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- BERCK-SUR-MER -
Etude d’un cas clinique effectuée dans le service de rééducation et réadaptation fonctionnelle
du Docteur Bouteau.
Caroline BOURGÈS
D.E. Session 2010
SOMMAIRE
RÉSUMÉ
I BILAN ET DIAGNOSTIC KINÉSITHÉRAPIQUE ............................................................................... 1
CONCLUSION................................................................................................................................................... 25
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
RÉSUMÉ
Mme L, droitière, âgée de 80 ans, est victime d’un accident vasculaire cérébral ischémique le
28.07.09 entraînant une hémiplégie droite. Elle est admise au centre d’Helfaut le 10.08.09.
Le bilan initial du 08.09.09 met en évidence comme anomalies de structures un déficit global
de la commande volontaire de tout l’hémicorps droit, un déficit de verrouillage actif du genou
et une spasticité qui prédomine au niveau des extenseurs du membre inférieur (MI) droit et
aux fléchisseurs du membre supérieur (MS) droit. Le bilan fonctionnel met en évidence
comme dysfonctions un déficit dans les transferts, un équilibre debout précaire et une
incapacité à la marche. Il en résulte comme perturbations situationnelles que Mme L est
hospitalisée et reste dépendante dans toutes les activités de la vie quotidienne.
Le projet de Mme L étant de pouvoir remarcher et de rentrer chez elle en étant le plus
autonome possible, la rééducation est axée sur une prise en charge fonctionnelle visant à
retrouver la marche, une autonomie dans les transferts et dans les activités de la vie
quotidienne.
Les objectifs de la prise en charge sont d’inhiber la spasticité, d’acquérir une meilleure
commande motrice volontaire, de restaurer le verrouillage actif du genou dans la marche,
d’obtenir un équilibre debout sécurisant et d’améliorer l’autonomie dans les transferts. Les
capacités de Mme L étant trop réduites, la prévention des chutes est envisagée à plus long
terme pour éviter de mettre la patiente en situation d’échec.
Nous utilisons comme moyens pour pallier les anomalies de structures des positions
d’inhibition, des mobilisations passives et actives aidées au MS droit et du renforcement
musculaire aux MI et MS droits. Pour lutter contre les dysfonctions, nous effectuons un
travail de l’équilibre debout et de la marche ainsi qu’un apprentissage des transferts. La
rééducation prend en compte l’état de fatigue de Mme L.
À la fin des cinq semaines de prise en charge, le MS droit reste non fonctionnel mais nous
observons au niveau du MI droit une amélioration de la commande motrice volontaire.
L’équilibre debout s’est perfectionné, la marche est possible sur quelques mètres à l’aide
d’une canne tripode et d’un releveur de type « Liberté ». Les transferts pour passer de la
table de rééducation au fauteuil et inversement se font seule du côté hémiplégique mais Mme
L reste dépendante dans les activités de la vie quotidienne.
I.1 Bilan
Renseignements généraux
Mme L, âgée de 80 ans est droitière. Elle est couturière à la retraite. Mme L est veuve, a deux
enfants et vit seule dans une maison de plain-pied.
Les enfants et les petits enfants de Mme L. vivent dans la région et sont très présents.
Histoire de la maladie
Mme L est admise au centre le 10 août 2009 suite à un accident vasculaire cérébral (AVC) de
type ischémique le 28 juillet 2009. Elle est désormais atteinte d’une hémiplégique droite.
Nous sommes à 42 jours de l’AVC.
- cypho-scoliose stabilisée ;
- hypercholestérolémie ;
- fibrillation ventriculaire ;
- diverticules sigmoïdes ;
- hypertension artérielle ;
- hernie hiatale opérée ;
- thrombose veineuse profonde surale gauche en 2003 ;
- phlébite surale droite le 01/09/09.
Traitements
1
- pour réduire l’hypercholestérolémie : Crestor ;
- pour lutter contre l’état dépressif : Seroplex;
- pour réduire la spasticité : Lioresal ;
- pour réduire le déficit de potassium: Diffu K.
Projet de la patiente
Le projet de Mme L est de remarcher de manière sécurisante et d’être assez autonome pour
nécessiter le moins d’aide possible à son retour à domicile.
Cardiaque
Le tableau I résume les valeurs de la tension artérielle et du pouls de Mme L avant, pendant et
après l’effort.
Nous pouvons constater que, grâce à ses traitements médicaux, aucune anomalie de la
fonction cardiaque n’est observée en rééducation.
Respiratoire
2
Vésico-sphinctérienne
Fonctions supérieures
Mme L présente une dysarthrie peu marquée qui ne nécessite pas de séance d’orthophonie.
Mme L est motivée et active dans sa rééducation mais fatigue vite ; sa concentration est
rapidement diminuée.
Grâce à son traitement, seuls quelques signes de fragilité psychologique et une sensibilité
exacerbée sont visibles chez Mme L.
3
La mesure des flèches par le fil à plomb confirme ces observations : on retrouve une flèche
cervicale de 85 mm et une flèche lombaire nulle. L’appui fessier est plus important à gauche.
Aucun trouble cutané, trophique et circulatoire n’est observable au membre supérieur droit.
Il n’y a pas de signe de phlébite ni d’algoneurodystrophie.
D’après les mesures effectuées passivement (annexe 2), les amplitudes sont limitées
bilatéralement dans tous les mouvements des hanches et dans la flexion dorsale de cheville.
Ces limitations prédominent au niveau de l’abduction de hanche et de la flexion dorsale de
cheville au membre inférieur droit. Au membre supérieur droit, les mesures révèlent une
4
diminution de la flexion, extension et de la rotation latérale d’épaule et de l’extension du
poignet et des doigts.
La palpation ne révèle pas de diastasis gléno-huméral.
Au niveau du tronc, les radiographies montrent une scoliose lombaire de 35°, une exagération
de la cyphose dorsale et un déséquilibre du bassin de 11 mm dans le plan sagittal (figure 3).
Sensibilité subjective
Sensibilité objective
• Sensibilité profonde
5
• Sensibilité superficielle
Tonus
Selon l’échelle d’Ashworth modifiée (annexe 3), Mme L présente une spasticité cotée à 2 sur
le quadriceps, à 1+ sur le triceps sural droit et à 1+ sur les fléchisseurs du coude et du poignet
droits. Les muscles de l’épaule et de la hanche ne présentent pas de spasticité.
Les réflexes ostéotendineux sont vifs à droite.
Motricité volontaire
Le testing musculaire selon Collin et Wade met en évidence une diminution importante et
globale de la force musculaire des membres inférieur et supérieur droits (annexe 4).
Extensibilité
Bilan de l’équilibre
L’équilibre postural de Mme L est évalué selon le score de Bourges [1] (annexe 5).
L’équilibre postural assis (EPA) est de 3/4.
L’équilibre postural debout (EPD) est de 2/5.
Mme L est dépendante pour tous les transferts.
Le score de l’échelle d’équilibre de Berg [2] est de 9/56 (annexe 6).
Ces différents résultats témoignent d’un équilibre debout précaire.
6
Bilan des déplacements
Mme L passe du décubitus dorsal au décubitus latéral droit sans aide. Tous les autres
transferts nécessitent une aide. Le décubitus dorsal est donc le dernier niveau d’évolution
motrice (NEM) acquis.
7
- une cyphoscoliose thoracique droite, une scoliose lombaire gauche et un déséquilibre
du bassin.
En accord avec les projets de la patiente, la prise en charge est la plus fonctionnelle possible
pour permettre une remise à la marche rapide et une meilleure autonomie.
Compte tenu du bilan initial, les objectifs thérapeutiques sont :
- réduire la spasticité et augmenter les amplitudes articulaires ;
- stimuler et optimiser les commandes motrices volontaires pour acquérir une
fonctionnalité ;
- améliorer l’équilibre postural ;
- faciliter et sécuriser les transferts permettant de passer du lit au fauteuil et
inversement ;
- débuter le travail de marche.
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- utiliser des manœuvres infra douloureuses ;
- mettre en place une écharpe pour son membre supérieur droit dans les exercices en
charge pour prévenir un diastasis et des douleurs d’épaule ;
- surveiller les signes d’algoneurodystrophie (douleur, chaleur, gonflement)
9
II DESCRIPTION DES TECHNIQUES
Nous débutons chaque séance par une réduction de la spasticité afin de bénéficier de
capacités musculaires optimales lors des différents exercices proposés [3].
Nous effectuons des mobilisations passives associées à des temps de posture en insistant sur
l’épaule, le poignet et les doigts. Elles se font en fonction de la douleur ressentie par Mme
L.
Mme L est en décubitus dorsal (DD), nous plaçons l’épaule en flexion, abduction, rotation
latérale pour faciliter l’extension dans le reste du membre supérieur, le coude en extension,
l’avant bras en supination, le poignet et les doigts en extension et le pouce en abduction
pour ouvrir la première commissure (figure 4).
Nous complétons les mobilisations passives par des auto-mobilisations [3]. Mme L croise
ensemble les doigts de ses deux mains, nous lui demandons d’écarter la première commissure
de sa main droite grâce au pouce et à l’index de sa main gauche, et de mobiliser son membre
supérieur droit grâce à son membre supérieur sain dans les amplitudes maximales.
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Au genou : nous effectuons des mobilisations douces en flexion pour réduire la spasticité au
niveau du quadriceps.
À la cheville au pied : nous mobilisons en flexion dorsale et valgus pour prévenir l’attitude
vicieuse en varus équin.
En décharge :
Exercice 1 (figure 5) : la patiente est en DD, hanche et genou droits fléchis, le pied repose
sur le thorax du thérapeute. Les mains du thérapeute se situent de part et d’autre du genou
pour contrôler que le mouvement se fait dans le plan sagittal. Nous demandons à Mme L de
pousser sur notre thorax, de maintenir la position 6 secondes dans divers degrés d’extension
de genou puis de fléchir le membre inférieur pour reprendre la position initiale. Le but est
de pouvoir tenir la position dans les derniers degrés d’extension sans aller jusqu’à
l’extension totale pour prévenir le récurvatum. Nous répétons l’exercice dix fois avec des
temps de repos égaux aux temps de travail.
Cet exercice est proposé pour obtenir un meilleur contrôle de genou (maintien de la position 6
secondes) afin d’éviter le récurvatum lors de la marche, et pour un renforcement des muscles
fléchisseurs et extenseurs du membre inférieur droit. Mme L comprend rapidement l’exercice
et le réussit de mieux en mieux au cours des séances.
11
Exercice 2 (figure 6) : Mme L est assise en bord de table, son pied droit repose sur une
planche à roulettes. Nous plaçons des cônes à différents degrés de flexion du genou. La
consigne est de placer l’avant de la planche à roulettes face à un cône de couleur spécifique.
L’exercice se fait en plusieurs étapes :
- passivement pour réduire la spasticité ;
- activement les yeux ouverts pour stimuler la commande motrice volontaire et prendre
conscience des différents degrés de flexion du genou ;
- activement les yeux fermés, une fois que Mme L a intégré les différents degrés de
flexio, pour améliorer le contrôle du genou.
En charge :
Exercice 1 (figure 7) : afin de centrer l’exercice sur le contrôle de genou et pour que
l’équilibre postural n’intervienne pas en provoquant des troubles de concentration chez la
patiente [5], nous installons Mme L sur le plan incliné. Nous installons une balance sous le
pied droit. La main du thérapeute est placée derrière le genou de la patiente de façon à ce
que la face postérieure du genou touche la main lorsque la patiente a atteint les derniers
degrés d’extension. Nous demandons à Mme L de tendre le genou droit et de maintenir la
position 6 secondes dès que le genou touche la main du thérapeute pour ne pas aller jusqu’à
l’extension totale et éviter le récurvatum. La balance permet de vérifier que l’appui se fait
bien sur le membre hémiplégique lors de l’extension et de donner à Mme L un feedback
visuel.
La main du thérapeute permet dans un 1er temps de donner un repère sensitif aux derniers
degrés d’extension. Une fois que Mme L a intégré la position, nous pouvons retirer la main.
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Figure 7 : travail de contrôle de genou debout
Pour stimuler le contrôle de hanche, nous effectuons l’exercice du ponté pelvien. En DD,
genoux fléchis, nous demandons à Mme L de décoller le bassin de la table et de maintenir la
position 10 secondes (figure 8).
En progression nous provoquons des déséquilibres alternativement de part et d’autre du bassin
et nous diminuons la flexion de genou.
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Cet exercice permet de stimuler le contrôle de hanche et de renforcer les muscles fessiers
nécessaires lors de la marche.
Les différents exercices proposés sont orientés vers la marche en reproduisant la triple flexion
du membre inférieur nécessaire au passage du pas [3,4,6].
En décharge :
Mme L est en décubitus latéral (DL) gauche sur le plan Bobath, le membre inférieur gauche
est en flexion pour assurer une bonne stabilité, nous plaçons un coussin sous le membre
inférieur droit et un cône sur le coussin. Le but de l’exercice est de venir faire tomber le
cône avec le genou en effectuant une flexion de hanche. En progression nous plaçons le
cône de plus en plus à l’extrémité du coussin, vers la tête. Pendant l’exercice, la paume de la
main droite repose sur le plan Bobath avec le poignet en extension pour provoquer une
réaction positive de support et stimuler le membre supérieur droit.
En charge :
Mme L est debout devant l’espalier. La consigne est de venir poser son pied sur le premier
barreau de l’espalier puis de le redescendre au sol (figure 10).
En progression, nous demandons de poser le pied sur l’étage supérieur.
14
Figure 10: travail de triple flexion debout
Dans un premier temps, nous plaçons le bras en écharpe pour que Mme L reste concentrée sur
la triple flexion du membre inférieur droit. Une fois que le mouvement est acquis le
thérapeute maintient la main droite de Mme L sur un barreau pour stimuler un réaction de
soutien du membre supérieur droit.
À la fin de la prise en charge, Mme L est capable de poser son pied sur la deuxième marche
de l’espalier mais cela entraîne toujours une rétro-position du bassin.
Exercice 1 : Mme L est en DD, ses deux mains sont croisées et ses membres supérieurs sont à
90° de flexion. La consigne est de garder les membres supérieurs à la verticale en s’aidant le
moins possible du membre sain. Mme L n’est pas capable à ce jour de maintenir son membre
supérieur droit seul à la verticale.
Exercice 2 (figure 11) : Mme L est assise face à une table. Son membre supérieur droit est
maintenu sur une plate-forme permettant de diminuer les forces de frottement entre la table et
le membre supérieur. Nous plaçons des cubes à différents endroits de la table et la consigne
est de venir faire tomber les cubes de la table. Grâce à la motricité de l’épaule cet exercice est
réalisé correctement par Mme L lorsqu’il s’agit de faire tomber des cubes situés latéralement.
En revanche, Mme L utilise son membre supérieur sain pour déplacer les cubes situés en face.
15
Figure 11: travail du contrôle moteur du membre supérieur droit
Exercice 1 (figure 12): en position assise, les pieds reposent sur une caisse en bois. Nous
mettons nos mains sous les fesses de Mme L pour vérifier que l’appui est symétrique. Nous
demandons à Mme L d’aller chercher un objet à droite tout en appuyant sur le côté
hémiplégique puis de l’amener à gauche tout en appuyant du côté sain.
En plus d’améliorer l’équilibre postural et le report d’appui, cet exercice permet un travail
de dissociation des ceintures [7].
Exercice 2 : en position debout, le travail de l’équilibre se fait d’abord entre les barres
parallèles, face à un miroir pour avoir un feedback visuel et permettre à Mme L de prendre
conscience de ses défauts posturaux pour s’auto corriger. Nous pouvons placer des balances
sous les pieds pour vérifier que le report d’appui se fait des deux côtés.
En progression nous demandons à Mme L de fermer les yeux, nous effectuons des
déstabilisations intrinsèques (mobilisations de la tête, aller chercher un objet avec le
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membre supérieur gauche) et extrinsèques (poussées déséquilibrantes provoquées par le
thérapeute).
Mme L prend rapidement conscience de ses défauts et réussit à les corriger après dix
minutes d’exercice. Les même défauts réapparaissent à la séance suivante mais la patiente a
besoin de moins en moins de temps pour se corriger.
II.4.2 La marche
Pour pallier aux déficiences des releveurs, la marche est travaillée avec releveur de type
« Liberté» (figure 13). Ce type de releveur s’adapte facilement à la patiente, il permet un
confort et ne met pas de résistance excessive à la flexion plantaire ni à la flexion dorsale de
cheville.
17
Nous laissons d’abord Mme L effectuer quelques pas seule devant un miroir afin qu’elle
puisse se corriger elle-même [8].
Mme L a tendance à diminuer son polygone de sustentation, nous lui demandons donc de
garder les pieds de part et d’autre d’une ligne rouge tracée sur le sol.
La difficulté principale de Mme L se situe au passage du pas, nous effectuons donc des
stimulations au niveau du bassin pour l’aider à soulever son MI droit. La main du thérapeute
se situe au niveau de l’aile iliaque droite de la patiente, soulève le bassin et effectue une
traction vers l’arrière pour stimuler la flexion du membre inférieur droit. Un contre-appui
est placé au niveau de l’épaule gauche pour provoquer la dissociation des ceintures.
En progression nous diminuons les stimulations.
Mme L progresse dans le travail de marche entre les barres parallèles. Son passage du pas
devient possible sans aide mais reste lent ; de plus, la patiente utilise beaucoup son membre
supérieur sain pour gérer son déséquilibre postérieur grâce à la barre.
Nous travaillons par la suite la marche avec une canne tripode qui oblige Mme L à gérer son
déséquilibre postérieur sans s’aider de son MS gauche. La marche avec une canne tripode
reste coûteuse en énergie pour Mme L et le périmètre de marche est pour le moment limité à
cinq mètres.
Nous apprenons à Mme L à passer du DD au DL, sortir ses membres inférieurs de la table et
s’appuyer sur le membre supérieur gauche pour redresser le tronc en position assise (figure
14). Ce transfert est possible mais demande du temps du côté hémiplégique et nécessite
encore une aide du côté sain.
18
Le transfert assis-debout [4,7] :
Nous apprenons à Mme L à se pencher en avant pour déplacer le centre de gravité vers
l’avant, à pousser avec son membre supérieur sain sur le siège, puis à se redresser en venant
chercher un objet placé en hauteur (figure 15). La main du thérapeute peut exercer un appui
au niveau antérieur du bassin de la patiente pour stimuler l’extension de hanche. En fin de
rééducation, Mme L réalise seule et correctement ce transfert.
19
III DISCUSSION :
III.1 Résumés
20
- la répétition : le fait de répéter un exercice plusieurs fois entraîne une amélioration de
la récupération motrice ;
- le renforcement musculaire : d’après les études évoquées dans cet article, le
renforcement musculaire n’engendre pas d’augmentation de la spasticité et permet
d’améliorer les capacités fonctionnelles ;
- la tâche orientée : l’entraînement orienté vers une tâche spécifique et l’utilisation
d’objets améliorent la réalisation et le contrôle du geste ainsi que les activités
fonctionnelles. Cette amélioration n’est cependant pas observable sur une tâche
différente ;
- l’entraînement bilatéral : le fait de réaliser un exercice en même temps du côté sain et
du côté parétique permet un gain fonctionnel plus important du membre parétique que
lorsque celui-ci est sollicité seul.
L’association de ces facteurs permettrait aussi une amélioration des capacités du patient.
21
Les personnes âgées accumulent souvent plusieurs de ces facteurs de risques, la cause des
chutes est donc souvent multifactorielle. Il est donc important d’adapter la rééducation à ces
facteurs afin de prévenir les risques de chutes et leurs complications pouvant aller de la perte
d’autonomie au décès.
Afin de prendre en compte au maximum le projet de Mme L, la prise en charge a été ciblée
sur le travail de la marche et des transferts. Il a fallu s’adapter aux déficits et incapacités liés
d’une part à son AVC et d’autre part à son âge.
D’après l’article 2, l’intensité de la rééducation en améliore les résultats, nous avons
effectivement tenu compte de ce paramètre et proposé des séances quotidiennes d’1h30 de
kinésithérapie associées à 1h30 d’ergothérapie afin de bénéficier des résultats positifs d’une
rééducation intensive. Cependant, la rééducation doit prendre en compte la fatigabilité de la
personne âgée. En effet, après un temps de rééducation trop important, Mme L présentait des
signes de fatigue tels qu’une lenteur dans l’exécution des exercices ou une difficulté à
comprendre les consignes. Afin que l’influence positive du facteur intensité ne soit pas
diminuée par une fatigue trop importante, nous avons trouvé un compromis entre l’efficacité
et la prise en compte de la fatigue, et donc effectué des temps de pauses réguliers égaux aux
temps de travail.
Au début de la rééducation, un des problèmes majeurs était le déficit moteur important de
l’hémicorps droit rendant la marche impossible. Comme le préconisent les articles 1 et 2, nous
avons entrepris un travail de renforcement musculaire aux MI et MS droits qui a permis une
augmentation de la force musculaire et un meilleur contrôle moteur pendant la marche, sans
augmenter la spasticité.
Les articles 1 et 2 évoquent les bienfaits des « exercices orientés vers des tâches spécifiques ».
Dans le cas de la rééducation de Mme L., nous avons ciblé les exercices sur l’amélioration de
la marche et des transferts. Ainsi, nous avons entraîné le membre inférieur droit à la triple
flexion et triple extension et avons travaillé le contrôle des différentes articulations. Nous
avons aussi débuté tout de suite des exercices avec transfert d’appui du côté droit et de
marche.
L’autonomie était un objectif important pour Mme L, nous avons donc beaucoup travaillé les
transferts du lit au fauteuil roulant avec différentes étapes (DD à DL, DL à assis bord de lit,
assis à debout, debout à assis). Pour profiter de l’efficacité de la répétition évoquée dans
22
l’article 2, nous avons reproduit chaque étape 10 fois en respectant un temps de travail égal au
temps de pause.
J’ai choisi l’article 2 car je suis d’accord avec le fait que la manière dont est appliquée une
technique a une importance capitale dans l’efficacité de la rééducation. J’ai donc tenu compte
au maximum de cette idée dans ma prise en charge. L’article 2 présente les différents facteurs
qui peuvent influencer l’efficacité de la rééducation mais n’aborde pas les facteurs
psychologiques. Il me semble cependant important que la rééducation prenne en compte ces
facteurs et que les exercices soient réalisés de telle sorte que la motivation et la concentration
soient au maximum des possibilités de la patiente. Au cours de la rééducation, nous avons
effectivement dû faire face aux difficultés de concentration de Mme L, qui d’une part se
laissait facilement distraire par les éléments extérieurs, et d’autre part avait des difficultés à
exécuter un exercice qui comportait plusieurs consignes. Nous avons donc entrepris une
démarche pédagogique pour maintenir l’attention et la motivation de la patiente. Dans un
premier temps, nous avons privilégié les tâches simples avec des consignes uniques, lorsque
la tâche était acquise, nous avons ajouté des tâches secondaires. Pour conserver une bonne
concentration et une motivation importante, nous avons varié au maximum les exercices,
utilisé des objets, évité les situations d’échec et toujours terminé la séance sur un exercice
réussi.
La prévention de la chute a été une problématique importante lors de la rééducation. L’article
3 peut être mis en lien avec la rééducation de Mme L puisqu’il explique l’existence chez la
personne âgée de nombreux facteurs pouvant être responsables de la chute. Mme L en
présente plusieurs : une diminution de la force musculaire, une raideur articulaire, des
attitudes vicieuses, un déséquilibre postérieur, une prise d’antidépresseurs ou encore des
conséquences de la pathologie neurologique (spasticité, faiblesse musculaire). Ainsi que le
recommande l’article 3, nous avons tenu compte de tous les facteurs de risque présents chez
Mme L et tenté de les réduire grâce à des mobilisations, du renforcement musculaire, des
exercices d’équilibre. Cependant, la faiblesse musculaire, la spasticité présentes à l’hémicorps
droit et l’état psychologique fragile de Mme L nous ont encouragés à ne pas travailler le
relevé de chute afin, comme évoqué précédemment, de ne pas la mettre en situation d’échec
pour qu’elle reste motivée pour les autres exercices de la rééducation. Les niveaux
d’évolution motrice ont cependant été travaillés au lit lors des exercices de transfert. Le travail
de relevé de chute reste un objectif important à travailler à moyen terme lorsque Mme L aura
récupéré une force musculaire suffisante et un meilleur contrôle moteur.
23
Tout au long de notre prise en charge masso-kinésithérapique, nous avons donc présenté des
exercices variés et adaptés, en tenant compte de l’ensemble des troubles de Mme L afin de
proposer une rééducation de la patiente dans sa globalité.
24
CONCLUSION
Après 4 semaines de rééducation, le bilan montre une évolution positive dans les différents
objectifs établis en début de rééducation.
Pour les anomalies de structure, la spasticité au niveau du membre inférieur droit est moins
gênante, la commande motrice volontaire a augmenté au membre inférieur droit et le contrôle
de genou est acquis, ce qui facilite la marche. En revanche, au membre supérieur droit la force
musculaire a légèrement augmenté mais reste insuffisante pour permettre une fonctionnalité.
La plupart des transferts sont effectués correctement par Mme L. même s’ils nécessitent une
supervision. L’EPA est passé de 3 à 4, l’EPD est passé de 2 à 3 et l’équilibre de Berg de 9/56
à 28/56.
Mme L. est autonome dans tous ses déplacements en fauteuil roulant.
Pour la marche, Mme L. se déplace seule sur environ 20m entre les barres parallèles. Avec la
canne tripode, une supervision et des directives verbales sont nécessaires et le périmètre n’est
que de 5m.
Le score de l’indice de Barthel est passé de 30/100 à 50/100.
À moyen terme, les objectifs sont de poursuivre le travail d’autonomie dans les transferts,
d’améliorer la qualité de la marche et d’augmenter son périmètre pour que Mme L. puisse se
déplacer seule dans une pièce, et améliorer la commande motrice du membre supérieur droit.
Il faudra aussi, dès que les capacités de la patiente seront suffisantes, débuter le travail de
relevé de chute.
À long terme il faut effectuer une rééducation encore plus fonctionnelle afin d’envisager un
retour à domicile.
Malgré les progrès accomplis et même si Mme L. participe de plus en plus, elle reste
dépendante dans la plupart des AVQ. Il a fallu réadapter les projets de la patiente au cours de
la rééducation en lui faisant notamment accepter la nécessité d’aides à domicile lors de son
retour chez elle et le port de protections urinaires la nuit puisqu’elle n’est pas capable de se
rendre seule aux toilettes depuis son lit.
À ce jour, Mme L est rentrée chez elle et reçoit une aide à domicile 3 fois par jour pour les
transferts, la toilette et la préparation des repas. Elle effectue cinq séances de rééducation par
semaine et continue de progresser. Son équilibre et la commande motrice de son membre
inférieur droit se sont amélioré ce qui lui permet d’avoir augmenté son périmètre de marche.
La force musculaire de son membre supérieur droit à augmentée.
25
BIBLIOGRAPHIE
2. VAILLANT J. Évaluation des performances d’équilibre des sujets âgés : le « Berg Balance
Test ». Kinésithérapie scientifique, mai 2007, n°477, p 47-49.
26
ANNEXES
27
ANNEXE 1 : Périmétrie des membres inférieurs :
Droite Gauche
08/09/09 08/10/09 08/09/09 08/10/09
Mollet
Base de la patella 31.5 cm 31.5 cm 31.5 cm 31.5 cm
- 5 cm 28 cm 28 cm 28 cm 28 cm
-10 cm 27 cm 27 cm 28 cm 28 cm
-15 cm 24.5 cm 25 cm 26 cm 26 cm
-20 cm 21 cm 22 cm 22 cm 22 cm
Cuisse
Pointe de la patella 34.5 cm 33 cm 33 cm 33 cm
+ 5 cm 35 cm 34 cm 34.5 cm 34.5 cm
+ 10 cm 38 cm 38 cm 39 cm 39 cm
+ 15 cm 44 cm 44 cm 44 cm 44 cm
28
ANNEXE 2 : mesures goniométriques des amplitudes articulaires
29
ANNEXE 3 :
30
ANNEXE 4 : Evaluation de la force musculaire selon Collin et Wade
31
ANNEXE 4 : (suite)
0 : pas de contraction
1 : contraction possible sans mouvement
2 : mouvement visible, incomplet et sans pesanteur
3 : mouvement dans toute l’amplitude et contre pesanteur
4 : mouvement dans toute l’amplitude contre pesanteur et contre résistance
5 : mouvement normal
32
ANNEXE 5 : Score de Bourges
Une position est considérée comme acquise si elle est tenue plus d’une minute, sauf quand elle doit
être maintenue contre une poussée déséquilibrante. L’appui monopodal doit être maintenu 15
secondes.
0 : aucun équilibre en position assise, nécessité d’un appui postérieur et d’un soutien latéral.
1 : position assise possible avec appui postérieur.
2 : équilibre postural assis maintenu sans appui postérieur, mais déséquilibre lors d’une poussée.
3 : équilibre postural assis maintenu sans appui postérieur et lors d’une poussée.
4 : équilibre postural assis maintenu sans appui postérieur, lors d’une poussée déséquilibrante et lors de
mouvements de la tête, du tronc et des membres inférieurs. Le patient rempli les conditions de passage
de la position assise à la position debout seul.
33
ANNEXE 6 : Echelle d’équilibre de Berg
34
7. Station debout avec 4 : capable de placer ses pieds joints indépendamment et
les pieds joints. Serrez reste debout 1 minute en sécurité
vos pieds et restez 3 : capable de placer ses pieds joints indépendamment et
debout sans bouger reste debout 1 minute avec une supervision
2 : capable de placer ses pieds joints indépendamment et
de tenir 30 secondes 0 1 (↑)
1 : a besoin d’aide pour atteindre la position mais est
capable de rester debout ainsi 15 secondes
0 : a besoin d’aide pour atteindre la position et est
incapable de rester debout ainsi 15 secondes
10. Debout, se tourner 4 : regarde derrière des 2 côtés et déplace bien son poids
en 3 : regarde bien d’un côté et déplace moins bien son
regardant par-dessus poids de l’autre
son 2 : tourne latéralement seulement mais garde l’équilibre
épaule droite et
gauche. 1 : a besoin de supervision lors de la rotation
Regardez derrière vous 0 1 (↑)
0 : a besoin d’assistance pour éviter les pertes
pardessus d’équilibre ou les chutes
l’épaule gauche.
Répétez
à droite
35
pied sur une 3 : capable de rester debout indépendamment et
marche du ou sur un complète les 8 marches en > 20 secondes
marchepied. Placez 2 : capable de compléter 4 marches sans aide et avec une
alternativement chacun supervision
de vos 1 : capable de compléter > 2 marches avec une
pieds sur la marche de assistance minimale
ou sur le 0 : a besoin d’assistance pour éviter les chutes/incapable
marchepied. Continuez d’essayer
jusqu’à ce que chaque
pied ait réalisé cela 4
fois
13. Debout un pied 4 : capable de placer son pied directement devant l’autre
devant (tandem) indépendamment et de tenir 30 secondes
l’autre. Montrez au 3 : capable de placer son pied devant l’autre
sujet. Placez indépendamment et de tenir 30 secondes
un pied directement 2 : capable de réaliser un petit pas indépendamment et
devant l’autre. de tenir 30 secondes
Si vous sentez que vous 1 : a besoin d’aide pour avancer le pied mais peut le 0 1 (↑)
ne maintenir 15 secondes
pouvez pas le faire, 0 : perd l’équilibre lors de l’avancée du pas ou de la
essayez de position debout
placer votre talon plus
loin que les orteils du
pied opposé
36
ANNEXE 7 : Indice de Barthel
Alimentation 10 10 Indépendant
5 5 Avec aide (pour couper)
0 0 Impossible
Habillage 10 10 Indépendant
5 5 Avec aide modérée
0 0 Impossible
Escaliers 10 10 Indépendant
5 5 Aide ou surveillance atténuée
0 0 Impossible
TOTAL 35 50
37