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Revue Philosophique de Louvain

Ch.-H. Buttimer, Hugonis de Sancto Victore Didascalicon de studio


legendi
Philippe Delhaye

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Delhaye Philippe. Ch.-H. Buttimer, Hugonis de Sancto Victore Didascalicon de studio legendi. In: Revue Philosophique de
Louvain. Troisième série, tome 44, n°4, 1946. pp. 563-564;

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Ouvrages d'histoire 563

contribution à l'histoire encore obscure de l'influence qu'a exercée


au XIIe siècle le « philosophe » Abélard. Ph. DELHAYE.

Ch.-H. BuTTIMER, Hugonis de Sancto Victore Didascalicon de


studio legendi (Studies in medieval and renaissance latin, vol 10)
Un vol. m-8° de 160 pp Catholic University of America,
Washington, D. C, 1939.
Le frère Buttimer, des Ecoles Chrétiennes, a eu l'heureuse idée
de publier une édition critique du Didascalicon d'Hugues de Saint-
Victor d'autant plus nécessaire que nous ne possédions qu'un texte
fort imparfait de cet ouvrage si important pour l'histoire idéologique
et pédagogique du XIIe siècle Le F. Buttimer a tout d'abord fait le
recensement des 88 manuscrits connus de cet ouvrage, en exploitant
les catalogues ou en se renseignant auprès de scrittori, notamment
auprès du regretté Dom Wilmart Par la suite, il a fait photographier
intégralement trente de ces manuscrits, choisis parmi les meilleurs
et les plus anciens. C'est sur eux qu'il a basé tout son travail. En
soi, le procédé n'est peut-être pas idéal mais c'était le seul possible
et, disons-le sans pharisaïsme, parfaitement suffisant.
Outre les variantes de détail, le texte du Didascalicon se
présente sous deux formes différentes. Un premier groupe de
manuscrits (a) n'a pas la préface Multi sunt et se termine au chapitre 15
du livre 6. Une autre classe ([3) a la préface Multi sunt mais ne donne
pas les chapitres 14 et 15 du livre 6. Ce groupe se subdivise
d'ailleurs en deux classes selon que les manuscrits reproduisent (8) ou
ne reproduisent pas (y) une autre préface Tribus modis. Dira-t-on
que ces textes en surplus sont adventices ? Oui, s'il s'agit de la
préface Tribus modis dont le ton et le contenu diffèrent de l'oeuvre
qu'elles prétendent introduire. Non, pour les autres textes et
notamment pour les chapitres 14 et 15 qui sont authentiqués par un
catalogue victorin datant de 1152. Pour expliquer la divergence de la
tradition manuscrite, le F. Buttimer propose cette hypothèse : en
une seconde édition, fixée à un moment où l'œuvre aurait déjà été
en circulation {mss a), Hugues aurait supprimé la préface Multi sunt
et précisé deux points correspondant aux chapitres 14 et 15. C'est
cette seconde édition que reproduiraient les mss (5. L'explication,
avouons-le, nous paraît plus vraisemblable pour expliquer
l'adjonction de deux chapitres que pour rendre raison de la suppression de
la préface. Dans le premier cas, nous avons un indice positif ; dans
le second, aucun.
564 Comptes rendus

L'édition elle-même est fort soignée : les variantes ont été


indiquées fidèlement ainsi que les citations explicites et implicites. On
appréciera les minutieux indices locorum, nominwn, rerum. Une
seule lacune : il manque à cet ouvrage une introduction doctrinale
qui eût synthétisé l'enseignement d'Hugues et eût montré, d'une
manière systématique, de quelle manière il a utilisé ses sources,
notamment Isidore de Seville. Ph. DELHAYE.

Fernand VAN STEENBERGHEN, Siger de Brabant d'après ses œuvres


inédites. Tome II. Siger dans l'histoire de V aristotélisme (Coll. Les
Philosophes Belges. Textes et Etudes, t. XIII). Un vol. 33x25 de
VIII-403 pp. Louvain, Editions de l'Institut supérieur de Philosophie,
1942. (200 fr. belges ; avec le tome I 300 fr.).
On serait porté à dire que l'énigmatique figure de Siger de
Brabant n'a pas porté bonheur à chacun des historiens qui se sont
efforcés de lui arracher ses secrets et de repérer les traces de son
école. L' Averroès et V Averroisme de Renan, paru en 1852 (4e édit.
en 1882), avait eu le mérite d'établir l'existence d'un averroïsme
latin au XIVe siècle à Padoue et chez Jean de Jandun à Paris, mais
pour le XIIIe siècle, l'époque de Siger de Brabant, une impardonnable
confusion entre l'intellect agent et l'intellect possible lui avait fait
placer chez les Franciscains et à l'Université de Paris le foyer de
l'Averroïsme. Un demi-siècle plus tard, une méprise de Cl. Baeum-
ker, le premier éditeur des Impossibilia de Siger, et l'éminent
initiateur des Beitrdge, lui avait fait confondre les thèses du philosophe
brabançon avec celles que ses Impossibilia se mettaient en devoir
de réfuter ; c'était Terreur d'Hauréau aussi, qui attribuait les
Impossibilia à un commentateur anonyme : méprise que leur nouvel
éditeur, le P. Mandonnet (Siger de Brabant et l'Averroïsme latin au
X1W siècle, 1899 et 1908-191 1) ne se faisait pas faute de relever avec
une sévérité d'expression que le cardinal Ehrle, toujours modéré
cependant, ne pouvait s'empêcher de qualifier d'excessive. Puis à
son tour, le P. Mandonnet fut pris à partie, en des points de réelle
importance, par les historiens de la philosophie et de la théologie
médiévales, comme le P. Chossat, Et. Gilson, le P. Jules d'Albi et
d'autres, pour des négligences d'édition, des inexactitudes, des
erreurs d'interprétations, des chronologies mal agencées ; un de ses
contradicteurs le faisait même avec une vigueur et une véhémence,
qui devraient être exclues de pareilles études.
Le nouvel ouvrage, consacré à Siger de Brabant par M. Van

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