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Carl de Miranda
100
conseils
spirituels
heureux pour être
Votre compagnon au quotidien

Du même auteur aux Éditions Jouvence
Je deviens papa, c’est parti !
Réduire les ondes électromagnétiques, c’est parti !
100 conseils spirituels et pratiques pour devenir parents
Dans la même collection aux Éditions Jouvence

Apprivoiser la tendresse, Jacques Salomé
Faire la paix avec la terre, Collectif
Catalogue gratuit sur simple demande
ÉDITIONS JOUVENCE
France : BP 90107 - 74161 Saint-Julien-en-Genevois Cedex
Suisse : CP 227 - 1225 Chêne-Bourg
Site internet : www.editions-jouvence.com
Email : info@editions-jouvence.com
Maquette de couverture | Frank Pitel - Grad design

Illustrations de couverture | ©kovaleva_ka, ©gertrudda
Illustrations des intérieurs : voir © en dernière page
Maquette et mise en pages | Morgane Postaire
© 2017 Éditions Jouvence

ISBN : 978-2-88911-879-3
Tous droits de reproduction, traduction et adaptation réservés pour tous pays.

Introduction
Q ue voulez-vous vraiment dans la vie ? À cette question, à peu
près tous les êtres humains seront d’accord pour répondre :
« Être heureux. » C’est drôle, nous avons tous l’intuition de ce
qu’est le fait d’être heureux, nous savons que c’est ce que nous
voulons, mais nous ne savons pas vraiment de quoi il s’agit, nous
avons du mal à le définir précisément.
Avec un peu de vécu, nous réalisons que les plaisirs fugaces

alternent avec les désagréments, nous réalisons que les joies plus
substantielles alternent elles aussi avec les tristesses. Mais, les tradi-
tions spirituelles de toutes origines parlent de la possibilité d’un état
heureux, profond et durable, au-delà de l’alternance des plaisirs et
des désagréments, des joies et des peines. Ces traditions affirment
que cet état heureux, ce bonheur véritable, n’est pas quelque chose
d’extérieur à nous qu’il faudrait atteindre ou acquérir, mais qu’il
est en nous, qu’il constitue une caractéristique intrinsèque de notre
être. Comment cheminer vers ce bonheur véritable ? C’est à cette
question que les voies et traditions de sagesse tentent de répondre
depuis toujours, chacune à leur manière.
Notre vie moderne a relégué au second plan ce cheminement

vers le bonheur, en nous inculquant à la place la quête du plaisir
passager, si bien que de nombreuses personnes ne croient même
plus à l’existence d’un bonheur stable et profond. Et pourtant, il est
bien possible de parcourir ce chemin, de se débarrasser de toutes

100 conseils spirituels pour être heureux
ces illusions qui se sont installées en nous, pour redécouvrir en

nous-mêmes le bonheur qui nous habite.
Le mot « spirituel » qualifiant les conseils qui vont suivre, fait

référence à l’« esprit ». N’y voyez pas nécessairement une connota-
tion religieuse. L’esprit fait simplement référence au socle de notre
être, à ce que nous sommes vraiment dans la profondeur. Des
« conseils spirituels » sont donc des conseils qui s’inscrivent dans le
cadre d’un chemin vertical, vers la profondeur, vers le cœur de notre
être, là où se trouve le bonheur que nous cherchons vraiment.
Chacun des conseils qui va suivre s’inspire du socle commun de
sagesse que partagent à peu près toutes les traditions spirituelles.
Ainsi, quel que soit votre cheminement vers le bonheur, vous pour-
rez y puiser.

1. Retrouvez
l’esprit de découverte
de l’enfant en vous
L es années ont passé et vous êtes maintenant à l’âge adulte. Vous
avez reçu une éducation vous permettant de fonctionner à peu
près correctement dans le monde, vous gagnez peut-être votre vie,
vous avez une certaine vie sociale, peut-être une vie de famille.
Pour autant, avez-vous trouvé dans votre vie un bonheur profond
et durable, résistant aux aléas de la vie ?
En vérité, au regard de ce que nous pouvons devenir, nous ne

sommes encore que des enfants. Et si nous nous leurrons en pen-
sant être des adultes accomplis, nous nous fermons les portes de
la transformation. Dans beaucoup de traditions religieuses, si l’on
s’adresse à une autorité religieuse en disant « mon père » ou « ma
mère », c’est bien pour traduire le fait que nous nous positionnons
en tant qu’enfant qui doit apprendre, qui doit grandir.
Ayons le courage de ne pas nous prétendre accompli, ayons cette

humilité. Alors, la Vie va retrouver son mouvement naturel de crois-
sance, sa créativité, nous allons nous mettre à découvrir la Vie en
nous, autour de nous, avec beaucoup plus de finesse et de profondeur.
Si vous vous sentez coincé dans votre vie, dans une routine stérile,

décidez que vous êtes en fait un enfant qui doit apprendre, décou-
vrir. Développez cette innocence et cette humilité, et la Vie va se
remettre à grandir.
« Si vous ne devenez pas comme les petits enfants,

vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. »
Jésus de Nazareth

2. Cherchez
à mieux vous
connaître
L e chemin vers le bonheur véritable est un chemin vers notre
propre profondeur. Il n’est pas possible d’y parvenir en faisant
abstraction de ce qu’il y a en nous. Cheminer vers la profondeur,
c’est plonger de plus en plus profondément et traverser toutes les
couches qui se superposent en nous, jusqu’à parvenir tout au fond
de notre être. Les pensées, les émotions, les désirs, les sensations
internes, les structures inconscientes qui nous conditionnent… Peu à
peu, il nous faut mieux comprendre qui nous sommes, comment nous
fonctionnons.
Avec enthousiasme et innocence, ce travail de découverte de soi
peut avancer rapidement.
Voici deux exemples soulignant la nécessité de la connaissance
de soi.
• Certains sont en quête de transcendance, ils sont motivés par
le but spirituel ultime, le bonheur parfait, et pensent pouvoir passer
directement de là où ils sont aujourd’hui à ce but ultime. Il est vrai
que le bonheur parfait nous attend en nous-mêmes, déjà mainte-
nant. Certains peuvent d’ailleurs avoir, à travers une expérience
spirituelle, un aperçu temporaire du fond heureux de l’être ; pour

autant, un état intérieur heureux, stable et résistant dans le temps

nécessite que les différents aspects de notre vie intérieure soient
connus et harmonisés, au moins dans une certaine mesure. Sinon,
le flux de la vie aura vite fait de nous replonger dans ses hauts et
ses bas.
• Certains se sentent particulièrement portés vers les autres, et
pensent que c’est uniquement en rendant les autres heureux que
l’on peut être heureux, et que la connaissance de soi est secondaire,
facultative. Il est vrai que servir les autres, les rendre heureux, est
en soi une pratique spirituelle très puissante, contribuant aussi à
notre bonheur. Or, le service des autres devient d’autant plus puis-
sant lorsqu’il s’accompagne d’un travail parallèle de connaissance
de soi, car on est alors mieux à même de servir les autres selon leurs
besoins, et non selon nos projections. En cherchant à mieux nous
connaître, nous évitons aussi que le service des autres ne devienne
une fuite de soi-même, qui tôt ou tard nous posera problème.
« Connais-toi toi-même. »
Socrate
10

3. Soyez attentif
aux autres
L e bonheur se trouve en nous-mêmes. Mais, il se trouve en réa-
lité si profondément en nous-mêmes que nous sommes là dans
un territoire où notre individualité se dissout. Toutes nos carac-
téristiques individuelles, sociales, notre personnalité, tout cela se
trouve à la surface de notre être. L’accès au bonheur véritable né-
cessite d’aller plus profond, à la rencontre de la Vie en nous-mêmes,
et plus uniquement de « ma vie ».
Cette Vie qui nous attend en nous est la même que celle qui
habite tous les autres êtres humains, et tous les êtres. Ainsi, le che-
minement vers le bonheur amène inévitablement vers le cœur de la
Vie, de toute vie, faisant apparaître les autres comme des expres-
sions d’une même Vie, d’une même Existence, dont nous sommes
chacun des formes particulières.
Le chemin vers le bonheur est donc un chemin au cœur de soi et

en même temps un chemin au cœur de l’autre, car ces deux cœurs, ces
deux centres, sont en fait un seul. Ainsi, allons à la rencontre de la
Vie en nous-mêmes et autour de nous, faisons feu de tout bois pour
avancer vers le bonheur. En étant attentifs aux autres, en essayant
de les comprendre, de participer si nous le pouvons à leur bonheur,
nous grandissons, nous mûrissons.
11

« Lorsque nous ressentons de l’amour

et de la bienveillance envers les autres,
non seulement les autres se sentent aimés,
mais cela nous aide aussi à développer
notre bonheur et notre paix intérieurs. »
Dalaï-lama
12

4. Faites
de petites choses
pour les autres
E n rendant les autres heureux, vous rendez la Vie heureuse, et
inévitablement, cela vous apporte du bonheur. Peu importe
l’axe philosophique à partir duquel vous considérez ce sujet, le
karma, la compassion… essayez simplement de trouver de petites
choses qui peuvent rendre heureux les gens autour de vous.
Il faut que vous y mettiez un peu d’attention et d’intelligence,

de façon à vraiment savoir ce qui peut faire plaisir à telle ou telle
personne de votre entourage. Le but n’est pas que vous donniez, le
but est que la personne reçoive, et vous devez donc vous insérer dans
son monde pour trouver comment elle pourra effectivement recevoir.
Précisons que même si nous avons établi une distinction entre plai-
sir fugace et bonheur stable et durable, essayer de faire plaisir à
quelqu’un, pour peu que ce plaisir ne soit pas nuisible, est bien un
geste visant à rendre l’autre heureux.
Que ce soit votre conjoint, vos enfants, des membres de votre

famille, des amis, actionnez la roue de la gentillesse et faites de
petites choses pour les autres, selon vos possibilités. Également,
13

si vous vous ennuyez et que vous ne savez plus comment vous

faire plaisir, cherchez à faire plaisir aux autres.
Cette simple pratique peut apporter beaucoup de bienfaits et

vous soutenir activement dans votre cheminement vers le bonheur.
« La plupart des gens se préoccupent uniquement

de ce qu’ils peuvent retirer du monde,
mais c’est ce que nous arrivons à donner
qui détermine la qualité de notre vie. »
Amma
14

5. Ne vous
dispersez pas
dans le monde
L e monde moderne a perdu de vue le chemin vers le bonheur vé-
ritable. Le modèle de vie qui nous est proposé conduit de nom-
breuses personnes vers la déprime, le stress, l’angoisse, l’ennui…
Beaucoup se tournent maintenant vers le développement personnel
ou les chemins spirituels car ils ne trouvent pas satisfaction dans
le mode de vie occidental. Avez-vous déjà entendu dans le monde
occidental que le bonheur est inhérent à la nature même de l’être,
qu’il se trouve en nous-mêmes et qu’on y parvient par un chemine-
ment intérieur ? Non, le monde occidental nous fait croire que nous
serons heureux si nous disposons d’argent, de luxe, de notoriété, de
pouvoir, de relations sexuelles, etc.
Ainsi, il nous faut naviguer habilement dans ce monde moderne.
Ne le voyez pas pour autant comme un monde « mauvais » ou habi-
té par « le mal ». Voyez-le plutôt comme un monde infantile, imma-
ture. Quand on sent du plaisir, on est heureux sur le coup, c’est
vrai. De façon simpliste, le monde occidental est donc organisé
pour maximiser le plaisir. Mais en restant à ce niveau-là, on passe
nos vies à courir après des plaisirs passagers, en étant malheureux
lorsqu’on subit les désagréments qui alternent avec ces plaisirs
15

passagers. Vient un moment où notre être ne veut plus vivre de

cette façon parce qu’il pressent qu’un autre bonheur est possible.
Ne vous dispersez pas dans le monde moderne qui fonctionne de

façon immature. Inutile de vous retirer pour autant d’un monde que
vous regarderiez avec condescendance. Il suffit simplement de vivre
avec vigilance, en étant parfois inséré dans le monde, mais sans y
être submergé. Soyez donc vigilants sur vos relations, vos activi-
tés, votre travail, vos loisirs, vos vacances... Essayez toujours de
vous rappeler que vous voulez cheminer vers le bonheur véritable,
et que les différentes influences autour de vous joueront plus ou
moins positivement sur votre cheminement.
« Le bonheur est votre nature.

Il n’est pas mauvais de le désirer.
L’erreur est de le chercher à l’extérieur
alors qu’il est à l’intérieur. »
Ramana Maharshi
16

6. Développez
votre concentration
V oyager vers le bonheur véritable est comparable à la traversée
d’un océan. En tant que navigateur en chef de votre propre
vie, il vous faut bien sûr maintenir un certain cap pour réussir la
traversée. Si vous n’êtes pas concentré sur votre cap, constamment
prêt à l’ajuster pour vous diriger vers votre objectif, vous allez ra-
pidement vous égarer, tourner en rond...
La concentration est donc un ingrédient indispensable pour

avancer vers le bonheur. Elle revêt plusieurs formes. D’abord, il
faut essayer de ne faire qu’une seule chose à la fois, sans se disperser.
Par exemple, ne mangez pas en regardant la télévision, n’écoutez
pas la radio en permanence tandis que vous vaquez à diverses oc-
cupations. Vous avez besoin d’épurer votre horizon intérieur, afin
d’être capable de vous concentrer sur ce que vous êtes en train
de faire. Ensuite, une bonne concentration est une aptitude à bien
garder son attention focalisée sur un sujet ou une activité pendant
une durée prolongée. Ainsi, si vous décidez de réfléchir à un de
vos projets, il faut essayer de maintenir votre attention dessus pour
approfondir le sujet. Enfin, la concentration constitue la première
étape de la contemplation intérieure, le premier pas nécessaire vers
la découverte de votre vie intérieure. Dans ce cadre-là, on désigne
par « concentration » la capacité de maintenir son attention sur le
support intérieur de notre choix, bien souvent la respiration. L’idée
17

est avant tout de placer son attention sur autre chose que le défi-
lement des pensées. Vous l’avez certainement constaté, l’une des
caractéristiques de l’homme moderne est qu’il pense tout le temps
et qu’il est soumis à ce défilement des pensées, sans capacité à
s’en détacher, comme hypnotisé. Tant que l’attention est captive du
défilement des pensées, il n’est pas possible de découvrir la profondeur
intérieure. Certes on peut avoir de belles pensées intelligentes sur le
monde, voire sur nous-mêmes, mais cela ne reste que des pensées
et non l’expérience intérieure qui est autrement plus puissante et
profonde. Ainsi, la concentration est un préalable indispensable à
la plongée en soi-même. En prenant appui sur la respiration, l’at-
tention va peu à peu apprendre à se détacher du défilement des pen-
sées, si bien qu’elle va regagner sa liberté, elle va pouvoir à nou-
veau se placer sur le support intérieur ou extérieur de notre choix,
et donc partir à la découverte expérimentale de la Vie.
Si vous voulez avancer dans cette direction, vous trouverez

dans certains ouvrages de méditation1 des méthodes pratiques pour
vous aider à développer votre concentration intérieure.
1- Voir du même auteur Un Temps pour la Méditation (qui pourra vous être utile pour plu-
sieurs chapitres du présent ouvrage).
18

6. Développez votre concentration
« Le problème avec la plupart des gens est que

lorsqu’ils sont en train de faire quelque chose,
ils pensent à autre chose. Ils ne savent pas se concentrer
sur ce qu’ils sont en train de faire quand ils sont en train
de le faire. Vous devriez apprendre à penser à une chose
à la fois avec toute la puissance de votre mental.
Toute votre attention devrait être là. »
Yogananda
19

7. Méditez
U ne fois que vous savez vous concentrer, que votre attention
est disponible, vous pouvez développer votre contemplation
intérieure. La méditation, dans laquelle on peut inclure l’étape de
la concentration, est avant tout une contemplation de notre vie in-
térieure. Il existe différentes formes de méditation, certaines vont
demander à l’attention de se placer sur tel ou tel point d’appui inté-
rieur (sensation, émotion, centre énergétique…) et d’autres vont
laisser l’attention plus libre de se diriger vers ce qui va spontané-
ment l’attirer en nous. Quelle que soit la forme de méditation, nous
allons développer un regard intérieur de plus en plus fin, précis,
nous allons nous familiariser avec les composantes internes que
nous découvrons en nous.
D’une part, la méditation va nous aider à découvrir et com-

prendre, mais d’autre part, elle va nous aider à harmoniser et guérir
ce qui en a besoin en nous. Lorsque nous apprenons à poser notre
attention délicatement sur un phénomène intérieur, nous apportons
en fait une lumière bienfaisante sur ce phénomène. Si vous n’avez
jamais pratiqué la méditation, ceci peut vous sembler être de gen-
tilles paroles utopiques, mais c’est bien la réalité. La Conscience
qui brille en nous et qui est dirigée par l’attention sur tel ou tel phé-
nomène intérieur éclaire ce phénomène d’une lumière vivifiante. Le
simple fait de contempler délicatement quelque chose en nous lui
20

7. Méditez
apporte de cette lumière. Comme lorsque nous nous exposons au

soleil ; il n’y a rien à faire de particulier, nous recevons naturelle-
ment de l’énergie.
Enfin, à mesure que votre vie intérieure s’éclaire et s’harmo-

nise, vous pénétrez dans la profondeur de la Vie et commencez à
entrevoir les grandes possibilités dont parle le chemin spirituel :
bonheur profond et stable, paix intérieure, absence de peur, amour
inconditionnel…
« Apprendre à méditer est le plus grand cadeau

que l’on puisse se faire à soi-même en cette vie. »
Sogyal Rinpoché
21

8. Maîtrisez
vos émotions
V oilà un des grands chantiers qui vous attend sur votre route
vers le bonheur : la maîtrise de vos émotions.
Voici quelques étapes clés vous permettant d’y parvenir :

• comprendre ce que sont les émotions, quelles sont les grandes
émotions ;
• comprendre quelles sont les émotions qui vous habitent régu-
lièrement, vous en particulier ;
• apprendre à vous situer de façon juste par rapport à une émo-
tion : ne pas être emporté par l’émotion mais ne pas la refouler non
plus. Être capable de lui donner un espace intérieur où l’émotion
peut exister, dire ce qu’elle a à dire, sans pour autant vous dépasser
et vous submerger ;
• contemplez peu à peu la mécanique des émotions : leurs causes
profondes, les situations qui les déclenchent, la façon dont elles se
déploient puis disparaissent.
À mesure que vous franchissez ces étapes, vos émotions ne vont

plus vous déstabiliser intérieurement. Elles apparaîtront en vous puis
disparaîtront sans vous perturber, elles gagneront en fluidité. Elles
ne se déclencheront plus à tout va.
22

8. Maîtrisez vos émotions
Retenez l’image suivante : les émotions sont comme des va-

gues, plus ou moins grandes, qui surviennent en bord de mer. Vous
pouvez rester sur la plage en refusant d’y goûter, alors vous êtes
dans le refoulement. Vous pouvez vous jeter dans l’eau sans savoir
nager et les vagues vont vous faire perdre pied et vous faire boire
la tasse, vous êtes alors submergé par les émotions sans maîtrise
aucune. Ou bien vous pouvez apprendre à nager dans les vagues,
et même à surfer avec elles. Alors, vous ne refusez pas l’existence
des vagues, vous vous appuyez plutôt sur leur énergie, bien au
contact, bien vigilant, vous les laissez se déployer tranquillement
en profitant des sensations jusqu’à ce qu’elles disparaissent d’elles-
mêmes. Voilà ce qu’on entend par maîtrise des émotions.
Pour parvenir à cela, il vous faut cheminer intérieurement en pre-

nant appui sur une méthode intérieure bien structurée. Vous trouve-
rez dans des ouvrages ou bien dans le cadre de voies spirituelles
des méthodes efficaces dans ce sens2.
« Si vous voulez être libre de vos émotions,

il faut avoir la connaissance réelle,
immédiate de vos émotions. »
Arnaud Desjardins
2- Voir Un Temps pour la Méditation.
23

9. Développez
votre discernement
L e discernement, en matière de cheminement spirituel, est une
faculté d’intelligence qui permet de naviguer efficacement dans
la complexité du monde et de nos vies. Voici quelques exemples
d’utilisation du discernement.
• Distinguer l’opinion de la certitude. Nous accumulons en nous

toutes sortes d’opinions sur tous les sujets, nous pensons savoir la
vérité et nous nous étonnons que notre voisin pense le contraire.
En vérité, nos opinions ne sont généralement que la résultante de
conditionnements intérieurs qui nous conduisent à voir les choses
de telle ou telle façon. Nous ne voyons pas les choses telles qu’elles
sont, nous ne les voyons qu’à travers le prisme de nos condition-
nements. La vérité n’est pas affaire d’opinion, elle nécessite une
contemplation profonde d’un sujet en étant capable de dépasser
l’influence mécanique de nos conditionnements.
• Distinguer ce qui vous fait avancer sur votre chemin vers le
bonheur de ce qui vous égare. Nous avons déjà évoqué ce point
essentiel, la nécessité de maintenir le cap sans se disperser dans le
conseil n° 6.
• Distinguer ce qui est essentiel de ce qui est superflu. Concentrez
vos efforts sur l’essentiel.
• Distinguer ce qui est permanent, stable, de ce qui est transitoire
et changeant. En contemplant le changement dans nos vies et dans
24

9. Développez votre discernement
le monde, nous découvrons que tous les phénomènes sont tran-

sitoires, passagers, toutes les formes naissent puis disparaissent.
Peu à peu, voyant cela, nous nous détendons. Parallèlement, de
nombreuses voies spirituelles nous invitent à chercher ce qui est
toujours présent, immuable, au-delà des apparences changeantes.
La Conscience – L’Esprit – est toujours présente, tandis que toutes
ces formes changeantes apparaissent et disparaissent. Le bonheur
véritable, stable et durable, est une caractéristique intrinsèque de
l’Esprit toujours présent.
La véritable intelligence, c’est avant tout une capacité efficace à

discerner.
« Voyez votre monde tel qu’il est,

pas tel que vous imaginez qu’il est.
Le discernement conduit au détachement ;
le détachement conduit à l’action juste ;
l’action juste construira un pont intérieur
jusqu’à votre être véritable. »
Nisargadatta Maharaj
25

10. Ne gaspil ez pas
votre énergie sexuelle
D ’un côté vous avez de grandes religions dont le discours sur
la sexualité semble rébarbatif et moralisateur. De l’autre,
vous avez une société qui laisse à penser que nous devons vivre
la sexualité selon toutes nos envies et que la liberté de faire tout
ce qu’on veut est le critère essentiel. Comment s’y retrouver, qui
écouter ? Dans ce conseil et le suivant, nous allons apporter des
éléments de réponse.
D’abord, probablement toutes les traditions spirituelles s’accor-

deront à dire qu’il ne faut pas gaspiller son énergie sexuelle. Sou-
vent, le discours moralisateur de certaines religions qui mettent en
valeur la chasteté repose en fait sur l’idée que l’énergie sexuelle
ne doit pas être gaspillée. En réalité, l’énergie sexuelle, si elle n’est
pas évacuée vers l’extérieur, se réinjecte dans le système énergétique
interne de l’être humain, le nourrit, aide à son développement, son
harmonisation, contribue à la croissance intérieure et spirituelle ;
cette énergie aide aussi à accomplir plus d’actions et d’activités ex-
térieures. Les voies orientales, hindoues et taoïstes notamment, ont
beaucoup développé et affiné cette approche. En Occident, vous
avez sans doute entendu parler d’artistes inspirés par une muse et
qui subliment dans leur art leur énergie sexuelle ; le mécanisme
est un peu du même ordre, il s’agit d’une sublimation de l’énergie
sexuelle.
26

10. Ne gaspillez pas votre énergie sexuelle
Ainsi, il va vous falloir peu à peu apprendre à ne plus dilapider

votre énergie sexuelle. Généralement, cela concerne avant tout les
hommes dont l’énergie sexuelle a un caractère dynamique, Yang
dirait-on dans les voies taoïstes, et qui vont devoir apprendre à ne
pas éjaculer trop fréquemment. Ne pas gaspiller son énergie sexuelle
ne signifie pas pour autant être chaste. Des religions recommandent
la chasteté car c’est un moyen simple d’éviter le gaspillage, mais
dans notre monde moderne, cela n’attire pas grand monde… Fort
heureusement, il est tout à fait possible de vivre une sexualité épa-
nouie, pleine de plaisir, sans dilapidation d’énergie et sans pour
autant être chaste. Nous ne pourrons pas développer ici les détails
de la marche à suivre mais certains ouvrages pourront grandement
vous aider, notamment ceux de Mantak Chia, un maître taoïste.
« Les hommes sages de l’Orient ont

depuis des temps immémoriaux rechercher
des moyens d’empêcher la décharge du liquide séminal. »
Mantak Chia
27

11. Développez une
sexualité consciente
U ne fois rempli le préalable consistant à ne plus gaspiller son
énergie sexuelle, on peut, si on le souhaite, pratiquer une
sexualité consciente.
La sexualité telle que nous la montrent les films pornogra-

phiques et telle que beaucoup d’entre nous la conçoivent est une
sexualité physique, animale, consistant essentiellement à courir de
tout son corps en direction de l’orgasme pour ensuite s’endormir.
Une autre sexualité est possible, mais elle requiert d’avancer un
minimum dans le cheminement intérieur.
D’abord, il faut deux partenaires qui s’aiment. S’il n’y a pas

d’amour, le centre énergétique du cœur est fermé et les circulations
d’énergie ne pourront pas bien s’opérer entre les deux partenaires
et à l’intérieur de chacun d’entre eux. S’il y a de l’amour, une ou-
verture du cœur de chacun, alors il y a bien plus de chances que
l’énergie circule. Plus les personnes ont mûri intérieurement, plus
leur système énergétique est fluide et harmonieux, plus l’énergie
peut circuler durant l’accouplement. Dans ces conditions, l’acte
sexuel devient un acte d’énergie et d’amour où les deux partenaires
vivent d’intenses sensations d’énergie et d’amour en eux-mêmes
et en relation avec leur partenaire. Le plaisir physique, génital
peut tout à fait être présent également, aussi intensément que pour
28

11. Développez une sexualité consciente
des personnes ne pratiquant pas de sexualité consciente. Bien que

l’homme s’attache à ne pas éjaculer, il peut tout à fait éprouver
des orgasmes au niveau génital, des orgasmes multiples successifs,
qui ne sont donc pas réservés aux femmes. Globalement, les deux
partenaires prennent beaucoup plus de plaisir que dans un acte sexuel
basique, simplement physique. Ils sortent de ce moment régénérés,
comme inondés de cette énergie vitale bienfaisante qui s’est dynamisée
pendant l’acte amoureux. Ils n’ont généralement pas envie de dor-
mir mais sont plutôt plein d’entrain pour d’autres activités.
Bien souvent, les religions ne développent pas cet aspect de la

sexualité, car il est plus difficile d’accès et il faut éviter l’écueil
du gaspillage d’énergie sexuelle. Cependant, certaines voies spi-
rituelles, tantriques et taoïstes par exemple, ont développé en pro-
fondeur cette approche. Les ouvrages de Mantak Chia sont égale-
ment recommandés dans ce domaine.
La plupart d’entre nous pratiquent une sexualité simpliste, nous

vidant de notre énergie, et il y a d’immenses bénéfices à tirer en
transformant notre sexualité, sans renoncer au plaisir.
Un mot également sur les mœurs modernes consistant à chan-

ger fréquemment de partenaire, ou même à tromper son partenaire.
D’abord, notez qu’un acte sexuel avec un partenaire n’est jamais
anodin pour notre énergie, et que notre système énergétique est
brassé lors d’un rapport sexuel. La multiplication des partenaires
peut créer en nous un brouillard énergétique où trop d’influences
se mélangent, et qui va compliquer notre cheminement vers le bon-
heur. Par ailleurs, il est évident qu’une sexualité consciente néces-
site un approfondissement de la relation à deux, et que c’est au
29

fil du temps que l’acte amoureux va gagner en profondeur et en

subtilité, c’est aussi au fil du temps qu’une confiance profonde va
s’installer entre les deux partenaires, permettant des échanges puis-
sants. La fidélité ne doit donc pas être uniquement regardée d’un
point de vue moral, de bien ou de mal, mais plutôt d’un point de
vue pratique comme un moyen plus sûr d’avancer vers le bonheur.
« Évitez les relations sexuelles sans amour. »

Mantak Chia
30

12. Soyez poli
V ous allez parfois retrouver dans cet ouvrage des notions dont
vous pouvez vous dire qu’elle relève de la morale, du bien et
du mal qu’on enseignerait à de petits enfants. En fait, il se cache
bien souvent derrière la morale des principes plus subtils qui ne re-
lèvent pas des notions de bien et de mal, mais qui découlent d’une
connaissance de ce qui conduit au bonheur individuel et collectif et
de ce qui s’en écarte. Le fait d’être poli en fait certainement partie.
Être sincèrement poli, c’est simplement être attentif aux autres

dans les actes les plus simples de la vie : quand on rencontre
quelqu’un, quand on quitte quelqu’un, quand on demande quelque
chose, quand quelqu’un nous donne quelque chose, quand on dé-
range ou gêne quelqu’un… Exprimer par les mots et l’attitude que
l’autre compte pour nous.
Généralement, nous sous-estimons largement les bienfaits de
la politesse. Par exemple, nous ne nous sentons pas bien à un mo-
ment, alors nous pensons que nous pouvons négliger les autres,
ne plus faire d’efforts de politesse, ne pas retourner par exemple
l’appel d’un ami ou d’une relation. Et puis, plus tard, nous nous
étonnons que cet ami ou cette relation soit froid avec nous…
31

Quelqu’un de sincèrement poli s’ouvre les portes d’une vie heu-

reuse, de belles relations avec les autres. Lorsque vous êtes fatigué,
énervé ou autre, prenez un peu sur vous pour essayer autant que
possible d’être poli, ne vous renfermez pas sur vous-même et gar-
dez une place pour les autres.
« Ma religion est très simple.

Ma religion, c’est la gentillesse. »
Dalaï-lama
32

13. Soyez
souriant
C omment concevez-vous le visage de quelqu’un d’heureux ?
Souriant.
Le sourire peut même nous conduire vers un état heureux. En

souriant, nous étirons notre cœur, nous le décrispons, et notre vi-
sion de la situation présente se colore différemment. Supposons
que vous soyez dans une situation de refus et de légère fermeture
intérieure, si vous essayez de sourire sincèrement, vous allez sen-
tir une possibilité de vous ouvrir à la situation, de dire à nouveau
« oui » à la Vie.
Qui plus est, votre sourire brille comme un soleil pour les gens
autour de vous. Beaucoup de gens passent leurs journées enfer-
més dans leur monde intérieur, dans leurs pensées, ils n’accordent
pas d’importance aux contacts avec les personnes qu’ils ne font
que croiser. Or, un simple sourire adressé à une personne autour de
vous peut apporter beaucoup, à la personne et à vous-même, c’est
un peu comme si vous nourrissiez d’énergie et d’amour le cœur de
cette personne. Si nous étions de plus en plus nombreux à essayer
d’être souriant, malgré notre envie de nous replier sur nos problèmes
et nos pensées, nul doute que le monde se transformerait.
33

Encore une fois, ne voyez pas cela comme de la morale, mais

plutôt comme un haut enseignement ésotérique, dont la connais-
sance a été perdue.
« À chaque fois que vous souriez à quelqu’un,

c’est un acte d’amour, un cadeau fait à cette personne. »
Mère Teresa
34

14. Cheminez
intérieurement
E n lisant ces conseils, vous commencez sans doute à percevoir
qu’il existe bien une notion de parcours, de chemin depuis là
où vous êtes aujourd’hui jusqu’à ce point où vous connaîtrez un
bonheur profond et durable, une paix intérieure bienheureuse. Ce
chemin, c’est tout simplement le sens de la Vie, c’est le chemin de
croissance de la Vie. Si vous regardez une graine, s’il y a un sens à
son existence, c’est bien d’éclore pour devenir un jour un arbre. De
même, nous pouvons éclore et grandir, grandir…
Une fois que cette notion de cheminement va vous apparaître

clairement, la vision de votre vie va changer. Peu à peu, tout va
s’ordonner en fonction de ce que vous voulez vraiment : être réelle-
ment heureux. Tous les aspects de notre vie s’éclairent peu à peu
à la lumière de cette direction que nous avons décidé de prendre.
Alors que nous connaissions peut-être auparavant une certaine
routine, ou bien un sentiment diffus de mener une vie qui n’a pas
vraiment de sens, nous nous retrouvons vivants, en mouvement,
dynamique. Chaque jour apporte son lot de nouveaux éléments,
de nouveaux ingrédients sur notre parcours. Nous vivons alors « en
chemin », et à chaque fois que nous avançons ou, tout simplement,
que nous avons l’impression de nous être mis en marche dans la
bonne direction, nous éprouvons de la satisfaction, un avant-goût
de ce bonheur que l’on recherche.
35

Mettez-vous en route vers ce que vous voulez vraiment : être

heureux.
« Ce n’est pas dans le monde extérieur

que vous trouverez la paix.
Creusez au plus profond de vous-même
et vous trouverez la perle inestimable. »
Ma Anandamamyi
36

15. Découvrez
ce qui, en vous,
doit être travaillé
I l n’existe pas « un » chemin spirituel mais autant de chemins
spirituels qu’il y a d’êtres. Si vous prenez des graines de toutes
sortes, placés dans différents environnements, bien évidemment,
chacune d’entre elle va suivre son propre parcours pour devenir
un arbre, chacune aura besoin de certains ingrédients spécifiques
qui ne conviendront peut-être pas à d’autres. Oui, il existera bien
quelques caractéristiques communes dans le processus de crois-
sance mais, à chaque instant, c’est dans des conditions particu-
lières et spécifiques que se trouve chaque graine.
Ainsi, lorsque vous commencez à entendre des enseignements spi-

rituels, il faut vous les approprier, les intégrer à votre propre vie,
comprendre en quoi ils vous parlent à vous précisément. Si vous com-
prenez qu’il faut travailler sur vos émotions, il faut que vous alliez
à la rencontre de vos propres émotions, de votre propre histoire
personnelle qui façonne vos émotions. Il faut que vous réalisiez le
travail vous-même, sur vous-même.
Fort des enseignements que vous recevez, il vous faut donc

tourner votre regard vers l’intérieur. Soyez courageux si vous
37

sentez des résistances, des peurs. Avancez doucement s’il le faut,

par étapes, mais avancez dans cette direction. Bien sûr, il est
possible de se faire aider par des psychologues, des thérapeutes
ou des référents dans votre voie spirituelle. Si nous sommes sin-
cèrement engagés sur le chemin et que nous avons besoin d’aide,
nous trouverons cette aide.
« Notre existence n’est pas une affaire entre moi

et le monde extérieur mais entre moi et moi ou,
plus précisément, entre moi et mes pensées, mes émotions,
mes sensations. Ce n’est pas à cause des événements
que je suis heureux ou que je souffre, c’est à cause
de mes pensées relatives à ces événements,
de mes émotions relatives à ces événements. »
Arnaud Desjardins
38

16. Faites
un bilan quotidien
C haque soir, lorsque vous allez vous coucher, ou si vous êtes
éventuellement déjà dans votre lit, contemplez votre journée
en fonction du cheminement vers le bonheur sur lequel vous avez
décidé de vous engager.
Aujourd’hui :
• Est-ce que mes activités m’ont aidé à avancer ou bien me suis-
je dispersé, égaré ?
• Quelles émotions sont apparues en moi et comment me suis-je
situé par rapport à elles ?
• Qu’est-ce que j’ai appris sur moi-même, sur le cheminement
lui-même ?
• Qu’ai-je apporté aux autres ?
• Que puis-je améliorer demain ?
Vous pouvez formuler aussi vos propres questions.
Cette petite pratique qui peut sembler anodine est en réalité sus-
ceptible de nous apporter beaucoup de bienfaits et de nous faire
avancer à grands pas. Grâce à elle, nous structurons de plus en plus
notre cheminement, nous intégrons les leçons rapidement, nous nous
motivons pour évoluer. Cela peut ne prendre que quelques minutes
mais ce seront de précieuses minutes.
39

« Un homme qui tient une petite affaire

fera un bilan quotidien pour évaluer ses gains et ses pertes,
pour être sûr qu’il garde un bénéfice.
Un grand homme d’affaires n’a plus besoin de faire cela
quotidiennement, car son affaire étant établie,
il ne le fait que de temps à autre.
Nous sommes tous des débutants.
Nous devons faire nos comptes tous les jours.
Un chercheur spirituel devrait constamment
penser à ses actes. »
Amma
40

17. Exprimez-vous
habilement
Ssultent simplement du fait qu on ne sait pasTantcorrectement
avoir bien exprimer nos souhaits et nos demandes peut grande-
ment faciliter notre vie, nos relations. et tant de conflits ré-
s exprimer,
’ ’
qu’on ne tient pas suffisamment compte de l’autre, de la situation.
Certains ont plus de facilités que d’autres dans ce domaine,
mais la plupart d’entre nous gagneraient à se former un peu à l’ex-
pression, à la communication.
Voici quelques lignes directrices qui peuvent aider.

• Cherchez le moyen d’exprimer vos demandes, vos besoins,
et essayez, même si vous avez l’impression de ne pas bien vous y
prendre au début.
• Lorsque vous vous exprimez, montrez que vous prenez en
compte la situation et l’autre ou les autres, et que vous n’êtes pas
uniquement centré sur vos besoins.
• N’émettez pas de jugements sur les autres lorsque vous ex-
primez vos besoins, essayez de partager votre vision des faits tels
qu’ils sont, sans exagération.
• Si vous êtes dans une relation intime, partagez le ressenti qui
vous conduit à vous exprimer.
41

• Restez toujours au contact de l’autre lorsque vous exprimez

une demande, ne vous lancez jamais dans un discours tout préparé
sans être prêt à vous ajuster en fonction des réactions de l’autre.
• Dans le cadre d’une relation à deux, exprimez votre demande
en essayant de rester unis, montrez que vous cherchez une solu-
tion qui réponde à votre besoin individuel tout en répondant aux
besoins de l’union que vous formez et en respectant les besoins
individuels de l’autre. Ne pensez pas seulement à vous, mais pen-
sez aussi à l’autre partie du couple et à l’union que vous formez.
Si vous n’avez pas vraiment d’idée sur comment l’autre va prendre
votre demande, vous pouvez tout à fait la faire précéder d’une for-
mule d’ouverture du type : « Bon, je ne sais pas trop ce que tu vas
penser de cela mais je t’en fais part parce que j’aimerais bien trou-
ver une solution et qu’on en parle, que tu me dises ce que tu en
penses… » et puis proposez votre demande.
Regardez éventuellement si vous trouvez des ouvrages vous

permettant d’apprendre à mieux exprimer vos demandes et vos
besoins. Vérifiez bien que l’approche proposée ne consiste pas seu-
lement à exprimer son besoin, mais aussi à tenir compte de l’autre.
En vous exprimant habilement et en tenant compte des autres,

les gains potentiels sont énormes, vous éviterez de nombreux
conflits et gagnerez en confiance en vous et en la Vie.
« Élevez vos paroles et non votre voix, c’est la pluie qui fait
pousser les fleurs et non l’orage. »
Jalal ad-Din Rumi
42

18. Apprenez
l’art de
la conversation
U ne simple conversation avec un autre peut apporter beaucoup.
Si l’échange est fluide, agréable pour les deux parties, chacun
en ressort nourri. Mais, malheureusement, force est de constater que
l’art de la conversation n’est plus transmis dans la culture moderne,
il n’y a plus d’éducation à cela si bien que les gens abordent leurs
échanges avec les autres sans structure pour guider leur échange.
Le fait le plus marquant est sans doute la proportion saisissante

de personnes qui ne parlent que d’elles lorsqu’elles engagent une
conversation. Ces personnes ne réalisent pas qu’elles se coupent
peu à peu de toutes sortes de rapports humains riches et profonds,
car les autres perdent l’envie d’échanger avec elles. Souvent, il y
a bien sûr derrière cela un besoin de reconnaissance, des fêlures
dans la structure personnelle qui est demeurée infantile et centrée
sur soi, mais quoi qu’il en soit, si ces personnes pouvaient acquérir
quelques bonnes pratiques dans l’art de la conversation, elles en
bénéficieraient énormément.
Ainsi, on devrait enseigner dès le jeune âge qu’un échange social,

amical, intime, ce doit être un échange et non un flux à sens unique.
43

Une conversation, ce doit être un flux qui va dans un sens puis

dans l’autre, puis dans un sens puis dans l’autre et ainsi de suite…
Parole et écoute doivent alterner.
Voici quelques lignes directrices qui peuvent aider.

• Intéressez-vous à l’autre, à sa vie, à ce qui lui plaît. Offrez
toujours une ou plusieurs questions d’ouverture à l’autre, d’intérêt
pour l’autre, dès que vous le pouvez dans la conversation.
• Si vous savez que vous avez tendance à parler beaucoup de
vous et de votre vie, ou bien que vous vous surprenez en train de le
faire, essayez d’écourter pour revenir vers l’autre et lui posez une
question.
• À l’inverse, ne saoulez pas l’autre de questions, invitez-le à
parler, montrez de l’intérêt et laissez l’autre partager comme il en
a envie, à son rythme.
• Écoutez vraiment lorsque l’autre vous parle, et ne ramenez pas
tout à vous.
• Si vous êtes face à une personne qui parle trop d’elle-même
et qui ne s’intéresse pas suffisamment à autre chose qu’elle-même,
ne lui « servez pas la soupe ». Après quelques questions comme il
se doit, cessez d’alimenter le flux de questions et acceptez d’être
silencieux en attendant que la personne inverse enfin le flux de
l’écoute et de la parole. Si malgré cela la personne continue, cher-
chez poliment à mettre un terme à cet échange, dites-lui éventuel-
lement que vous êtes désolé de devoir écourter l’échange car vous
« aviez plein de choses intéressantes à lui dire mais que vous n’avez
pas eu le temps cette fois-ci », peut-être comprendra-t-elle pour la
prochaine fois. Pensez bien en vous-même que cette personne est
simplement ignorante, que c’est un peu triste qu’elle soit ainsi car
44

18. Apprenez l’art de la conversation
elle ne construit pas de belles relations et souhaitez-lui intérieure-

ment de changer, d’apprendre l’art de la conversation.
Dans une simple conversation, les deux interlocuteurs peuvent

vraiment pratiquer l’ouverture à l’autre, la compassion qui vous
amène à partager ce que l’autre vit, à ressentir ce qu’il ressent. C’est
profondément nourricier pour les deux personnes.
« Lorsque vous parlez,

vous répétez uniquement ce que vous savez déjà ;
mais lorsque vous écoutez,
vous pouvez apprendre quelque chose de nouveau. »
Dalaï-lama
45

19. Contribuez
par votre travail
à un monde meilleur
L a plupart des adultes exercent un métier. Posez-vous la ques-
tion à vous personnellement : votre travail, ce dans quoi vous
mettez beaucoup de votre énergie, est-ce que cela contribue à un
monde meilleur ou non ? Plus précisément, essayez d’estimer si
votre travail apporte du positif, du négatif ou bien est neutre par
rapport aux besoins que vous décelez dans ce monde moderne ?
Bien évidemment, la réponse à cette question dépend de votre

maturité et de la finesse de votre vision quant au monde moderne et
aux besoins réels des gens pour aller vers le bonheur. Mais essayez.
Le service rendu par l’entreprise pour laquelle vous travaillez aide-t-il
les gens à aller vers un bonheur profond ?
Si vous ne savez pas trop, alors pas de problème, posez-vous
à nouveau la question d’ici quelque temps. Si vous pensez que
oui, cela y contribue, alors c’est parfait ainsi. Si en revanche, vous
savez ou vous pressentez que votre travail contribue au déséqui-
libre du monde moderne, alors réfléchissez à comment vous pour-
riez changer cela. Peut-être aurez-vous une capacité d’action dans
votre entreprise ? Plus souvent, vous aurez simplement envie de
46

19. Contribuez par votre travail à un monde meilleur
vous diriger vers un autre travail qui a plus de sens pour vous. Ne
vous précipitez pas, mais mettez en place une stratégie d’évolution
de votre carrière pour aller vers un travail qui a du sens selon vous.
Ne négligez pas ce point, et ne pensez pas que votre besoin de

gagner de l’argent justifie de continuer à consacrer votre énergie à
une activité qui ne fait pas du bien au monde.
« Le plus important sur Terre, c’est de déployer toutes

les ressources que nous avons reçues – notre intelligence,
notre volonté, notre santé tant qu’elle est encore bonne –
pour vivre au maximum en créant du bonheur. »
Sœur Emmanuelle
47

20. Découvrez
ce qui vous est
demandé, et faites-le
C hacun d’entre nous peut contribuer à un monde meilleur et
plus heureux, ce qui contribuera inévitablement aussi à son
propre bonheur. Dans votre situation individuelle, particulière, il y
a toujours des possibilités pour agir de façon positive. Parfois, nous
pourrons agir pour nous-mêmes et notre cheminement, parfois
pour nos proches, parfois pour des gens que nous ne connaissons
pas, parfois pour l’environnement, pour les animaux… Là où nous
sommes, il y a toujours des possibilités. Lorsque vous en voyez
une, saisissez-la. La Vie vous donne une chance, ne la laissez pas
passer. Chaque action délibérée que nous faisons pour apporter du
bon est une grande action.
Ne vous démoralisez jamais en vous disant « à quoi bon, quelle
importance ont mes petites actions… ». Les plus grands fleuves sont
composés de toutes petites gouttes d’eau qui ont d’abord chacune
ruisselé individuellement sur des feuilles ou de la terre, avant que leurs
mouvements conjoints ne créent un fleuve puissant. L’orientation
du monde résulte de la somme de nos orientations individuelles.
Chacun à notre façon, contribuons. À ce titre, les efforts que nous
faisons dans le cadre de notre cheminement personnel contribuent
48

20. Découvrez ce qui vous est demandé, et faites-le
eux aussi à un monde meilleur, car quelqu’un qui mûrit intérieure-

ment apporte inévitablement de bonnes choses autour de lui.
« Nous ne pouvons pas tous faire de grandes choses,

mais nous pouvons faire de petites choses
avec beaucoup d’amour. »
Mère Teresa
49

21. Ne perdez pas
votre temps
S i vous pressentez qu’il y a bien un cheminement vers le bon-
heur, engagez-vous dedans. Ne remettez pas à plus tard, qui sait
si vous aurez à nouveau la chance de percevoir cette possibilité ?
Tant de personnes vivent leur vie en s’agitant, en courant d’un désir
à un autre, en se déchirant dans des relations personnelles malheu-
reuses, en se demandant si la vie a un sens, pour ensuite se retrouver
face à une mort qui les effraie… Si vous percevez la porte de sortie
de ce cycle absurde, ouvrez-la et avancez.
Une fois que vous avez commencé à goûter au bonheur de
cheminer, ne remettez pas à plus tard ce que vous pouvez faire
dès maintenant. Ne vous précipitez pas, ne vous bousculez pas,
mais ne laissez pas passer du temps de façon stérile. Si vous avez
besoin de vous reposer ou de vous détendre de temps en temps,
faites-le, mais si vous voyez que vous passez parfois beaucoup de
temps dans des occupations relativement stériles, comme regarder
abusivement la télévision, l’internet, les réseaux sociaux, essayez
d’écourter ces moments et envisagez d’autres actions plus pro-
pices, comme simplement marcher dehors, dans la nature. Le soir
en vous couchant, dites-vous que vous avez envie de bien utiliser
votre temps pour avancer vers le bonheur véritable, car c’est bien
ce que vous voulez, n’est-ce pas ?
50

21. Ne perdez pas votre temps
« Le véritable but de la vie humaine,

et son sens même, est la Réalisation du Soi,
c’est-à-dire la Réalisation de l’Existence Absolue,
de la Conscience Absolue, de la Béatitude Absolue,
de l’Amour Absolu. »
Chandra Swami Udasin
51

22. Faites de
votre vie toute entière
votre chemin
vers le bonheur
P arfois, lorsqu’on commence à cheminer intérieurement, on
se satisfait de nos quelques pratiques hebdomadaires. Par
exemple, on est content de faire du yoga deux heures par semaine
et de méditer vingt minutes régulièrement. C’est vrai que c’est très
positif de pratiquer ainsi, tellement mieux que de ne rien faire du
tout. Toutefois, si notre objectif est vraiment de goûter au bonheur
véritable, il va nous falloir augmenter de plus en plus la quantité
de combustible que nous plaçons dans notre creuset spirituel. Une
journée compte vingt-quatre heures et même si vous consacrez une
heure par jour en moyenne à des pratiques spirituelles sincères,
cela sera insuffisant pour vous transformer profondément. Si vous
vous livrez à toutes sortes d’activités en toute inconscience, le
monde moderne et son sommeil spirituel auront vite fait d’étouffer
les petites braises que vos pratiques auront attisées.
Il est nécessaire que vous fassiez feu de tout bois, autant que
possible. Vos relations, vos activités, votre environnement, votre
habitat, vos loisirs, vos vacances… tout cela doit être observé et
52

22. Faites de votre vie tout entière votre chemin vers le bonheur
ajusté consciemment. Ainsi, vous allez considérablement aug-

menter la puissance de votre cheminement spirituel. La Vie va
répondre à votre demande, à votre souhait ; vous allez voir votre vie,
votre quotidien se transformer, s’éclairer progressivement. Ne lais-
sez dans l’ombre aucun domaine de votre vie, mais intégrez tout
à votre cheminement, que tout devienne un support, une aide pour
aller vers le bonheur.
« Le but même de notre vie est de chercher le bonheur. »

Dalaï-lama
53

23. Fréquentez
la nature
L e cheminement intérieur repose en partie sur l’harmonisation
intérieure, sur la bonne santé de notre système énergétique.
Force est de constater que les lieux de vie moderne sont souvent
des boîtes fermées, emplis d’ondes électromagnétiques et d’un
air plus pollué que l’air extérieur. La nature nous manque. Sa
fréquentation permet à notre système énergétique d’échanger, de se
charger ou de se décharger, de s’équilibrer, au contact de l’énergie
présente dans la nature.
Faites un bilan concernant la présence de la nature dans votre
vie et si elle n’est pas suffisamment présente, trouvez des moyens
de la fréquenter plus souvent.
Si vous habitez en ville, essayez au moins chaque semaine de

vous immerger dans un environnement naturel. Si possible, essayez
chaque jour de passer à proximité d’un petit îlot de nature comme
un square avec des arbres.
Même si vous habitez en campagne, sortez régulièrement mar-

cher au grand air, approchez-vous des arbres et écoutez votre intui-
tion pour vous guider vers tel ou tel type d’environnement naturel,
de végétation.
54

23. Fréquentez la nature
Si l’idée vous vient de déménager à l’avenir, pensez bien à l’im-

portance de la nature, et a fortiori si vous avez des enfants.
« La nature offre à la fois ce qui nourrit le corps et le guérit,

émerveille l’âme, le cœur et l’esprit. »
Pierre Rabhi
55

24. Bougez
I l y a encore quelques siècles, la majeure partie d’entre nous
étaient des agriculteurs vivant du travail de leur corps au contact
de la terre. Ceux qui vivaient dans les villes utilisaient aussi leur
corps pour travailler. De nos jours, la plupart d’entre nous passent
leurs journées assis à un bureau, devant un écran. Difficile de croire
que c’est un progrès en soi, mais toujours est-il que nos corps
manquent d’activité. Ils ne sont pas suffisamment stimulés, utili-
sés et nous désinvestissons notre attention de notre corps physique
pour la replier dans nos pensées.
Il vous faut prendre conscience de ce déséquilibre afin de trou-

ver les moyens de vous offrir un minimum d’activité physique,
un minimum d’attention au corps physique. L’attention portée aux
sensations physiques conduit aisément aux sensations énergétiques
plus subtiles, à la profondeur, tandis que l’attention focalisée sur
les pensées ne mène nulle part ailleurs que sur les pensées. Selon,
votre profil personnel, selon également la présence de la nature,
trouvez ce qui vous convient. Éventuellement, considérez les dis-
ciplines physiques connues pour être des pratiques spirituelles en
soi, comme le yoga, le tai chi chuan, le qi gong… Vous ferez alors
de l’activité physique tout en avançant concrètement sur votre che-
min vers le bonheur.
56

24. Bougez
« Le yoga vous permet de trouver un nouveau type

de liberté dont vous n’aviez même pas soupçonné l’existence.
La liberté, pour un yogi, implique de n’être pas meurtri
par les dualités de la vie, ses hauts et ses bas,
ses plaisirs et ses souffrances. Elle implique l’équanimité
et, finalement, la présence en son être d’un noyau intérieur
serein qui est toujours en contact avec l’infini,
immuable et éternel. »
B.K.S. Iyengar
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25. Choisissez
votre lieu de vie
L e monde moderne propose une grande variété d’habitats pos-
sibles, de zones géographiques différentes. Or, notre vie est
bien plus liée à notre environnement, notre cadre de vie que nous
ne le soupçonnons. Vous devez donc intégrer la composante de
votre environnement dans votre cheminement vers le bonheur.
Il serait trop long ici de détailler les différents éléments à

prendre en considération mais vous pouvez lire quelques ouvrages
pour éveiller votre conscience aux disciplines suivantes : feng shui,
géobiologie, ondes électromagnétiques3, matériaux de construction
et d’aménagement.
Certaines nuisances dans notre cadre de vie peuvent être de

vrais handicaps pour mener une vie heureuse, par exemple : expo-
sition excessive à des ondes électromagnétiques basses ou hautes
fréquences, perturbations géobiologiques de type cours d’eau sou-
terrain ou faille, configuration feng shui très déséquilibrée, émana-
tion de composés chimiques dans l’air…
3- Voir du même auteur Réduire les Ondes Électromagnétiques, c’est parti !, Éditions
Jouvence, 2016.
58

25. Choisissez votre lieu de vie
Une fois les fortes nuisances écartées, il est aussi possible d’opti-
miser en finesse notre environnement proche de façon à ce que nous y
trouvions un cadre nourricier, qui nous soutient dans nos activités et
nos aspirations.
Si vous le souhaitez, face à des difficultés ou pour optimiser
en finesse, vous pouvez faire appel à un professionnel pour mieux
évaluer et canaliser les forces présentes dans votre lieu de vie.
Évidemment, si vous songez à déménager, accordez une grande

vigilance au choix de votre nouvelle habitation. Prenez vraiment
du recul, lisez des ouvrages, essayez d’intégrer le maximum de
paramètres, accordez de l’importance à la proximité de la nature.
Avec le temps, vous réaliserez sans doute qu’il y a un lien très

particulier entre le lieu où l’on vit et notre vie. C’est comme si nous
étions attirés vers un lieu pour y vivre une certaine période de notre
vie, une certaine étape, et qu’une fois franchie cette étape, nous
passons à un autre lieu de vie.
« Il n’y a pas l’homme d’un côté, la nature de l’autre.

L’homme est nature. »
Pierre Rabhi
59

26. Équilibrez
activité et repos
D ans la tradition taoïste, Yin et Yang sont deux principes fonda-
mentaux qui se combinent et animent tous les phénomènes de
ce monde. Le Yin est statique, calme tandis que le Yang est dyna-
mique. L’harmonie naît d’un bon équilibre du Yin et du Yang. Un
excès de Yin conduit à la torpeur, la mollesse, tandis qu’un excès
de Yang conduit à un excès d’activité, d’excitation.
Selon notre profil personnel, nous devons chercher dans notre

vie, dans notre quotidien, comment bien équilibrer le Yin et le
Yang. Nous avons besoin des deux, à la fois d’activité et à la fois
de repos, à la fois de voir du monde et à la fois d’être un peu seul,
chacun devant trouver le bon dosage.
Souvent, lorsque nous sommes soumis à un excès de Yang –
d’activité –, nous aspirons à un grand calme, un grand Yin, qui
puisse faire la balance avec cet excès de Yang. Toutefois, si nous
basculons effectivement dans ce grand Yin, il est bien possible
que nous nous ennuyions rapidement et que nous aspirions à nou-
veau à du grand Yang. Ainsi, nous vivons dans un mouvement de
balancier et d’insatisfaction permanente, oscillant sans cesse entre
excès de Yang et excès de Yin. Le chemin vers la sagesse doit nous
conduire à trouver un meilleur équilibre du Yin et du Yang dans
notre quotidien.
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26. Équilibrez activité et repos
Peu à peu, apprenez à sentir concrètement dans votre vie lorsque

le Yang est en excès et lorsque le Yin est en excès et essayer de
compenser, de retrouver l’équilibre. Ainsi, votre quotidien va se
structurer et le couple harmonieux du Yin et du Yang va produire
ses fruits dans votre vie.
En lien avec ce sujet, évoquons les personnes qui aspirent à être

à la retraite ou bien qui rêvent d’avoir suffisamment d’argent pour
ne plus avoir à travailler. Vous avez certainement entendu parler de
personnes dans ce cas qui se sont retrouvées à déprimer quelque
temps après avoir arrêté de travailler… Personne n’est heureux en
ne faisant rien. Tout le monde a besoin d’activité et de repos. Le
but n’est donc pas de ne plus travailler mais de trouver une acti-
vité qui nous plaît, que l’on aime. Depuis le plus jeune âge jusqu’à
la vieillesse, nous devrions chercher à utiliser notre énergie pour des
activités que l’on aime. Bien sûr, il faut gagner sa vie, et parfois
nous sommes contraints à des activités que l’on n’aime pas faire,
mais accordons une grande importance à essayer autant que pos-
sible de nous orienter vers une activité que l’on aime, qui nous rend
heureux, même si cela nous rapporte moins d’argent, même si la
vie est un peu moins confortable. Par ailleurs, si nous cheminons
intérieurement à la rencontre de la Vie, il est probable que celle-ci
vienne façonner notre quotidien et apporter des changements dans
nos activités ; ce que nous aimons faire va évoluer.
« La vie est un équilibre entre le repos et le mouvement. »

Osho
61

27. Inscrivez
votre cheminement
dans le temps
Ê tre vraiment heureux, c’est ce que veulent tous les êtres hu-
mains. Pourtant, nous ne croisons pas beaucoup de ces êtres
ayant trouvé le bonheur véritable, la paix qui demeure, l’amour
inconditionnel. S’il existait une recette miracle, une formation
express magique qui nous conduise au but, nous serions bien plus
nombreux à y être parvenus. Devenir vraiment heureux prend
des années et le plus souvent quelques dizaines d’années de
cheminement.
Fort heureusement, à mesure que nous cheminons, nous sommes

de plus en plus heureux, nous goûtons de plus en plus la paix et
l’amour. Et il n’est pas besoin d’avoir atteint le but pour recueillir
des fruits de notre cheminement. Toutefois, comprenez que votre
intention d’aller vers le bonheur doit s’inscrire dans le temps, qu’il
y aura des étapes et des passages, qu’on ne peut pas préjuger des
résultats de nos efforts, qu’il y a des temps de maturation qui ne
dépendent parfois pas de nos efforts. Mais comprenez aussi que
ce dont on parle ici, c’est d’aller vers ce que vous voulez le plus
profondément, que c’est le projet même de la Vie, de l’Existence et
qu’il n’existe pas plus haut potentiel pour un être humain.
62

27. Inscrivez votre cheminement dans le temps
En vérité, vous ne serez jamais seul dans cette aventure, toute

l’Existence est avec vous car en cheminant vers le bonheur, vous êtes
en train d’aligner votre volonté sur Sa volonté. Peu à peu, le bon-
heur s’installera de plus en plus dans votre vie jusqu’au jour où il s’y
installera pour de bon.
« Tous les êtres vivants aspirent à être heureux,

complètement heureux, d’un bonheur parfait auquel rien ne
manque et qui soit stable, définitif, à l’abri des événements,
des malheurs des tragédies. Ce bonheur est inatteignable
dans les conditions courantes de l’existence qui permettent
tout au plus d’aspirer à des satisfactions et à des joies
relatives. Et pourtant, l’inimaginable promesse des
enseignements spirituels, c’est que le bonheur absolu dont
nous portons tous la nostalgie est accessible à l’homme
à condition de comprendre ce qui nous en sépare
et comment nous pourrions nous établir en lui. »
Arnaud Desjardins
63

28. Comprenez
ce qu’est un
cheminement spirituel
À mesure que vous vous engagez dans un cheminement inté-
rieur, vous percevez des obstacles que vous devez franchir,
des progrès que vous devez réaliser afin d’être plus épanoui, moins
limité. En passant ces étapes, vous allez sentir que vous avancez et
vous serez à même de constater qu’il y a bien une différence entre
celui ou celle que vous êtes maintenant et qui vous étiez aupara-
vant. Vous découvrirez ainsi la puissance de transformation que
recèle le chemin. Et vous allez donc continuer à avancer en décou-
vrant à chaque fois de nouvelles étapes.
Mais, le cheminement intérieur, spirituel, ne se limite pas à une

succession d’améliorations dans notre fonctionnement intérieur,
dans notre structure énergétique, ce n’est pas qu’une simple re-
cherche d’harmonie et d’équilibre. Plus nous avançons, plus nous
commençons à percevoir que notre conception de la Vie, de notre
identité, de ce qu’est un être humain, tout cela commence à évo-
luer. En reprenant la triade Corps-Âme-Esprit que l’on retrouve
dans des religions, la plupart d’entre nous se voient au départ
comme un corps physique, puis, en cheminant, nous découvrons
que nous sommes en réalité quelque chose de bien plus subtil, une
64

28. Comprenez ce qu’est un cheminement spirituel
âme, puis nous commençons à percevoir que notre véritable iden-

tité est encore au-delà, que ce que nous sommes réellement, c’est
l’Esprit, racine commune de toute l’Existence et de tous les êtres,
qui prend forme à travers les myriades d’êtres de l’univers.
Schématiquement, on pourrait dire que deux mouvements

prennent place dans le cheminement spirituel, parfois ensemble et
parfois en alternance : l’un de ces mouvements est une transformation
de notre structure intérieure afin qu’elle retrouve équilibre, harmo-
nie, vitalité et l’autre mouvement est une disparition progressive puis
totale des illusions que nous portons en nous quant à notre identité,
quant à l’Existence. Les deux mouvements se nourrissent l’un
l’autre : plus notre structure intérieure s’équilibre, plus notre vision
de l’Existence s’éclaircit, et plus nos illusions quant à l’Existence
se dissipent, plus notre structure intérieure est tirée vers l’équilibre
et l’harmonie.
Le chemin spirituel est un chemin total, qui nous conduit d’une

part à un épanouissement de nous-mêmes en tant qu’âme indivi-
duelle, et d’autre part à un dépassement des limitations illusoires
que nous entretenons au sujet de notre identité, au sujet de la nature
de l’être.
Les voies spirituelles proposent généralement des enseigne-

ments et des pratiques permettant de travailler ces deux aspects
d’harmonie intérieure et de dissipation des illusions. Certaines
voies mettent l’accent plutôt sur l’un ou plutôt sur l’autre. Il existe
des voies dites « radicales » qui mettent l’accent essentiellement
sur la dissipation des illusions sans accorder grande importance
à la recherche d’harmonie intérieure. En réalité, ces voies sont
65

apparues dans des pays ayant déjà une grande culture spirituelle,
comme l’Inde, où certaines personnes déjà équilibrées intérieure-
ment étaient à même d’entendre directement ces enseignements.
La vérité est qu’en Occident, nous avons généralement besoin
des deux aspects évoqués précédemment, sinon certains, en quête
d’une transformation radicale, ne parviendront pas au but qu’ils
recherchent du fait des blocages encore présents dans leur structure
intérieure.
D’un autre côté, en Occident où nous avons maintenant une cer-

taine culture du développement personnel, il est important que la par-
tie plus profonde du cheminement spirituel, concernant la dissipation
des illusions et la connaissance de la structure de l’Être et de l’Exis-
tence, soit de plus en plus connue. Il est important de saisir que cette
partie profonde et subtile est accessible, et n’est pas une nébuleuse
mystérieuse gardée par des religions. Tout être humain porte en lui
la possibilité de connaître le bonheur véritable et, chemin faisant de
découvrir les grands mystères de l’Existence et de l’Être.
« Vous ne pouvez pas sauter de l’anormal au supranormal.

D’abord normal, ensuite supranormal. »
Swami Prajnanpad
66

29. Choisissez
votre vie sociale
L a fréquentation de certaines personnes nous fait du bien, nous
équilibre ou nous inspire. D’autres personnes au contraire
nous pompent de l’énergie ou bien nous influencent négativement.
Le cheminement est affaire de transformation, d’évolution à

partir de ce que nous sommes aujourd’hui. Notre vie actuelle a une
certaine inertie, un certain mouvement qu’il va falloir ajuster, inflé-
chir, et nos relations sociales en font partie.
Examinez vos différentes relations (en dehors du couple dont
nous reparlerons plus loin). Voyez ce qu’elles vous apportent et
ce que vous-même apportez à la relation. Parfois, certaines per-
sonnes ont besoin de notre aide, de notre présence, et il n’est pas
ici question de filtrer nos relations pour ne garder que celles qui
nous apportent quelque chose. L’idée est avant tout de prendre
conscience de l’impact de nos relations. Si nous jugeons que cer-
taines relations ne nous tirent pas dans la bonne direction, et que
nous n’apportons pas non plus quelque chose d’important à cette
personne, nous pouvons décider d’ajuster la place de cette rela-
tion dans notre vie. Vous êtes responsable de votre vie, de qui vous
décidez de voir et qui vous décidez de moins voir. C’est la somme
de toutes ces petites décisions qui va canaliser votre énergie dans la
bonne direction.
67

Certains pourraient se dire qu’il faut être gentil et toujours

répondre favorablement aux demandes de relations de ceux qui
nous entourent. S’il y a un vrai besoin, oui, il faut tenir compte
du besoin de l’autre et gérer au mieux. Mais sinon, grandir, c’est
aussi apprendre à savoir dire « non », à ne pas se soumettre au mou-
vement du monde alors que croît en nous quelque chose de plus
grand. D’un point de vue global et pas simplement d’un point de
vue égoïste, votre énergie est parfois bien mieux investie dans un
moment seul que dans un moment partagé dans le cadre d’une rela-
tion stérile.
« À tout moment, vous avez le choix de vous rapprocher

de votre esprit ou de vous en éloigner. »
Thich Nhat Hanh
68

30. Trouvez
des amis qui
cheminent comme vous
D ans la tradition bouddhiste, on parle de trois joyaux qui
constituent un trésor pour l’aspirant spirituel : le maître spiri-
tuel, l’enseignement, et la communauté des disciples. Évoquons ici
l’importance de cette communauté.
Tout d’abord, il est évident qu’un homme seul nageant dans le

puissant courant du monde moderne aura bien du mal à progresser.
Face à cet ensemble de forces chaotiques et bien souvent contraires
au cheminement vers le bonheur véritable, le fait de partager avec au
moins une autre personne est une grande aide. Si nous trouvons une
communauté plus large avec laquelle nous pouvons partager notre
cheminement, alors cela représente une grande force pour nous. La
communauté nous offre du soutien, de l’information et des interac-
tions pouvant stimuler notre évolution. Lorsque vous interagissez
avec un autre aspirant spirituel de votre communauté, il y a en toile
de fond l’enseignement et le cas échéant, le maître spirituel. Ces
deux autres joyaux donnent une profondeur toute différente à l’inte-
raction que vous vivez, chacun percevant qu’au-delà de l’apparence
du moment, il y a un grand potentiel de transformation. Peu à peu, les
liens qui se tissent entre aspirants spirituels deviennent très puissants
69

et dans de nombreuses traditions, on parle de famille, les membres

d’une même communauté sont frères et sœurs. Si au milieu d’une
grande ville, vous croisez un membre de votre communauté spiri-
tuelle, vous sentez immédiatement que quelque chose d’unique et
d’exceptionnel vous unit, qu’il existe un lien très intime entre vous.
Également, dans la communauté se trouvent des disciples avan-

cés qui, sans pour autant prétendre être parvenus au plein accom-
plissement d’eux-mêmes, sont reconnus pour leur maturité, et leur
capacité à conseiller judicieusement. Là aussi, il s’agit d’une aide
très précieuse.
Si vous vous sentez un peu seul pour le moment, renseignez-vous

sur les différentes voies spirituelles auxquelles vous pouvez avoir accès.
Vous pouvez par exemple vous rendre à des conférences présen-
tant telle ou telle voie, des journées portes ouvertes de tel ou tel
centre spirituel. Bien sûr, en lisant des ouvrages, vous vous ferez
aussi une bonne idée.
Si vous entamez votre cheminement, ne restez pas seul trop

longtemps, donnez-vous l’opportunité de cheminer plus profondé-
ment et plus vite en partageant avec d’autres.
« Une bonne communauté est nécessaire

pour résister aux habitudes nocives de notre temps. »
Thich Nhat Hanh
70

31. Cheminez
en couple ou seul
L es deux sont possibles : cheminer seul ou cheminer en couple.
Cependant, comme on vient de l’évoquer dans le précédent
conseil, il est essentiel de pouvoir partager. Ainsi, une personne
seule doit trouver des amis ou une communauté partageant son
cheminement, sinon les risques sont grands de stagner, de s’égarer,
de se démoraliser parce qu’on n’y arrive pas…
Un couple cheminant ensemble constitue quant à lui une grande

opportunité, une grande force potentielle de transformation. Certes,
le couple gagnera beaucoup à être inséré dans une communauté,
toutefois, il trouve en lui-même un terrain d’échange et de par-
tage très propice. Le conjoint, par son engagement sur le chemin,
nous rappelle la voie lorsque nous avons tendance à nous égarer,
il nous renvoie à la réalité lorsque nous nous berçons d’illusions, il
nous permet d’affiner notre discernement en partageant les points de
vue, il nous apprend le dépassement de soi, l’attention à l’autre, la
compassion et il nous permet de vivre au quotidien dans un contexte
d’amour.
Parfois, dans certains couples, un seul des deux conjoints s’est
engagé dans un cheminement intérieur et la situation est alors va-
riable selon les cas. Si votre conjoint n’est pas engagé dans un che-
minement mais qu’il accepte tout à fait votre propre cheminement,
71

qu’il respecte votre démarche, alors vous pouvez cheminer sans

encombre. Si votre conjoint ne tolère pas votre démarche, qu’il
n’a pas envie de vous voir engagé dans un tel processus, alors il
faut essayer de dialoguer pour trouver un terrain d’entente, une
zone de compatibilité. Un conseiller conjugal peut éventuellement
aider. Votre façon de gérer cette situation dépendra de l’amour que
vous avez pour votre conjoint et aussi du fait que vous avez des
enfants encore mineurs ou non. Si vous avez des enfants encore
mineurs sous votre toit, il faut y accorder une très grande impor-
tance. Même si votre conjoint ne tolère pas votre démarche, prenez
sur vous pour essayer de trouver une façon de vivre votre chemi-
nement, éventuellement très discrète, qui puisse être acceptée par
votre conjoint.
Malheureusement, lorsqu’un des deux conjoints s’engage dans

un cheminement que l’autre rejette, certains couples n’y résistent
pas. L’aspirant spirituel n’arrive plus à trouver de sens à son couple
si le conjoint s’oppose au mouvement de croissance de la Vie que
l’aspirant ressent profondément en lui. Cependant, lorsque des
enfants sont présents, l’aspirant doit prendre cela comme un défi
supplémentaire, un dépassement de soi supplémentaire qui lui est
demandé. Une fois engagés dans le rôle de parents, et tant que
les enfants ne sont pas parvenus à la majorité, rompre le couple
est vraiment la dernière des solutions, après que tous les efforts
possibles, sur plusieurs années, ont été déployés pour maintenir le
foyer uni.
Se séparer en tant que parents simplement sous prétexte que
notre conjoint n’accepte pas notre cheminement n’est pas a priori
une attitude juste. Bien souvent, on pourra trouver habilement
une zone de compatibilité. Une fois les enfants devenus adultes,
72

31. Cheminez en couple ou seul
le conjoint intolérant devra accepter de s’adoucir quant à sa posi-

tion, sinon il verra son partenaire prendre plus d’indépendance,
de distance et peut-être même rompre si aucun effort de tolérance
n’est fait.
« Si un couple prend les mesures nécessaires,

en faisant l’effort de comprendre et de respecter
ce que l’autre ressent, ils seront capables de vivre leur vie
pleinement. Ils devraient être prêts à pardonner et à oublier
les erreurs et faiblesses de l’autre. La vie conjugale peut être
un riche terrain d’apprentissage qui enseigne au couple
des qualités telle que la patience et l’humilité. »
Amma
73

32. Accordez
une haute
importance aux enfants
S i vous commencez à avancer dans votre cheminement, vous
allez certainement percevoir l’importance cruciale que revêt
l’enfance dans la vie. Ainsi, lorsque vous avez des enfants dans
votre foyer, sous votre responsabilité, le fait de bien vous occuper
d’eux est de la plus haute importance. Pour la très grande majorité
d’entre nous, notre contribution principale à la Vie sur Terre et à
la communauté des êtres humains, c’est ce que nous avons réalisé en
tant que parents lorsque nos enfants étaient sous notre responsabilité,
jusqu’à leur majorité.
Bien évidemment, le cheminement spirituel peut prendre lui
aussi une place centrale dans notre vie, mais ce cheminement peut
résolument prendre corps dans le fait d’élever nos enfants, si bien
qu’il n’y a pas d’opposition. Plus vous aurez pris le temps de mûrir
intérieurement avant de devenir parent, plus votre cheminement
prendra corps dans votre rôle de parents4.
4- Voir du même auteur 100 conseils spirituels et pratiques pour devenir parents, Éditions
Jouvence, 2016.
74

32. Accordez une haute importance aux enfants
Certains parents, qui n’ont pas cheminé intérieurement avant

d’avoir des enfants, se retrouvent fortement attirés par le chemi-
nement spirituel alors qu’ils doivent s’occuper de leurs enfants.
Dans ce cas, il est tout à fait possible de s’orienter vers des voies
spirituelles qui ne requièrent pas de se retirer du monde mais qui
prennent appui sur le quotidien pour avancer. Alors, on peut très
bien trouver une trentaine de minutes par jour pour s’isoler en
méditation si on le souhaite tout en étant disponible le reste de la
journée pour nos enfants et nos activités quotidiennes. En France,
Arnaud Desjardins est un maître spirituel de référence pour ce
qui est d’incarner dans le quotidien son cheminement spirituel.
Nombre de ses ouvrages permettent de découvrir son approche.
Si vous avez des enfants, et en particulier de jeunes enfants, la vie

la plus spirituelle pour vous, c’est à leurs côtés.
« Le modèle que nous offrons aux enfants, la manière dont

nous les traitons et les élevons sont plus qu’importants :
ils sont absolument vitaux, tant pour leur santé
et leur bien-être aux niveaux mental, émotionnel et physique
que pour la santé et le bien-être de la Terre elle-même. »
Lee Lozowick
75

33. Nourrissez-vous
sainement
S i vous lisez cet ouvrage, il est probable que vous soyez déjà
conscient de la nécessité de bien vous nourrir. Rappelons donc
simplement quelques grands principes :
• privilégiez les produits frais et préparés maison à la nourriture
industrielle ;
• privilégiez le bio ;
• évitez les surgelés et l’utilisation du micro-onde ;
• limitez la consommation de viande et optez le cas échéant pour
des viandes ayant un minimum de respect pour l’animal : élevage
en plein air, évitez les animaux-enfants comme le veau… ;
• efforcez-vous de choisir des produits d’origine locale, pour
des raisons écologiques et de qualité ;
• surveillez votre sensibilité éventuelle au lait de vache et au
gluten ;
• prenez au moins un repas par jour préparé à la maison.
Approfondissons la première recommandation ci-dessus. Pré-

parer des produits frais permet de préserver l’énergie vitale conte-
nue dans les aliments. Nous ne parlons pas là de l’énergie contenue
dans la structure moléculaire, glucides, vitamines, etc. Nous par-
lons de l’énergie subtile qui anime la matière et dont nous reparle-
rons plus loin. Également, plus votre sensibilité s’affinera, plus vous
percevrez que la qualité énergétique d’un plat dépend grandement de
76

33. Nourrissez-vous sainement
l’état intérieur de la personne qui l’a préparé. Si un enfant mange

un plat préparé avec amour par sa maman, il n’aura pas du tout la
même qualité énergétique qu’un plat préparé dans un restaurant
par exemple. Même si vous mangez un simple sandwich, l’état de
la personne manipulant les ingrédients pour les placer dans votre
sandwich affectera sa qualité. D’où la recommandation de manger
au moins un repas par jour préparé à la maison.
Lorsque vous vous apprêtez à manger, et a fortiori si vous man-

gez à l’extérieur, vous pouvez prendre quelques instants pour in-
suffler un peu d’énergie et d’amour à la nourriture que vous allez
manger. Les prières traditionnelles, comme le Bénédicité, que l’on
retrouve dans de nombreuses traditions, visent notamment à insuf-
fler une qualité d’énergie aux aliments qui vont ensuite se répandre
dans notre corps. Comme souvent, en nous affranchissant d’an-
ciennes traditions, nous négligeons et oublions leurs vertus invi-
sibles et subtiles.
« L’énergie subtile de votre nourriture

devient votre mental. »
sagesse hindoue, Upanishads
77

34. Évitez
la cigarette, l’alcool
et autres intoxicants
E n consommant des cigarettes, de l’alcool ou autre, on cherche
simplement à être heureux. Et sur le coup, il est vrai que se
produit en nous une sensation de détente qui nous rend heureux.
Le problème est que nous ne mesurons pas suffisamment ce qu’en-
gendre pour nous cette consommation. D’abord, il y a les effets
nocifs et agressifs sur le corps physique qui altèrent notre santé et
notre vitalité. Les effets graves à long terme sont précédés d’une
agression plus subtile qui nous affecte plus qu’on ne le pense.
Ensuite, il y a l’effet d’accoutumance qui vient perturber notre
vie quotidienne. Nous sommes parasités par l’envie de consom-
mer à nouveau, notre système se tend en vue de se détendre en
consommant.
Le cheminement vers le bonheur est une plongée dans notre

profondeur qui requiert de la subtilité. Si vous êtes dépendant de la
cigarette, de l’alcool ou autre, vous êtes comme soumis à un « bruit »
intérieur intense correspondant à ce mouvement tension-détente lié à
votre consommation, et ce bruit vous empêche de percevoir les mélo-
dies plus subtiles qui se jouent en vous. Vous devez donc chercher à
évacuer ce parasitage de votre vie intérieure.
78

34. Évitez la cigarette, l’alcool et autres intoxicants
C’est sûr que la vie n’est pas toujours facile, qu’on est par-
fois très stressé et qu’on ne sait plus trop comment s’y prendre
pour se détendre un peu. Inutile donc de se jeter la pierre si nous
consommons un peu de tabac ou d’alcool. Mais voyons que cela
ne représente pas une solution satisfaisante. Essayons de diminuer
progressivement notre consommation en visant à terme d’arrêter
complètement. Notre engagement sur notre chemin va nous aider à
trouver autrement de la détente et du bonheur.
« Bien qu’éprouvant de l’attraction et de la répulsion

pour les objets des sens, les êtres incarnés ne doivent
se laisser dominer ni par les sens, ni par leurs objets, car
ceux-ci constituent un obstacle à la réalisation spirituelle. »
Bhagavad Gita
79

35. Dormez bien
V ous voulez avoir suffisamment d’énergie dans la journée pour
mener à bien vos activités et votre cheminement vers le bon-
heur ? Alors commencez par bien dormir. Sans un bon sommeil
récupérateur, en quantité suffisante, votre journée sera affectée par
votre fatigue, votre vigilance sera amoindrie.
Voici quelques conseils pour un sommeil propice.

• Accordez de l’importance à l’emplacement de votre lit. C’est
l’endroit précis où vous passez généralement le plus de temps dans
votre vie et il faut donc qu’il soit bien placé. Les connaissances que
vous pouvez acquérir via différentes disciplines (feng shui, géobio-
logie, champs électromagnétiques, matériaux sains) vous donne-
ront des indications sur comment placer votre lit. Si vous ne dormez
pas bien, si vous avez des sensations désagréables, que vous vous
réveillez fatigué le matin, il est important d’étudier l’emplacement
de votre lit. Essayez de le changer de place, parfois simplement de
le décaler. Cherchez éventuellement de l’aide auprès d’un profes-
sionnel des disciplines de l’habitat évoquées ci-dessus.
• Que l’environnement de votre lit soit propre, faites notamment
attention aux poussières et acariens.
• Pas de travail, d’ordinateur, de jeu vidéo ou d’activités exci-
tantes avant de dormir. Prévoyez au moins deux heures entre le
moment où vous arrêtez ce type d’activité et le moment du coucher.
80

35. Dormez bien
• Évitez de manger avant d’aller vous coucher, pour que vous ne

perdiez pas trop d’énergie à digérer pendant votre sommeil. Deux
heures minimum, et idéalement trois heures, sont recommandées
entre un dernier repas et le couchage. Il est donc judicieux de man-
ger le dîner du soir relativement tôt.
« Il n’est pas possible de devenir un Yogi,

si l’on mange trop, ou pas assez,
si l’on dort trop ou pas suffisamment. »
Bhagavad Gita
81

36. Développez
une vision énergétique
S i vous avancez un peu sur le chemin, notamment en dévelop-
pant une certaine vigilance intérieure à travers la méditation,
vous allez inévitablement commencer à percevoir des sensations
internes subtiles, ne relevant pas des cinq sens traditionnels. Vous
pouvez distinctement ressentir des circulations, des flux, des mouve-
ments, des vibrations, des tourbillons et il devient alors évident pour
vous qu’il existe bel et bien une énergie subtile qui fait partie intégrante
de ce que nous sommes, de notre être. Les traditions orientales ont
abondamment creusé ce sujet en Chine et en Inde notamment. Le
qi ou chi en chine, le prana ou la shakti en Inde, désignent tous
cette même énergie subtile. La matière que nous percevons à tra-
vers nos cinq sens est en réalité conditionnée par ce niveau plus
subtil d’énergie.
Là où la matière semble relativement figée et lente à changer,

l’énergie est quant à elle dynamique et changeante, prête à passer
d’une forme à l’autre. Ainsi, pour quiconque se lance dans un pro-
cessus d’évolution, l’approche énergétique et sa dynamique peuvent
bien mieux accompagner le processus qu’une approche matérialiste.
Qui plus est, en comprenant que l’énergie est fluide, qu’elle peut
se transmettre entre un être et son environnement ou entre deux
êtres, on peut développer une approche beaucoup plus efficace de
82

36. Développez une vision énergétique
notre quotidien. C’est ainsi qu’on comprend mieux comment la

nourriture est affectée par l’énergie de celui qui cuisine, comment
quelqu’un dépose sur les objets qu’il utilise une certaine énergie
qui peut ensuite affecter d’autres personnes. Si vous prenez le cas
du matelas sur lequel quelqu’un dort, il est évident que celui-ci est
chargé d’une énergie spécifique propre à la personne, et si vous
allez dormir sur ce matelas, vous baignerez dans cette énergie.
Ainsi, nous devenons plus conscients de l’énergie que véhi-

culent les personnes que nous fréquentons et l’environnement dans
lequel nous vivons. Nous devenons plus sensibles à comment notre
énergie personnelle réagit au fil de nos journées et de nos activités.
Tout ceci va nous fournir des indications pour prendre les bonnes
directions sur notre chemin intérieur.
« Si vous voulez comprendre les secrets de l’univers,

pensez en termes d’énergie, de fréquence et de vibration. »
Dr Nikola Tesla
83

37. Vivez votre vie
plutôt que de rêver
C heminer, c’est aller à la rencontre de la Vie, de la Réalité. Pour
y parvenir, il faut nous défaire du monde virtuel que nous
avons inventé dans notre tête.
Nos pensées qui défilent dans notre tête constituent une représen-
tation virtuelle de la Réalité, à partir de laquelle nous fonctionnons.
Par exemple, si vous pensez à votre voiture, c’est une représenta-
tion virtuelle de celle-ci qui apparaît en vous sous la forme d’une
pensée. Mais vous conviendrez qu’à l’instant précis, cette repré-
sentation n’est pas la réalité, c’est une hypothèse de représentation,
il est même possible que votre voiture ne soit plus telle que vous
vous la représentez si quelqu’un l’a malheureusement abîmée sans
que vous en soyez informé pour le moment. Il en va de même de
toutes nos pensées, ce sont des représentations hypothétiques de la
réalité, plus ou moins fidèles, plus ou moins exactes.
Mais, cette représentation virtuelle n’est pas la Réalité, et deux

problèmes essentiels se posent. D’abord, il existe de nombreuses
erreurs dans cette représentation, de nombreuses conceptions erro-
nées ; et si chacun vit dans son monde virtuel, on aboutit parfois
à des conflits, des déconvenues et de la souffrance. Ensuite, notre
absorption hypnotique dans notre monde virtuel nous voile la Réa-
lité, nous n’arrivons pas à nous ouvrir à la Réalité, à la ressentir, à
84

37. Vivez votre vie plutôt que de rêver
la vivre, précisément parce que notre attention n’est pas disponible,

car hypnotisée par notre monde virtuel de pensées.
En cheminant, vous approfondirez la compréhension de ce qui

est dit ci-dessus, vous en ferez l’expérience. Mais d’ores et déjà,
essayons de privilégier la vie plutôt que la rêverie, la pensée galo-
pant librement dans les verts pâturages... Par exemple : ne nous
réfugions pas dans un monde de rêveries personnelles, n’abusons
pas des escapades imaginaires que nous proposent les romans, les
séries télé… Trouvons un juste dosage par rapport à cela. Égale-
ment, si vous sentez que vous vous faites « des films », que vous écha-
faudez des scénarios dans votre tête, essayez de revenir à la réalité, à
du concret, en prenant appui s’il le faut sur vos sensations, sur votre
respiration. La méditation vous y aidera.
Enfin, concluons par un exemple très, très concret de comment
nous gâchons notre énergie en rêvant. Comme vous le savez cer-
tainement, quantité d’hommes et notamment de jeunes hommes
et adolescents mais aussi certaines femmes s’adonnent à la mas-
turbation. Beaucoup d’entre eux imaginent des scénarios sexuels
dans leur tête, ou bien prennent appui sur des magazines ou des
films, pour se livrer à un acte sexuel en solo. Bref, ils rêvent de
cet acte sexuel dans leur tête au lieu de le vivre. Laissons de côté
la morale et voyons ce qui se passe concrètement. À travers ce
processus, d’abord la personne perd une grande quantité d’éner-
gie comme nous l’avons déjà vu mais elle renforce aussi l’asso-
ciation entre plaisir et imagerie virtuelle en elle. L’adhésion à la
pensée se trouve renforcée à travers ce processus. Ainsi, la per-
sonne perd de l’énergie qu’elle aurait pu utiliser pour construire
une vie heureuse et peut-être se diriger vers de véritables rapports
85

sexuels épanouissants ; au contraire, elle se réfugie un peu plus

encore dans son monde virtuel.
Ainsi, le cheminement vers le bonheur implique les aspects les

plus intimes de notre vie. La masturbation n’est pas un problème
en soi. D’ailleurs, il peut même s’agir d’une pratique spirituelle
recommandée dans certaines voies taoïstes, au moins pour les
hommes. Mais, elle revêt alors les caractéristiques suivantes : le
pratiquant se place dans un état méditatif, au contact de ses sensa-
tions et évite toute absorption dans ses pensées, notamment, il évite
toute pensée érotique ; également, le pratiquant au contact de ses
sensations et de son énergie cherche à échauffer l’énergie sexuelle
puis à la faire circuler en lui et surtout pas à s’échapper vers l’exté-
rieur en éjaculant. L’éjaculation est un échec dans le cadre de cette
pratique. Ainsi, on voit comment on peut injecter de l’énergie dans
notre vie au lieu de la gaspiller en renforçant les pensées. Précisons
que de telles pratiques de masturbation méditatives doivent s’ac-
compagner d’un travail plus global de méditation, sinon, le surplus
d’énergie n’arrivera pas à circuler dans le système énergétique,
aboutissant à une surchauffe pouvant prendre la forme d’excitation
excessive ou de colère. Si tous les hommes d’un peuple remplacent
la masturbation infantile par une masturbation plus subtile, et en-
suite une sexualité à deux plus profonde, le tout accompagné d’une
pratique de méditation plus globale, la société dans son ensemble
recevra un apport colossal d’énergie et de créativité.
« Sortez de votre tête et entrez dans votre cœur.

Pensez moins, ressentez plus. »
Osho
86

38. Ne chérissez
pas vos opinions
C omme nous venons de l’évoquer, notre monde virtuel de pen-
sées n’est pas la réalité. Sinon, nous aurions tous le même
monde virtuel, reflétant parfaitement l’unique réalité. Mais force est
de constater que le monde est peuplé de personnes qui ont des opinions
différentes, et qui bien souvent y croient dur comme fer, au point de
s’énerver les uns sur les autres, et parfois même de s’entre-tuer tout
simplement parce que l’un pense ceci et l’autre cela, et qu’ils ne sont
pas d’accord.
Prenez du recul face aux opinions en général, et aux vôtres en
particulier. Voyez le cas de la politique par exemple : c’est malheu-
reusement devenu un domaine de prédilection pour l’affirmation
d’opinions sur des sujets où presque personne ne comprend rien
aux faits, notamment en matière économique. Entre quelqu’un « de
droite » et quelqu’un « de gauche », c’est le plus souvent une oppo-
sition mécanique d’opinions conditionnées par l’histoire person-
nelle de l’individu et non une étude contradictoire et constructive
recherchant la vérité.
Les opinions sont mécaniques et conditionnées, elles ne sont pas

une réponse adaptée à la situation présente. Lorsque vous assistez
à un débat politique, vous pouvez quasiment prédire la position de
tel ou tel débatteur sur un sujet et en effet, ils se répondent du tac au
87

tac sans aucun délai de réflexion. Voyez-vous souvent un homme

politique dire « c’est un point intéressant qui mérite réflexion, il
faudrait approfondir ceci et cela pour se faire une idée, je vais y
réfléchir… » ? Jamais. Le système actuel est malheureusement fait
de telle sorte qu’il faut avoir réponse à tout, tout de suite, au risque
sinon de passer pour un incompétent. Dans ces conditions, les posi-
tions sont des postures, des partis pris, des opinions et ne résultent
pas d’une approche intelligente des faits.
Guettez, guettez les opinions que vous pouvez avoir. Si vous en

voyez chez d’autres, constatez-les simplement et n’entrez pas dans
des débats stériles. Si vous sentez que vous êtes entré malgré vous
dans un débat d’opinions, retirez-vous en esquivant, en passant à
autre chose.
Ainsi, vous allez peu à peu approcher la Réalité, la Vie telle

qu’elle est, et non pas telle que vous la rêvez. Votre représentation
pensée de la Réalité va devenir plus fine et précise, et va retrouver
la place qui lui revient : celle d’une simple tentative de représen-
tation de la Réalité. En parallèle, vous allez retrouver un contact
direct avec la Réalité, la Vie, sans l’intermédiation compulsive de
vos pensées.
88

38. Ne chérissez pas vos opinions
« Vous devez découvrir en vous-même cette aberration,

cette folie : je fabrique un monde. Chacun fabrique
le sien. Le monde réel est le même pour tous mais
le monde fabriqué est différent pour chacun.
Vous sécrétez ce monde illusoire d’instant en instant. »
Arnaud Desjardins
89

39. Acceptez
ce qui ne dépend
pas de vous
L e discernement, cette faculté essentielle dont nous avons déjà
parlé, permet aussi de faire le tri entre ce qui dépend de nous et
ce qui ne dépend pas de nous.
Lorsque nous sommes confrontés à une difficulté, essayons de voir

ce que nous pouvons réaliser par nos efforts et ce qui en revanche
s’impose à nous sans que nous ayons de prise. Si nous disposons de
cette sagesse, alors nous faisons un grand pas en avant vers une vie
plus détendue et heureuse.
Quelle est la réaction la plus intelligente, la plus constructive,

la plus positive face à une difficulté sur laquelle nous ne pouvons
absolument rien ? Est-ce qu’il y a un sens à se rebeller dans le vide,
à se rouler par terre, à taper du pied en disant que « non, non et non,
ce n’est pas juste, je n’en veux pas » ? La meilleure stratégie est
bien sûr de trouver le moyen de se détendre et d’accepter la situa-
tion, de l’intégrer, d’y adhérer. Alors, vous vous réunifiez à ce qui
est, et vous retrouvez la détente. La faculté à être vraiment heureux
dépend notamment de notre faculté à nous réunifier rapidement à
une situation qui ne nous plaît pas mais qui s’impose à nous.
90

39. Acceptez ce qui ne dépend pas de vous
Toutefois, le discernement entre ce qui dépend de nous et ce

qui ne dépend pas de nous est plus subtil qu’il n’y paraît. Face à
des situations complexes, il faut trouver habilement la voie du milieu
entre soumission excessive et résistance inutile. Accepter ce qui ne
dépend pas de nous, ce n’est pas se résigner dès que les choses ne
nous conviennent pas, c’est subtilement déterminer notre marge de
manœuvre, nos moyens d’action avec beaucoup de combativité s’il le
faut, tout en nous détendant face à ce que la réalité impose. Pensez
au judoka qui lors du combat s’ajuste en permanence aux mouve-
ments de l’autre, utilise l’énergie et les mouvements de l’autre pour
placer ses propres mouvements. Lorsque son adversaire place une
attaque contre lui, il doit accepter ce qui ne dépend pas de lui pour
ensuite ajuster au mieux son propre mouvement. De même, nous
devons faire avec ce qui s’impose à nous, en l’acceptant, tout en
exploitant au mieux notre marge de manœuvre.
Ce sujet est d’une grande importance, et nous aurons l’occasion

de l’approfondir dans d’autres conseils qui suivront.
« Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut

être changé et le courage de changer ce qui peut l’être
mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre. »
Marc Aurèle
91

40. Faites
des efforts
T ous les êtres aspirent au bonheur et organisent consciemment
ou inconsciemment leur vie pour maximiser le bonheur qu’ils
ressentent. Si nous avons bien tous le même but, nous adoptons des
stratégies très différentes pour y parvenir.
Schématiquement, distinguons deux approches : l’une consiste

à rechercher des sensations intenses de plaisir, à organiser sa vie
pour connaître ces moments de plaisir. Le problème de cette ap-
proche est qu’on prend peu à peu conscience que si nous ne cher-
chons le bonheur que dans ces moments-là, le reste de notre vie
va devenir fade et pénible, ce ne sera qu’une parenthèse plus ou
moins douloureuse entre deux moments fugaces de plaisir intense.
L’autre approche est d’organiser sa vie pour que le bonheur s’y
installe et qu’il ne nous quitte plus.
Si nous reprenons l’exemple de l’acte sexuel (désolé pour

ceux qui n’ont pas l’habitude de lier spiritualité et sexualité…),
un jeune peut être fasciné par le moment de plaisir qu’il va décou-
vrir au moment de l’orgasme génital basique et, naturellement, il
aura envie de reproduire ce moment. Mais, tôt ou tard, il va per-
cevoir que si ces moments sont trop fréquents, son énergie vitale
va baisser, l’intensité d’amour qu’il ressent dans la vie ou pour
son conjoint va baisser. A contrario, avec de la maturité, il est
92

40. Faites des efforts
possible que la sexualité s’intègre harmonieusement dans notre

vie, mais pour cela, il faut ne plus être l’esclave de la fascination
pour le pic de plaisir de l’orgasme génital basique, il faut être
capable de s’en approcher aussi près que possible tout en sachant
ne pas céder à son attraction. Cela semble être un effort au début,
mais si l’on maîtrise cela, l’énergie non évacuée compulsivement
redevient disponible pour la poursuite de l’acte sexuel si on le
souhaite ou pour nos activités quotidiennes ensuite. Ce surcroît
d’énergie nourrit aussi l’amour que l’on ressent pour son parte-
naire et pour la vie. Précisons que le plaisir peut être intensément
présent dans cette pratique également.
Voilà le sens de l’effort, ne pas se laisser aller à ce qui nous attire

compulsivement mais se diriger vers un objectif plus grand, qui nous
apportera bien plus de bonheur.
Voici un autre exemple, le fameux « test des bonbons », notam-
ment rapporté par Daniel Goleman, dans son ouvrage L’Intelligence
émotionnelle5. Il s’agit d’une étude scientifique menée par Walter
Mischel à la garderie de l’université de Stanford dans les années
soixante. Un enfant de quatre ans reçoit d’un adulte la proposition
suivante : s’il patiente le temps qu’un adulte ait terminé une course,
il aura deux bonbons ; sinon, il aura un seul bonbon, mais tout de
suite. Ces enfants ont ensuite été suivis au cours de leur scolarité, et
douze à quatorze ans plus tard les différences entre les enfants qui
avaient patienté pour deux bonbons et ceux qui s’étaient jetés tout
de suite sur le bonbon étaient spectaculaires. Daniel Goleman rap-
porte : « Ceux qui avaient résisté à la tentation étaient devenus des
5- Daniel Goleman, L’intelligence émotionnelle : l’intégrale, J’ai lu, 2014.
93

adolescents prêts à affronter la vie en société : efficaces, sûrs d’eux

et capables de surmonter les déboires. Ils connaissaient moins le
doute, la peur, l’échec, savaient conserver leur sang-froid… », « En
revanche, les enfants qui avaient saisi le bonbon – environ un tiers
d’entre eux – ne possédaient pas en général ces qualités et présen-
taient au contraire un profil psychologique plus perturbé… têtus,
indécis, facilement contrariés par leurs déboires… paralysés en
cas de tension… plus souvent méfiants et vexés de ne pas “obte-
nir assez”… » La différence entre les deux groupes d’enfants s’est
confirmée ensuite dans les études supérieures et dans les résultats
d’entrée à l’université. L’auteur de cette étude, Walter Mischel,
nomme la faculté mise en évidence par cette étude le « retard de la
satisfaction imposé à soi-même en vue d’atteindre un but ». Il ne fait
pas de doute que les enfants ayant patienté menaient ensuite une
vie plus heureuse et épanouie.
La vérité est que nous pouvons mener une vie où nous man-
geons compulsivement un bonbon de temps en temps, en attendant
toujours le suivant, dans un état de tension douloureux. Nous pou-
vons aussi mener une vie plus intelligente, qui ne nous privera pas
du plaisir de manger des bonbons de temps en temps, mais grâce à
laquelle nous nous retrouverons avec tellement de bonbons qu’on
pourra en distribuer tout autour de nous.
À l’image de ces petits enfants de quatre ans qui ont su pa-

tienter, lancez-vous avec enthousiasme dans les efforts que vous
demandera de temps en temps votre chemin vers le bonheur. S’il
s’agit de méditer un peu chaque jour, de s’adonner à telle ou telle
pratique spirituelle, pensez bien que c’est pour vous apporter du
bonheur. Si vous sentez que la Vie vous demande quelque chose,
94

40. Faites des efforts
que cette demande a du sens, et que cela vous demande un effort,

faites-le, lancez-vous avec enthousiasme. Faites des efforts pour
rendre les autres heureux, vous n’en serez que plus heureux vous
aussi. Face aux difficultés sur lesquelles vous avez une marge de
manœuvre, aussi faible soit-elle, faites votre possible. À chaque ef-
fort que vous réalisez intelligemment sur votre chemin, vous vous
rapprochez un peu plus du bonheur.
« Personne ne réussit sans effort…

Ceux qui réussissent le doivent à leur persévérance. »
Ramana Maharshi
95

41. Ayez
confiance en la vie
L a plupart d’entre nous se voient comme un petit corps phy-
sique, indépendant du reste du monde, isolé. Le monde nous
apparaît comme un territoire étranger. Nous avons perdu de vue la
racine commune à tous les êtres, celle qui nous unit tous, qui fonde
notre appartenance à la Vie.
Le cheminement intérieur conduit à redécouvrir la Vie en nous,

à découvrir que notre personne est une forme particulière de la
Vie. Plus nous plongeons en profondeur, plus nous découvrons
la dimension impersonnelle de l’Existence, et donc plus ce qui
distingue les individus les uns des autres se dissout. En surface
règnent la différence et la multiplicité, mais plus on plonge en pro-
fondeur, plus apparaît l’unité.
Si vous dites à quelqu’un qui se prend pour un corps physique

séparé du monde qu’il faut avoir confiance en la Vie, il ne com-
prendra pas, car pour lui la Vie est une autre que lui, avec laquelle
il n’a que des liens d’échange.
Mais, si vous avancez dans la profondeur, il va devenir de plus en

plus évident que la Vie vous veut du bien, la Vie vous aime comme une
mère aime son enfant, la Vie veut votre bonheur. En réalité, lorsque
vous frayez votre chemin vers le bonheur, c’est la Vie elle-même
96

41. Ayez confiance en la vie
qui accomplit son destin à travers la forme particulière de votre

âme et de votre corps qu’elle a créée. Votre envie d’être profondé-
ment heureux, c’est le projet de la Vie.
Comme pour toute grande entreprise, tout grand voyage, il fau-
dra passer par de nombreuses étapes, surmonter des difficultés,
mais lorsque votre but sera bien aligné avec celui de la Vie, alors
toute la Vie vous aidera au mieux.
Avoir confiance en la Vie ne signifie pas que celle-ci exaucera

tous nos désirs. Cela signifie que la Vie nous soutient dans notre
cheminement vers le bonheur véritable, qu’elle veut ce que nous vou-
lons profondément, et donc dans ces conditions, nous pouvons avoir
confiance en Elle.
« Le mouvement même de notre vie

est en direction du bonheur. »
Dalaï-lama
97

42. Ouvrez-vous
à l’idée que
la vie est juste
O n entend parfois des propos résignés comme : « La vie est
injuste, il faut vous y faire. » Difficile d’être profondément
heureux dans un monde que l’on considère injuste…
Lorsque quelque chose nous apparaît injuste, nous ne compre-

nons simplement pas la logique qui a conduit à cela. Quelqu’un su-
bit une difficulté et celle-ci nous semble arbitraire, non explicable,
alors nous avons vite fait de dire que c’est injuste. En réalité, nous
ne percevons avec nos pensées et notre conception du monde qu’une
infime partie de la Réalité, et la plupart du temps, les mécanismes
de causalité à l’œuvre derrière les phénomènes apparents demeurent
invisibles pour nous. Cependant, plus on chemine intérieurement à
la rencontre de la Vie, plus on commence à percevoir que tout est
parfaitement juste et que rien d’injuste ne se produit jamais.
Si nous pensons que le but de la Vie est de réaliser les désirs

qui apparaissent en nous, quels qu’ils soient, alors oui, nous allons
trouver que la Vie est injuste parce qu’elles s’opposent parfois fer-
mement à certains de nos désirs. Si en revanche, vous percevez que
la Vie, à travers toutes les formes qu’elle prend, est en quête d’un
98

42. Ouvrez-vous à l’idée que la vie est juste
bonheur profond et fondamental, vous comprendrez que cette quête

prend parfois des chemins qui dépassent nos désirs passagers. Éga-
lement, si vous vous ouvrez à l’approche orientale de la réincarna-
tion qui considère que la trajectoire d’une âme se déroule sur de
nombreuses vies physiques, vous réaliserez encore mieux qu’on ne
connaît pas toujours les causes profondes, parfois lointaines, qui
conduisent à tels ou tels événements de notre vie présente.
Si tout est juste, inutile pour autant de voir dans les difficultés
de la vie des formes de punitions pour de mauvais actes passés ;
parfois les difficultés sont simplement des épreuves de passage et
de transformation pour passer à la suite de notre vie, de notre évo-
lution. Pour une femme enceinte, l’accouchement peut représenter
une épreuve à franchir, mais en réalité, les sensations physiques
douloureuses et les efforts à déployer s’inscrivent dans un proces-
sus profondément heureux de transformation de la vie. Un étudiant
qui prépare des concours doit passer par l’épreuve parfois pénible
de la révision puis des examens, mais cela débouche ensuite vers
une nouvelle étape de sa vie.
Un mot concernant les grandes tragédies personnelles ou col-

lectives qui ont parfois lieu. Même si ces événements sont d’une
profonde tristesse et peuvent apparaître terriblement injustes, gar-
dons toujours en nous une possibilité d’avoir confiance en la vie,
même par rapport à ces tragédies. Ne nous fermons pas, ayons
l’humilité de nous dire que la Vie peut prendre des chemins que
nous ne comprenons pas du tout, qui nous font parfois mal. Gar-
dons confiance en la Vie.
99

Plus nous ressentons intérieurement que la Vie est profondé-

ment juste, plus nous avons confiance en elle, plus nous agissons
efficacement et plus nous nous détendons dans le flot de la vie.
« Dieu ne joue pas aux dés. »

Albert Einstein
100

43. Cherchez
des aides
S i vous êtes face à une difficulté dans votre cheminement, que
vous avez l’envie sincère d’avancer mais que quelque chose
semble bloquer, alors n’hésitez pas à chercher de l’aide.
Si vous avez la chance d’avoir un maître spirituel, vous pouvez

bien sûr prendre conseil auprès de lui, et nous reparlerons de cela.
S’il y a des aspirants spirituels avancés accessibles autour de vous,
alors cela peut vous aider également.
Vous pouvez aussi faire appel à des thérapeutes ou spécialistes

de telle ou telle discipline qui pourront vous apporter leur aide face
à un problème spécifique. Essayez de bien identifier votre diffi-
culté, et de trouver quelle discipline peut le mieux répondre à cette
problématique, puis mettez-vous en quête d’un praticien. S’il le
faut, prévoyez de dépenser un peu d’argent pour les consultations.
Nous sommes souvent prêts à dépenser beaucoup d’argent pour des
vacances, des loisirs ou des habits, alors il est tout à fait raisonnable
de consacrer de l’argent pour l’épanouissement de notre être.
Lorsque nous entamons notre cheminement, beaucoup d’entre
nous ont une structure intérieure relativement déséquilibrée, à
l’image du monde dans lequel nous vivons. Dans ces conditions,
l’aide de thérapeutes peut nous aider grandement. Si le thérapeute
101

43. Cherchez des aides
est ouvert au cheminement spirituel, ou mieux s’il y est lui-même

engagé, alors il pourra nous apporter une aide d’autant plus pré-
cieuse. Dans ce cas, son aide ne consistera pas simplement à nous
faire retrouver un pseudo-équilibre intérieur mais à nous prépa-
rer pour un cheminement qui nous mènera bien plus loin en nous-
mêmes.
« Personne ne se lasse d’être aidé.

L’aide est un acte conforme à la nature.
Ne te lasse jamais d’en recevoir ni d’en apporter. »
Marc Aurèle
102

44. Évitez
les conflits
D ans un conflit, même si vous remportez la victoire, vous
perdez en chemin beaucoup d’énergie, et vous n’êtes pas à
l’abri des répercussions ultérieures du conflit. L’histoire des pays
et des guerres est édifiante. Après une première guerre mondiale
désastreuse, les conditions de la « paix » de cette guerre ont été
trop dures envers les perdants, si bien que la deuxième guerre
mondiale est survenue par la suite, notamment en conséquence
de la première.
De la même façon, les conflits dans lesquels vous pouvez être

impliqué en tant qu’individu peuvent vous prendre beaucoup
d’énergie et vous gâcher en partie la vie. Donc, s’engager dans un
conflit ne peut être qu’une solution ultime et rare, lorsque toutes les
autres possibilités ont été épuisées. Ne vous engagez jamais dans un
conflit sur un coup de tête ou par emportement émotionnel. Vous risque-
riez fort de le regretter.
Donc, si vous vous trouvez face à une situation d’opposition

pouvant dégénérer en conflit, ne laissez pas libre cours à vos émo-
tions, maîtrisez-les, prenez du recul, essayez de trouver des solu-
tions, des demi-mesures, des compromis comme nous l’évoque-
rons aussi dans le conseil suivant. Parmi les situations de conflits
les plus fréquentes, on trouve notamment les conflits de couple
103

aboutissant parfois au divorce. Si vous avez des enfants, vous avez

le devoir de mettre tout en œuvre pour essayer de trouver des so-
lutions afin de préserver votre unité familiale. Un divorce est un
changement majeur de trajectoire de vie, avec des conséquences
généralement sous-estimées.
Pour éviter les conflits, il est important aussi d’essayer d’évaluer,

lorsqu’on s’engage dans une nouvelle association ou activité, les pos-
sibilités éventuelles de conflit. Si vous allez vous unir à quelqu’un,
vous associer à quelqu’un d’une façon ou d’une autre, évaluez votre
capacité et la capacité de l’autre à gérer les situations de désaccord.
C’est un point essentiel pour l’avenir, pour le jour où les choses se
passeront moins bien, comme ce sera certainement le cas un jour ou
l’autre.
Si vous n’êtes pas d’accord, serez-vous en mesure d’échanger,

d’exprimer chacun votre point de vue, d’écouter le point de vue de
l’autre, de trouver une solution qui respecte l’un et l’autre ? L’inca-
pacité à communiquer correctement en situation de conflit conduit à
des difficultés potentiellement importantes. L’emportement excessif
peut d’ailleurs se révéler aussi problématique que le mutisme où l’on
n’exprime rien, en prenant soi-disant sur soi comme un ressort qu’on
comprime, jusqu’au jour où le ressort explose de façon incontrôlée.
104

44. Évitez les conflits
« Il est naturel de commettre des erreurs, mais les actions

que nous entreprenons à partir de la colère ou de
l’impatience peuvent nous hanter pour le reste de nos vies.
Donc, lorsque nous sommes en colère, avant que nous
ne fassions ou disions quoi que ce soit, nous devrions prendre
un moment pour interroger notre conscience,
“Ce que je m’apprête à dire ou faire, est-ce juste ou non ?” »
Amma
105

45. Apprenez
l’art du compromis,
de la négociation
D ans la vie, vous vous retrouvez souvent dans une situation où
votre désir semble s’opposer à celui de quelqu’un d’autre.
Qu’il s’agisse d’une discussion dans un couple, d’une négociation
financière, de réunions professionnelles… de nombreuses occa-
sions se présentent régulièrement. Votre aptitude à bien gérer ces
moments-là va vous permettre de mener une vie plus harmonieuse
et d’entretenir de meilleures relations avec les autres.
L’idée est simple, vous devez essayer de tenir compte de votre point
de vue et de celui de l’autre. En vous ouvrant à l’autre, en percevant
son désir, ce qui est important pour lui et ce qui l’est moins, vous
pouvez toujours essayer de parvenir à un compromis qui tienne
compte, autant que possible, de votre désir et de celui de l’autre.
Si vous êtes obtus, que vous n’accordez pas suffisamment d’atten-
tion à l’autre, tôt ou tard, vous aboutirez à des échecs dans ce type
de situations. À l’inverse, si vous vous soumettez trop facilement,
sans respecter vos besoins, vous allez accumuler de la tension et de
la rancœur en vous. L’art du compromis, de la négociation consiste
donc à trouver des points d’équilibre qui laissent autant que possible
les deux parties en paix, sans remords, sans rancœur. Ne soyez ni
106

45. Apprenez l’art du compromis, de la négociation
trop tendre, ni trop dur. Montrez à l’autre que vous tenez compte
de lui et de vous-même.
Pourquoi un tel conseil dans un ouvrage se voulant « spirituel » ?

Parce que l’art de la négociation est une excellente application pra-
tique de notre capacité à bien gérer nos désirs et nos besoins, à maî-
triser nos émotions, à être attentif aux autres et à leurs besoins, à
exercer notre discernement en distinguant ce qui est essentiel pour
nous de ce qui est superflu.
Il peut être fort utile de parcourir un ou quelques ouvrages sur le

thème de la négociation. En y appliquant un regard spirituel, vous
pourrez certainement en extraire de bonnes idées pour vos futures
situations de négociation.
« La réalité de nos jours est que nous sommes tous

interdépendants et que nous devons coexister
sur cette petite planète. Ainsi, la seule façon raisonnable
et intelligente de résoudre nos différences et nos oppositions
d’intérêt, que ce soit entre les nations ou les individus,
est à travers le dialogue. »
Dalaï-lama
107

46. Contemplez
la question de la
mort du corps physique
V otre corps physique va mourir un jour ou l’autre, cela vous
le savez. Mais qu’advient-il de vous lorsque votre corps
physique meurt ? Votre réponse à cette question peut grandement
conditionner votre vision de la vie, et votre vie.
Beaucoup de gens en Occident sont « identifiés » à leur corps

physique, ce qui signifie qu’ils pensent que leur identité est leur
corps physique et qu’ils disparaîtront tout simplement lorsque ce
corps disparaîtra, certains ayant même peur d’être coincé dans un
cercueil quelques pieds sous terre tandis que ce corps se décom-
posera peu à peu. L’identification au corps physique intervient
au cours de la petite enfance et beaucoup gardent en eux cette
croyance. Le petit bébé ne s’identifie pas à son corps physique,
ce processus intervient ensuite. Puis, ce concept s’enfouit profon-
dément en nous et colore notre vision de la vie. Ce n’est qu’en
cheminant intérieurement qu’on peut par la suite percer le voile
des pensées et des concepts qui nous habitent pour aller à la ren-
contre de la Vie, et découvrir de vraies réponses à la question de
notre identité.
108

46. Contemplez la question de la mort du corps physique
Le chemin nous amène à expérimenter la Vie et les constituants

fondamentaux de l’être : l’énergie – l’âme, puis la Conscience –
l’Esprit. À mesure que vous découvrez votre vie intérieure, celle
de votre âme, mieux vous réalisez qu’il existe bien un niveau plus
subtil que le niveau physique. Ce dernier n’est que la surface ap-
parente de niveaux plus profonds. Lorsque le niveau physique cesse
de fonctionner, l’être se rétracte dans les niveaux plus profonds et pour-
suit son chemin. Les approches orientales considèrent que l’âme
poursuit ensuite sa route et qu’elle s’incarnera à nouveau dans un
corps physique afin de donner corps aux dynamismes et désirs
qu’elle porte encore elle. D’autres religions considèrent aussi que
l’âme poursuit son chemin vers une nouvelle vie. Là où toutes les
voies spirituelles s’accordent, c’est sur le fait que nous sommes bien plus
que notre corps physique et que ce que nous sommes vraiment ne cesse
pas d’être à la mort du corps physique. Enfin, la pleine réalisation
d’une vie humaine, c’est de découvrir que notre identité véritable
est l’Esprit – la Conscience –, par rapport auquel l’âme elle-même
semble être une surface apparente, tandis que la substance réelle
de notre être, de notre identité, est l’Esprit – la Conscience. Sans
forme aucune mais prenant toute forme, éternel parce qu’au-delà
du temps, racine commune de tout être et de tout l’univers… celui
qui réalise que l’Esprit est sa véritable identité, se voit en tout être et ne
saurait être troublé par la mort d’un corps physique.
Terminons en mettant en lumière une différence culturelle
fondamentale entre certaines traditions orientales comme l’hin-
douisme et le monde occidental. Lorsque vous demandez à un
Occidental quel est le contraire de la mort, il vous répondra bien
souvent : la vie ; un hindou vous répondra : la naissance.
109

« La mort n’est pas la fin ;

c’est comme un point à la fin d’une phrase.
C’est le début d’une nouvelle vie. »
Amma
110

47. Mettez
en place des actions
pour préserver
l’environnement
L ’épanouissement des êtres humains nécessite un environne-
ment adapté. Tout comme des fleurs qui ne pousseront que s’il
existe une certaine harmonie dans les ingrédients présents pour
elles, et en écartant les agressions excessives. La préservation de
l’environnement planétaire et de notre environnement quotidien
est une condition sine qua none du bonheur des êtres humains.
Aujourd’hui, l’humanité toujours plus nombreuse a atteint un seuil
de technologie et de pouvoir qui lui confère des responsabilités im-
menses quant à son avenir et à celui de nombreuses espèces sur Terre.
Vous aussi, participez activement et prenez vos responsabilités.
Voici de grands domaines de vigilance et pour chacun d’entre

eux vous pourrez trouver des moyens d’agir un peu, beaucoup,
passionnément...
Environnement planétaire :
• réchauffement climatique ;
• préservation de la biodiversité animale et végétale ;
• préservation des espaces naturels et des forêts ;
111

• gestion des déchets ;

• gestion de l’eau.
Environnement proche :
• pollution de l’air ;
• pollution électromagnétique ;
• pollution de l’eau ;
• pollution de la nourriture ;
• manque de nature.
Il y a toujours des moyens d’agir et si vous êtes à court d’idée,

il suffit de mettre un peu plus de produits bio et écologiques dans
votre panier de courses, vous aurez alors une influence bien plus
grande que vous ne le pensez sur la qualité de l’air, de l’eau, de la
nourriture, sur la préservation de la biodiversité…
112

47. Mettez en place des actions pour préserver l’environnement
« Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de

forêt. Tous les animaux terrifiés et atterrés observaient,
impuissants, le désastre. Seul, le petit colibri s’active,
allant chercher quelques gouttes d’eau dans son bec pour les
jeter sur le feu. Au bout d’un moment, le tatou,
agacé par ses agissements dérisoires, lui dit :
– Colibri ! Tu n’es pas fou ? Tu crois que c’est avec ces
gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ?
– Je le sais, répond le colibri, mais je fais ma part.
Telle est notre responsabilité à l’égard du monde car nous
ne sommes pas totalement impuissants si nous le décidons. »
Pierre Rabhi
113

48. (Re)découvrez
le fonctionnement
de la nature
E n quittant les campagnes, en nous installant dans les villes,
dans des environnements industriels et technologiques, nous
avons perdu le contact avec la nature et notamment notre connais-
sance de celle-ci. La plupart d’entre nous ne savent plus grand-
chose du fonctionnement de la vie naturelle. Or, la Vie qui palpite
en nous est la même que celle qui palpite dans la nature. Une bonne
compréhension de la nature donne de nombreux éclairages sur la
compréhension de l’être humain.
Si vous êtes au contact de la flore ou de la faune, que vous y

êtes attentif, vous recevez de nombreux enseignements sur le fonc-
tionnement de la Vie : qu’est ce qui est propice, qu’est ce qui est
nuisible, quels sont les grands cycles et rythmes, comment favoriser
tel comportement, comment tout est affaire d’harmonie, d’équilibre
et d’interdépendance… Par exemple, si vous avez la chance d’avoir
un jardin, en vous mettant à jardiner, vous allez découvrir de nom-
breux aspects du fonctionnement du vivant qui vont vous apporter
des visions pénétrantes sur la vie des êtres humains et de la société.
114

48. (Re)découvrez le fonctionnement de la nature
La nature, c’est la vraie vie, pas le monde des idées. Nous avons
tendance à nous perdre dans notre mental, à échafauder toutes
sortes de conceptions et d’idées sur nous-mêmes et la vie, et bien
souvent nous tournons en rond dans notre tête sans nous confron-
ter à des faits qui nous diront clairement ce qui est vrai ou faux.
La nature nous montre le véritable fonctionnement de la Vie, tel
qu’il est, sans mensonge. Trouvez le moyen d’aller découvrir la
nature, la flore ou la faune. Si vous le pouvez, jardinez, cultivez un
petit potager. Si vous avez des enfants, donnez-leur l’opportunité
d’apprendre sur la nature.
« Il est évident que le monde, s’il veut retrouver sens

et pérennité, doit s’affranchir de sa condition hors-sol et
se réconcilier avec la danse de l’univers
que seule la nature peut lui enseigner. »
Pierre Rabhi
115

49. Redécouvrez
l’amour
V ous avez certainement en tête que l’amour a un lien avec le
bonheur et le cheminement spirituel, et vous avez raison.
Cependant, pour nombre d’entre nous, le mot « amour » est entouré
de beaucoup de confusion un peu comme l’est le mot « bonheur ».
Essayons donc d’y voir plus clair.
D’abord, prenez conscience que l’amour est un phénomène qui

se produit en nous. Si nous aimons un objet extérieur ou une per-
sonne, ce que nous éprouvons, nous l’éprouvons d’abord en nous.
L’objet ou la personne vient déclencher un phénomène qui prend
sa source en nous.
Où en nous se joue l’amour ? Vous savez intuitivement que le

cœur joue là un rôle essentiel mais la plupart d’entre nous n’arrivent
pas bien à percevoir la vie du cœur, tant celle-ci est masquée par le
défilement des pensées, les jugements, les appréciations mentales.
Si vous cheminez intérieurement, vous allez développer votre sen-
sibilité du cœur, vous allez percevoir comment il peut s’ouvrir et se
fermer, s’ouvrir ou se fermer partiellement, à la façon d’une fleur
qui pourrait déployer ses pétales en totalité, ou seulement en partie,
ou bien être totalement fermée.
116

49. Redécouvrez l’amour
Lorsque le cœur s’ouvre, nous aimons. Lorsque le cœur s’ouvre,

la plénitude intérieure de l’être, le bonheur qui est naturellement en
nous éclairent autour de nous. Lorsque nous aimons, la vie devient
belle, notre bonheur intérieur s’incarne dans notre vie. Aimer, c’est
donc simplement une ouverture du cœur permettant au bonheur inté-
rieur de se diffuser autour de nous.
En aimant, nous rayonnons le bonheur.
Le cheminement spirituel est qualifié par certains maîtres spi-
rituels de « voie du cœur ». En effet, celui qui redécouvre la vie de
son cœur, qui défait les nœuds et conditionnements illusoires qui
entravent son potentiel d’ouverture, parcourt le grand chemin vers
la vérité et le plein épanouissement.
Peu à peu, à mesure que vous devenez plus libre de vos pensées,
essayez d’être au contact de votre cœur, voyez comme il dit « oui »
ou « non » à la Vie et à ses différentes situations, en s’ouvrant ou en
se fermant. Voyez-le comme un enfant dont les réactions pourront
mûrir au fil du temps ; n’écoutez pas aveuglément ce qu’il dit car
beaucoup de ses réactions sont issues de conditionnements. Prenez
du recul par rapport aux réactions de votre cœur. Alors vous êtes en
route pour découvrir ce qu’est vraiment l’amour.
Au début, nous aimons de façon conditionnelle, selon que l’ob-

jet de notre amour remplit ou non certains critères.
Mais un jour, après que notre cœur s’est libéré de ce qui l’en-
travait, nous découvrons que se trouve en nous la source infinie de
l’amour et que cette source est notre nature même, nous découvrons
117

qu’aimer émerge de nous et se répand de façon inconditionnelle

tout autour de nous. Nous sommes le soleil éclairant le monde
autour de nous.
« Le but des pratiques spirituelles est de développer

un cœur débordant d’amour envers tous les êtres. »
Amma
118

50. Cultivez
la patience
L orsque nous ressentons un désir, apparaît en nous un état de
tension. Si nous ne pouvons pas réaliser ce désir immédiate-
ment, que faire de cet état de tension ? Il y a plusieurs façons de
vivre et gérer une telle situation.
Certains vont rester « coincés » avec cet état de tension, ils vont
le subir. L’énergie alimentant cette tension ne pourra pas circuler li-
brement dans le système énergétique de la personne si bien qu’elle
restera bloquée, la personne souffrira de son désir. On pourra dire
d’elle qu’elle est impatiente, elle ne sait pas comment gérer l’éner-
gie alimentant son désir.
D’autres vont réussir à détendre cette tension. Comprenant que

le désir ne peut se réaliser sur le champ, ils vont accueillir avec
souplesse l’énergie en eux, s’ouvrir à la circulation de l’énergie
qui va pouvoir ainsi ne pas rester bloquée. L’énergie alimentant le
désir va alors se répartir ailleurs dans le système énergétique. Plus
la personne a mûri intérieurement, plus elle est capable de sou-
plesse intérieure. On pourra dire d’elle qu’elle est patiente. Dans ce
cas, la patience ne doit plus être vue comme un état de résistance
stoïque face à la tentation. Tant que l’on attend, que notre énergie
est bloquée dans l’attente, nous ne sommes pas réellement patients.
La véritable patience consiste à pouvoir se détendre et dissiper l’attente
119

lorsqu’un désir apparaît en nous et qu’il ne peut se réaliser pour le mo-

ment. Bien évidemment, il existe toute une échelle de progression
quant à la capacité à se détendre face à un désir, et c’est donc une
qualité que l’on peut développer au fur et à mesure.
La prochaine fois que vous vous retrouvez dans une situation

de désir et d’attente, tournez votre regard vers l’intérieur, soyez
méditatif et accueillez l’énergie en vous avec bienveillance. Ou-
vrez-vous, parlez à votre énergie, dites-lui qu’elle peut circuler, se
détendre, puis laissez-la faire et accueillez. Si à chaque fois que vous
vous retrouvez dans une situation de désir et d’impatience, vous
pratiquez cet accueil et cette souplesse intérieure, vous allez avan-
cer à grand pas vers une vie plus heureuse.
« On a besoin de patience avec tout le monde,

mais particulièrement avec soi-même. »
Saint François de Sales
120

51. Ne culpabilisez
pas inutilement
C e qui est fait est fait. Si vous pensez avoir commis une erreur,
vous pouvez faire votre possible pour réparer cette erreur
ou atténuer ces effets. Mais certains d’entre nous ont tendance à
culpabiliser de manière excessive. À la moindre erreur, ils res-
sassent ce qui s’est passé et s’en veulent d’avoir agi de telle façon.
Malheureusement, cette culpabilisation excessive engendre diffé-
rents problèmes : d’abord nous sommes malheureux lorsque nous
culpabilisons ainsi, nous perdons notre énergie, nous perdons notre
capacité à agir intelligemment notamment pour contribuer à répa-
rer nos éventuelles erreurs. Qui plus est, la tendance à culpabiliser
peut nous pousser à moins agir, par peur de commettre des erreurs,
ou bien à refuser de voir nos erreurs pour éviter de culpabiliser.
Lorsque vous culpabilisez excessivement, des émotions de colère

et de peur sont présentes en vous. La colère est retournée contre
vous-même. C’est un moment particulièrement propice pour méditer
et accueillir les émotions présentes en vous. Installez-vous tranquil-
lement et essayez de quitter vos pensées pour tourner votre atten-
tion vers vos émotions et votre vie intérieure. Avec bienveillance,
accueillez ce qui se produit en vous, comme si vous preniez dans
vos bras un petit enfant blessé. Ainsi, votre tendance à culpabiliser
va peu à peu s’éroder, puis disparaître.
121

Bien sûr, le fait de ne pas culpabiliser ne signifie absolument

pas qu’il faut agir de façon irresponsable ou qu’il ne faut pas cher-
cher à assumer et réparer ses erreurs, bien au contraire.
« Laissez tomber la culpabilité – parce que se sentir

coupable, c’est vivre en enfer… Une fois que la culpabilité
disparaît, vous aurez une vie totalement différente,
lumineuse et radieuse. »
Osho
122

52. Lisez des
ouvrages spirituels
L Cela
ire un ouvrage spirituel est une pratique spirituelle en soi.
peut nous apporter des éléments importants d’enseignement mais
aussi modifier profondément notre état intérieur, nous réaligner sur
l’axe essentiel qui oriente notre vie, nous aider à nous détendre et
prendre du recul lorsqu’on a le « nez dans le guidon » du quotidien.
Lire ne serait-ce que quelques pages le soir avant d’aller se coucher
peut être hautement bénéfique.
Il existe de nombreuses possibilités de lectures d’ouvrages

spirituels. Renseignez-vous, parcourez les rayons spécialisés en
librairie et feuilletez les ouvrages pour voir ceux qui vous parlent.
Si vous partagez votre cheminement avec des amis, vous pourrez
échanger avec eux des idées de lecture.
Les biographies de maîtres spirituels ou de saints font partie des

ouvrages spirituels nourriciers.
Lorsque vous lisez un ouvrage spirituel, et que vous sentez que

cela touche quelque chose en vous, prenez le temps de fermer les
yeux et accueillez ce qui se passe en vous.
123

« Je vous confesse que, lorsque le doute me hante,

lorsque je fais face à des déceptions,
et lorsque je ne vois pas un rayon de soleil à l’horizon,
je cours vers la Bhagavad Gita et trouve un verset
pour me réconforter, et je commence immédiatement
à sourire au beau milieu d’immenses chagrins. »
Gandhi
124

53. Écoutez votre
cœur et votre tête
V oici la situation de départ sur le chemin pour la plupart
d’entre nous :
Notre tête est pleine de conceptions erronées, de jugements, aux-
quels nous croyons. Notre cœur quant à lui s’ouvre et se ferme selon
les situations et selon nos conditionnements de telle sorte que notre
tête dit : « j’aime » ou « je n’aime pas » selon que le cœur est ouvert
ou fermé. Au début, nous sommes comme hypnotisés par cette mé-
canique de pensées alimentée par les ouvertures et fermetures com-
pulsives du cœur. À ce stade-là, « écoutez votre cœur et votre tête »
signifie avant tout prendre du recul et développer notre conscience
de ce que dit notre cœur et ce que dit notre tête. Nous devons éveiller
notre sensibilité du cœur et lorsque notre tête dit « j’aime » ou « je
n’aime pas », nous devons tourner notre attention vers notre cœur
pour ressentir l’ouverture ou la fermeture du cœur correspondant à ce
que pense notre tête. Soyez comme un docteur avec son stéthoscope
qui écoute attentivement vos battements cardiaques, sauf que vous
écoutez les mouvements et postures subtiles du cœur, organe sub-
til de notre système énergétique. Lorsque vous le percevez fermé,
détendez-vous, ne bloquez pas votre attention sur votre cœur, voyez
et constatez simplement que votre cœur est fermé.
Du coup, en prenant du recul par rapport à votre cœur, prenez

aussi du recul par rapport à votre tête. Peu à peu, vous réalisez
125

que les pensées sont mécaniquement conditionnées par les mouve-

ments de votre cœur. Voyez vos mécanismes de pensées.
Force est de constater que le cœur et la tête peuvent avoir

un fonctionnement immature, et même stupide. L’histoire nous
montre comment des gens fanatisés croyaient dur comme fer à cer-
tains principes délirants, et il est clair que la tête et le cœur de ces
personnes étaient impliqués.
Donc, dans un premier temps « écoutez votre cœur et votre tête »

signifie « prenez du recul, écoutez ce qu’ils disent », mais pour autant
ne leur obéissez pas aveuglément. Donnez-vous du temps, n’agissez
pas compulsivement, essayez de prendre la situation en compte dans
sa globalité, essayez de vous mettre à la place des autres.
Le cœur et la tête recèlent en réalité un potentiel immense. À

mesure que vous prendrez du recul, vous allez permettre à votre tête
et votre cœur de mûrir, d’évoluer, de s’épanouir. Si vous montrez
à la Vie que vous aspirez à ce que votre tête et votre cœur mûrissent,
Elle va vous aider, car telle est son projet profond. Peu à peu, le cœur
et la tête vont perdre leur capacité hypnotique, et les mécanismes
compulsifs vont perdre de leur force, laissant plus de place à la
souplesse, laissant plus de place aux spécificités des situations. La
tête va se mettre à penser le monde avec beaucoup plus d’objectivité.
Le cœur quant à lui va devenir bien plus fluide et souple, il ne va plus
se fermer compulsivement à la moindre contrariété, et peu à peu, il va
s’ouvrir de plus en plus souvent, gagner en stabilité et en force.
Peu à peu, la tête et le cœur deviennent des organes de connais-
sance. La tête représente fidèlement le monde et le cœur indique de
126

53. Écoutez votre cœur et votre tête
façon subtile l’inclination profonde de l’être et de la Vie en nous

pour telle ou telle option : les « j’aime » et « je n’aime pas » sont
devenus des variations subtiles et souples révélant l’inclination de
la Vie face à telle ou telle situation.
À mesure que l’on mûrit sur le chemin, on peut donc écouter

avec intérêt ce que disent la tête et le cœur face à telle ou telle
situation car on sait que leur avis devient digne d’être étudiée. Pour
autant, prenez toujours bien en compte l’avis de la tête et l’avis du
cœur, et voyez bien la situation sous tous les angles.
À terme, les illusions se dissipent entièrement et la Vie rayonne

pleinement en nous, alors le cœur et la tête deviennent les outils fidèles
de la Vie elle-même. La fréquentation des sages permet d’ailleurs
d’avoir un aperçu de ce que peuvent devenir un cœur et une tête
arrivés à pleine maturité.
« L’intelligence des sages, c’est l’intelligence du cœur. »

Arnaud Desjardins
127

54. Fréquentez
des sages
L e « sage » est le grand absent du monde occidental. Il y a bien
des penseurs, des philosophes, mais si l’on présente quelqu’un
comme un « sage », cela devient suspect ou fait lever les yeux au
ciel. Si le sage est absent, c’est tout simplement parce que le che-
minement spirituel en lui-même a été relégué au grenier du monde
occidental, il est absent du patrimoine culturel général transmis de
génération en génération. Dans ces conditions, ne nous étonnons
pas que celui qui incarne le plein accomplissement du chemin
spirituel soit absent de la scène. Des religions existent toujours
et de temps en temps, nous voyons quelques figures pleines
d’amour émerger comme Mère Teresa, l’Abbé Pierre ou Sœur
Emmanuelle… mais c’est si rare face aux dieux du stade et de
l’argent. Le roi Louis XIII demandant à mourir dans les bras de
saint Vincent de Paul, car il savait qu’il serait ainsi tout près de
Dieu, cela semble d’un autre âge.
D’autres sociétés, et notamment la société indienne, accordent

toujours une place essentielle aux sages. Des milliers de sages vivent
encore aujourd’hui en Inde dont certains sont véritablement excep-
tionnels. Ils sont écoutés, leur avis compte. Le bouddhisme a égale-
ment produit de nombreux sages vivant aujourd’hui parmi nous, les
plus connus étant les bouddhistes tibétains et les maîtres zen.
128

54. Fréquentez des sages
Ouvrez-vous à l’idée que des sages sont accessibles, vivants, qu’ils

foulent en ce moment cette terre. Même si vous êtes fidèle à une
religion, vous pouvez grandement recevoir de sages quelles que
soient leurs traditions. Renseignez-vous, il est très probable que
vous puissiez rencontrer prochainement un sage sans avoir besoin
de vous rendre à l’étranger, car de nombreux sages et maîtres spi-
rituels voyagent dans différents pays dont certainement le vôtre.
« Dans toutes les directions,

l’homme sage répand le parfum de sa vertu. »
Bouddha
129

55. Visitez
des lieux saints
V isiter un lieu saint prend tout son sens lorsque l’on développe
une approche énergétique du monde. Un lieu saint est un haut
lieu où une énergie élevée se trouve présente. En visitant le lieu,
et en s’ouvrant à lui, notre être peut recevoir un apport bienfaisant
d’énergie qui peut nous aider à évoluer, à guérir, à nous transformer.
Les anciens disposaient de connaissances approfondies sur
l’énergie subtile des lieux. Les Celtes disposaient habilement leurs
menhirs et autres structures, puis les églises et cathédrales furent
édifiées en tenant compte de l’énergie. Certains lieux naturels sont
aussi en eux-mêmes des hauts lieux. D’autres sites deviennent de
hauts lieux en raison de la présence d’objets de très haute inten-
sité spirituelle : statues sacrées ou reliques de saints par exemple. Il
existe de par le monde quantité de hauts lieux et il en existe certai-
nement non loin de chez vous.
Même si un site est affilié à une religion particulière, rien n’em-

pêche d’en bénéficier en vous y rendant s’il est ouvert au public.
Soyez à l’écoute de votre ressenti lorsque vous pénétrez dans le
lieu, déplacez-vous avec vigilance et accueillez tout ce qui se passe
en vous.
130

55. Visitez des lieux saints
Enfin, certains lieux sont en lien avec un saint particulier, par la

présence de reliques par exemple. Si le cœur vous en dit, il n’est pas
impossible que vous receviez en ce lieu de l’énergie et de l’amour
en lien d’une façon ou d’une autre avec ce saint.
« Dès que je rentrai dans la grotte, je sentis

une très forte présence qui arrêta toute pensée en moi,
et provoqua quelques mouvements d’énergie subtils
et singuliers dans mon corps… »
récit de Chandra Swami Udasin
131

56. Ne dormez
pas n’importe où
Q ue vient faire dans un livre spirituel un tel conseil ? Voilà en-
core un exemple de comment nous avons besoin de vigilance
dans notre quotidien, afin de mener une vie heureuse.
Lorsque vous dormez, vous déchargez sur votre matelas et

votre lit toutes sortes d’énergies subtiles. Une partie d’entre elles
se dissipent naturellement mais une partie peut s’accumuler dans le
matelas. Notamment, dans le cas d’une personne vivant une vie oc-
cidentale classique, il est fort probable que le lit de cette personne
reçoive une quantité significative d’énergies subtiles. Si quelqu’un
d’autre vient s’allonger sur ce lit, il baignera dans les énergies du
lit qui se mêleront en partie avec sa propre énergie. Si vous êtes en
cheminement spirituel, que vous essayez d’harmoniser et de trans-
former peu à peu votre système énergétique, dormir dans le lit de
quelqu’un d’autre n’est pas conseillé. En effet, cela risque d’appor-
ter en vous des énergies perturbantes, en lien avec les déséquilibres
de la personne qui dort habituellement là.
Voici quelques exemples :

• ne dormez pas dans le lit régulier d’une autre personne (autre
que votre conjoint) ;
• soyez vigilants dans les hôtels, les lits sont très variables
selon le type d’hôtel, la clientèle, selon l’âge du matelas et du lit.
132

56. Ne dormez pas n’importe où
Certains préfèrent dormir par terre sur des matelas gonflables que
sur des matelas d’hôtel ;
• soyez vigilants dans les lieux de vacances et locations saison-
nières. Même si le lieu est beau, la qualité énergétique du lit est
hautement importante ;
• soyez vigilants avec les enfants qui peuvent « ramasser » beau-
coup d’énergie à leur insu en dormant sur un lit chargé ;
• au minimum, si vous devez dormir ailleurs, essayez d’empor-
ter votre propre oreiller.
Nous vivons dans un monde matérialiste où l’on nous fait croire

que le bonheur est de partir en vacances dans de belles maisons
ou de beaux hôtels situés à l’autre bout du monde. Mais on ren-
contre fréquemment de belles maisons et de beaux hôtels chargés
d’énergies nuisibles, avec des lits qui ne vont pas nous faire du bien
si nous y dormons. Un moine dans sa cellule, baignant dans une
énergie lumineuse, vit en réalité beaucoup plus heureux dans un envi-
ronnement beaucoup plus beau car empli de cette énergie lumineuse.
Ne nous fions pas aux apparences matérielles.
« L’univers tout entier apparaît comme un réseau

dynamique de structures énergétiques inséparables…
Ainsi, nous ne sommes pas des éléments séparés d’un tout.
Nous sommes un tout. »
Barbara Ann Brennan
133

57. Ayez de
l’argent selon
vos besoins,
ni trop peu, ni trop
A vec quoi achetez-vous tous vos biens, avec quoi faites-vous
toutes vos dépenses ? Avec votre temps et votre énergie, plus
précisément, avec le temps et l’énergie que vous avez consacrés
à gagner l’argent nécessaire, l’argent n’étant qu’un intermédiaire.
Lorsque nous travaillons pour gagner de l’argent, nous utilisons

notre temps et notre énergie. Or, pour mener une vie heureuse,
nous avons besoin de temps et d’énergie pour nos proches, notre
conjoint, nos enfants, pour notre cheminement et pour prendre un
peu le temps de vivre, tout simplement. L’important est donc de
bien définir nos besoins et ceux de notre famille, et de travailler suffi-
samment pour les assouvir. Inutile de trop travailler, nous passerions
à côté d’autres aspects essentiels de la vie. Par exemple, consacrer
du temps à ses enfants est tellement important, et très largement
sous-estimé dans notre monde moderne.
D’un autre côté, on voit parfois des gens qui sortent du sys-
tème, qui n’ont plus envie de participer à cette vie moderne, mais
134

57. Ayez de l’argent selon vos besoins, ni trop peu, ni trop
certains d’entre eux manquent d’argent et sont même obsédés

par ce sujet, bien plus que des personnes qui sont insérés dans le
monde moderne mais qui y ont trouvé un certain équilibre.
Ainsi, il faut participer à la vie du monde, même si nous n’adhé-

rons pas à tout, il faut trouver un moyen de donner un peu de notre
temps et de notre énergie afin de recevoir un peu en retour sous la
forme d’argent, et ainsi de pouvoir assouvir nos besoins essentiels.
« On ne peut pas vivre sans argent,

mais ce n’est pas une raison pour lui donner
la première place. »
Dalaï-lama
135

58. Que la richesse
ou le pouvoir ne vous
rendent pas orgueilleux
V ous souvenez-vous du premier conseil de cet ouvrage ? Il
s’agissait de retrouver l’esprit de découverte et l’innocence
de l’enfant en nous, qui sont des ingrédients indispensables pour
remettre en mouvement la croissance de la Vie en nous. Le grand
risque pour les personnes riches ou « puissantes » est de penser
qu’elles ont réussi dans la vie, que leur façon de penser et de vivre
a été couronnée de succès. Alors, elles risquent de se figer dans leur
conception de la vie et perdre l’humilité et l’innocence indispen-
sables. La vérité est que tant qu’une personne n’a pas parcouru un
long chemin à la rencontre de la Vie, elle n’a pas vraiment « réussi »
sa vie et sa conception de la vie est encore largement immature.
Des gens très riches, très puissants peuvent être très immatures et
se leurrer quant à leur grandeur personnelle.
Donc, si vous avez la chance d’avoir quelques richesses ou un

peu de pouvoir, ne vous enorgueillissez pas de cela. Au contraire,
soyez vigilants et traquez le manque d’humilité en vous. Prenez
votre richesse ou votre pouvoir comme une responsabilité que la Vie
vous confie pour contribuer à un monde plus heureux. Il n’y a aucun
mal en soi à être riche ou puissant, le problème survient lorsqu’on
136

58. Que la richesse ou le pouvoir ne vous rendent pas orgueilleux
interprète mal cette richesse ou ce pouvoir, qu’on en fait un attribut

personnel qui nous sépare des autres, qui nous donne le sentiment
d’être supérieur.
Si vous vous ouvrez au cheminement spirituel et si vous avez
la chance de rencontrer des sages, alors il est probable que l’humi-
lité grandisse en vous. Devant un sage, il est naturel de se sentir
comme un enfant qui a encore beaucoup à apprendre.
« L’homme supérieur cherche ce qui est juste,

l’homme inférieur ce qui lui est profitable. »
Confucius
137

59. Dépensez
votre argent
avec conscience
N ous avons déjà évoqué l’importance de gagner sa vie en
conscience, de faire en sorte que notre contribution à la so-
ciété ait du sens. L’autre facette, tout aussi importante, est la façon
dont nous dépensons notre argent. Vous pouvez façonner le monde
par votre travail mais aussi par la façon dont vous dépensez votre
argent, car celle-ci influencera l’activité de bien d’autres personnes.
Lorsque vous faites vos courses quotidiennes, essayez d’exploi-
ter les marges de manœuvre dont vous disposez pour acheter un
peu plus de produits bio, écologiques, locaux, solidaires, équi-
tables, éthiques…
Lorsque vous faites de gros achats, essayez aussi de faire votre

choix en conscience, en prenant du recul.
Être riche n’est pas du tout un problème en soi. En revanche,

être riche et dépenser son argent n’importe comment, en loisirs
puérils, en luxes excessifs, en plaisirs superficiels, est nocif pour
la société, car cela mobilise le travail de personnes pour satisfaire
vos activités superflues alors que ce travail pourrait être redirigé
138

59. Dépensez votre argent avec conscience
vers des activités apportant plus d’harmonie et de bonheur dans

le monde. Si une personne riche consacre son argent au bien du
monde, sans pour autant renoncer à une vie confortable avec les plai-
sirs naturels de la vie, alors cette personne apporte beaucoup et mérite
le respect collectif. De nos jours, dans certains pays occidentaux, les
gens riches sont souvent mal vus par ceux qui sont plus pauvres,
parce que les plus pauvres ne voient en ces gens riches que des
égoïstes ne cherchant que leur propre plaisir. Malheureusement,
dans notre société moderne, il est vrai que de nombreuses filières
professionnelles permettent à des gens immatures de devenir
riches. Une fois devenus riches, ils se pensent parvenus, supérieurs
et dépensent leur argent inconsciemment. Une façon de mesurer la
maturité d’une société est de voir la maturité des gens qui parviennent
à devenir riches. Si les gens riches sont matures, alors ils perçoivent
la responsabilité qui accompagne leur richesse et ils œuvrent pour le
bien du monde.
« Faire de l’argent un moyen et non une fin. »

Pierre Rabhi
139

60. Distinguez le
nécessaire du superflu
V oilà un domaine important où exercer votre discernement :
distinguer le nécessaire du superflu. Vous allez pouvoir ainsi
faire un tri parmi les désirs qui se présentent à vous, prendre du
recul, apprendre à gérer vos désirs.
Lorsque vous désirez acheter quelque chose, essayez bien de sentir

d’où vient le désir en vous, quel but poursuivez-vous en achetant ceci ?
S’agit-il d’un besoin pour vos proches et vous ou bien est-ce une envie
mécanique, compulsive ?
Lorsque vous identifiez un besoin bien défini, alors pas de pro-
blème, vous serez en paix en dépensant votre argent et si vous
n’avez pas suffisamment d’argent pour le moment, vous allez pou-
voir canaliser votre énergie pour gagner suffisamment d’argent car
vous sentirez que c’est juste.
En revanche, si vous réalisez que vous êtes en train de cher-

cher à satisfaire une envie qui ne relève pas du besoin, évaluez
bien l’opportunité ou non de faire cette dépense. Bien sûr qu’on
peut se faire plaisir de temps en temps mais le problème est que
notre société nous fait croire que nous avons besoin de beaucoup
de choses pour être heureux, qui se révèlent bien souvent tout à fait
inutiles. Les vêtements, les voitures, les nouvelles technologies, les
140

60. Distinguez le nécessaire du superflu
équipements et la décoration, les voyages, les loisirs… beaucoup

de superflu dans tout ça. Et d’un autre côté, on voit des mamans de
jeunes enfants, voire de bébés, qui ne sont pas aux côtés de leurs
tout-petits parce qu’il faut qu’elles gagnent de l’argent. On voit
des pères absorbés par leur travail et qui ne voient pas suffisam-
ment leurs enfants, et ce dans le but de leur payer des choses qui
ne vaudront jamais aussi cher que la présence d’un père. Il y a un
problème quelque part…
Dépensez votre argent en gardant en tête votre but de mener

une vie profondément heureuse, et prenez garde à toutes ces sortes
d’envies superflues que nous susurre à l’oreille ce monde moderne.
« La véritable erreur que l’humanité a commise

réside dans l’incapacité à distinguer ce qui est nécessaire
de ce qui est luxueux. »
Amma
141

61. Choisissez
habilement vos loisirs
et vos lieux de vacances
É valuez vos projets de loisirs et de vacances à la lumière de votre
cheminement spirituel. Avec qui allez-vous partager ces loisirs
et ces vacances ? Êtes-vous à la recherche de repos, de distraction
ou d’éléments qui vont vous aider dans votre cheminement ?
Il n’y a pas de mal à chercher du repos ou à vouloir se distraire

un peu, selon les circonstances de notre vie. Le tout est de choisir
consciemment.
De même, appréciez l’environnement humain dans lequel vous

allez vous retrouver. Une fois encore, le monde moderne a généra-
lisé un mode de vie relativement inconscient, endormi, en tout cas
au regard de l’éveil que procure le cheminement spirituel. L’idée
n’est pas de juger, de dénigrer la société dans laquelle nous vivons, de
se croire supérieur, mais il est nécessaire d’être lucide quant à l’état
général induit par la société et de comment il se distingue de l’état
de croissance propre au cheminement spirituel. Ainsi, si vous vous
retrouvez dans un environnement où les gens apprécient de faire
la fête très régulièrement en se saoulant à l’alcool ou en fumant
de l’herbe, il est évident que ce ne sera pas propice à la démarche
142

61. Choisissez habilement vos loisirs et vos lieux de vacances
de conscience et de transformation que vous entreprenez. Si vous

vous retrouvez auprès de gens qui passent leur temps à exprimer
des opinions personnelles, en débattant de façon stérile, là aussi
vous risquez fort de perdre votre temps. Inutile de juger, et laissons
à chacun la liberté de vivre sa vie comme il l’entend, mais soyons
conscients, soyons lucides par rapport à ce que nous apportent les
environnements humains que nous côtoyons.
« Le monde est malade, et s’adapter à un environnement

qui va mal ne peut pas apporter la véritable santé. »
Thich Nhat Hanh
143

62. Osez
N e restez pas dans votre coin à attendre que la vie se déroule.
Prenez-y part. Ne laissez pas la timidité, la peur de l’échec,
la peur de mal faire vous empêcher de tenter des choses. Une fois
que vous êtes parvenu à l’âge adulte, il est de votre responsabi-
lité d’oser car personne ne viendra vous chercher comme un petit
enfant pour vous aider à faire ce que vous n’osez pas faire. La Vie
est là en vous, elle exprime des désirs et si vous sentez que réaliser
ces désirs ne fera pas de mal à qui que ce soit, y compris vous, il
n’y a aucune raison de ne pas tenter.
Les gens qui réussissent brillamment dans la vie sont des per-
sonnes qui ont beaucoup échoué, mais elles ont appris de leurs
échecs, elles ont pris appui dessus pour grandir, avancer. Soyez
attentifs et respectueux des autres, mais soyez aussi respectueux de la
Vie en vous, osez.
Le cheminement spirituel vous amènera à sortir du petit car-
can personnel dans lequel vous vous êtes confiné, et de temps en
temps, elle vous poussera à tenter de nouvelles choses, pour fran-
chir de nouvelles étapes.
144

62. Osez
« Autorisez la vie à vous emmener là où elle vous conduit

et n’ayez pas peur. La peur est la seule chose dont
on devrait avoir peur, rien d’autre. Mettez-vous
en mouvement ! Soyez courageux et audacieux. »
Osho
145

63. Choisissez
la voie du milieu
V ous avez peut-être entendu parler de la Voie du milieu, que
recommandait Bouddha, et qui consiste avant tout à éviter les
extrêmes et à choisir la voie médiane, modérée. Dès lors qu’on
applique un choix extrême, nous actionnons en fait un mouvement
pendulaire qui partira bientôt vers l’autre extrême. Il n’y a ni équi-
libre ni harmonie lorsque nous optons pour les extrêmes. C’est vrai
dans à peu près tous les domaines de la vie, depuis la politique
jusqu’aux profondeurs de la Vie en nous.
Voici deux exemples d’application de la Voie du milieu, dans le

cadre de notre cheminement spirituel.
• Face à une émotion, il ne faut être ni dans le refoulement,
ni dans l’emportement qui sont deux extrêmes, mais apprendre à
se situer au milieu, en accueillant l’émotion en nous pour lui per-
mettre de s’exprimer tout en empêchant qu’elle nous emporte avec
aveuglement.
• Par rapport à nos pratiques spirituelles, il faut savoir doser
intelligemment le rythme de pratiques auxquelles on souhaite
s’adonner, ni trop peu, ni trop. C’est d’ailleurs ce point précis qui
a conduit le Bouddha à énoncer cette voie du milieu, car il était
fort de son expérience des deux extrêmes : il avait vécu une vie de
prince attachée au plaisir des sens et puis, dans un mouvement de
balancier, il s’était adonné à de grandes austérités qui s’étaient elles
146

63. Choisissez la voie du milieu
aussi révélées excessives. C’est lorsqu’il s’est situé au milieu qu’il

a atteint l’éveil.
De façon générale, cherchez le bon dosage, ne vous leurrez pas

avec des choix radicaux.
« Nous devons trouver la Voie du milieu,

sans pencher d’un côté ni de l’autre,
mais en intégrant les deux. »
Taisen Deshimaru
147

64. Soyez souple
L e cheminement spirituel est affaire de souplesse intérieure.
Face aux situations que la Vie nous offre, face aux autres, face
à nos propres réactions intérieures… si nous sommes rigides, si
nous ne sommes pas capables de nous adapter, nous allons tôt ou
tard rencontrer des difficultés importantes, des crises.
Lorsque le vent souffle fort sur un arbre dont la structure n’est

pas souple, il se brise. De même, la Vie finit par s’imposer à notre
rigidité en nous faisant traverser des épreuves sous la forme de
conflits, de maladies ou autres… En étant rigides de façon répétée,
nous n’écoutons pas ce que la Vie nous dit et, tôt ou tard, c’est Elle
qui aura le dernier mot.
En revanche, à l’image du bambou qui se plie et s’adapte aux

exigences du vent, une personne souple s’harmonise bien plus vite
lorsqu’elle entre en contact avec la Vie et les autres. Elle comprend
que sa propre personne n’est pas une chose figée qu’il faut défendre
et imposer telle qu’elle est.
La croissance intérieure est une transformation, et n’est-il pas

évident que quelque chose de souple peut se transformer tandis que
quelque chose de rigide ne le peut pas ?
148

64. Soyez souple
Toutefois, n’allez pas croire que la souplesse est synonyme de

faiblesse. Le bambou est très, très fort. En Asie, on l’utilise pour
faire des échafaudages de plusieurs centaines de mètres de haut, où
il remplace les barres de métal qu’on utilise en Occident. Quelqu’un
de souple peut être très fort, résistant et déterminé. Un bon naviga-
teur qui s’est fixé une destination bien précise sait s’ajuster aux
variations de la mer et de la météo, et adaptera en conséquence sa
trajectoire. Il est à la fois souple et déterminé quant à son objectif
final. Un navigateur rigide et obstiné voudra n’en faire qu’à sa tête,
ne tiendra pas compte des alertes météo et se retrouvera en diffi-
culté sur sa trajectoire rectiligne. Au final, l’un arrive à destination
relativement vite, tandis que l’autre se retrouve en difficulté, avec
des avaries, égaré dans l’océan.
« La vie est un mouvement, plus il y a vie,

plus il y a flexibilité, plus vous êtes fluide,
plus vous êtes vivant. »
Arnaud Desjardins
149

65. Apprenez
à vous détendre
S ans capacité à se détendre, on ne peut pas connaître le vrai bon-
heur. Cette vérité, on ne l’entend pas suffisamment dans notre
monde moderne. Notre société valorise le dynamisme, le désir et
l’ambition, mais nous nous retrouvons du coup avec des enfants et
des adultes stressés. Ils ont bien appris comment travailler mais on
ne leur a pas enseigné l’importance d’apprendre à se détendre. Peu
à peu, ils accumulent en eux les tensions et deviennent tôt ou tard
sujets au stress, à la déprime, à la dépression. L’accumulation de
tension et l’état tendu permanent qui en résulte ne permettent plus de
goûter au bonheur qui émerge spontanément de notre profondeur, on
devient malheureux.
Au Japon, les morts par excès de travail et de stress sont deve-
nus une problématique de société : les Karoshi désignent les per-
sonnes mortes d’attaque cardiovasculaire par excès de travail et
de stress et les Karojisatsu désignent les cas de suicides dus à ces
mêmes raisons. Au-delà d’un certain niveau de tension, on devient
tellement malheureux qu’on en meurt.
Toute société devient beaucoup plus heureuse si, en même temps

qu’elle enseigne comment accomplir des choses, elle enseigne com-
ment se détendre. Il ne s’agit pas de fuir toute tension, de ne jamais
se retrouver dans un état tendu. Pour accomplir certaines tâches,
150

65. Apprenez à vous détendre
nous avons parfois besoin de mobiliser notre énergie et de nous

tendre dans une certaine direction. Mais, il faut savoir se détendre
le moment venu, il faut savoir gérer la tension et la dissiper.
Une fois ceci dit, comment faire ? Comment apprendre à se

détendre lorsque l’on se trouve face à un état de tension qui nous
parasite ?
Voici quelques pistes :

• soyez vigilant sur votre état de tension, essayez d’agir dès que
vous vous sentez débordé par la tension ;
• reprenez contact avec votre corps, aérez-vous dans la nature,
pratiquez une discipline de détente du corps comme le yoga ;
• pratiquez la méditation, elle est par excellence l’outil de la
prise de conscience et de la détente ;
• cherchez à apporter de l’équilibre dans votre vie, menez une
vie saine, sans excès ;
• faites-vous aider si besoin par des spécialistes, par exemple en
sophrologie-relaxologie ;
• de façon générale, ce que vous mettez en place dans le cadre
de votre cheminement spirituel va contribuer à développer votre
capacité de détente.
En avançant sur le cheminement spirituel, vous réaliserez à quel

point le processus de détente est essentiel. Lorsque vous décou-
vrirez les tendances et mécanismes subtils qui sont en vous et qui
génèrent une tension parasite, votre aptitude à les accueillir en
conscience, avec douceur et bienveillance, vous permettra de plon-
ger dans une détente de plus en plus profonde.
151

« Savez-vous ce qu’est la libération ?

Le relâchement complet de toutes les tensions,
physiques, émotionnelles et mentales. »
Swami Prajnanpad
152

66. Planifiez
les efforts
V ous vous êtes déjà certainement retrouvé dans la situation sui-
vante : une tâche que vous ressentez comme pénible se profile
et vous n’avez pas envie de la réaliser, vous préférez la remettre à
plus tard ou même essayer de l’oublier. Dans une telle situation,
l’idée de cette tâche lève en nous une fermeture du cœur, un « je
n’aime pas » auquel nous allons être plus ou moins soumis. Si nous
écoutons aveuglément le « je n’aime pas », nous sommes esclaves
de cette réaction personnelle et il est probable que nous aboutis-
sions tôt ou tard à des difficultés. Par exemple, certaines personnes
n’arrivent même plus à ouvrir leurs factures tellement elles ne sup-
portent pas le désagrément que cela leur procure. Tôt ou tard, les
problèmes vont survenir.
Si nous percevons en nous un tel refus, une bonne stratégie

consiste à se fixer une date à laquelle nous réaliserons cette tâche.
Dans quelques jours, quelques semaines, quelques mois suivant
la tâche en question, mais l’idée est de fixer une date précise. La
résolution de réaliser la tâche à ce moment-là doit être ferme. En
repoussant un peu dans le temps, vous sentirez le « je n’aime pas »
s’adoucir. Ensuite, à mesure que l’échéance approchera, votre
système interne va s’ajuster et se préparer, le « je n’aime pas » va
continuer à s’assouplir, si bien que le jour J, votre système se sera
tellement préparé que l’effort demandé sera bien moindre qu’au
153

départ. En planifiant, vous négociez avec votre réaction rigide et

vous n’y êtes plus soumis, puis jusqu’à l’échéance vous vous as-
souplissez.
« Le paradoxe, ou la clé, ou l’attrape-nigaud,

c’est que l’affirmation de notre volonté est le fondement
de notre esclavage, tandis que notre soumission est
la condition de notre liberté. »
Arnaud Desjardins
154

67. Décomposez
les difficultés
S uite au conseil précédent, voici une autre stratégie utile
lorsque vous vous trouvez confronté à une difficulté que vous
jugez importante ou bien qui fait lever en vous un « je n’aime
pas » paralysant.
Le philosophe René Descartes dans son Discours de la Méthode

évoque une méthodologie particulièrement efficace : diviser les
difficultés afin de traiter séparément chaque partie. Nous pouvons
appliquer cela lorsque nous nous trouvons face à une situation affu-
blée d’un « je n’aime pas » paralysant. En décomposant la difficulté,
on va identifier les différentes parties de la situation, et il suffit de
s’attaquer à l’une d’entre elle pour réinstaurer de la souplesse, de
la vie là où il n’y avait qu’une réaction rigide de refus. Entre un
refus massif et un travail positif sur une partie du problème, il y a
une énorme différence. La Vie s’est remise en mouvement. Après
avoir résolu une partie de la difficulté, vous allez sentir un peu plus
d’énergie et vous allez pouvoir vous attaquer à une seconde partie
et ainsi de suite. S’il le faut, choisissez au début la partie la plus
simple qui soit, simplement pour vous mettre en mouvement.
Face à un « non » en bloc, trouvez le moyen de placer un tout petit

« oui » pour commencer, puis enchaînez.
155

« Commence par faire le nécessaire,

puis fait ce qu’il est possible de faire et tu réaliseras
l’impossible sans t’en apercevoir. »
Saint François d’Assise
156

68. Tracez
votre route
courageusement
E spérons que de plus en plus de personnes prennent conscience
de la possibilité d’un cheminement spirituel vers le bonheur
véritable. Pour le moment, le mouvement général de la société
ne va pas suffisamment dans ce sens, de telle sorte que ceux qui
s’engagent dans un cheminement doivent le faire courageusement,
hors des sentiers battus. Parfois, notre entourage, nos amis, notre
famille peuvent ne pas comprendre le mouvement intérieur qui
nous anime. Sur une centaine de graines, si une seule se met à
germer, il lui faut du courage et accepter de tracer un chemin vers
le ciel alors que les autres autour restent immobiles. Pour autant,
ce mouvement ascendant qui nous arrache à l’inertie doit se faire
en tenant compte des autres. Émergez de l’inertie mais ne regar-
dez pas les autres avec condescendance, ne les blessez pas, évitez
autant que possible les heurts et les conflits que pourrait faire naître
votre chemin. Si votre cheminement n’est pas compris par un tiers,
considérez que c’est là simplement le point de vue de quelqu’un
qui ne connaît pas, qui ne se rend pas compte, comme un enfant
qui n’a pas encore appris. Pour autant, n’abandonnez jamais votre
chemin car il est le désir de la Vie.
157

Mais l’inertie que nous devons dépasser se trouve aussi et avant

tout en nous. Avec courage, nous devons dépasser nos limitations
intérieures, les illusions qui se sont installées en nous. Il nous faut
parfois affronter des émotions fortes, des crises intérieures, sortir
de notre zone de confort. Soyons courageux et gardons le cap.
« Il y a deux sortes de courage.

L’un est le courage de faire face à un canon.
Et l’autre est le courage de la conviction spirituelle. »
Swami Vivekananda
158

69. Soyez
courageux face
aux difficultés de la vie
V ous le savez bien sûr, la vie n’est pas toujours rose et des dif-
ficultés jalonnent régulièrement notre route. En réalité, une
« difficulté » est quelque chose qui fait lever en nous un « je n’aime
pas » car vous conviendrez que si vous aimez, ce n’est pas vraiment
une difficulté mais plutôt un jeu. Mais comme nous l’avons vu, un
des objectifs du cheminement spirituel est de se libérer de l’obéis-
sance mécanique aux « j’aime » et « je n’aime pas », en assouplis-
sant notre cœur, en le rendant plus fluide.
Ainsi, face à une difficulté, prenons-la comme une opportunité

d’assouplir notre cœur. Comme un pratiquant de yoga à qui l’on
demande une posture délicate, qui exige un étirement de sa part.
Votre yoga est un yoga du cœur, où la Vie demande au cœur de
prendre des postures, et dans ces postures, de prendre conscience et
de s’assouplir.
Face à une difficulté, accueillez la réaction que cela suscite en
vous. Voyez si votre cœur se referme et dit « non », et essayez de
vous détendre à partir de là, en acceptant ce qui se déroule. En
développant cette attitude, nous allons découvrir qu’il existe une
159

relation profonde entre les circonstances de notre vie et notre âme,

notre structure interne. Des liens subtils existent entre nos nœuds
intérieurs à dénouer et les situations qui se présentent à nous. En
réalité, une difficulté qui apparaît est une opportunité pour se trans-
former et devenir plus heureux à terme.
« Tout ce qui vient à vous,

vient à vous parce que vous l’avez attiré.
Tout ce qui vient à vous,
vient à vous comme un défi et comme une opportunité. »
Arnaud Desjardins
160

70. Gardez
le cap face à
une crise profonde
P arfois la Vie frappe fort. Nous pouvons nous retrouver pris dans
de grosses tempêtes, dans des situations tragiques, tristes, dou-
loureuses, et comme l’histoire nous le montre, des atrocités sur-
viennent parfois de par le monde.
Il peut arriver dans une vie humaine un ou plusieurs moments

de crise profonde. Heureusement, ces épisodes ne durent pas, et
c’est un point essentiel auquel nous devons nous accrocher si nous
traversons une grande épreuve. La souffrance que nous pouvons
ressentir dans une situation de crise grave pour nous ne durera pas.
À un moment ou à un autre, la situation évoluera pour parvenir à
une nouvelle donne, un nouvel équilibre. Même dans une situation
aboutissant à la mort du corps physique, beaucoup de traditions
spirituelles considèrent que l’âme poursuit son chemin de telle
sorte que la situation continue à évoluer après la mort du corps
physique. Tôt ou tard, la crise s’arrêtera.
En réalité, la crise est un moment de transformation intense.

Parfois nous y sommes plongés parce que nous n’avons pas su
écouter les signaux avant-coureurs qui nous prévenaient de la
161

nécessité d’un changement, parfois la Vie a simplement décidé

que nous étions prêts pour une transformation importante. Dans
tous les cas, lorsque survient une épreuve majeure, une grande
tempête, essayons de notre mieux de rester agripper à la barre
du bateau. Bien sûr que nous serons secoués et déstabilisés, bien
sûr que nous serons submergés de temps en temps par quelques
vagues. Mais, essayons de notre mieux de garder confiance, es-
sayons de pratiquer comme nous le pouvons en accueillant les
émotions qui se lèvent en nous, essayons de ne pas colorer tout
l’avenir en noir, essayons de ne pas nous livrer à des actions im-
pulsives ou désespérées. Ne sombrons pas, n’oublions pas que la
Vie prend parfois des chemins que nous ne comprenons pas, mais que
son but est exactement le même que celui qui nous est le plus cher : être
véritablement heureux.
Tôt ou tard, la tempête est derrière nous, le bateau a été nettoyé
par les eaux, l’air est cristallin, la mer est calme et limpide.
« Seul l’arbre qui a subi les assauts du vent

est vraiment vigoureux, car c’est dans cette lutte
que ses racines, mises à l’épreuve, se fortifient. »
Sénèque
162

71. Ne vous
laissez pas aller
à la comparaison
S upposez que vous découvriez, chez une personne que vous
connaissez, des qualités ou des caractéristiques qui vous font
envie. Une belle habitation, de beaux enfants, une belle situation
professionnelle, de la richesse, de la beauté physique ou autre…
Pour beaucoup d’entre nous, une telle découverte nous ramènera
immédiatement à nous-mêmes, à nos manques et nos désirs. Nous
avons beaucoup de mal à voir cette autre personne sans tout rame-
ner à nous-mêmes. Nos désirs et nos manques latents sont réveillés
par ce qu’on observe chez un autre, et ils ont une telle force hypno-
tique qu’ils nous empêchent d’accueillir l’autre dans sa différence,
dans les particularités de sa vie. Certains embrayent ensuite avec,
au choix : la jalousie, les projections critiques sur l’autre, le dépit
sur soi-même, la sensation d’être nul, etc. Toutes sortes de travers
psychologiques auxquels beaucoup d’entre nous s’adonnent sans
retenue. Tout cela est inutile et nuit à notre bonheur ainsi qu’à
l’harmonie du monde.
Si vous vous surprenez à ramener à vous, et ce sera probablement

souvent le cas, prenez en conscience avec bienveillance. Voyez ce
qui est réveillé en vous, quel manque, quel désir ? Sentez dans votre
163

système énergétique les tensions que cela réveille et méditez autant

que possible là-dessus. Si vous ramenez à vous, ne le reniez pas et
ne le refoulez pas, contemplez-le avec bienveillance. Prenez alors
les contacts avec d’autres personnes comme des moments propices
pour stimuler vos désirs et vos manques, et ainsi mieux en prendre
conscience.
Vous pouvez être inspiré par une autre personne, vous moti-
ver en vous appuyant sur les réussites d’une personne, vous pou-
vez aussi apprendre des échecs des autres, mais l’important est de
bien comprendre que chaque destin est individuel et incomparable.
La vie d’un autre est en réalité tellement différente de la vôtre, les
trajectoires des âmes sont de natures très différentes et connaissent des
étapes très variables dans le temps. Si vous découvrez des aspects de
la vie de quelqu’un d’autre, ouvrez-vous innocemment, apprenez,
contemplez, comme si vous découvriez un habitant d’une autre
planète, avec lequel évidemment aucune comparaison n’est pos-
sible. En cessant de tout ramener à vous, vous pourrez vous ouvrir
réellement à l’autre et vous nourrir positivement de cette rencontre.
164

71. Ne vous laissez pas aller à la comparaison
« La comparaison est une attitude très stupide,

car chaque personne est unique et incomparable.
Une fois que cette compréhension s’installe en vous,
la jalousie disparaît. Chacun est unique et incomparable.
Vous êtes vous-même : personne n’a jamais été
comme vous, et personne ne sera jamais comme vous.
Et vous n’avez pas besoin non plus d’être
comme qui que ce soit d’autre. »
Osho
165

72. Ne prenez
pas trop d’énergie
aux autres
S i vous souhaitez entretenir des relations harmonieuses autour
de vous, qui vous nourrissent tout autant que les personnes avec
qui vous êtes en relation, alors il faut que l’échange soit équilibré,
chacun apportant et recevant.
Malheureusement, certains d’entre nous ont beaucoup de mal à

établir des relations équilibrées et pompent l’énergie des personnes
autour d’eux, ce qui a pour conséquence de faire fuir peu à peu les
gens, aboutissant à une forme d’isolement.
Il y a plusieurs façons de pomper l’énergie dans le cadre d’un

échange.
• La plus commune est sans doute le fait de ne parler que de

soi, de tout centrer sur soi, si bien que celui qui écoute voit son
attention aspirée par la personne qui parle. Celui qui ne fait que
parler de lui ou de ses centres d’intérêt est comme enivré par l’ap-
port d’énergie qu’il reçoit de l’autre personne ; et en effet, l’écoute
attentive apporte de l’énergie à celui qui parle.
166

72. Ne prenez pas trop d’énergie aux autres
• Une autre façon de pomper l’énergie est de donner peu dans

l’échange, de s’exprimer à voix basse, de ne pas montrer d’intérêt à
l’autre lorsqu’il s’exprime, de s’exprimer sans rien partager, de ne
jamais montrer d’enthousiasme. Nous attendons alors que l’autre
donne sans donner nous-mêmes. Nous forçons l’autre à nourrir
d’énergie la relation.
• Les personnes qui se plaignent pompent aussi de l’énergie.
Elles sollicitent l’attention sur leur sort et leur personne. Elles qué-
mandent de l’attention et de l’énergie.
Essayez de faire attention si vous tombez parfois dans l’un des

travers ci-dessus. Même si sur le coup, vous avez l’impression que
c’est votre nature d’agir ainsi, et que vous vous sentez bien en agis-
sant ainsi, il se cache en fait derrière un mécanisme qui vous nuit.
À chaque fois que nous prenons aux autres, même s’ils ne le mani-
festent pas, ils l’enregistrent en eux, la Vie l’enregistre. On ne peut
se servir de l’énergie des autres sans conséquence.
De même, si vous êtes en présence de personnes qui ne font que
pomper l’énergie, ne rentrez pas dans leur jeu. Poliment, retirez-
vous de l’échange, et si vous avez la possibilité et l’habileté de
glisser un indice permettant à la personne de prendre conscience
de son travers, cela peut lui rendre service.
Si vous vous sentez seul et que vous souffrez de cet isolement,

examinez lucidement votre façon d’entrer en relation avec les
autres, voyez si vous n’avez pas tendance à pomper de l’énergie
aux autres.
167

« Ce n’est pas ce que nous avons reçu,

mais ce que nous avons pu donner
qui détermine la valeur de notre vie.
Si nous avons pu apporter du bonheur à une âme,
même pour une minute,
c’est un grand accomplissement en soi. »
Amma
168

73. Vérifiez l’état
de votre corps auprès
d’un professionnel
N otre corps physique est façonné par notre structure énergé-
tique personnelle. Les déséquilibres de notre structure éner-
gétique affectent le corps physique. À l’inverse, des déséquilibres
ancrés dans le corps physique affectent en retour notre structure
énergétique, notre âme.
La médecine occidentale nous voit avant tout comme un corps

physique et il y a peu de compréhension des interactions entre san-
té physique et santé énergétique, de l’âme. A contrario, les méde-
cines chinoises ou indiennes étudient en l’humain un tout formé
de son corps physique et de sa structure énergétique. Par exemple,
en médecine chinoise, les différents organes du corps ont des liens
précis avec les émotions.
Ainsi, si votre objectif est de cheminer intérieurement, il peut être

fort intéressant de recevoir l’éclairage d’une discipline ayant une
approche globale de l’être humain, qui inclue les différentes compo-
santes que sont le corps physique et la structure énergétique. Vous
recevrez ainsi des informations concernant votre structure énergé-
tique personnelle et votre corps physique, et la façon dont ils sont
169

liés. Vous découvrirez éventuellement des problèmes que vous ne

soupçonniez pas mais qui affectaient bel et bien votre vécu quoti-
dien.
La médecine chinoise et la médecine indienne (ayurvéda)

peuvent donc vous aider dans ce sens. Parmi les autres pistes judi-
cieuses, vous pouvez aussi réaliser un contrôle chez un ostéopathe
qui pourra rapidement évaluer votre corps et y déceler quelques
éventuels déséquilibres.
« Votre corps est votre temple.

Gardez le pur et propre pour que l’âme y réside. »
B.K.S. Iyengar
170

74. Optimisez
votre habitat
N ous avons évoqué précédemment l’importance de bien choi-
sir son lieu de vie. L’étape suivante en matière d’habitat est
d’optimiser son lieu de vie pour qu’il nous soutienne au mieux
dans nos activités et selon nos objectifs.
Notre habitat constitue un cadre énergétique nourricier dans le-

quel notre énergie personnelle doit pouvoir puiser des ressources, se
régénérer. Les quatre grands domaines que sont le feng shui, la géo-
biologie, les champs électromagnétiques et les matériaux doivent
être pris en compte pour optimiser l’habitation. Renseignez-vous un
peu sur ces différents domaines, par exemple à travers des ouvrages.
Évoquons également la psychologie de l’habitat, qui d’une certaine
façon fait partie du feng shui. La psychologie de l’habitat, c’est
l’étude de comment le lieu et ses composantes interagissent avec
notre structure psychologique. Par exemple, chaque objet décoratif
présent dans votre habitat véhicule pour vous un certain contenu psy-
chologique. Si c’est quelqu’un qui vous l’a offert, à chaque fois que
cet objet entre dans votre champ de conscience, vous allez penser de
façon subtile à la personne qui vous l’a offert, ce qui induira en vous
certaines réactions. L’objet en lui-même peut revêtir une symbolique
particulière induisant certaines réactions, le style décoratif auquel il
appartient peut lui aussi induire des réactions. Les couleurs ont éga-
lement une influence psychologique. Ainsi, vous pouvez passer en
171

revue les différentes pièces de votre habitation et vous demander ce

qui est induit en vous lorsque vous êtes dans chacune des pièces. Re-
gardez bien tous les objets présents, les couleurs, les formes. Écoutez
votre ressenti dans chaque pièce.
D’une certaine façon, nous projetons notre structure psycholo-

gique dans le lieu que nous habitons. En prenant conscience de la fa-
çon dont nous avons projeté notre structure dans le lieu, nous pouvons
en apprendre plus sur nous-mêmes, mais nous pouvons aussi décider
de façonner le lieu afin qu’il nous aide à évoluer dans le sens souhaité.
Supposez par exemple que vous avez connu un épisode triste dans
votre enfance, et que vous prenez conscience que vous maintenez
dans votre chambre un objet en lien avec cet épisode. Peut-être réa-
liserez-vous qu’il est temps de déplacer ailleurs cet élément, de ne
plus lui donner une telle place dans votre vie.
Si votre chemin spirituel constitue un axe essentiel pour vous,

vous pouvez aussi apporter dans votre lieu de vie des éléments de
rappel qui vous connectent au cheminement.
« Vous pouvez faire de votre famille un havre,

de votre maison un foyer, une demeure de bonheur
et de félicité, un endroit de paix et d’amour.
Il y a sans aucun doute des efforts requis ;
cela peut être une forme de pratique spirituelle. »
Amma
172

75. Écoutez
de la musique
L a musique est une nourriture pour l’âme. Sa nature vibratoire
stimule notre âme qui est énergie et vibrations.
Voici quelques façons de se nourrir positivement de musique.
D’abord, lorsque nous sommes dans un état intérieur fermé, blo-

qué dans un refus, le simple fait de se mettre à écouter de la musique
est un début d’ouverture, cela réintroduit de la vibration et de la flui-
dité dans notre enfermement momentané. Certains refuseront même
d’écouter de la musique car ils s’attachent à leur refus, à leur état
fermé, leur cœur dit « non, non et non » et ils sentent que s’ouvrir à
la musique pourrait entrouvrir une porte vers la sortie du « non ». Si
vous acceptez toutefois d’écouter de la musique lorsque vous êtes
fermé, si vous introduisez ainsi un petit « oui », et que vous laissez
la musique agir, elle réinsufflera du mouvement et de la vie en
vous, et vous retrouverez le chemin du « oui ». C’est ce qui faisait
dire à Aristote que la musique adoucit les mœurs.
Ensuite, la musique véhicule une vibration particulière, propre

à chaque musique et qui dépend de toute la chaîne de création qui
a contribué à la créer : le compositeur, l’auteur des paroles, les
musiciens, les chanteurs, les instruments… Bien évidemment, cer-
taines musiques sont l’expression de désirs confus et chaotiques,
à l’image de la confusion qui règne chez beaucoup d’entre nous.
173

D’autres musiques sont plus subtiles et ont le don de faire vibrer

notre âme à des niveaux un peu plus profonds, nous faisant voya-
ger avec elles. Enfin, il existe des musiques sacrées dont la créa-
tion a pour but de stimuler l’âme sur son chemin spirituel. Certains
maîtres spirituels chantent et c’est là une nourriture très profonde
pour l’âme.
Enfin, la musique peut vous permettre de vivre des expériences spi-

rituelles, des percées hors de la configuration du monde installée dans
votre tête. Par exemple, si vous fermez les yeux et que vous essayez
de vous ouvrir pleinement à la musique, peut-être que viendra un
moment où votre conscience oubliera l’espace environnant, la
musique semblant être à la fois partout et nulle part, car l’espace
n’existe plus. Vous avez alors un avant-goût de la nature de l’Esprit
qui précède la création de l’espace et qui prend toute forme dont
celle de la musique. Voyez aussi comme il n’y a pas de distance
entre ce qui, en vous, contemple cette musique, que l’on nomme
l’Esprit, et la musique en elle-même. Il n’y a pas d’espace donc
pas de distance, mais plus subtilement, la forme qu’est la musique
ne peut être séparée de l’Esprit car c’est lui qui en est la substance
même.
« La véritable musique vous aidera à aller

vers la méditation. »
Osho
174

76. Chantez
P eu importe où et comment vous chantez, le simple fait de
chanter est profondément positif. Si vous n’avez jamais vrai-
ment osé, commencez sans tarder votre carrière de chanteur de
douche. Chantez ce que vous voulez, ce qui vous plaît, ce qui
vous fait vous sentir bien, mais essayez de chanter au moins un
peu de temps en temps.
En nous mettant à chanter, nous apportons de la vitalité à notre

âme, nous la faisons vibrer. Qui plus est, lorsque nous chantons,
le cœur est en vie, il est au moins en partie ouvert, il dit « oui » au
moins en partie. Chanter fait vivre le cœur, l’assouplit.
Lorsque le cœur est complètement fermé, nous avons du mal

à chanter. On imagine difficilement quelqu’un de malheureux
chantonner chez lui ; intuitivement, on sent bien que le fait de
chanter est associé à une forme de bonheur. Donc, si nous sommes
complètement fermés, commençons éventuellement par écouter
de la musique, qui entamera peut-être un processus d’ouverture
en nous, puis après un moment, nous nous surprendrons peut-être
à chantonner.
Si vous en avez la possibilité, découvrez des chants sacrés

ou dévotionnels de telle ou telle tradition spirituelle, peut-être
175

pourrez-vous les chanter vous aussi, seul ou en groupe avec

d’autres aspirants spirituels, ils vous porteront alors sur votre
chemin. Les chants sacrés ou dévotionnels sont considérés
comme une pratique spirituelle en soi.
« Je veux chanter comme chantent les oiseaux,

sans me soucier de qui entend ou de ce qu’ils pensent. »
Jalal ad-Din Rumi
176

77. Ne soyez pas
pessimiste
C ertains d’entre nous ont une tendance à être pessimiste, à pen-
ser qu’ils n’y arriveront pas, que cela ne marchera pas… C’est
vraiment un trait particulier de caractère que l’on trouve chez cer-
tains et pas chez d’autres. Bien souvent, il trouve ses racines dans
l’enfance que nous avons vécue. À un moment ou à un autre, une
situation problématique pour l’enfant est venue graver en lui une
attitude pessimiste face à la vie. Supposez par exemple qu’un be-
soin essentiel de l’enfant n’ait pas été satisfait lorsqu’il était petit
enfant, bien souvent en lien avec la mère ou le père, il est possible
que se développe en lui une croyance pessimiste: « Puisque la vie
n’a pas répondu à mon besoin d’enfant, j’en déduis que ma vie
fonctionne ainsi, et que de façon générale la vie ne répondra pas à
mes besoins et mes désirs. »
Ne restez pas sans rien faire si vous prenez conscience que

vous avez une tendance pessimiste, car cela nuit à votre vie et à
votre cheminement vers le bonheur. Comment venir à bout du pes-
simisme ? En l’accueillant intérieurement de façon méditative, ce
qui, à terme, le dissoudra.
Si vous vous surprenez à être pessimiste, la meilleure chose que

vous puissiez faire est d’aller vous installer tranquillement sur une
chaise les yeux fermés et d’essayer d’entrer en contact avec les
177

sensations désagréables en vous, qui alimentent les pensées pessi-

mistes. N’essayez pas de penser, d’échafauder des scénarios opti-
mistes ou réalistes pour contrecarrer les pessimistes, laissez tomber
tout simplement les pensées. Revenez vers les sensations désa-
gréables en vous, vous êtes alors beaucoup plus près des racines du
pessimisme, les pensées n’étant que les symptômes apparents. Une
fois au contact des sensations désagréables, accueillez-les avec
bienveillance, laissez votre être dire ce qu’il a à dire dans l’espace
de conscience bienveillant que vous avez installé pour lui. Vous
verrez peut-être les sensations évoluer, se transformer, peut-être
que des émotions apparaîtront, peut-être aussi de vieux souvenirs.
Accueillez tout cela. Si vous répétez de façon systématique cet
accueil bienveillant dès que vous êtes pessimiste, peu à peu votre
pessimisme va perdre de sa force, puis se dissoudre. Sauf rares
exceptions, on ne peut pas dire à quelqu’un de pessimiste qu’il
devrait être optimiste ou même réaliste, en espérant qu’il change
en un claquement de doigts par un simple acte de volonté. Il faut
remonter aux racines du pessimisme et les dissoudre.
« Le monde semble sombre quand on a les yeux fermés. »

Proverbe indien
178

78. Acceptez
que le monde
soit tel qu’il est
L es conseils qui suivent abordent une notion essentielle, celle
de l’acceptation. Accepter, c’est reconnaître ce qui « est », c’est
dire « « oui » au fait que l’Existence soit ainsi. Nous avons déjà
évoqué cette notion dans le conseil « Acceptez ce qui ne dépend
pas de vous » (p.90) que vous pouvez relire maintenant si vous le
souhaitez.
Typiquement, l’état du monde dans lequel nous vivons, ce qu’il

est maintenant, s’impose à nous. On entend parfois des gens, y
compris des personnes engagées dans le cheminement spirituel, se
plaindre de l’état du monde, se plaindre des êtres humains et de
leurs méfaits. Il est tout à fait possible d’être lucide sur les erreurs
que commettent parfois des humains, sur les errances de notre so-
ciété ; pour autant, il y a une différence subtile mais fondamentale
entre le fait d’apprécier une situation objectivement et le fait de
s’agacer, de se plaindre et de refuser que le monde soit tel qu’il est.
Accepter avec lucidité permet ensuite d’agir efficacement, contrai-
rement au refus qui bloque le mouvement de la vie.
179

Un sage est toujours en paix, même s’il partage les peines de

ceux qui viennent à lui avec des souffrances. Sa paix profonde et
stable naît de son acceptation permanente que les choses sont telles
qu’elles sont. Il discerne objectivement mais il ne refuse pas ce qui
est, jamais. Son cœur ne dit jamais « non » à ce qui est. Prenez la
décision que vous ne refuserez plus que le monde soit tel qu’il est,
ce qui ne vous empêchera pas d’agir au mieux.
Prenez un peu de recul et pensez à l’univers et à toutes ces pla-

nètes qui gravitent autour d’étoiles, comme notre Terre le fait au-
tour du Soleil. Beaucoup d’entre elles sont désertiques. Imaginez
un peu le joyau de vie que représente cette Terre où nous vivons,
avec ces myriades d’espèces vivantes qui cohabitent les unes avec
les autres. Pensez à la planète Mars et ses déserts rougeoyants à
perte de vue. Et pensez maintenant à la Terre, n’est-ce pas un véri-
table paradis pour qui a des yeux pour voir ?
Ne vous braquez pas sur ce qui ne va pas et profitez pleinement

de ce qui est.
« Évidemment, nous devons prendre le monde tel qu’il est,

car s’il n’est pas en notre pouvoir de le changer à notre gré,
nous pouvons y vivre en le regardant sous un angle différent,
en changeant d’attitude envers lui. »
Swami Ramdas
180

79. Acceptez
que votre vie soit
telle qu’elle est
L a santé, la vie amoureuse, la vie sociale, professionnelle, les
enfants, la famille, la maison, l’argent… Autant de domaines
où nous avons des désirs qui ne coïncident pas forcément avec
notre vie. Avoir des désirs n’est pas un problème en soi, ils ont eux
aussi leur place au sein de notre vie. Le problème survient lorsque
nous refusons la réalité parce qu’elle ne convient pas à notre désir.
Nous n’avons pas ce que nous voulons, alors nous nous fermons,
nous disons « non » à la Vie telle qu’elle est. Cela semble un peu
stupide lorsqu’on le voit écrit si simplement, pourtant, c’est bien ce
que nous faisons très souvent.
À chaque fois que vous refusez un aspect de votre vie, une cir-
constance de votre vie, vous êtes face à une opportunité de che-
miner spirituellement. Vous vous fermez à la vie, et c’est la voie de
la souffrance. Si vous vous ouvrez à la Vie telle qu’elle est, c’est le
chemin du bonheur. Alors, il y a donc deux voies possibles devant
vous : vous accrocher à votre désir et refuser la situation présente
ou bien essayer de détendre votre désir et d’accepter la situation.
181

Voici ci-dessous une méthodologie vous permettant de gérer

une situation de refus :
1re étape – Prenez conscience de votre désir qui entre en contra-

diction avec la situation présente. Prenez conscience de la tension
en vous qui naît lorsque vous êtes au contact de cette situation ou
que vous y pensez.
Vous ne vous en êtes sans doute pas rendu compte, mais dans
cette première étape, vous avez déjà commencé à accepter une par-
tie de la situation présente.
Jusqu’à maintenant, vous n’étiez que dans des pensées de refus
de la situation. Maintenant, vous avez élargi votre perception de la
situation en y incluant votre désir, votre ressenti et, en fait, votre re-
fus de la situation. Première étape donc : vous prenez conscience et
acceptez que vous refusez la situation, et que ce refus s’exprime en
vous sous forme de tensions et de sensations internes. Vous n’étiez
que dans le refus d’une situation, et maintenant vous acceptez que
vous refusez. Vous êtes en route vers l’acceptation.
2e étape – Accueillez en vous de façon méditative les tensions,

émotions et sensations internes liées à votre refus. Ne vous laissez
pas emporter mais ne les refoulez pas. Accueillez-les, comme vous
accueilleriez avec bienveillance et compassion un tout petit enfant
qui demande quelque chose d’impossible, qui s’énerve et se ferme
parce qu’il n’a pas ce qu’il veut. Soyez doux et patient. À chaque
fois que vous sentez que le refus reprend, acceptez que vous refu-
sez, prenez conscience du refus en vous et accueillez-le avec bien-
veillance et compassion.
182

79. Acceptez que votre vie soit telle qu’elle est
Si à chaque fois que nous refusons une circonstance de notre vie,

nous reconnaissons et acceptons notre refus, et que nous permettons
ensuite aux tensions alimentant ce refus de se détendre, alors nous
sommes sur la voie royale de la spiritualité. Cette pratique dissout
progressivement la séparation que nous établissons entre nous et
la Vie, laissant place à l’unité. Voyez comme le cheminement spi-
rituel est accessible, chaque jour quantité d’opportunités de prati-
quer et d’avancer se présentent à nous.
« Il n’y a qu’un chemin pour le bonheur,

c’est de cesser de nous tracasser pour les choses
qui ne dépendent pas de notre volonté. »
Épictète
183

80. Acceptez-vous
comme vous êtes
L à, maintenant, vous êtes comme vous êtes. Une chaîne incroya-
blement complexe de causes et d’effets a créé et façonné votre
personne. Bien sûr, vous pouvez évoluer et vous transformer. Mais,
là, maintenant, la réalité de votre personne s’impose et la refuser
telle qu’elle est n’est pas une voie sage.
Certains n’acceptent pas leur physique, trop petit, trop grand,

trop large, trop mince, trop clair, trop foncé, trop rond, trop an-
guleux, etc. Certains se jugent négativement et s’enfoncent dans
le refus de qui ils sont : pas assez intelligent, pas assez drôle, pas
assez fort, pas assez courageux, nul, etc. Évidemment, tout ceci
ne mène pas au bonheur. Vous avez le droit d’évaluer votre per-
sonne et d’identifier des points que vous souhaitez améliorer, c’est
une démarche positive qui part de l’acceptation de ce qui est. En
revanche, si vous vous dénigrez, que vous vous refusez tel que vous
êtes, vous sabotez même les possibilités d’évolution car vous refusez la
base à partir de laquelle vous pouvez évoluer.
Appliquons la même méthodologie que dans le conseil pré-
cédent :
1re étape – Prenez conscience de votre refus de tel ou tel as-

pect de vous-même. Laissez de côté les pensées liées à ce refus
184

80. Acceptez-vous comme vous êtes
et cherchez les sensations internes correspondant à ce refus. Déjà,

vous acceptez le fait que vous refusez.
2e étape – Accueillez avec bienveillance les sensations internes

qui alimentent ce refus. Laissez-les s’épanouir en vous, dans votre
espace intérieur. Laissez-les dire ce qu’elles ont à dire.
Bien sûr, deux voies distinctes peuvent s’ouvrir à vous selon

qu’il s’agit d’un aspect que vous pouvez changer ou améliorer ou
bien d’un aspect fixe, avec lequel il faut faire. Si vous pouvez agir,
l’accueil des tensions et sensations internes pourra libérer une éner-
gie ensuite disponible pour l’action. Si vous n’avez pas de moyen
d’agir, l’énergie se diffusera dans votre système ou bien sera dispo-
nible pour d’autres activités.
En pratiquant ainsi, vous allez vous réunifier avec vous-même,

vous détendre avec qui vous êtes.
« D’abord, acceptez-vous vous-même.

Quand vous ne vous acceptez pas et que vous imaginez être
quelqu’un d’autre, un conflit surgit entre
ce que vous croyez être et ce que vous êtes vraiment. »
Swami Prajnanpad
185

81. Acceptez les
autres tels qu’ils sont
B ien souvent, il arrive que ceux qui nous entourent aient des
comportements qui nous dérangent. Plus ces personnes sont
proches de nous, plus la situation nous touche. Il existe toute une
palette de réactions possibles de votre part, dépendantes de la si-
tuation : laisser filer car ce n’est pas important, trouver le moyen
d’exprimer votre gêne, trouver une solution pour mettre un terme à
cette gêne, vous éloigner de cette personne, vous adapter et évoluer
personnellement afin de ne plus être gêné… Toutes ces réponses
possibles de votre part gagneront en efficacité et en justesse si,
d’abord, vous acceptez que l’autre est tel qu’il est, que pour l’ins-
tant, la Vie l’a conçu tel qu’il est. Toutes les chaînes de causes et
d’effet à l’œuvre ont façonné cet autre devant vous tel qu’il est, et s’il
agit ainsi maintenant, c’est qu’il ne peut en être autrement. Oubliez
vos idéaux, vos idées sur ce que devrait être l’autre. L’autre n’est pas
conçu selon le logiciel idéal qui vous conviendrait. Vous pouvez parta-
ger beaucoup avec un autre, votre conjoint ou un ami proche, mais
gardez toujours une place pour la surprise de l’altérité. Rien ne
vous empêche de chercher une solution intelligente lorsque vous
vous retrouvez face à la surprise de l’altérité, mais ne la refusez
pas. Tant de couples se déchirent après quelques années passées
ensemble. Au début de leur relation, certains font des déclarations
extatiques sur leur merveilleux conjoint, puis au bout de quelques
années, ce même conjoint n’est devenu selon eux qu’une personne
186

81. Acceptez les autres tels qu’ils sont
infréquentable. En réalité, l’autre ne correspond plus à notre idéal,

à ce qui nous convient, et nous le refusons.
Accepter l’autre, c’est d’abord prendre conscience de l’altérité

incontestable de cet autre en face de nous. Ensuite, lorsque nous
voyons en nous un refus de l’autre tel qu’il est, il convient d’appli-
quer la méthode que nous avons évoquée dans les deux conseils qui
précèdent : prenez conscience de votre refus et des sensations asso-
ciées à ce refus en vous, puis accueillez méditativement ces sensa-
tions, tensions et émotions afin de vous libérer de leur emprise.
Ensuite agissez au mieux, car accepter ne signifie pas subir.
« Tant que nous n’avons pas vu, reconnu et accepté

que l’autre est différent de soi ; il ne pense pas, ne sent pas,
ne voit pas, ne veut pas, et ne réagit pas... comme moi...
C’est seulement si cette attente a complètement disparu
que la disponibilité peut être là, l’absence de tension,
de désirs, et alors la perception de l’éternel présent est là. »
Arnaud Desjardins
187

82. Acceptez
ce qui se manifeste
en vous
D es émotions et diverses sensations internes apparaissent en
nous, tout au long de la journée. Si, comme c’est souvent le
cas, nous sommes focalisés sur le défilement de nos pensées, nous
aurons peu de sensibilité interne, peu d’attention disponible pour
notre vie intérieure. Mais la voie vers le bonheur passe par une
plongée dans notre profondeur, et une redécouverte de notre vie in-
térieure, un développement de notre sensibilité interne. Alors, nous
commençons à ressentir, à expérimenter différents phénomènes
internes parmi lesquels les émotions tiennent une place de choix.
Au cours d’une journée, si vous ressentez une émotion, accep-
tez sa présence, méditez avec elle comme déjà évoqué dans cet
ouvrage (page 23). Si vous la refusez, si vous ne supportez pas sa
présence en vous, vous vous écartez de la voie du bonheur. Si vous
avez peur, soyez conscient de votre peur, méditez avec elle, n’ayez
pas peur de votre peur, ne refusez pas qu’elle soit là. De même avec
la colère, la tristesse ou autres émotions.
Si d’autres phénomènes internes apparaissent en vous, comme

des tensions, des sensations désagréables, ne les refusez pas non
plus. Constatez leur présence et accueillez-les avec conscience.
188

82. Acceptez ce qui se manifeste en vous
En réalité, notre vie est avant tout une vie intérieure. Les circons-
tances de la vie, ce que nous expérimentons dans la vie, tout cela nous
touche via notre vie intérieure, via les émotions, les sensations que cela
procure en nous. Si vous appréciez de regarder un match de foot-
ball à la télévision, vous appréciez en fait les sensations internes
que déclenche ce match en vous. Et il en va de même pour tout.
Le véritable champ d’expérience est en nous, le monde extérieur
apporte des informations mais notre ressenti se fait en nous. Ainsi,
si nous sommes en mesure d’accepter tout ce qui se manifeste en
nous, alors nous sommes en fait capables d’accepter tout ce qui se
présente à nous : le monde tel qu’il est, notre vie telle qu’elle est,
notre personne telle qu’elle est, les autres tels qu’ils sont… Car
nos refus dans ces différents domaines sont avant tout des refus
des sensations internes générées par les situations en question.
Lorsqu’on refuse une situation, le véritable refus sous-jacent est un
refus des sensations internes générées par cette situation. Si vous êtes
parfaitement en paix avec ce qu’induit en vous une situation, alors
vous êtes en paix avec cette situation.
Ainsi, acceptez ce qui se manifeste en vous. Ce qui apparaît en
vous, reconnaissez son existence. Les actions à entreprendre à par-
tir de cette reconnaissance dépendent ensuite de chaque situation et
doivent être évaluées avec discernement.
« Qui vit en paix avec lui-même vit en paix avec l’univers. »

Marc Aurèle
189

83. Posez-vous
la question :
Que signifie vraiment
accepter ce qui est ?
E n réalité, « l’acceptation de ce qui est » n’est pas une action,
c’est l’état naturel et spontané de l’être qui est uni aux formes
que prend la Vie en lui et autour de lui. Lorsque l’on parle d’ac-
cepter ce qui est, c’est avant tout en référence à un état de refus.
Pour notre cheminement, « accepter » signifie donc « cesser de re-
fuser ». Mais creusons encore et définissons clairement ce qu’est
un refus.
Parfois le cœur dit « oui, j’aime », parfois il dit « non, je n’aime

pas ». Ce n’est pas un problème en soi. Si le cœur est fluide et
souple, ses mouvements subtils ne sont pas un problème. Le pro-
blème survient lorsque le « non, je n’aime pas » engendre un état
de fermeture et de blocage : le cœur s’enfonce dans le non et la
fermeture, des tensions internes se manifestent, des pensées stériles
apparaissent en lien avec la situation et hypnotisent notre atten-
tion ; nous nous enfonçons alors dans la fermeture et la souffrance.
Le refus dont nous parlons est donc une sorte de dérapage et de
dégringolade à partir d’un « non je n’aime pas » du cœur, qui aboutit
190

83. Posez-vous la question : Que signifie vraiment accepter ce qui est ?
à un amas de tension et de pensées, ces pensées exprimant un rejet

de la situation présente. Plus vous avancez sur le chemin, plus vous
devenez subtil dans votre pratique intérieure, et plus vous êtes à
même de déceler avec vigilance le moment où vous vous mettez à
déraper vers le refus, le blocage.
Prenons l’exemple de l’apprentissage du surf sur les vagues.

Un bon surfeur surfe dans un état d’harmonie et d’union entre lui,
sa planche et la vague. Beaucoup de surfeurs expriment d’ailleurs
en des termes spirituels le bonheur qu’ils ont à surfer. Mais, au
début, il faut pratiquer. Un apprenti monte sur sa planche, un léger
déséquilibre apparaît et il ne sait pas comment le rétablir, il n’est
pas encore assez subtil dans ses mouvements pour retrouver l’équi-
libre, et rapidement, il se retrouve à l’eau.
Il en va de même de l’aspirant spirituel qui au début se trouve

déstabilisé par un mouvement de son cœur, qui engendre un
déséquilibre plus global, qui aboutit à une situation de blocage,
et de refus, l’aspirant a alors quitté la vague de la vie, il rame
pour reprendre la prochaine vague. Peu à peu, l’apprenti surfeur
sent de plus en plus subtilement les mouvements de son corps
et de la planche, au contact de la vague, il ajuste finement sa
position au moindre déséquilibre et trouve le moyen de rester
uni à la vague.
De même, l’apprenti spirituel devient de plus en plus subtil dans

la perception de son cœur et des phénomènes internes, il perçoit
finement lorsque la situation se met à déraper et peut donc revenir
à l’équilibre sans aboutir au refus, à la chute hors du mouvement
de la vie.
191

Accepter, c’est simplement cesser de refuser. Refuser, c’est s’en-

foncer dans un état intérieur de fermeture, de blocage et de rejet de
ce qui est. Plus on devient subtil dans sa pratique, plus on détecte et
dissout vite les refus, et plus on est heureux.
« Ne jamais nier, dénier, renier, refuser,

désavouer ce qui est. »
Arnaud Desjardins
192

84. Acceptez
les hauts et les bas
de la vie
U ne fois que vous acceptez le monde tel qu’il est, votre vie telle
qu’elle est, les autres tels qu’ils sont, vous-même tel que vous
êtes, votre ressenti tel qu’il est… il ne vous reste plus qu’à accepter
que tout ceci est en mouvement permanent et que l’acceptation,
l’adhésion à la vie, est un processus permanent et dynamique.
Les plaisirs alternent avec les désagréments, les joies avec les
peines. Si nous cherchons dans la vie le plaisir intense et fugace,
nous aurons inévitablement les désagréments qui alternent avec ce
plaisir. Si notre but est de vivre des circonstances joyeuses, inévi-
tablement, nous connaîtrons aussi les moments de peine. Tout cela
est un cycle sans fin. Pour la plupart d’entre nous, et même pour
ceux qui entament leur cheminement spirituel, l’horizon de la vie
se limite souvent à ce cycle de plaisirs et désagréments, joies et
peines, et notre structure personnelle est façonnée pour maximiser
le plaisir et la joie, et fuir les désagréments et la peine.
Il existe bien un bonheur stable et durable qui constitue l’objec-

tif du cheminement spirituel. Lorsque nous en approchons, l’alter-
nance que nous vivons est composée de moments de paix, heureux,
193

où nous sommes ouverts et en adhésion avec la Vie, et de moments

un peu douloureux où nous sentons que nous sommes enfermés
dans un refus. Peu à peu, par la pratique, ces moments de refus
disparaissent et laissent place à un bonheur stable et permanent.
Tant que nous sommes soumis à des cycles plaisirs-désagréments,

joies-peines, paix-refus, ayons en nous une attitude d’acceptation de
ces cycles. Ne cherchons pas à nous accrocher ni aux plaisirs, ni aux
joies, ni même à la paix bienheureuse. Soyons toujours prêts à ac-
cueillir ce que l’instant présent va produire, soyons prêts à accueillir
un nouveau cycle si celui-ci se produit. Ne refusons ni les désagré-
ments, ni les peines, ni les refus eux-mêmes. Tant qu’ils sont là, ils
sont là et c’est ainsi. Par notre attitude d’acceptation, nous gagnons
en souplesse et en profondeur. Peu à peu, après avoir suffisamment
accompagné en conscience les va-et-vient de la vie, nous commen-
çons à percevoir la base stable du bonheur d’être. Puis, tôt ou tard,
celle-ci rayonnera en nous de manière permanente.
« L’acceptation ne veut pas dire qu’on ne peut pas changer

les choses mais que, les choses étant ce qu’elles sont,
nous les acceptons et que, si elles changent pour le meilleur
ou pour le pire, nous l’acceptons aussi. »
Lee Lozowick
194

85. Comprenez
l’importance de
ne pas refuser ce qui est
P eut-être vous dites-vous qu’on insiste ici un peu lourdement
sur les notions d’acceptation et de refus. Pourquoi une telle
place ? Tout simplement parce que « le refus de ce qui est » consti-
tue l’acte fondamental qui conduit à la souffrance tandis que la
dissolution d’un tel refus est l’acte fondamental qui nous conduit
vers le bonheur.
Ce dérapage qu’est le refus, cette dégringolade intérieure dans

l’enfermement, c’est le « péché » originel. Étymologiquement,
« péché » signifie « erreur » et il faut donc en extirper toute condam-
nation morale. Le péché originel est simplement l’erreur originelle,
qui nous fait quitter l’état paradisiaque d’unité pour nous faire entrer
dans la séparation, la fermeture à la Vie. Lorsque nous refusons ce
qui est, nous coupons la Vie en deux. Nous nous enfermons dans
un monde virtuel personnel, inventé à partir du refus de ce qui est,
tandis que la Vie telle qu’elle est continue de l’autre côté. Le mot
« diable » a pour origine étymologique « celui qui divise, qui désu-
nit ». Le diable est le principe à l’œuvre lorsque nous refusons ce
qui est, lorsque nous dérapons dans la fermeture à ce qui est. Le
diable nous tente à chaque fois que nous sommes tentés de nous
195

replier dans un monde virtuel, de nier l’existence telle qu’elle est

parce que nous refusons ce qu’elle génère en nous. Nous sommes
des « pécheurs » simplement parce que nous commettons cette er-
reur subtile.
Les plus hauts symboles religieux se jouent dans l’intimité de votre

vie quotidienne, dans la finesse du moment présent. Lorsque vous
refusez ce qui est, vous commettez l’erreur originelle, vous vous
égarez du chemin vers le bonheur. Acceptez ce qui se manifeste en
vous, acceptez ce qui survient autour de vous. Soyez profondément
vigilant, au contact des mouvements de votre cœur, et surveillez
le moindre dérapage vers la fermeture à ce qui est. Et si vous avez
dérapé, acceptez-le et ce refus finira par disparaître.
« Décide de vouloir ce qui arrive et tu seras heureux. »

Épictète
196

86. Agissez
L ’acceptation n’est en aucun cas synonyme d’absence d’action,
de réponse. Voilà une idée qu’il est important de déraciner.
Certains se font parfois des idées sur les traditions spirituelles
orientales, comme quoi elles prôneraient une sorte de passivité
fataliste, consistant à s’accommoder du sort qui nous est dévolu
et sur lequel nous ne pouvons rien. Afin d’écarter cette idée, pré-
cisons qu’un des textes essentiels de l’hindouisme, la Bhagavad
Gita, est un recueil d’enseignements donnés par Krishna, consi-
déré comme une incarnation divine, à son ami et disciple Arjuna.
Cet enseignement est donné au bord d’un champ de bataille, alors
que la bataille est sur le point d’éclater. Pensez-vous que Krishna
conseille à Arjuna de rebrousser chemin et de fuir ce conflit ? Tout
au contraire, à partir de sa vision lucide de la situation, Krishna
indique à Arjuna que son devoir en cette situation précise est de
combattre et c’est Krishna lui-même qui conduira le char d’Arjuna
sur le champ de bataille.
L’acceptation nous unifie à la situation présente, et nous place

dans les meilleures conditions pour agir au mieux.
Le chemin spirituel n’est pas le chemin de la passivité, il
prend même parfois la forme du chemin de l’action audacieuse,
courageuse.
197

« Accepter n’est pas se résigner. »

Denise Desjardins
198

87. Ne vous
perdez pas dans
votre image
À l’heure de l’internet et des réseaux sociaux, beaucoup d’entre
nous entretiennent des relations électroniques, face à un écran.
Nous échangeons sans sentir les gens directement, nous pensons
l’autre au lieu de le ressentir et nous nous pensons nous-mêmes, se-
lon ce que les autres pensent de nous. Nous nous identifions à une
image virtuelle de nous-mêmes, telle qu’elle apparaît aux yeux des
autres. Chacun essayant d’entretenir la plus belle image possible
de lui-même, nous assistons bien souvent à des échanges stériles
où chacun est centré sur lui-même, ou plutôt, sur son image.
Les réseaux sociaux sur Internet sont à ce titre un exemple fla-

grant : la majorité des messages visent à se valoriser ou à mettre
en avant ses idées, pour montrer à tout le monde comme on est
fort, beau, populaire, comme on a raison… On se perd dans cette
quête stérile de reconnaissance, chacun cherchant vainement la
même chose. Ce monde de relations virtuelles est un attrape-ni-
gaud, comme un casino où on espère faire fortune alors que chacun
sait que la très grande majorité des gens y perdent leur argent et
leur temps. Si vous vous impliquez dans ce monde de relations
virtuelles, ne le faites que si cela présente une utilité réelle pour les
199

autres ou pour vous, par exemple si vous partagez quelque chose

qui apportera aux autres ou bien si vous cherchez humblement un
conseil ou une information.
Plus largement, ne vivez pas en fonction de ce que les gens pensent

de vous. Si vous ressentez en vous une aspiration spirituelle, celle-
ci est infiniment précieuse, et vous conduira tellement plus loin
que si vous vous limitez selon ce que les gens pensent de vous. Ne
cherchez pas sans cesse l’amour, l’admiration, l’appréciation des
autres, car il est fort probable que les autres en question cherchent
la même chose que vous et que vous n’aboutirez ainsi à rien. Même
les célébrités qui reçoivent apparemment beaucoup d’amour et
d’attention de la part du public sont parfois très malheureuses,
voire suicidaires ; cet amour ne les atteint pas réellement car il vise
l’image que le public s’est faite de cette célébrité et non pas la
personne qui se cache derrière, dans toute sa complexité. Une célé-
brité se retrouve parfois dans l’embarras face à un fan hystérique
car elle perçoit bien que le fan vit une histoire avec une image dans
sa tête mais pas avec la personne qu’est vraiment la célébrité.
En entretenant une image afin qu’elle reçoive de l’attention et

de l’amour, nous entretenons une illusion qui ne nous rendra pas
heureux. En réalité, nul besoin d’aller quémander de l’attention à l’exté-
rieur, vous avez en vous la source même de l’amour et de la splendeur.
Enfin, précisons que ce n’est pas parce que vous tracez votre
route sans vous embarrasser de ce que les gens pensent de vous,
que vous devez pour autant ne plus faire attention aux autres. Soyez
attentifs aux autres, à qui ils sont, à leurs besoins et agissez en fonc-
tion de cela, et non pas en fonction de l’image qu’ils ont de vous.
200

87. Ne vous perdez pas dans votre image
« Celui qui aime la gloire met son propre bonheur

dans les émotions d’un autre. »
Marc Aurèle
201

88. Cherchez
ce que vous êtes
vraiment
I l existe plusieurs façons de concevoir le cheminement spirituel,
par exemple certains diront qu’il s’agit de rechercher le bonheur
véritable, d’autres affirmeront qu’il s’agit de trouver l’amour incon-
ditionnel, d’autres diront qu’il s’agit de découvrir qui nous sommes
vraiment, notre identité véritable... En réalité, ces différents points
de vue sont autant de facettes resplendissantes d’un seul et même
accomplissement, le diamant de la réalisation spirituelle.
Toujours est-il que le chemin peut effectivement être vu comme

un parcours vers la vérité concernant notre identité véritable. Au
départ, nous sommes perdus dans l’image que nous avons de nous-
mêmes, nous sommes identifiés à cette image et nous évoquerons
d’ailleurs plus profondément cette notion dans le conseil suivant.
Nous nous berçons d’illusions concernant qui nous sommes,
concernant la nature même de notre être. En cheminant, ces illu-
sions vont disparaître peu à peu. Nous réaliserons que nous ne
sommes ni ce corps physique, ni même notre âme. Toutes ces formes
qui apparaissent autour de nous et en nous, au sein de notre âme, ne
sont que des ornements transitoires dont nous nous parons mais nous
sommes celui qui revêt ses parures et non les parures elles-mêmes.
202

88. Cherchez ce que vous êtes vraiment
Peu à peu, nous nous approchons de l’Esprit, la Conscience qui est

le socle de toute existence, de tout être. Ainsi partez en quête de ce
que vous êtes vraiment. Si vous êtes un amoureux de la vérité et de
la grandeur, vous allez aimer cette quête.
« Le seul propos de la vie spirituelle est de renoncer

à tout ce qui n’est point nous-mêmes et de devenir
ce que nous sommes réellement. »
Amma
203

89. Comprenez
ce qu’est l’ego
V ous avez certainement déjà entendu ce mot : l’ego. Sur le
chemin spirituel, on parle parfois de la dissolution de l’ego
comme objectif, et certains ont vite fait d’en déduire qu’il faut
donc considérer l’ego comme un ennemi intérieur.
Qu’est-ce que l’ego ? C’est ce que nous pensons être. Pour l’im-
mense majorité d’entre nous, nous pensons que notre identité véri-
table est quelque chose de tangible, une entité ayant des caractéris-
tiques individuelles. Nous pensons qu’il y a en nous quelque chose de
stable, un noyau qui nous est propre, qui nous caractérise et qui nous
distingue des autres êtres, des autres personnes. Nous passons notre
vie avec la croyance qu’il y a en nous ce noyau individuel avec des
attributs personnels, et que chacun a le sien. Nous attribuons à ce
noyau les désirs qui sont en nous. Lorsque nous sentons un désir,
nous pensons que c’est ce noyau qui veut. Lorsque nous éprou-
vons une sensation, nous pensons que c’est ce noyau qui ressent.
Lorsque nous ressentons de l’amour, nous pensons que c’est ce
noyau qui aime. Au cours de la petite enfance, la croyance en ce
noyau se constitue et s’installe, et nous lui attribuons le nom de
« je ». « Je » veux, « Je » désire, « Je » ressens, « J’ »aime… Voilà ce
qu’est l’ego : ce noyau individuel, distinct pour chaque personne,
qu’on pense être et qu’on désigne par « je ».
204

3. Comprenez ce qu’est l’ego
La grande découverte que vous pouvez faire si vous avancez sur

le chemin spirituel, c’est que l’ego, ce noyau personnel qu’on pense
être, est une illusion, il n’existe pas. Ce n’est pas une parole en
l’air ou une simple image, ce noyau individuel que l’on pense être,
qu’on désigne par le terme « je », qui soi-disant désire, ressent,
aime, etc. Ce noyau personnel n’existe tout simplement pas. Il est
comme l’oasis dont on a toujours cru à l’existence parce que le
mirage à l’horizon laissait de toute évidence penser à la présence
d’eau ; mais lorsque l’on s’approche de cette zone, on découvre
qu’il n’y a pas d’oasis et qu’il n’y en a jamais eu à cet endroit. Le
noyau individuel que nous pensions être était une pure illusion. Ce
que nous sommes réellement est dépourvu de toute caractéristique
personnelle stable et à laquelle on pourrait s’identifier.
Oui, le chemin spirituel aboutit bien à faire disparaître l’illusion

de l’ego. Pour autant, avançons pas à pas et ne le considérons pas
comme un ennemi. Se battre contre quelque chose qui n’existe
pas ne nous mènera pas loin. Développons plutôt une attitude de
conscience et de vigilance pour découvrir l’ego, comment il fonc-
tionne, comment cet incroyable tour de passe-passe s’est installé
en nous, comment il nous dupe. Peu à peu, démêlons les fausses
croyances qui se sont installées en nous et qui entretiennent cette
illusion centrale.
205

« Regardez les procédés de l’ego, comment il fonctionne,

comment il gère. Et vous serez surpris :
plus vous irez profondément, moins vous le trouverez.
Et lorsque vous aurez pénétré jusqu’au cœur même
de votre être, vous découvrirez quelque chose
de complètement différent qui n’est pas l’ego,
qui est l’état sans ego. C’est le soi, le soi suprême – c’est le
divin. Vous avez disparu en tant qu’entité séparée ;
vous n’êtes plus une île. Maintenant,
vous faites partie du tout. »
Osho
206

90. Maintenez
l’esprit du débutant
S i vous avancez sur le chemin, que vous prenez conscience que
vous avez réalisé des progrès tandis que beaucoup de gens au-
tour de vous continuent à vivre dans l’inertie du monde, ne vous
enorgueillissez pas de cela. Ne créez pas une nouvelle illusion en
vous, celle d’un ego « spirituel ».
Il est légitime de se réjouir des progrès que l’on accomplit et on

peut lucidement constater qu’autour de nous, de tels progrès ne sont
pas présents. Pour autant, n’allons pas nous construire une nou-
velle fausse identité de grand chercheur spirituel. Restons humbles
et innocents. Si nous créons et renforçons un ego « spirituel », il de-
viendra un obstacle sur notre route vers le bonheur. Lorsque nous
renforçons en nous l’idée que nous sommes quelqu’un de spécial par
rapport aux autres, qui sort du lot, nous entretenons une barrière illu-
soire entre nous et les autres, entre nous et la Vie, nous nous excluons
de la Vie. Nous pouvons reconnaître que quelque chose de spécial
se déroule en nous ou dans notre vie, mais nous ne devons pas
en faire un attribut de notre identité personnelle. Comprenez cette
subtilité. C’est la Vie qui est à l’œuvre en nous, qui se transforme et
s’épanouit à travers la forme particulière qui porte notre nom. Tout
appartient à la Vie.
207

On est toujours un nouveau, un débutant pour ce qu’il nous reste à

parcourir sur le chemin. Cette innocence nous place dans de bonnes
dispositions pour nous transformer, jusqu’au bout. Pour autant, l’in-
nocence n’est pas la naïveté. Grâce à tout ce que nous avons déjà
appris sur le chemin, nous pouvons discerner habilement pour tra-
cer notre route, nous pouvons éviter les écueils autour de nous et en
nous. Humbles et innocents comme des débutants, car nous recon-
naissons que nous avons encore à apprendre ; humbles et innocents,
car nous savons qu’il n’y a rien d’autre que la Vie en nous ; mais pas
naïfs, car nous avons appris à éviter certaines erreurs.
« Un célèbre maître de zen reçoit un jour la visite

d’un homme qui déclare vouloir étudier avec lui. Le maître
l’invite à boire le thé pendant que le visiteur lui expose son
passé, lui décrit son cheminement spirituel, ses découvertes,
ses réflexions et nomme les maîtres qu’il a côtoyés.
Le maître écoute patiemment et recommence à lui verser du
thé dans sa tasse déjà pleine. Celle-ci se remplit à ras bord
et finit par déborder, le thé coulant tout autour. L’élève
s’écrie alors “Que faites-vous ?! Ma tasse est déjà pleine !”
Et le maître lui répond “Comment voulez-vous
qu’un enseignement pénètre votre esprit alors qu’il est déjà
plein comme cette tasse ?” »
Shunryu Suzuki
208

91. Continuez
toujours à avancer
sur votre chemin spirituel
P arfois vous vous sentez motivé, avec l’envie de vous lancer
ardemment dans des pratiques spirituelles, puis parfois vous
êtes démotivé, vous vous sentez pris par d’autres envies ou par la
torpeur.
Parfois vous êtes dynamisé par les progrès que vous consta-
tez en vous et dans votre vie, vous vous réjouissez de constater
ces transformations, et parfois vous avez l’impression de stagner,
d’être bloqué ou d’être submergé par des difficultés, vous pouvez
même perdre espoir.
L’intensité de notre ardeur sur le chemin évolue avec le temps.

Elle doit faire face à l’inertie du monde et à tous les obstacles qui
se dressent sur notre chemin particulier vers le bonheur. Acceptez
que l’intensité de votre ardeur puisse fluctuer. Toutefois, essayez de
toujours maintenir en vous une petite flamme allumée. N’oubliez
jamais que votre chemin est le chemin de la Vie, c’est le souhait de
l’Existence et que tous les obstacles qui se dressent sur votre route ne
viendront jamais à bout de ce souhait, car ils ne viendront jamais
à bout de l’Existence. Lorsque la route vous paraît dure et aride,
209

ne perdez pas espoir. Rappelez-vous que tout change, et que bien-

tôt ces conditions difficiles laisseront place à des conditions plus
tranquilles. Malgré la difficulté, essayez de maintenir la petite
flamme en vous, accrochez-vous à quelques pratiques et attitudes
spirituelles que vous avez apprises. Ne sombrez pas. Si vous pré-
servez autant que possible votre ardeur spirituelle dans la difficul-
té, le potentiel de transformation que recèle cette difficulté en sera
d’autant plus grand.
« N’abandonnez jamais.
Quoi qu’il se passe, n’abandonnez jamais. »
Dalaï-lama
210

92. Voyez la Vie
en tout et tous
P eu à peu, l’illusion de l’ego se dissipe. En même temps que vous
réalisez l’illusion de l’ego en vous, vous réalisez que l’ego est
une illusion aussi chez tous les autres qui vous entourent. Lorsque
vous approchez du fond de votre être, ce que vous y découvrez est
impersonnel, il n’y a plus de caractéristiques personnelles permet-
tant de distinguer les êtres. La félicité inhérente à l’être est identique
pour tous les êtres. L’Esprit, la Conscience qui est le socle fondateur
de l’Existence est unique pour tous les êtres, il est la racine commune
de tous les êtres.
Ainsi, l’aspirant spirituel découvre que l’Existence, la Vie est
en lui et en tout, en tous. Il découvre qu’il est la Vie, que tout et
tous sont la Vie, et que toutes les caractéristiques personnelles sont
simplement des formes particulières émanant d’une seule et unique
source commune à tous les êtres. Les caractéristiques personnelles
ne sont pas des éléments témoignant d’une distinction de nature mais
simplement une distinction transitoire de forme. La nature fonda-
mentale de tous les êtres est identique.
Lorsque nous avons tendance à nous refermer dans les limites
illusoires de notre ego, que nous souffrons parce que nous refusons
la Vie telle qu’elle est, rappelons-nous que tout ceci n’est qu’un jeu
211

d’illusions et d’apparences, comme un rêve et que nous pouvons

nous en éveiller.
« Un avec l’Un,

Un venant de l’Un,
Un dans l’Un et,
dans l’Un, Un éternellement. »
Maître Eckhart
212

93. Essayez
de comprendre
ce qu’est un sage,
un éveillé
A près avoir parcouru ensemble ces conseils spirituels, vous
avez maintenant une certaine idée de ce qu’est le chemin vers
le bonheur, le chemin spirituel. Et vous pouvez donc mieux com-
prendre ce qu’est un sage, un éveillé, un être parvenu au terme du
chemin, au plein accomplissement.
Un sage est entièrement libéré de l’illusion de l’ego. Il voit

l’Existence en lui et en tous les êtres. Il a l’expérience des niveaux
les plus profonds de l’être. Sa forme physique et énergétique est
un outil entre les mains de l’Existence qui luit à travers cette forme
comme un soleil rayonnant. Le bonheur inhérent à l’être illumine
autour du sage en tant qu’amour inconditionnel et se déverse partout.
Le sage en tant qu’Existence est le bonheur, la paix, l’amour incon-
ditionnel, il est indestructible, au-delà du temps.
Un être humain soumis à l’ego et un sage sont tous deux

l’Existence. La différence entre les deux est la façon dont l’Exis-
tence diffuse dans la forme individuelle et autour de cette forme
213

le bonheur d’être et l’amour inconditionnel qui sont inhérents à

son socle fondateur qu’est l’Esprit. Un être humain soumis à l’ego
souffrira car il refuse tels ou tels aspects de la Vie, il s’exclut de
la Vie, et le bonheur et l’amour inconditionnel ne peuvent se dif-
fuser pleinement dans sa vie et autour de lui. Un sage ne présente
plus aucun obstacle intérieur au rayonnement de l’Existence, à la
diffusion en lui et autour de lui du bonheur et de l’amour.
« Le sage a dépassé la conscience duelle limitée,

il ne se perçoit plus comme séparé du reste du monde.
“Le sage a pour corps l’univers tout entier.” »
Arnaud Desjardins
214

94. Trouvez votre
maître spirituel
L orsqu’un sage enseigne le chemin spirituel, le chemin vers le
bonheur véritable, on dit qu’il est un maître spirituel, un maître
en matière de cheminement spirituel.
Il est très rare de parcourir le chemin spirituel jusqu’à son terme

sans l’aide d’un maître spirituel. Tôt ou tard, vous allez certaine-
ment réaliser que vous pourriez grandement bénéficier de l’aide
d’un maître capable de vous guider. On dit que lorsque l’élève est
prêt, le maître apparaît. Effectivement, ce processus est une affaire
entre l’Existence et l’Existence. Lorsque l’une de ses créations
cherche à mûrir et a besoin d’aide pour cela, l’Existence utilise une
autre de ses créations pour lui venir en aide : un maître spirituel.
Il existe quantité de maîtres spirituels, aux profils très différents.
Tous ont en commun d’être des outils, des serviteurs de l’Exis-
tence. Dans nos pays occidentaux, « gourou » est un mot grossier
désignant une personne cherchant à manipuler les autres à son pro-
fit. En Inde, où ce mot est né, guru désigne un être d’une valeur
inestimable, le maître spirituel, celui qui peut guider les âmes vers
la sagesse et le bonheur. Si nous ne comprenons pas ce qu’est le
cheminement spirituel, le chemin de croissance de la vie, nous ne
pouvons pas comprendre celui qui en est le plus illustre représen-
tant, le maître spirituel, et nous avons tendance à juger un tel être
215

à partir de nos critères limités. C’est ainsi qu’en Occident, nous

voyons d’un œil suspect un être faisant l’objet d’une grande recon-
naissance de la part d’un certain nombre de personnes, nous proje-
tons sur cette personne toutes sortes de défauts : égoïsme, égocen-
trisme, culte de la personnalité, manipulation, intérêt pour l’argent
et le pouvoir… La culture que nous recevons dans notre société
occidentale ne nous a pas fourni les éléments nous permettant de
comprendre et d’accueillir d’emblée un être de ce type dans notre
vie. Dans ce contexte, certains ont une peur excessive des sectes
et des faux gourous. Bien sûr, comme dans tous les domaines de
la vie, il y a de temps en temps des escrocs, des menteurs qui ex-
ploitent la naïveté des autres et on se doit donc de maintenir une
certaine vigilance lorsqu’on approche quelque chose de nouveau
pour nous. Mais il ne faut pas pour autant se priver de la possibilité
d’une rencontre avec un sage authentique.
Au début, approchons des maîtres spirituels s’inscrivant dans

une lignée d’enseignement relativement traditionnelle, qui n’ont
pas pour réputation d’être des originaux, des électrons libres de la
spiritualité. Ainsi, nous diminuerons fortement le risque de mau-
vaises rencontres. Ensuite, lorsque nous aurons avancé sur le che-
min, nous pourrons éventuellement nous sentir attirés par tel ou tel
maître spirituel plus original ou provocateur et nous aurons alors
le discernement suffisant pour reconnaître la grandeur spirituelle.
Il existe effectivement des maîtres spirituels déroutants, rebelles, et
même certaines traditions spirituelles déroutantes en elles-mêmes.
Pensons à Jésus de Nazareth, aujourd’hui reconnu par des milliards
de personnes, il était pourtant considéré par l’ordre établi comme
un dangereux rebelle au comportement outrageux. La grandeur
spirituelle échappe parfois à la perception générale de la société.
216

94. Trouvez votre maître spirituel
Une fois que vous sentirez naître une relation de maître à dis-
ciple, vous pourrez recevoir beaucoup du maître spirituel : son en-
seignement, ses conseils adaptés à votre situation personnelle, des
pratiques spirituelles adaptées à votre profil personnel, de l’énergie
et de l’amour, beaucoup d’énergie et beaucoup d’amour… Seuls
ceux qui ont goûté à la grandeur de la relation maître-disciple
peuvent vraiment comprendre et mesurer toute sa puissance.
Lorsque vous sentirez frémir en vous l’envie de rencontrer un

maître spirituel, avancez dans cette direction. Approchez avec vigi-
lance et voyez ce qui se produit en vous au contact du maître.
« Que chaque homme chemine selon sa capacité,

sa compréhension et son tempérament.
Son vrai maître le rencontrera le long de ce chemin. »
Swami Sivananda Saraswati
217

95. Souhaitez
un cœur aimant
et une tête apaisée
C ertains d’entre nous prient, demandent à Dieu ou à la Vie
d’exaucer des souhaits. On peut tout à fait exprimer ses sou-
haits et les présenter à la Vie. Parfois, nos prières concernent des
situations où beaucoup de paramètres entrent en ligne de compte,
et où nos souhaits ne sont pas les seuls éléments dont la Vie doit
tenir compte. Mais, il y a aussi des prières simples qui concernent
avant tout notre vie personnelle. En voici une, profonde, utile et
efficace : priez pour que votre cœur devienne un cœur aimant et
pour que votre tête soit apaisée. Formulez ce souhait et adressez-le
à la Vie du plus profond de vous-même.
Un cœur aimant et une tête apaisée sont des ingrédients essentiels

au bonheur véritable. Si votre tête est apaisée, vous n’êtes plus sou-
mis au flot des pensées, vous n’êtes plus frénétiquement hypnotisé
par vos pensées et vous pouvez vous ouvrir réellement à la Vie. Si
votre cœur est habité par l’amour, il est en fait libéré des nœuds
qui l’entravaient, et il permet au bonheur d’être de se diffuser en
vous et autour de vous sous la forme d’amour inconditionnel. Un
cœur aimant et une tête apaisée remplissent votre vie d’amour et
de bonheur.
218

95. Souhaitez un cœur aimant et une tête apaisée
La Vie est d’accord avec ce souhait. Elle veut cela pour vous,
elle aussi. Formulez ce souhait et soyez prêts à suivre le chemin qui
mène à sa réalisation. Ce souhait ne sera pas exaucé par un coup de
baguette magique, instantanément. Mais, assurément, votre déter-
mination sincère vous fera avancer à grand pas dans cette direction.
« Un homme empli d’amour est au paradis. »

Osho
219

96. Définissez
le mot « Dieu »
C ertains pourraient s’étonner que nous n’ayons pas plus fait
référence à Dieu dans cet ouvrage et qu’on puisse écrire des
dizaines de conseils spirituels sans utiliser ce mot. En vérité, le
mot « Dieu » est utilisé à tort et à travers alors que la très grande
majorité des gens sont incapables de le définir. « Croire en Dieu »,
qu’est-ce que cela veut dire précisément ? Comment deux personnes
peuvent-elles se disputer parce que l’une prétend croire en Dieu et
l’autre prétend ne pas y croire, alors qu’aucune des deux n’est en
mesure de définir le mot Dieu ?
La vérité est simple et peut réconcilier tout le monde. Toutes
les religions et toutes les traditions spirituelles peuvent s’accor-
der sur le fait que ce que l’on désigne par « Dieu » est l’Existence.
Lorsque Moïse, prophète reconnu par le christianisme, l’islam et le
judaïsme, s’approche du buisson ardent représentant Dieu pour lui
demander son nom, celui-ci lui répond : « Je suis celui qui est », ce
qui est. Dieu est ce qui est, ce qui existe. Dieu est l’Existence. Tout
ce qui existe est inclus en Dieu et il n’existe rien d’autre que Dieu.
S’il existait autre chose que Dieu, alors cette chose existerait, et
ferait donc partie de l’Existence, de Dieu.
Dans ces conditions, la notion de croyance en Dieu n’a aucun

sens. Il est évident que l’Existence existe et dire qu’on ne croit pas
220

96. Définissez le mot « Dieu »
en Dieu revient à utiliser sa propre langue pour dire qu’elle n’existe

pas. De même, il n’est nul besoin de croire en Dieu puisqu’il est
évident qu’il existe.
La véritable question, le véritable défi, c’est : qu’est-ce que

Dieu, qu’est-ce que l’Existence ? Là, il peut y avoir un débat intel-
ligent et constructif, et des approches différentes. Si nous n’appro-
chons l’Existence que par la perception extérieure que nous en
avons à travers nos cinq sens, alors nous aurons tendance à penser
que l’Existence est un monde matériel, composé d’objets, et que
les êtres humains sont des corps physiques. Si nous approchons
l’Existence par l’intérieur, en direction de la profondeur de l’être,
de l’Existence, alors notre vision deviendra très différente, nous
nous rapprocherons du socle fondateur de l’Existence, de la racine
commune de tous les êtres, et nous percevrons l’unité sous-jacente
au monde, comme si l’Existence était un immense arbre unique se
ramifiant pour donner vie à des milliards de milliards de feuilles que
sont les êtres de l’univers. Toutes les traditions spirituelles invitent à
cette découverte intérieure.
S’il y a débat entre ceux qui prônent une approche matérialiste

et ceux qui prônent une approche spirituelle, il peut être résolu en
proposant aux défenseurs de l’approche matérialiste de tourner leur
attention vers les phénomènes intérieurs : au lieu de contempler
les nuages et les étoiles, il est possible d’adopter la même posture
d’observateur avec nos émotions, nos pensées… Que l’observateur
ne se limite pas aux perceptions externes mais qu’il s’ouvre aussi
aux perceptions internes. Tôt ou tard, l’observateur réalisera que sa
véritable nature n’a ni forme, ni couleur, ni matière… et naturelle-
ment, tôt ou tard, il trouvera l’Esprit.
221

Les sages n’ont pas de croyance concertant l’Existence, ils

connaissent ce qu’il y a à connaître.
Enfin, évoquons un sujet de controverse, Dieu peut-il être per-

sonnifié, peut-il revêtir la forme d’un être humain ? Là-aussi, beau-
coup de confusion et disputes inutiles. Même chez des personnes
« croyantes », on entend parfois « Dieu est mort » sous prétexte que
Jésus de Nazareth est mort. Que d’incompréhensions… Dieu est
la totalité de l’Existence, partout, toujours et dans toute sa pro-
fondeur. Dieu n’est évidemment pas mort… De temps en temps,
apparaissent ici ou là dans l’univers, et sur Terre, des êtres d’ex-
ception dont la forme individuelle est un outil hors-norme entre
les mains de l’Existence. L’Existence rayonne à travers ces êtres
avec une puissance colossale, l’intensité d’amour et d’énergie qui
se dégagent d’eux transforment les êtres tout autour. La source
de l’univers, l’Esprit, qui est la source de tous les êtres, s’exprime
directement à travers ces êtres d’exceptions. On parle d’incarnation
divine, l’Esprit, source de l’Existence, s’incarne et s’exprime en
pleine conscience. Dans la tradition indienne, ces êtres sont dési-
gnés par le terme d’« avatar », et il est considéré que des avatars
s’incarnent de temps à autre sur Terre et que dans votre vie ac-
tuelle, il vous est possible de rencontrer un avatar, une incarnation
divine. Seule l’expérience directe, la rencontre d’un tel être vous
permettra de répondre à cette question et de remplacer sur ce sujet
la croyance par l’expérience. Dans cette attente, et si vous avez
tendance à ne pas croire à cette possibilité, laissez tout de même
une porte entrouverte, qui sait… ?
222

96. Définissez le mot « Dieu »
« La vérité “J’existe” est une évidence en soi.

Vous pouvez nier Dieu en disant, “Dieu n’est qu’une
croyance”, mais l’existence ne peut être réfutée.
Cette existence, ce Pouvoir Cosmique, est Dieu.
Dieu n’a pas de mains, jambes, yeux, ou corps autres
que les nôtres. Il bouge à travers nos mains,
Il marche à travers nos jambes, Il voit à travers nos yeux,
et c’est Lui qui bat dans le cœur de chacun d’entre nous. »
Amma
223

97. Faites
beaucoup
pour les autres
A u début, l’enfant reçoit de l’énergie, de l’amour, de l’atten-
tion afin que son corps physique et son âme grandissent et
deviennent aptes à canaliser l’amour et le bonheur qui émergent
naturellement de la source de son être. Une fois devenu adulte,
cette émergence de bonheur et d’amour se répand autour de l’être,
souvent en devenant parent de ses enfants. Regardez dans la nature,
chez tous les animaux, ces petits qui reçoivent tendrement puis ils
deviennent à leur tour des parents qui aiment tendrement leurs
petits. Regardez les végétaux qui, une fois devenus adultes, pro-
duisent tant de fruits et de graines pour diffuser leur bonheur autour
d’eux. Regardez les étoiles qui brillent en diffusant leur énergie
intensément partout autour d’elles sur des milliards de kilomètres.
La Vie, l’Existence aspire à diffuser le bonheur et l’amour. Elle crée
et façonne les êtres dans ce but.
Si nous restons intérieurement un enfant alors que nous avons
maintenant l’âge adulte, nous ne pouvons emplir notre vie du bon-
heur et de l’amour, nous restons bloqués dans des mécanismes
visant à recevoir, à pomper à l’extérieur. Beaucoup d’entre nous
224

97. Faites beaucoup pour les autres
n’arrivent pas à devenir pleinement adultes et gardent encore beau-

coup de l’enfant en eux. Le chemin spirituel nous aide à devenir
adulte et libère notre capacité à diffuser le bonheur et l’amour dans
notre vie et autour de nous.
Parfois, lorsque nous souffrons dans notre isolement, efforçons-

nous d’agir pour les autres et essayons de répondre à des besoins
qu’ont les autres. En stimulant un peu ce comportement adulte et
généreux en nous, il est possible que se mette en marche le méca-
nisme de diffusion du bonheur et de l’amour dans notre vie. Dans
de nombreuses traditions spirituelles, le service désintéressé est
une pratique spirituelle hautement considérée. Se tourner vers les
autres pour les servir, répondre à leurs besoins apporte à celui qui re-
çoit mais aussi grandement à celui qui sert. Peu à peu, le pratiquant
sent l’énergie et l’amour l’envahir et réalise à quel point le bonheur
est présent lorsque l’on sert ainsi les autres.
Si nous décidons de faire un peu plus pour les autres, accueillons
en même temps ce qui se lève en nous et qui n’a pas envie de faire
des efforts pour les autres. Ne refusons pas ce qui se lève en nous,
accueillons-le mais ne l’empêchons pas d’entamer notre mouve-
ment vers les autres. Prenons conscience que c’est l’enfant en nous
qui est encore convaincu qu’il trouvera son bonheur en recevant et
non en donnant.
À mesure que vous prendrez conscience que le bonheur remplit

votre vie lorsque vous donnez aux autres, et si vous avez aussi pris
soin de faire mûrir votre enfant intérieur, votre être appréciera de
plus en plus de servir les autres. Vous réaliserez alors que la Vie
225

est en train de s’accomplir pleinement à travers votre être. Bientôt,

vous ne serez plus qu’un soleil illuminant de bonheur et d’amour
partout autour de lui.
« Moi seulement, moi et les autres, les autres et moi,

les autres seulement. »
Swami Prajnanpad
226

98. Considérez
votre soif spirituelle
comme un trésor
A ccordez la plus haute considération à votre aspiration spiri-
tuelle. Si vous sentez en vous quelque chose frémir au contact
de paroles spirituelles, ne laissez pas cela sans suite. Il est possible
de passer des dizaines d’années dans notre monde moderne sans
jamais avoir une seule ouverture vers le cheminement spirituel.
Alors, si vous ressentez en vous une envie d’en savoir plus, de
creuser, de découvrir, ne la laissez pas se diluer parmi toutes les
envies qui s’agitent dans notre vie moderne. Dans la terre, où sont
enfouies les graines, un frémissement apparaît au sommet de l’une
d’elles, la graine va-t-elle percer et s’élancer vers le ciel pour devenir
ce qu’elle porte en elle de devenir, ou bien va-t-elle retomber dans la
torpeur ? C’est votre soif spirituelle qui en décidera.
Dans l’hindouisme, qui a si bien approfondi la connaissance in-
terne, il existe un mot désignant une aspiration spirituelle intense :
mumukshutvam. L’intensité de votre aspiration spirituelle est le tré-
sor de votre âme, c’est cela qui va vous donner l’énergie pour vous
épanouir, vous transformer jusqu’à l’accomplissement de votre
être. Entretenez ce trésor et ne vous laissez jamais affecter par des
paroles de dénigrement au sujet de votre soif spirituelle. Agissez
227

ensuite avec discernement pour donner corps dans votre vie à votre
aspiration spirituelle, en tenant compte aussi des autres.
Dans certaines sociétés traditionnelles, on accordait la plus

haute importance à l’aspiration spirituelle. C’est en fait dans l’inté-
rêt de la société tout entière que d’accueillir en son sein des êtres
accomplis spirituellement. Ceux-ci apportent aux autres et à la so-
ciété tout entière, ils ne sont pas là pour se servir mais pour servir,
ils ne sont pas comme des enfants qui cherchent à recevoir mais
des adultes véritables qui donnent autant qu’ils le peuvent à tous
autour d’eux. Sans êtres spirituels, la société se dessèche, se perd
dans l’égoïsme, les conflits d’intérêts et la souffrance. En présence
d’êtres spirituels, le mouvement de croissance de la Vie se diffuse
à toute la société qui retrouve de l’harmonie, du dynamisme équi-
libré, de la joie de vivre, de l’amour.
Voyez l’importance de votre aspiration spirituelle. Accordez-lui

la place qu’elle mérite.
« Question : Pourquoi devrait-on suivre le chemin spirituel ?

Amma : C’est comme si la graine demandait : “Pourquoi
devrais-je aller sous terre, germer et croître vers le haut ?” »
228

99. Soyez
heureux
L e but de votre cheminement est d’être heureux, véritablement
heureux. Ne l’oubliez pas. Le chemin est hautement impor-
tant et à considérer avec respect, pour autant, inutile de devenir
quelqu’un de sérieux à la mine grave sous prétexte que vous êtes
engagé dans ce processus majeur. Parfois, ceux qui ont quelques
connaissances dans un domaine ont tendance à adopter un air grave
instaurant une barrière entre eux et les autres, pour signifier leur
importance.
Le cheminement spirituel conduit à être heureux et non à de-

venir un personnage sérieux et grave. La simplicité, l’innocence,
l’humour font bien meilleur ménage avec le bonheur que le sérieux
et la gravité. Vous n’êtes pas obligé d’être un gai luron affichant
toujours un sourire et parfois il faut savoir se protéger en n’étant
pas très avenant, mais au moins dans votre intimité et avec vos
proches, essayez de vous détendre, de ne pas vous figer dans un
personnage sérieux.
Rappelez-vous régulièrement votre objectif qui est d’être heu-

reux. Lorsque vous êtes pris dans les situations de la vie, que vous
avez « le nez dans le guidon », prenez un peu de recul et dites-vous
que vous souhaitez avant tout être heureux et dans cet instant, vous
pouvez vous détendre et essayer de ressentir le bonheur d’être.
229

En vérité, il n’existe aucune circonstance de la vie dans laquelle nous

n’avons pas le droit de ressentir le bonheur d’être, d’exister. Bien
sûr, nous pouvons être tristes, touchés dans notre âme par des cir-
constances difficiles, pour autant, nous n’avons pas à fermer la porte
du bonheur profond et de la paix, qui sont notre nature même. Les
sages nous montrent qu’il est possible d’être inconditionnellement
en paix, au contact de la source bienheureuse, sans pour autant être
insensible au monde.
Retenez bien cela, vous avez un droit inconditionnel à la paix et

au bonheur, c’est à vous de vous en saisir. Lorsque vous êtes plongé
dans une situation complexe ou dure, prenez une respiration de
bonheur et remettez aussi en perspective la situation que vous vi-
vez : si vous la vivez et traversez en conscience, elle vous aidera à
avancer sur votre chemin vers le bonheur.
Certains maîtres spirituels recommandent le sourire comme

pratique spirituelle, d’autres indiquent que le bonheur est une déci-
sion. Vous pouvez vous lever le matin en vous disant que quoi qu’il
arrive, quelles que soient les circonstances qui surviendront, vous
choisirez d’être heureux ; vous disposerez alors toujours d’un « oui
d’avance » pour accepter et adhérer aux situations de la vie, comme
nous l’avons évoqué dans cet ouvrage.
230

99. Soyez heureux
« Pendant une, deux ou trois secondes, soyez absolument

dans la paix, absolument heureux. C’est plus qu’immense,
c’est infini. C’est indicible et pourtant c’est ce qu’il y a
de plus simple, de plus naturel, de plus immédiat. »
Arnaud Desjardins
231

100. Bonne
route !
T out ce que nous avons évoqué ensemble, vous pouvez en faire
l’expérience. Cela peut devenir pour vous une certitude, et pas
seulement des idées qui vous semblent plaisantes. À votre rythme,
essayez d’appliquer ou d’approfondir tel ou tel conseil de cet
ouvrage. Voyez ce que cela vous apporte. Et si votre expérience
confirme la vérité des propos tenus ici, alors poursuivez.
Si vous vous engagez dans le cheminement vers le bonheur

véritable, vous allez sentir que la Vie se met en mouvement à nou-
veau en vous. Si vous étiez blasé, si vous trouviez la vie ennuyeuse
ou routinière, vous allez retrouver la nouveauté, l’évolution, la
transformation.
Si vous avez l’impression, jusqu’à maintenant, de ne pas sentir

suffisamment de bonheur et d’amour dans votre vie, mesurez bien
ce qui est évoqué dans cet ouvrage. Le cheminement spirituel –
et toutes les traditions spirituelles peuvent s’accorder là-dessus –
est le chemin qui, par définition, vous conduira vers le bonheur et
l’amour véritables.
232

100.Bonne route !
Bonne route à vous !
Puisse votre vie être remplie de bonheur et d’amour.
Puissent tous les êtres trouver leur chemin vers la paix et le

bonheur d’exister.
233

Merci à Amma – Mata Amritanandamayi,
Merci à Arnaud Desjardins,
Merci à tous les maîtres spirituels qui ont inspiré cet ouvrage,
Merci à Natacha de Miranda et à nos enfants.

Table des matières
1. Retrouvez l’esprit de découverte de l’enfant en vous...........................7
2. Cherchez à mieux vous connaître..........................................................9
3. Soyez attentif aux autres......................................................................11
4. Faites de petites choses pour les autres................................................13
5. Ne vous dispersez pas dans le monde..................................................15
6. Développez votre concentration..........................................................17
7. Méditez.................................................................................................20
8. Maîtrisez vos émotions .......................................................................22
9. Développez votre discernement...........................................................24
10. Ne gaspillez pas votre énergie sexuelle................................................26
11. Développez une sexualité consciente...................................................28
12. Soyez poli...........................................................................................31
13. Soyez souriant....................................................................................33
14. Cheminez intérieurement...................................................................35
15. Découvrez ce qui, en vous, doit être travaillé...................................37
16. Faites un bilan quotidien....................................................................39
17. Exprimez-vous habilement................................................................41
18. Apprenez l’art de la conversation .....................................................43
19. Contribuez par votre travail à un monde meilleur.............................46
20. Découvrez ce qui vous est demandé, et faites-le...............................48
21. Ne perdez pas votre temps.................................................................50
22. Faites de votre vie toute entière votre chemin
vers le bonheur ..................................................................................52
23. Fréquentez la nature...........................................................................54
24. Bougez................................................................................................56
25. Choisissez votre lieu de vie................................................................58
26. Équilibrez activité et repos.................................................................60
27. Inscrivez votre cheminement dans le temps......................................62
28. Comprenez ce qu’est un cheminement spirituel...............................64
29. Choisissez votre vie sociale...............................................................67
30. Trouvez des amis qui cheminent comme vous..................................69
31. Cheminez en couple ou seul..............................................................71

32. Accordez une haute importance aux enfants.....................................74
33. Nourrissez-vous sainement..........................................................................76
34. Évitez la cigarette, l’alcool et autres intoxicants.................................78
35. Dormez bien.......................................................................................80
36. Développez une vision énergétique..........................................................82
37. Vivez votre vie plutôt que de rêver....................................................84
38. Ne chérissez pas vos opinions...........................................................87
39. Acceptez ce qui ne dépend pas de vous.............................................90
40. Faites des efforts.................................................................................92
41. Ayez confiance en la vie.....................................................................96
42. Ouvrez-vous à l’idée que la vie est juste...........................................98
43. Cherchez des aides...........................................................................101
44. Évitez les conflits.............................................................................103
45. Apprenez l’art du compromis, de la négociation.............................106
46. Contemplez la question de la mort du corps physique....................108
47. M
ettez en place des actions
pour préserver l’environnement....................................................... 111
48. (Re) découvrez le fonctionnement de la nature...............................114
49. Redécouvrez l’amour.......................................................................116
50. Cultivez la patience..........................................................................119
51. Ne culpabilisez pas inutilement.........................................................121
52. Lisez des ouvrages spirituels...........................................................123
53. Écoutez votre cœur et votre tête......................................................125
54. Fréquentez des sages........................................................................128
55. Visitez des lieux saints.....................................................................130
56. Ne dormez pas n’importe où............................................................132
57. Ayez de l’argent selon vos besoins, ni trop peu, ni trop..................134
58. Q
ue la richesse ou le pouvoir ne vous rendent
pas orgueilleux.................................................................................136
59. Dépensez votre argent avec conscience...........................................138
60. Distinguez le nécessaire du superflu......................................................140
61. Choisissez habilement vos loisirs et vos lieux de vacances..............142
62. Osez..................................................................................................144
63. Choisissez la voie du milieu............................................................146
64. Soyez souple.....................................................................................148
65. Apprenez à vous détendre................................................................150

66. Planifiez les efforts........................................................................153
67. Décomposez les difficultés............................................................155
68. Tracez votre route courageusement...............................................157
69. Soyez courageux face aux difficultés de la vie.............................159
70. Gardez le cap face à une crise profonde........................................161
71. Ne vous laissez pas aller à la comparaison...................................163
72. Ne prenez pas trop d’énergie aux autres.......................................166
73. Vérifiez l’état de votre corps auprès d’un professionnel................169
74. Optimisez votre habitat..................................................................171
75. Écoutez de la musique...................................................................173
76. Chantez..........................................................................................175
77. Ne soyez pas pessimiste................................................................177
78. Acceptez que le monde soit tel qu’il est........................................179
79. Acceptez que votre vie soit telle qu’elle est..................................181
80. Acceptez-vous comme vous êtes...........................................................184
81. Acceptez les autres tels qu’ils sont................................................186
82. Acceptez ce qui se manifeste en vous...........................................188
83. Posez-vous la question :
Que signifie vraiment accepter ce qui est ?...................................190
84. Acceptez les hauts et les bas de la vie...........................................193
85. Comprenez l’importance de ne pas refuser ce qui est..................195
86. Agissez...........................................................................................197
87. Ne vous perdez pas dans votre image...........................................199
88. Cherchez ce que vous êtes vraiment.............................................202
89. Comprenez ce qu’est l’ego............................................................204
90. Maintenez l’esprit du débutant......................................................207
91. Continuez toujours à avancer sur votre chemin spirituel.................209
92. Voyez la Vie en tout et tous...........................................................211
93. Essayez de comprendre ce qu’est un sage, un éveillé..................213
94. Trouvez votre maître spirituel.......................................................215
95. Souhaitez un cœur aimant et une tête apaisée...............................218
96. Définissez le mot « Dieu ».............................................................220
97. Faites beaucoup pour les autres.....................................................224
98. Considérez votre soif spirituelle comme un trésor.......................227
99. Soyez heureux................................................................................229
100. Bonne route ! .................................................................................232

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Dépôt légal : juin 2017

Achevé d’imprimer en mai 2017 par Finidr
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Le chemin vers le bonheur est donc un chemin au cœur de soi et

100 conseils spirituels etre heureux int.indd 11 10/05/2017 09:45

« Lorsque nous ressentons de l’amour

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Il faut que vous y mettiez un peu d’attention et d’intelligence,

Que ce soit votre conjoint, vos enfants, des membres de votre

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si vous vous ennuyez et que vous ne savez plus comment vous

Cette simple pratique peut apporter beaucoup de bienfaits et

« La plupart des gens se préoccupent uniquement

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passagers. Vient un moment où notre être ne veut plus vivre de

Ne vous dispersez pas dans le monde moderne qui fonctionne de

« Le bonheur est votre nature.

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La concentration est donc un ingrédient indispensable pour

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Si vous voulez avancer dans cette direction, vous trouverez

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« Le problème avec la plupart des gens est que

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D’une part, la méditation va nous aider à découvrir et com-

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apporte de cette lumière. Comme lorsque nous nous exposons au

Enfin, à mesure que votre vie intérieure s’éclaire et s’harmo-

« Apprendre à méditer est le plus grand cadeau

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Voici quelques étapes clés vous permettant d’y parvenir :

À mesure que vous franchissez ces étapes, vos émotions ne vont

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Retenez l’image suivante : les émotions sont comme des va-

Pour parvenir à cela, il vous faut cheminer intérieurement en pre-

« Si vous voulez être libre de vos émotions,

2- Voir Un Temps pour la Méditation.

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• Distinguer l’opinion de la certitude. Nous accumulons en nous

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