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Qu’est ce qu’un IL
On peut considérer qu’un
système ILS est constitué
de quatre composants dis-
tincts :
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LS ?
À l’aéroport de Saint-Hubert,
NAV Canada gère le trafic aé-
rien de la zone depuis la tour
de contrôle et met en œuvre
un système DME ainsi que
intermédiaire, Middle Mar- l’ILS de la piste 24 droite et
ker, allume un témoin de la balise NDB « Hauts-Bois ».
couleur ambre et génère Elle est aussi en charge de la
une tonalité à 1300 Hz. La gestion et de la maintenan-
balise la plus rapprochée, ce de ces systèmes d’aide à
l’Inner Marker, allume un la radionavigation ainsi que
témoin de couleur blanche des différents systèmes de
et fait entendre une tona- radiocommunications VHF et
lité aiguë à 3 KHz. Leur UHF de la tour. Depuis quel-
fréquence d’émission est ques années, c’est aussi NAV Installation de l’antenne du
Canada qui opère la station TPRU sur le bâtiment du Lo-
75 MHz. Actuellement, les
calizer (Pierre Gillard).
Marker Beacons ne sont météo automatisée dont les
plus requis pour les sys- informations recueillies ser- inspectés à intervalles régu-
tèmes ILS car avantageu- vent au système d’informa- liers afin de contrôler l’exac-
sement remplacés par le tions ATIS (Automatic Ter- titude des signaux transmis.
système DME. C’est ainsi minal Information Service). En effet, ceux-ci sont cru-
qu’il n’en existe plus au ciaux pour assurer des ap-
Canada. Inspection régulière de proches en toute sécurité. Un
l’ILS. simple dysfonctionnement,
• L’éclairage de la piste et surtout du Glide Slope, peut
de son approche finale. Les deux composants prin- entraîner des conséquences
Celui-ci sera dépendant cipaux de l’ILS, le Localizer tragiques.
de la catégorie d’ILS. et le Glide Slope doivent être
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En ce qui concerne l’ILS de
Saint-Hubert, celui-ci est
contrôlé deux fois par année
par le service de l’Inspection
en vol de NAV Canada. Une
de ces deux inspections est
considérée comme « l’an-
nuelle » et se déroule durant
l’été, tandis que l’autre, « la
routine », a lieu l’hiver. En
effet, de grosses accumula-
tions de neige ou du verglas
peuvent avoir une influence
sur les signaux émis par le
Glide Slope; en général, il
s’agira d’une légère modifi-
cation de l’angle de la pente.
Il faut donc s’assurer que
le système fonctionne cor-
rectement même dans des
conditions hivernales et que,
par exemple, le gestionnaire
de l’aéroport veille à ce que
la couche de neige présente
devant les antennes du Glide
Slope ne dépasse jamais 40
centimètres d’épaisseur.
Inspections en vol.
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exacte de celui-ci. C’est ain-
si que NAV Canada dispose
d’une flotte de trois appa-
reils Bombardier spéciale-
ment aménagés pour effec-
tuer ces inspections en vol :
deux CRJ-200 immatriculés
C-GFIO (MSN 7526, indica-
tif NVC1) et C-GNVC (MSN
7519, indicatif NVC2) ainsi
qu’un DHC-8-102 immatri-
culé C-GCFK (MSN 028, in-
dicatif NVC3). Ceux-ci effec-
tuent les inspections en vol
pour l’ensemble du territoi-
re canadien ainsi que pour
la possession française de
Saint-Pierre et Miquelon. Le CRJ-200 survolant la piste 24 droite lors de sa première
approche. Au premier plan, un élément du réseau d’antennes
L’équipage d’un avion d’ins- du Localizer (Pierre Gillard).
pection en vol est constitué
de deux commandants de qu’un mécanicien en charge Le principe du GPS différen-
bord, ce contrairement aux de la maintenance de l’avion tiel employé par NAV Cana-
compagnies aériennes où un lors des déplacements loin da est assez simple à com-
pilote assume le rôle com- de la base d’Ottawa-Macdo- prendre. Un des inspecteurs
mandant de bord et l’autre nald-Cartier. en vol installe au sol un
de premier officier. En effet, TPRU ou Transportable Posi-
les vols effectués par NAV Ca- Comment vérifie-t-on un tion Reference Unit contenu
nada requièrent une grande ILS ? dans une valise à un endroit
précision de pilotage peu im- dont la position en longitude
porte les conditions de vent, Le principe de l’inspection et latitude est connue avec
notamment. Par ailleurs, les d’un système ILS est de vé- précision. Dans le cas Saint-
avions étant amenés à évo- rifier sur une console, spé- Hubert, il s’agit du petit bâti-
luer près du sol dans des cialement aménagée à cet ment dans lequel se trouvent
zones de trafic aérien par- effet à bord de l’avion, les si- les deux émetteurs du Loca-
fois fort achalandées, la plus gnaux provenant des émet- lizer situé non loin du seuil
grande prudence est requise teurs Localizer et Glide Slo- de la piste 06 gauche. Un
de la part de l’équipage de pe pour chaque position au GPS inclus au TPRU effectue
conduite. C’est pour cette cours de l’approche. Tout au en permanence un relevé de
raison que tous les pilotes long du processus, les indi- position qui est comparé aux
de NAV Canada disposent cations transmises doivent valeurs de référence. Une er-
d’une expérience préalable rester dans les limites per- reur en est déduite et la va-
de pilote de ligne ou de pilo- mises. Pour cela, elles sont leur de celle-ci est transmise
te militaire. À bord de l’avion comparées avec des valeurs à l’avion par liaison UHF. À
se trouvent également deux de référence déduites de la bord de ce dernier, un récep-
inspecteurs en vol qui vé- position exacte de l’avion. Et teur GPS effectue également
rifient les signaux reçus en pour déterminer cette der- la mesure de la position de
provenance des systèmes nière avec précision, un sys- l’aéronef. Il est évident que
d’aides à la radionavigation tème de GPS différentiel est cette mesure est entachée
en cours d’évaluation ainsi utilisé. d’une erreur très voisine de
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Exemples de paramètres s’affichant sur la console de l’inspecteur en vol à bord de l’avion. Il
s’agit ici du relevé effectué lors de la dernière approche de l’inspection du 23 février 2015 à
l’aéroport de Saint-Hubert (NAV Canada).
celle déterminée au sol par une dégradation du signal GPS de bord avec la valeur
le TPRU, car les deux récep- semblable. À bord de l’avion, de l’erreur transmise par le
teurs se trouvent dans la un calculateur corrige ensui- TPRU pour donner une po-
même région et subissent te le relevé de la position du sition tridimensionnelle pré-
L’équipage du CRJ-200 NVC202 qui est venu effectuer l’inspection de l’ILS de l’aéroport de
Saint-Hubert le 23 février 2015. De gauche à droite : les capitaines Dave Lindal et Rod Krei-
ger, les inspecteurs en vol Sean McMahon et Richard Danielewski (Pierre Gillard).
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cise. C’est cette dernière qui
sert de référence pour éva-
luer l’exactitude des signaux
transmis par l’ILS en cours
d’inspection.
Inspection à Saint-Hu-
bert.
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nique, une telle opportunité
est très appréciée car étant
en lien direct avec les matiè-
res qui leur sont enseignées.
Voilà donc une bonne ma-
nière pour NAV Canada de
se faire connaître auprès de
la jeune génération, d’autant
plus que l’entreprise engage
régulièrement des finissants
de l’ÉNA.
Particularité de cette inspec- Quelles que soient les conditions atmosphériques, un ILS fia-
tion effectuée à Saint-Hu- ble permettra des approches en toute sécurité (Pierre Gillard).