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Le GATT est l’acronyme de l’Accord général sur les tarifs douaniers et

le commerce, conclu en 1947 et en vigueur jusqu’en 1994. Il s’agit du


volet commercial supposé compléter la refonte de l’ordre économique
international avec les accords de Bretton Woods, au lendemain de la
Seconde Guerre mondiale. Conçu comme un arrangement provisoire,
l’accord réglait initialement les échanges commerciaux internationaux dans
l’attente de la ratification de la charte de La Havane, qui prévoyait la
création d’une Organisation internationale du commerce intégrée à l’ONU.
Si cette charte n’est jamais entrée en vigueur, plusieurs des dispositions
commerciales qu’elle contenait ont été appliquées dans le cadre du GATT.

L’objectif du GATT est d’empêcher le retour au protectionnisme,


responsable de l’aggravation de la crise des années 1930, en réduisant
les entraves aux échanges, notamment les droits de douane. Pour ce
faire, il soutient le multilatéralisme dans les relations commerciales et prône
la fin des discriminations en matière de commerce, notamment par le
principe de la clause de la nation la plus favorisée.

Sans être une organisation internationale, le GATT a toutefois permis de


nombreuses réalisations. Durant son existence, il est passé de 23 à 128
pays signataires et a permis de réduire de 40 à moins de 5 % le niveau
moyen des tarifs douaniers sur les biens manufacturés des pays
industrialisés. Cette libéralisation des échanges s’est faite au fil de huit
cycles de négociations successifs (dits « rounds »), contribuant d’abord à
réduire les droits de douanes, puis à partir du Kennedy round (1964-1967),
s’emparant de thématiques plus vastes comme l’aide alimentaire ou la
propriété intellectuelle.
Le traitement de la nation la plus favorisée (NPF)
C’est LE principe fondamental du GATT, et ce n’est pas un hasard s’il apparaît dans l’Article
1 de l’Accord de 1947. Il établit que chaque partie contractante est tenue de consentir à toutes
les autres parties contractantes les conditions d’échange les plus favorables qu’il accorde déjà
à chacune d’entres-elles; autrement dit, chaque partie contractante est tenue de réserver à
toutes les autres parties contractantes le traitement qu’elle réserve à la “Nation la plus
favorisée”.

La réciprocité
Le GATT défend le principe des «droits» et «obligations». Chaque partie contractante a un
droit, par exemple d’accéder aux marchés des autres partenaires commerciaux sur la base de
la clause de la NPF, mais aussi une obligation, celle de retourner ce traitement en accordant
des concessions commerciales sur la base de la clause de la NPF. En un sens, ce principe est
étroitement lié à celui de la NPF.

La transparence
Pour garantir la transparence du système commercial, il est indispensable d’harmoniser le
système de protection vis-à-vis des importations de façon à ce que les barrières commerciales
puissent ensuite être éliminées via les négociations. Le GATT a par conséquent limité
l’utilisation des quotas à quelques rares secteurs très spécifiques comme l’agriculture, et il a
prôné l’instauration de régimes d’importation basés uniquement sur des droits de douane. En
outre, le GATT, et aujourd’hui l’OMC, obligent les parties contractantes à émettre de
nombreuses notifications sur leurs politiques agricoles et commerciales de façon à ce que
celles-ci puissent être analysées par les autres parties qui s’assureront ainsi de leur conformité
avec les règles du GATT et de l’OMC.

La consolidation et la réduction des droits de douane


Lorsque le GATT a été établi, les droits de douane étaient la principale forme de
protectionnisme si bien que, durant les premières années, les négociations ont principalement
porté sur leur consolidation et leur réduction. Le texte du GATT de 1947 énonce les
obligations des parties contractantes à cet égard.
Le GATT naît dans le contexte général, après la Deuxième Guerre mondiale, de création
d'institutions internationales destinées à mettre en place un cadre de coopération en
matière économique. Les crises économiques et le protectionnisme de l'entre-deux-guerres
font alors figure de repoussoir. Après la conférence de Bretton Woods, qui a vu la naissance
du Fonds Monétaire International, les réflexions s'orientent vers la mise en place d'une
institution spécialisée des Nations Unies, qui fonctionnerait selon les mêmes principes. Les
Etats-Unis élaborent à cette fin un projet de charte qui aboutit lors de la conférence de La
Havane le 24 mars 1948. Cependant, l'Organisation mondiale du commerce n'allait pas voir
le jour en raison du blocage par le Congrès des Etats-Unis de la procédure de ratification de
la charte de La Havane à la fin de l'année 1950. Finalement, un accord sur les tarifs douaniers
et le commerce est signé à Genève par vingt-trois Etats et donne naissance à l'accord général
sur les tarifs douaniers et le commerce, le GATT (General Agreement on Tariffs and Trade).
S'il se pérennisa au fil des cycles de négociations, le GATT était, à l'origine, conçu comme une
institution provisoire. Il avait pour mission de gérer l'accord général de 1947. Il n'était pas
une organisation internationale, mais "un accord" passé entre des "parties contractantes "
Dans le domaine commercial, deux négociations distinctes s'engagèrent à la fin de 1945 et au début
de 1946: • La première, sur demande américaine, s’engagea sous l’égide de l’ONU. Estimant
légitimement qu'il y avait un lien entre guerre, stabilité mondiale et questions économiques et
commerciales des négociations entre 53 pays avaient alors commencé pour aboutir à une «
Organisation internationale du commerce » (OIC). Cette première négociation aboutit à la signature
de la Charte de La Havane en 1947. Elle fut signée par 53 pays. Mais pour que cette Charte puisse
entrer en vigueur, il fallait qu’elle soit ratifiée par chacun des pays. Or seul le Libéria ratifia la Charte.
Même le congrès américain repoussa le texte sous prétexte qu’il était trop dirigiste. Au final la charte
ne fut jamais ratifiée. • L'autre, négociation voulait simplement d'obtenir une réduction immédiate
et multilatérale des droits de douane sur certains produits avant même que soit créée l'OIC. Or,
curieusement, dès 1946, cette négociation tarifaire, presque informelle, devait rapidement aboutir à
d'importants résultats : 45000 concessions tarifaires furent décidées par 23 pays d’avril à octobre
1947. Les 23 pays participant à la négociation décidèrent donc de mettre en application, par
anticipation, le volet commercial en cours d’élaboration de la charte de la Havane. Ce dispositif
commercial prit le nom d'« Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce » (GATT). Il fut
signé le 30 octobre 1947 et entra en vigueur le 01 janvier 1948 (alors que L’OIC n’était toujours pas
signé !). Son objectif premier était le « désarmement douanier non tarifaire». Conçu au départ
comme devant être provisoire (dans l'attente de la ratification des statuts de l'OIC), cet accord devait
connaître, du fait de l'échec de la naissance de l’OIC, une pérennité imprévue, remplissant, en fait la
mission dévolue à l'OIC, morte avant même d'être née. Cette origine « accidentelle » explique
certaines des particularités d'une organisation « pas comme les autres »

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