à une
83
pratique moins courante de cette écriture . Les sceaux-cylindres courants dans les régions de culture
cunéiforme sont très rarement inscrits à Canaan. Les alphabets linéaires sont attestés par de courtes

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inscriptions sur quelques objets personnels devant appartenir à des élites (vaisselle, bijoux,
ornements). Les objets à finalité votive portant des inscriptions sont rares, par exemple des bols
84
portant une inscription peinte en hiératique .

L'alphabet : invention cananéenne ?

L'alphabet est manifestement dérivé des écritures égyptiennes (hiéroglyphes, hiératique), puisque
plusieurs des signes des premiers alphabets reprennent la forme de signes égyptiens, tandis qu'ils
suivent le principe des signes phonétiques de l'écriture égyptienne qui ne notent que les consonnes
(alors que les signes phonétiques du cunéiforme sont des syllabes complètes avec consonnes et
voyelles). Mais ils sont adaptés à un contexte linguistique sémitique : ce sont à l'origine des
représentations picturales de choses, et le son qu'ils représentent est la consonne initiale du mot
cananéen désignant cette chose (acrophonie) : par exemple le signe à l'origine de la lettre transcrivant
la consonne [r] représente une « tête », reš en cananéen (alors que ce mot se dit tp en égyptien
ancien). La plus ancienne forme d'écriture alphabétique attestée, qui pourrait dater des alentours de
1900 av. J.-C., a été identifiée au Wadi el-Hol en Égypte, site où on trouve mention d'« Asiatiques »,
donc de Cananéens, et ces inscriptions ont souvent été reliées à cette population. L'autre plus
ancienne forme d'alphabet connue, le protosinaïtique, identifiée comme son nom l'indique au Sinaï
dans les sites miniers de Sarabit al-Khadim, où était extraite durant le Moyen Empire (donc au
Bronze moyen) de la turquoise tant appréciée des Égyptiens. Là encore cette écriture a été reliée à la
présence de travailleurs parlant des langues sémitiques. Mais dans les deux cas le contexte reste celui
de la sphère politique et culturelle égyptienne, donc la possibilité que les premiers alphabets aient été
développés à l'initiative de l'administration égyptienne reste envisagée, même si ce type d'écriture a
forgé son succès au Levant. Des inscriptions dans des alphabets archaïques, « protocananéens »,
datées approximativement de la même période ont été mises au jour au Levant méridional, par
85
exemple sur une poterie et une dague mises au jour à Lakish, mais l'usage de cette forme d'écriture
semble rester très limité par rapport au cunéiforme et aux écritures égyptiennes. Ces premières
formes alphabétiques sont d'aspect linéaire. Mais le premier alphabet dont l'usage soit systématique,
celui d'Ugarit, développé au moins à partir du ��e siècle av. J.-C. et surtout attesté dans les dernières
décennies du ����e siècle av. J.-C., a un aspect cunéiforme. Certains des signes de cet alphabet
semblent inspirés de ceux des alphabets linéaires plus anciens. On trouve en quantité bien moindre
d'autres variantes d'alphabets cunéiformes de la même époque sur d'autres sites de Syrie et aussi à
Chypre, et dans le Levant central (Kamid el-Loz, Sarepta) et méridional (Taanach, Bet Shemesh, mont
86, 87, 88
Thabor) .

Les langues cananéennes

En linguistique, le terme cananéen peut avoir deux usages :

désigner un ensemble de langues sémitiques du groupe occidental septentrional parlées à


Canaan au IIe millénaire av. J.-C., groupe parfois divisé en deux ensembles, un méridional et un
autre septentrional dans lequel la langue d'Ugarit serait incluse ;
désigner un ensemble de langues sémitiques du groupe occidental septentrional parlées au
Levant au Ier millénaire av. J.-C., descendantes des précédentes, en premier lieu le phénicien
(incluant la langue punique de Carthage), et l'hébreu, ainsi que l'ammonite, le moabite et
l'édomite, pour les différencier des dialectes araméens.

On s'intéressera ici au premier cas. Ces dialectes sont très mal documentés, donc peu connus. Les

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textes cunéiformes écrits à Canaan au IIe millénaire av. J.-C., surtout les lettres d'Amarna, le sont en
akkadien, langue sémitique de Mésopotamie qui sert de lingua franca à cette période, mais ils
contiennent de nombreux termes et formulations ainsi que des gloses en dialectes cananéens, ce qui
donne à leur akkadien un aspect hybride (une sorte de pidgin), cananéen, qui permettent d'approcher
les dialectes de Canaan. On observe des variations entre les textes, ce qui est généralement interprété
comme le reflet des dialectes locaux des différents scribes écrivant ces textes. Mais d'autres objectent
que les différences ne sont pas si marquées que ça, et qu'il pourrait s'agir d'une forme de langue de
contact mise au point par les scribes cananéens et devenue un standard à l'échelle de leur région,
reflétant le fait que leur apprentissage de l'akkadien est moins complet que celui des scribes de Syrie
89
qui pratiquent un akkadien plus classique . Les inscriptions en alphabet protocananéen sont écrites
en dialecte cananéen, mais elles sont bien moins nombreuses, courtes et souvent mal préservées et
encore mal comprises, donc moins utiles que les textes cunéiformes pour approcher les langues
cananéennes. Ce sont les deux sources à notre disposition, ensuite les parallèles avec les autres
langues cananéennes dans la seconde acception (phénicien, hébreu) permettent d'apporter d'autres
éléments de compréhension. Au mieux, il est possible de dégager quelques traits généraux des
dialectes cananéens de l'époque d'Amarna : du point de vue phonétique, s'est effectué le
remplacement du *ā proto-sémitique par le ō (ce qui se retrouve en hébreu), et l'inventaire
consonantique est plus restreint que celui de la langue d'Ugarit et différent de l'araméen ; les cas sont
marqués avant tout par des voyelles suffixées, comme à Ugarit, ce qui disparaît dans les langues du
Ier millénaire av. J.-C. ; de même le système verbal est proche de celui d'Ugarit et différent de ceux
des langues cananéennes postérieures ; le système Š causatif n'est pas attesté, sans doute absent ; la
« loi de Barth-Ginsberg » s'applique (le a initial devient i dans une forme yaqtal, soit yiqtal). Du point
de vue du vocabulaire, un lexique de base est connu, mais il manque tout de même des éléments
cruciaux, comme les verbes de mouvement. Pour complexifier le tableau, plusieurs dialectes existant,
90
il devait y avoir des différences entre eux .

Canaan et Cananéens dans les textes postérieurs


À partir de l'âge du Fer II, les termes de Canaan et de Cananéens tendent à perdre leur sens. Dans la
littérature biblique qui est couchée par écrit à compter de cette période, ils deviennent un symbole
plutôt qu'une description d'une réalité de l'époque, les auteurs des textes de l'époque post-exilique
91
n'ayant plus sous les yeux les Cananéens qu'ils fustigent . Durant l'époque hellénistique, le terme
Canaan semble être un synonyme des termes grecs Phénicie et Phéniciens, comme l'indique un
monnayage de Beyrouth (Béryte) daté du ���e siècle av. J.-C. ayant une légende en grec Laodikeia he
en Phoinikē, « Laodicée de Phénicie », et en phénicien lʾdkʾ ʾš bknʿn, « Laodicée de Canaan »
2
(nouveau nom de la ville) . Dans l’Évangile selon Matthieu (15), une femme cananéenne implore
Jésus de soigner sa fille ; elle est présentée comme originaire des régions phéniciennes de Tyr et
92
Sidon .

Dans la littérature rabbinique juive, les Cananéens sont mentionnés à plusieurs reprises, en lien avec
leur image négative laissée par le texte biblique. Au Moyen-Âge, le terme Cananéens est couramment
employé dans les familles juives pour qualifier leurs serviteurs et esclaves qui n'ont pas d'ancêtre juif,
là encore un sens dérivé de la Genèse où la condition de serviteur est assignée aux descendants de
Canaan. D'autres textes évoquent le fait que les Cananéens se seraient réfugiés en Afrique après en
93, 94
avoir été chassés par les Israélites . En Afrique du Nord, les Berbères ont souvent été présentés
95
comme des descendants des Cananéens .

Un sens plus positif de Canaan subsiste, en tant que désignation de la Terre promise, par exemple
dans le gospel. Les Puritains américains ont pu employer l'expression de « langues de Canaan »

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comme de la langue parlée au Paradis par les personnes sauvées. Dans une acception plus négative,
ceux qui se sont vus comme le « nouvel Israël » ont désigné comme « Cananéens » les Amérindiens
installées dans leur Terre promise. Le mépris et la brutalité avec lesquels sont traités les Cananéens
dans la Bible n'a pas manqué de susciter des discussions dans l'apologétique chrétienne : les
explications sont allées de la vision du massacre comme acte de pitié, à son rejet en tant que pratique
archaïque à amender, l'exemple christique pouvant être vu comme une manière de corriger ce qui est
96
vu comme des excès décrits par l'Ancien Testament .

Cananéisme
Le terme de Cananéen est réemployé par un groupe sioniste nationaliste de droite marginal, actif des
années 1930 aux années 1970 et qui entendait opérer une rupture néo-païenne avec le judaïsme. On
parle de « cananéisme ».

Notes et références
1. (en) Michael C. Astour, « The Origin of the Terms "Canaan," "Phoenician," and "Purple" », Journal
of Near Eastern Studies, University of Chicago Press, vol. 24, no 4, 1965, p. 346-350
2. (en) Philip C. Schmitz, « Canaan (place) », dans David Noel Freedman (dir.), Anchor Bible
Dictionary (en), Doubleday, 1992
3. Schoville 1994, p. 157-158.
4. (en) Lester L. Grabbe, « Late Bronze Age Palestine: If we had only the Bible … », dans Grabbe
2016, p. 28
5. Killebrew 2005, p. 96.
6. (en) Niels P. Lemche, Historical Dictionary of Ancient Israel, Lanham, Toronto et Oxford, The
Scarecrow Press, coll. « Historical Dictionaries of Ancient Civilizations and Historical Eras », 2004,
187 p. (ISBN 0-8108-4649-7), p. 87-89
7. (en) Song-Mi Suzie Park, « Israel in Its Neighboring Context », dans Susan Niditch (dir.), The
Wiley Blackwell Companion to Ancient Israel, Malden, Oxford et Chichester, Wiley Blackwell,
2016, p. 29-32
8. (en) Brian R. Doak, Ancient Israel's Neighbors, Oxford, Oxford University Press, 2020, p. 35-45
9. Killebrew 2005, p. 95.
10. Killebrew 2005, p. 95-96.
11. Killebrew 2005, p. 97.
12. Killebrew 2005, p. 57.
13. Killebrew 2005, p. 94.
14. « Based on extrabiblical sources, we can speak of Canaanites as indigenous inhabitants of mixed
ancestry residing in the land referred to as Canaan » : Killebrew 2005, p. 249
15. (en) Lester L. Grabbe, « Late Bronze Age Palestine: If we had only the Bible … », dans Grabbe
2016, p. 27-28
16. « The Canaanites of the ancient Near East did not know that they were themselves
Canaanites. » : Lemche 1991, p. 152
17. Killebrew 2005, p. 139 n. 1..
18. (en) Matthew Suriano, « Historical Geography of the Ancient Levant », dans Killebrew Steiner (dir.)
2013, p. 17 ; (en) Lester L. Grabbe, « Late Bronze Age Palestine: If we had only the Bible … »,
dans Grabbe 2016, p. 28

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19. Grabbe 2007, p. 39 (chronologie moyenne) et (en) Aaron A. Burke, « Introduction to the Levant
During the Middle Bronze Age », dans Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 403-413 (chronologie
basse).
20. Grabbe 2007, p. 46-48
21. (en) Aaron A. Burke, « Introduction to the Levant During the Middle Bronze Age », dans Killebrew
et Steiner (dir.) 2013, p. 404-407
22. (en) Susan Cohen, « The Southern Levant (Cisjordan) During the Middle Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 451-453
23. (en) Keith N. Schoville, « Canaanites and Amorites », dans Alfred J. Hoerth, Gerald L. Mattingly et
Edwin M. Yamauchi (dir.), Peoples of the Old Testament World, Grand Rapids, Baker, 1994,
p. 162-164
24. Killebrew 2005, p. 94 et 249.
25. (en) Marc Haber, Claude Doumet-Serhal, Christiana Scheib, Pierre Zalloua, Toomas Kivisild et
Chris Tyler-Smith, « Continuity and Admixture in the Last Five Millennia of Levantine History from
Ancient Canaanite and Present-Day Lebanese Genome Sequences » (https://www.cell.com/ajhg/f
ulltext/S0002-9297%2817%2930276-8), sur AGH, 27 juillet 2017 (consulté le 29 janvier 2020).
26. (en) « Ancient DNA Studies in the Near East Detail Complex, Interconnected Population
Histories » (https://www.genomeweb.com/sequencing/ancient-dna-studies-near-east-detail-comple
x-interconnected-population-histories?utm_source=addthis_shares#.XtDHtjrkG71), sur
genomeweb.com (consulté le 28 mai 2020).
27. Grabbe 2007, p. 41, 44-45 et 52-55
28. (en) Susan Cohen, « The Southern Levant (Cisjordan) During the Middle Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 453-454
29. (en) Susan Cohen, « The Southern Levant (Cisjordan) During the Middle Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 459
30. (en) Aaron A. Burke, « Introduction to the Levant During the Middle Bronze Age », dans Killebrew
et Steiner (dir.) 2013, p. 410-411
31. (en) Hanan Charaf, « The Northern Levant (Lebanon) During the Middle Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 437-438
32. (en) Assaf Yasur-Landau, « The Middle Bronze Age Canaanite City as a Domesticating
Apparatus », dans Yasur-Landau, Cline et Rowan 2018, p. 224-225
33. (en) Assaf Yasur-Landau, « The Middle Bronze Age Canaanite City as a Domesticating
Apparatus », dans Yasur-Landau, Cline et Rowan 2018, p. 226-228
34. (en) Assaf Yasur-Landau, « The Middle Bronze Age Canaanite City as a Domesticating
Apparatus », dans Yasur-Landau, Cline et Rowan 2018, p. 228-237
35. (en) Steven Bourke, « The Southern Levant (Transjordan) During the Middle Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 466-468
36. (en) Hanan Charaf, « The Northern Levant (Lebanon) During the Middle Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 438-441
37. (en) Susan Cohen, « The Southern Levant (Cisjordan) During the Middle Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 458-459 et 462 ; (en) Steven Bourke, « The Southern Levant
(Transjordan) During the Middle Bronze Age », dans Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 477-478
38. Grabbe 2007, p. 42
39. (en) Hanan Charaf, « The Northern Levant (Lebanon) During the Middle Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 443-446
40. Grabbe 2007, p. 45-46

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41. (en) Nava Panitz-Cohen, « The Southern Levant (Cisjordan) During the Late Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 541-543
42. (en) Susan Sherratt, « Introduction to the Levant During the Late Bronze Age », dans Killebrew et
Steiner (dir.) 2013, p. 498 et 500-501
43. (en) Nava Panitz-Cohen, « The Southern Levant (Cisjordan) During the Late Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 541-542
44. (en) Shlomo Bunimovitz, « Canaan Is Your Land and Its Kings Are Your Servants: Conceptualizing
the Late Bronze Age Egyptian government in the Southern Levant », dans Yasur-Landau, Cline et
Rowan 2018, p. 266-267
45. (en) Marlies Heinz et Sabina Kulemann-Ossen, « The Northern Levant (Lebanon) During the Late
Bronze Age », dans Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 536-537
46. (en) Lester L. Grabbe, « Canaan under the Rule of the Egyptian New Kingdom: From the Hyksos
to the Sea Peoples », dans Grabbe 2016, p. 93-97
47. (en) Marlies Heinz et Sabina Kulemann-Ossen, « The Northern Levant (Lebanon) During the Late
Bronze Age », dans Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 537-538
48. (en) Nava Panitz-Cohen, « The Southern Levant (Cisjordan) During the Late Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 547
49. Killebrew 2005, p. 55-57.
50. (en) Shlomo Bunimovitz, « Canaan Is Your Land and Its Kings Are Your Servants: Conceptualizing
the Late Bronze Age Egyptian government in the Southern Levant », dans Yasur-Landau, Cline et
Rowan 2018, p. 268-269. Killebrew 2005, p. 58-80 pour une analyse de la documentation
archéologique concernant la présence égyptienne.
51. Killebrew 2005, p. 53-55.
52. (en) Shlomo Bunimovitz, « Canaan Is Your Land and Its Kings Are Your Servants: Conceptualizing
the Late Bronze Age Egyptian government in the Southern Levant », dans Yasur-Landau, Cline et
Rowan 2018, p. 269-276
53. Killebrew 2005, p. 81.
54. (en) Lester L. Grabbe, « Late Bronze Age Palestine: If we had only the Bible … », dans Grabbe
2016, p. 34-39
55. Killebrew 2005, p. 100-101.
56. (en) Marlies Heinz et Sabina Kulemann-Ossen, « The Northern Levant (Lebanon) During the Late
Bronze Age », dans Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 525-527
57. (en) Nava Panitz-Cohen, « The Southern Levant (Cisjordan) During the Late Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 543-547
58. Killebrew 2005, p. 138.
59. (en) Nava Panitz-Cohen, « The Southern Levant (Cisjordan) During the Late Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 549
60. (en) Marlies Heinz et Sabina Kulemann-Ossen, « The Northern Levant (Lebanon) During the Late
Bronze Age », dans Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 532-535
61. (en) Nava Panitz-Cohen, « The Southern Levant (Cisjordan) During the Late Bronze Age », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 549-550
62. (en) Ayelet Gilboa, « The Southern Levant (Cisjordan) During the Iron Age I Period », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 626-628
63. (en) Ayelet Gilboa, « The Southern Levant (Cisjordan) During the Iron Age I Period », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 628-630

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64. (en) Ayelet Gilboa, « The Southern Levant (Cisjordan) During the Iron Age I Period », dans
Killebrew et Steiner (dir.) 2013, p. 624-626
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(en) Assaf Yasur-Landau, Eric H. Cline et Yorke Rowan (dir.), The Social Archaeology of the
Levant : From Prehistory to the Present, Cambridge, Cambridge University Press, 2018

Voir aussi

Articles connexes
Canaan (fils de Noé)
Canaan (patriarche)
Cananéens (politique)
Israël antique
Phénicie
Knaanique
Malédiction de Canaan
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Pays de Canaan (Bible)
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Liens externes
André Lemaire, « Les Cananéens, le Levant et la mer » (http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/les_
cananeens_le_levant_et_la_mer.asp), sur clio.fr
(en) « Canaan & Ancient Israel » (http://www.penn.museum/sites/Canaan/index.html)

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