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HGGSP THEME 1 - DE NOUVEAUX ESPACES DE CONQUETE

INTRODUCTION - OCÉAN ET ESPACE : QUELLES SPÉCIFICITÉS ?

Problématique : Comment la maitrise et la conquête des océans et de l’espace


ont-ils sans cesse repoussé leurs frontières ?

I) Une maitrise des océans en constante évolution

Depuis la nuit des temps l’océan effraie et fascine les êtres humains car il est
mal connu. On a pu rencontrer cette fascination à travers des oeuvres littéraires
comme l’Odyssée d’Homère avec Ulysse et ses péripéties sur les mers, mais aussi
à travers des créatures aussi énigmatiques que le Léviathan que l’on retrouve dans
la Bible. Cette appréhension n’a jamais empêché les hommes de parcourir les
océans et les mers pour découvrir de nouvelles terres et les conquérir.

Au XIVème siècle et au XVème siècle, des inventions et des innovations ont


permis aux hommes de s’aventurer plus loin : le gouvernail d’étambot, la boussole,
la voile carré, la caravelle, ce qui a permis l’ouverture Atlantique avec les grandes
découvertes ; Colomb mais surtout Magellan, avec la première circumnavigation
(1522), ont permis une maitrise plus précise de la surface des océans et de ses
limites. L’océan devient mondial et les grandes puissances vont vouloir se le
partager, ce partage s’effectue dans un premier temps entre les portugais et les
espagnols (puissances maritimes de l’époque) avec les traités de Tordesillas (1494)
et de Saragosse (1529). Cependant, ce partage ne remettra pas en cause la libre
circulation sur les océans.

La connaissance des océans a progressé parallèlement à la maitrise des


techniques. Au XVIIIème siècle, L’expédition HMS Challenger (1872) marque les
débuts de l’océanographie moderne, effectivement pour la première fois une
équipe va mesurer la profondeur et draguer le fonds des océans. Dans les années
50, l’exploration des fonds marins prend un nouveau tournant grâce aux progrès
techniques. Auguste Picard descend pour la première fois à plus de 1000 mètres
de profondeur grâce à son bathyscaphe (sous-marin d’exploration abyssale) en
1948. Et en 1960, le record va être battu par un bathyscaphe qui descend à plus
de 11000 mètres dans les abysses des iles Mariannes. Ce n’est qu’en 1977 que la
première carte des fonds marins océaniques est réalisée.

L’utilisation libre des océans garantie par les puissances britanniques et


américaines, est remise en cause avec la conférence de Montego Bay en 1982, qui
statut sur l’appropriation juridique des espaces maritimes par les États côtiers. La
conférence modifie le droit de la mer et distingue une partie appropriée

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appartenant aux États côtiers (à partir du trait de la côte jusqu’à 200 miles marins
dont la ZEE) et une partie commune en haute-mer, définie comme un bien public
mondial. L’exploitation des ressources sous-marines (hydrocarbures, métaux
précieux, minerais) est un des enjeux premiers qui a poussé à l’adoption d’un droit
de la mer.

Au XXIème siècle la conquête reprend, servant la connaissance scientifique


mais aussi des intérêts géopolitiques. Aujourd’hui une dizaine de sous-marins
seulement sont capables de descendre à plus de 3000 mètres de profondeurs. Le
développement technologique n’a permis qu’une connaissance récente et
incomplète des abysses : seuls 15% des fonds marins ont été cartographiés de
façon précise et 2% ont été explorés. La hiérarchie des puissances maritimes est
dominée par les États-Unis qui possède la première ZEE et la première marine de
guerre. Pourtant ces derniers doivent faire face à l’ascension de la Chine car la
maitrise des océans est devenue un enjeu de la puissance chinoise sur la scène
mondiale.

L’océan est le lieu qui subit de plein fouet, les conséquences du


réchauffement climatique. De nos jours, ils existent de nombreuses ONG
(Greenpeace, Sea Shepard) qui explorent les océans et se posent en lanceurs
d’alertes sur les effets du changement climatique.

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II) Une connaissance de l’espace relativement récente

La connaissance de l’espace remonte à l’Antiquité avec notamment


l’astronomie qui consistait en son observation à l’œil nu (dès l’antiquité : les
Egyptiens, les Mésopotamiens, etc.). Cette observation s’améliore au XVIIe siècle,
grâce à plusieurs inventions (lunette astronomique de Galilée en 1609).
Aujourd’hui, sa connaissance s’est nettement améliorée, grâce aux progrès de la
physique et à la construction de méga-télescopes. Donc jusqu’à une période très
récente la connaissance de l’espace se limitait à son observation.

Selon la définition la plus courante l’espace commence à 100 kms d’altitude


en partant du niveau de la mer. C’est le physicien hongrois Karman qui le premier
a statué la limite de l’espace à 80 kms, plus tard l’agence américaine
d’observation océanique et atmosphérique a fixé cette limite à 100 kms.

La conquête spatiale a bénéficié dès le début des avancées technologiques


de la seconde guerre mondiale (mise au point des fusées V2 par les allemands) et
elle a pris une dimension géopolitique durant la guerre froide. C’est l’URSS qui
sera le pionnier dans l’exploration spatiale grâce à son satellite Spoutnik envoyé
dans l’espace en 1957, ils auront aussi la primeur en envoyant le premier homme
dans l’espace Youri Gagarine en 1961 qui prendra les premières photographies
exactes de la Terre. Les américains atteindront la Lune, le 21 juillet 1969 et en
rapporteront des roches. Par la suite l’envoi des sondes spatiales fait progresser la
connaissance de l’espace et de la formation des planètes. L’espace devient un
espace à conquérir et une limite à repousser dans le sens forgé par l’imaginaire
américain de « frontier », espace ultime où nul homme n’a jamais habité.

Le traité de l’espace de l’ONU est un traité international signé en 1967, il


prévoit (articles 1er et 2) une liberté d'accès des États à l'espace extra-
atmosphérique, sans que l'un d'entre eux puisse se l’approprier. Il interdit (article 4)
la mise en place d'armes nucléaires ou de toute autre forme d'armes de
destruction massive sur l'orbite de la Terre, leur installation sur la Lune ou tout
autre corps céleste, voire leur stockage dans l'espace hors de la Terre.

Une nouvelle « guerre des étoiles » opposent aujourd’hui les États-Unis et


les puissances émergentes (Chine, Inde, Brésil) et des entreprises privées (Space
X). Ces rivalités concernent l’observation de la Terre, la reprise de l’exploration de
la Lune (retour de l’homme sur la Lune en 2024 par les américains) et la course vers
de nouveaux espaces de conquêtes comme Mars. Mais les États-Unis restent
l’hyper-puissance spatiale avec ces 40 milliards de dollars dépensés par an pour le
programme spatial civil et militaire. Parallèlement, on observe une démocratisation
de l'espace près de 60 pays ont une agence spatiale.
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La conquête spatiale passe essentiellement aujourd’hui par le lancement de
satellites dont les objectifs sont variés : télécommunications, imagerie terrestre,
météorologie, recherches scientifiques).

III) L’océan et l’espace de nouvelles frontières convoitées à explorer

La maitrise et la connaissance des océans sont aujourd’hui étroitement


corrélées à celles de l’espace. La navigation maritime est rendu possible grâce à
un réseau satellitaires afin d’améliorer les télécommunications entre l’océan et la
terre. L’océan apparait comme une nouvelle limite à dépasser pour que l’humanité
parvienne à subvenir à ses besoins. L’océan est un potentiel de réserves de
ressources inestimables (sable marin, terres rares) et d’énergies (éoliennes,
solaires). Dans ce but, les connaissances progressent rapidement grâce à
l’océanographie et à l’exploration des abysses. L’océan est très attractif pour le
rôle qu’il joue autour des câbles sous-marins qui forment la structure indispensable
du/des réseau/x indispensables à nos activités quotidiennes de toutes sortes, les
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satellites viennent compléter cette structure. Donc la maitrise des océans et de
l’espace est devenue indispensable pour maitriser les réseaux ce qui explique les
courses maritimes et spatiales à la puissance que se mènent les grandes
puissances et les pays émergents. Mais ces espaces sont difficiles d’accès (coût) et
ils nécessitent très souvent la coopération entre les États mais aussi entre les États
et les entreprises privées ; l’agence spatiale européenne accueille des astronautes
de différentes nationalités Japon, ÉTATS-Unis, Russie, Canada et bien sur UE, elle
prépare ceux qui vont séjourner dans la station spatiale internationale.

Concernant l’espace, les satellites qui surveillent en permanence la Terre


sont la source principale d’information de l’état de la planète et des conséquences
du changement climatique sur celle-ci. L’espace peut aussi quant à lui constituer
un enjeu pour l’avenir de la Terre, il est lui aussi un réservoir potentiel de
ressources gazières (hélium 3) et minières (platine), d’eau et d’énergies solaires.
L’espace comme l’océan devient de plus en plus un terrain de conquête pour les
États mais aussi pour les entreprises privées qui souhaitent abaisser le coût de
l’accès à l’espace (Space X), y envoyer des touristes ou créer une station spatiale
privée. Aujourd’hui la marchandisation et la pollution par la surexploitation
commerciale de l’espace (multiplication des satellites fonctionnant et ceux hors
d’usage) constitue un risque important. C’est pour cela que les formes de
gouvernance entre États doivent intégrer les entreprises privées pour pallier à tous
les problèmes pouvant émerger dans un avenir plus ou moins proche.

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