Vous êtes sur la page 1sur 11

LA CULPABILITÉ

La culpabilité est un trait universel que chaque être humain éprouve à divers degrés.
Elle est liée à la notion de faute, d’erreur, de péché ou d’échec. Quand on commet ce qu’on
perçoit comme un écart à ses principes, on n’ose plus se regarder en face.
On se sent coupable et on éprouve de la honte. Puis, lorsqu’on est parvenu
à bien se culpabiliser, on s’expose à deux dangers : le premier consiste à se
dénigrer, à se faire des reproches, à revenir constamment sur sa faute
présumée; le deuxième, plus courante, comme c’est le cas chez la plupart
des criminels, consiste à s’arranger avec sa conscience de manière à ne rien
éprouver en se justifiant par toutes sortes d'arguments faciles et
arbitraires. On comprendra que ni l’une ni l’autre de ces attitudes ne
peuvent aider à échapper définitivement au sentiment de culpabilité. Alors, on peut se
demander de quoi la culpabilité retourne et s’il existe des moyens de s‘en délivrer de façon
facile et définitive.

La définition de la culpabilité

Le dictionnaire définit le mot culpabilité par le fait plus ou moins diffus de commettre
ou d’’avoir commis une faute ou par le sentiment de responsabilité ou de remords d’une
offense, d’une transgression, d’un délit, d’un crime, d’un tort, d’un travers, d’une tare, d’une
faute, d’une erreur, d’un échec, d’un péché, qu’ils soient réels ou imaginés. Elle implique
qu’on croit avoir mal fait, mal parlé, mal pensé ou mal éprouvé, d’où on mérite une sanction,
on doit être lavé ou purifié ou on doit compter sur une réhabilitation.
En fait, la culpabilité ressort de cette partie de la conscience humaine qui montre qu’on
n’est pas à la hauteur et qui déclare coupable de ses actions, de ses paroles, de ses pensées,
de ses sentiments ou émotions. La culpabilité est une manifestation intime qui devrait être
considéré comme un don plutôt que comme un moyen de torture psychique. Cependant la
plupart des êtres humains ne le voient pas de cet œil. Aussi, plutôt que de traiter leur
culpabilité, ils font tout leur possible pour l’étouffer. Pourtant, la culpabilité est cette voix
intime tenace qui est censée faire réaliser qu’on n’a pas respecté une norme proposée de
l’intérieur.
Ainsi, au chapitre du sentiment de culpabilité, il se produit un jeu entre un tribunal
(une instance intérieure d’apparence extérieure) et un accusé (une instance purement
intérieure) de manière à établir la différence entre la culpabilité effective ou objective et le
sentiment de culpabilité, soit la manière dont la faute est ressentie par celui qui est accusé,
par les autres ou par lui-même.
La culpabilité, c’ est un sentiment, parfois douloureux et contraignant, mais nécessaire
à toute vie sociale, qui surgit de l’impression de ne pas être juste, d'avoir, en fantasme ou
en réalité, enfreint un tabou, de nourrir un désir défendu, d'avoir eu un comportement
coupable face à telle personne ou à telle situation. Il en naît une forte angoisse et une
tendance à l'accusation personnelle. Dans certains cas, ce sentiment se rappelle si
douloureusement au souvenir qu’il en vient à empoissonner toute l’existence.
Quand on y pense bien, on peut découvrir deux formes à la culpabilité : il y a la bonne
culpabilité et la mauvaise. La mauvaise culpabilité fait de l’individu un coupable en
permanence. Celui-ci en vient à éprouver un sentiment vague, diffus, d’être fautif, sans
pouvoir le relier à un élément précis? Il tourne en rond piégé par son sentiment
envahissant? Il s’agit évidemment d’une fausse culpabilité qui n’a pas de raison d’être : elle
ne provient que d’une mauvaise image qu’il entretient de lui-même. Il gagnerait à la rejeter
comme un vêtement qui n’est pas sien.
Mais il existe une bonne forme de la culpabilité, une forme qui instruit. Celle-là porte
sur des faits précis et réels que sa conscience dénonce : un mensonge, un vol, une trahison
ou des paroles blessantes. La particularité de la bonne culpabilité, c’est qu’on peut y mettre
un terme. Alors, on gagne à ne pas hésiter et à refuser de la traîner partout avec soi. Plus
tôt on y met un terme, plus vite on récupère son estime de soi, sa sérénité et son énergie.

1
N’empêche qu’il faut savoir reconnaître ses fautes. Chacun, par ses paroles, ses
actions, ses pensées, ses sentiments, ses silences, commet des impairs. Comme le disent les
religions, chacun est peccable. Par ces méfaits, on peut se causer du tort ou causer du tort
aux autres. Alors, sans se dénigrer, on doit éviter de tenter de s’arranger avec sa conscience
comme si on pouvait s’innocenter de n’importe quelle manière. On gagne à savoir avouer
ses fautes et à en demander pardon. Il s’agit du meilleur moyen de se dégager de la
culpabilité et de prévenir une impasse relationnelle.
Le sentiment de culpabilité peut prendre trois formes principales : le regret, le remords et, à sa
phase ultime, la honte.
Pour sa part, le regret désigne un état de conscience douloureux causé par la perte d’un bien,
l’éloignement d’un lieu, le chagrin de ne pas avoir fait ou accompli quelque chose dans le passé, le
déplaisir d’être responsable d’une situation ou de se retrouver dans une nécessité. On le présente
souvent comme le déplaisir causé par une réalité qui contrarie une attente, un désir, un souhait, un
besoin. Au sens spirituel, il prend le sens de contrition ou de résipiscence, et il atteste le fait qu’on
réalise qu’on ne s’est pas encore fait la démonstration de l’idée la plus élevée qu’on se fait de qui on est
ou du meilleur qu’on puisse accomplir.
Pourtant, il faut savoir qu’on grandit plus vite à se donner raison qu’à se donner tort. À chaque
instant, au-delà des apparences, on agit toujours au meilleur de sa compréhension et des moyens dont
on dispose. Que le résultat soit bon ou mauvais, c‘est l’apprentissage, la leçon de lumière qu’il
comporte qu’il faut retenir, non l’acte lui-même. Il faut apprendre à voir ce qu’un acte ajoute à la
compréhension, non seulement le tort qu’il cause.
Pour tout dire, on s’illusionne à se dire qu’il y a un bon et un mauvais chemin pour évoluer.
C’est à soi qu’il appartient de choisir ce qui paraît le mieux pour soi, même si cela ne l’est peut-être
pas, apparemment, du point de vue ontologique. Pourtant, il faut comprendre que tout ce qu’on décide
de faire, qu’on le comprenne ou non, favorise parfaitement son évolution. Et nul autre ne peut en
juger. À faire le mal, on se fait du tort et on finit par se lasser de s’en faire, à moins d’être débile ou
masochiste. À faire le bien, on améliore son destin et on finit par en faire sa préférence.
Dans la vie, on a toujours la possibilité de se faire du mal plutôt que du bien et inversement. À
la longue, on finit toujours par fixer son choix à partir de la différence des résultats. On parvient à
changer de solution en apprenant à se centrer sur ce qu’on veut plutôt que sur ce qu’on ne veut pas.
À ce propos, Boccace a dit avec raison: Mieux vaut agir quitte à s’en repentir que de se repentir
de n’avoir rien fait. Pourquoi tant regretter ses erreurs quand elles apportent toujours une plus grande
lumière. Il vaut mieux faire quinze erreurs par jour que de ne rien faire. Au moins on apprend! Et une
fois une erreur commise, involontairement, on peut toujours s’amender pour réintégrer l’harmonie.
Nul ne peut changer le passé, mais tous peuvent apprendre de lui. Un rétablissement sain
amène une charge de regrets à diminuer continuellement. Préférer rester embourbé dans la culpabilité
à propos de ses actes du passé amène à répéter ses erreurs et empêche d’utiliser correctement ce
qu’on apprend des leçons de chaque jour.
Quant au remords, il s’agit de ce reproche plus ou moins douloureux causé par la conscience
d’avoir mal agi. Pourtant, il vaut mieux avoirs des remords que des regrets. En d'autres mots, il vaut
mieux regretter quelque chose qu'on a fait que quelque chose qu'on n'a pas fait. Mais cela n'avère que
si on peut encore se regarder dans la glace.
Quelqu’un a dit : Le remords n'est pas un principe moral, puisqu'il ne nous dit pas ce qu'il faut
faire, puisqu'il nous dit trop tard ce qu'il aurait mieux valu ne pas faire ; les leçons de ce démon
intérieur sont, en général, des leçons perdues ; il est bien rare que la "voix de la conscience" parle en
nous comme un instinct ou pressentiment des tâches à venir, comme une précaution contre ce que
nous appelons justement les "cas de conscience" ; elle reste muette au moment où, pour agir, nous
attendrions ses oracles ; et elle ne se prononce, reproche dérisoire et posthume, que lorsque
l'irréparable est accompli.
Ainsi, le remords, comme le regret, implique une souffrance inutile. Dans ce dernier cas, on
pense avoir mal agi et, se retournant vers le passé, on souffre de cet acte qu’on voudrait ne pas avoir
posé. Mais n’empêche que, cet acte, il a déjà été commis. Que peut y changer son remords? Désirer
qu’une faute n’ait pas été n’ajoute rien à sa résolution de ne jamais la reproduire. En pareil cas, ne
conviendrait-il pas mieux d’accepter le passé et d’en assumer les conséquences?
Une fois qu’un mal est fait, ce qui importe désormais, c’est ce que cette expérience peut avoir à
enseigner. Car dans le remords, on se parle ainsi : C’est moi qui ai fait ça? Non! Moi, je n’ai pas pu
faire une chose pareille! Je ne suis pas capable de cela. Je ne suis pas comme cela! Et si on souffre,

2
c’est qu’on sent que cet acte, dont le souvenir hante encore, n’exprime pas sa réalité, n’exprime pas
l’être qu’on est.
Voilà ce qui peut amener à dire que le remords, c’est le fait de souffrir d’avoir été ce que l’on
n’est pas. C’est pourquoi on peut ajouter qu’il existe aussi un aspect réjouissant au remords. Certes, il
s’agit d’abord d’une souffrance d’avoir fait ce qu’on n’est pas, mais il s’agit encore, plus profondément,
de la joie de n’être pas ce qu’on a fait. Nul ne peut se réduire à sa faute puisqu’il est un autre que sa
faute. Tel est l’enseignement du remords qui, s’il est bien vécu, devient une expérience de
connaissance de soi. Et il convient de le vivre comme la joie d’une retrouvaille avec soi-même, sans
quoi il peut dégénérer en son triste contraire, la culpabilité.
Quand on ressasse trop sa faute, parce qu’on souffre du passé, on peut finir par oublier ce qui
est à la fois la cause et le sens du message donné par la souffrance. Celle-ci n’exprime rien d‘autre que
l’écart entre ce qu’on a été, une fois, et qui on est, au plus profond de soi. Tandis que le remords
rappelle qu’on n’est pas ce qu’on a fait, la culpabilité, qui ne sait que dire qu’on est coupable, laisse
croire qu’on est la faute qu’on a commise. Ainsi, le remords bien vécu ramène à soi-même et libère de
la faute tandis que la culpabilité attache à la faute tant qu’on ne s’en libère pas.
La souffrance de ce qu’on a été ne mène plus à la joie du on est, qu’elle a pour rôle de signifier,
mais finit, au contraire, par la masquer. Trop identifié à sa faute, on n’est plus conscient de son être
vrai. Pour cette raison, la seule manière d’échapper à cette sombre réalité consiste dans le fait de
développer des stratégies de déni ou de négation qui portent sur l’acte lui-même. C’est ainsi qu’on est
porté à dire : Ce n’est pas de ma faute. Non seulement une telle volonté de justification personnelle
rend-elle impossible l’expérience que le remords serve à quelque chose, encore produit-elle également
un sentiment d’impuissance. Elle amène à dire : Je n’y suis pour rien, je n’y peux rien. Voilà comment,
séparé de son être, coupé de sa force, partagé entre la douleur de la culpabilité et les faussetés
inventées, on se retrouve complètement aliéné.
Au dire des psychologues, à l’heure où l’on entend chanter les vertus d’un retour de la culpabilité
comme remède à la violence et aux désordres sociaux, il convient d’apporter une précision. Le
sentiment de culpabilité reste un déni de soi-même, une violence contre soi et un asservissement. Il
génère cette terrible colère qui devient l’une des principales sources de la violence. Toute voie de
libération exige un dépassement de la culpabilité. Mais toute voie de libération impose aussi un
discernement rigoureux qui doit se fonder sur le meilleur questionnement. Car il est question de savoir
si ses actes manifestent sa vérité et si sa manière de vivre exprime véritablement son être. Toute voie
de libération passe forcément par un usage bien compris du remords.
Ainsi, la culpabilité est la première raison qui amène à se torturer constamment en se
demandant si on a bien fait ou pas, si on va être apprécié ou pas, si on est à la hauteur ou pas... Ou
on se met constamment de la pression par peur de ne pas en faire assez, s’ajoutant une tension
supplémentaire. Souvent, on agit avec soi-même comme un bourreau qui torture sa victime jusqu’à ce
que, paralysée, elle sombre dans le désespoir, rongée par la honte.
Quant à la honte, un paroxysme du remords, elle représente la croyance que, quelle que soit la
nature de ses actes (bons ou mauvais), on ne détient aucune valeur personnelle. Quand on atteint ce
seuil, la culpabilité devient pratiquement insoluble, ne laissant d’autre choix que de s’excuser de
continuer d’exister. La plupart des êtres connaissent de brefs moments de honte plus ou moins
sérieux. Mais il y en a qui vivent dans un climat toxique de honte. Cela s’explique par le fait que le
degré de culpabilité fluctue d’un sujet à l’autre selon ce qu’il inclut dans son code moral personnel au
fur et à mesure qu’il forme ses valeurs personnelles.
Au niveau extrême, quant on entre dans la ronde de la honte, on en vient à tout se reprocher et
à tout se mettre sur le dos. On se dit tour à tour : Je n’aurais pas dû faire ce que j’ai fais! Je n’avais
pas le droit de faire ce que j’ai fait! J’aurais dû parler à cette personne
autrement, je n’avais pas le droit de la blesser! J’aurais dû rester calme, me la fermer. Je n’avais pas
le droit d’agir ainsi!
Ainsi, quand on ne respecte pas les lois qu’on a édictées, on a l’impression d’avoir transgressé
l’une des valeurs de son code moral. Car la culpabilité, autant dans le regret, dans le remords que dans
la honte, reste cette petite voix qui juge toujours en bien ou en mal et qui tire sans arrêt un être par la
manche pour éviter qu’il s’envole en toute aise vers sa destinée. Alors, la torture morale s’installe,
finissant par maintenir dans un sens du devoir étouffant.

La dynamique de la culpabilité

3
Indépendamment des traits de personnalité, il n’est pas toujours facile de comprendre pourquoi
certaines personnes se sentent coupables pour un tout ou pour un rien.
Il faut savoir, comme l’explique la psychologie, que le sentiment de culpabilité trouve souvent
son origine dans la prime enfance. L'enfant vient au monde totalement démuni, impuissant,
dépendant. Si ses parents ne le nourrissent pas et ne s’occupent pas convenablement de lui, il ne peut
que mourir. En revanche, l’enfant se rend compte rapidement que lorsqu'il pleure, on cherche à
découvrir et à combler son besoin. C’est ainsi que, inconsciemment, il pressent détenir du pouvoir sur
son entourage, ce qui le dégage largement de son sentiment d’impuissance.
Toutefois, simultanément, il développe un sentiment de culpabilité. Car, lorsque son entourage
ne répond pas à ses besoins comme à l’habitude, il commence à de demander s’il n’aurait pas fait
quelque chose de mal qui lui attirerait cette sanction. Dans la même veine, si sa mère est fatiguée,
déprimée, débordée, l’enfant peut se sentir responsable des humeurs d’une personne aussi significative
pour lui. D'où l'importance de la qualité du lien parental avec l’enfant, particulièrement avec la mère,
afin que celui-ci puisse tempérer ses émotions fluctuantes d’être dépendant.
En outre, le sentiment de culpabilité ne peut qu’être lié à la peur de l'abandon durant l'enfance.
L'enfant a besoin de se sentir aimé et il a besoin que cet amour lui soit démontré par des actes d’aide
et de tendresse, des marques de soutien et de réconfort, des signes d’appréciation personnelle. Si, par
leur attitude négative, les parents attirent davantage son attention sur ses travers que sur ses forces, il
ne peut que développer un sentiment de petitesse. En outre, s’ils ne savent pas comment corriger ces
mêmes petits travers, n’ayant de cesse de le menacer de lui retirer leur amour dès qu'il commet une
erreur, il grandit dans la crainte d'être abandonné. Alors, il ne tardera pas à se croire perpétuellement
en faute et, par conséquent, à se croire coupable du moindre problème qui surgit, autant dans sa
propre vie que dans ses relations.
L'enfant a besoin d'être encadré, dirigé, orienté, mais il n’a sûrement pas besoin d’être
emprisonné dans un cadre de domination parentale. L’éducation doit viser à le rendre libre, autonome,
indépendant. C’est pour avoir connu une éducation trop sévère que des êtres, devenus adultes,
finissent par avouer qu’ils ne savent plus qui ils sont, qu’ils ne savent rien faire d’autre que de fonder
les principes de leur vie sur le regard d‘autrui, qu’ils ont toujours l’impression de ne jamais être à la
hauteur des attentes de leur milieu.
Enfin, le sentiment de culpabilité est forcément lié aux valeurs de la société dans laquelle un
être grandit. En Occident, par exemple, l'éducation est marquée par les valeurs religieuses qui se
fondent, d’une part, sur une longue liste d’obligations et d’interdictions et, d’autre part, sur la crainte de
la faute et sur le sentiment de culpabilité. Après cela, on se demande pourquoi il est aussi difficile de
se délivrer de cet obsédant sentiment qui amène à vivre dans une crainte sourde et à se replier sur soi.
Pour tout dire, la culpabilité, qui peut engendrer de la souffrance, est à l’âme ce que la douleur
est au corps. On ne peut pas dire que la douleur soit bonne en elle-même, mais on peut au moins lui
reconnaître une fonction : elle tire l’attention sur un problème qui demande à être traité au mieux dans
les meilleurs délais.
Ainsi, on peut dire que la culpabilité, malgré la souffrance qu’elle comporte, détient également
sa fonction. En effet, elle ne doit pas amener à attenter à l’intégrité personnelle, elle doit intervenir
comme un catalyseur du perfectionnement, elle doit viser à rendre meilleur. Chacun gagne à
reconnaître les erreurs qu’il a commises, à en assumer la responsabilité, à éviter d’en incriminer les
autres (même s’ils détiennent leur part de responsabilité) et à résoudre de s’en sortir grandi. En toute
situation, il importe de renverser les sentiments négatifs afin qu’ils puissent inculquer la force de faire
plus de bien ou de produire plus de lumière.

Le message du sentiment de culpabilité

La propension à se culpabiliser démontre ostensiblement qu’on traîne un problème de conscience


parce qu’on fuit les messages d’une voix intérieure qui, lumineuse ou ténébreuse, juge, émet des
reproches, blâme, censure. À un niveau ou à un autre, on est pris de remords ou de regrets ou on se
fait des reproches à soi-même. En l’occurrence, en se dévalorisant, on sabote sa paix intérieure, on
brûle vainement ses énergies, on réduit sa qualité de vie, on limite sa joie. Pour tout dire, on
empoisonne peu à peu son existence quand on se tourmente indument et qu’on devient
autodestructeur. Car la voix de la culpabilité ne provient jamais du Centre intime, qui ne juge jamais,
mais d’un inconscient envahissant.

4
En cela, il faut éviter de confondre la culpabilité avec le sens des responsabilités. La personne
responsable se laisse stimuler par une conscience claire d’elle-même, ce qui implique une
reconnaissance et une acceptation de ses forces et de ses faiblesses. La personne de conscience
fragile, qui se culpabilise sans cesse, est davantage portée à se punir, à se cacher pour voiler sa honte,
à se racheter de ses torts, ce qui l’amène à se déprécier et à régresser.
À vrai dire, comme il a été dit précédemment, il existe deux types de culpabilité : la culpabilité
objective, saine, et la culpabilité subjective, malsaine. La culpabilité objective résulte du fait qu’on a
commis un acte répréhensible, qu’on le sache ou pas. La culpabilité subjective amène diversement à se
sentir coupable d’un acte qui n’est pas répréhensible ou à ne pas se sentir coupable d’un acte qui est
condamnable. C'est l'expérience de celui qui pose délibérément un geste qui est en désaccord avec ses
valeurs. La culpabilité saine dépend toujours de deux facteurs: qu’un être ait dérogé à ses valeurs, à
ses principes, à ses critères, à ses standards alors qu’il avait le choix de le faire. En pareil cas,
l’expression impulsive n'élimine pas le caractère libre de l’action. Comme on dit, le mouvement
intérieur (par exemple la colère) n’emporte pas un être, un être se laisse emporter par son mouvement
intérieur par manque de maîtrise personnelle.
Dans ce contexte, la culpabilité devient un terme générique qui recouvre toute une gamme
d'émotions. Un être se sent en colère contre lui-même d'avoir outrepassé ses principes. Il n'admet pas
de blesser injustement alors qu’il vient de le faire. Il s’en veut encore d'avoir cédé à une impulsion. En
outre, il éprouve de la peine d'avoir blessé une personne qu’il aime. Il le regrette du fait qu’elle ne
méritait pas un tel traitement. L'action qu’il a posée a engendré un déséquilibre en lui, un déséquilibre
qui consiste essentiellement en un désaccord avec lui-même. Somme toute, la culpabilité lui indique
qu’il a été infidèle à lui-même dans une situation où il avait le choix de se conformer à ses valeurs.
Mais à quoi tout ce remous intime sert-il à part survolter et miner les énergies?
Ailleurs, il peut s’agir d’une culpabilité de camouflage. Il s’agit d’un déguisement du refus
personnel d'assumer ses propres désirs, sentiments ou choix. Par exemple, on peut savoir ce qu’on
veut, mais on ne répond pas à ses attentes. On considère cet état comme une émotion mixte du fait
qu'elle comporte plusieurs émotions dont certaines sont habilement travesties. Dans ce genre de
culpabilité, on trouve généralement de la colère, de la peur et, parfois, de la peine. On ressent de la
colère contre le fait de devoir porter ce qu’on vit et contre celui qu’on tient responsable d'être dans la
situation de prendre une position qu’il trouve difficile à prendre; on éprouve la peur d'afficher ses
priorités, la peur des conséquences de son choix et la peur de montrer sa colère. Enfin, on ressent de
la peine à l'idée de décevoir. Mais à quoi tout cela sert-il vraiment?
C’est fort simple, cela évite d'assumer pleinement ses actes. Aux yeux de celui qui la porte, la
culpabilité diminue à ses yeux sa responsabilité dans le choix qu’il s’apprête à faire. Il considère son
action comme moins grave puisqu’il sent qu’il va la poser à regret. Notamment, dans l'exemple qui
précède, l’auteur a moins l'impression d'être égoïste s’il se sent se sens coupable, ce qui lui permet
d’obtenir grâce à ses yeux. Dans certains cas, sous prétexte de culpabilité, il s’abstient tout
simplement d’agir. Cette attitude sert encore à neutraliser la réaction de l'autre. Si l’auteur démontre
ou avoue poser un geste avec réticence, l'autre devrait lui en tenir moins rigueur. L'aveu de sa
culpabilité lui sert de moyen de manipulation propre à apparemment diminuer les conséquences de son
geste.
Voilà comment, dans la vie de chacun, la culpabilité de camouflage remplit souvent les deux
fonctions à la fois: elle donne bonne conscience et elle règle la réaction d’autrui. Elle s’avoue d’autant
plus pernicieuse qu’elle sert de subterfuge pour échapper à son devoir de s'assumer.
Dans certains cas, le sentiment de culpabilité, un état relatif au groupe social auquel on
appartient, peut aller jusqu’à reposer sur la conviction d'une responsabilité personnelle dans un
événement fâcheux dans lequel on n'est pas intervenu directement ou dans lequel on n'aurait pas pu
intervenir. On trouve un exemple extrême dans le malaise ressenti durablement par un enfant suite à
la maladie ou décès d'un autre enfant ou d'un parent, un malaise qui se greffe sur le souvenir de
sentiments négatifs à l'égard de cette personne. Il est habituel d'éprouver passagèrement un
sentiment de culpabilité à l'occasion du travail de deuil d'un proche, mais il faut finir par s’en dégager.
Dans la culpabilité, l'absence de fondement objectif d'ordre causal peut priver celui qui est
envahi par ce malaise des possibilités de s'en délivrer comme s'il s'agissait d'une responsabilité directe.
Alors, la réparation, qui permettrait la reconstruction de l'estime de soi, devient problématique en
raison de son caractère plus ou moins irrationnel. Le sentiment de culpabilité peut perturber
durablement un individu au point de devenir le prétexte d’accumuler les motifs de culpabilisation. La
psychothérapie ou la psychanalyse peut aider à mettre un terme à un tel cycle de culpabilisation

5
systématique. En général, ce type de culpabilité est intimement lié à la triade de la victime, du sauveur
et du persécuteur.
Toutefois, la culpabilité n’est pas toujours liée à un événement négatif ou une action négative.
Un être peut la ressentir dans le cas d'un manquement à une règle établie par une autorité, par une
collectivité, par le propriétaire d'un lieu ou d'un territoire. Il peut la ressentir lorsqu’il se sent décalé
par rapport aux valeurs de la société dans laquelle il vit. Ce peut être le cas pour un être qui vit dans
une contrée étrangère par rapport aux normes du travail, du mariage, de l’éducation des enfants, de la
manière de se vêtir, etc.
En général, le sentiment de culpabilité ne découvre pas son véritable visage, sachant se cacher
derrière certains comportements répétitifs que l'auteur lui-même peut avoir du mal à repérer. À titre
illustratif, voici quelques comportements qui peuvent indiquer qu'un être vit un complexe de culpabilité.
Parce qu'il se sent indigne, il éprouve des difficultés à s'octroyer du plaisir, à prendre des
vacances, à prendre du bon temps, voire à se permettre ce qu’il qualifie de perte de temps. Il peut être
porté à choisir un partenaire de vie ou un métier qui ne lui convient pas à seule fin de se punir. Dès
que le bonheur croise sa route, il s’empresse de le transforme en malheur. Il est porté à s’accabler de
reproches, à se croire responsable des conflits ou des erreurs de ses proches. Il ne sait pas accepter un
mot d'affection ou un compliment. Si ses parents lui ont appris que la vie n'est qu’une corvée de
labeurs et de sacrifice, il peut se sentir coupable chaque fois qu'il trouve plaisir à quelque chose. À
l’occasion, il peut se sentir paralysé dans ses capacités d'agir, surchargé par le poids de sa culpabilité.
Dans d’autres cas, un être peut éprouver un manque de sécurité face aux autres, allant jusqu’à
croire que ceux-ci ne l'aiment pas. Il peut être porté à accepter tout ce qu'on lui demande sans mot
dire. Sous couvert d’altruisme, il peut se forcer à nier sa liberté individuelle et son besoin de repos. Il
peut être porté à offrir des cadeaux pour se faire pardonner une longue absence ou une bonne colère.
Il peut lui arriver de critiquer les autres sur qui il projette inconsciemment ses propres fautes. Il peut
cacher des problèmes sexuels attribuables à des expériences charnelles hors du mariage, à des abus
sexuels subis dans son passé ou au fait d'avoir eu un père dominateur ou une mère castratrice. Il peut
s’entêter à protéger une personne qui, dans le passé, lui a fait subir un traumatisme grave. Parce qu'il
ne peut se permettre d'accuser le vrai coupable (un père, une mère, un membre de la famille, un ami,
une connaissance) il peut chercher à se punir lui-même, s’en trop s’en rendre compte, pensant ainsi
protéger le coupable.

L’approche psychologique de la culpabilité

La culpabilité est un sentiment aussi répandu que pénible à vivre. Sain lorsqu'il survient en
réaction à une faute, il peut envahir l’existence et faire vivre dans la confusion s’il devient pathologique.
En outre, il existe une bonne et une mauvaise façon de traiter la culpabilité. D’abord, essayer de la nier
ou de la cacher ne règle en rien le problème. La culpabilité, c’est le moyen que la conscience utilise
pour faire savoir qu’on vit en marge de ses normes. Il faut du courage pour avouer ses torts, ses
fautes, ses erreurs. C’est pourquoi il faut parfois compter sur l’aide de son Centre intime, toujours
compatissant, pour y arriver. Il peut toujours apporter son concours pour aider à relever la tête et à
reprendre le sentier de la vie.
Trop d’individus essaient de se débarrasser de la culpabilité par tous les moyens sans produire
l’effort évolutif qu’elle requiert. Évidemment, il apert que leur intervention reste sans succès. Car,
contre leur attente, la culpabilité ne s’exprime pas sans raison. Même quad elle perturbe, elle procure
un avantage qui dépasse de loin les tourments qu’elle inflige. Mais ne peut le reconnaître que celui qui
accepte d’aller au fond de cet étrange sentiment. En réalité, elle conforte un sujet dans l'illusion de sa
toute-puissance.
Si on ne peut pas changer grand-chose à son passé, on peut à tout le moins améliorer son
avenir. Alors, il faut se demander comment on pourrait bien se débarrasser des sentiments de
culpabilité qui peuvent empêchent d'avancer dans la vie. On peut commencer par se demander si on a
des raisons valables de se sentir coupable. Dans tel acte particulier, a-t-on appliqué une volonté
délibérée de faire mal à autrui? Quelle est sa véritable part de responsabilité dans l'acte qu’on se
reproche? Puis, si on se découvre responsable, on se détermine à assumer.
Dans les autres cas, il faut reconnaître et accepter qu'il existe des situations dans lesquelles on
est impuissant. Par exemple, pourquoi se sentirait-on coupable de ne pas terminer son repas quand on
n'a plus faim, même s'il y a des enfants dans le monde qui ne mangent pas à leur faim? Chacun
détient une marge de pouvoir, mais nul ne détient le pouvoir absolu. Si on est sensible à la faim dans

6
le monde, au lieu de se culpabiliser, on peut choisir de venir en aide à un enfant démuni, selon ses
moyens. C'est plus utile que d'entretenir une stérile culpabilité! Et si, sans le faire exprès, on a fait du
mal à quelqu'un, on s'excuse une fois pour toutes et on passe à autre chose. Beaucoup gagneraient à
se montrer plus tolérants avec eux-mêmes, à se donner le droit de commettre des erreurs.
Il est certain que les problèmes non réglés contribuent à accentuer ou à entretenir le sentiment
de culpabilité. On peut prendre l’exemple d'une personne qui a été infidèle, mais qui n'ose pas en
parler avec l’autre partenaire. Il se peut que ce silence vaille mieux pour l'équilibre du couple. Il n’en
reste pas moins qu'il devient difficile de vivre, jour après jour, avec un pareil secret. Auparavant, la
confession permettait de se libérer de sa culpabilité. Mais comme elle n'existe plus, il faut trouver un
être de confiance à qui parler, un être qui pourra aider à faire la paix avec soi-même.
Il faut cependant assumer la responsabilité de ses actes. Dans les sociétés contemporaines, où
on se considère souvent comme les victimes du sort ou d’autrui, on a de plus en plus tendance à
attribuer la faute aux autres plutôt qu'à soi-même. Pourtant, il faut savoir prendre sa part de
responsabilité. Être responsable, c'est assumer les conséquences de ses choix, c’est savoir mesurer la
portée de ses actes et en accepter les résultats. D’accord, pour y arriver, il faut commencer par faire
un bon travail sur soi, développer sa maturité, son intégrité.
Certaines personnes ne sont même pas conscientes du fait que, dans certains cas, c'est un
complexe de culpabilité qui les fait échouer. De ce fait, au moment où elles s'expriment les faits tels
qu’ils sont, les choses se passent mal. En effet, elles ne réalisent pas que c’est la culpabilité qui les
empêche de sortir d'une impasse, qui génère leur mauvais état de santé, qui fait qu'elles se blessent,
qu'elles trébuchent, qu'elles se retrouvent toujours au mauvais endroit, au mauvais moment, avec les
mauvaises personnes et les mauvais moyens.
La culpabilité est un mal sournois qui est bien souvent à l'origine de l'angoisse ou de l'anxiété.
Elle se fonde très largement sur des peurs inconscientes : celle d’afficher ses priorités; celle de
décevoir; celle d’assumer des conséquences de ses choix; celle d’étaler sa colère; celle d’assumer ses
désirs; celle de la réaction d’autrui; celle d’une figure morale ou d’autorité apparemment prête à
condamner du fait qu’on se choisisse.
Souvent, ces peurs servent de prétextes pour ne pas agir. En pareil cas, le sujet établit ses
choix de manière à s’éviter de ressentir le regret et le sentiment d’être une personne incorrecte à ses
yeux et aux yeux des autres. Elle est même la cause du mal-être, du manque de confiance en soi, du
manque d’estime de soi et de bien d’autres travers personnels. En effet, la culpabilité crée en soi
l'image qu’on est une mauvaise personne qui, au lieu de bénéficier de ses difficultés et de ses erreurs,
se juge bien inutilement. Comment peut-on avoir confiance en soi si l'on se considère comme mauvais
ou indigne?
En psychologie, on classe les comportements qui caractérisent cette situation en : névroses
obsessionnelles; conduites d’échec dans la vie affective et professionnelle (Je ne mérite pas);
comportements agressifs (Je me hais et je hais les autres); inhibitions physiques et sexuelles (Je ne
vaux rien); dépression (Je suis triste à l’idée de perdre l’amour de moi-même, à force de me
déprécier); alcoolisme (Je bois parce que je m’ennuie, parce que je suis triste, parce que je ne m’aime
pas); altruisme incompris (aide à autrui de manière compulsive); hypocondrie (inquiétude permanente
concernant l’état de sa santé); délinquance (commettre un délit pour se soulager : dans ce cas, la
culpabilité se présente avant le délit); etc. Comme on le voit, dans nombre de cas, celui qui est
coupable ne se sent pas ainsi inconsciemment, mais il démontre, par ses comportements, qu’il porte
une grande culpabilité.
Le pire c'est que, par l’éducation, le complexe de culpabilité peut se transmettre de génération
en génération parce qu’il est enfoui au plus profond des pensées les plus secrètes de l’être.
Alors, la situation de celui qui est affligé d’un complexe de culpabilité devient-elle sans espoir de
traitement? Un être ne peut-il pas parvenir à se libérer de ses sentiments de culpabilité? Tout à fait,
s’il sait écouter cette voix qui lui parle a l’intérieur de lui-même. Il doit savoir porter attention à ses
sources cognitives (croyances, opinions, perceptions, jugements, idées, pensées ou valeurs).
À ce propos, il est important d’analyser et de modifier les croyances limitatives qui engendrent
des émotions négatives qui, par la suite, déterminent inconsciemment son agir, disposant à se conduire
d’une manière profitable ou nuisible à l’atteinte de ses objectifs. Cette voix si torturante s’appuie sur le
discours interne qu’un être se tient. Il doit écouter comment il se parle, comment il se dit des choses
insensées, irréalistes, des choses qui ne coïncident pas avec la réalité. Il doit prendre conscience
clairement de ce langage intérieur qui se déroule en lui et qui le maintient inconsciemment dans la
culpabilité et la honte.

7
Dès qu’un être prend conscience de ce langage intérieur, il se peut que la culpabilité commence
à diminuer jusqu’à disparaître complètement. Il importe donc d’analyser ces structures intimes afin de
percevoir la façon dont on a emmagasiné, organisé, code l’information pour donner un sens à son
expérience. Ce n’est que de cette manière qu’on peut adopter des comportements nouveaux mieux
adaptés aux situations, plus efficaces, plus satisfaisants pour soi-même, permettant vraiment de se
libérer de la culpabilité.
Qu’on comprenne bien qu’on ne parvient pas à modifier sa manière de penser du jour au
lendemain. Dans certains cas, il peut convenir de se faire assister d’une personne capable d’aider à
identifier, à modifier et à éliminer cette petite voix déstructurante.
Pour tout dire, la déculpabilisation commence par la compréhension de la notion de droit qui
inclut l’autorisation d’accéder personnellement au bonheur. Le sentiment de culpabilité a toujours un
effet dévastateur sur la qualité de ses relations puisqu'il brime le besoin fondamental de liberté si cher à
tout individu. Tout être vivant a besoin de son espace pour grandir. Et, s’il l’a perdu, il peut, il doit le
récupérer. Mais, en cela, le fait de se culpabiliser ou de culpabiliser les autres s’oppose à l'Ordre des
choses. Car, par là, un être s’emprisonne lui-même ou il tente d’enchaîner autrui, ce qui est une
atteinte aux lois de l’amour et de l’innocuité.
Paradoxalement, le fait de se sentir coupable permet d’exercer un certain contrôle sur le monde
et les autres. Elle résulte de la vaine tentative d’échapper à la douloureuse prise de conscience de ses
limites et de son impuissance face à certains événements de la vie. Ainsi, ce n'est pas en luttant contre
sa culpabilité qu’on peut réussir à l'éradiquer, puisque, fondamentalement, elle sert généralement
d’écran protecteur.
À l’inverse, la culpabilité disparaît d'elle-même dès qu’on accepte son angoissante absence de
pouvoir sur autrui. Grâce à ce lâcher prise, on devient en mesure de délimiter avec exactitude, dans ses
relations, son degré de responsabilité de celle des autres. Alors, on découvre qu’on n’est pas
responsable de leur destin, encore moins de leur bien-être. En général, c’est justement dans la mesure
qu’on pense l’être qu’on éprouve de la culpabilité quand les choses tournaient mal. Quel sentiment de
liberté on retrouve lorsqu’on sait enfin se débarrasser des fardeaux qui ne n’appartiennent pas à soi!
À tout âge, toute démarche d’épanouissement personnel devrait commencer par une bonne
session de déculpabilisation. Mais, à défaut de pouvoir se débarrasser de toutes ses culpabilités, en
raison du nombre d’éléments inconscients qui l’entretiennent, le réalisme suggère d’apprendre à mieux
vivre avec celles qu’on parvient à reconnaître. À ce chapitre, il existe de solides raisons pour
commencer un bon ménage, seul ou avec de l’assistance.
D’abord, la majorité des sentiments de culpabilité sont disproportionnées par rapport à leur
cause réelle. Enfant, chacun a tendance à tout se reprocher, jusqu’au divorce possible de ses parents.
Puis, devenu parent à son tour, l’adulte ne manque pas de s’imputer les difficultés scolaires de son
enfant. Ainsi, chacun se retrouve à la limite d’un fantasme de toute-puissance, celui du poupon qui
croit que le monde tourne autour de lui. À cet égard, un peu de modestie aide à atténuer des
culpabilités fondées sur de fausses prétentions.
En outre, le fait de se sentir coupable devient un antidote très efficace contre l’aptitude à
apprécier la joie de vivre. Prendre du temps pour s’occuper de soi, plutôt que des autres, n’a pas reçu
de légitimité dans l’éducation des Judéo-chrétiens. Au point que, quand on choisit de le faire, on ne
s’autorise pas à en profiter pleinement.
Il apert que, penser aux autres, plutôt qu’à soi, représente un réflexe assez sympathique que
l’on aimerait voir plus répandu dans l’espèce humaine. Cependant, le faire par culpabilité tourne vite à
une forme d’altruisme incompris, donc dévoyé. On ne tarde pas à considérer les autres comme un
poids ou un souci et à percevoir l’aide qu’on leur apporte comme un devoir plutôt que comme une
expression naturelle de la loi de l’échange et du partage.
Tous conviendront qu’une charge trop forte de culpabilité ne favorise pas les bons sentiments.
Les gens qui vivent dans la culpabilité deviennent souvent, consciemment ou non, des culpabilisateurs.
Alors, ces êtres déversent leur trop-plein de culpabilité sur ceux qui sont à leur portée, en commençant
par leurs proches. En revanche, reconnaître sereinement les raisons qui empêchent qu’on se libère de
ses culpabilités permet de préparer avec ces derniers une meilleure cohabitation.
Dans la plupart des cas, la culpabilité n’est pas que subjective. À un niveau ou à un autre, on se
sent coupable de quelque chose de fondé : il peut s’agir de ses insuffisances, innombrables, de ses
petites paresses quotidiennes, qui peuvent aller jusqu’à des lâchetés. Il faut se rappeler que
l’aspiration de tout Judéo-chrétien a longtemps consisté dans la perfection et la sainteté, ce qui
contribuait à se placer la barre très haute.

8
Comme on le sait, toute société, comme toute éducation, repose sur des règles. Et qui dit règles
dit limites contraignantes, si elles ne sont pas arbitraires. Comment ne serait-on pas porté à les
transgresser? Étudions ce paradoxe. Certains croient s’être guéris de leurs scrupules de ne pas payer
leurs contraventions, mais, dès l’arrivée d’une lettre recommandée qui rappelle l’expérience, se réveille
en eux, au niveau du plexus, la peur du gendarme.
On le voit dans nombre de procès, les plus grands criminels semblent ceux que la culpabilité
effleure le moins. De ce fait, qui se permettrait d’accorder sa pleine confiance à un être qui se dirait
complètement affranchi de toute culpabilité?
Bref, même si on le voulait de tout son être, nul ne pourrait se dégager de toute notion de faute.
Et les points de culpabilité varient grandement d‘un sujet à un autre. Ainsi, le même qui tue et viole
sans regrets apparents peut, dans le même temps, se sentir pris d’intenses remords à l’idée d’avoir
causé de la peine à sa mère.
En fait, la culpabilité crée un vide dans le psychisme, un vide qu’il faut savoir remplir de quelque
chose qui fait sens. Au lieu de perdre trop d’énergies dans la culpabilité, on pourrait redirigez cette
énergie dans un projet qui pourrait aidera un être dans la détresse. De la sorte, non seulement
parviendrait-on à soulager sa culpabilité, mais on la transformerait en un élan pour le bien.
Suite à une faute, nul ne peut ramener la vie, les biens ou le bien-être qui ont été gâchés ou
perdus. Mais chacun peut retrouver son propre potentiel. Pour cette raison, il faut éviter de laisser la
culpabilité paralyser son être. On gagne à demander à Dieu de pardonner ses maladresses, si cela
rassure. Ensuite, on renverse sa culpabilité de manière à en faire un tremplin pour l’action
constructive. On s’amuse à faire de ce qui fut un triste chapitre de sa vie l’introduction au prochain
chapitre, centré sur l’amour et la joie de vivre.

La solution spirituelle à la culpabilité

Dans la condition humaine, la culpabilité détient sa vraie lumière. Elle intervient comme une
soupape de sécurité. Elle rappelle qu’il existe une bonne et une mauvaise façon de fonctionner et qu’il
existe des normes relatives au bien. Elle le signale par une mauvaise conscience qui entraîne un
sentiment de culpabilité. On n’a qu’à observer un petit enfant pour comprendre que l’être humain
semble né avec la faculté du discernement spirituel.
Vivre dans la culpabilité, c’est faire le choix personnel un peu masochiste de ne pas se trouver
digne d’une nouvelle occasion de s’améliorer et de grandir. Ce sentiment éclaire un blocage au niveau
du cœur qui provient d’une impression de rejet ou de trahison. Il exprime une incapacité à pardonner
ou à se pardonner qui maintient dans l’amertume et entretient la jalousie (l’envie du bonheur présumé
et injustement mérité de la part des autres).
Pour tout dire, très souvent, la culpabilité ressort de la propension aux jugements éthiques
étriqués et hâtifs, surtout fondés sur l’exagération des détails. Elle illustre un relent de perfectionnisme
qui néglige de tenir compte de sa situation d’être évoluant et qui, par méconnaissance de ses moyens
réels, amène à se placer la barre trop haute. Au lieu de mener à incarner la perfection du moment, qui
consiste à agir au meilleur de ses moyens et de ses connaissances, elle impose d’exprimer dans
l’immédiat la Perfection des perfections. Elle témoigne d’une incompréhension de l’Amour d’un Dieu
impassible qui ne juge jamais et qui couvre de sa providence toutes ses créatures.
Le sentiment de culpabilité est vain puisqu’il garde lié à un passé stérile. Quand un acte a été
posé, il a été posé! En l’occurrence, il ne reste qu’à harmoniser le mal qu’on a fait ou qu’on s’est fait,
car il ne sert à rien de tourner le couteau dans la plaie. Les remords ne peuvent que contribuer à
rendre malheureux et à donner plus de retentissement à la rétribution de l’acte malencontreux.
Il faut savoir que Dieu ne pense jamais à se venger ni à punir: il laisse agir ses Lois immuables,
impersonnelles, impassibles, neutres, qui rétribuent tous de la même manière, au moment le plus
opportun. La Loi divine vise à faire comprendre, pas à punir.
De ce fait, puisque l’être humain est un être évolutif, il serait plus créatif s’il cherchait à se
comprendre qu’à se condamner, à apprendre à s’accepter et à s’aimer avec ses grandeurs et ses
faiblesses. Peut-on avoir honte d’une conduite stupide fondée sur une fausse identification, sur l’erreur
d’une conscience encore limitée?
Au quotidien, il vaudrait mieux consacrer le temps qu’on perd à se culpabiliser à comprendre
comment on peut ouvrir sa conscience à la Vérité et à l’Amour. Pour le reste, c’est avant d’agir qu’il
faut penser aux conséquences de ses actes! De toute façon, il vaut mieux faire cinquante erreurs par

9
jour que de ne rien faire! Car celui qui commet une erreur apprend. Mais ce dernier propos ne doit pas
être interprété comme une invitation à commettre délibérément des erreurs...
La culpabilité provient souvent du doute sur son droit de faire des choix. Il se peut qu’on vive
une trop grande dépendance à l’égard du regard des autres ou de l’autorité Dieu ou qu’on résiste à la
pulsion de vie. À un niveau ou à un autre, on refuse de reconnaître la légitimité de ses pulsions
originelles à cause des schémas proposés par le Surmoi collectif.
La meilleure façon de cesser de s’accuser, c’est d’accepter qu’on est aussi parfait qu’on peut
l’être à chaque instant de sa vie. Pour parvenir à la perfection, il faut accepter la perfection du
moment, sinon, on s’en écarte à cause de la tension qu’on entretient.
En général, on se sent coupable parce qu’on se ment à soi-même. C’est une façon de se
rappeler qu’on n’est pas fidèle à ses engagements ou à ses promesses, d’où on ressent le besoin de se
punir. De toute évidence, on ne peut établir une relation constructive en se considérant dans l’erreur
ou le manque ou en se perdant dans les regrets et les remords. Aussi, lorsqu’on ne se sent pas bien
avec soi-même ou avec les autres, on gagne à rapidement regagner la confiance en soi, l’acceptation
inconditionnelle de soi, l’estime de soi intégrale.
Comme il n’existe aucune raison de tolérer une situation dans laquelle on se déprécie, se
dévalue, se rejette, s’exclut de l’amour, on peut toujours affirmer : Je Suis un Fils de Dieu et, à tout
moment, Je Suis parfait comme Je Suis. Jour après jour, j‘évolue et je m’accomplis au meilleur de mes
moyens et de ma compréhension.
Pendant son incarnation, un long apprentissage, chaque être humain commet obligatoirement
des erreurs. Parfois, selon le sentier qu’il explore, mû par la force du désir, il peut quitter la ligne droite
et explorer, pour un temps, une voie parallèle. Mais son âme, qui agit au plus profond de lui, ne tarde
pas à l’inciter à retrouver le bon chemin. Mais avant de revenir à la voie droite, l’être humain peut
commettre des actes, se livres à des pensées, adopter des comportements qui ne sont pas en harmonie
avec la nature et les aspirations de son âme. Chacun peut toujours se laisser emporter par le contexte
de son environnement, par ses désirs personnels, par ses illusions intimes, par l’énergie impérieuse de
son ego. Alors, il accumule les erreurs.
Au début, l’être qui s’est retiré de la voie droite n’a pas forcément conscience de commettre des
erreurs. Mais, peu à peu, constatant la souffrance qu’il s‘inflige ou qu’il inflige à autrui, naît un
sentiment de culpabilité qui peut devenir plus ou moins lancinant. Chez la majorité des êtres sains, ce
sentiment de culpabilité se renforce de jour en jour du fait qu’il ne peut être annihilé. Un être peut
temporairement l’assoupir, mais il ne peut jamais complètement l’abolir, à moins de faire ce qu’il faut
pour s’en délivrer. À ce moment, ce qui importe pour lui, c’est de s’arrêter et de s’intérioriser pour faire
les prises de conscience qui s’imposent.
Il arrive souvent qu’un être ne commence à réfléchir sur sa manière d’agir et ne songe à se
remettre en question qu’au moment où il rencontre des difficultés matérielles importantes ou éprouve
de réels soucis de santé. Il s’agit de signaux d’alarme qui tentent de prévenir la personnalité qu’elle
doit changer de comportement et, surtout, restaurer sa véritable valeur. À ce propos, personne ne
perd jamais sa valeur, celle-ci n’est jamais qu’oubliée. Au cours du périple évolutif, il y en a qui en
viennent à oublier complètement leur Essence ou leur Réalité, le sens de la vie et leur but ultime. Ils
oublient l’essentiel : leur devoir de s’aimer et d’aimer d’un amour intégral.
Autrefois, de temps à autre, on entendait dire que quelqu’un avait soulagé sa conscience. Qui y
réfléchit bien ne tarde pas à réaliser que nul ne peut soulager sa conscience. Un être ne peut régler un
problème de conscience qu’en réalisant ses erreurs, en se pardonnant, en s’en amendant, en les
réparant et en s’armant du ferme propos de ne pas les répéter. Il ne peut réintégrer la voie droite
autrement. Surtout, il doit promptement se dégager de toute culpabilité par rapport à ses erreurs
passées. À vrai dire, il n’existe pas d’erreurs, il n’existe que des expériences incomplètes.
Au niveau de la dualité et de la densité, chaque être humain ne peut que commettre une
multitude d’erreurs. Cela fait partie de l’apprentissage qui amène à passer de l’inconnu au connu, de
l’incontrôlé au maîtrisé. En soi, il n’est pas grave de commettre une erreur. Ce qui serait
questionnable, ce serait de répéter volontairement ce qu’on sait être une erreur. Encore que si un être
choisit d’agir ainsi, ce ne peut être que parce qu’il n’est pas encore suffisamment convaincu qu’il s’agit
d’une erreur. Une autre chose qui serait questionnable, ce serait de centrer son attention sur ses
erreurs au point de les nourrir en permanence. En pareil cas, un être ne réussirait qu’à se gâcher la vie
et il finirait par se détester.
Face à une erreur, c’est tout le contraire qu’il faut faire. Il faut savoir l’apprécier pour le
message qu’elle envoie par rapport à son degré d’inexpérience et l’imprégner de beaucoup d’amour en

10
se disant : J’ai agi comme je l’ai fait parce que je détenais un niveau de conscience moindre. Mais,
maintenant que j’ai atteint un niveau de conscience plus élevé, je sais devoir changer mon
comportement. Au lieu de perdre mon énergie à m’en désoler, je vais m’en servir pour continuer
d’éclairer les autres points d’ombre que je peux encore porter. Je me pardonne tous mes errements et
toutes les erreurs que j’ai commises en cette vie avec d’autant plus de facilité que j’en avais
programmé une large part avant de naître pour accéder à une plus grande compréhension de mon être
et à une plus grande maîtrise personnelle de ma vie. Désormais, je m’en remets à l’Énergie divine qui
transforme mon être pour qu’elle illumine ma réalité.
Quand on sait s’extraire des rets de l’ego, il devient bien plus facile que l’on pense de se
pardonner les souffrances qu’on a pu infliger à autrui et de pardonner à autrui celles qu’ils ont pu
infliger à soi. Chacun sait fort bien que, sur le plan terrestre, il n’est pas facile de suivre sa voie sans
finir par blesser quelqu’un ou par être blessé par un autre. À cause de l’amour-propre, le plus difficile,
c’est d’apprendre à se pardonner à soi-même. Mais il faut parvenir à le faire si on compte continuer
d’avancer. Au cours de son évolution terrestre, chaque être humain traverse divers niveaux de
conscience qui lui permettent progressivement de dissoudre ses incompréhensions et ses erreurs.
Malheureusement, certains sont plutôt portés à se punir à répétition de leurs actes
répréhensibles, ce qui les amène à sombrer dans une plus profonde culpabilité. Quelle mauvaise
solution! Il vaudrait mieux pour eux qu’ils apprennent à découvrir ce que leur conscience leur reproche
parce qu’ils n’ont pas agi en harmonie avec leur âme et d’imprégner de beaucoup d’amour tous leurs
actes qui ne correspondent pas aux aspirations profondes de leur âme. Pour le reste, il leur faudrait
savoir se déculpabiliser complètement des actes, des pensées, des paroles et des sentiments du passé.
Sinon, un être risque de se croire plus mauvais qu’il n’est et à nourrir cette pensée jusqu’à s’en
convaincre, ce qui ne peut le mener qu’à s’emprisonner dans une notion complètement erronée par
rapport à sa réalité et au sens de la vie évolutive.
Tout ce qui a été vécu ne doit pas servir à se culpabiliser, mais à accéder progressivement à une
plus grande lumière spirituelle, à une plus grande ouverture de conscience, à une plus grande maîtrise
personnelle. Aussi faut-il recommander à celui qui chemine sincèrement de se pardonner toutes ses
erreurs en actes, en pensées, en paroles et en ressentis pour récupérer sa liberté d’action et avancer
avec plus d’aise, de légèreté et d’harmonie. Ce qui a été vécu a été vécu. À partir de là, il faut se
tourner vers ce qu’il reste à vivre pour le vivre au mieux de sa nouvelle compréhension et de ses
nouveaux moyens. Le passé est passé, on ne peut plus rien y faire, il n’appartient plus à sa réalité
immédiate.
Si on y pense bien, on comprendra facilement qu’il vaut mieux apprendre à bien s’aimer qu’à se
culpabiliser de ses erreurs du passé. L’amour est la clé essentielle de l’existence. Lorsqu’on saura
s’aimer, on cessera de trébucher sur la route, on souffrira de moins en moins, on connaîtra moins la
maladie, la pénurie et les limites, car on grandira dans la lumière et on récoltera une nouvelle moisson,
plus agréable et heureuse. Qui s’aime sait se pardonner ses erreurs. Il sait aimer les autres et leur
pardonner leurs erreurs. De ce fait, il se libère de plus en plus des chaînes dont il s’est entravé.
L’incapacité de se pardonner et de pardonner, qui se manifeste largement par le sentiment de
culpabilité, perturbent le psychisme et détruisent le véhicule physique. À ce jeu, on nourrit son être
d’une énergie négative dont il n’a absolument pas besoin. Beaucoup de maladies proviennent du fait
qu’on n’accepte pas sa réalité d’être évolutif, donc perfectible, et de la difficulté à accepter les autres
comme ils sont. À l’inverse, quand on s’offre et offre de l’amour, on se nourrit d’une énergie
constructive qui régénère, transmute, transfigure et illumine son être.
La meilleure manière de se libérer d’un sentiment de culpabilité, c’est d’écrire, sans censure,
tout ce qu’il fait remonter à la conscience. Ensuite, on passe dehors où fait brûler son texte en
appelant l’Esprit du vent à diluer dans l’air les énergies négatives qui peuvent ressortir de la combustion
du papier et à ramener sur soi une pluie de bénédiction, notamment d’amour de soi et de libération. Le
travail avec le Maître Saint-Germain et la Flamme violette argentée peut produire les mêmes résultats.

© 2009 Bertrand Duhaime (Douraganandâ)

Note : Nous accordons le droit de reproduire ce document dans la mesure où on le reproduira intégralement --donc sans aucune
suppression, modification, transformation ou annotation-- se donnant la peine d’en préciser le nom de l’auteur, Bertrand Duhaime
(Douraganandâ), la source, www.lavoie-voixdessages.com, et d'y joindre également, au complet, en tête ou en pied de texte, la
présente directive, donnée en note.

11

Vous aimerez peut-être aussi