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Akkarene Rim
Maître de conférences
Université de Bejaia, Algérie, r.akkarene@hotmail.fr
Bouda Nabil
Maître assistant
Université de Béjaia, Algérie
Route de Tichy,
Aboudaw, Bejaia , Algérie
Résumé :
Introduction :
L’achat répété seul ne peut plus être un indice unique de fidélité pour les praticiens du
marketing, il est essentiel de s’assurer que les consommateurs possèdent des attitudes positives
envers la marque. En un seul mot, ils éprouvent un engagement à l’égard de la marque.
Le courant relationnel du marketing a montré l’intérêt d’étudier les relations qu’entretient le
consommateur avec les marques. Puisque l’individu indique qu’il souhaite poursuivre une
relation avec un autre individu ou groupe de personnes, on supposera également qu’il souhaite
la poursuite de la relation avec une marque, en continuant de l’acheter et de l’utiliser…
L’attachement est un concept qui a fait l’objet d’un nombre important de travaux et de
recherches, les premiers travaux ont été portés sur des efforts de clarifications, et se sont
intéressés au lien individu-marque qui a évoqué le terme « brand liking » (Aaker 1991) avant
que le terme attachement ne soit développé.
Depuis les travaux de Fournier (1998), Fournier et Yao (1997), expliquer et opérationnaliser la
relation consommateur-marque nécessite de prendre en compte et d’étudier la dimension
affective de cette relation, l’attachement représente l’une de ces variables, dont les chercheurs
ont exploré plusieurs approches, la revue de littérature révèle ainsi une certaine variance dans
sa définition et dans l’opérationnalisation des échelles existantes pour sa mesure.
L’objectif de cette recherche est de montrer le lien entre la variable affective représentée par
l’attachement à la marque et l’engagement du consommateur. Plus précisément, nous allons
déterminer à quel degré la variable indépendante participe dans la formation de la variable
dépendante, tout en prenant en considération la modération de l’origine de la marque et de
l’implication du consommateur envers la catégorie de produit.
✓ Un achat répété, qui représente à son tour un indicateur de comportement qui confirme
la régularité du comportement des clients ;
✓ Une résistance à la persuasion ; car une forte attitude favorable permet au client de
résister à toute forme de tentation de la part de la concurrence.
L’importance de cette étude réside dans l’intérêt et dans l’importance même des relations qu’entretient
le consommateur avec les marques, qui ont été démontrés par le courant relationnel du marketing.
L’étude de la fidélité à la marque dans le cadre du courant relationnel demeure nécessaire, si
l’entreprise veut établir des relations à long terme avec ses clients.
1) Elle est biaisée (non aléatoire) ce qui veut dire que les achats répétés de la même marque
ne résultent pas du hasard ;
2) Elle s’exprime à travers un comportement d’achat ;
3) Exprimée au fil du temps ;
4) Par une unité de décision (membre de famille ou la famille…) ;
5) Pour une marque ou plusieurs marques dans un ensemble de marques alternatives ;
6) Elle est fonction d’un processus psychologique (évaluation et prise de décision).
On retiendra de cette définition deux points essentiels : la fidélité est tout d’abord définie
comme un résultat et ses réponses observables qui l’expriment se manifestent au cours du
temps. Ensuite, la fidélité est définie à partir de ses causes puisque ces réponses sont
l’aboutissement de processus psychologiques d’évaluation et de prise de décision, qui sont de
nature cognitive et affective.
Avec cette relation causale forte, la fidélité va au-delà d’un simple constat d’achat répété. Selon
Day, sans cette explication causale, l’achat répété est suspecté de n’être simplement qu’une
fidélité fallacieuse.
De là, le concept d’engagement est introduit dans la définition de la fidélité à la marque, la 6 e
condition citée en haut fait directement référence à l’engagement. Selon (Jacoby et Kyner,
1973) : « la notion d’engagement fournit une base essentielle pour distinguer entre fidélité à la
marque et autres formes du comportement d’achat répété, et est très prometteuse en termes
d’évaluation du degré relatif de fidélité à la marque »
L’introduction en marketing de nouveaux concepts tel l’engagement a généré de la part des
chercheurs et des praticiens du marketing un regain d’intérêt pour le vieux concept de fidélité
et a permis de distinguer entre vraie et fausse fidélité, qui a été souvent abordée dans la
littérature marketing (Dick et Basu 1994 ; Amine 1998 ; C.Bozzo, D.Merunka, J.L.Moulins
2006). La vraie fidélité repose sur des attitudes positives fortes à l’égard de la marque achetée,
elle amène le consommateur à acheter la marque en connaissance de cause, par ce qu’elle est la
meilleure alternative pour lui. Cette fidélité est parfois assimilée au concept d’engagement,
comme c’est précisé dans la définition suivante (Oliver, 1999) : « la fidélité est l’engagement
solide de racheter avec constance dans le futur le produit ou service préféré. Cet engagement
est à l’origine de l’achat répété de la même marque ou du même ensemble de marques, en dépit
d’influences situationnelles et d’actions marketing qui peuvent être à l’origine d’un
changement ».
L’engagement a été défini comme « un désir continu à maintenir une relation de valeur »
(Garbarino ; Johnson, 1999).
Il est aussi considéré comme « le stade le plus avancé de la liaison relationnelle ».
Selon (Anderson ; Weitz, 1989), l’engagement est décrit comme étant « le désir de développer
des relations stables et une bonne volonté de faire des sacrifices à court terme pour le maintien
et la stabilité de la relation ».
(Lastovicka et Gardner, 1978) le définissent comme « le lien entre individus et son choix de
marque au sein d’une catégorie de produit. »
La transposition de l’engagement envers une marque est un peu plus délicate, puisqu’elle porte
sur un objet inerte et intangible...
Au cours de cette recherche, l’engagement envers la marque est considéré comme une attitude
du consommateur envers une marque donnée, cet engagement se définit par la volonté du
consommateur de poursuivre dans sa relation avec la marque en acceptant de fournir des efforts
pour le maintien de cette relation
L’engagement envers la marque est en général déduit de l’une de ses conséquences (le
consommateur peut retarder son achat en vue de trouver la marque qu’il désire plutôt que
d’acheter une marque concurrente, il peut en effet faire des efforts sur le prix), car la majorité
des chercheurs le considèrent comme une attitude que l’on ne peut pas observer directement ;
Le rachat de la marque est considéré comme conséquence directe de l’engagement, autre
conséquence de l’engagement et qui a été considéré par certains auteurs est le bouche-à-oreille
favorable envers la marque.
L’attachement à la marque
De nombreuses recherches ont essayé de déterminer les antécédents directs de l’engagement du
consommateur envers la marque, les chercheurs s’attachent à mesurer la force du lien entre les
attitudes envers la marque et l’engagement.
Pour certains chercheurs, la volonté de poursuivre la relation avec la marque résulte de
l’ensemble des évaluations de la marque par le consommateur, si elles sont positives, le
consommateur sera engagé. Cependant, d’autres recherches proposent une classification de ces
attitudes, pour lesquelles n’existe pas un consensus sur leur nombre ou nature.
L’attachement à la marque, objet de notre recherche, a été cité par de nombreux chercheurs (Ball
et Tasaki 1992 ; Amine, 1998 ; Lacoeuilhe, 1998, 2000 ; Chaudhuri et Holbrook, 2001, 2002).
L’évolution de l’étude de l’attachement a débuté par l’établissement des bases théoriques du
concept, ensuite s’intéresser à l’étude de ses déterminants, de son rôle dans la formation de la
fidélité à la marque et de sa mesure.
Lacoeuilhe (1998, 2000) a précisé dans son article que l’attachement et l’engagement sont deux
construits voisins, mais qu’ils se diffèrent conceptuellement, car l’attachement est un des
antécédents de l’engagement. Il définit l’attachement comme : « une variable psychologique
qui traduit une relation affective durable et inaltérable (la séparation est douloureuse) envers
la marque et qui exprime une notion de proximité psychologique avec celle-ci”
À partir des travaux de Fournier (1994, 1998), l’attachement à la marque est considéré comme
une variable principale dans la relation des consommateurs avec les marques. Il représente aussi
un bon prédicteur de l’engagement, de la fidélité comportementale (Chaudhuri et Holbrook,
2001, 2002 ; Dick et Basu, 1994), d’un bouche à oreille favorable (Park et al, 2009 ; Cristau,
2001), nous pouvons postuler l’hypothèse suivante :
H1 : l’attachement influence positivement l’engagement du consommateur envers la marque.
d’autres sens, les marques internationales notamment occidentales sont souvent plus
recherchées et mieux évaluées (Smaoui, 2003 ; Okechuku ; Onyemah, 1999).
H2-1: Plus le pays d’origine de la marque est important lors du choix du consommateur, plus
le consommateur sera engagé envers sa marque
H2-2 : la contribution de l’attachement à la formation de l’engagement est d’autant plus
marquée que le pays d’origine de la marque est important.
L’implication envers la catégorie de produit
La motivation du consommateur influence les efforts qu’il va consacrer pour parvenir aux buts
qu’il juge nécessaires à la satisfaction de ses besoins.
Les motivations changent d’un individu à un autre, certains ne peuvent vivre sans le produit
convoité, d’autres et pour un besoin identique ne sont pas autant intéressés par le produit.
L’implication qui traduit cette différence est une variable qui influence considérablement le
comportement du consommateur.
Le nombre de recherches se rapportant à l’implication démontre de l’intérêt que les chercheurs
en marketing donnent à ce concept. Cette richesse a participé d’une manière ou d’une autre à la
confusion qui entoure les différentes conceptions de l’implication
Rotschild (1984) l’a définie comme : “un état non observable de motivation, d’excitation ou
d’intérêt. Elle est favorisée par des variables externes (contexte, produit, communication) et
par des variables internes durables (le moi, les valeurs…). Elle entraîne des comportements :
certaines formes de recherches de produits, de traitement de l’information et de prise de
décision” ;
Zaichkowsky (1984) : “l’implication correspond à la manière dont une personne perçoit un
objet comme personnellement important, pertinent” ;
Plusieurs études (Traylor, 1981,1983 ; Parck, 1996 ; Leclerc and Little, 1997; Iwazaki and
Hafitz, 1998; Quester and Lim, 2003) ont examiné la relation entre le niveau d’implication et
la fidélité.
Un fort engagement envers la marque et un degré élevé de fidélité à la marque, est
respectivement et généralement supposé accompagné un niveau élevé d’implication
(Lastovicka et Gardner, 1977 ; Zaichowsky, 1985,1986) ;
Traylor (1981) a constaté que la relation entre l’implication envers le produit et l’engagement
envers la marque est significative et positive pour certains produits et ne l’était pas pour
d’autres. Il a précisé qu’“un consommateur peu impliqué devrait avoir un engagement à la
marque faible et devrait changer de marques plus souvent qu’un consommateur pour lequel le
produit est plus impliquant”.
H3-1 : plus la perception du risque d’erreur est importante au niveau du produit, plus le
consommateur sera engagé envers sa marque
H3-2 : Plus les conséquences d’une erreur au niveau du produit sont estimées importantes,
plus le consommateur sera engagé.
H3-3 : La facette d’intérêt de l’implication présente un développement indépendant par
rapport à celui de l’engagement
Les variables à mesurer et les relations à tester se présentent dans le modèle suivant :
Figure 1 : Modèle de la recherche
H1
Attachement Engagement envers la
marque
H2
Pays d’origine
de la marque
H4
Implication (risque H3
perçu, intérêt, plaisir)
Méthodologie de la recherche :
Afin d’atteindre le principal objectif de cette recherche et déterminer le lien existant entre
l’attachement et l’engagement envers les marques nationales et étrangères de smartphones, ainsi
que le rôle joué par les variables en relation avec le produit dans la formation de cet engagement.
Nous avons effectué une étude quantitative à travers l’enquête que nous avons menée auprès
d’un échantillon de convenance de 300 consommateurs de la wilaya de Bejaia, vu la difficulté
de procéder par un échantillon probabiliste.
Notre enquête a été menée à l’aide d’un questionnaire comportant trois parties correspondant à
trois thèmes : le premier décrit d’une manière générale l’achat d’un smartphone, à travers
l’importance de la variable pays d’origine, la dernière marque achetée, ainsi que la notoriété
des marques existantes sur le marché.
Le deuxième thème traite uniquement la description de l’achat de la marque possédée par le
consommateur, et comporte les items mesurant l’engagement du consommateur, son
attachement, son implication dans la catégorie de produit, ainsi que la marque choisie lors d’un
futur achat. Le troisième thème comporte la fiche signalétique, afin de décrire notre échantillon.
Le questionnaire a été administré en face à face et en même temps mis en ligne, les interviewés
habitaient tous la wilaya de Bejaia avec ses différentes communes.
Les variables de notre modèle, telles qu’elles étaient présentées et expliquées, ont été mesurées
à travers différentes échelles développées par les chercheurs et selon l’échelle de Likert à 5
points.
Le concept d’engagement a été mesuré à travers ses conséquences, en utilisant l’échelle
développée par (Terasse, 2006) dans sa recherche, qui mesure la résistance du consommateur à
la hausse des prix de la marque, l’effort consenti afin de se procurer la marque, ainsi que la
réaction de ce dernier à la présence ou à la disparition de la marque (7items). Cette échelle a
présenté un indice KMO à 0,702 avec une variance totale expliquée à 62 %, ainsi qu’une
fiabilité estimée à 0,795.
L’échelle utilisée pour mesurer le concept d’attachement, qui représente l’antécédent affectif
de la fidélité à la marque, est celle développée par (Lacoeuilhe, 2000). Il s’agit d’une échelle
unidimensionnelle à 5 items. L’échelle présente une variance expliquée à 70 %, et une fiabilité
de 0,824.
Pour la variable implication, l’échelle que nous avons adoptée est basée sur celle de Stazzierie
et Kapferer et Laurent, en englobant la notion de risque perçu avec ses deux facettes, l’intérêt
accordé au produit, ainsi que le plaisir retiré de l’achat et de l’utilisation d’un smartphone. Pour
les trois facettes, l’échelle a présenté une variance expliquée qui dépasse les 50 % et une fiabilité
acceptable.
Avant de présenter les principaux résultats de notre enquête, nous débutons par l’analyse du
profil démographique des répondants aux questionnaires, qui nous donne un échantillon
constitué de 61 % d’hommes et de 49 % de femmes. Aussi, dans 69 % des cas, les répondants
sont âgés de moins de 40 ans. D’autre part, les résultats montrent que les fonctionnaires
prennent une part de 33 % de l’échantillon, parmi les répondants aussi, 21 % sont des étudiants,
28 % de la profession libérale et 18 % partagée entre les retraités ainsi que les sans-emplois.
La deuxième partie des résultats est consacrée aux résultats qui testent la relation entre
l’engagement et l’attachement, puis effectuer d’autres régressions menées sur les deux autres
attitudes qui participent à la formation du concept d’engagement envers la marque.
B
Modèle T Sig
B standardisé
Suite aux résultats qui apparaissent sur le tableau, le calcul du coefficient de corrélation permet
de donner une mesure synthétique de l’intensité de la relation entre deux variables, il nous
donne ainsi, des informations sur l’existence d’une relation linéaire (sous forme d’une droite)
entre les deux variables considérées : autrement dit, l’attachement a une relation positive avec
l’engagement. Lorsque la variable indépendante augmente d’une unité, l’engagement augmente
de 0,702 unité. (Engagement =1 288 + 0,702 attachement). L’hypothèse H1 est vérifiée.
La revue de littérature fait apparaître que l’engagement et les deux facettes de l’implication, qui
sont : la probabilité de faire une erreur et les conséquences de l’erreur accompagnent
l’engagement envers la marque. Les autres attitudes envers la catégorie comme la facette intérêt
et la facette plaisir de l’implication évolue indépendamment de l’engagement. Nous nous
interrogeons aussi sur le rôle du pays d’origine dans la formation de cet engagement.
À travers les différents coefficients de corrélation apparus dans le tableau, nous pouvons
constater que l’engagement évolue de manière simultanée avec la notion de pays d’origine de
la marque, les conséquences de l’erreur comme facette de l’implication, ainsi que l’intérêt porté
à la catégorie de produit. Cependant, la probabilité d’erreur ainsi que la facette plaisir de
l’implication ne sont pas reliés à l’engagement du consommateur. L’hypothèse H 3.2 ; H3.4 et
H2.1 sont vérifiées, l’hypothèse H 3.1 et H3.3 sont refusées.
D’après les différents liens figurant dans le tableau et suite aux corrélations faites, nous pouvons
constater dans un premier temps que l’effet de l’attachement sur la variable dépendante est
d’autant plus marqué lorsque nous avons intégré les conséquences de l’erreur et l’origine de la
marque. (Accepter H4.1 et H2.2) ; ce qui signifie que lorsque le consommateur éprouve un
certain attachement envers la marque qui possède, ça le pousse à maintenir son choix dans la
durée, ce maintien ne va que se renforcer si ce dernier se retrouve dans une situation dans
laquelle il anticipe d’importantes conséquences négatives au choix futur.
L’interaction avec l’intérêt accordé par le consommateur au produit considéré donne un
coefficient de corrélation inférieur au r (engagement, attachement) comme c’est indiqué dans
le tableau, ce qui montre que cette interaction n’aboutit pas à un lien plus marquant avec
l’engagement. (Ne pas accepter H 4,2)
Afin de déterminer quelle variable modératrice faut-il garder parmi les interactions faites avec
la variable indépendante (Attachement), nous avons effectué une régression pas à pas.
L’analyse avec cette méthode a permis la rétention de deux interactions à partir des trois
insérées dans le logiciel, et exclure la troisième variable.
Le modèle qui englobe l’interaction de l’attachement avec le pays d’origine de la marque et de
la variable conséquence de l’erreur possède un fort pouvoir significatif à 0,000 avec un R deux
le plus fort à 76,2 %
L’interaction entre l’attachement et l’intérêt porté à la catégorie de produit n’était pas introduite
par le logiciel dans cette analyse, cette exclusion résulte du fait qu’elle n’est pas significative
(p supérieur à 0,05 avec une valeur égale à 0,080). L’Hypothèse H2.2, H4.1 sont vérifiées, H4.2
est refusée.
Nombreux sont les chercheurs qui considèrent que la variable affective ou l’attachement
ressenti envers la marque sont directement liés à l’origine de la fidélité ou de l’engagement,
nous pouvons citer : Chaudhuri et Holbrook, 2001 ; Dick et Basu, 1994 ; Gundlach et al., 1995 ;
Heilbrunn, 2001 ; Perrin-Martinenq, 2003…
La mesure de l’attachement que nous avons utilisé était basée sur l’échelle de Lacoeuilhe
(2000). Comparant nos résultats avec les résultats des autres études qui ont utilisé la même
échelle, comme Gourteron, 2008 dans le domaine des télécommunications, Gouteron, 2006
dans le prêt-à-porter, Bozzo et al., 2006 pour les boissons rafraîchissantes, Lacoeuilhe et Bélaid,
2007 dans l’agroalimentaire, et qui ont confirmé la relation positive entre l’attachement et la
fidélité. Nous pouvons valider (R = 77,5 %) la relation forte et positive existante entre
l’attachement à la marque et l’engagement du consommateur envers les marques pour le produit
smartphone. Autrement dit, l’engagement et la fidélité envers la marque de ce type de produit
se construisent selon un processus affectif.
Numéro 2 - Mai 2020 https://revues.imist.ma/index.php?journal=RPCoM 12
Revue de Publicité et de Communication Marketing (RPCoM)
Plusieurs recherches ont étudié la relation entre l’engagement et l’implication, ainsi qu’à la
différence entre ces deux concepts (Volle, 1995). Ce qui est accepté suite à ces recherches est
que plus le consommateur est impliqué plus la situation de choix dans laquelle il se retrouve est
complexe.
En situation d’achat, le consommateur est face à deux types de produits : ceux qui ne sont pas
très importants pour le consommateur et ceux qui sont considérés comme importants pour lui.
Pour le premier type, le consommateur effectue sn choix rapidement sur la base de la
disponibilité du produit ou de son prix. Pour le deuxième type, il procède par une recherche
d’information approfondie et comparera soigneusement entre les différentes offres.
Concernant le rachat de la marque, la véritable fidélité qui est basée sur une relation durable
avec la marque concerne les produits impliquant. Pour les produits qui ne sont pas importants
aux yeux des consommateurs, leur fidélité est plutôt expliquée par de l’inertie.
Pour notre recherche, les deux facettes de l’implication : conséquence de l’erreur et Intérêt qui
sont corrélés à l’engagement. Cependant, la facette plaisir et probabilité de l’erreur présentent
une corrélation très faible.
L’origine de la marque et selon les résultats obtenus, représente un facteur important dans la
formation de l’engagement, il évolue simultanément dans le même sens et cette variable
participe dans la formation de l’engagement à travers l’attachement du consommateur à la
marque. Ces résultats sont confirmés par les discours des interviewés lors de l’étape
exploratoire, qui ont montré une certaine hésitation et parfois des jugements négatifs envers les
smartphones de marques nationales, présentant comme raisons qu’il n’existe pas un smartphone
100 % algérien et que les entreprises dépendent toujours d’un savoir-faire étranger.
Nous avons pu constater et à travers une comparaison des moyennes, que l’attachement des
consommateurs est plus fort pour les marques étrangères de smartphones que pour les marques
nationales, aussi, le consommateur est plus engagé envers tout ce qui est étranger et importé
par rapport à son engagement envers la marque nationale de smartphone (tableau 4) ;
En dépit de ces résultats, certaines limites peuvent être soulevées ; sur le plan théorique, notre
étude n’a pris en considération que le concept d’attachement dans l’explication de la formation
de l’engagement, alors que la revue de littérature mentionne le rôle d’autres attitudes talle que
la satisfaction ou la confiance.
Sur le plan méthodologique, travailler sur un seul échantillon ne permet pas de faire une
comparaison à travers d’autres tests statistiques, aussi le choix d’un seul produit constitue une
limite à notre recherche, car la fidélité diffère d’un marché à un autre.
Références bibliographiques
Anderson, E ; Weitz, B. « Determinants of continuity in conventional industrial Channel
dyads », Marketing science 8, n° 4, 1989, pp. 310–321.
Chaudhuri A. et Holbrook M.B. The chain effects from brand trust and brand affect to brand
performance: the role of brand loyalty, Journal of Marketing, 65, April 2001, pp. 81–93.
Chaudhuri A. et Holbrook M.B. Product-class effects on brand commitment and brand
outcomes: The role of brand trust and brand affect, Brand Management, 10, 1, 2002, p. 33–58.
Day G.S. ‘A two-dimensional concept of brand loyalty’, journal of advertising research, Vol 9,
N°3, 1969, pp. 29–35.
Annexes
A1: liste des items pour mesurer les variables du modèle de la recherche
Présence de la marque :
o C’est important de savoir que je peux toujours
acheter cette marque
Disparition de la marque :
o Si cette marque disparaissait, ça me laisserait
indifférent
o Si cette marque disparaissait, ça m’embêterait
beaucoup
Mesure d’effort :