Vous êtes sur la page 1sur 11

RAPPELS D’ÉLECTRONIQUE NUMÉRIQUE

I- Quantités analogiques et numériques


Une quantité analogique possède des valeurs continues alors qu’une quantité
numérique renferme des valeurs discrètes. La plupart des grandeurs que l’on peut
mesurer quantitativement se présentent dans la nature sous une forme analogique.
I-1- Exemple 1 : La température de l’air
Température (°C)

40
37
33
30
27
24
21
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 Heures

Figure -1 : Graphique de l’évolution de la température de l’air en fonction du temps


Plutôt que de tracer le graphique sur une base continue, si on prend la température toutes les
heures on obtiendrait des valeurs échantillonnées représentant la température en différents
points discrets (Figure-2).
Température (°C)

40
37
33
30
27
v
24
21
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 Heures

Figure 2 : Quantification de la quantité analogique de la figure-1


Nous avons converti une quantité analogique en quantité numérique pouvant être numérisée
en remplaçant chaque valeur échantillonnée par un code numérique.

Page 1 sur 11
I-2- Exemple 2 : système électronique analogique

Ondes sonores d’origine

Microphone Ondes sonores


Reproduites

Amplificateur
Signal audio Signal audio
Amplifié Haut-parleur
Figure- 3 : Système de sonorisation de base
Un système de sonorisation utilisé pour amplifier le son et le transmettre à un auditoire est un
exemple d’application électronique analogique.
Les ondes sonores d’origine sont recueillies par un microphone et converties en un signal de
faible tension audio. Cette tension qui varie continuellement est transmise à un amplificateur
on obtient un signal audio amplifié. Ce dernier est dirigé vers des haut-parleurs et on obtient
des ondes sonores d’intensité largement supérieure.
I-3 Exemple 3 : Système utilisant le numérique et l’analogique
Le lecteur de disque compact (CD) est un exemple dans lequel on utilise à la fois des circuits
numériques et analogiques.
Platine de disque compact

Ondes sonores

10110011101 Convertisseur Numérique Amplificateur


Données Analogique
Numériques Haut-parleur
Reproduction analogique du signal audio musical
Figure 4 : Principe de fonctionnement d’un lecteur de CD
La musique est stockée sous forme numérique sur le disque compact. Un système à diode
laser capte les données numériques à partir du disque en rotation pour les transférer vers le

Page 2 sur 11
Convertisseur Numérique-Analogique (CNA). Le CNA transforme les données numériques
en un signal analogique c’est-à-dire une reproduction électrique de la musique d’origine. Ce
signal est amplifié et dirigé vers le haut-parleur.
Un procédé inverse, impliquant l’utilisation d’un Convertisseur Analogique-Numérique
(CAN), est employé pour enregistrer la musique sur le disque compact.
I-3 Avantages du numérique
Le numérique possède certains avantages sur l’analogique dans les applications électroniques
 Il a une efficacité et une fiabilité supérieures aux données analogiques
 Les données numériques sont plus faciles à stocker que les données analogiques
 La conversion de musique sous forme numérique par exemple permet un stockage
plus compact et une reproduction plus précise et plus claire que sous forme analogique
 Le bruit produit par des fluctuations de tension non désirées, affecte peu les données
numériques comparativement aux signaux analogiques

II- Les CAN et les CNA


II- 1- Les Convertisseurs Analogiques Numériques (CAN)
II-1-1 Caractéristiques fonctionnelles des convertisseurs analogiques A/N
Il existe deux catégories d’erreurs :
a) L’erreur de quantification
b) Les erreurs systématiques dues aux limites et imperfections du convertisseur.
Pour illustrer ces erreurs sur les convertisseurs prenons l’exemple d’un CAN de 3
bits.
II-1-2 Convertisseur A/N parfait
a) Fonction de transfert
La fonction d’un CAN est de transformer un signal analogique en une succession
de codes numériques représentatifs du signal. La réponse du convertisseur à une
entrée analogique est la fonction de transfert. La dynamique maximale ou Pleine
Échelle (PE) du convertisseur est divisée en intervalles délimités par des tensions
VT. À chaque valeur analogique à convertir est associé un code numérique de
sortie qui correspond à la plus proche tension VT inférieure à cette valeur
analogique. En définitive on obtient une fonction de transfert en marche d’escalier
(figure 1-2).

Page 3 sur 11
Figure 1-2 : Fonction de transfert d'un CAN
La résolution ou "pas de quantification" ou quantum noté q est la plus petite variation
de la grandeur d’entrée que le convertisseur peut convertir. Elle correspond donc à 1
LSB (Least Significant Bit; ‘’Bit de Poids le Plus Faible’’) et est fixée par le nombre
de bits du convertisseur.
C’est la largeur de chaque palier et est notée q ; autrement dit elle représente la
plus petite différence de tension analogique entre deux codes successifs ; et s’exprime
en terme de LSB (Least Significant Bit). Dans le cas d’un CAN parfait le pas de
quantification est constant pour tous les codes :
PE
q= =1 LSB
2n Où n représente le nombre de bits du
convertisseur et PE la pleine échelle.
En plus de la fonction en marches d’escalier on définit une courbe de transfert
passant par le centre des différentes marches. Dans le cadre d’un convertisseur
parfait, cette courbe est une droite.
b) Erreur de quantification
Sur la fonction de transfert nous observons qu’une plage entière de tension
analogique comprise entre deux tensions successives est convertie en un code
unique. Ceci constitue une perte d’information, appelée erreur de quantification.
La figure 1-3 donne l’évolution de cette erreur, exprimée en LSB, en fonction de la
tension analogique en entrée du convertisseur.

Page 4 sur 11
Erreur de quantification

1
LSB
2

VT1 VT2 VT3 VT4 VT5 VT6 VT7 PE


1
− LSB
2

Figure 1-3 : Variation de l’erreur de quantification


À cette erreur de quantification on associe un bruit de quantification dont la valeur
efficace est donnée par l’expression

q
B q=
√12
Cette erreur dépend directement du pas de quantification et donc de la résolution du
convertisseur.
c) Rapport signal sur bruit
La valeur efficace ARMS du signal d’entrée est définie par l’expression :
n−1
PE 2
A RMS= = q
2 √2 √ 2
Le rapport signal sur bruit est le rapport entre la valeur efficace du signal à convertir et
celle du bruit (en anglais : SNR pour Signal to Noise Ratio).
Dans le cas d’un CAN parfait, le bruit étant dû uniquement à la quantification du
signal d’entrée, nous pouvons en déduire l’expression suivante du rapport signal sur
bruit exprimé en décibel (dB) :

2n−1 q
SNR dB =20 log
A RMS
Bq
=20 log
q
( )
√ 2 =20 log

√ 12
3 n
(√ )
2
×2 ⇒

Page 5 sur 11
SNR dB =6,02n+1,76
Cette relation montre que le rapport signal sur bruit d’un convertisseur
analogique/numérique dépend directement de son nombre de bits n.
II- 1-3- Convertisseur analogique numérique réel
Dans le cas d’un convertisseur analogique numérique réel, il est nécessaire de définir
d’autres paramètres fonctionnels.
a) Erreur d’offset
Elle est définie comme étant un décalage identique de toutes les tensions analogiques,
elle est exprimée en fraction de LSB (figure 1-4). Lorsque la tension d’entrée
analogique est nulle on devrait avoir le code 000 à la sortie, en général ce n’est pas le
cas. Cette différence correspond à l’erreur d’offset.

Figure 1-4 : Erreur d’offset

b) Erreur de gain

L’erreur de gain correspond à une variation identique de la largeur des différents


paliers dont l’influence sur la fonction de transfert est représentée sur la figure 1-5.
Elle est équivalente à une variation de la pente de la droite de transfert idéale.

Page 6 sur 11
Figure 1-5 : Erreur de gain

c) Erreur de Non-Linéarité Différentielle et Non-Linéarité Intégrale


Pour un CAN parfait, le pas de quantification q est constant pour l’ensemble des
codes du convertisseur. En réalité, la largeur q(i) de chaque palier i peut varier
d’un code à l’autre.
La Non-Linéarité Différentielle (NLD) d’un code i représente la différence,
exprimée en LSB, de la largeur du palier associé au code i par rapport à la valeur
idéale de 1 LSB :

q(i)−q
NLD(i)=
q
La Non-Linéarité Intégrale (NLI) d’un code i représente l’écart entre la courbe
réelle et la droite de transfert idéale au niveau de ce code (figure 1-6).

Page 7 sur 11
Figure 1-6 : Non-Linéarité Intégrale et Non-Linéarité Différentielle

d) Erreur de code manquant


Une erreur de code manquant signifie qu’un code n’est jamais présent en sortie du
convertisseur. Cette erreur est due à une erreur de non-linéarité trop importante.

II-2 CNA
Un convertisseur numérique analogique (CNA en français) DAC (Digital to
Analog Converter) convertit des signaux numériques en signaux analogiques.
Les caractéristiques des CNA sont :

II-2-1 Résolution
La résolution détermine en combien d’échelons peut être divisé un signal. Elle
dépend du nombre de bits d’entrée. Prenons le cas d’une tension de référence VR
par exemple avec un CAN 3 bits (figure 1-7).

Page 8 sur 11
Sortie analogique

Haut d’échelle logique

8/8VR
7/8
6/8
5/8
4/8
3/8
2/8
1/8
0
000 001 010 011 100 101 110 111
Entrée digitale

Figure 1-7 : Relation entre entrée et sortie d’un convertisseur

La résolution de ce circuit correspond à l’accroissement de la tension analogique de


sortie, provoquée par l’augmentation d’une unité binaire d’entrée. Pour un circuit à 4
bits elle serait de 1/16 de VR.
II-2-2 Les définitions des autres caractéristiques (telles que la non-linéarité
différentielle, intégrale…) sont les mêmes que celles des CAN.

III- Différents types de CAN et leurs applications


Il existe différents types de CAN : FLASH, à Approximation Successive,
PIPELINE…

Page 9 sur 11
Figure 2-1 : Hiérarchie des différents convertisseurs-numériques
Chaque type de CAN a son domaine d’utilisation c’est-à-dire les limites dans lesquelles il
peut être utilisé du point de vue résolution, fréquence, puissance…
IV- Exemple d’un ADC réalisé au LPSC (Laboratoire de Physique
Subatomique et de Cosmologie de Grenoble)
IV-1- Dessin des masques de l’ADC 12 bits utilisé

Page 10 sur 11
IV-2 Acquisition des données
Le matériel utilisé pour l’acquisition des données est composé de :
- La carte électronique sur laquelle sont montés des circuits de polarisation, de
contrôle et de mesure de l’ADC.
- Sur la carte on trouve les éléments suivants : le circuit à tester indiquée par
la flèche, les régulateurs, les potentiomètres de réglage, les buffers de sortie
vers l’analyseur, le circuit logique programmable de contrôle.

Figure 2-5 : Photographie de la carte électronique avec l’ADC

Page 11 sur 11

Vous aimerez peut-être aussi