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Le modèle de notre société tend à faire de l’homme un robot.

Nous produisons de plus


en plus, et nous oublions la beauté de notre condition. Lorsque notre corps nous envoie des
signaux pour nous stopper et prendre du repos avec nous même, nous ressentons un
sentiment de culpabilité de ne rien faire. Mais nous devons accepter l’oisiveté, ce sentiment
de retour à soi. C’est une question que se pose l’auteur d'Agnès Bourahla sur
Passeportsante.fr dans un monde promis à la rapidité et à la robotisation des tâches, l'oisiveté
peut-elle redevenir un nouveau mode de vie, voire une forme de résistance ? Nous devons donc
répondre à la problématique suivante : Qu'en pensez-vous ?
L’oisiveté est importante dans notre vie qui subit une accélération, elle permet un retour à soi
et est la clé d’accès à notre imagination mais celle-ci possède ses limites pour ne pas sombrer
dans la dépression et faire de l’oisiveté un mode de vie. Nous allons donc justifier ces deux
axes.

L’oisiveté peut-être une forme de résistance dans une société où nous courons après
le temps. L’accélération des événements, des moments partagés font que l’homme n’a plus
de temps pour soi. Il ne profite plus de chaque moment qui pourraient-être source de bonheur
s’il avait pris le temps de prendre le temps. Il est nécessaire pour l’homme, pour son corps et
son âme de n’avancer qu’à la vitesse de ses seuls muscles. Le corps humain est une machine,
quand il a besoin de quelque chose, il fait tout pour l’avoir. Et quand cette envie est excessive,
le corps humain nous envoie des signaux. Par exemple, les nourrissons, envoient des signaux.
C’est en écoutant ces signaux de façon automatique, innée que l’enfant réussi à manger
lorsqu’il a faim et à arrêter de manger lorsqu’il est rassasié. Chez les adultes c’est pareil, si
notre corps nous envoie un signal, il faut l’écouter. Par exemple, si nous sommes très fatigués
un dimanche, nous allons écouter notre corps, le signal qu’il nous envoie pour se reposer. Il
faut que l’homme accepte de ne pas tout contrôler. L’oisiveté peut donc être une valeur, elle
permet de prendre de la distance avec cette course contre la montre que vis notre société.
C’est un instrument de lutte contre cette société deshumanisante qui veut nous faire devenir
des robots.
Il m’arrive souvent, de vouloir marcher seule. Je ressens comme une évacuation de l’esprit.
Respirer l’air de la campagne me permet de me ressourcer. Passer des week-ends à être coupé
du monde, et à vivre au rythme de mes muscles de mon corps me fait me sentir bien, et en
harmonie avec mes pensées. Dans l’œuvre de David le Breton, Marcher, Eloge des chemins de
la lenteur, cette œuvre me semble familière. En effet, de marcher, cela crée une forme de
rupture avec la société et nous rappelle la beauté de notre condition. L’oisiveté ne doit pas
être vu comme de la fénéantise dans ce cas, mais comme un rappel du sens de notre existence.
Il faut accepter en tant qu’homme de ne rien faire lorsque notre corps nous le demande.
L’oisiveté peut être une philosophie de vie qui mêle bien-être et bonheur. En effet,
aujourd’hui, le mouvement du « Slow Life » qui signifie vie lente, est de plus en plus recherché.
Ce nouveau mode de vie permet de prendre le temps de faire les choses. Nous sommes donc
plus créatifs par notre façon de penser mais aussi plus détendus pour affronter les
événements du quotidien. L’être humain a absolument besoin de vie et de temps pour ne rien
faire. Dans le slow life, nous retrouvons la méditation. C’est une activité, qui permet de se
recentrer sur soi. La méditation permet de faire durer dans le temps des ondes positives.
La Slow Life nous invite avant tout à vivre en retrouvant son rythme naturel, en profitant
pleinement de la vie, en profitant intensément du moment présent et surtout en arrêtant de
courir tout le temps … après le temps ! Cela peut paraitre paradoxal, mais sur les réseaux
sociaux, monde hyperconnecté, de plus en plus de personnes prônent ce mouvement du Slow
Life. Pris dans l’accélération quotidienne, nous pouvons nous sentir démunis et perdre en
estime de soi, confiance, car nous pouvons vivre la situation comme un échec. Le stress, les
angoisses, autant de situations qui montent notre corps en pression finalement.

L’oisiveté permet de prendre en distance. Savoir prendre le temps de vivre avec notre société.
Le bonheur n’est réel que lorsqu’il est partagé. L’oisiveté est vue comme l’inutilité dans notre
monde contemporain. Mais une question est fondamentale. Les personnes oisives ne sont-
elles pas les plus créatives et performantes. Quand le cerveau fait une pause, il travaille
autrement et se construit. Ce sont les bienfaits de l’art de ne rien faire. L’esprit qui n’est alors
plus sollicité permet de s’évader et d’imaginer. La clé d’accès à notre imagination, est peut-
être le fruit de notre créativité et le reflet d’une performance plus forte que celle des hommes
qui vivent à cent à l’heure, ou ils tendent à devenir des robots, des hommes machines.
L’oisiveté est donc peut-être la plus belle philosophie de vie, accepter de ne rien faire pour
vivre mieux.

L’oisiveté s'avère donc possible de nos jours et se pose d'abord comme un acte de résistance
aux impératifs d'urgence de nos sociétés contemporaine. Mais la lenteur et immobilité, cette
envie de ne rien faire peuvent être liées à une forme d'angoisse, à une paralysie face à l'action.

En effet, l’oisiveté à ses limites, elle ne doit pas être un nouveau mode de vite, mais
une résistance à l’accélération du monde. Si elle devient un nouveau mode de vie, alors
l’homme tendrait à ne plus rien faire. Cela commencerait par des minutes puis finirait pas des
heures voire des mois sans rien faire. Je pense particulièrement au film de Yves Robert,
Alexandre Le Bien heureux, c’est la représentation la plus pure de l’oisiveté. L’acteur ne bouge
plus et reste allongé dans son lit jour et nuit. Il ne faisait plus rien. Si l’homme devenait comme
Alexandre le Bien heureux, il ne ferait plus rien. La paresse est mise en exergue comme seule
vérité de la vie. L’économie serait à l’arrêt, et son état de santé pourrait devenir préoccupante.
Ne rien faire ça peut être bien, mais je pense que le cas de Alexandre Le bien heureux est
critique est plus dangereux que de vivre à toute vitesse.
Le contact social est important dans notre société. Si nous souhaitons ne rien faire, alors nous
nous isolerons et nous perdrons ce contact social. Je pense au confinement que nous avons
tous vécu différemment, mais tous isolés socialement. Pour moi, le contact avec les autres, le
partage est une priorité dans ma vision de la philosophie de la vie. Ne rien faire, me ferait
perdre contact avec l’extérieur. Nous pouvons citer l’œuvre Pérec, un homme qui dort. Cet
ennui terrible peut contaminer l'ensemble de l'existence. Il raconte l'histoire - ou plutôt
l'absence d'histoire - d'un étudiant qui soudain se retire du monde. Il ne se rend pas à ses
examens et reste chez lui, à contempler un monde moderne dont il refuse les impératifs
d'activité et d'agitation. Cette expérience de la lenteur, proche de l'immobilité, apporte
finalement plus d'inquiétude que de quiétude.
Mais l’oisiveté peut mener à la dépression. En effet, perdre tout contact social et ne plus rien
faire de nos journées dans des cas extrêmes, peut avoir d’importantes conséquences. Le
manque d’envie, d’énergie, la peur de ne pas réussir, le manque de soutien émotionnel et
encore plein d’autres éléments propres à chacun peuvent nous faire tendre vers la paresse. Il
faut se dépenser des énergies négatives qui nuisent sur notre quotidien oisif. Il existe le Burn
out, qui est un épuisement professionnel, souvent lié a une surcharge de travail. Mais l’opposé
du Burn out c’est le bore-out. C’est quand une personne, salarié ou autre dans une entreprise,
n’a pas de travail et s’ennuie. Une souffrance, qui peut mener à un état dépressif grave. Cela
reste encore méconnu, mais il reste tout aussi sérieux psychologiquement que le Burn out.
Pour se rendre compte du Bore-out, le corps envoie des signaux, comme évoqué dans la
première partie. Ces signaux se traduisent par des erreurs répétées, un sentiment de fatigue,
un isolement par rapport à ses collègues de travail. Ne rien faire peut donc s’avérer dangereux
pour la santé.

L’oisiveté peut être bénéfique pour l’homme mais elle possède ses limites. Tout comme vivre
comme des robots, un rythme fatal ne peut aller avec une vie bonne et harmonieuse. Il faut
laisser le temps au temps. Une vie harmonieuse ne peut rimer avec rythme fatal. Une vie trop
oisive peut aussi rimer avec dépression. Il faut savoir trouver le juste milieu, et faire de
l’oisiveté une résistance et non pas un mode de vie permanent. La vitesse consume l’être
jusqu’à son épuisement, voire son extinction. Il faut alors savoir donner du repos à son corps
et accepter d'être patient pour s’inscrire dans une durée épanouissante

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